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Note TDTE N°20
L’impact de
l’immigration sur
l’économie des
territoires :
Le local, le national et
le global
Auteur
Hillel Rapoport, Professeur à
l’Université de Lille II et à Bar-Ilan University et chercheur associé à la Chaire
Transitions économiques, Transitions démographiques
Contributeurs
Hippolyte d’Albis, Professeur à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris
1) et Ecole d’Economie de Paris et chercheur associé à la Chaire
Transitions économiques, Transitions démographiques
Grégory Verdugo, Economiste à la Banque de France et Chercheur
associé à la Chaire Transitions démographiques
Ces travaux ont bénéficié du soutien de la Caisse des Dépôts
4 février 2013
« Seul le prononcé fait foi et ce compte-rendu n’engage pas les intervenants »
Séminaire « L’impact de l’immigration sur l’économie du territoire » (2013), Chaire
Transitions démographiques, Transitions économiques - Caisse des Dépôts, note de la Chaire
TDTE n°20 – Saison 2
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Introduction
Les migrations internationales sont l’une des composantes les plus visibles de la mondialisation
économique. Bien que la part des immigrés (définis comme des individus nés à l’étranger de parents
étrangers) soit restée stable au cours des cinquante dernière années, à environ 2.5 à 3% de la
population active mondiale (Figure 1a), cette part est passée de 5 à 10% de la population active dans
les pays de l’OCDE. Si les migrations globales croissent donc à peu près au même rythme que la
population mondiale, l’immigration à destination des pays les plus riches croît quant à elle à un
rythme beaucoup plus rapide, comparable à celui du commerce mondial (Figure 1b).
Cette évolution est bien sûr contrastée selon les pays. Certains, tels que les Etats-Unis, le
Canada ou l’Australie, sont
historiquement des « pays d’immigration » et ont conservé cette
tradition, si bien que la population immigrée y représente généralement plus de 10% (et parfois plus
de 20%) de la population active. Il en va de même pour des petits pays prospères tels que la Suisse
ou le Luxembourg. D’autres pays tels que le Japon, la Corée ou l’Italie sont plutôt fermés pour des
raisons culturelles ou parce qu’ils sont traditionnellement des pays d’émigration qui n’ont pas, à ce
jour, fait évoluer leur modèle d’intégration sociale en l’ouvrant aux populations immigrées. La
plupart des pays européens se situent dans la moyenne, supérieure pour des pays tels que le
Royaume-Uni ou l’Allemagne et inférieure pour des pays tels que la France ou l’Espagne.
La composition des flux migratoires évolue elle aussi. Si de tous temps les immigrés ont pu
être caractérisés par leur relative jeunesse (ils proviennent pour l’essentiel des classes d’âge 15-35
ans), deux évolutions sont à noter pour la période récente : le rééquilibrage des genres, avec des
migrations internationales qui sont aujourd’hui autant féminines que masculines, et une autosélection positive accrue en matière d’éducation. Les travailleurs qualifiés (titulaires d’un diplôme
professionnel ou académique supérieur au BAC) représentent aujourd’hui près de 40% de
l’immigration vers l’OCDE. Pour les deux-tiers d’entre eux, ces migrants internationaux qualifiés sont
originaires des pays en développement.
Face à ces évolutions, il est naturel de s’interroger sur les effets économiques de
l’immigration pour les pays d’accueil. Les travaux précédents réalisés dans le cadre de la chaire
« transitions démographiques, transitions économiques » se sont intéressés d’une part à
l’immigration comme stratégie permettant de contrecarrer, au moins partiellement, les effets du
vieillissement démographique, et d’autre part à la contribution de l’immigration aux finances
publiques et au financement de la protection sociale en France (cf. Mouhoud, Ragot et Rapoport,
2012, ainsi que Chojnicki et Ragot, 2012).
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Dans cette note, nous nous intéressons aux effets de l’immigration sur le marché du travail,
le revenu et la productivité des pays d’accueil. Nous commençons par d’analyser les effets de
l’immigration vers la France sur les taux d’emploi et les salaires des travailleurs français, en utilisant
pour cela une loupe très grossissante permettant d’observer des cellules relativement petites et
précisément définies, regroupant des travailleurs comparables en termes de localisation
géographique et sectorielle – c’est l’aspect « local ». Nous passons ensuite au niveau intermédiaire,
celui de la nation dans son ensemble, à travers l’analyse des effets de l’immigration sur le revenu (le
PIB) par habitant, toujours dans le cas de la France. L’analyse porte ici véritablement sur les « flux »,
les migrations étant définies par le nombre de titres de séjour délivrés à des étrangers noneuropéens au cours d’une période donnée. Enfin, une analyse globale (dite de comparaison interpays) est proposée, qui traite des effets de l’immigration sur le revenu et la productivité en centrant
le débat sur un aspect quelque peu négligé dans la littérature économique, celui de la diversité de
l’immigration.
Quels effets de l’immigration sur le marché du travail des natifs ? 1
L’évaluation des conséquences de l’immigration nécessite de connaître son impact sur le marché du
travail des natifs. Un modèle simple d’équilibre sur le marché du travail prédit qu’une hausse de
l’offre de travail induite par l’immigration devrait se traduire soit par une baisse des salaires, si les
salaires ne sont pas rigides, soit, dans le cas contraire, par une hausse du chômage. Ce mécanisme
devrait au moins s’observer à court terme, avant que le stock de capital ne s’ajuste à la nouvelle
quantité d’offre de travail. Bien que les prédictions théoriques soient claires, la grande majorité des
études empiriques sur cette question au cours des vingt dernières années n’ont mis en evidence
ques des effets très faibles (voire nuls) de l’immigration sur l’emploi ou le salaire des natifs.
Les études les plus influentes ont utilisé des « expériences naturelles » dans lesquelles
certaines régions subissaient un choc migratoire indépendant du dynamisme économique local: pour
la France, Hunt (1992) montre que l’afflux des Français d’Algérie dans les années 1960 n’a pas eu
d’impact sur le taux d’emploi des Français de métropole. D’autres études comme celle de Card
(1990) portant sur l’impact de flux de réfugiés cubains à Miami, ou celle de Friedberg (2001), utilisant
l’immigration russe en Israël suite à du rideau de fer, ont confirmé ces résultats. Cette méthode fut
toutefois critiquée : une difficulté méthodologique importante est que l’effet de l’immigration peut
se diffuser entre régions, affectant ainsi le salaire et l’emploi des natifs dans l’ensemble du pays. Ce
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Cette section reprend la contribution de Grégory Verdugo. Elle est basée sur ses travaux en collaboration avec
Javier Ortega, Professeur à City University London.
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dernier point impliquerait qu’une comparaison entre localisations serait invalide car l’impact de
l’immigration ne pourrait se mesurer qu’au niveau national.
Prenant ces critiques en compte, Borjas (2003) propose de classifier le marché du travail en
groupes d’éducation et d’expérience homogènes et de relier l’évolution des salaires et de l’emploi au
cours du temps entre ces groupes à l’évolution de la part d’immigrés. Pour les États-Unis, Borjas
(2003) trouve ainsi des effets négatifs de l’immigration sur les salaires, au contraire des autres
études. Toutefois, la plupart des études ayant reproduit cette approche pour d’autres pays
Européens ne trouvent pas d’effets négatifs significatifs. Dans le cas de la France, Ortega et Verdugo
(2012) obtiennent même une corrélation positive entre flux d’immigrés et salaires des natifs entre
groupes. Ils montrent que ce résultat surprenant reflète principalement le fait que les immigrés et les
natifs ayant les mêmes caractéristiques en termes d’éducation et d’expérience ne semblent pas
directement en concurrence, et qu’ainsi, le modèle standard est mal spécifié.
Les résultats de nombreux travaux suggèrent également que l’absence d’effets négatifs de
l’immigration sur l’emploi et le travail des natifs reflète le fait qu’immigrés et natifs ont tendance à
ne pas occuper les mêmes emplois. Pour la France, Ortega et Verdugo (2012) montrent ainsi que plus
la part d’immigrés dans un groupe d’éducation et d’expérience augmente, plus la distribution des
natifs et des immigrés entre professions et industries tend à différer. Ainsi, plus que la question du
choix du niveau géographique d’estimation le plus pertinent, il apparaît que le problème essentiel
des études sur l’impact de l’immigration est d’identifier de la manière la plus précise et convaincante
possible les groupes de natifs qui vont être affectés par les flux d’immigrations.
Ortega et Verdugo (2013) proposent donc d’identifier les natifs les plus en concurrence avec
les immigrés en se focalisant sur les travailleurs qui occupent initialement, c’est à dire avant l’arrivée
d’un choc migratoire, des emplois que les immigrés ont tendance à occuper de manière
disproportionnée. Les immigrés sont, en effet, largement surreprésentés dans certains emplois et
dans certaines localisations. La part d’ouvriers nés à l’étranger est de 10 points supérieure dans le
secteur de la construction et de 5 points supérieure dans les secteurs non-manufacturiers par
rapport au secteur manufacturier (Figure 2a). Entre régions, les différences sont encore plus
importantes : ainsi, dans la construction, la part d’ouvriers nés à l’étranger est de 5% en Bretagne
mais elle augmente jusqu’à 45% en Île-de-France (Figure 2b).
L’étude utilise l’évolution entre deux recensements de la population sur la période 19752008 du salaire annuel médian et du nombre annuels de jours travaillés des ouvriers natifs de sexe
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masculin ayant initialement entre 25 et 45 ans au premier recensement.2 Pour estimer l’impact de
l’immigration sur les salaires et l’emploi, l’étude relie les évolutions de salaires de ces ouvriers avec
les différences d’intensité de flux d’immigration entre zones d’emploi. Par rapport aux travaux
existants, notre contribution est d’estimer un impact différent selon les groupes de natifs
potentiellement plus ou moins en concurrence avec les immigrés en utilisant leur emploi initial. En
pratique, nous isolons les ouvriers du secteur manufacturier, du secteur non-manufacturier et de la
construction. Une des contraintes d’une telle étude est qu’elle nécessite de disposer de données
longitudinales qui permettent de suivre les individus au cours du temps, contenant de l’information à
la fois sur leur localisation et sur leur emploi initial.
Un problème important est celui de l’interprétation causale des résultats. Le choix de
localisation des immigrés est lié partiellement aux différences de dynamisme entre marchés du
travail locaux, ce qui peut biaiser les comparaisons si les immigrés s’installent dans des régions où les
salaires progressent relativement plus vite. Pour prendre en compte ce facteur, nous utilisons la
tendance qu’ont les immigrés d’une même origine nationale à se concentrer dans des zones
d’emplois où leur groupe est initialement plus présent dans la population (effets de réseaux). Nous
prédisons ainsi des flux d’immigration contrefactuels locaux à partir des différences initiales dans la
distribution des groupes d’immigrés et de l’augmentation de leur population au niveau national. Ces
flux prédits sont par définition non-corrélés aux conditions économiques locales, ce qui autorise une
interprétation causale des résultats au travers d’une méthode d’estimation à variable instrumentale.
Les résultats des estimations concernant le lien entre le nombre moyen annuel de jours
travaillés et le salaire annuel médian en fonction de la variation de la proportion d’immigrés par
rapport au nombre d’ouvriers natifs sont reproduits respectivement dans les Figures 2c et 2d.
Chaque colonne reproduit le résultat d’un modèle estimé sur un groupe d’ouvriers natifs travaillant
initialement dans le secteur indiqué. Chaque paramètre indique de combien le nombre annuel de
jours travaillés évolue lorsqu’on double le ratio immigrés non qualifiés/natifs ouvriers. Les traits noirs
reproduisent l’intervalle de confiance de l’estimation qui reflète le degré de précision et d’incertitude
entourant l’estimation du modèle. Pour l’ensemble des groupes, on ne peut rejeter l’hypothèse que
l’immigration n’a pas d’effet sur l’offre de travail des natifs : les coefficients estimés concernant
l’effet sur l’offre de travail sont très faibles et ne sont pas statistiquement significatifs.
Au contraire, concernant les salaires, les coefficients sont clairement négatifs et sont
proportionnellement plus importants lorsqu’ils concernent le secteur de la construction.
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Se focaliser sur des hommes de plus de 25 et moins de 45 ans permet de limiter les problèmes potentiels
d’estimation liés à l’existence du salaire minimum ou à la non-participation au marché du travail.
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Quantitativement, ces résultats indiquent qu’une hausse de 10% de la proportion d’immigrés nonqualifiés sur le nombre initial d’ouvriers natifs diminue le salaire annuel médian de -1,3% pour le
secteur manufacturier et non-manufacturier et de -3,6% dans la construction.
En pratique, ces effets sont relativement faibles : sur les 30 dernières années, la part
d’immigrés non-qualifiés sur le nombre d’ouvriers natifs a augmenté en France de 5%. En moyenne,
la hausse de l’immigration impliquerait donc une perte de salaire annuel médian comprise entre 0,7% et -1,8% pour ces ouvriers qui sont le plus en concurrence avec les immigrés non-qualifiés.
Ainsi, en nous focalisant sur les individus les plus susceptibles d’être en concurrence avec les
immigrés, nous observons, conformément à la théorie, un impact négatif de l’immigration nonqualifiée sur les salaires mais qui reste très modéré. De plus, nous ne trouvons pas d’évidence que
l’immigration affecte négativement l’emploi des natifs. Enfin, des résultats supplémentaires non
reproduits ici suggèrent que l’impact de l’immigration est nul sur le secteur des services. En
conclusion, les résultats de cette étude ainsi que ceux des nombreux travaux existants suggèrent que
l’impact de l’immigration non-qualifiée sur le marché du travail des natifs a été relativement faible en
France sur les trente dernières années et a porté sur des segments relativement réduits de la
population.
Quels effets de l’immigration sur le PIB par habitant ?3
L’objet de cette seconde contribution est de proposer une évaluation quantitative de la relation
entre immigration et croissance sans a priori ni hypothèses théoriques. Elle estime deux modèles
empiriques à partir de séries de données sur le nombre d’attribution de titres de séjour de plus d’un
an d’une part, et les séries usuelles de la macroéconomie, le PIB par habitant et le taux de chômage,
d’autre part. Le champ de l’étude est la France métropolitaine entre 1994 et 2008 et les immigrants
en provenance de pays non Européens. Cette période est caractérisée par des flux de migrants pour
motif de travail proportionnellement modestes en comparaison des autres entrées, notamment
familiales.
Les modèles sont estimés avec des techniques dites VAR à partir de trois types de séries
chronologiques : le PIB par habitant, le taux de chômage et le taux de migration, avec dans un second
temps, une décomposition de ce dernier par motif d’admission. Les séries de données utilisées sont
mensuelles, couvent la période 1994-2008 et sont corrigées des variations saisonnières. Elles
concernent la France métropolitaine. Le nombre d’habitants est obtenu à partir des séries de
Cette section reprend la contribution d’Hippolyte d’Albis. Elle se fonde sur un article en cours en collaboration
avec Ekrame Boubtane (CERDI, U. d’Auvergne) et Dramane Coulibaly (EconomiX, U. Paris Ouest). Cf. d’Albis
et al. (2013).
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population de l’INSEE qui déterminent la taille de la population en France métropolitaine au 1er de
chaque mois. Le PIB par habitant est calculé en mensualisant les séries trimestrielles de PIB réel
établies par l’INSEE. La mensualisation est réalisée en utilisant la méthode de Denton, à l’instar de ce
qui se pratique dans les institutions internationales, en utilisant l’indicateur mensuel de la production
industrielle établi par l’OCDE. Les taux de chômage mensuels proviennent de la base « Labor Force
Statistics » de l’OCDE.
Les statistiques de flux d'immigration étrangère sont construites par l’INED à partir des
fichiers AGDREF du ministère de l’Intérieur qui rassemblent les informations relatives aux
demandeurs de titres de séjour. Les statistiques concernent les dates de délivrance de premiers titres
de séjour d’une durée de validité d’au moins un an attribués à des étrangers arrivés majeurs. La date
de délivrance est bien entendu postérieure à la date d’arrivée du migrant du fait du délai que peut
prendre la procédure, mais également parce que le migrant peut avoir auparavant bénéficié d’un
titre de moins d’un an ou peut avoir résidé irrégulièrement sur le territoire. Néanmoins, la date de
délivrance indique l’entrée dans le statut de migrant de longue durée et, dans certains cas, l’octroi de
nouveaux droits sur le marché du travail.
Dans le cadre de l’étude, seuls sont considérés les titres délivrés aux ressortissants de pays
tiers, c’est-à-dire de tous les pays sauf ceux de l’Union Européenne à 15, de l’Espace Economique
Européen, de Chypre et de Malte, la détention de titres de séjour n’étant plus obligatoire pour les
ressortissants de ces pays depuis 2004. Par ailleurs, les titres attribués aux ressortissants en
provenance d’Estonie, de Lettonie, Lituanie, Hongrie, République Tchèque, Pologne et Slovénie sont
inclus même s’il n’y a plus d’obligation de détention depuis le 1er juillet 2008. Il est à noter que
depuis 2009, la procédure a été réformée avec, notamment, la création de visas valant titres de
séjours délivrés à l’étranger par les consulats de France. Les statistiques de l’INED permettent
également une décomposition des flux par motifs d’admission. Pour mieux épouser les objectifs de
l’étude, les motifs ont été regroupés en trois catégories en fonction de leur pertinence économique,
notamment quant aux droits d’accès au marché du travail.
Une première catégorie regroupe les migrants ayant bénéficié d’un titre de séjour d’au moins
un an pour motif de travail. Elle représente en moyenne 7,6% du total des titres délivrés, soit entre
environ 4 300 et 20 800 titres par an. Les hommes sont très majoritairement bénéficiaires, avec en
moyenne 68% des titres.
Une seconde catégorie regroupe les migrants obtenant un titre pour motifs familiaux. Elle
recouvre les titres attribués au motif de « conjoints d’étranger », comme par exemple dans le cadre
d’une procédure de regroupement familial, mais également les motifs « conjoints de français » et «
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ascendants et descendants de français ». Ces deux derniers motifs représentent en moyenne 27 %
des délivrances de titres, soit entre environ 10 800 et 57 100 titres par an. La catégorie migration
familiale inclut également les titres délivrés pour le motif « vie privée et familiale » qui concerne par
exemple les familles accompagnant des travailleurs munis d’un titre de séjour d’un an et plus tel que
les récents bénéficiaires des cartes « Compétences et Talents » ou les scientifiques. Les procédures
d’obtention des titres ne sont pas les mêmes pour les familles d’étrangers et de français, mais dans
les deux cas le titre de séjour donne l’accès au marché du travail. Les femmes sont majoritaires parmi
les migrants obtenant un titre pour motif familial.
Une dernière catégorie regroupe tous les autres motifs. En particulier, le motif « étudiant »
est proportionnellement très important avec entre 17 700 et 51 300 titres ; il donne le droit à
travailler à temps partiel, mais est habituellement assimilé dans les classifications internationales à
de la migration temporaire. Le motif « visiteur » peut être attribué à des demandeurs ayant des liens
familiaux avec les résidants mais il ne donne pas l’accès au marché du travail. Le motif « retraité »,
qui n’existe que depuis 2004, ne donne pas l’accès au marché du travail. En revanche, les titres
délivrés au motif de « régularisation », relativement importants en 1997 et 1998, et de « réfugiés et
apatrides » donnent l’accès au marché du travail mais il n’est pas possible de distinguer les
travailleurs des familles.
L’estimation de modèles VAR sur données françaises sur la période 1994-2008 permet de
mieux appréhender la nature des relations entre la migration en provenance de pays tiers et les
performances macroéconomiques nationales. Les fonctions de réponses construites à partir des
modèles estimés montrent que le PIB par habitant réagit positivement au taux de migration. Cette
réaction est robuste à la décomposition de la migration par motifs de délivrance des titres de séjour.
L’ampleur de l’effet est assez importante car les élasticités à un an sont de 0,017 de 0,02 lorsque,
respectivement, la migration totale et la migration des familles sont considérées. Ces résultats sont
différents de ceux obtenus à partir d’estimations en données de panel qui concluent plutôt à
l’absence d’effet de la migration sur le PIB. En particulier, Ortega et Peri (2009) estiment un modèle
de gravité à l’aide de données concernant quatorze pays de l’OCDE, dont la France, sur la période
1980-2005. Ils trouvent que l’immigration accroît le PIB de un pour un, et qu’elle n’a donc pas d’effet
sur le PIB par habitant. Par ailleurs, des auteurs ont estimé en données de panel un modèle de type
Solow augmenté du capital humain pour évaluer les ampleurs de l’effet positif d’un accroissement du
capital humain d’une part, et de l’effet négatif de la dilution du capital d’autre part. Dolado, Goria et
Ichino (2004) trouvent que l’effet dilution est globalement plus important, tandis que Boubtane et
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Dumont (2011) trouvent que, pour la France, l’effet capital humain l’emporte. La migration semble
donc plus favorable à l’activité économique en France que dans le reste des pays de l’OCDE.
Par ailleurs, les modèles estimés ne permettent pas de conclure à un effet significatif de la
migration en provenance des pays tiers sur le taux de chômage en France. Ceci est dans la lignée des
études précédentes qui, bien que parfois contradictoires, ont conclu soit à des effets très modérés
soit à l’absence d’effet de la migration sur le chômage (cf. la brève revue de la littérature de la
contribution précédente).
Il est également intéressant de constater que le nombre de titres de séjour attribués évolue
en fonction des conditions macroéconomiques. Les fonctions de réponse construites indiquent que
le taux de migration réagit positivement au PIB par tête. La décomposition par motifs suggère que la
réaction est plus forte et plus durable dans le cas de la migration familiale. Ce résultat est conforme à
l’étude de causalité de long terme réalisée par Morley (2006) à l’aide de données annuelles entre
1930 et 2002 pour l’Australie, le Canada et les Etats-Unis. Les fonctions de réponse montrent
également que la migration des travailleurs réagit négativement au taux de chômage tandis que la
migration des familles n’est pas significativement affectée. Cet effet du chômage sur la migration
confirme les résultats de Damette et Fromentin (2013) et les études de causalité à long terme
réalisées par Withers et Pope (1985) et Pope et Withers (1993) sur l’Australie et par Islam (2007) sur
le Canada.
Immigration, diversité et prospérité économique4
Comme indiqué en introduction, la part de la population immigrée dans les pays de l’OCDE a doublé
au cours des deux dernières décennies pour atteindre en moyenne 10% de la force de travail des
pays riches. Ceci implique que la population active de ces pays est de plus en plus « diverse ».
Jusqu’ici, les analyses économiques de l’immigration se sont centrées sur les effets de celle-ci selon
qu’elle est quantitativement importante ou non, selon la « qualité » de cette immigration (mesurée
essentiellement par le niveau d’éducation des immigrés), mais a négligé la dimension de la diversité.
Or, la théorie économique nous indique qu’une diversité accrue induit des coûts en termes de
difficultés à communiquer ou à collaborer mais également des bénéfices en termes de
complémentarités potentielles entre travailleurs issus d’horizons différents et qui interagissent au
sein de structures productives complexes. La littérature sur ces questions s’est jusqu’à présent
Cette section reprend la contribution d’Hillel Rapoport ; elle est basée sur des travaux en cours en collaboration
avec Alberto Alesina (Professeur à Harvard University) et Johann Harnoss (doctorant à EQUIPPE, Université de
Lille). Cf. Alesina, Harnoss and Rapoport (2013).
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focalisée sur la diversité ethnique et linguistique, dont il a été montré qu’elle avait des effets négatifs
sur les performances et la croissance économiques (Easterly and Levine, 1997, Alesina et al., 2003).
Dans un article récent, nous revisitons cette question en l’abordant sous l’angle de la
diversité en termes de lieux de naissance.5 Il faut dire que celle-ci est très différente de la diversité
ethno-linguistique, tant sur le plan statistique que sur le plan conceptuel. Statistiquement, les deux
sont très peu corrélées (le coefficient de corrélation de 0.16). Cela peut paraître surprenant mais
l’essentiel de la diversité ethno-linguistique (par exemple noirs/blancs aux Etats-Unis,
flamands/wallons en Belgique, ou les mosaïques ethniques des pays africains) doit très peu à
l’immigration. Conceptuellement, les deux sont également très différents. Reprenons les arguments
sur les coûts de communication, le manque de cohésion sociale ou de confiance entre personnes
issues d’horizons différents, ainsi que l’argument sur les bénéfices liés à la complémentarité dans les
processus de production et provenant du fait que des individus divers peuvent contribuer à accroître
la somme des savoirs, connaissances, pratiques et modes de traitement des problèmes et de
raisonnement à la disposition d’un ensemble de travailleurs donnés. Si l’aspect « coûts » semble
devoir s’appliquer à l’une ou l’autre forme de diversité, les bénéfices liés à d’éventuelles
complémentarités apparaissent d’autant plus pertinents que les individus concernés ont grandi dans
des contextes culturels différents, sont issus de systèmes scolaires différents, etc.
Pour le dire autrement, on s’attend à ce que d’éventuelles complémentarités productives se
manifestent plutôt pour la diversité liée aux lieux de naissance que pour celle liée aux origines
ethniques, et ce d’autant plus que nous aurons affaire à des individus éduqués (porteurs de
« qualifications » susceptibles d’être complémentaires de celles des natifs) et que les interactions se
produisent dans des tâches complexes, qui combinent de nombreuses qualifications. Au total, on
s’attend donc à ce que si les bénéfices de la diversité doivent l’emporter sur ses coûts, cela se
produise dans les économies les plus avancées, dominées par les activités créatives et innovantes, et
pour la frange la plus qualifiée de la force de travail. Ce sont ces propositions théoriques que nous
avons cherché à tester empiriquement, en procédant en trois étapes.
La première consiste évidemment à créer un indicateur de diversité liée aux lieux de
naissance pour l’ensemble des pays du monde, ce qui suppose de disposer de données d’immigration
(par pays de naissance et niveau d’éducation) pour chacun d’eux. Etonnamment, de telles données
ne sont disponibles que depuis peu, grâce à l’énorme travail de collecte et d’harmonisation fourni
Notre approche s’inspire donc des travaux de l’économiste du travail Giovanni Peri, qui a pour cadre les villes
et Etats américains (cf. Ottaviano and Peri, 2006, et Peri, 2012). De même, il existe une littérature « micro »,
issue principalement du management, qui s’est intéressée aux effets de la diversité sur la productivité des firmes
ou des équipes, avec des résultats qui vont dans le sens des nôtres.
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par des organisations internationales telles que l’OCDE ou la Banque Mondiale. Une fois ces données
obtenues (cf. Docquier et al., 2011), elles nous ont permis de calculer un indicateur de diversité
(indice dit de Herfindahl, que l’on utilise également pour la diversité ethno-linguistique ou, en
économie industrielle, comme indicateur de (dé)concentration sectorielle) et qui traduit en fait la
probabilité pour un pays donné que deux individus qui y seraient tirés au hasard aient le même pays
de naissance. Cet indice a ensuite fait l’objet d’une décomposition statistique entre ce que l’on
pourrait appeler une marge extensive, la part de la population née à l’étranger (ou la taille de
l’immigration), et une marge intensive capturant la diversité de la population immigrée (ou diversité
de l’immigration).
La seconde étape consiste à insérer ces indicateurs de taille et de diversité de l’immigration
dans des régressions explicatives des niveaux de prospérité économique. Cela revient à écrire une
équation empirique faisant dépendre le niveau de revenu ou de productivité (typiquement mesurés
par le PIB par habitant ou la productivité totale des facteurs par habitant) pour un échantillon de
pays d’accueil à une date donnée (nos régressions utilisent les données pour les années 1990 et
2000) de nos deux variables d’intérêt que sont la taille et la diversité de l’immigration dans la
population en âge de travailler (ce peut être pour l’ensemble ou pour les fractions qualifiées – c’està-dire ayant un niveau d’éducation équivalent à BAC+2 ou plus – ou non de cette population) ainsi
que de variables de contrôle permettant de tenir compte des niveaux de vie ou de productivité dans
les pays dont sont issus les migrants et des caractéristiques des pays d’accueil en termes de
géographie (superficie, latitude, etc.), de liens commerciaux, de qualité institutionnelle et de
diversité linguistique et ethnique.
Ainsi, par exemple, le coefficient β₁ -- qui est notre principal coefficient d’intérêt -- nous
donne l’effet de la diversité de l’immigration sur le niveau de revenu ou de productivité une fois que
l’on a contrôlé pour la taille de l’immigration et pour le fait que les migrants viennent de pays plus ou
moins riches (ainsi que, bien entendu, pour toutes les autres variables décrites ci-dessus). De même,
le coefficient β2 nous donne l’effet de la taille relative de l’immigration sur les niveaux de revenu ou
de productivité une fois que l’on a contrôlé pour la diversité de l’immigration, pour le fait que les
migrants viennent de pays plus ou moins riches, et pour l’ensemble des autres variables de contrôle.
Le jeu consiste ensuite à tester la sensibilité des résultats à des changements de spécifications par
lesquels on introduit ou retire certaines variables, on modifie la définition d’autres variables, on
procède à des divers échantillonnages de pays, etc., et ce afin de pouvoir se concentrer sur les
résultats « robustes », résistants aux changements de spécifications et auxquels on accorde donc
plus de crédit.
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Le principal résultat robuste qui émerge de nos analyses est celui d’un effet positif,
statistiquement et économiquement significatif de la diversité de la migration qualifiée sur les
niveaux de revenu et de productivité des pays riches (la moitié la plus riche ou la plus productive de
l’échantillon). C’est précisément ce à quoi l’on s’attendait sur la base des discussions théoriques cidessus sur la balance entre coûts et bénéfices de la diversité.
La question qui se pose alors, et qui est l’objet de notre troisième étape, est de savoir si le
lien positif entre diversité de l’immigration qualifiée et niveaux de revenu et de productivité dans les
pays riches peut recevoir une interprétation « causale ». En effet, on peut parfaitement imaginer que
la corrélation positive mise en évidence soit due à une causalité inverse, à savoir au fait que les
économies les plus avancées attirent tout simplement plus de migrants (ce qui est avéré), et des
migrants d’origines plus diverses (ce qui l’est moins). Par ailleurs, on peut aussi imaginer que
prospérité économique et diversité de l’immigration n’aient pas de liens directs l’une avec l’autre
mais soient en réalité conjointement déterminées par une troisième variable, dite « omise » dans le
sens où elle peut ne pas être mesurable, ou à laquelle on n’a tout simplement pas pensé (ce pourrait
être par exemple, dans notre cas, la capacité multidimensionnelle que peut avoir un pays à tirer
partie de la mondialisation économique). Pour éviter de tels écueils, les économistes ont recours à
des techniques dites de variables instrumentales, qui consistent à prédire les variables d’intérêt – ici
la taille et la diversité de l’immigration – par des variables qui n’ont pas d’influence par ailleurs sur les
variables expliquées – ici les niveaux de revenu et de productivité.
La solution retenue dans notre cas est d’avoir recours à un modèle de gravité permettant de
prédire les flux de migration bilatéraux à partir de variables exogènes (principalement, des variables
géographiques bilatérales telles que la distance, l’existence d’une frontière commune, etc.). Sur la
base de ces flux bilatéraux prédits, on peut construire pour chaque pays un indicateur de diversité
prédite de son immigration et substituer celui-ci à la diversité observée dans notre modèle
empirique. Les résultats obtenus selon cette méthode sont très similaires à ceux obtenus dans les
régressions simples, ce qui nous conforte dans l’idée que la diversité de l’immigration qualifiée a bien
un impact positif sur les niveaux de revenus et de productivité des économies avancées et dans notre
interprétation selon laquelle cet impact positif est du à des complémentarités entre individus issus
d’horizons divers dans leurs interactions productives.
Conclusion
Les résultats des trois études synthétisées ici ont potentiellement des implications nombreuses et
importantes en matière de politique économique et, en premier lieu, de politique d’immigration.
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Que montrent-elles ? Que l’immigration même définie de manière très restrictive, pour des flux
relativement faibles et pour des migrants en provenance de pays tiers, donc a priori
économiquement très éloignés de la France, a néanmoins des effets bénéfiques sur l’activité
économique en général et n’a pas d’effet apparent sur les taux d’emploi et de chômage.
Evidemment, si la France dans son ensemble y gagne, l’immigration peut néanmoins générer au sein
de la population française des gagnants et des perdants. Ceux qui ont les plus à perdre sont a priori
ceux qui sont le plus substituables aux immigrés. Compte tenu de la concentration de ceux-ci dans
certaines occupations et secteurs peu qualifiés tels que la construction et dans certaines zones
géographiques spécifiques, il est donc utile de centrer l’analyse sur les effets de l’immigration sur les
ouvriers travaillant dans des secteurs d’activités et des zones géographiques où se concentrent les
immigrés. Même dans ce cas, les effets sur les taux d’emploi sont inexistants et ceux sur les salaires
sont relativement faibles.
Jusqu’à présent, les politiques d’immigration en France comme dans les autres pays
industrialisés se sont focalisées sur les dimensions de quantité (« les chiffres de l’immigration », la
seule dimension qui ait été abordée lors de la campagne pour les élections présidentielles de 2012),
et de qualité (faut-il privilégier les individus les plus qualifiés et éduqués, opter pour une immigration
sélective, « choisie » ?), mais ont négligé la dimension de la diversité. La seule exception, à notre
connaissance, est la « green card lottery » aux Etats-Unis, dont le nom officiel – peu de gens le savent
-- est en fait la « diversity lottery » et qui permet de distribuer chaque année environ cent mille visas
dans l’objectif proclamé d’augmenter la diversité de la population américaine ; en effet, la loterie est
organisée de façon à privilégier les candidats issus de pays peu représentés dans l’immigration
passée vers les Etats-Unis. La seconde implication pour les politiques d’immigration est que l’on voit
se dessiner des cercles vicieux ou vertueux entre quantité, qualité et diversité de l’immigration.
Sachant qu’une immigration plus qualifiée et plus diverse est non seulement plus profitable sur le
plan économique mais également mieux acceptée voire soutenue par les opinions publiques, on peut
sans trop rêver imaginer un monde à la fois plus ouvert, plus prospère et plus divers. Le scénario
inverse alliant une immigration faible, peu qualifiée et peu diversifiée et où chaque aspect renforce
l’autre est bien entendu également possible. Si les Etats-Unis nous paraissent illustrer assez bien le
régime vertueux, il nous faut malheureusement constater que la France semble quant à elle
enfermée dans une toute autre logique.
Références
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Séminaire « L’impact de l’immigration sur l’économie du territoire » (2013), Chaire
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Easterly, W. and R. Levine (1997): Africa's growth tragedy: policies and ethnic divisions, Quarterly Journal of
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Mouhoud, E.M., L. Ragot et H. Rapoport (2012) : L’immigration, une solution pour les économies
vieillissantes ?, Note de synthèse rédigée dans le cadre de la Chaire Transitions Démographiques, Transitions
Economiques, Janvier.
Ortega, F. and G. Peri (2009): The causes and effects of international migrations: evidence from OECD countries
1980-2005, NBER working paper 14833.
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Figure 1:
Evolutions comparées du commerce et des migrations internationales globales et vers l’OCDE
(Source: Docquier and Rapoport, 2012)
Figure 1a :
Commerce et migrations internationales globales
Figure 1b :
Commerce global et migrations vers l’OCDE
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Figure 2: Effets de l’immigration sur le marché du travail
25
Part d'ouvriers nés à l'étranger par secteur
20
15
10
5
0
Secteur
Manufacturier
50
Autres Secteurs
Construction
Part d'ouvriers nés à l'étranger dans la
construction par région
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Île-de-France
0.2
Rhône-Alpes
Bretagne
Effet de la hausse de la proportion d'immigrés
sur le nombre de jours travaillés par ZE
0.1
0
Tous les ouvriers
Manufacturier
Autres
Construction
-0.1
-0.2
-0.3
-0.4
0.1
Effet de la hausse de la proportion d'immigrés sur le salaire annuel median
0
Tous les ouvriers
Manufacturier
Autres
Construction
-0.1
-0.2
-0.3
-0.4
-0.5
-0.6
-0.7
-0.8
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