Marche La Route présente
Transcription
Marche La Route présente
Marche La Route présente « JE NE SAIS QUOI » D’après les chansons d’Yvette Guilbert Et sa correspondance avec Freud Durée 1h15 Chant et conception : Nathalie Joly Piano : Jean Pierre Gesbert Sous le regard complice de Jacques Verzier Spectacle ébauché sur une proposition de Paul Denis à la demande de la Société Psychanalytique de Paris pour le 150ème anniversaire de Freud et les 80 ans de la SPP, en coréalisation au Théâtre de la Tempête Cartoucherie (novembre & décembre 2008). Spectacle créé avec l’agrément des Sigmund Freud Copyrights, du London Freud Museum, de la Société des Gens de Lettres de France et des éditions Gallimard. LE LUCERNAIRE Du 10 février au 28 mars 2010 Mardi au samedi à 20h & le dimanche 17h 53 rue Notre Dame des champs 75006 Paris Salle noire Réservations : 01 45 44 57 34 Relâches les lundis et les 9-10 mars Le CD livre réunit les 19 chansons d’Yvette Guilbert interprétées dans le spectacle, il est accompagné d’un livret de 48 pages rassemblant les textes des chansons et toute la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert. Marche la Route / Seven zyc Site : http://marchelaroute.free.fr « JE NE SAIS QUOI » Freud avait entendu Yvette Guilbert dès ses débuts au Cabaret lors de son premier séjour à Paris, lorsqu’il suivait les consultations de Charcot vers 1890. Elle figurait pour lui le Paris de sa jeunesse. Frappé par l’esprit de l’interprète qui saisit l’âme humaine avec humour et cruauté, compassion et tendresse, il lui fait part de son admiration. Tous deux cherchaient dans les “terres inconnues” de la sexualité ce qui alimente la vie de l’esprit. Yvette Guilbert, la diseuse fin de Siècle, Reine incontestée du caf’conc’, fut pendant cinquante ans l’ambassadrice de la chanson française dans plus de trente pays. Son Art de l’authenticité séduit Freud. Leur correspondance inédite retrace l’exil de Freud et leurs échanges entre Vienne, Paris et Londres. Cette création témoigne d’une amitié qui dura un demi-Siècle. On reconnaîtra le « Je ne sais quoi » de la célèbre chanson « Madame Arthur » ou le « Dites-moi que je suis belle », chanson préférée du Maître de la Psychanalyse. Passionnée par les formes parlées et chantées, et particulièrement par la musique de Kurt Weill et le sprech gesang, j’ai dirigé mes recherches vers le répertoire des années 30-40. En France dans la chanson réaliste ou l’intermède forain, la revue, en Allemagne dans le cabaret Berlinois, en Espagne dans le café cantante, comme en Roumanie dans la doîna, partout on retrouve dans cette Europe de l’entre-deux-guerres cet art particulier du parlé chanté. Le texte y tient une part prépondérante et contribue avec la ligne mélodique à raconter cette part d’humanité : Chansons d’amour mais aussi inégalités sociales, sur le mode tragique ou comique. Mais l’origine en France de cet art, c’est chez la première diseuse, Yvette Guilbert, qu’il faut la chercher, comme Sarah Bernhard est le maître dans l’art de la déclamation. Charles Gounod lui dit en l’entendant : « Continuez à parler en chantant comme vous le faites, c’est là votre « merveille », ce chant parlé, ce rythme dans le verbe ». « Pour l’artiste, comme pour la diseuse de chansons, cette science du beau parler doit s’augmenter de la science d’allumer et d’éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre ou dans la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer, de les envelopper ou de les dénuder, de les allonger ou de les réduire…» Yvette Guilbert (La chanson de ma vie, Grasset). Sigmund Freud prétendait ne pas aimer la musique, mais il aimait les chansons d’Yvette Guilbert, pas seulement parce qu’elles lui rappelaient le Paris de sa jeunesse, mais par tout ce que ces chansons exprimaient de sentiments profonds, de désirs, de conflits et d’humour dans la détresse. A l’inverse de Romain Rolland qui s’abandonnait volontiers au « sentiment océanique » communiqué par les foules ou par l’orchestre, Freud se gardait de l’exaltation, sans doute pensait-il que c’est un état qui fait perdre le contact avec la réalité et a toujours quelque chose de factice. Il n’aimait l’air qu’avec la chanson, mais aussi avec le talent de l’artiste, avec sa présence charnelle. L’émotion dont il parle en évoquant certaines pages d’Yvette Guilbert, « La soularde » par exemple tient à la justesse du texte dans l’expression du malheur, de la déchéance sociale et du rejet dont la souffrance psychique est l’objet, mais aussi au talent de la comédienne chantante, de l’artiste dont Freud n’a jamais tenté de réduire le mystère : « Pourquoi frémit-on en entendant “La Soularde ” ou pourquoi répond-on “oui” avec tous ses sens à la question: “Dites-moi si je suis belle” ? … Mais on en sait si peu là-dessus », écrivait-il à son amie. La souffrance psychique et sa négation vont de pair avec le refus de l’inconscient : Freud ne pouvait qu’être sensible aux manifestations de l’inconscient qui apparaissent à tout moment dans les couplets d’Yvette Guilbert : la joie sadique de la dame du « Fiacre », débarrassée de son mari, le pragmatisme indulgent de Dame Gertrude, dame entretenue, qui préfère tellement choisir les vieux, l’omniprésence de la sexualité dans la vie… Yvette Guilbert se joue et joue des traits les plus noirs de l’esprit. C’est sur cette communauté de sensibilité que s’est fondée l’amitié de Freud et d’Yvette Guilbert, liés par leur aptitude commune à l’indulgence et plus encore à l’humour, cette musique du sourire si nécessaire pour supporter les vicissitudes de l’existence. Paul Denis (©Préface du CD livre « Je ne sais quoi ») La presse en parle… « Un savoureux et très beau spectacle de Nathalie Joly sur l’admiration musicale que Freud vouait à Yvette Guilbert » France Culture David Jisse - L’oreille d’un sourd « …Un spectacle passionnant, drôle souvent, jamais pesant, sobre… » Le Monde Véronique Mortaigne « Le spectacle enchaîne sans temps morts chansons et extraits de lettres, et intermèdes dialogués…un spectacle débordant d’humour et d’intelligence… » Libération François Xavier Gomez « Nathalie Joly fait resurgir l ’âme du caf é -concert du Par is de l ’entre -deux guerres » Le Nouvel Observat eur Timothée Barr ièr e « Nathalie Joly a conçu un spectacle savoureux et dense, dont on adorerait qu’il ne finît point » La Voix du Luxembourg Claire Moreau « …Un moment divin » Télérama Joshka Schidlow « Le Paris que le psychanalyste aimait, ses dits et non-dits, servis sur plateau » Le Point Valérie Marin la Meslée Programme des chansons - Wenn ich mir was wünschen dürfte (de Friedrich Hollaender) - Dites- moi que je suis belle ( D’E. Deschamps, musique anonyme du XIVe siècle) - Laissez faire le temps (d’Y. Guilbert) - J’ m’embrouille (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) - L’éloge des vieux (Abbé de L’attaignant / Y.Guilbert) - Verligodin (Trad. / Y. Guilbert) 4 chansons Parisiennes de Léon Xanroff : - Le fiacre - Très bien - L’hôtel du n°3 - Maîtresse d’acteur - Quand on vous aime comme ça (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) - La glu (Légende bretonne: Jean Richepin / Charles Gounod) - Madame Arthur (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) - On dirait qu’c’est toi (D’Eugène Lemercier / Musique Victor Leclerc) - Les bonnes grosses dames ( de Jean Bataille) - D’elle à lui (de Paul Marinier) - Im chambre séparée (Valse viennoise de Richard Heuberger) - La soularde (de Jules Jouy/ Eugène Porcin) - Le petit cochon (Eugène Héros / HT Smith) CALENDRIER La Mutualité à Paris, au Procope pour la Fédération Européenne de la Psychanalyse, à La Vieille grille à Paris, à La Mirande / Musiques en Festival, Avignon 2008, au théâtre de la Tempête cartoucherie, novembre–décembre 2008 à Fontenay sous bois à Erevan en Arménie pour la fête de la musique 2009 au festival d’Avignon 2009, Théâtre du Petit Chien au Festival d’Estagel, Corbières Institut Français de Lisbonne 30 octobre 2009: 22ème colloque Société Portugaise de Psychanalyse Théâtre de la vieille grille à Paris du 17 décembre 2009 au 3 janvier 2010 2010 : Théâtre Firmin Gémier à Antony 26 janvier 2010 Théâtre Jean Vilar à Suresnes 5 février 2010 Lucernaire PARIS 6ème, 10 février au 28 mars 2010 L’Allan, Scène Nationale de Montbéliard 9 et 10 mars 2010 Théâtre du Val d’Yerres, Brunoy 30 mars 2010 Festival dedans dehors (Essonne) 22 mai 2010 Marrakech, Maroc 6 juin 2010 Caves Legrand, Galerie Vivienne, Paris 2ème 24 juin 2010 Institut français de Madrid et de Barcelone, Espagne 9 juin 2010 Vienne, Autriche Institut français / Musée Freud 2010 Brésil tournée 2010 Atelier du Rhin entre dramatique régional d'Alsace de Colmar : 2010-11 (en cours) Scène Nationale de Bar le duc :13 janvier 2011 ODDC Orne, le 19 janvier 2011 Clichy-sous-bois Espace 93 : le 16 ou 23 janvier 2011 BIOGRAPHIES CHANT ET CONCEPTION Nathalie Joly est passionnée par toutes les formes parlées – chantées, à l’origine de ses précédents spectacles : Je sais que tu es dans la salle sur Yvonne Printemps et Sacha Guitry, Cabaret ambulant (1 CD) sur le Théâtre forain, J’attends un navire - Cabaret de l’exil sur Kurt Weill, Cafés Cantantes chansons de superstition (1 CD), Paris Bukarest sur Maria Tanase (1 CD c /o rue Stendhal) Je ne sais quoi, Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (1 CD er livre c/o Seven doc) . Comédienne–chanteuse, elle obtient un 1 prix de chant à l’unanimité au CNR de Boulogne Billancourt er et un 1 prix de musique de chambre et le D.E. de technique vocale, puis travaille sous la direction de Philippe Adrien (« Rêves de Kafka» et « Ké voï »), Thierry Roisin (« Les Pierres »), Michel Rostain (« Jumelles »), Diego Masson (« Chansons de Bilitis »), Alain Françon, l’Opéra de Lyon (« La vie Parisienne »), Maurice Durozier, Lisa Wurmser, Olivier Benezech… et des compositeurs comme Maurice Ohana, le GRAME, James Giroudon et Pierre Alain Jaffrenou, David Jisse, Christian Sebille, Philippe Legoff… Elle a incarné Mona Lisa pour la télévision. Directrice vocale pour les spectacles de Lisa Wurmser et Patrick Sommier, elle enseigne en France (CNAC) et à l’étranger : Instituts français du Maroc, Forum francoallemand de Bayreuth, Alicante en Espagne, Théâtre National de Kaboul et Université des Beaux arts de Kaboul en Afghanistan, où elle a réalisé Tashakor, film PIANO et arrangements Jean Pierre Gesbert Pianiste et acteur, il enseigne le chant aux élèves-comédiens de l’Ecole du Studio à Asnières et réalise avec la troupe du Studio des spectacles de cabaret comme l’Opéra de quat’sous de Martin Barbaz. Il travaille notamment avec Laurent Pelly Les bouchons chantent Mireille et Jean Nohain « Opérette », il accompagne Philippe Meyer dans ses spectacles Causerie et Paris la grande ainsi que des chanteuses telles que Fabienne Guyon, Mona Heftre, Nathalie Joly dans J’attends un navire - Cabaret de l’exil de Weil et Lydie Pruvot dans Conjugaison Fatale. Parallèlement il travaille avec Laurent Pelly, Jérôme Savary et Hervé Van der Meulen, comme comédien, chanteur et/ou pianiste. Il chante dans Monsieur Choufleuri restera chez lui... de Jacques Offenbach et Le Château à Toto, participe à la création du cabaret Caussimon, pianiste dans Les loufoques parlent aux loufoques de Pierre Dac, crée sur Boby Lapointe, Où est-il l’été ?, il joue Coups de foudre m.e.s. Jean-Baptiste Arnal. Les trente millions de Gladiator de Labiche m.e.s. Hervé Van Der Meulen. MISE EN SCÈNE Jacques Verzier Acteur et chanteur, il a joué au théâtre Euripide, Shakespeare, Molière, Dubillard, Cormann, Minyana, dans des mises en scène de Philippe Adrien, Eric Vignier, Robert Cantarella, Jean-Luc Lagarce. Après avoir chanté Mireille et Jean Nohain en compagnie des Bouchons à l'Olympia, il est de toutes les aventures musicales de Laurent Pelly : Souingue, Et Vian, en avant la Zique et C'est pas la vie (2001). Il participe à La Théorie de la démarche de Balzac, m.e.s. Jean Lacornerie Kiss me Kate, Théâtre Mogador Le Cabaret de Jérôme Savary (rôle du maître de cérémonie), Les Hors la loi d'Alexandre Bonstein, m.e.s. Agnès Boury Souingue Souingue, m.e.s. Laurent Pelly, Sugar Opéra de Toulon Pour toi, Baby ! de George Gershwin, m.e.s. Jean Lacornerie Signé Vénus et Lady in the dark de Kurt Weill m.e.s. Jean Lacornerie, Le Belvédère d'Otto von Horvath, mise en scène par Jacques Vincey. Et sur les scènes lyriques : Les Aventures du Roi Pausole, m.e.s. Alain Marcel La Vie Parisienne, m.e.s. Alain Françon, Les contes d’Hoffmann, Production de Louis Herlo Nathalie Joly & Jacques Verzier se sont rencontrés sur la création des Rêves de Kafka, puis de Ké voï sous les auspices de Philippe Adrien. Premiers échanges de vocalises. Ils se retrouvent régulièrement sur plusieurs créations : 40 paysages fixes pour piano d’Yvan Blanloeil au Théâtre de la Bastille, La vie Parisienne d’Offenbach avec l’Opéra de Lyon sous la direction d’Alain Françon, Opéra Nostra d’Eric Lareine, où ils jouent ensemble Polly et Peachum. Ils ont créé et joué ensemble le spectacle sur Kurt Weill « J’attends un navire, cabaret de l’exil » au Théâtre de la Tempête COMPAGNIE MARCHE LA ROUTE JE SAIS QUE TU ES DANS LA SALLE de Pierre Danais et Nathalie Joly, sur Yvonne Printemps et Sacha Guitry : Théâtre de la Potinière PARIS SURABAYA TRIO : Trio Kurt Weill. Théâtre National de Chaillot PARIS CABARET AMBULANT de Maurice Durozier sur le Théâtre forain, Espace Hérault PARIS et tournées en France 1 CD (Voyageurs de la nuit) CINQ SUR MOI – CONJURATION LYRIQUE Loup du Faubourg PARIS J’ATTENDS UN NAVIRE - CABARET DE L’EXIL, -Nathalie JOLY et Jacques VERZIER chantent Kurt WEILL: Théâtre de la Tempête PARIS et tournées : Suresnes, Fontenay aux roses, Estagel, Antony, Brétigny, Cluny, Goethe Institut, Péniche opéra Paris, Estagel, Corbeil, Saint André les Vergers, Clichy sous bois, Sotteville les Rouen, Comédie de Picardie Amiens, Chat noir et IF Casablanca au Maroc... CAFES CANTANTES Chansons de superstitions Chant – Conception: Nathalie JOLY, Guitare Flamenca Manuel Delgado, Accordéon Francis Jauvain, Percussions Philippe Foch, - Mise en scène et compositions Maurice Durozier Trianon Transatlantique à Sotteville-les-Rouen, Sevran, Clichy-sous-bois, Pavillons sous bois, St Denis, Flèche d’or, Planète Andalucia Montreuil, Théâtre du Soleil, Cachan, Marly le Roi, Tournée au Brésil ..... 1 CD (Marche la route) 1 film 18mn d’Olivier Simonnet (Caméra L) « PARIS BUKAREST » Nathalie Joly chante Maria Tanase Accordéon Thierry Roques - Mise en scène Maurice Durozier Coproduction et création Institut français de Casablanca, Tournée IF Rabat, AF Essaouira, El Jadida, IF Bucarest et Festival d’Arad en Roumanie, IF Lisbonne au Portugal, Festival d’Avignon 2007, Passage vers les étoiles à Paris., Epée de bois festival Diva, Granville festival Balkanique, Saint Ouen, Bondy, CNAC Chalons en champagne, Festival dedans-dehors, Brétigny sur Orge, Le Plessis paté, Longjumeau, La Norville, Orly, CCF Kaboul en Afghanistan pour la fête de la musique et lycée de filles de Kaboul, Sainte Affrique, Festival de Otono Madrid, tournée au Brésil, Erevan en Arménie, à Metz, TV SESC Brésil …. 1 CD (rue Stendhal) « TASHAKOR » (Merci) Film documentaire sur Kaboul de Nathalie Joly (27mn)5ème Festival international de cinéma Iranien en Exil dédié aux femmes 2007 Théâtre du Soleil, Paris, mai 2008 « JE NE SAIS QUOI » Nathalie Joly chante Yvette GuilbertPiano Jean Pierre Gesbert, sous l’œil complice de Jacques Verzier Créé à la demande de la Société Psychanalytique de Paris pour le 150è anniversaire de Freud à La Mutualité, Le Procope, La vieille Grille PARIS, Festival d’Avignon Musiques en festival 2008. Théâtre de la Tempête PARIS (2008), Fête de la musique à Erevan en Arménie, Avignon 2009… ACTIVITÉS PEDAGOGIQUES: France, Maroc, Espagne, Allemagne, Afghanistan EXTRAITS DE PRESSE « JE NE SAIS QUOI » LE MONDE 24.12.09 De l'intérêt de Sigmund Freud pour Yvette Guilbert, la plus moderne des chanteuses d'antan. Nathalie Joly retrouve le « parlé chanté caractéristique de « Ma dame Yvette » Parce qu'il s'intéressait aux femmes, à l'art, et à leurs mystères respectifs, Sigmund Freud avait été subjugué par Yvette Guilbert (1865-1944). Le médecin viennois était venu à Paris en 1890 afin de suivre les consultations du professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie. La chanteuse de cabaret faisait ses débuts à l'Eldorado, et le fondateur de la psychanalyse écouta bouche bée Dites-moi si je suis belle, chantée sur une mélodie tortueuse datant du XIV e siècle. Freud resta fidèle au modèle favori de Toulouse-Lautrec, qui la dessinait sans relâche, taille fine, yeux perdus, longs gants noirs. En 1897, la plus moderne des chanteuses d'antan épousa un autre Viennois, biologiste, Max Schiller. Plus tard, Freud accrocha à son mur, à côté du portrait de son amie l'écrivain Lou Andreas-Salomé, celui de cette femme qui fascina Paris et bien au-delà, jusqu'à ce qu'elle tombe malade en 1900. Et Freud entretint une passionnante correspondance avec la "diseuse fin de siècle", unique en son art du parléchanté et du théâtre en scène. Passionnée par ce genre très européen, Nathalie Joly a construit un spectacle, Je ne sais quoi, fondé sur dix-neuf chansons et dix-huit lettres inédites, écrites entre 1926 et 1939 - Freud était alors réfugié à Londres. Elle l'a créé fin 2008 à l'initiative de la Société française de psychanalyse, à la Cartoucherie de Vincennes, et le présente jusqu'au 31 décembre avec un pianiste, Jean-Pierre Gesbert, sur la petite scène de la Vieille Grille, un cabaret comme il en reste peu à Paris. Un passionnant coffret a, en outre, été édité, qui contient les chansons du spectacle et le texte des lettres qui lui ont été confiées par le Freud Museum de Londres. D'Yvette Guilbert, on a gardé ces chansons composées par Léon Xanrof - un certain M. Fourneau, qui transposa son nom en latin, fornax, et inversa le tout -, qui firent le miel de Barbara, à ses débuts en 1950. Le Fiacre ou la magnifique Maîtresse d'acteur sont des mélodies qui ont traversé le siècle. Yvette Guilbert, la diseuse, mettait des musiques sur des textes de Paul de Kock (Madame Arthur), des thèmes anciens (Verligodin) ou s'emparait de drames fabuleux, comme celui de La Glu (de Jean Richepin et Gounod) ou de La Soularde (Jules Jouy et Eugène Porcin). Freud s'interrogeait sur l'essence de l'artiste. D'un côté, Yvette Guilbert, qui changeait sans cesse de registre - drame, humour, personnages louches, prudes, voyous, femmes trahies, femmes cruelles, femmes naïves, etc. De l'autre, par exemple, un Charlie Chaplin, "qui joue toujours le même rôle, celui du garçon souffreteux, pauvre, sans défense, maladroit, mais pour qui finalement tout tourne bien. Or, pensez-vous que pour jouer ce rôle il lui faille oublier son propre moi ? Au contraire, il ne représente jamais que lui-même, tel qu'il était dans sa pitoyable jeunesse", écrit Freud à Max, le mari de "Madame Yvette". A propos d'Yvette Guilbert, qui a une trentaine de "femmes" à son répertoire, Freud reçoit cette réponse de Max Schiller : "Yvette Guilbert a une formidable énergie de concentration, une sensibilité très forte, une imagination tout à fait extraordinaire. A cela s'ajoutent une capacité d'observation considérable, et enfin, une volonté monumentale de créer dans le vrai, fût-ce à ses dépens." En ce sens, Je ne sais quoi est un spectacle passionnant, drôle souvent, jamais pesant, sobre (mise en scène de Jacques Verzier), qui permet à la fois de redécouvrir des chansons dites réalistes (La Soularde), des fables (La Glu, histoire d'un pauv' gars qui tue sa mère et lui prend le coeur à la demande d'une cruelle amoureuse ; sur le chemin, il court, le coeur tombe, roule sur le chemin et lui demande en pleurant : "T'es-tu fais mal mon enfant ?") ; des polissonneries (Quand on vous aime comme ça). Nathalie Joly chante avec justesse, éclaire l'importance de la star du Moulin rouge et du Divan japonais, sans jamais chausser les gros sabots qui permettraient de comprendre le "je ne sais quoi" qui attise les passions autour de Madame Arthur. Véronique Mortaigne France Culture - L’oreille d’un sourd « Un savoureux et très beau spectacle de Nathalie Joly sur l’admiration musicale que Freud vouait à Yvette Guilbert….. la chronique de David Jisse reprend la fameuse question du divorce entre musique et psychanalyse, à l'occasion du savoureux spectacle de Nathalie Joly chantant la relation amicale d'Yvette Guilbert et Sigmund Freud que nous mentionnions la semaine dernière, et qui sera repris au prochain Festival d'Avignon….. Freud écrivait d’ailleurs : "Peut-être faut-il déclarer que l’oreille analytique écoute le signifiant, non les sons ni les accords, et qu’il y a deux voix, la voix qui parle et la voix qui chante. Peut-être la musique n’est-elle d’aucun usage en psychanalyse." Cette modeste chronique ne pourra pas répondre à toutes les questions qui se posent, mais j’avais envie de donner la parole à Yvette Guilbert dont le beau spectacle de Nathalie Joly a inspiré ma chronique….. » David Jisse, 1eravril 2008 LIBÉRATION 18.12.08 SIGMUND FREUD ET L’INTREPRÉTATION D’YVETTE Récital : À la Cartoucherie de Vincennes, Nathalie Joly exhume le répertoire d’une reine du caféconcert, muse du psychanalyste.…. Coffret CD + Livre Editions Publialp Aux murs de son bureau au 19 Berggasse à Vienne, Sigmund Freud aurait eu deux portraits de femme : Lou Andréas Salomé et la chanteuse Yvette Guilbert. Le père de la psychanalyse fan de chansonnettes ? Hé oui. En 1890, en stage à paris auprès du célèbre docteur Charcot, Freud découvrit la chanteuse à l’aube de sa carrière, avant qu’elle ne devienne la reine du café-concert, une célébrité adulée par le Tout-Paris des peintres et des écrivains. De 1926 à 1939, le praticien viennois entretint une correspondance avec Yvette Guilbert, et c’est de ce matériau, inédit, que Nathalie Joly a tiré un spectacle débordant d’humour et d’intelligence, qui fait oublier l’inconfort de la salle où il se déroule. On comprend ce qui a fasciné Freud dans le répertoire de la chanteuse : le dédoublement de personnalité qui permet d’incarner chaque personnage (« des coquettes, des femmes vertueuses, des ingénues » énumère-t-il dans une des lettres), la liberté (souvent autorisée par l’humour) à l’heure d’aborder l’adultère, la sexualité ou le témoignage d’un certain féminisme. Ce qui fit d’Yvette Guilbert la plus grande chanteuse de son époque c’est d’abord son art d’interpréter, dans un chanté parlé tout en nuances. Ses « tubes » (Le fiacre, Madame Arthur) sont des petits chefs d’oeuvre d’irone vacharde, mais elle excella aussi dans le mélodrame, sans tomber dans le pathos des chanteuses réalistes. Notamment avec la Glu, sidérant conte Gothique mâtiné de gore (texte de Jean Richepin, musique de Charles Gounod). Le spectacle enchaîne sans temps morts chansons et extraits de lettres (Le musée Freud de Vienne en conserve 18, écrites entre 1926 et 1938), et intermèdes dialogués entre Nathalie Joly et son pianiste. Un Siècle après leur création, on rit encore à l’écoute de l’Eloge des vieux ou de l’Hôtel du numéro 3. «A table ceux qui veulent des serviettes, avec eux descendent leurs draps/Et c’est le chien qui fait la vaisselle/A l’hôtel du numéro 3». FRANCOIS XAVIER GOMEZ LE POINT 11.12.08 Yvette Guilbert et Freud, réunis par leurs lettres dans ce spectacle de Nathalie Joly, c'est le Paris que le psychanalyste aimait, ses dits et non-dits, servis sur plateau. Cette correspondance inédite est à retrouver sur un CD-livre (« Je ne sais quoi », Seven Doc), entre deux chansons du spectacle. « Dites-moi que je suis belle » était celle que Freud préférait... Valérie Marin la Meslée TELERAMA « D’après les chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Yvette Guilbert , Reine incontestée du caf’conc’ dans le Paris de 1890, incarne pour Freud le Paris de sa jeunesse. Il admire l’humour, la tendresse et la cruauté des textes, comme en témoigne laur correspondance inédite. Nathalie Joly, actrice et chanteuse, met en chansons et en mots la rencontre improbable mais réelle de ces deux personnages ». S.B.-G Les surprises de la cartoucherie de Vincennes…. A la Tempête, autre théâtre de la Cartoucherie, on peut savourer "Je ne sais quoi" où la chanteuse Nathalie Joly dont la voix comme la diction au phrasé acidulé sont purs délices, chante le répertoire d'Yvette Guillbert, interprète au répertoire souvent coquin et amie de Freud (qui demanda à la revoir lorsque fuyant l'Autriche, il séjourna quelques jours à Paris chez Marie Bonaparte). Dirigée avec une délicieuse malice par Jacques Verzier et accompagné au piano par l'espiègle Jean-Pierre Gesbert, Nathalie Joly émaille son tour de chant de lettres que la glorieuse vedette de music- hall échangea avec l'inventeur de la psychanalyse. Un moment divin. (…Je ne sais quoi jusqu'au 20 décembre Théâtre de la Tempête) J o s hka Sc hid lo w , All eg r o th éâtr e 2 9 .11 .0 8 Le Nouvel Observateur 12.12.09 Sp ec ta cl e mus ic al « Je n e s ais qu oi » « N on , j e ne c roi s p as q ue c e q ui s ort de m oi en scèn e s oi t le « s u rpl us » s upp ri mé et emp l o y é » , éc rivai t en 1 93 1 Y v et t e G uil bert à s on ami Si gm un d Fre u d . L e sa van t et la di va ent r et inren t un e p r o f on d e r el at i o n d’a mit ié , che rcha nt t o us de u x à dé mêl er l es m yst è re s d e l ’a rt et d e l a s ub l i mat i on s ex uell e et p op ulai re . C et écha nge épi st olai re fo u rnit la mat ri c e de ce « Je n e sai s q u oi » , cr éé à l’ init iat ive de la So ciét é p s ych anal yt iq ue de Pari s p o u r l e ce nt - cinqu ant ièm e an niv er sair e d e la nai ss anc e d e Fr e ud . Den s e m ai s i n t en se , c e sp ect acl e mêl e habil em ent les s ucc ès d’Y vet t e G uil bert , de « La S o ula rd e « au x « B on n es Gr o ss e s Da me s » à la l ect u re d e c e s let t re s exh u mée s du Fr e ud M u se u m . Au ch an t , Nat hal ie Jo l y , spé ciali st e de s r é pert oire s d e s ann ée s 1 93 0 , q u e l ’ on av ait p u v oi r à Ch ai l l ot i n t erp rét er K urt Weill , fait r es u rgir l ’â me d u caf é con cert d u Pari s d e l ’en t r e - d e ux – g u err e s a vec t r uc ul enc e et malic e . Un sp ect acl e q ui fai t ri re et r éfl éch i r . T im oth é e Bar r ièr e LA VOIX DU LUXEMBOURG Chronique parisienne 01.12.08 UN DOUBLE RETOUR ATTENDU Que voir ? Où sortir ? L’actualité parisienne sera marquée cette semaine par un double retour attendu. Je ne sais quoi, spectacle de Nathalie Joly, d’après les chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Oui, la reine du "caf’conc’", la chanteuse diseuse la plus célèbre qui soit (1865-1944) qui conquit Paris par son intelligence et exporta loin son art pendant un demi-siècle, correspondit longtemps avec Freud. Le père de la psychanalyse vouait une réelle admiration à celle qui disséquait si bien l’âme humaine en musique, et leurs lettres méritent découverte. Mais qu’on se rassure, c’est ici un récital qu’on vient entendre. Agrémenté, certes, de quelques clins d’œil à cette belle correspondance sous forme de dialogues avec le pianiste Jean-Pierre Gesbert. Mais c’est bien avant tout des chansons et des meilleures. Interprétées et mises en scène par Nathalie Joly et Jacques Verzier. Pour chanter l’éloge des vieux ou la femme face à ses rides, facéties et sous entendus gaillards, la vie des mondaines, les secrets ou détresses les plus intimes des femmes autant de thèmes qui constituent le répertoire d’Yvette Guilbert, cette artiste exquise fait merveille. Nathalie Joly a conçu un spectacle savoureux et dense, dont on adorerait qu’il ne finît point. Claire Moreau LE POINT Scènes 15.07.09 Paris, aux abords de 1900. Elle est la reine du caf conç', son nom est Yvette Guilbert. Sigmund Freud vient l'écouter, adore ses chansons, « Dites-moi que je suis belle », en particulier. Ils s'écrivent, et c'est la correspondance inédite entre le psychanalyste et la chanteuse que la talentueuse Nathalie Joly entrecroise ici avec le répertoire d'Yvette Guilbert. La comédienne joue du gant et du regard, tantôt piquante, tantôt langoureuse, dans un joli duo avec son pianiste. Très vite, Freud est là, présent quelque part dans la salle. A travers les yeux du maître (sûrement un peu amoureux), et un peu de son oreille, on se prend à décrypter les paroles : tout le spectre du féminin passe dans le récital de cette « star » du cabaret de la Belle Epoque, plus « diseuse » encore que chanteuse... Une fin de soirée fin de siècle au festival d'Avignon ? En apparence, seulement, car ce « Je ne sais quoi » est merveilleusement intemporel. Jusqu'au 31. Théâtre du Petit Chien, Avignon Valérie Marin la Meslée LA PROVENCE Saviez-vous que Yvette Guilbert, cette reine incandescente, cinquante ans durant, du caf’conc’, immortalisée par Toulouse-Lautrec, avait pour admirateur et ami, Freud ? Qu’ils parlaient ensemble des relations mystérieuses entre l’art et l’inconscient ? Que les liaient tous deux une égale indulgence envers les humains, humour et liberté de pensée ?... La présence du père de la psychanalyse --par textes et lettres-- auprès de cette star qui connut dans sa jeunesse la pauvreté et la maladie, n’est pas la moindre des joies que nous apporte le récital de Nathalie Joly et de son pianiste-complice Jean-Pierre Gesbert. Et puis il y a l’immense talent de cette interprète aux mille et une nuances : entre dits et non-dits, parlé et chanté, cruauté et tendresse, rires et pleurs, ce sont une vingtaine de chansons qu’elle nous donne à entendre. Et à voir, car cette grande musicienne est aussi une comédienne accomplie. Ne vous demandez plus dès lors si "suis-je, suis-je , suis-je belle, moi"... Avec Freud, dont c’était la chanson préférée, nous répondons: oui! Danièle Carraz LA TERRASSE Nathalie Joly a conçu un spectacle de chansons inspiré par la correspondance d’Yvette Guilbert avec Freud. Son portrait figurait juste à côté de celui de Lou Andréas Salomé. C’est dire si Freud avait une haute estime d’Yvette Guilbert. Il a ainsi entretenu une correspondance avec la chanteuse de cabaret. Nathalie Joly redonne vie à cette amitié en interprétant une sélection de chansons, depuis Dites moi que je suis belle (la préférée du psychanalyste) jusqu’à D’elle à lui. Ou comment la grivoiserie sensible du cabaret n’est pas si éloignée des théories viennoises sur la sexualité. Antoine Pecqueur ŒDIPE …Comme devait le rappeler Alain de Mijolla au cours de discussion qui a suivi la première du spectacle Freud n’était pas un puritain et les chansons d’Yvette Guilbert, même si elle devait se méfier de la censure, parlaient vrai de la misère, des bourgeois et du sexe….Laurent Le Vaguarèse WEBTHÉA …Nathalie Joly, comédienne et chanteuse a imaginé un spectacle parlé-chanté, ingénieuse chimère de théâtre poussée sur le tréteau du cabaret. Accompagnée du pianiste et complice Jean-Pierre Gesbert, gouaille et coquetterie mêlées, elle nous propose une virée cruelle et mutine…. Grisette chantante à la voix souple, elle n’est pas Yvette Guilbert mais en suggère finement tous les sucs à travers une galerie de croqueuses d’hommes et de personnages dont les aveux et les déboires provoquent dans un même mouvement le rire et l’indulgence….ce Je ne sais quoi subtilement coquin possède un charme délicieusement irrésistible. Ne résistez pas courez-y, vous ne le regretterez pas. Dominique Darzacq Allegro 13.12.09 Je ne sais quoi de Nathalie Joly d'après Yvette Guilbert. L'irremplaçable Yvette Guilbert, à laquelle Nathalie Joly, chanteuse dont la voix comme la diction au phrasé acidulé est un pur ravissement était aussi un une personne rayonnante d'intelligence. Ce qui lui valut d'entretenir avec Freud une longue et impulsive amitié. Celui-ci demanda d'ailleurs à la revoir lorsque fuyant la machine de terreur nazie, il fut hébergé à Paris par Marie Bonaparte qui avait été sa patiente. Dans ce spectacle mijoté avec soin par Jacques Verzier la chanteuse alterne des chansons souvent coquines aux textes volcaniques avec des extraits de lettres qu'elle échangea avec le découvreur de l'inconscient. Accompagnée au piano par l'espiègle Jean Pierre Gesbert, l'interprète fait preuve d'un gai savoir mais aussi d'une fausse innocence enjouée qui nous laissent comme l'inventeur de la psychanalyse sous le charme. Joshka Schidlow, Contact : Production MARCHE LA ROUTE 49 avenue Foch 75116 PARIS Courriel [email protected] Site : http://marchelaroute.free.fr Relations publiques et presse Florence Moles 06 12 74 19 15 [email protected]