Le Grand Nulle Part

Le Grand Nulle Part
C'est construire avec une équipe qui s’est constituée au fil des années à l’ENSATT, et créer
un univers qui donne la parole aux subjectivités particulières et favorise leur rencontre.
C'est mettre la contradiction et le paradoxe au centre du travail. Chercher et se mesurer à une
équivalence du sublime et du grotesque, du clair et de l'obscur, de la violence et de la
délicatesse, dans ce que l'un chaque fois peut conditionner l'autre, dans ce qu'ils se
nourrissent mutuellement, et dans la recherche avide de ce que la contradiction peut apporter
aux corps, à la parole, et à une représentation sensible du monde.
C'est une confiance absolue faite au texte, dans les questions qu'il pose et non dans les
réponses que l'ont pourrait choisir d'y trouver. C'est travailler la matière textuelle pour voir
en quoi elle nous fait écho aujourd'hui, maintenant, parce que c'est bien de notre époque, de
notre Histoire qu'il nous faut parler.
C'est questionner l'endroit de la représentation dans sa dimension sensible. Le plaisir des mots
et des corps, des formes et des sons, toujours, et cela en s'engageant à raconter des histoires
et à prendre des risques pour en découdre avec le théâtre, avec sa complexité, l'urgence qu'il
demande, sa puissance et sa sauvagerie. C'est chercher le concret, dans sa matière brute, voir
brutale mais aussi dans sa profonde légèreté ludique.
C'est explorer l'aller-retour constant entre la scène et la salle. C'est une parole qui abolit
le quatrième mur parce qu'ouverte sur le monde et donc ouverte sur celui qui regarde, sur le
spectateur avec qui l'on partage nos questionnements et parce qu'il est au centre de notre
recherche théâtrale.