Conte persan (perçant !) “ Un matin un khalife d`une grande ville vit

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Conte persan (perçant !) “ Un matin un khalife d`une grande ville vit
Conte persan (perçant !)
“ Un matin un khalife d’une grande ville vit accourir son premier vizir dans un état de vive
agitation. Il demanda les raisons de cette apparente inquiétude et le vizir lui dit :
- Je t’en supplie. Laisse-moi quitter la ville aujourd’hui même.
- Pourquoi donc ?
- Ce matin, en traversant la place devant le palais, je me suis senti heurté à l’épaule. En me
retournant, j’ai vu la mort qui me regardait fixement.
- La mort ?
- Oui, la mort. Je l’ai bien reconnue toute drapée de noir avec une écharpe rouge. Elle me
regardait pour me faire peur. Elle me cherche, c’est sûr ! Laisse-moi prendre à l’instant mon
meilleur cheval pour arriver ce soir à Samarkande, loin d’ici.
- Samarkande est bien loin en effet…
Le khalife qui avait de l’affection pour son vizir, le laissa partir. L’homme sella son meilleur
cheval et franchit au galopa en direction du Samarkande pour y arriver avant la nuit..
Pendant ce temps, le khalife, tourmenté par l’incident, décida de se déguiser et de sortir du
palais. Tout seul, il se rendit sur la place et il chercha la mort des yeux. Il l’aperçut et la
reconnut. Le vizir ne s’était pas trompé. Haute et maigre, de noir habillée, le visage dissimulé
sous une écharpe rouge, elle allait de groupe en groupe sans qu’on la remarquât.
Le khalife se dirigea vers elle ; la mort le reconnut immédiatement, et elle s’inclina.
- J’ai une question à te poser, lui dit le khalife à voix basse.
- Je t’écoute
- Mon premier vizir est un homme encore jeune et en santé, il est efficace, probablement
honnête. Pourquoi l’as-tu effrayé ce matin sur cette place ?
La mort parut un peu surprise et répondit :
-Je ne voulais pas l’effrayer. Nous nous sommes simplement heurtés dans la foule. Je ne l’ai
pas regardé d’un air menaçant, simplement j’étais étonné de le voir là.
- Pourquoi étonné ? demanda le khalife.
- Parce que, répondit la mort, je ne m’attendais pas à le voir ici, vois-tu…
car j’ai rendez-vous avec lui la nuit prochaine à Samarkande…. “

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