Frénésie autour des 177 millions Il tente de violer une maman
Transcription
Frénésie autour des 177 millions Il tente de violer une maman
Point de vue s Vendredi 29 juillet 2005 7 JACKPOT DE L’EUROMILLIONS DISTRICTS DE LA VEVEYSE ET D’ORON Frénésie autour des 177 millions Avec un montant de 177 millions de francs suisses à la clé, l’EuroMillions de ce vendredi occasionne les fantasmes les plus fous. Au cœur même du phénomène, les kiosquiers de la région ont livré leurs impressions au Messager. Après consultation d’un oracle, Le Messager semble détenir la combinaison idéale: 17, 19, 25, 28, 30, étoiles 2 et 4. Bonne chance à tous! vous laisse imaginer la frénésie qui risque de souffler sur nos contrées. Certains commerçants redoutent quelque peu cette journée, craignant une véritable ruée sur les grilles à cocher. Afin que sa clientèle soit mieux répartie et ne subisse pas le rush du vendredi, Ursula Weinmann, propriétaire du kiosque Bokado à Châtel-St-Denis a judicieusement invité ses clients à anticiper: «Ne venez si possible pas vendredi. Profitez de venir en début de semaine, ce sera plus agréable pour tout le monde!» Fidèles au Swiss Lotto Yves-Noël Grin On se rappelle de cet heureux ressortissant portugais établi près de Sierre qui, le 8 avril dernier, avait raflé la mise de l’EuroMillions. L’événement avait évidemment fait grand bruit puisque le lascar avait empoché la somme record de 99 millions de francs. Ce vendredi, à l’heure de lire ces lignes, tous les férus de loterie doivent serrer les poings en espérant faire table rase sur la coquette somme de 177 millions de francs suisses. Cette cagnotte démentielle a-t-elle un effet particulier sur nos compatrio- tes? Observe-t-on des comportements propres à cette situation? C’est ce que Le Messager a tenté d’apprendre en arpentant différents kiosques des districts d’Oron et de la Veveyse. Une tendance a été confirmée de toute part: les montants astronomiques exercent bel et bien une sorte de fascination sur le public. Le constat est implacable: «Plus le jackpot est élevé, plus les gens jouent». Un son de cloche qui résonne comme un écho dans les différents kiosques de la région. Gérante de celui ☎ Dring dring à... Jean-Luc Moner-Banet, directeur adjoint de la Loterie romande. HUMEUR Rumeurs et triturages Une chose est sûre: le petit veinard qui empochera le prochain jackpot de l’EuroMillions, risque de donner naissance à de belles légendes urbaines. Qu’il soit suisse, espagnol, allemand ou anglais, l’heureux vainqueur aura droit à son gain et... à son lot de rumeurs loufoques. Certains le sauront interné dans une clinique psychiatrique pour cause de surchauffe mentale suite à l’annonce extraordinaire de sa victoire. Autre variante: il de la gare de Palézieux, Ghislaine Paccaud compte aussi bien des villageois que des gens de passage parmi ses clients. Son témoignage est révélateur: «Quand les gains sont importants comme lors de ces trois derniers tirages, les habitués qui viennent habituellement une à deux fois par semaine jouent beaucoup plus pour l’occasion. Certains reviennent tout à coup tous les jours!» Alors avec un pactole s’affichant à 177 millions, on perdra la vie au volant de sa Ferrari flambant neuve sur une route de montagne. Alors souhaitons qu’il sache gérer ses petits sous avec bonheur et qu’il ne se retrouve pas royalement déboussolé. Car si certains ont l’air de s’inquiéter sur le sort qu’ils réserveraient à une telle somme, les journalistes du Messager sauraient en faire bon usage sans trop se triturer les méninges... Yves-Noël Grin Un peu plus loin dans le chef-lieu veveysan, Anne-Marie Colliard, responsable du kiosque de la gare, ne semble pas inquiété par le phénomène: «C’est vrai que l’attrait est fort pour de tel gains. Mais n’oublions pas que pas mal de gens sont actuellement en vacances». Depuis l’introduction de l’EuroMillions en octobre 2004, l’engouement n’a cessé de croître. Et étonnamment, le nouveau venu ne semble pas avoir fait beaucoup d’ombre au bon vieux Swiss Lotto. Ce dernier conserve sa notoriété, comme le souligne Pierrette Cavin, propriétaire du kiosque de Mézières (VD): «Les gens gardent leurs habitudes et restent fidèles au Swiss Lotto. Ce qui ne les empêche pas de jouer en plus à l’EuroMillions». Des propos auxquels Ursula Weinmann, propriétaire du kiosque Bocado de Châtel-St-Denis, apporte une précision: «Les habitués n’ont certes pas lâché Swiss Lotto mais pas mal de personnes qui jouaient par exemple 15 francs auparavant ne misent désormais que 6 francs pour pouvoir également tenter leur chance à l’EuroMillions.» Quant aux joueurs occasionnels, leur attirance se tournerait davantage vers les grilles du petit dernier. Au kiosque de la Coop de Châtel-St-Denis, Muriel Genoud ne s’étonne pas du phénomène: «Les montants de l’EuroMillions sont très attrayants; je pense que les 99 millions gagnés en Valais ont été un sacré coup de pub.» L’EuroMillions est donc parvenu à conquérir le cœur des adeptes de la loterie tout en exerçant son pouvoir de séduction sur des joueurs plus occasionnels. Françoise Chariatte, qui œuvre à temps partiel au kiosque de la Migros d’Oron-la-Ville, va plus loin: «Avec l’EuroMillions, je pense qu’une nouvelle clientèle est née». Une chose est certaine: les jeux de la Loterie romande revêtent une importance capitale pour les kiosques. Ursula Weinmann, propriétaire du kiosque Bocado à Châtel-St-Denis, confiait au Messager : «Les jeux de la Loterie romande représentent grosso modo le tiers de mon chiffre d’affaires. Durant les bons mois, cela me permet de couvrir mon loyer!» Yves-Noël Grin Quel bilan tirez-vous de l’introduction de l’EuroMillions? Jean-Luc Moner-Banet: Nous avons lancé l’EuroMillions le 8 octobre 2004. Le bilan est très positif. Le jeu répond parfaitement aux attentes du public. De plus, la cannibalisation par rapport au Swiss Lotto est très faible. Les résultats du Swiss Lotto n’ont presque pas changé. Quel est le profil du joueur de l’EuroMillions? Nous avons trois catégories de personnes qui ont été séduits par l’EuroMillions: il y a les habitués du Swiss Lotto qui consacrent quelques francs à l’EuroMillions. Nous avons de nouveaux joueurs qui trouvent leur compte avec l’EuroMillions. Et la troisième catégorie comprend les joueurs occasionnels qui sont souvent attirés par les gros montants. Que rapporte l’EuroMillions à la Loterie romande et quelle part revient aux kiosques? Au cours de cette année, l’Euromillions représente 8 à 10% des revenus bruts [chiffre d’affaires, n.d.l.r.] de la Loterie romande. Les ventes de l’EuroMillions réagissent à l’importance du montant en jeu. Cela varie entre 1,2 et 3 millions. On peut tripler ces chiffres pour le Swiss Lotto. Quant aux kiosques, ils touchent 8% des enjeux vendus, aussi bien pour l’EuroMillions que pour le Swiss Lotto. La Loterie romande prévoit-elle de nouveaux produits pour bientôt? Il y a deux mois, nous avons lancé un nouveau jeu à gratter: «Jour de fête». Dès le 22 août, ce jeu sera accompagné d’une émission quotidienne à la TSR. Comme pour «La poule aux œufs d’or», ce jeu sera animé par Jean-Marc Richard et les candidats pourront gagner jusqu’à 100 000 francs chaque jour. Propos recueillis par YNG TRIBUNAL DE LA VEVEYSE CHÂTEL-ST-DENIS Il tente de violer une maman Au bout d’une nuit arrosée dans une discothèque de France voisine, Marc* se jette sur une voisine quadragénaire. Jugé mercredi devant le Tribunal de la Veveyse à Châtel-St-Denis, il a été condamné à 10 mois de prison assortis d’un sursis de cinq ans. «Je ne voulais pas la violer. Les violeurs ne vont pas directement sur la victime, ils ouvrent d’abord leur pantalon, je l’ai vu dans les films.» Marc*, la vingtaine, devait répondre mercredi après-midi devant le Tribunal de la Veveyse à Châtel-St-Denis de lésions corporelles simples, de contrainte sexuelle et de tentative de viol sur une mère de famille. Au final, les juges et le président Pascal L’Homme l’ont reconnu coupable de contrainte sexuelle, en suivant le Ministère public, excusé pour Devant le tribunal mercredi aprèsmidi, Marc* a écopé de 10 mois de prison avec un sursis de cinq ans pour contrainte sexuelle Illustration Sébastien Vallélian l’audience. Marc a écopé de dix mois de prison assortis d’un sursis de cinq ans. S’ajoutent 3000 francs pour tort moral et 176 francs de dommages et intérêt, puisque la victime s’était constituée partie civile. Les frais pénaux sont aussi à la charge du prévenu. Les faits remontent à décembre 2004. Marc a rendez-vous avec des copains pour se rendre dans une discothèque en France voisine. La soirée est co-pieusement arrosée de vodka bleue, blanche et rouge. «Je m’étonne que vous soyez encore en vie», ironisera Me Louis Chaperon, avocat de la vic-time. «Baisse ton pantalon» De retour chez lui vers les 6 h du matin, Marc entreprend de se soulager entre deux maisons. C’est à ce moment qu’il aperçoit une voisine, la quarantaine, qu’il ne reconnaît pas tout de suite. Il la saisit par le cou. «Laisse-toi faire et baisse ton pantalon», lui ordonnet-il. La victime se dégage. Le cauche- mar continue: Marc réussit à la rattraper à son insu. Il la plaque au sol en l’écrasant avec ses épaules. Il lui passe la main dans le pantalon et atteint le début de ses parties intimes. Il lui met la main devant la bouche. Elle lui mord un doigt. Des gens se manifestent aux fenêtres du bâtiment attenant, ce qui contribue à faire fuir l’agresseur. Interpellé quelques heures plus tard, tout habillé dans son lit, Marc a subi vingt jours de préventive, qui lui ont été déduits de sa peine. Dans un premier temps, la consommation excessive d’alcool est avancée pour justifier ce comportement déviant. Le hic, c’est que les analyses faites après l’interpellation n’en révèlent aucune trace. Marc ira pourtant chez un médecin pour se sortir de son problème d’alcool. Les témoins appelés à la barre, des copains de Marc pour la majorité, ne semblent pas souligner de penchant particulier pour l’alcool chez le prévenu. «Il se réfugie derrière des problèmes d’alcool», s’offusquera en substance Me Louis Chaperon dans sa plaidoirie. Me Karl-Alex Ridoré, avocat de Marc, a rétorqué que son client a simplement «pété les plombs». Un élément que l’expertise médicale jugera plausible à la suite d’une consommation d’alcool excessive qui abaisse le seuil de la conscience. Et de juger le risque de récidive faible. Des excuses refusées Durant les sept mois qui l’ont séparé de l’audience, Marc n’a pas tenté de joindre la victime pour s’excuser. Motif invoqué par son avocat: une interdiction d’approcher d’elle, formulée par le juge d’instruction. «Lors des seules excuses qu’il m’a faites durant une confrontation judiciaire, il était à demi tourné vers moi et ne m’a pas regardé dans les yeux, je ne pouvais les accepter», s’est insurgé la victime. Avant le verdict, Marc a présenté ses excuses en direct à la victime et dans les yeux. Ce qui n’a pas suffi, puisque le Tribunal de la Veveyse a complété son verdict de commentaires. «Ce sont des faits graves et le tribunal a même hésité à vous accorder le sursis. Notamment car il n’y a pas de diminution de responsabilité», a indiqué Pascal L’Homme. Stéphane Berney