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LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | DIMANCHE 28 FÉVRIER 2016 | 11 IDÉDICACEI IIMMOBILIERI Le Royaume des oiseaux Les Gets arrive en 7e position au Top 30 des principales stations françaises » La librairie Climat était trop petite pour accueillir les nombreux lecteurs » MeilleursAgents.com vient d’établir scientifiquement le Top 30 des principales venus faire dédicacer le dernier livre de Marie Gaulis “Le Royaume des oiseaux” publié aux éditions Zoé. L’éditrice, Caroline Coutau, a brièvement présenté cet ouvrage aux accents proustiens sur le château de Thuyset, évocation de plusieurs membres de la famille de Foras, de cette vie singulière, mais qui « parle à tout le monde, car il parle du lieu de la famille qui vous constitue ». L’auteur en a lu quelques passages et donné quelques éclaircissements sur ses intentions, notamment rendre hommage à ses ancêtres, avant de sacrifier au rituel de la dédicace. stations de ski françaises, qui affiche le prix au m2 des surfaces immobilières. Sans grande surprise, on retrouve en tête Courchevel avec un prix moyen de 8 843 euros le m2 et un prix maximum de 22 003 euros le m2. Les Gets arrive en 7e position tout de même avec un prix moyen de 5 734 euros le m2 (prix maximum : 9 256 euros le m2). Paradoxalement, Avoriaz pointe à la 9e position (entre 5 001 euros le m2 et 7 051 euros le m2). Quant à Châtel, elle affiche une 12e position avec un prix moyen de 4 277 euros le m2. (Prix maximun : 6 446 euros). THONONLESBAINS ILS (ELLES) SONT CHABLAISIEN(NE)S | Originaux, méritoires, remarquables dans leur discipline, nous leur dédions cette chronique Thierry Girod, le grand enfant de la BD persévérant D ans son appartement tho nonais, difficile de ne pas comprendre au premier coup d’œil ce qui anime notre homme : les planches de des sins, colorées ou non, les pre miers crayonnages, les es quisses de personnages ou paysages sont dispersées ici ou là, envahissant les lieux. Thierry Girod est aujourd’hui l’un des auteurs de BD les plus réputés du pays, et même au delà. Et pourtant, à vrai dire, sa carrière n’était pas tracée d’avance. « Je me destinais plutôt à être mécanicien ajus teur ou alors, peutêtre, me nuisier ». Mais son entourage et, quand même, sa passion depuis tout jeune pour la BD gagneront. « Tout jeune j’étais un fan de Tintin, Pif Gadget, Rahan, un peu comme tous les gosses je pense ». Sauf que lui tente d’imiter ses illustres prédécesseurs et adore dessi ner. Ce qu’il s’emploie à faire dès l’âge de 12 ans. Au fil des études, alors qu’il considère ce goût pour le des sin comme un simple passe temps, il rencontre une pro fesseur… de dessin évidem ment, qui, séduite par son talent, le pousse à faire les BeauxArts. Sa propre mère l’incite également à suivre cette voie. Ce sera donc les BeauxArts, à Annecy puis à Lyon. « À l’époque on pouvait y rentrer sans le Bac, ce qui était mon cas. Aujourd’hui, je crois que ce n’est plus possi ble. C’est dommage car l’on peut passer à côté de gens qui en valent la peine, qui ont quelque chose à dire dans ce domaine », plaidetil. De la pub à la BD Armé de ces premières con naissances « académiques », iilentame sa vie profession nelle comme illustrateur dans la publicité. « Ça a été assez formateur finalement », relè vetil simplement. Mais le rê ve, l’envie de raconter des his toires ne sont pas vraiment là. Il décide alors de se lancer dans la bande dessinée. À l’époque, ce n’est pas une mince affaire pour un jeune provincial. La persévérance, la qualité de son travail, les rencontres de hasard ou pro voquées, aussi, feront que l’aventure sera plus que posi tive. Elle continue de plus bel le aujourd’hui. Désormais réputé pour sa série western Durango, créée à l’origine avec Yves Swolfs, mais aussi pour Wanted, con sacré aux aventures d’un chasseur de primes, Thierry Girod peut s’enorgueillir d’avoir vendu plusieurs dizai nes de milliers d’albums et de « s’être fait un nom » dans un univers que l’on peut imagi ner difficilement accessible. Les projets ne manquent pas aujourd’hui, qui devraient se concrétiser dès 2017 par une nouvelle production que les fans de Thierry Girod atten dent de pied ferme. L’horizon du dessinateur ayant rejoint, pour son plus grand bonheur, celui de deux jeunes maisons d’édition ré gionales, Atelier d’encrage, fondée par son ami Patrick Marty à SaintJulienenGe nevois, et Original Watts à Vil leurbanne. Charlie : un traumatisme E Thierry Girod travaille à une nouvelle série consacrée aux Vikings, qui devrait sortir en 2017. Photo Le DL/M.L. « La BD, c’est l’enfance qui se prolonge » Ü Comment définiriez-vous un auteur de BD ? C’est un adulte qui n’a ja mais quitté l’enfance, peutêtre. Le dessin, à mes yeux, est une façon d’échapper au monde dans lequel nous vivons. Et qui est de plus en plus dur. Je crois que tous les auteurs de BD sont comme ça : ils ont gardé leur âme d’en fant pour prolonger leur rê ve. En fait c’est ça : c’est le monde de l’enfance qui se prolonge, même si ça de vient un métier. » Ü Comment se sont passés vos débuts ? « Oh, ça n’a pas été faci 713725900 le ! Vraiment pas… Il y a plus d’une vingtaine d’an nées, quand j’ai commen cé, le monde de la BD était très difficile d’accès. Tout était concentré, ou à peu près, sur Paris. Auteurs, éditeurs, tout le monde était làbas. Ils se voyaient un peu comme les rois ! J’y montais régulièrement, parfois avec Félix Meynet, mais les portes restaient fermées. On avait de la paille dans les sabots ! Et puis, Mourad Boudjellal est arrivé avec sa maison d’édition Soleil Produc tions à Toulon. Il a mis un coup de pied dans la four milière et a changé les co des de ce milieu. Je lui dois en grande partie ma carriè re car c’est avec lui que j’ai commencé. J’ai travaillé avec lui pendant une dizai ne d’années. Nous étions parfois en désaccord, par fois sérieux, mais je lui dois beaucoup. Ainsi qu’à Bar bara Tchop, qui travaillait pour Dargaud Suisse. » Ü Comment vous êtes-vous démarqué ? « Je faisais dans le genre western, ça a toujours été mon dada, si je puis dire… C’est un style toujours ap précié en BD. Pour ma part, en tant que passionné de cinéma, j’ai toujours soi gné la façon de dérouler l’histoire, à la façon d’un storyboard. Et puis j’avais, et j’ai toujours, des maîtres absolus : Giraud, Her mann, élèves de celui que je place au Panthéon de la BD : Jijé. Ou encore Jean Yv e s M i t t o n , q u i e s t d’ailleurs un des piliers d’Original Watts, la maison d’édition avec laquelle je travaille maintenant. » Ü Comment a évolué la BD depuis vos débuts ? « L’informatique, là aussi, est entrée en force. Il existe désormais beaucoup d’auteurs qui publient sans avoir de connaissances graphiques particulières. Ils travaillent sur tablettes, avec photoshop notam ment. Je ne crache pas dessus : il y a toujours des choses à prendre, des trucs intéressants. On peut s’en inspirer éventuellement. Vous savez les dessina teurs de BD sont de vérita bles éponges. Pour ma part, je suis plus attiré par l’aquarelle, vers laquelle j’évolue. » « Je ne suis pas encore attiré par ces nouvelles fa çons de travailler. Et je suis une bille en informati que… Et le toucher, le re lief, le grain du papier, le bruit du crayon, l’odeur de la peinture, c’est irrempla çable. Mais qui sait, un jour j’y viendrai peutêtre. » Ü Quelle est votre actualité ? « Je viens de sortir un portfolio collector, “Le grand duel” chez Original Watts. Et “Western esquis ses”, chez Atelier d’Encra ge, qui décrit les étapes de mon travail. Le projet qui me tient à cœur aujour d’hui, c’est une nouvelle série sur les Vikings. J’ai accumulé dix ans de re cherche sur cette popula tion qui est fascinante. » Propos recueillis par Michel LIGA n janvier 2015, l’heb domadaire satirique Charlie Hebdo était la cible d’une attaque ter roriste qui va boulever ser le pays. Parmi les onze victi mes de ce carnage, cinq dessinateurs de presse parmi les plus réputés du pays : Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wo linski. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai eu du mal à y croire, dans un pre mier temps », témoigne aujourd’hui Thierry Gi rod. « C’était tellement énorme ! J’ai été littéra lement KO pendant plusieurs jours. C’était affreux. J’étais choqué à un point que je n’avais jamais connu. D’autant que parmi les victimes, dont je suivais évidemment le travail, je connaissais plus par ticulièrement Cabu. » « Vous savez, dans ce genre de circonstances, on n’arrive pas à imagi ner ce qui arrive. Bien sûr, on tente de ne pas se laisser abattre, mais, même si je ne fais pas de dessins de presse, je fais partie du même monde qu’eux. Celui du dessin, d’une certaine légèreté, d’une autre façon de voir le monde. Et puis, nous sommes en France, le pays de la liberté d’expression. » « Aujourd’hui, j’ai beaucoup d’amis qui font du dessin de presse et qui me disent qu’ils font attention. C’est ter rible ce qui est arrivé. » M.L.