Orthopédie-Traumatologie Cas concret n°1

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Orthopédie-Traumatologie Cas concret n°1
Orthopédie-Traumatologie
Cas concret n°1
Infirmière dans un service d'orthopédie, vous vous occupez ce jour de Mme C.
Présentation de la situation
Mme C., 88 ans, est admise en urgence le 1 Novembre 2007 pour fracture du col fémoral gauche
suite à une chute.
Mme C. mesure 1,60 m pour 65 kg. Elle n'a aucun signe physique particulier, excepté le port de
lunettes pour la lecture.
C'est une femme de caractère agréable qui habituellement communique bien avec son entourage.
Elle est veuve depuis 10 ans. Elle a 3 enfants: 1 fils avec qui elle vit, célibataire, âgé de 60 ans,
retraité de la SNCF, et 2 filles, avec qui elle n'a plus de relation depuis la mort de son époux, en
raison de problèmes d'héritage. Un de ses neveux, très présent, demeure dans la région. Mme C.
prend toutes les décisions et gère seule le quotidien.
Elle bénéficie de la pension de reversion de la retraite de son mari, exploitant agricole. Elle est prise
en charge par la MSA (Mutualité Sociale Agricole) pour ses soins et elle cotise à une mutuelle
complémentaire.
Mme C. vit à la campagne dans une maison individuelle à étage. La maison est chauffée au bois
(cheminée à insert) et à l'électricité (radiateurs dans les chambres et la salle de bains qui sont au 1ier
étage). Les plus proches voisins sont à 2 km.
Les antécédents médicaux de Mme C. sont les suivants:
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Arthrose cervicale traitée par Di-Antalvic
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Hypertension artérielle, Angor, Insuffisance cardiaque traitées par Lasilix, Risordan,
Isoptine et Nitriderm patch
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Incontinence urinaire modérée
Histoire de la maladie
Opérée le 2 novembre sous rachi-anesthésie, on lui a posé une plaque coudée, vissée.
L'intervention s'est déroulée sans incident. Elle revient du bloc opératoire avec une perfusion
veineuse, une sonde vésicale et un drainage aspiratif de Redon. Le médecin lui a prescrit des
antalgiques (paracétamol), ainsi qu'un anticoagulant (une héparine de bas poids moléculaire).
Le 3 novembre, le résultat de la formule sanguine met en évidence une hémoglobine à 7 g/100 ml
(normale 10,5 à 17 g/dl). Le médecin lui prescrit une transfusion de 2 concentrés globulaires.
Les jours suivants, perfusion, sonde vésicale et drain de Redon sont retirés. Le pansement, refait
chaque jour, est propre. Mme C. est mise au fauteuil sans appui. L'appui ne sera autorisé qu'au
15ième jour postopératoire.
Le 4 novembre, le neveu de la malade informe le service que le fils de celle-ci est mort
accidentellement en venant la voir. Il souhaite que l'annonce du décès soit faite par le médecin en sa
présence. Les filles, prévenues, ne se sont pas manifestées.
Dans un premier temps, Mme C. s'effondre. Elle pleure beaucoup et n'arrive pas à verbaliser sa
souffrance. Elle reste prostrée dans son lit, les yeux fermés. Elle ne répond pas aux questions posées
par les soignants. Les jours suivants, elle manifeste un certain désintérêt pour tous les soins ainsi
que pour son alimentation. L'équipe de nuit a révélé qu'elle ne dort pas et qu'elle ne cesse de pleurer.
Au vu de son état, le médecin prescrit un anxiolytique.
Le 10 novembre, l'infirmière signale au médecin une température corporelle à 38°C et un pouls à
110 pulsations/minute. Celui-ci prescrit un bilan bactériologique urinaire ainsi qu'un antibiotique.
Le résultat bactériologique reviendra négatif et l'antibiothérapie est arrêtée.
Le 13 novembre, Mme C. présente les signes d'une phlébite au mollet gauche. Le diagnostic est
confirmé par une échographie-Doppler. Un traitement est mis en route
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Alitement strict
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Bas de contention 24h/24
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Héparine au PSE (pousse seringue électrique)
A ce jour, le 16 novembre, on observe des rougeurs aux talons, sacrum et coudes, des fuites
urinaires de plus en plus fréquentes nécessitant des protections en continu. Mme C. se plaint
également de douleurs cervicales. Au niveau du pansement, les fils ont été retirés la veille, la
cicatrice laissée à l'air.
Les signes de phlébite régressent. Le traitement médical est le suivant
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Risordan 40 LP: 1 cp matin et soir
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Isoptine 120: 1 gélule matin et soir
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Lasilix 20: 1 cp le matin
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Nitriderm patch: 10 mg le matin
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Di-Antalvic: 2 gélules matin, midi et soir
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Tranxène 5 mg: 1 gélule matin et midi
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Tranxène 10 mg: 1 gélule le soir
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Soluté glucosé à 5% en garde-veine: 500 ml/24h (de 8h à 8h)
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Héparine au PSE: 250 mg/24h à passer en 2 fois (8h-20h)
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Alitement strict poursuivi
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Port des bas de contention maintenu
L'état psychologique de la malade est fluctuant depuis l'annonce du décès de son fils. On a noté des
périodes d'amélioration de son moral mais également des moments d'opposition aux soins, voire des
propos agressifs envers son neveu et envers les soignants. Cependant, depuis quelque jours, elle est
de plus en plus triste. Elle pleure à nouveau, n'a plus d'appétit, pense qu'elle ne s'en sortira pas et
qu'on l'emperchera de rentrer chez elle. Elle dit souvent: «Si je n'étais pas tombée, mon fils serait
encore là». La nuit, à plusieurs reprises, Mme C. est retrouvée assisse dans son lit, prête à se lever,
se croyant chez elle et réclamant son fils. Mme C. répète sans cesse qu'elle veut retourner vivre chez
elle. Elle croit qu'avec de l'aide, cela est possible. Or son neveu s'y oppose et souhaite son
placement en maison de retraite. L'assistante sociale propose une mesure de protection des biens.
QUESTIONS
1 Rédigez l'analyse de la situation de soins en établissant les liaisons significatives entre les données
du texte et vos connaissances
2 Formulez les problèmes de santé: problèmes traités en collaboration et/ou diagnostics infirmiers
3 Rédigez le projet de soins à ce jour, le 16 novembre 2007.
Di-Antalvic: paracétamol, antalgique périphérique, antipyrétique
Lasilix: diurétique
Risordan: vasodilatateur, anti-angoreux
Isoptine 120: inhibiteur calcique
Nitriderm: trinitrine
Tranxène: anxiolytique
Héparine: anticoagulant d'action immédiate