On n`a rien sans rien
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On n`a rien sans rien
On n'a rien sans rien Edito - Septembre 2014 Même si la forêt peut donner l?impression de pousser toute seule, le sylviculteur doit investir du temps et de l?argent pour les générations futures, afin qu?elles disposent de bois d??uvre de qualité, et donc de grande valeur du fait de leurs utilisations spécifiques.Imaginons ou observons un agriculteur qui sèmerait une céréale sur un sol mal préparé et qui ne se préoccuperait de sa parcelle que le jour de la moisson ! À coup sûr, il ne sera pas agriculteur très longtemps ou, s?il le reste, c?est qu?il a d?autres revenus. Si l?on veut produire, il faut savoir investir ! Notre problème de sylviculteur, c?est de vivre des investissements des générations précédentes, mais d?investir pour les générations futures. En 1946, la création du fonds forestier national (FFN) a donné une réponse adaptée à cette exigence. Cela a permis, de façon massive jusqu?en 1999, d?encourager les investissements (plantations, dépressages, élagages, voiries?) réalisés, la plupart du temps, sur des parcelles peu productives. Nous en récoltons le fruit aujourd'hui. Notre président national de la forêt privée, Henri Plauche-Gillon, faisait remarquer, dans son discours lors de l?assemblée générale à Euroforest, qu?en 1970, un propriétaire devait réinvestir 20 % du produit de sa coupe dans le renouvellement et le suivi d?un reboisement. Aujourd?hui, on estime qu?il faut réinvestir 70 à 80 % !Il faut donc, si nous voulons que les générations futures aient à vendre de beaux bois d??uvre à grande valeur ajoutée, que nous trouvions les moyens de réinvestir? Et pour ce faire, je vous livre quelques-uns de mes souhaits : que les propriétaires forestiers aient un tempérament de producteurs ! Utilisons nos documents de gestion comme un vrai tableau de bord indispensable à une bonne gestion planifiée de nos interventions sylvicoles. Ne faisons pas d?économies sur l?implantation d?un nouveau peuplement et son suivi les cinq à dix premières années. Mais ne faisons pas non plus de travaux qui ne se justifient pas. Sachons vendre nos bois lorsqu?ils atteignent l?âge d?exploitabilité et vendons les à leur juste valeur, qu?il s?agisse des volumes ou des prix, que les scieurs sachent et aient les moyens d?investir dans des unités de production dignes de ce nom qui, grâce à de meilleures productivités, leur donneront la possibilité de mieux valoriser nos bois et donc de mieux rémunérer les sylviculteurs dans des contrats « gagnant-gagnant », que les pouvoirs publics prennent enfin conscience de l?importance des conséquences de la disparition du fonds forestier national et qu?ils ?uvrent à la création d?un nouveau fonds d?aide à l?investissement forestier, que les utilisateurs de la forêt soient conscients : que l?on ne peut indéfiniment laisser la population de grands ongulés proliférer et qu?il est urgent de retrouver le bon équilibre forêt-gibier, que la production de bois d??uvre ne nuit pas forcément à la biodiversité, que couper des arbres au bon moment cela fait du bien à la forêt ! Pour créer ou recréer une réelle dynamique de production forestière, il nous faut avoir un vrai esprit de filière? C?est le rôle de notre interprofession Atlanbois qui rassemble tous les intervenants et partenaires de la gestion forestière, de la récolte, de la transformation et de l?utilisation du bois. Ensemble, mobilisons nous pour l?avenir. Antoine de Ponton d'Amécourt Président du CRPF des Pays de la Loire