P. FLAMANT (Clermont-Ferrand
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P. FLAMANT (Clermont-Ferrand - Francia) LA NOTION DE TRANSMUTATION DÉRIVÉE DANS L'ÉTUDE DES TRANSMUTATIONS LINÉAIRES Dans l'étude des transmutations Unéaires, on rencontre des développements en séries de puissances de la forme (1) T=Mai + MaiL+ .... +Ma&+ ...., L étant une transmutation Unéaire donnée, dite principale, Ma désignant la multipUcation par la fonction a et T étant une transmutation Unéaire choisie arbitrairement dans une certaine classe. Lorsqu'on prend pour transmutation principale la dérivation D, on connaît depuis longtemps la possibiUté et l'unicité de ce développement pour toute transmutation Unéaire T. J'ai montré la possibiUté d'un développement (1) toutes les fois que L est dégénérée du premier genre c'est-à-dire donne un résultat identiquement nul pour certains objets non identiquement nuls (*). Même si la transmutation principale L n'est pas dégénérée, on peut concevoir un développement (1) pour des transmutations T convenablement choisies. Dans tous les cas où ce développement (1) existe, il est naturel d'appeler transmutation dérivée de T par rapport à L ceUe qui est représentée par le développement (2) ÔT/ÔL=Mai + 2Ma2L+ .... +nMaD^+ .... Dans le cas où la transmutation principale est la dérivation M. S. a étabU, dès ses premiers travaux, que: PINCHERLE dT/dD=TMx-MxT. Je me propose de voir si l'on peut, au point de vue formel, donner une interprétation analogue de dT/dL indépendante du développement en série. (l) P. FLAMANT : Le développement d'une transmutation linéaire en série de puissances de la differentiation finie. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 185, p . 1432, Paris, 1927. 172 COMUNICAZIONI Écart de permutabiUté. L'écart de permutabiUté de deux transmutations T et U est la transmutation TAU=TU-UT. C'est une combinaison alternée des deux transmutations : UNT=-TNU. La transmutation U étant fixée, l'écart de permutabiUté regardé comme dépendant de I 7 a des propriétés formeUes analogues à ceUes de la dérivée d'une fonction (i): (3) UTi + T2 + T3) AU=TiAU+T2AU+T3AU haT)f\U=a(TMJ) {(TiT2) NU=(TiMJ)T2 + Ti(T2MJ). De là résulte, pour tout nombre naturel n, la formule Tnh U= (TA U)Tn-" + T(TA U)Tn~-2 + .... + Tn~"(TA U), qui attire l'attention sur le cas où TA U et T sont permutables. Nous dirons qu'une transmutation Unéaire A est associée à T si d'une part eUe n'est pas permutable avec T et si d'autre part leur écart de permutabiUté est permutable avec T; ce qui s'écrit TAA + Q, ou TA(TAA)=0; 2 T A-~2TAT+AT2=O. r_i-_t!r+o, A, B désignant des transmutations associées à T7 et P une transmutation permutable avec T, on constate immédiatement que A + P, AP et PA sont associées à T et que A + B est associée h T ou permutable avec T. Dérivation d'une série à coefficients constants. Soit L la transmutation principale et A une transmutation associée à L. On a : LnA A =nLn~i(L A A) = (L A A) • nLn~l et anLn A A=nani/*-1 (LAA) = (LAA)> nanLn-1 En additionnant des relations de même forme, on voit que si (4) K=aJ+aiL+ .... +anLn+ KAA = (dK/ÔL)(LAA) = .... (LAA)(dK/ÔL). (d) Pour cette raison, M. S. PINCHERLE (Sulle operazioni funzionali lineari, Congrès de Toronto, p. 131) l'avait noté Tjj. J'ai renoncé à ce symbole pour éviter ici toute confusion avec la transmutation dérivée ÒT/ÒU. A. FLAMANT: La notion de transmutation 173 Remarques. 1°) Les transmutations développables en séries de puissances de L à coefficients constants sont permutables avec LAA et permutables entre eUes. 2°) Toute transmutation K à coefficients constants en L admet A pour associée. En effet, d'après le résultat obtenu et la l r e remarque, on a successivement: K(KA A) = K(dK/dL)(L A A) = (ÔK/dL)K(L A A) = (dK/ÔL)(LAA)K= (KAA)K. Dans le cas où on peut définir une inverse de Ll\A (c'est-à-dire si un même résultat peut provenir de plusieurs objets, dans le cas où on peut trouver un caractère appartenant à un seul de ces objets), on a pour cette inverse (ou pour chaque inverse): ,w_ ... _ /r H ' (LAA)(LAA)~ì=I et par conséquent en multipUant (4) à droite par cette inverse, on obtient dK/8L=(KAA)(LAA)i valable dans le champ des résultats de LA A. Par suite des propriétés (3) de l'écart de permutabiUté, on a les règles de dérivation suivantes : ô(Ki + K2 + K3)/'dL=dKl/ÔL + dK2/dL + SK3/dL d(aK)/ÔL=a(dK/ÔL) d(K2Ki)/ÔL= (8K2/dL)Ki + K2(8Ki/dL). Enfin si J est à coefficients constants en K, elle est aussi à coefficients constants en L, et on a: JAA = (dJ/SK)(KAA) d '° U = (ÔJ/ÔL)(LAA) (SJ/ÔL)(L AA) = (ÔJ/êK)(dK/dL)(L A A) Il en résulte que, toujours dans le champ des résultats de LA A, on a une règle analogue à ceUe de la dérivée d'une fonction de fonction dJ/dL=(dJ/dK)(8KldL). Dérivation d'une série dont les coefficients sont des multipUcations quelconques. Essayons d'appUquer un calcul analogue au précédent: (MaLn) AA = (ManA A)Ln+Jf«n(Z»A A) = ( JfŒf| A A)D> + nMaL^(L A A). La formule sera aussi simple que la précédente si le premier terme du second membre disparait, c'est-à-dire si A est permutable avec les multipUcations, ce qui a Ueu si A est une multipUcation. 174 COMUNICAZIONI Supposons donc que la transmutation une multiplication Mk. On a alors ( MaL«) AMX = principale L admette pour associée nMaL^(LAMk) d'où par addition, T étant développable en L : (5) TAMX = (dT/ÔL)(LAMx) et comme dans le cas précédent dTlBL=(TAMk)(LAMl)^ dans le champ des résultats de LAM%. De même, on a les propriétés, d'aiUeurs évidentes a priori, relatives à la dérivée d'une somme, ou du produit d'une transmutation par un nombre. La relation (3) : se traduit ici: {T^sM^T^^ [dinTJ/dmLAMÙ + T^sMÙ = (ÔTz/dLKLMÏÙT, + T2(ÔTJÔL)(LhM,). C'est donc dans le cas où TV est permutable en tirer la règle de dérivation d'un produit avec LAM* que l'on peut valable toujours dans le champ des résultats de LhMxSupposons maintenant que K admette pour associée la même multiplication que L ; on aura alors si T est développable en K et en L d '°U et par conséquent ThMi = (dT/BK)(KMÎ,) = (ÔT/ÔL)(LAM,) (8T/ÔK)(ÔK/ÔL)(Lf\M,) = (dT/ÒL)(LhMk) ST/8L^(BT/dK)(BKiaL) dans le domaine des résultats de LAM^. Cas de la dérivation. La dérivation admet pour associée la multipUcation par x, car DAMX=DMX-MXD=I. Cet écart étant la transmutation identique est permutable avec toute autre transmutation. Il résulte alors de ce qui précède que l'on a : ÔT/dD=TAMx=TMx-MxT S(T2Ti)/dI)=(ÔT2/dD)Ti + T2(ÔTi!ôD) ; A. FLAMANT: La notion de transmutation 175 et, en désignant par X une transmutation admettant pour associée la multipUcationparz: d ÔT/dD=(dT/dX)(dX/dD) '°U dT/dX=(ÔT/dD)(dX/dD) °U -* BT/dX^(TMx-MxT)(XMx-MxX)-i Transmutations admettant pour associée la multipUeation par x. Il y a d'abord les transmutations s'exprimant par une série à coefficients constants en D, en particuUer la substitution Unéaire et la differentiation finie S^=I+\D+£D*+ .... +£D»+ .... Ah=Sx+h-I=jD+£D*+ .... +£&>+ .... pour lesqueUes on a : dSx+ll/dD=dAh/dD=hSx+ll=h(Ah + I), et, par suite, ÔT/dSx+h=dT/dAh=l(TMx~MxT)Sx^. Ces transmutations ne sont pas les seules comme le montrent les exemples suivants : 1°) La transmutation Sx+h se reproduit par dérivation comme la fonction exponentieUe, mais la même propriété appartient aussi à la transmutation plus générale (6) KjL^X)=M^X)Sx+h qui admet pour développement : .... + ^M,lix)Dn+ K(X)=MU{X) + jMfl{x)D+ sur lequel on constate que h .... h v±!'iu(x)/vlJ = 'l-&tJ.{x) ) on voit aussi facilement en partant de (6) que : Ef*(x) A Mx=hE^x) • 2°) Considérons l'intégration, définie par : X D~icp(x)= j cp(u)du a et ses puissances que nous noterons D~p=(D~i)p; p et q étant des nombres naturels, D^P et D~z sont permutables. Les deux expressions D?° ip-i)l -pM(x-a)*+ ^^M^fiH7I/T. . <n_L4 V + .... + ^ ^ ' 3 1 ^ ^ + . . . . 176 COMUNICAZIONI «t x D^cp(x)= ^ j y r f(x-Up-*<p(u)du a permettent d'étabUr respectivement BD^IBD= -pD-P-L et -pD-p~K D^AMX= Remarque. Soit une transmutation Unéaire L admettant pour associée A ; transformons L et A par une même trasmutation U ayant une inverse univoque: ULU~L a pour associée UAU~l. Les transmutations ayant pour associée la multipUcation par k(x) sont donc les transformées par la substitution Sx(X) des transmutations ayant pour associée la multipUcation par x. Développement avec multipUcation à droite. On peut concevoir, bien qu'ils soint moins usuels, des développements de la forme : ™ , *. ,., *. ,. , T=MCOo+LMoll+ .... +D>MWn+ .... qui conduiraient à définir une autre dérivée que je noterai: BT: 8X=Mai+2LMœ2+ .... + nLn~iMmn+ .... et qui s'interpréterait d'une manière analogue. Soit Mx une multiplication assodèe à L. On a : d'où par addition: ^M^KM^iLKM^nL^M^ TAM^(LAM,)(8T: BL). En comparant avec la relation (5), on voit que: {BTl8L)(LKMà~(LMtù(BTi BL). En multipliant à droite par une inverse de LhMj., on obtient 8T/8L=(LAMX)(8T: 8L)(LAMX)'K La nouvelle dérivée admet donc l'ancienne pour transformée par LhMx. le cas de la dérivation, on a vu que Dans DhMx=I, par conséquent BT/BD^BT: BD, ce qu'on peut d'aiUeurs constater en évaluant les con à l'aide des an et de leurs dérivées ou réciproquement.