Ryanair a franchi la barre des 100 millions de clients en 2015

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Ryanair a franchi la barre des 100 millions de clients en 2015
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Ryanair a franchi la barre des 100 millions de clients en
2015
Le 25/08/16 Les Echos
La compagnie aérienne irlandaise confirme son leadership dans le
secteur du transport aérien. Elle espère transporter 117 millions de
passagers en 2016.
Le ciel est dégagé pour Ryanair. La compagnie aérienne irlandaise a transporté 101,4 millions de
passagers en 2015, contre 86,3 millions en 2014, selon les données de l'association internationale
du transport aérien (IATA). La reine du low cost confirme ainsi son leadership dans son secteur.
Ryanair devance nettement easyJet (62,6 millions), Emirates (51 millions), Lufthansa (46,9
millions) et British Airways (36,9 millions). Air France, agitée par un mouvement social en 2015,
est en septième position avec 32,4 millions de clients. American Airlines et United Airlines
occupent les 9 et 10e place avec 26 millions de passagers chacun.
« IATA a une nouvelle fois confirmé que Ryanair reste la compagnie préférée au monde, étant
donné que nous sommes devenus la première compagnie aérienne au monde à transporter plus
de 100 millions de clients internationaux en un an, grâce à notre programme Always Getting
Better tout en offrant les tarifs les plus bas en Europe », s'est félicitée l'entreprise dans un
communiqué.
100.000 billets à 19.99 euros
Pour marquer le coup, l'entreprise irlandaise a mis 100.000 sièges à la vente sur son réseau
européen au prix de 19.99 euros pour la période octobre-novembre.
En 2015, Ryanair a été la plus rentable des compagnies aériennes avec une marge nette de 19%.
Son bénéfice net a atteint 1,242 milliard d'euros, en hausse de 43 %, pour un chiffre d'affaires de
6,536 milliards (+16 %).
L'entreprise fondée en 1985 et qui opère dans 33 pays dans le monde ne veut pas s'arrêter en si
bon chemin. Elle espère poursuivre sa croissance en transportant 117 millions de passagers en
2016, malgré la menace du Brexit pesant sur son activité.
ADRIEN LELIEVRE
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Le PDG d’Air France-KLM fustige le projet d’une taxe sur
les billets d’avion
Le 26.08.2016 LE MONDE ECONOMIE
« Totalement inacceptable. » D’un ton sec, le nouveau PDG d’Air FranceKLM, Jean-Marc Janaillac a rejeté jeudi 25 août le projet du
gouvernement d’une taxe sur les billets d’avion pour participer aux
travaux du CDG Express. Dans une lettre au premier ministre, Manuel
Valls, il s’oppose à ce financement de la future liaison ferroviaire entre
Paris et l’aéroport Charles-de-Gaulle, révélé quelques heures auparavant
par Les Echos. La réponse est d’autant plus rapide que le projet
devrait être inscrit dans le collectif budgétaire de fin d’année. Il prendrait
la forme d’un prélèvement de 1 euro par passager à l’arrivée et au départ
de Roissy le temps des travaux entre 2017 et 2023.
POUR LA COMPAGNIE, IL S’AGIT DE FAIRESUPPORTER UNE CHARGE À DES
PASSAGERS POUR UN SERVICE DONT ILS NE BÉNÉFICIERONT PAS
La démonstration est sans appel selon la compagnie. Il s’agit de faire supporter une charge à des
passagers pour un service dont ils ne bénéficieront, puisque le chantier sera en cours. « Ce
prélèvement alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité
du transport aérien français, explique le PDG à Manuel Valls, rappelant à ce propos les
conclusions du rapport Le Roux. Les passagers n’étant pas disposés à payer plus chers leurs
billets d’avion, la taxe pèserait de fait sur les seuls comptes de la compagnie. » Pour Air France,
cela représentera « au moins 17 millions d’euros par an, soit au total 102 millions d’ici à 2023, en
prenant l’hypothèse basse d’1 euro par passager à l’arrivée et au départ, hors correspondance ».
Se tirer une balle dans le pied
Plus préoccupant, cet alourdissement intervient au moment même où Jean-Marc Janaillac
prépare son plan stratégique qu’il présentera en novembre.
« Les personnels d’Air France et leurs représentants ne comprendraient pas une telle décision,
alors qu’ils ont le sentiment de consentir d’importants efforts depuis plusieurs années, prévientil. Dans un contexte social dont vous connaissez la sensibilité, l’annonce d’une taxe
supplémentaire de cette nature mettrait en grave péril le travail que j’ai entrepris depuis moins de
deux mois pour bâtir un projet stratégique crédible. »
Les modalités de financement de ce projet de ligne confié à SNCF Réseau, l’établissement public
chargé des infrastructures ferroviaires et Paris Aéroport, du groupe ADP, montre comment l’Etat
actionnaire de deux entreprises Air France KLM (17,5 %) et groupe ADP (50,63 %) pèse sur l’une
pour financer l’autre. Une pratique régulière même si la compagnie française n’est pas la seule à
la subir. Elle concerne toutes les compagnies atterrissant à Paris, ce qui peut
aussi pousser certains transporteurs étrangers à se dérouter vers d’autres « hub ». Une manière
de se tirer une balle dans le pied.
Pour le délégué général de la fédération de l’aviation marchande, Guy Tardieu, ce type de
financement pour CDG Express « revient à réduire et à fragiliser la marge » des compagnies
aériennes, en particulier celles basées en France. Il réclame « une compensation » pour « que ce
soit au moins neutre ».
AUTRE ANGLE D’ATTAQUE : DEMANDE-T-ON AUX PASSAGERS DE FINANCER LES
TRAVAUX DE L’AUTOROUTE A1 QUI PASSE VERS ROISSY ?
Ce projet de taxe serait soutenu par l’Agence des participations de l’Etat, pour qui les effets de
cette liaison express seront bénéficiaires à l’entreprise concessionnaire d’aéroport. Au siège d’Air
France, chacun y va de sa comparaison pour justifier l’aberration de ce financement de CDG
Express. « Quand nous achetons des A380 nous ne demandons pas à Aéroport de Paris de
participer au financement, même si l’arrivée supplémentaire de passagers sera bénéfiques pour le
chiffre d’affaires de leurs boutiques », entend-on. Autre angle d’attaque : demande-t-on aux
passagers de financer les travaux de l’autoroute A1 qui passe vers Roissy ?
Cette réaction des plus rapides illustre la volonté de Jean-Marc Janaillac de ne rien laisser passer.
Cette première passe d’armes avec le gouvernement devrait effacer les doutes de certains quant
à sa marge de manœuvre à la tête de la compagnie en raison de sa proximité avec François
Hollande. Tous deux sont issus de la promotion Voltaire de l’ENA.
Dominique Gallois
Techniciens. Maitrise. Cadres.
La direction de KLM intraitable face à la grogne sociale
Le 01/09/16 Les Echos
La compagnie, filiale du groupe Air France-KLM, annonce un gel des
salaires jusqu'en 2018.
Dans le groupe Air France-KLM, la compagnie française n'a pas le monopole du climat social
tendu. Au sein de la filiale néerlandaise aussi, le contexte vire au bras de fer entre direction et
salariés. Au moment où des tensions apparaissent au sein de plusieurs catégories de personnels
- dont les pilotes -, la direction de KLM vient de faire monter d'un cran la pression en annonçant un
gel des salaires pour l'ensemble des effectifs sur les deux ans à venir.
« Les investissements de 2 milliards d'euros sur les deux prochaines années seront en priorité
consacrés à la modernisation de l'entreprise. Aucune augmentation de salaire n'aura lieu avant
2018 », a indiqué Pieter Elbers, directeur général de KLM, dans un message Intranet adressé aux
salariés en début de semaine.
La compagnie prévoit d'acheter de nouveaux appareils, de renouveler sa flotte automobile et ses
équipements informatiques. « Lors de la fusion avec Air France, le groupe était numéro quatre
mondial. Il est aujourd'hui à la septième place. Nous devons innover comme nos concurrents », a
justifié le dirigeant.
Actions en justice
Cette fermeté de la direction est clairement une fin de non-recevoir aux revendications de
plusieurs catégories de personnels. Dernier épisode en date, le conflit larvé qui oppose KLM et
son personnel au sol. Une grève des salariés interdite par la justice durant la période des
vacances devrait être reconduite d'ici peu.
De leur côté, les pilotes de la compagnie viennent d'engager une action en justice contre la
direction, laquelle remet en cause une garantie d'indexation des pensions des pilotes retraités sur
la hausse des salaires (« Les Echos » du 12 août). Les hôtesses de l'air et les stewards de KLM
bénéficient aussi de cette mesure.
En l'état, le groupe Air France-KLM pourrait avoir à verser quelque 600 millions d'euros aux fonds
de pension de ces salariés. Face à cette menace, le directeur général de KLM s'est montré
déterminé : « L'entreprise ne peut se permettre de se mettre en danger en versant des millions
d'euros sur la base d'engagements remontant à quinze ans. »
Didier Burg, Les Echos Correspondant à Amsterdam
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Le nouveau plan stratégique d'Air France-KLM a un nom :
Trust together
Le 02/09/2016 LA TRIBUNE
Le nouveau PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac présentera son projet le 2
novembre au conseil d'administration. Rétablir la confiance est l'élément clé
sans lequel aucune mesure pour assurer la pérennité du groupe ne pourra être
prise. Ce plan tranchera notamment sur la place de Transavia, sur le lancement
ou pas d'une activité low-cost long-courrier.
"Trust together", c'est le nom du projet stratégique d'Air France-KLM que le nouveau PDG du groupe
Jean-Marc Janaillac, présentera le 2 novembre prochain au conseil d'administration. C'est, selon des
sources syndicales, ce qu'a indiqué ce jeudi Jean-Marc Janaillac aux responsables syndicaux d'Air France
et de KLM lors de deux réunions séparées, mais aussi ce vendredi au comité de groupe européen.
Ce plan fera suite au plan Perform de son prédécesseur, Alexandre de Juniac, qui n'a jamais vu le jour à
Air France en raison des tensions sociales qu'il a suscitées auprès des syndicats et des salariés. Pour
autant, "Trust together reprendra un certain nombre d'éléments du plan Perform.
Sentiment de défiance
Loin des principes d'amélioration de la performance économique que résument généralement les noms de
ces plans stratégiques, un intitulé plaçant comme priorité les relations sociales en dit long sur le sentiment
de défiance, voire d'hostilité, qui fracture ce groupe rongé par de multitudes dissensions internes.
Cette défiance est multiple. Elle est bien visible au sein d'Air France (entre les syndicats et le
management, entre les navigants et le personnel au sol...) mais aussi dans les relations qu'entretiennent Air
France et KLM et notamment leurs syndicats, en particulier ceux représentants les pilotes. Moins visible,
ce sentiment de défiance s'était également installé ces dernières années entre les directions de KLM et
d'Air France-KLM avec la dégradation des relations entre Alexandre de Juniac et Pieter Elbers, le
président du directoire de KLM.
Rétablir la confiance au sein du groupe constitue de facto l'enjeu majeur du groupe pour espérer lever les
oppositions et enclencher des réformes structurelles censées assurer la pérennité d'Air France -KLM.
Les syndicats associés à la réflexion
Jean-Marc Janaillac a assuré qu'il ne monterait pas les catégories du personnel les unes contre les autres et
qu'il n'utiliserait pas l'opinion publique. Dénonçant la stigmatisation dont ils estiment faire l'objet depuis
deux ans, les syndicats de pilotes n'ont pu qu'apprécier.
S'il a l'ambition de restaurer la confiance, ce plan vise aussi à prendre les décisions stratégiques
qui permettront à Air France et KLM de répondre, dans le cadre d'un projet de croissance du groupe, aux
enjeux du secteur.
Le nouveau PDG veut associer les syndicats et les salariés dans la réflexion sur la stratégie en prônant
l'écoute et le dialogue. Ils seront auditionnés d'ici à novembre par le Boston Consulting Group (BCG) qui
prendra leur avis sur plusieurs sujets stratégiques comme le développement de Transavia, le low-cost
long-courrier, les alliances long-courrier. Une enquête plus large auprès de l'ensemble des salariés d'Air
France et de KLM est également envisagée, selon certaines sources.
Ces enjeux sont de taille. Le plan stratégique va nécessairement aborder l'éternelle question du secteur
moyen-courrier du groupe avec notamment le rôle de HOP et de Transavia, en particulier la poursuite du
développement de l'activité low-cost en dehors des deux pays domestiques, la France et les Pays-Bas.
L'équation économique n'a pas changé
Si la réunion avec les syndicats français s'est déroulée dans un climat apaisé, les choses vont forcément
devenir plus compliquées quand les discussions aborderont les questions de productivité et de
rémunération. Car la problématique d'Air France n'a pas changé : sa compétitivité reste inférieure à celle
de ses concurrents et la compagnie française doit prendre les mesures pour rester rentable de manière
pérenne quel que soit le niveau du prix du baril afin de financer ses investissements et assurer la
croissance du groupe comme le souhaite Jean-Marc Janaillac.
Après la grève des pilotes en juin et des personnels navigants commerciaux fin juillet qui ont fait perdre
plus de 100 millions d'euros à la compagnie, Jean-Marc Janaillac a confirmé vouloir donner plus de temps
à la discussion afin de prendre en compte les grandes lignes de son projet. Il a confirmé vouloir prolonger
l'accord collectif des PNC, qui court jusqu'au 31 octobre, jusqu'en janvier ou février, le temps de négocier
un nouvel accord. Il a dit souhaiter négocier dans le même temps avec les pilotes.
La nécessité de partager le constat
Reste une question centrale. Outre le retour à la confiance, les négociations ne pourront aboutir que si
direction et syndicats partagent le même constat de la situation économique d'Air France. Or, jusqu'ici,
toutes les tentatives ont échoué. Les positions de la direction et plusieurs syndicats sont aux antipodes.
Après le plan Transform (2012-fin 2014), la direction a voulu continuer d'améliorer la compétitivité du
groupe pour lui permettre de rester bénéficiaire, quel que soit l'environnement. Or, plusieurs syndicats
rappellent qu'Air France et qu'Air France-KLM sont aujourd'hui profitables et que des efforts
supplémentaires ne sont pas jugés nécessaires. La direction répond qu'il ne faut pas exagérer le retour dans
le vert d'Air France, que la compagnie a certes dégagé un bénéfice opérationnel en 2015, mais après six
années de pertes consécutives (et près de 2,5 milliards d'euros de pertes cumulées). De plus, dit-elle, sa
performance est largement inférieure à celles de ses concurrents.
Compétitivité
Les syndicats font valoir également que l'écart de compétitivité avec les concurrents s'explique
uniquement par le poids des charges et des taxes qui pèsent sur le transport aérien français. Ainsi, les
comparaisons de performances avec les concurrentes présentées par la direction, qui montrent des écarts
énormes avec les concurrents (sans prendre en compte le niveau de charges sociales), sont balayées du
revers de la main. Quant aux différents rapports d'expertise commandités par le comité central d'entreprise
d'Air France ces dernières années, lesquels pointent également les faiblesses de la compagnie, ils semblent
avoir peu d'écho.
Le projet de taxer les passagers aériens pour financer une partie du budget de CDG Express, le projet de
liaison directe entre l'aéroport de Roissy et Paris, a au contraire conforté leur point de vue. Jean-Marc
Janaillac, qui a fustigé cette nouvelle taxe, a demandé une étude pour évaluer précisément les taxes qui
frappe spécifiquement le transport aérien.
Ce dialogue de sourds dure depuis des années et il sera compliqué de le résoudre en quelques mois .
Fabrice Gliszczynski