Les morsures - Au pied de l`échelle

Les morsures
Pour le jeune enfant, mordre est une activité naturelle. Même si nous savons que c’est une phase
normale et passagère, « mordre un pair » fait partie des comportements inacceptables qui obligent
une intervention. La façon d’intervenir influencera l’augmentation ou la diminution du comportement.
Les raisons
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Le besoin de développer son langage. Mordre est plus facile que de parler! Par ailleurs comme
le langage est en évolution, l’enfant a besoin d’être guidé pour parler au lieu de mordre.
L’enfant entre en contact avec le monde qui l’entoure par la bouche qui touche, qui goûte, qui
mange et qui mord et puis qui parle. Il découvre.
Entrer en contact avec l’autre = les jeunes enfants le font, mais de façon brusque, maladroite.
Ils ont besoin de se faire guider pour faire autrement que par la morsure.
La morsure des petits trottineurs a parfois l’allure maladroite d’un geste d’exploration = à ce
moment, offrir du matériel ou des activités pour répondre à ce besoin.
La pousse de dents peut aussi expliquer les morsures répétées.
La « mordée » est parfois l’expression d’un amour féroce. L’enfant n’a pas encore assez de
contrôle de soi pour exprimer sa joie, son excitation ou son amour par un baiser tendre.
L’enfant a parfois besoin de sa bulle pour s’amuser. La morsure est un moyen pour défendre
son territoire.
La proximité physique : un trop grand nombre d’enfants dans un même coin peut inciter un
mordeur à mordre.
Insécurité.
Maladie.
Fatigue.
L’enfant s’ennuie.
Difficulté de tolérer les délais.
Les tensions :
o naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur;
o Intégration à la garderie;
o Déménagement;
o Voyage d’affaires d’un parent;
o Hospitalisation d’un parent;
o Décès d’un proche;
o Tensions conjugales;
o Etc.
 2009 Isabelle Lavigne et Jocelyne Soutière pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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Avoir des attentes trop élevées, donner des défis trop grands augmente le degré de
frustration qui poussera l’enfant à mordre.
Comment prévenir les morsures ?
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Les enfants ont besoins d’activités sensorielles : aménager le local pour leur permettre de
toucher, sentir, goûter, écouter, regarder, manipuler. Laisser mordiller certains objets, ils en
ont besoin.
Avoir une vue d’ensemble sur tous les coins…et TOUS LES ENFANTS. C’est plus facile de
prévenir et d’aider un enfant quand on le voit.
Adapter l’environnement et le programme d’activités à l’âge et aux intérêts des enfants =
faire plusieurs coins de jeux.
Dans le local des tout-petits, prévoir du matériel en plusieurs exemplaires.
Animer les moments d’attentes = leur offrir du matériel/jeux de transitions.
ENSEIGNER ET RENFORCER LES COMPORTEMENTS SOCIALEMENT ACCEPTABLES.
Comment intervenir lorsqu’il y a morsure ?
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Occupez-vous de la victime; consolez-la, soignez-la tout en demandant à la personne qui a
mordu de rester près de vous, le temps de consoler celui qui a de la peine … une minute ou
deux … mais pas assis sur une chaise, comme en punition ! L’enfant peut attendre à côté de
vous ou aller dans le coin calme.
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Décoder ce qui a amené l’enfant à mordre : « tu voulais … », « tu avais besoin de… », mais je
n’accepte pas que tu mordes.
À la place, j’aimerais que tu … proposer la solution, le
comportement attendu. Exemple, lui formuler la phrase à dire : je voulais la voiture rouge,
Je veux ma chaise . Après lui avoir formulé la phrase, faites-le pratiquer devant vous et avec
son ami, une fois que celui-ci sera prêt, sera consolé.
Pour l’enfant qui se fait mordre, vous pouvez, lui apprendre à dire NON lorsqu’il voit un ami
qui veut le morsure, à dire Je n’aime pas quand tu me mors. De cette façon, vous outillez à la
fois l’agresseur (à développer des comportements acceptables) et l’agressé (à parler au Je à
ses amis sur les comportements qu’il n’aime pas) !
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Pendant que vous soignez l’enfant mordu, expliquez verbalement ce que vous faites et, incitez
l’auteur de la morsure à vous aider, par exemple en tenant une débarbouillette mouillée à l’eau
froide sur la morsure. Cela lui servira d’exemple d’empathie et d’action sociale positive. Il est
possible que la victime ne veuille pas que son « ami » s’occupe d’elle de cette façon. Respectez
 2009 Isabelle Lavigne et Jocelyne Soutière pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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cette décision et invitez en douceur l’enfant mordeur à trouver ce qui ferait du bien à son ami
(un autre geste réparateur comme apporter la doudou, remettre un jouet convoité).
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Observez et notez le comportement de l’enfant afin de connaître les contextes et les raisons
qui le poussent à agir de cette façon :
À quel moment l’enfant a mordu ?
Qu’est-ce qui semble avoir provoqué le comportement ?
Qui l’enfant a mordu ?
Comment les choses se sont-elles passées?
Combien de fois ce comportement se produit-il ?
Encourager les comportements acceptables ou encore faite de la prévention avec les éléments
mentionnés auparavant. Vous pouvez aussi donner vos attentes positivement en regardant l’enfant
en action. Ex. si vous le voyez s’approcher d’un ami, vous pouvez lui dire quelque chose comme Tu
t’approches pour jouer avec ton ami ! ou encore Tu t’approches pour parler avec ton ami ! Ce qui
donne vos attentes dans l’action et donne des idées positives de contacts avec les amis !
 Il est souvent inutile de demander à l’enfant pourquoi il a mordu. Il ne le sait pas ou
encore ne peut pas l’exprimer.
 Il est aussi inutile de moraliser en expliquant longuement les douleurs, que les autres
n’aiment pas ça, que l’ami n’aimerait pas se le faire faire, etc.
 Exprimer clairement et rapidement l’interdit « ça fait très mal, je ne veux pas que tu
mordes. »
 Décoder ce qui a provoqué la frustration, la colère ou l’excitation et aider l’enfant à
exprimer ses sentiments.
Les sources
BOURCIER, Sylvie (2008). L’agressivité chez l’enfant de 0 à 5 ans, Éditions du CHU Sainte-Justine,
Montréal.
BOURCIER, Sylvie (2006). Le grand monde des petits de 0 à 5 ans, Édition de l’Hôpital SaintJustine, Montréal.
BOURCIER, Sylvie (2004). Comprendre et guider le jeune enfant à la maison, à la garderie, Édition
de l’Hôpital Sainte-Justine, Montréal.
ESSA, Éva (2002). À nous de jouer. Les publications du Québec.
 2009 Isabelle Lavigne et Jocelyne Soutière pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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