WeiderAuto veut devenir le premier exportateur d`Espagne

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WeiderAuto veut devenir le premier exportateur d`Espagne
Thomas Wieder, directeur général de WeiderAuto
WeiderAuto veut devenir
le premier exportateur d’Espagne
Acteur reconnu sur le marché automobile espagnol, Thomas Weider a implanté en 2010 les quartiers de sa nouvelle société
près de Barcelone. L’entreprise, qui se positionne comme intermédiaire entre les fournisseurs et les acheteurs, entend se développer sur le marché français, en 2011, pour ainsi devenir le principal exportateur d’Espagne dans les prochaines années.
JTA. Pourquoi avoir choisi de créer
cette nouvelle structure ?
Thomas Weider. La société s’est implantée en 2010 dans la localité d’El vendrell,
située à 50 km au sud de Barcelone. Ce
choix géographique nous a permis de
nous rapprocher des parcs automobiles
de nos fournisseurs afin de faciliter notre
organisation au quotidien. En effet, 95 %
des véhicules que nous commercialisons
proviennent d’Espagne, et nous nous déplaçons chaque semaine pour réaliser
leurs expertises .
JTA. Quel est le profil de vos fournisseurs ?
T.W. Grâce à notre expertise sur le marché espagnol depuis plus de dix ans, la
valeur de notre travail est reconnue par
les fournisseurs. Nous travaillons aujourd’hui avec des constructeurs comme
Volkswagen Espagne ou Kia Espagne,
des entreprises de location de véhicules
comme Avis, Europcar ainsi que des
concessionnaires officiels de différentes
marques.
JTA. Quels sont les professionnels que
vous souhaitez toucher ?
T.W. 85 % de notre clientèle sont des
concessionnaires officiels et le reste sont
des mandataires. Nous sommes des intermédiaires dans la transaction, aussi nos
clients achètent-ils directement à nos
fournisseurs. Les ventes se font uniquement par lots, la commande minimum
étant d’un demi-camion.
JTA. Avec quel type de produits ?
T.W. Les segments B et C, qui désignent
les petits véhicules, représentent 80 % de
notre activité. Nous commercialisons également des véhicules utilitaires et des produits de 7 à 9 places. Notre offre se
compose d’automobiles qui affichent
entre 6 à 30 mois, avec un maximum de
80 000 km. Les motorisations essence restent dominantes, mais nous proposons de
plus en plus de voitures Diesel pour accompagner notre développement en
France. Enfin, nous proposons les voitures
des marques les plus importantes en termes de volume, telles que Citroën, Renault, Peugeot, Ford, Opel, Toyota, Seat
et Volkswagen, et des marques qui sont
en pleine croissance ou qui offrent de
bonnes opportunités, comme Skoda,
Hyundai, Kia, Mazda et Honda.
JTA. Quelles sont les mutations que
vous avez observées sur le marché espagnol ?
T.W. Les entreprises de location courte
durée qui offraient généralement un
stock de 20 000 véhicules par an rencontrent aujourd’hui des problèmes de financement et ont dû considérablement
réduire leur flotte. Les parcs des constructeurs qui proposaient avant la crise un
stock quotidien de 5 000 véhicules (0 km
et buy-back) n’offrent plus que 50 voitures par mois actuellement. Beaucoup ont
dû réduire leurs exportations, certains,
comme Hyundai Espagne, n’exportent
même plus du tout. Par ailleurs, nous
Particuliers
Entreprise
Propriétaire
Taxi
Autoécole
TOTAL
%
Var. %
4 mois
%
29 167
20 329
21 543
668
102
71 808
Var. %
40,6
28,3
30
0,9
0,14
- 53,4
+ 13,7
+ 75,7
- 14,6
- 41,7
123 960
84 962
69 632
2 886
392
44
30,4
24,5
1
0,14
- 48,3
+ 9,5
+ 13
- 6,5
- 34,5
100
- 23,3
279 960
100
- 26,3
temps, quelles autres entreprises offrent
des véhicules récents avec peu de dommages en carrosserie ou encore quelles
structures sont positionnées sur des véhicules plus anciens avec de plus importants frais de remise en état. Par
exemple, pour la marque Ford, nous travaillons avec trois sociétés de location
courte durée et quatre concessionnaires
officiels entre Madrid, Valence, Alicante
et Pampelune.
JTA. Quelles sont vos ambitions sur le
marché français ?
T.W. Nous avons entamé la campagne de
Thomas Weider, à droite, s’est associé en
2010 avec Oliver Dudzik pour développer
sa nouvelle entité basée en Catalogne.
JTA. Comment vous êtes-vous ajusté ?
T.W. Il y a trois ans, nous n’intervenions
que sur le marché allemand, limitant ainsi
le développement de notre entreprise.
Aujourd’hui, nous sommes présents en
Autriche, au Danemark, en Belgique, en
Hollande, en Suisse et depuis 2011 en
France.
Cet environnement économique nous apporte cependant de nouvelles opportunités d’affaires. En effet, nous sommes plus
solides, flexibles et rapides car nous ne
dépendons pas d’une seule entité bancaire, d’une seule entreprise de logistique
ou d’un fournisseur unique.
JTA. Il est beaucoup question de pénuries de produits. Comment réagissezvous à cette problématique ?
T.W. Nous recherchons constamment de
Immatriculations des VP neufs en Espagne
par segment de marché
Avril
avons la sensation que bon nombre de
fournisseurs désirent se concentrer sur
quelques bons clients de confiance.
nouveaux partenaires fiables, dans d’autres provinces espagnoles. L’enjeu est de
compenser la baisse des produits des gros
marchands basés à Barcelone, Madrid ou
Alicante en allant trouver des entreprises
de moyenne et petite tailles.
D’autre part, il est important de savoir, à
tout moment, quelles sociétés louent tel
type de véhicule et pendant combien de
prospection en début d’année pour ce
marché. En 2011, notre objectif est de
commercialiser 25 % de nos volumes auprès des professionnels français, soit 250
unités cette année. Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur la présence d’une
commerciale française et l’arrivée, avant
la fin de cette année, de deux personnes
supplémentaires pour renforcer l’équipe
commerciale et le département de la logistique.
JTA. Plus généralement, qu’attendezvous de cet exercice 2011 ?
T.W. Pour atteindre les mêmes résultats
de ventes que les années antérieures,
nous devons négocier davantage de petits lots de véhicules, de 10 à 40 unités.
Comme les ventes de voitures neuves ont
considérablement baissé en Espagne, certains concessionnaires officiels nous proposent des produits 0 km pour pouvoir
couvrir leurs objectifs mensuels. Dans les
prochains mois, nous nous attendons à
une hausse importante de la demande,
provenant spécialement de clients qui
sont directement affectés par les événements du Japon. Notre objectif pour cette
année 2011 est de commercialiser 2 000
véhicules. Au plus tard en 2015, nous voulons être l’entreprise d’exportation vers
les marchés européens la plus importante
d’Espagne.
Propos recueillis
par Benoît Landré
JTA n° 686 du 06/06/2011
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