sea, spa and sun
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DÉCO L’architecte Jean-Michel Wilmotte a conservé les “casquettes” d’origine du toit, typiques des années 70, comme celles de la Fondation Maeght, à Vence. Que du bleu à l’horizon : la piscine, immense (trente mètres !), semble suspendue entre mer et ciel. PHOTOS MANUEL ZUBLENA RAMATUELLE sea, spa and sun APRÈS GENÈVE ET PARIS, LA RÉSERVE OUVRE UN NOUVEL HÔTEL-SPA AUX PORTES DE SAINT-TROPEZ, ENTIÈREMENT AMÉNAGÉ PAR JEAN-MICHEL WILMOTTE. UN LIEU D’EXCEPTION POUR SE RESSOURCER CORPS ET ÂME ENTRE CIEL ET MER. 67 D ’abord, il y a la mer. Celle des cartes postales, avec l’écume d’argent, le ciel, les pins, l’ocre et le domaine de dix hectares qui vont avec. Dès que le portail s’ouvre, on a l’impression de plonger dans le grand bleu. Arrivée à Saint-Barth? Mieux, à Ramatuelle. Tandis qu’à deux pas les bouchons sautent et les seins s’affichent à Nikki Beach, ici s’annoncent le vrai calme, le vrai luxe et d’autres voluptés. Toutes les chambres possèdent un jardin ou une terrasse privée. PURETÉ, CLARTÉ, SÉRÉNITÉ Dehors, dedans... Les frontières s’évanouissent. Avec ses murs sable, ses sols de bois et de pierre, ses immenses baies vitrées où l’azur entre à flots, ses escaliers jardins à flanc de colline, tout le bâtiment semble se fondre dans le paysage, y compris les «casquettes» du toit, qui ne sont pas sans rappeler la Fondation Maeght. C’est On déjeune que les lieux ont une histoire... Dans en plein air d’un les années 70, un architecte avait menu inspiré du régime crétois. déjà découvert ce site exceptionnel L’ex-discothèque, et créé Le Jas d’Alexis, un drôle d’hôcreusée dans tel où chaque chambre ouvrait sur la roche, est son bassin d’eau de mer. L’homme devenue la salle était visionnaire mais point gesde repos du spa : tionnaire. Abandonné, squatté, requin de verre muré... « L’hôtel aux douze piscines » sculpté par Pascal Haudressy, vécut un long purgatoire avant de fauteuils revivre grâce à Michel Reybier, prosignés des frères priétaire de La Réserve. L’aventure Bouroullec. a commencé avec douze villas à louer, essaimées dans le domaine, et se poursuit aujourd’hui avec le nouvel hôtel. À part le crépi et les briques des façades, Jean-Michel Wilmotte n’a pas touché aux volumes d’origine, mais, à l’intérieur, il a tout métamorphosé pour créer vingt-trois chambres et suites à la vue imprenable. UNE PRISE EN CHARGE GLOBALE SIX JOURS POUR RENAÎTRE SOINS D’HYDROTHÉRAPIE, enveloppements, massages énergétiques, soins du corps et du visage, programme d’activité physique personnalisé... Après un bilan médical, la cure de base se décline sur six jours, en fonction des besoins : minceur, antistress, remise en forme ou beauté. À TESTER EN PRIORITÉ : le massage La Réserve, qui agit en profondeur, et le protocole de soins Crème de la Mer, une exclusivité des lieux qui réveille les peaux les plus flapies. LE PRIX DE LA PERFECTION ? Journée Découverte avec quatre soins et déjeuner : 330 €. Cure de six jours avec vingt-quatre soins, coaching sportif, menus santé : à partir de 2 575 €. 68 ▲ La Réserve Ramatuelle, chemin de la Quessine, 83350 Ramatuelle. Tél. : 04.94.44.94.44. Hymne à la transparence, le spa de 1000 mètres carrés flirte avec la Méditerranée. Treize immenses cabines ouvertes sur la mer, piscines intérieure et extérieure, hammam, salle de fitness avec coach... Le design est là, pas la froideur. Creusé dans la roche, le night-club du Jas d’Alexis s’est mué en élégante « grotte de repos ». Mais on n’y vient pas que pour le décor. Avec le kiné-ostéopathe Gilbert Peyramont, La Réserve Ramatuelle a mis au point un vrai concept de prise en charge globale qui inclut soins, activité physique et nutrition. Le chef, formé par Michel Guérard, s’inspire du régime crétois pour servir une cuisine légère et raffinée. Le message est clair : on vient pour optimiser son capital santé, pas pour s’affamer, et le plaisir est inscrit aux menus. Des bémols? Encore quelques détails à régler. Sinon, zéro réserve! MARION LOUIS PHOTOS MANUEL ZUBLENA L’ESPACE DOUCEUR DÉCO QU’EST-CE QUI VOUS A SÉDUIT DANS CE PROJET ? La vue époustouflante et le défi de réapprivoiser une architecture, très marquée, des années 70. J’ai aussi été sensible à la végétation environnante. Le paysagiste François Neveu a d’ailleurs réalisé un travail formidable, avec plus de deux mille arbres plantés. D’ici à trois ans, l’hôtel s’inscrira dans un cadre de verdure exceptionnel. COMMENT AVEZ-VOUS APPRÉHENDÉ CETTE ARCHITECTURE TRÈS “SEVENTIES” ? Michel Reybier, propriétaire du lieu, était tenté de tout raser. Je trouvais au contraire qu’il y avait un vrai parti pris à tirer de cette « nostalgie 70 ». Pour le convaincre, je l’ai emmené d’un coup d’hélicoptère à la Fondation Maeght, à Vence, découvrir les toitures courbes de cet édifice mythique. Je l’ai persuadé de conserver l’identité du lieu. En redéfinissant les volumes, j’ai multiplié les ouvertures vers l’extérieur. Je suis un inconditionnel de la lumière. QUELLE EST VOTRE VISION DU LUXE ET DU BIEN-ÊTRE ? La végétation, la vue, l’espace appréhendé avec sobriété, avec un minimum de matières. À La Réserve, la palette est un camaïeu de couleurs terre et sable, comme un sirocco, chaud et puissant... Moi, l’homme du Nord, je me sens bien dans le Sud, peut-être parce que l’horizon est particulièrement haut dans le paysage. PROPOS RECUEILLIS PAR FÉLICIA DU ROURET En haut, le jeu d’ombre et de lumière des pergolas qui soulignent les volumes. Indoor : les chambres et les suites, toutes différentes, s’étendent de 50 à 100 mètres carrés ; pour le mobilier, style vintage et éditions originales des années 50, 60 et 70. Outdoor : des chaises longues claires pour mieux réfléchir le soleil. 70 PHOTOS MANUEL ZUBLENA ET JACQUES DENARNAUD JEAN-MICHEL WILMOTTE, ARCHITECTE “JE SUIS UN INCONDITIONNEL DE LA LUMIÈRE” Élément terre : dès l’entrée, le ton est donné avec une palette de sable, de beige et de Sienne qui évoque le souffle du sirocco.