Vocation et compétences des Collectivités Territor
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Vocation et compétences des Collectivités Territor
commission nationale a la reforme administrative (CNRA) UNITE DE DECENTRALISATION ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES VOCATION ET COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES document de travail no.5 MARS 2002 Unité de Décentralisation et des Collectivités Territoriales Les Collectivités Territoriales dans l’Etat Unitaire Décentralisé d ‘Haiti . Ont collaboré à l’élaboration des documents. EQUIPE INTERNE DE L’UNITE Antoine AMBROISE Expert International, PNUD/UNDESA Tony CANTAVE Coordonateur-Adjoint/ Expert National, CNRA Expert National, PNUD Robert DENIZE Fritz DESHOMMES Expert National, CNRA Carl SAUVAGEAU Expert International, PNUD/HABITAT CONSULTANTS EXTERNES Ernst BERNARDIN Expert National Thomas BOYSEN Expert International, GTZ Pierre Narcisse MAXI Expert National Dominique MATHON Experte Nationale Raoul PIERRE-LOUIS Expert National Jean Mercier PROPHETE Expert National Jean SAINT-VIL Expert National Guy –Michel VINCENT Expert National SAISIE ELECTRONIQUE Bertha ALMONORD Martine ULYSSE Mireille JEAN-BAPTISTE Jean-Max MICHEL Unité de Décentralisation et des Collectivités Territoriales Les Collectivités Territoriales dans l’Etat Unitaire Décentralisé d ‘Haiti . Listes de documents produits CONSULTATIONS EXTERNES Etudes Diagnostiques ( documents internes de travail) Ernst BERNARDIN : Le niveau de déconcentration atteint dans les Ministères du secteur économique et financier, décembre 1999 Dominique MATHON / Raoul PIERRE-LOUIS: Impact de la participation de la société civile sur le processus de décentralisation, décembre 1999 Guy –Michel VINCENT : cadre constitutionnel de la décentralisation, janvier 2000 Jean SAINT-VIL : Bilan des Interventions des Bailleurs de Fonds en Matière de Décentralisation, de Déconcentration et De Développement Local , mars 2000 Thomas BOYSEN : Eléments de discussion sur le financement des Collectivités Territoriales en Haiti, juin 2000 Jean M. PROPHETE : La réalité des Collectivités Territoriales, décembre 1999 L’organisation Territoriale, mars 2001 Attributions des Compétences des Territoriales, avril 2001 Collectivités Pierre Narcisse MAXI : Propositions d’Amendements Constitution en matière de Décentralisation et révision du cadre juridique actuel des Collectivités Territoriales, septembre 2001 EQUIPE INTERNE DE L’UNITE Etudes Diagnostiques et Recommandations ( Documents internes de travail ) Matériaux pour l’élaboration d’une proposition de politique de décentralisation . Document # 1 : Décentralisation en Haiti : Principes et Idées Maitresses, aout 2000 Document # 2 : Organisation et Fonctionnement des Collectivités Territoriales, aout 2000 Document #3 : Propositions de distribution des compétences entre l’Administration Centrale et les Collectivités Territoriales (fiches d’identification), aout 2000 De l’Administration Publique Territoriale juillet , 2000 Elements de discussion sur le financement des Collectivités Territoriales en Haiti, juin 2000 Cadre d’élaboration d’une proposition de politique de décentralisation en Haiti, janvier 2001 Décentralisation en Haiti : la réponse constitutionnelle, mars 2001 L’évolution des compétences des Communes, février 2002 Unité de Décentralisation et des Collectivités Territoriales Les Collectivités Territoriales dans l’Etat Unitaire Décentralisé d ‘Haiti . Liste des documents d’Appui à la Politique de Décentralisation Document # 1 Problématique de la Décentralisation et Réalité des Collectivités Territoriales Document # 2 Définition et Statut des Collectivités Territoriales Document # 3 Organisation Politique des Collectivités Territoriales Document # 4 Organisation Territoriale des Collectivités Document # 5 Vocations et Compétences des Collectivités Territoriales Document # 6 Financement des Collectivités Territoriales Document # 7 Relations des Collectivités Territoriales avec l’Etat Unité de Décentralisation et des Collectivités Territoriales Les Collectivités Territoriales dans l’Etat Unitaire Décentralisé d ‘Haiti . Document #2.- Vocations et Territoriales Compétences des Collectivités Sommaire Introduction p. 1 1.- le cadre du partage des compétences des collectivités territoriales et de l'Etat p. 2 1.1.- L’organisation Politico-Administrative de l'État p. 2 1.2. L’Organisation du Pouvoir Exécutif p. 4 1.2-1. Les Missions de l’Administration Centrale du Gouvernement p. 5 1.2-2.-Les Missions de l’Administration Territoriale du Gouvernement p. 6 2.-Vocations des Collectivités Territoriales p. 7 2.1.- Vocations Générales 2.2.- Vocations Spécifiques 2.2.1 Vocation de la Collectivité Territoriale Départementale Vocation de la Collectivité Territoriale Communale 2.2.2 Vocation de la Collectivité Territoriale de Section Communale 2.2.3 3.- Competences des Collectivites Territoriales 3.1 3.2 3.3 3.4 Considérations Générales Critères de détermination des Compétences des Collectivités Territoriales Le partage des Compétences Typologie des compétences 3.5.- Les Compétences de la Collectivités Territoriales Départementale 3.5.1.- Les compétences générales de droit 3.5.2.- Les compétences politiques 3.6.- Les Compétences de la Collectivité Territoriale Communale 3.6.1.- Les Compétences Générales de droit 3.6.2.- Les Compétences Politiques 3.6.3.- Les Compétences Techniques de la Collectivité Territoriale Communale 3.7.-Les Compétences de la Collectivité Territoriale de Section Communale 3.7.1.- Les compétences Générales de droit 3.7.2.- Les Compétences politiques 3.7.3.-Les compétences techniques Annexe Annexe 1 Les Compétences Constitutionnelles Annexe 2 Les Domaines d’Interventions des Collectivités Territoriales ou le profil de l’Etat Unitaire Décentralisé Les domaines d’intervention Tableau Bibliographie Sélective AVANT PROPOS Le texte qui suit se veut une proposition générale pour la mise en œuvre d’une Politique Nationale de Décentralisation. Les analyses et propositions qu’il contient, présentent les principaux éléments de la politique et fait référence aux instruments et mécanismes qui devront être précisés et développés par la suite. Il se veut une proposition générale pour une discussion . L’adoption d’une Politique Nationale de Décentralisation suppose un plan priorisant des actions d’urgence à court et à moyen terme. De plus la Décentralisation est un processus lent et difficile visant l’amélioration des conditions et cadre de vie de la population, elle fait appelle à différents éléments tels les infrastructures et services, les instruments financiers, la détermination des roles des différents acteurs impliqués…, impossible au stade actuel à maitriser. Ce document met, dès lors, l’accent sur certains éléments fondamentaux et laisse aux autres jugés moins urgents aux soins des structures à mettre en place pour promouvoir et accompagner le processus, et ceci, en fonction des conditions économiques, des besoins des populations des Collectivités Territoriales, des caractéristiques du cadre institutionnel. Il s’agit ici d’un document d’analyse et de proposition. Il reviendra à l’Etat (Pouvoir Central et Collectivités Territoriales), co-responsable de la mise en œuvre de la Décentralisation et de sa gestion, d’engager de façon durable le processus. LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DANS L’ETAT UNITAIRE DECENTRALISE D’HAÏTI DOCUMENT # 5.- LES VOCATIONS ET COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES Introduction L’une des premières taches des gouvernants haïtiens après le vote massif de la nouvelle Constitution du 29 mars 1987 réorganisant l’architecture de l’État d’Haïti axée sur la décentralisation territoriale est d’établir les bases de la nouvelle société haïtienne en dotant la nation d’institutions légitimes et crédibles capables de lui permettre de prendre en charge son destin. La construction du nouvel État conscient de cette mission est une exigence de premier ordre, une exigence constitutionnelle, garante de l’État de droit. « Changer l’État » est donc une revendication prioritaire de toute la lutte historique du peuple haïtien, et la Constitution de 1987 en a défini le cadre et se présente comme l’outil fondamental pour changer la nature de cet État traditionnel, oligarchique, centralisateur et distant des besoins de la population, notamment à travers les prescriptions portant sur la décentralisation. De fait, la Constitution a établi les cinq (5) piliers sur lesquels le nouvel État haïtien doit reposer. Elle prescrit en effet la mise en place de trois (3) Pouvoirs indépendants, l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, comme fondement essentiel de l’organisation de l’État ainsi que la mise en place d’Institutions Indépendantes et d’Institutions Décentralisées, tous imbriqués dans les mécanismes décisionnels et participant selon leurs compétences spécifiques à la démocratisation de la société. La Constitution a donc fait des Institutions Décentralisées un des cinq (5) piliers du régime à construire et de la Décentralisation un (1) des objectifs centraux de la réforme de l’État qu’elle prescrit. D’une part, elle a élevé la décentralisation au rang des mécanismes visant à instaurer un régime politique basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l’équité économique par la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale (cf. préambule # 7) et, d’autre part, elle implique un transfert de compétences techniques de l'Administration Centrale aux Collectivités Territoriales afin d’assurer une meilleure desserte des services publics. La décentralisation se présente ainsi comme un des éléments moteur de la mobilisation nécessaire à la reconstruction nationale. Contraire à l’émiettement politicoadministratif du territoire, elle se précise et se formalise dans le cadre d’un État Unitaire Décentralisé tourné vers la participation réelle de toute la population dans les prises de décision. 1.- LE CADRE DU PARTAGE DES COMPÉTENCES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET DE L'ETAT DES Pour faire suite au document # 3 traitant du partage des postes d’autorité nous proposons ici un partage de compétences, sur la base des missions du Pouvoir Exécutif, à partir des attributions de l’Administration Publique Centrale et Territoriale, d’une part , et des vocations des Collectivités Territoriales, d’autre part. La mise en œuvre de ces propositions devra faire l’objet de lois qui statueront sur la réforme administrative de l’État, sur l’attribution des compétences, sur les moyens à mettre en œuvre et sur les délais requis pour leur application ( règle de la progressivité ). 1.1.- L’organisation Politico-Administrative de l'État le cadre juridique de la Gouvernance est la Constitution, porteuse en son essence d’un projet social et culturel de démocratisation de la société voté et entériné massivement par la population lors du référendum de 1987.. Ce projet constitutionnel vise également au premier chef la mise en place d’un État de droit démocratique, garant des droits et des devoirs de la population et de ses Institutions. Ses objectifs les plus explicites sont : l’établissement de la citoyenneté, l’institutionnalisation de la démocratie, la cohésion sociale et culturelle, la protection de l’intérêt général et la recherche de l’équité dans le développement économique et social, la décentralisation et la participation Le projet constitutionnel vise également la mise en place d’une organisation politico-administrative adaptée, et faisant contrepoids aux pratiques dictatoriales et centralisatrices du passé. Ce nouveau régime d'État de droit doit également favoriser l’organisation et la participation de la société civile au développement, notamment dans la desserte des services publics. Les trois (3) catégories de Collectivités Territoriales constituant les Institutions Décentralisées du pays soit : Le Département , la Commune et la Section communale ont pour attribution de participer aussi bien à l’amélioration du cadre et des conditions de vie des milieux locaux qu’à la définition des politiques publiques avec l’Exécutif via le Conseil Interdépartemental, en matière de développement du pays au point de vue économique , social , culturel, agricole, commercial et industriel. La Collectivité Territoriale Départementale participe à la nomination de l’autorité judiciaire ainsi qu’à celle des membres du Conseil Electoral Permanent (CEP) alors que la Commune participe à celle des Juges des tribunaux de Paix. La Constitution exige aussi que la décentralisation soit accompagnée de la déconcentration des services publics avec délégation de pouvoir et prévoit la nomination de représentants de l’Exécutif ( Délégués, et Vice-Délégués) chargés d’assurer la coordination et le contrôle des services publics dans les Départements et Arrondissements, établissant ainsi les premières modalités d’organisations de la prise en charge par l’État de ses responsabilités fondamentales de fourniture de services à la population sur le tout le territoire national. Ces dispositions ont donc pour implication que ces deux divisions administratives de l’État ( le Département et l’Arrondissement) doivent constituer l’ossature de l’organisation territoriale des services publics déconcentrés, en plus d’être le cadre territorial de base pour l’élection et la nomination de plusieurs autres membres d’institutions telles que le Sénat, le Conseil Electoral Permanent et les Tribunaux d’Appel, de première Instance. L’institutionnalisation du régime démocratique devant renforcer la souveraineté populaire a également prévu la mise en place d’Institutions Indépendantes aux fonctions générales de contrôle , d’arbitrage ou de recours, en particulier : Le Conseil Electoral Permanent (CEP) chargé d’organiser et de superviser toutes les opérations électorales; L’Office de Protection du Citoyen (OPC) appelé à protéger tout individu contre toutes les formes d’abus de l’administration publique; La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) chargée du contrôle administratif et juridictionnel des recettes et dépenses de l'État, de la vérification de la comptabilité des Entreprises de l’État ainsi que de celle des CT, et connaissant des litiges mettant en cause l’État et les CT, l’administration et les fonctionnaires publics, les services publics et les administrés; La Commission de Conciliation appelée à trancher les différends qui opposent le Pouvoir Exécutif et le Pouvoir Législatif ou les deux branches de ce dernier. La Constitution a ainsi réparti directement ou proposé la répartition entre les divers acteurs publics et privés, nationaux et territoriaux , les compétences décisionnelles, administratives et techniques. Elles a établi certains mécanismes qui intègrent les acteurs dans la prise de décision. L’analyse de leur rôle et des mécanismes prévus par la Constitution a permis de conclure que leur application implique la mise en place d’un sous-système national de décision et de sous-systèmes locaux de décision : • Le sous-système national de décision répond à des préoccupations d’ordre politique et stratégique et intègre la participation des Collectivités Territoriales à la prise de certaines décisions. Son objectif est d’assurer l’intégration du développement local, la cohérence de l’action gouvernementale et l’orientation et absorption de l’aide externe; Les sous-systèmes locaux de décision ils mettent l’accent sur les initiatives de la population et des acteurs locaux au niveau le plus approprié. La décentralisation prescrite par la Constitution de 1987 peut donc alors se définir par le partage du pouvoir de l’Etat entre l’Exécutif et les autres Institutions de l’Etat et entre ces dernières et les Collectivités Territoriales en vue d’impulser et de promouvoir le développement économique local, régional et national par l’implantation de la démocratie participative en impliquant , par la concertation et la participation , toute la population dans les grandes décisions engageant la vie nationale. Il ressort de cette définition, que la décentralisation implique un cadre légal et une politique devant préciser les vocations à attribuer à chaque catégorie de Collectivités Territoriales assorties de compétences spécifiques d’ou découlerait une distinction très nette entre les Affaires Locales et /ou régionales dévolues aux Collectivités Territoriales et des Affaires Nationales réservées au pouvoir central. Le transfert des pouvoirs de décision à des Institutions, dotés de la personnalité juridique, pose d’emblée la redéfinition et la refondation du régime politique haitien. De plus, la Constitution prescrit notamment dans ses articles 71; 81; 83; 87.2; 87.3; 87.4; 217 et 218 l’étroite liaison et articulation entre le pouvoir central et les Collectivités Territoriales sans oublier les articles 1; 137; 141; 142; 158; 175 et 192 ou les fondements de l’État Unitaire Décentralisé sont évoqués de façon explicite. En effet, la Constitution a tissée des liens très étroits entre le Pouvoir Exécutif et les Collectivités Territoriales. Les dispositions sont nombreuses à cet effet et concernent aussi bien la participation de la Collectivité Territoriale Départementale, à travers le CID, à certaines délibérations du Conseil des Ministres, la collaboration à établir entre la Collectivité Territoriale Départementale et l’Administration Centrale pour l’élaboration du plan de développement départemental, l’assistance technique à fournir par l’Administration Centrale aux Communes, sur leur demande, ou encore l’implication simultanée de l’État et de toutes les Collectivités Territoriales dans l’amélioration des services d’éducation. Par ailleurs, la Constitution a également prescrit que le contrôle administratif et financier des Collectivités Territoriales ainsi que l’arbitrage de leurs éventuels litiges avec l’État soient exercés par une Institution indépendante : la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif. Ces missions ne sont donc plus du ressort de l’Administration Publique, de même que celles à exercer par les autres Institutions Indépendantes. La détermination des compétences des Collectivités Territoriales nécessite donc simultanément la redéfinition des missions du Pouvoir Exécutif. Ils interviendront en parallèle sur le territoire, et souvent dans de mêmes secteurs d’interventions qu’ils partagent constitutionnellement de fait. 1.2.- L’Organisation du Pouvoir Exécutif Le Pouvoir Exécutif est exercé par le Président et le Gouvernement, regroupés en Conseil des Ministres. Il partage avec le Pouvoir Législatif la responsabilité de l’élaboration et de l’adoption de politiques publiques, des grandes affectations budgétaires ainsi que des lois devant encadrer l’activité gouvernementale et le fonctionnement de la nation. Le Pouvoir Exécutif dispose de représentants territoriaux : les Délégués et les Vice-Délégués chargés de la coordination et du contrôle des services publics déconcentrés. Comme représentant du Pouvoir Exécutif, ils doivent notamment veiller à l’application de la politique générale du Gouvernement sur leur territoire respectif : le Département et l’Arrondissement. A ce titre, les Délégués devraient être placés sous l’autorité du Premier Ministre. Et les Délégations et Vice-Délégations deviendraient des services territorialement déconcentrés du Bureau du Premier Ministre. Le Gouvernement ayant pour chef le Premier Ministre, est chargé de la conduite de la politique de la Nation. L‘Administration Publique, placée sous son autorité, est le bras administratif et opérationnel de l’État. Les Bureaux Centraux des Ministères, Secrétaireries d’État et Organismes Autonomes de l’Administration Publique, forment l’Administration Centrale du Gouvernement. Afin de remplir leurs missions, plusieurs d’entre eux ont déconcentré une partie plus ou moins grande de leurs effectifs et ressources. Le regroupement de ces services publics déconcentrés constitue l’Administration Territoriale du Gouvernement placée sous l’autorité des Délégués et Vice-Délégués qui en assument donc la coordination et le controle. La constitution a également prévu la participation de la population aux grandes décisions engageant la vie nationale par une décentralisation effective. Cette participation est assurée par le Conseil Interdépartemental (CID) dont le mandat est d’étudier et de planifier, de concert avec le Conseil des Ministres ou chaque représentant a voix délibérative le développement du pays au point de vue social, économique, commercial, agricole et industriel. Les représentants du CID assurent aussi la liaison entre le Pouvoir Exécutif et leur Collectivité Territoriale Départementale respective, assurant ainsi l’inclusion de leurs intérêts dans la prise de décision. 1.2-1.- Les Missions de l’Administration Centrale du Gouvernement Les missions des administrations centrales sont surtout d’ordre stratégique. Elles assurent au niveau national un rôle de conception, d’animation, d’orientation, d’évaluation, de contrôle et de suivi. A cette fin, elles participent à l‘élaboration des projets de loi, de décret et d’arrêté, préparent et mettent en œuvre les décisions du Conseil des Ministres, du Gouvernement et de chacun des Ministres, notamment dans les domaines suivants : i) La définition et le financement des politiques nationales, le contrôle de leur application, l’évaluation de leurs effets ; ii) La budgétisation des activités prévues et leur ventilation territoriale ; iii) La conception, la mise en place et l’administration des réseaux nationaux de services, d’équipements et d’infrastructure ; iv) La détermination des objectifs de l’action des services déconcentrés, l’appréciation des besoins de ces services et la répartition des moyens alloués pour leur fonctionnement, l’apport des appuis techniques qui leur sont nécessaires, la coordination de leurs actions et l’évaluation des résultats obtenus. 1.2-2.- Les Missions Gouvernement de l’Administration Territoriale du Les missions des services déconcentrés sont surtout d’ordre opérationnel. Ces derniers contribuent à l’application des politiques et programmes sectoriels nationaux des Ministères et, notamment ils : i) veillent à l’application des orientations des politiques sectorielles et de la réglementation ; ii) planifient, programment et coordonnent leurs activités ; iii) organisent et gèrent les services publics qu’ils fournissent à la population ; iv) appuient les efforts des partenaires locaux de leur secteur d’intervention ( Collectivités Territoriales ; ONG ; Associations; privé …) ; v) font le suivi de ces activités à leur Administration Centrale . Au Niveau Départemental, l’Administration Territoriale assume : i) l’administration et l’organisation des services déconcentrés ii) la répartition territoriale des services publics fournis ; iii) la coordination de la mise en œuvre de politiques et de programmes nationaux sectoriels. Au Niveau de l’Arrondissement, l’Administration territoriale assume : i) l’administration des services déconcentrés ; ii) la gestion et l’organisation des services publics fournis ; iii) la mise en œuvre de politiques et programmes nationaux sectoriels ; 2.- iv) la représentation de leur secteur d’intervention dans l’animation de développement et de l’aménagement du territoire et les choix qui en résultent ; v) l’octroie des autorisations administratives ou des permis d’intervention . VOCATIONS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES Les vocations attribuées aux Collectivités Territoriales doivent s’inscrire dans la foulée des prescrits constitutionnels, en ce qui concerne notamment certaines attributions spécifiques ainsi que les modalités de constitution des organes et de nomination de leurs membres. Les vocations des trois (3) catégories de Collectivités Territoriales sont de deux (2) ordres : Général se rapportant à l’ensemble des Collectivités Territoriales ; spécifique : elles sont Collectivités Territoriales relatives à une catégorie bien spécifique de 2.1.- Vocations Générales Tel qu’il découle de la constitution de 1987, les vocations générales des Collectivités Territoriales peuvent se ramènent aux élément suivants : participer à la mise en place du projet de société formulé par la constitution ; participer à l’institutionnalisation du nouveau régime politique qui renforce la souveraineté populaire; contribuer à la cohésion sociale et culturelle, l’équité économique, l’équilibre inter et intra régional. assurer la représentativité politique territoriale de toute la population dans les décisions locales et nationales. stimuler les initiatives locales et l’approbation du développement économique, social et culturel. assurer partiellement ou complètement la desserte de certains services publics ou collectifs. assurer la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions nationales 2.2 Vocations Spécifiques Les trois (3) catégories de Collectivités Territoriales détiennent des vocations spécifiques distinctes qui leur permettent d’assumer leurs missions et attributions et qui leur sont octroyées par la Constitution et par la loi. 2.2.1 Vocation de la Collectivité Territoriale Départementale La Collectivité Territoriale Départementale doit intégrer les intérêts communaux dans l’exercice de certaines compétences de souveraineté nationale qu’elle partage avec les trois pouvoirs de l’Etat. Elle doit participer à l’élaboration et au suivi de la mise en œuvre de politique publique d’aménagement du territoire, de décentralisation et de développement économique. De fait, la Collectivité Territoriale Départementale est un espace de concertation multi communale, visant l’intégration des volontés communales en vue de leur considération politique dans certaines décisions du Conseil, et leur considération administrative dans les plans et programmes sectoriels du Gouvernement via la réalisation du Plan de Développement du Département par le Conseil Départemental en collaboration avec l’Administration Centrale. Les vocations de la Collectivité Territoriale Départementale sont ainsi essentiellement politiques et stratégiques Vocation de la Collectivité Territoriale Communale La Collectivité Territoriale Communale doit participer à l’organisation et à l’amélioration du cadre et des conditions de vie de la population. Elle doit promouvoir et appuyer les initiatives locales, prendre en charge ou structurer conjointement avec l’Administration Centrale l’offre des services sociaux visant la satisfaction des besoins de clientèles particulières ou marginales. la Constitution a donné à la Commune un caractère opérationnel dans la planification et la mise en œuvre du développement local et de l’aménagement du territoire, compétences qu’elle doit partager avec l’Administration Territoriale du Gouvernement et lui a assuré ces fonctions à la fois politiques et administratives. La commune est ainsi à la fois un cadre et un agent direct de développement ce qui est d’ailleurs confirmé par ses attributions constitutionnelles de gestion de biens fonciers de l’Etat et par obligation faite à l’Administration Centrale de fournir de l’assistance technique à son Conseil, qui bénéficie, de plus, de la légitimité du suffrage universel direct. Par ailleurs, la Commune est un acteur politique important au niveau local. Mais également aux niveaux départemental et national de par la composition de l’Assemblée Départementale, constituée uniquement de représentants des Communes, et le rôle de cette dernière dans la composition du CID et dans la nomination des membres du Conseil Electoral Permanent (CEP) et des juges des Tribunaux d’Appel et de Première Instance. Sa fonction - cadre fait de la Commune un acteur incontournable, avec l’Administration Publique, de la planification et de l’aménagement du territoire au niveau local, de l’administration des réseaux de services publics. Comme agent direct de développement, elle doit gérer le cadre bâti, fournir les équipements collectifs et s’impliquer dans le développement économique et social. Vocation de la Collectivité Territoriale de Section Communale La Section Communale, à la fois la plus petite Collectivité Territoriale de la République, est administrée par le Conseil d’Administration de Section Communale (CSEAC), élu au suffrage universel, et assisté par une Assemblée de Section Communale (ASEC) dont les membres doivent être élus au suffrage universel direct. La Section Communale dispose d’un représentant à l’Assemblée Municipale. il faut noter que la Constitution n’a pas établi de correspondante directe entre, d’une part, le degré plus ou moins élevé direct et universel de leurs élus. A cet effet, la présence éventuelle d’élus directs dans les deux (2) organes de la Section Communale tend à fournir les arguments ,d’une autre part, en faveur de l’octroi de compétence opérationnelle à la Section, cadrées techniquement avec les compétences de la commune et orientées sur la desserte de services collectifs de proximité et d’autre part, en faveur d’un rôle dans la défense des intérêts de ses habitants. L’intérêt de l’octroi de compétences technique à la Section Communale est également renforcé par l’intérêt même d’avoir une structure politico-administrative opérationnelle à ce niveau de CT, sans laquelle certains services de proximité seraient difficilement dispensés et octroyés à la population tel, l’État Civil, l’éducation de base, les voies de communication , l’eau potable... Ces compétences doivent cependant être très spécifiques et en continuité des compétences de la commune et de l’administration publique. La Collectivité Territoriale de Section Communale est aussi le cadre premier de la démocratie locale. Elle se doit de mobiliser et de canaliser la participation de la communauté, de veiller à la protection et à la défense des intérêts des habitants de la Collectivité et ou assurer la desserte de services collectifs de proximité. 3.- COMPETENCES DES COLLECTIVITES TERRITORIALES 3.1 Considérations Générales Tout comme pour les vocations, les compétences attribuées aux Collectivités Territoriales sont d’ordre général et spécifique . Les compétences générales sont de deux (2) ordres. Celles partagées avec l’État et celles octroyées aux Collectivités Territoriales par la Constitution et par la Loi, tandis que les compétences spécifiques sont celles octroyées strictement part la loi à chaque catégories de Collectivités Territoriales. Avant d’aborder de façon explicite les domaines d’interventions ou les champs des compétences des Collectivités Territoriales, certaines clarifications s’imposent : Premièrement, dans le cadre de l’État Unitaire Décentralisé c’est le Pouvoir Central – Exécutif et Législatif- qui d’une manière générale sont chargés de la détermination des compétences des Collectivités Territoriales en vue d’assurer la cohérence des actions, éléments somme toute indispensable à la cohésion de la nation. Et la détermination des compétences peut-être appréhendée en termes, d’une part, d’attributions de compétences et d’autre part, de transfert de compétences : l’un n’est qu’un transfert d’attributions partielles et l’autre qu’un transfert d’attributions assortis de moyens correspondants. La présentation qui s’en suit se circonscrira plutôt dans le cadre des attributions de compétences au lieu de transfert des compétences. Cette dernière notion étant de part sa nature plus complexe à définir au stade actuel du fait qu’elle se réfère à de nombreux matériaux non disponibles pour le moment ou encore à des aspects touchants, par exemple la répartition des services publics, les règles fiscaux locaux, les transferts de crédits ou de subventions aux Collectivités Territoriales. Deuxièmement, les compétences ou champs d’interventions des Collectivités Territoriales seront limitées à certaines activités traditionnelles de l’État et non sur l’ensemble des activités inhérentes à ce dernier. Les domaines comme la justice, la sécurité et la défense nationale, la monnaie, les relations extérieures ( diplomatie) sont de juridiction exclusivement réservés au pouvoir central et dans un État Unitaire Décentralisé ne sauraient être partager avec aucune autres entités territoriales même revêtues de la personnalité morale. Troisièmement, les domaines d’interventions ou champs de compétences des Collectivités Territoriales, ne sauraient s’établir que sur les attributions d’un ministère ou d’un organisme autonome à vocation nationale. il y a des pans qui seront strictement du ressort de l’entité nationale et d’autres qui peuvent être transférer ou partager pour des besoins de proximité et de subsidiarité. Les tableaux présentés en annexe 2 nous indiqueraient de façon explicite ce partage de compétences et nous donnerait le Profil de l’État unitaire Décentralisé d’Haïti tel que prôné par la Constitution de 1987 et les propositions de réforme administrative formulée par la CNRA dans son document de novembre 1998. Quatrièmement, dans le cadre de l’Etat Unitaire Décentralisé, c’est le Pouvoir Central en l’occurrence l’Exécutif et le Législatif qui est chargé de la détermination et des attributions des compétences en vue d’assurer la cohérence des actions de l’Administration Publique avec celle des Collectivités Territoriales, éléments somme toute indispensable pour l’unité nationale. 3.2. Critères de détermination des Compétences des Collectivités Territoriales Les compétences des Institutions Publiques, incluant les Collectivités Territoriales ne peuvent être déterminées que par la Constitution et par la loi. Les critères de détermination des compétences aux Institutions décentralisées sont : Les compétences techniques déjà attribuées par la Constitution ; • Les provisions constitutionnelles, et les tendances qui s’en dégagent ; • La présence ou non d’élus directs, préférablement au suffrage universel, pour la légitimité des interventions ; • L’emboîtement des divisions administratives et des Collectivités Territoriales, et donc des compétences techniques • L’attribution de compétences distinctes à chaque catégorie de Collectivités Territoriales : pas de dédoublement et création d’une « distance hygiénique » ; La considération du statut des Collectivités Territoriales, qui intègre la légitimité d’intervention plus ou moins grande de leurs élus ; L’attribution de compétences distinctes à l’Administration Publique et aux Collectivités Territoriales, ainsi que pour chacun de leurs niveaux respectifs, afin de minimiser les conflits de compétences et d’éviter les doubles emplois ; L’attribution de compétences complémentaires bien que distinctes à la structure de l'Administration Publique et à la Collectivité Territoriale qui partagent la même division Territoriale, de façon à augmenter l’intégration et l’articulation de leurs actions ; L’attribution de certaines compétences aux Collectivités Territoriales pour assurer l’impact total souhaiter de leur mise en place et, à l’inverse, l’attribution de certaines autres compétences à l'administration publique pour maintenir ou assurer la qualité ou l’importance d’un service collectif (ex. santé) • La superficie du territoire ou le nombre de population à desservir : question de subsidiarité ; • Un continuum à assurer entre les fonctions à assumer par l’Administration Publique et par les Collectivités Territoriales ; • La qualité ou l’importance d’un service à assurer qui peut requérir une présence forte de l’Administration Publique (Ex : santé) ; L’incapacité structurelle de toute Administration Publique à fournir convenablement certains services publics à toute la population (Ex : curage du drainage ; ramassage des ordures ; distribution de l’eau potable ;…), services qui ne peuvent être alors que transférés aux Collectivités Territoriales ( sauf la détermination de la réglementation et des normes en la matière ). • L’importance de doter les Collectivités de certaines fonctions pour assurer l’impact total souhaité de leur mise en place. 3.3.- Le partage des compétences Sur la base des compétences déjà octroyées par la Constitution tant à l’Etat qu’à certaines catégories de Collectivités Territoriales d’une part, et d’autre part en s’inspirant des critères de détermination des compétences présentés ci-dessus, nous proposons une distribution des compétences entre l’Administration Publique et les Collectivités Territoriales, par niveau et par secteur. Les compétences a attribué aux Collectivités Territoriales doivent s’inscrire dans la foulée des compétences constitutionnelles (cf. annexe 1) , et par la loi, à partir notamment, des modalités de nomination et de constitution des organes. En droit administratif, la notion de compétences a un sens très précis. Elles désignent en effet les actes juridiques que les autorités administratives ou les personnes publiques peuvent réaliser dans les champs d’activités qui leur est confiés. En fait, il s’agit de savoir qui fait quoi, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, ni d’empiétement de prérogatives Les Collectivités Territoriales en tant que personne de droit public n’y échappent pas, c’est -à -dire qu’elles doivent avoir leur propre domaine de compétences relativement bien définies, ceci, eu égard à leur vocation. 3.4 Typologie des compétences Les compétences des Collectivités Territoriales peuvent être de droit, politiques ou techniques. Elles peuvent être exclusives à l’Etat , spécifiques à une collectivité, ou partagées avec l’Administration Centrale, ou avec une autre collectivité. • Les compétences de droit sont relatives au statut des Collectivités Territoriales. Il s’agit de déterminer si elles peuvent ou non agir directement sur le territoire, en leur nom ou pas. • Les compétences politiques doivent être partagées avec les autres institutions de l’Etat, dans le cadre d’un État unitaire décentralisé. Ces compétences sont d’ordre stratégique et peuvent concerner aussi bien la prise de décision nationale que l’articulation des interventions de l’état sur le territoire. • Les compétences techniques peuvent être partagées entre les Collectivités Territoriales ou entre celle-ci et l’Administration Centrale ou spécifiques à une Collectivité Territoriale ou à l’administration publique. Pour des fins de fonctionnalité, il y a toujours intérêt à attribuer des fonctions techniques spécifiques. La détermination précise des compétences ( surtout techniques) des Collectivités Territoriales nécessiterait une définition claire du cadre de gestion des services publics, incluant la participation de la société civile dans leur desserte. 3.5.- Les Compétences de la Collectivités Territoriales Départementale 3.5.1.- Les compétences générales de droit Considérant le statut de la Collectivité Territoriale Départementale et les modalités de composition de ses organes et du CID, il se dégage donc : Premièrement concernant le statut : La libre administration de la Collectivité et son rôle d’intégration des intérêts communaux pour : • la prise en compte dans l’élaboration des politiques nationaux ; • la nomination de membres d’institutions judiciaires et indépendantes ; • l’élaboration du plan de développement du Département avec l’administration Centrale (et non avec l’administration départementale) ; Deuxièmement s’agissant des modalités de compositions des organes et du Conseil Inter Département (CID), l’on retrouve, Pour le Conseil Départemental : • Le Conseil Départemental administre ses ressources financières au profit exclusif du Département qui elle-même en fait rapport à l’administration Centrale (Art.83) • Le Conseil Départemental administre le Département (Art. 78) • Le Conseil Départemental élabore en collaboration avec l’administration Centrale, le Plan de Développement du Département (Art.81) • Le Conseil Départemental supplée à toute vacance du Conseil Municipal et saisit le CEP en vue de l’élection d’un nouveau Conseil municipal (Art.72) . Il en sera de même pour le Conseil d’Administration de la Section Communale (CASEC) • Le Conseil Départemental reçoit les rapports des Assemblées Municipales (Art.73) • Le Département , via son représentant au Conseil Inter Départemental, de concert avec l’Exécutif, étudie et planifie les projets de décentralisation et de développement du pays au point de vue social, économique, commercial , agricole et industriel (Art.87-2) Pour l’Assemblée Départementale : • l’Assemblée Départementale élit pour quatre (4) ans un conseil Départemental de trois (3) membres (Art.78) et l’assiste dans sa tache (Art.80) ; • l’Assemblée Départementale choisit en son sein un représentant au Conseil Inter Départemental (Art.87 et 87-1) ; • l’Assemblée Départementale soumet une liste de trois (3) noms pour chacun des juges à nommer à la Cour d’Appel et au Tribunal de Première Instance (Art.175) ; • les Assemblées Départementales soumettent chacune une liste de trois (3) noms parmi lesquels les neuf (9) membres du CEP seront choisis (Art.192) ; Pour le Conseil Inter Départemental ( CID ) Le Conseil Inter Départemental composé d’un représentant de chaque Assemblée Départementale est chargé d’assurer la liaison entre l’Exécutif et le Département et participe, avec voix délibérative, aux séances du Conseil des Ministres portant sur : • les projets de décentralisation ; • les projets de développement du pays au point de vue social, économique, commercial, agricole et industriel ; • la portion et la nature des revenus publics attribués aux Collectivités Territoriales Selon ces dispositions, le Conseil Inter Départemental, ( CID ) s’avère être essentiellement un mécanisme assurant la participation des départements à certaines décision de portée nationale de l’Exécutif, intégrant les Collectivités Territoriales dans l’exercice de compétences auparavant exclusives à l’Exécutif. 3.5.2.- Les compétences politiques Les Compétences Politiques font de la Collectivité Territoriale Départementale : • le co-responsable avec l’administration publique de la programmation des investissements publics d’échelle départementale et, via son représentant au CID, d’échelle nationale ; • le co-responsable avec l’Administration publique de l’affectation et de la détermination des programmes de subventions de l’Etat • le co-responsable avec l’Administration publique de l’organisation territoriale de la desserte des services publiques • le co-responsable avec l’Administration publique de la localisation des réseaux nationaux et intercommunaux de transport et de celle des parcs nationaux. En outre, elles permettent au Conseil Inter Départemental, (CID) de : • harmoniser les intérêts communaux pour leur prise en compte dans l’élaboration du plan de Développement du Département ; • participer au Conseil d’Administration. des autorités publiques gérant les parcs naturels, les parcs et sites historiques et les grands équipements publics ; • pouvoir, par délégation du pouvoir Exécutif ou des Communes, participer à la gestion des services et équipements « nationaux et départementaux » localisés sur son territoire dans les conditions déterminées par la loi ou assurer un service commun à plusieurs Communes ; • fixer des taux de taxes dont l’assiette fiscale et l’affectation sont départementales. 3.6 Les Compétences de la Collectivité Territoriale Communale Les Compétences de la Collectivité Territoriale Communale sont : 3.6.1.- Les Compétences Générales de droit Considérant le statut de la commune et les modalité de composition de ses organes et de l’Assemblée Départementale il se dégage donc : • la libre administration de la Collectivité Territoriale et de son caractère opérationnel dans la planification et le développement local et dans sa mise en œuvre. De ce fait, la commune a des fonctions à la fois politique et technique. 3.6.2- les compétences politiques La constitution a doté la commune, seule Collectivité Territoriale relativement fonctionnelle avant la Constitution, d’une autonomie administrative et financière. Pour ce, le Conseil municipal, en tant qu’organe exécutif élu au suffrage universel est responsable de : • le Conseil Municipal administre ses ressources au profit exclusif de la Municipalité et rend compte à l’Assemblée Municipale qui elle – même en fait rapport au Conseil Départemental (Art.73) • le Conseil Municipal est gestionnaire privilégié des biens fonciers du domaine privé de l’état situé dans les limites de sa Commune. Ils ne peuvent être l’objet d’aucune transaction sans l’avis préalable de l’Assemblée Municipale (Art.74) Tandis que l’Assemblée Municipale, formée notamment d’un représentant de chaque Section Communale, dont la composition n’est que partiellement définie et les modalités d’élections des membres non précisées a pour responsabilité : • d’assister le Conseil Municipal dans sa tache ; • de soumettre au choix du Président de la République la liste des personnes parmi lesquelles seront nommés les Juges de Paix ; • d’être obligatoirement consultée préalablement à toute transaction concernant les biens fonciers du domaine privé de l’état situés dans la Commune ; • de déléguer un représentant à l’Assemblée Départementale pour défendre les intérêts de la population de la Commune et ; • faire un rapport au Conseil Départemental de la gestion de la Commune. 3.6.3.Communale Les Compétences Techniques de la Collectivité Territoriale • gestion de l’enseignement agricole, professionnel, coopératif et technique (Art. 32-4) • organisation de l’intégration des actions locales par une concertation effective des Sections Communales (Urbains et Rurales) • gestion de l’exploitation des carrières • responsable de l’application des normes et règlements en matière d’utilisation du sol et d’habitat, de l’orientation et du contrôle du développement physique local, ainsi que l’octroi des permis de localisation d’activités, de lotir, de bâtir et d’interventions dur le cadre bâti ; • partenaire de la promotion et de la mise en place d’initiatives de développement économique ( aide directe ou indirecte) ; • gestion, mise en place et entretien, indirects, de réseaux de services et d’équipements collectifs ( assainissement, gestion des déchets, drainage, eau potable, marché, cimetières, terrains de jeux, foyers culturels, voiries, places publiques…) • co-responsable avec l’administration publique de la détermination des orientations et besoins en matière d’enseignement professionnel et technique ( enseignement fondamental 3ième cycle) ; création et gestion de Foyer Culturel Municipal ; • • responsable de l’offre des services sociaux visant la satisfaction des besoins de clientèles particulières ou marginales ( orphelinats, crèches, asiles, logements sociaux, cantines …) ; • accompagnement du secteur privé et de la société civile dans l’organisation d’activités culturelles ( fêtes patronales, Arras, carnavals…) • gestion des Centres de Santé avec Lits (CSL) ; • participation au Conseil d’Administration des Bureaux de Districts Scolaires (BDS) ; • fixation des taux des taxes dont l’assiette fiscale et l ‘affectation sont communales ; • assurer et gérer le relevé cadastral de la Commune. 3.7 Les Compétences de la Collectivité Territoriale de Section Communale Considérant le statut de la Collectivité Territoriale et les modalités de compositions de ces organes et de l’Assemblée Municipale il se dégage donc : 3.7.1.- Les compétences Générales de droit • le Conseil d’Administration de la Section Communale l’administration de la Section Communale (Art.63 ). assure • l’Assemblée de Section Communale assiste dans sa tache le Conseil (Art.63.1). 3.7.2.- Les compétences politiques • représenter et défendre les intérêts de la population de la Section Communale ; • participer au Conseil d’Administration des structures municipales de gestion des services collectifs intervenant sur le territoire ; • assister la population pour la présentation de demande d’assistance sociale ; • être consulté sur les décisions d’Aménagement de territoire et surveiller l’application des permis ; • participer aux campagnes de sensibilisation de vaccination et de médecine préventive • participer aux choix des Juges de Paix. 3.7.3.- Les compétences techniques • aménager les forêts locales et Octroyer les permis d’abattage ; • construire et gérer des infrastructures et équipements publics (ex : cimetières , sentier , marchés publics fontaine d’eau potable ) • gérer certains services publics de proximité (ex : ramassage des ordures , curage, drainage,…) • construire et gérer les écoles publiques du pré –scolaire et de l’enseignement fondamental de base (1ère à 6ème), • promouvoir et appuyer l’organisation d’activités socioculturelles, sportives et de loisirs ; • élaborer les projets de développement sur les biens fonciers du domaine privé de l’état, avec et au bénéfice des habitants de la Section ; • fixer des taux de taxation dont l’assiette fiscale et l’affectation sont locales ; • établir et gérer l'État Civil ; • assurer en l’absence du Juge de Paix le rôle de médiateur et de conciliateur et le cas échéant, transférer le dossier au Juge de Paix affecté à la Section Communale ; • Archiver le relevé cadastral de la Section Annexes Annexe 1 Les Compétences Constitutionnelles La Constitution informe directement sur certaines compétences techniques de l’Administration Publique et des Collectivités Territoriales. Les références à cet effet concernent : La Protection Sociale • L’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme (Art.19) L’Etat reconnaît le droit de tout citoyen à un logement décent, à l’éducation, à l’alimentation et à la sécurité sociale ; • L’obligation faite à l’Etat de prendre les moyens appropriés pour garantir la protection, le maintien et le rétablissement de la santé à tous les citoyens de toutes les collectivités Territoriales. (art. 23) • L’obligation faite à l’Etat de veiller à l’établissement d’une caisse de pension civile de retraite. (Art. 48) L’éducation • L’obligation faite à l’Etat et aux Collectivités Territoriales de mettre l’éducation gratuitement à la portée de tous, de faire de la scolarisation massive une priorité et d’intensifier l’alphabétisation des masses. (Art. 32-1, 32-2, 32-9) • L’obligation spécifique faite à l’Etat et aux communes de faire de l’enseignement agricole, professionnel et technique une priorité. (Art. 32-4) • L’obligation spécifique faite à l’Etat de mettre gratuitement a la disposition des élèves du primaire, les fournitures classiques et le matériel didactique. (Art.32.3) • L’obligation spécifique faite à l’Etat de garantir aux handicapés et aux surdoués des moyens appropriés pour assurer leur autonomie, leur éducation et leur indépendance. (Art. 32.8) Le Secteur Agraire et Agricole • Le droit de préemption des habitants des Sections Communales pour l’exploitation des terres du domaines privé de l’Etat situées dans leur localités dans leur localité (Art. 39) et le mandat du conseil Municipal d’être le gestionnaire privilégié des biens fonciers du domaine privé de l’Etat situés dans les limites de la Commune (Art. 74) • L’obligation faite à l’Etat d’établir au niveau de chaque Section Communale les structures propres à la formation sociale, économique, civique et culturelle de la population. (art.64) et d’y établir des unités d’encadrement technique et financier pour assister les agriculteurs. (Art. 249). • L’obligation faite à l’Etat d’établir les structures nécessaires pour assurer la productivité maximale de la terre et la commercialisation interne des denrées (Art. 249) Le Patrimoine National • L’obligation faite à l’Etat de protéger le patrimoine culturel national (Art. 215) • L’obligation faite à l’Etat d’organiser la mise en valeur des sites naturels, d’en assurer la protection et l’accessibilité par tous (Art. 234), ainsi que de procéder à la création et l’entretien de jardins botaniques et zoologiques en certains points du territoire (Art. 256). Le Développement Economique • La décentralisation des finances de la république dont la gestion est assuré par le Ministère y afférent (Art. 217) • La participation des Collectivités Territoriales dans la détermination des charges et impositions Départementales, Municipales ou de Sections Communales (Art. 218) La Justice • Le partage des compétences entre les Collectivités Territoriales Communales et Départementales dans la nomination des juges de paix, des juges des tribunaux de premières instances et les cours d’appel. (Art. 175) • La nécessité de rendre accessible au niveau de la Section Communale les tribunaux et organismes d’Etat chargés de protection des droits de la famille (Art. 262) La Démocratie Participative • Les Collectivités Territoriales Départementales participent à la désignation des futurs membres du Conseil Electoral Permanent (CEP) qui seront soumis à l’Exécutif, au Législatif, et au Judiciaire pour le choix définitif ( Art.192). Annexe 2 Les Domaines d’Interventions des Collectivités Territoriales ou le profil de l’Etat Unitaire Décentralisé En l’absence d’une loi-cadre sur la Décentralisation et celle sur la vocation et les compétences des Collectivités Territoriales il est difficile, plus de quinze (15) ans après le vote massif de la Constitution, de prétendre que la Décentralisation et les Collectivités Territoriales sont une réalité en Haïti, ce vide juridique, témoigne de la non volonté de la classe politique à édifier un État de type nouveau tel que prescrit la Charte Fondamentale. Ce vide juridique nous entraîne dans une situation abracadabrante puisque, d’un coté, le pays est régi par la Constitution de 1987 promouvant la démocratie participative axée prioritairement sur un pouvoir décentralisé et les Assemblées des Collectivités Territoriales, comme structure de participation effective à la gestion de la chose publique ; de l’autre, des lois d’application fondamentalement centralisatrice émanent de l‘ère dictatoriale. Face à ce vide juridique et pour les besoins de la cause nous esquissons, tout en nous inspirant de la Charte Mère, quelques missions et compétences qui pourraient être dévolues aux Collectivités Territoriales. Faisant partie d’une structure étagée, les Collectivités Territoriales travaillent en étroite collaboration de façon à fournir au Conseil Départemental les éléments nécessaires à l’élaboration du « Plan de Développement du Département » que ce dernier doit réaliser en collaboration avec l’Administration Centrale ( cf. art.81) Nous esquissons ici à partir des domaines d’interventions techniques des des Collectivités Territoriales les types de relations pouvant exister entre ces dernières et les administrations centrales et déconcentrées du Pouvoir Exécutif. Ceci nous permettrait d’illustrer le profil de l’Etat Unitaire Décentralisé dans certains domaines bien spécifiques. Les domaines d’intervention I.- SECTEUR DE COHÉSION SOCIO-CULTURELLE Domaine : Education Champs d’intervention : Education formelle Attributions : Planification et gestion Education Préscolaire Enseignement Fondamental de base (1er et 2ième cycles) Enseignement Fondamental 3ième cycle ( professionnel) Enseignement Secondaire ( techniques) Domaine : Santé Champ d’intervention : Soins de santé Attributions : planification et gestion Hopital spécialisé Centre avec Lits ( CAL) Centre sans Lit (CSL) Domaine : Affaires Sociales Champ d’intervention : Assistance Sociale – Réinsertion Sociale et / ou Réhabilitation Sociale Attributions : planification – gestion - coordination Problématique de l’enfance en difficulté Les catégories particulières et marginale Domaine : Culture –Loisirs et Sports Juvéniles Champ d’intervention : Développement culturel et physique Attributions : planification - gestion - organisation Foyers culturels Musées Centres sportifs Domaine : Assainissement Champ d’intervention : Hygiène publique Attribution : Gestion / Exécution Ramassage et traitement des ordures Latrinisation Eau potable II.- SECTEUR ECONOMIQUE ET FINANCIER Domaine : Infrastructures Champ d’intervention : Travaux Publics Attributions : planification et gestion Routes Voiries Ports et aéroports Énergies Télécommunication Marchés publics / abattoirs Cimetières Places publiques Domaine : Planification et aménagement du territoire Champ d’intervention : Planification du développement Attributions : orientation - planification – gestion – Exécution coordination Plan de développement départemental et régional Plan d’investissement local Programme d’Investissement Public Aménagement du territoire - zonage - génie rural - génie urbain - gestion des bassins versants - cadastre Domaine : Investissement et Production Nationale Champ d’intervention : Aide directe et aide indirecte • • • • • • • • • • Attributions :orientation - planification - coordination tourisme artisanat agriculture pêche industrie commerce construction mines et carrières forêt développement de coopérative et de caisse populaire Domaine : Ressources financières et fiscalité territoriale Champ d’intervention : fiscalité Attributions : orientation - planification – gestion • • • taxes et impôts redevances centimes additionnels III .- SECTEUR DE SOUVERAINETÉ ET DE CITOYENNETÉ Domaine : Promotion de la Démocratie et État Civil Champ d’intervention : archives - promotion de la participation Attributions : planification et gestion • • • • Archives Etat civil Recensement Reconnaissance légale d’organisation Domaine : Justice Champ d’intervention : détermination des juridictions Attributions : Orientation - planification • • • Établissement des juridictions Assistance aux démunis Jury Domaine : Sécurité Publique Champ d’intervention : Protection Civile • Attributions : organisation – planification- coordination Désastre et pré-désastre Domaine : Environnement Champ d’intervention : protection et prévention Attributions : planification – gestion - exécution • Protection de l’environnement Bibliographie Sélective ARD/USAID : Décentralisation en Haiti, Réforme de la Législation et de la Politique de Décentralisation, Actes du 1er Forum, mars 2000 Décentralisation : Enjeux et Défis # 1 : Elections et Participation. Editions La Ruche, avril 2000 Décentralisation : Enjeux et Défis # 2 : Cadre Constitutionnel et Ressources . Editions La Ruche, avril 2000 CNRA : Matériaux pour l’Elaboration d’une Politique de Décentralisation doc # 1 Principes et idées Maitresses, aout 2000 ( document interne de travail) Cadre d’Elaboration d’une Politique de Décentralisation ( document interne de travail) , janvier 2001 La Réponse Constitutionnelle ( document interne de travail), avril 2001 L’Evolution des Compétences des Communes ( document interne de travail), février 2002 Constitution de la République d’Haiti 1987 Faculté des Sciences Humaines : Les Collectivités Territoriales en question ( l’expérience haitienne de décentralisation), juin 2000 GUITEAU, Yanick : Décentralisation et Construction d’un Nouvel Etat, mars 1996 ( document interne de travail), INESSA : Pour une Architecture Territoriale de la Desserte des Services Collectifs, Rapport Final , octobre 2001 MOISE, Claude : Une Constitution dans la Tourmente, Montréal 1993 MPCE/PNUD / BIT : Stratégies et Initiatives de Développement Economique Régional et Local, juin 2000 PNUD : . Haiti, Bilan Commun de Pays, juin 2000