Expériences fruitières dans mon jardin.

Transcription

Expériences fruitières dans mon jardin.
PLANTE SOUS LA LOUPE
TITEL
Allier l’utile et l’agreable…
Expériences fruitières
dans mon jardin.
Comment récolter de bons fruits, sans traiter, sans travail excessif
et surtout sans se priver de fleurs et des autres plantes décoratives ?
Voici quelques pistes parmi celles que j’essaie dans mon propre jardin,
et que chacun d’entre vous peut essayer à son tour pour conjuguer dans un même espace,
productivité et plaisirs multiples et variés.
Texte et photos : Didier Willery
J’ai conclu un pacte avec la nature : je ne l’agresse pas et elle
m’aide. Mon jardin étant assez petit à l’origine ( 800m2), je
n’ai pas pu l’aménager de manière conventionnelle, avec un
verger pour les fruitiers, une roseraie pour les roses, un «
mixed border » pour les arbustes. Les haies devaient être
aussi être belles et pas seulement servir de limite, les arbres
fruitiers s’intégrer parmi les autres plantes. Cela m’a permi
des observations intéressantes sur les interactions entre
les plantes et surtout sur l’intérêt d’accueillir le plus de «
biodiversité possible » dans son jardin. Plus on laisse faire
les plantes et la nature, moins on rencontre de problèmes.
Me voilà donc devenu jardinier hédoniste, avec un jardin où
la cueillette est le principal « travail » et où la production ne
rime plus avec « action », mais avec compréhension…
Petits pommiers, grandes récoltes
Le manque de place m’a orienté vers les différentes formes
fruitières traditionnelles, qu’il me fallait aussi tester et
apprendre à tailler. Seuls les pommiers « en cordon » ont
survécu car je les ai trouvé vraiment simples à gérer. Il suffit
de laisser s’allonger le ou les « bras » et de réduire les jeunes
pousses verticales durant l’été en les coupant au dessus de
leur première feuille dès qu’elles atteignent à peu près la
grosseur d’un crayon de bois. Avec ce principe, les feuilles
sont bien exposées et bien aérées, donc peu sujettes aux
XXXEDEN
maladies. Mes cordons n’ont jamais reçu la moindre goutte
de produit chimique et ils donnent bon an mal an chacun
une à deux caisses de belles pommes (‘Reine des Reinettes’,
‘Reinette Grise du Canada’, ‘Transparente Blanche’, ‘Boskoop
Rouge’ et ‘Akane’). Ils n’ont jamais eu d’engrais non plus…
Les photos qui accompagnent ce texte vous montrent ces
pommiers entourés d’une végétation luxuriante et variée.
Par manque de place, j’ai toujours planté des fleurs vivaces
et des plantes aromatiques au-dessous et autour des cordons
et beaucoup viennent s’entremêler avec les branches des
pommiers sans que cela ne les gênent. Il apparaît même
que les aromatiques jouent un rôle très important dans la
régulation des parasites des fruitiers et dans leur « bonne
santé ». Il semblerait que les principes actifs qui donnent aux
plantes aromatiques leur « arôme » ait aussi un rôle répulsif
sur de nombreux parasites animaux (insectes) ainsi que sur
certaines maladies, je ne suis pas le seul à avoir observé ces
effets. Il m’est difficile de préciser quelles plantes parmi
les sauges, les origans, les menthes, la sarriette, les thyms,
les calaments, les anthémis, les népétas, les absinthes, ou
les buis, les géraniums vivaces ou les clématites herbacées
qui s’étalent sur ces fruitiers se montrent les plus efficaces
dans la lutte antiparasitaire; je pense que l’ensemble de
cette diversité permet à la fois un équilibre bénéfique et
productif qui non seulement évite toute attaque parasitaire
dramatique, mais entretien également la fertilité du sol et la
vigueur des plantes.
Photos
1 Pommier en « cordons », en fleurs au printemps et déjà entourés de végétation
2 Pommiers en fruits. Les géraniums ‘Rozanne’ et de nombreuses plantes aromatiques
assurent la bonne santé des arbres et des fruits
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