FEVRIER 2007 Numéro 3 Editorial Rubrique
Transcription
FEVRIER 2007 Numéro 3 Editorial Rubrique
FEVRIER 2007 Numéro 3 « Ecrire, c’est le moyen de parler sans être interrompu ». Jules Renard Editorial 2006, le bilan Rubrique Internationale Les pirates sont de retour Rubrique Europe Le troisième homme dans la campagne présidentielle française Rubrique Belgique Internationalisation des entreprises belges Un OVNI à Reyers, retour sur un (petit) séisme Carte Blanche La « politique étrangère » dans les études internationales. Responsabiliser la discipline face à la complexité Dossier «Préserver les générations futures du fléau de la guerre» : le défi de l’Organisation des Nations Unies depuis plusieurs décennies Editorial – 2006, le bilan « Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera ; et il n’y a rien de nouveau sous le soleil » 1. Année du cochon pour les Chinois, que peut-il encore nous arriver en 2007 ? L’an 2006 a eu son lot de bonnes et de mauvaises surprises : synthèse de l’actualité nationale, européenne et internationale. En Belgique, 2006 n’a pas commencé sous les meilleurs auspices : la première affaire marquante fut le meurtre de Joe par deux Polonais et cela pour un malheureux lecteur MP3 – à même période, même affaire meurtrière, Bart est assassiné un an après Joe. Suit le feu mis aux poudres par Olivier Chastel sur la mauvaise gestion de la ville de Charleroi et toutes les révélations et découvertes qui s’ensuivront. Cascades de scandales au sein du parti socialiste, Elio Di Rupo tentant d’y mettre bon ordre en déclarant ouverte la chasse aux parvenus : Jean-Claude Van Cauwenberghe est poussé vers la sortie, Bernard Anselme est rattrapé par la justice et Jacques Van Gompel, qui avait pourtant l’entier soutien de son Président, est inculpé et arrêté. Entre les mailles de ces affaires se glissent les élections communales et provinciales dans lesquelles chacun espère retrouver davantage de sérénité et tourner la page sur les scandales politiques en tout genre de ce début d’année 2006. Rien de tout cela ! Que du contraire ! Place à présent au jeux des alliances entre partis et des chaises musicales : c’est le cas à Dour où une candidate socialiste fait un pied de nez à son parti pour se tourner vers le parti « Dour Renouveau » - avec une contrepartie financière (?). Transferts, transfuges, ce sera aussi le cas à Binche ou à Schaerbeek ; le citoyen ne sait définitivement plus à quel saint se vouer. Dernier fait marquant belge, la mort annoncée de Volkswagen Forest avec plus de 3200 emplois supprimés sans oublier les sous-traitants qui se comptent aussi en milliers d’emplois perdus. Cette dernière affaire soulève la question de la marge de manœuvre de moins en moins importante du politique face à la mondialisation. La suite de l’actualité en Belgique vous la connaissez, la Flandre a pris son indépendance. Canular, désinformation, manipulation, la RTBF victime de son opportunisme ? En tout cas, 89 pourcents des téléspectateurs sont tombés dans le piège le temps d’un instant – je n’échappe pas à la règle. Etait-ce trop crédible pour être vrai ? A part cela, Jean-François Revel et Oriana Fallaci nous ont quittés, il nous reste encore André Glucksmann, Alain Minc et Alexandre Adler. En Europe, l’Union s’agrandit : près de 30 millions de nouveaux résidents avec l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie. Quand au Monténégro, il a proclamé, très discrètement, son indépendance le 6 juin dernier. Mais le pays qui a fait la une de l’actualité en cette année 2006 est sans doute la France : les manifestations anti-CPE (Contrat Premier Embauche), on se serait presque cru en Mai 68 sans Daniel Cohn-Bendit. Sinon, Nicolas Sarkozy se prépare à la Présidence de la France car sa principale rivale n’en finit plus d’accumuler les bourdes et les « casseroles » : la vidéo parue sur le net lorsqu’elle critique les enseignants, une photo avec un membre du Hezbollah au Liban, un voyage en 1 La Bible, extrait de l’Ecclésiaste. La Revue FucaMonde Février 2007 2 Chine « raté », un manque de communication avec le Premier Secrétaire du Parti Socialiste – François Hollande, son compagnon – sur la question de l’impôt sur la fortune et, enfin, une boutade douteuse sur l’indépendance de la Corse. Bref, Nicolas Sarkozy fait, petit à petit, son nid à l’Elysée ; à quand son faux pas ? A part cela, la France n’est pas championne du monde et Zidane a quitté son statut de Star pour redevenir simplement humain. Sur la scène internationale, 2006 a été marqué par les questions de sécurité internationale relatives au nucléaire militaire de l’Iran et de la Corée du Nord. Force est de constater que l’ONU n’a plus la persuasion d’antan même si, concernant le nucléaire iranien, un élément de réponse peut être trouvé davantage dans l’attitude des Etats-Unis par rapport à Israël et à son potentiel nucléaire. Le déclencheur est sûrement les leçons tirées de la deuxième guerre du Golfe (1991) : « ce qui a été retenu est que seule la maîtrise d’une puissante arme de dissuasion met à l’abri d’un écrasement par la superpuissance »2. En ce début d’année 2007, Georges W. Bush a présenté son « nouveau » plan pour l’Irak en faisant très peu de cas des recommandations de Baker et Hamilton sur la situation préoccupante en Irak. Finalement, Saddam Hussein vient d’être pendu, le monde en est-il pour autant plus sûr ? L’Europe s’indigne, parlant de vengeance et d’irrégularité dans le procès du dictateur. Il est dommage de constater que cette dernière ne s’indigne pas tant lorsqu’elle signe un contrat lucratif avec la République de Chine qui comptabilise un nombre d’exécutions judiciaires – autrement dit, la peine de mort – supérieur à celui de tous les autres pays du monde réunis. A par cela, Anna Politovskaïa et Alexander Litvinenko ont été assassinés et Augusto Pinochet est décédé sans avoir pu être jugé. Finalement, l’année 2007 ne sera pas si différente que les années antérieures il y aura toujours autant de victimes de la faim dans le monde, toujours un seuil de pauvreté trop élevé en Belgique (14%), toujours autant de victimes en Irak et sûrement toujours aussi peu de considération par les grandes puissances des changements climatiques que notre planète subit. A part cela, Yves Leterme pourrait devenir le Premier Ministre de notre pays et Nicolas Sarkozy, le Président de la République française. Quand à la Belgique, elle peut d’ores et déjà se réjouir pour 2007 : elle vient d’être nommée comme membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU pour deux ans ; en espérant qu’elle ne prendra pas le pli des « braves gens » dont parle Alexandre Adler qui « clament la paix, la paix à tout prix en se joignant aux lâches, aux amis des brutes et aux antisémites ordinaires », ces mêmes braves gens « qui peuvent, s’ils n’y prennent garde, assurer le triomphe des forces du mal et de la régression ». Grégory Piet 2e licence Sciences Politiques 2 Laïdi Z. (1993), L’ordre mondial relâché, Presses de la Fondation nationale des Sciences Politiques, p.119. La Revue FucaMonde Février 2007 3 Rubrique Internationale navires dues à des pirates, on peut Les pirates sont de retour raisonnablement penser que les pertes On croyait qu'ils appartenaient au financières (navires, cargaisons, passé, mais les pirates des mers ont assurances) atteignent plusieurs milliards effectué un retour remarqué depuis une d'euros chaque année. Les endroits les plus dangereux dizaine d'années. Les "Jack Sparrow" d'aujourd'hui pour la navigation se situent aux abords de ne se cantonnent plus à la Mer des l'Indonésie (détroit de Malacca) ou des Caraïbes et ne recherchent ni coffre côtes somaliennes (détroits de Bab-el- maudit, ni trésor enfoui sur une île perdue Mandeb) mais de nombreuses attaques ont (sauf au cinéma). Les pirates du 21e siècle également lieu dans le Golfe de Guinée, à appartiennent au crime organisé, sévissent proximité du Nigéria, du Cameroun et plus sur tous les océans du globe et leurs cibles généralement tout le long de la côte nord- sont ouest africaine, ainsi qu'à proximité du principalement les navires de continent sud-américain et du Canal de commerce. Quatre-vingt pourcents du Panama. commerce mondial empruntent les voies La technique utilisée par ces maritimes. Plus de quarante mille navires nouveaux écumeurs des mers est simple. et plus d'un million deux cent mille marins Des commandos bien armés, utilisant des sont petites concernés par le transport de embarcations très rapides marchandises. En 2005, ce sont près de approchent d'un navire et ouvrent le feu deux cents actes de piraterie dont cent afin de l'obliger à ralentir et de pouvoir trente en Asie et soixante autour du monter à bord. Quand le cargo n'est pas continent africain qui ont été déclarées aux détourné vers le refuge des pirates, les compagnies d'assurances1 et encore ne marchandises s'agit-il sans doute que de la partie d'autres émergée revendues de l'iceberg, l'augmentation sont bateaux sur transbordées pour des sur ensuite marchés être locaux, exponentielle des primes d'assurances générant ainsi des rentrées financières incitant les armateurs à garder certains extrêmement incidents secrets. l'équipage, Bien qu'il soit très difficile d'estimer le nombre exact d'attaques de importantes. il est le plus Quant à souvent abandonné sur une île en cours de route quand il n'est pas immédiatement "éliminé". 1 Source : "Criminalité : État de la piraterie maritime dans le monde", site consulté le 26 novembre 2006, http://risquespays.blogs.com/risques_pays_/2005/1 2/risque_scuritai_2.html Si la piraterie en soi est un problème en raison des coûts financiers et humains qu'elle implique, les liens La Revue FucaMonde Février 2007 4 potentiels entre piraterie et terrorisme ne portée sur l'usine de traitement de déchets cessent d'inquiéter les sphères politiques. radioactifs de La Hague ? Enfin, le risque existe qu'un cargo Les revenus de la piraterie peuvent parfaitement financer des actions aboutisse dans un port avec, à son bord, terroristes, pensons par exemple aux un conteneur transformé en arme "Black Sea Tigers" Tamils du Sri Lanka, nucléaire, chimique ou bactériologique. mais un scénario bien plus catastrophique Actuellement, la seule parade dont est envisageable : la possibilité qu'un disposent les armateurs pour défendre groupe armé ne s'empare d'un pétrolier ou leurs navires des attaques de pirates réside d'un méthanier pour le saborder au milieu en des mesures défensives passives telles d'un détroit afin de paralyser l'économie que l'installation d'une clôture électrifiée ou le faire exploser à l'entrée d'un grand sur le pourtour du navire ou l'utilisation port commercial ou industriel est prise d'un système émettant des sons (d'une très au sérieux. intensité Imaginez un instant les dégâts supérieure à 150 décibels) destinés à faire fuir les assaillants. Mais la matériels, environnementaux et humains tentation que causerait l'explosion d'un supertanker compagnies pétrolières qui disposent de dans le port de Rotterdam ou dans celui gardes armés sur leurs plates-formes et d'Anvers ! d'engager des sociétés militaires privées L'autre scénario possible serait est grande d'imiter les pour protéger les navires. l'arraisonnement d'un cargo par un groupe Et dans ce cas, où s'arrêtera l'escalade ? armé et son utilisation, depuis les eaux L'utilisation internationales, comme plate-forme lance- toujours une réponse violente. de la violence engendre missiles contre des infrastructures côtières ou des installations pétrolières off-shore. J-Didier ROSI 2e Licence Sciences Politiques HD Que donnerait l'envoi d'un missile à courte La Revue FucaMonde Février 2007 5 Rubrique Europe évènements de 2002, elle ne peut pas l’être Le troisième homme dans la ici. présidentielle française Depuis quelques semaines dans le La France est aux prises à de fortes paysage politique et médiatique français, turbulences économiques et sociales qui le débat sur le troisième homme tente de ont tôt fait d’interpeller les analystes s’installer singulièrement. Si il est vrai que politiques généralement campagnes présidentielle. C’est véritablement à partir présidentielles françaises mettent dans du choc d’avril 2002 (premier tour) que les l’arène deux principaux candidats, eux- décideurs politiques se sont vus confrontés mêmes issus soit de la droite, soit de la à la crise latente du pays dans son gauche, un phénomène assez obscur, lié mouvement peut-être à la frénésie des sondages, population, phénomène inquiétant faisant propulse sur le devant de la scène un le jeu des populistes de tout bord. On voit troisième candidat qui risque de jouer les déjà Philippe de Villiers, avec son Parti, le de troisième MPF, accomplir une percée significative homme a été popularisé en 2002 lorsque dans le débat français en égard à sa Jean-Pierre Chevènement (gauche), dopé médiatisation progressive. Jean Marie le par les sondages, s’est vu affublé de ce Pen, lui, compte bien, dans un élan ultime, qualificatif face à Lionel Jospin et Jacques capitaliser sur le bilan peu reluisant du Chirac. Nous connaissons très bien le quinquennat de Jacques Chirac et de résultat du « tsunami » politique de 2002, l’alternance droite-gauche de ces trente saurons-nous néanmoins tirez les leçons dernières années pour parvenir au second pour tour. Le président du Front National trouble-fêtes. la les Le terme campagne présidentielle de sur les de annonce même réel était Jean-Marie le Pen ? d’une plus grande l’avis des sondeurs et rapport aux de paupérisation 2007 lorsque l’on sait que le trouble-fête Selon enjeux de la la régulièrement un choc « magnitude » par dernières analystes politiques, il apparaît dès à présidentielles. présent que Francois Bayrou, président de espère l’UDF, serait bel et bien le troisième différence de son adversaire d’extrême homme capable de s’immiscer dans le duel droite, il accable moins Ségolène Royal opposant la droite et la gauche. Grâce en (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) par sa effet à des intentions de vote où le position stratégiquement centriste devant candidat devancer réconcilier la gauche et la droite avec les sensiblement Jean-Marie le Pen dans le Français. On comprend dès lors qu’il est marathon à la présidentielle. L’équation dans aurait été simple en faisant fi des candidats, soit pour la majorité de la classe Bayrou pourrait aussi l’intérêt François élections Bayrou enfin capitaliser, des deux mais à la principaux politique, de voir François Bayrou dans la La Revue FucaMonde Février 2007 6 position du troisième homme et ne pas moins de piquant dans les dernières menacer l’establishment, à la différence de semaines des élections. Par contre, si le Jean-Marie le Pen. Pen se trouve réellement dans cette Dans cette logique, le président du position et si en plus il parvient au second FN accuse les médias de lui mettre des tour, la tension se fera plus palpable mais bâtons voulant le débat risquera d’être occulté à la « l’opération Chevènement » manière de « l’opération Chirac » contre de 2002. Pourtant, bien que le leader de le Pen en avril 2002. Dans un cas comme l’UDF soit couramment considéré comme dans l’autre, ce sera le PS ou l’UMP qui un gagnera les élections. Inéluctable ! dans provoquer homme les roues creux en sans charisme particulier, il est admis que sa sincérité envers les Français fait mouche. Mais si le candidat est effectivement le troisième Christian Moskwin Licencié en sciences politiques 2006 FUCaM Etudiant UCL - Master Gestion homme, le débat français risque d’avoir La Revue FucaMonde Février 2007 7 Rubrique Belgique L’internationalisation des entreprises belges Nous assistons actuellement au commencement d’une ère nouvelle qui voit se développer de façon significative un mouvement d’extension des marchés et des échanges, que ceux-ci soient culturels, économiques, politiques, ou autres. Ce phénomène s’apparente aux concepts de mondialisation, internationalisation ou encore globalisation que nous connaissons maintenant depuis quelques temps. Toutefois, nombre d’entre nous ne connaissent pas encore les conséquences réelles à long terme que cela peut entraîner pour la société et l’économie en particulier. Puisque nous abordons l’économie, intéressons-nous maintenant à sa pièce maîtresse qu’est l’entreprise, un système dynamique et ouvert sur l’environnement. Nous savons que pour être leader et le rester, une entreprise doit être proactive vis-à-vis de son environnement et non réactive. Elle doit en permanence faire son propre diagnostic ainsi que celui de son environnement dans le but de connaître ses forces et faiblesses ainsi que d’anticiper et de déceler les menaces et opportunités qui se présentent à elle, tout ceci afin d’agir en conséquence et d’adopter une stratégie appropriée. Les grands visionnaires qui ont connu un succès énorme et durable connaissent l’importance de la capacité d’anticipation, d’adaptation et d’innovation pour une entreprise. Ce sont ces éléments qui lui permettent de créer des avantages stratégiques et concurrentiels défendables inimitables et dont la valeur est reconnue par le marché auquel l’entreprise s’adresse. La stratégie d’entreprise est fortement tributaire de l’environnement dans lequel se situe l’entreprise et trouve ici tout son sens dans un contexte où le monde évolue à un rythme effréné et de manière globale. Pour faire face à une complexité du monde grandissante et survivre dans des marchés où la concurrence s’accentue en raison de l’apparition de nouvelles puissances économiques de l’Est, un concept hybride apparaît à l’entreprise, celui de la « coopétition ». Ce concept reliant les termes « coopération » et « compétition » traduit de façon adéquate le fait que l’entreprise, pour perdurer dans un environnement toujours plus hostile, ne peut pas jouer en solitaire. Elle doit créer des alliances pour renforcer sa position stratégique au sein de marchés et optimiser son potentiel de rentabilité tout en prenant en considération la concurrence extrême existante à l’heure actuelle. Mais qu’en est-il de la Belgique ? Quelle est la place de nos entreprises dans ce monde en évolution ? Contrairement à ce que certains pourraient penser, force est de constater que notre pays recèle de nombreux talents et que nos entreprises disposent d’un potentiel de croissance et de compétitivité largement sous-estimés. Est-ce à dire que les entreprises belges sont prêtes à jouer sur la scène internationale ? Certainement s’il n’y avait toutefois pas cet esprit d’entreprise et cette volonté de s’expatrier, deux éléments essentiels qui nous font tant défaut aujourd’hui. Aussi étrange que cela puisse paraître, cette situation est due au fait que le Belge vit bien et ne ressent dès lors pas l’envie ni le besoin de prendre des risques, quels qu’ils soient. Les Belges seraient-ils trop rationnels ? Pour terminer, nous pensons que nous devons croire en la nouvelle La Revue FucaMonde Février 2007 8 génération et faire confiance aux jeunes qui sont l’avenir de notre société et de notre économie. Cette foi et cette confiance, appuyées par des moyens suffisants, leur permettront de mettre en Un OVNI à Reyers, retour sur un (petit) séisme Le 31 janvier un colloque a été organisé à l’UCL sur le faux JT de la RTBF. L’occasion de revenir sur l’accueil que nous faisons à l’information, dans nos salons, voitures, cuisines, trains, etc. L’info est partout, et, discours facile nous noie littéralement. Des effets voulus aux impacts obtenus, de la déontologie à l’éducation aux média, quelques pistes pour sortir la tête de l’océan informationnel, autant de balises et bouées en somme, tel était l’objectif du séminaire… Il était une fois un 13 décembre… Bien que ce n’était pas un vendredi, certains ont eu des sueurs froides, d’aucuns souhaitant se rendre sous l’Atomium « atomiser les barbares »… Mais quittons le conte, abandonnons la fiction et tentons de revenir objectivement sur ce 13 décembre… Souvenez-vous, ce soir-là, la Terre a tremblé… Entendonsnous bien, c’est d’un séisme audiovisuel qu’il s’agit. Tout le monde ou presque se souvient de la soirée où la chaîne publique a annoncé la mort de la Belgique sous les yeux médusés de plus de 530.000 téléspectateurs et les oreilles incrédules de bien plus de Belges. C’est sur ce raz-demarée qu’est revenue, à juste titre, la journée d’étude du 31 janvier, organisée par l’Observatoire du Récit Médiatique de l’UCL, en collaboration avec l’IAD, l’IHECS et les FUCaM. Visant à éclairer pratique leurs connaissances, d’affirmer leurs convictions et de réaliser leurs rêves. Martin Delépine et Sylvain Dubuis 2e licence Sciences de Gestion d’une lumière scientifique l’émission de la RTBF afin de mettre en lumière ses enjeux, ses impacts et les leçons à en tirer. La matinée, consacrée au décryptage scientifique du programme (dont le titre exact est Tout ça ne nous rendra pas la Belgique), était animée par des professeurs et chercheurs auprès de l’ORM. Ainsi Frédéric Antoine et Sarah Sepulchre ont analysé l’œuvre de façon systémique, Philippe Marion et Gérard Derèze se sont attardés sur le mélange des genres opéré par l’émission et la confusion qui en a résulté tandis que Benoît Grévisse et Thierry de Smedt se sont respectivement attachés à souligner les enjeux déontologiques et la nécessité d’une éducation aux média pour le spectateur. L’après-midi fut quant à elle consacrée au débat avec l’auditoire en petits ateliers ou lors d’une table ronde récapitulative. Celleci, sous la direction de Marc Lits, a vu les premiers orateurs être rejoints par de nombreux intervenants, tant du monde des média que du monde académique (M. Konen, rédacteur en chef de la Libre Belgique et ses homologues du Soir, de Sud Presse et de Vers l’Avenir, M. Rosenblatt (RTL-TVI), MM. Vaessen, Thiran et Delrock de la RTBF ainsi que les professeurs Sinardet (Université d’Anvers) et Vercauteren (FUCaM), politologues. Le cabinet de la ministre Laanan (PS) était également présent. Un Canada Dry ? Tout comme la célèbre boisson qui a le goût de l’alcool, la couleur de l’alcool mais n’est pas de l’alcool, le « faux JT » de Reyers avait le goût du JT, la couleur du La Revue FucaMonde Février 2007 9 JT mais…n’était pas un JT ! C’est précisément cela qui a été reproché à la chaîne, faire de la fiction et la faire passer pour réalité. Pointé du doigt, le manque de balises permettant au spectateur de réaliser le caractère fictionnel de l’émission. Le mélange des genres, la stature idéalisée du « présentateur » et la confiance afférente, le pouvoir de l’image et de surcroît le fait que l’information délivrée était « vraisemblable » ont entraîné la confusion du téléspectateur. Celui-ci d’une part peu enclin à remettre en question le journal télévisé et d’autre part, sensible affectivement au sujet. D’un autre côté, en leur qualité d’observateurs, les membres de l’ORM font remarquer de nombreux non-sens et incohérences dans le programme. À titres d’exemples : des plans soi-disant en direct, l’un tourné de jour et l’autre de nuit, tantôt l’été, tantôt l’hiver ou encore le fait que le Roi ait été présenté comme conduisant sa propre voiture…pas très protocolaire de la part du chef de l’État ! Néanmoins, force est de constater que, sous le choc de l’information, le téléspectateur, qu’il soit averti ou non, n’était pas en condition optimale pour focaliser son attention sur ces invraisemblables détails. Au fil du programme, toutefois, la farce s’évente, la dixième boule de l’Atomium prétendument enterrée sous l’édifice, les parachutistes détruisant la tour Reyers ou simplement l’apparition du bandeau « ceci est une fiction » dévoilant définitivement la supercherie. Battre le fer tant qu’il est chaud… Il ressort de cette journée, plusieurs choses. Tout d’abord, la nécessité d’éduquer aux média afin de permettre au récepteur d’exercer (au mieux) son esprit critique. Dénoncer cela était, avec le fait de susciter le débat autour de la question du séparatisme, l’objectif initial de la chaîne publique. Objectif manqué puisque le débat, s’il a bien eu lieu, s’est axé sur les questions déontologiques et que le volet « éducation aux média » est tombé à l’eau. C’est quelque chose que déplorent de nombreux professionnels, qui à l’image de M. Konen, regrettent que la RTBF n’ait pas « enfoncé le clou ». Toutefois, en partie poussé par le cabinet de la ministre de l’audiovisuel, Fadila Laanan, Yves Thiran, directeur de l’information et de l’éthique du Boulevard Reyers, assure que l’émission sera suivie de programmes allant dans ce sens. Et d’ajouter, un peu maladroitement – ce qui suscitât bien des éclats de rire – « faites-moi confiance... ». Le fait que le débat ait glissé vers la question de la déontologie aura débouché sur de belles promesses pouvant devenir de bonnes initiatives telles la création d’un conseil de déontologie à la demande de l’Association des Journalistes Professionnels, dont le pendant flamand, le RVJ, existe déjà. Tel l’Ordre des Médecins, il serait le garant de la déontologie et du « bon exercice » du quatrième pouvoir. Les volontés sont là, restent à fixer les compétences et la question du financement… À l’issue de ce colloque, des bouées, nous n’en avons pas reçu beaucoup. A contrario, de l’analyse, c’est à foison qu’il nous en a été donné. Reste qu’il me brûle de vous soumettre l’une ou l’autre question, restée sans réponse au terme de cette journée. Ainsi, le recours à cet électrochoc, génial pour certains, scandaleux pour d’autres, ne traduit-il pas un malaise face au peu d’intérêt que suscitent certains sujets au demeurant importants de notre paysage politique ? Et, comme l’a souligné le professeur Derèze, s’en souviendra-t-on dans cinq ans, hors des cercles académiques ? Thomas Feron 2e licence Sciences Politiques La Revue FucaMonde Février 2007 10 Carte blanche – Fabian Giordano La « politique étrangère » dans les études internationales. Responsabiliser la discipline face à la complexité Face à la complexité des relations internationales, les internationalistes en « herbe » sont souvent confrontés à la nécessité d’opérer au choix pragmatique d’une méthodologie en matière d’étude de sécurité. Chargé de recherche à l’Institut Royal Supérieur de Défense sis Ecole Royal Militaire et Assistant en Relations Internationales au Département Sciences Politiques, je fais alors naturellement partie des personnes ressources auxquelles s’adressent les étudiants. De nos longues conversations, je ne retiens que du plaisir. Mais aussi ce conseil sur lequel je reviens méthodiquement : centrer ses forces sur la spéculation de la « politique étrangère ». Plus qu’un conseil pragmatique, c’est là la suite logique d’une démarche méthodologique propre à mon expérience d’analyste de défense. Envisagée comme un « processus de médiation » visant à articuler les sociétés nationales à la société internationale, la politique étrangère se définit alors, de manière extensive, comme la « somme des relations extérieures officielles conduites par un acteur indépendant (généralement un État) dans les relations internationales »1. Ce que l’on appelle en anglais « Foreign Policy Analysis » se situe donc à un niveau intermédiaire entre d’une part, le phénomène complexe des relations internationales et, d’autre part, l’individu. Tributaire des deux grands paradigmes 1 Christopher Hill, The Changing Politics of Foreign Policy Basingstoke, Palgrave/MacMillan, 2003, p. 3. « sources » que sont le Réalisme et le Libéralisme, les étudiants et les scientifiques se cloisonnent en effet souvent à deux facettes alternatives d’un même savoir métathéorique. D’un côté, le « Réalisme » au sens large – tel qu’enseigné dans les amphithéâtres – relève, de par son caractère normatif, du schéma Etat/anarchie/survie/puissance, en ce qu'il ne comporte pas de structures autres que celles dérivants du postulat « homo homini lupus »2. Ce paradigme souffre, dès lors, d’un manque évident de scientificité. De l’autre, le libéralisme et son schéma Etat/anarchie/coopération/institutionnalisme, en raison de la philosophie héritée de l’idéalisme wilsonien auquel il s’est toujours amené à faire référence, peut également sembler orphelin d’une base épistémologique solide et unanimement reconnue. Si la théorie pure présente un grand intérêt pour introduire et expliquer les phénomènes fondamentaux, ses hypothèses particulièrement restrictives la rendent en effet peu adaptée à la spéculation de la réalité internationale. La « politique étrangère » permet donc « d’individualiser » l’Etat et de revivifier une catégorie de l’étude des relations internationales négligée tant par les néoréalistes (a) que par les néolibéraux (b) ; qui s’intéressent respectivement (a) trop à la structure du système international en termes de distribution de la puissance et pas assez à la structure interne des États et (b) se centrent trop sur 2 « Homo homini lupus » est une expression latine signifiant « l'homme est un loup pour l'homme ». Elle souligne le caractère anarchique de la nature humaine. Elle fut cultivée par Thomas Hobbes. La Revue FucaMonde Février 2007 11 les processus de coopération et les organisations internationales. Les approches traditionnelles mettent en effet l’accent sur l’éventail des stratégies qui s’offrent aux Etats et ne permettent pas d’expliquer pourquoi, à structures comparables, les réactions sont différentes d’une époque à une autre… Simplement parce que les Etats choisissent des stratégies différentes. Ce n’est pas in fine les Etats qui édictent le phénomène des relations internationales mais des hommes qui font la politique étrangère. A n’en pas douter, la prise en compte explicite d’une panoplie de choix stratégiques individuels constitue un pas supplémentaire vers un idéal de scientificité et une meilleure compréhension des déterminants des résultats observés. Un autre aspect intéressant de cette démarche consiste à sortir la « politique étrangère » d’une acception souvent restreinte au jeu diplomatique entre chancelleries. Protection des ressortissants à l’étranger, projection de l’identité nationale sur la scène internationale, préservation de l’intégrité du territoire, promotion des intérêts économiques nationaux, interventions humanitaires, négociation d’un ordre international stable, protection des biens communs, influence des firmes multinationales, des ONG, des partis politiques, (…) une conception extensive de la politique étrangère peut devenir une variable fondamentale de l’observation. En témoigne la politique étrangère en gestation de l’Union européenne. Elle est une « nécessité » pour cet acteur inédit qui cherche à se profiler sur la scène internationale. En forme de conclusion, faire face à la complexité et valoriser l’impact de la décision humaine dans les relations internationales se doit d’être responsabilisé. Comment expliquer quand tout devient complexe ? Il n’y a pas de méthode miracle. Plus qu’un titre magistral3, ce verdict d’Alexander Wendt, « The social construction of International Relations », corrobore mon enseignement : il condamne les internationalistes à remettre en cause la notion même de « relation internationale », que sous-tend, inévitablement, l’inégale profondeur d’investigation entre l’homme et l’univers. J’invite donc nos universitaires, face à ce vide idéel qui les sépare de la vérité, à méditer les débats épistémiques qui secouent la discipline et la place que peut occuper la « politique étrangère », vue comme un system-level, dans les études de sécurité. C’est là tout le sens de ma thèse. Fabian GIORDANO Assistant, Doctorant en Relations Internationales Académie Universitaire Louvain FUCaM - Département Sciences Politiques Ecole Royale Militaire – Institut Royal Supérieur de Défense [email protected] 3 Alexander Wendt, The Social Construction of International Relations. Cambridge University Press, 2000. La Revue FucaMonde Février 2007 12 Dossier – Laetitia Quenon « Préserver les générations objectif : la préservation des générations futures du fléau de la guerre » : le futures, sans réelle modification de l'ONU? défi de l’Organisation des Nations L’article 24 §1 de la Charte confie Unies depuis plusieurs décennies au Conseil de sécurité « la responsabilité principale » en matière de maintien de la L’organisation des Nations Unies, fondée à la suite de la deuxième guerre mondiale, a été créée par des états au moyen d’un traité (la Charte) en vue d’atteindre un objectif déterminé : la paix et la sécurité internationales. A cette fin, elle dispose d’organes permanents (notamment le Conseil de sécurité) dotés paix et de la sécurité internationales. La tâche de cet organe a, durant la période bipolaire, personnels. membres, Au à nombre sa de création, 51 états ils sont aujourd’hui 191. L’adoption de la Charte des Nations Unies, le 26 juin 1945, marque un tournant radical dans l’Histoire des Relations Internationales. Toute guerre ou générations futures du fléau de la guerre » est perçu comme le but essentiel. C’est, en effet, sur base de ce critère que l’organisation est jugée par les peuples au service desquels elle L’organisation de diplomatique qu’est se type l’ONU trouve. politicoa-t-elle intériorisé les changements extérieurs? La modification des conflits a-t-elle compliqué les missions onusiennes? En d'autres termes, est-il possible de continuer à remplir correctement son nombreuses La chute du monde bipolaire a laissé un paysage international modifié. Depuis lors, tant l’offre que la demande ont augmenté et changé. En premier lieu, force est de constater que l’organisation des Nations Unies a considérablement augmenté ses opérations de maintien de la paix à la suite de la chute de la bipolarisation. Entre 1948 et 1989, cinq opérations ont été totalisées ; depuis lors, plusieurs dizaines ont été réalisées ou sont toujours en cours. En second lieu, au cours de cette toute autre forme d’intervention militaire est, par principe, interdite. « Préserver les de difficultés, notamment par le jeu des vetos. de compétences et de pouvoirs spécifiques, ainsi que de moyens financiers et en connu dernière décennie, les menaces sur la paix et la sécurité internationales se sont transformées. Premièrement, des « zones grises sont apparues » (effacement des frontières civil/militaire, zones de nondroit, multiplication stratégiques des acteurs non-étatiques, etc.). Deuxièmement, les conflits interétatiques, comme le cas d’école de la Corée du Nord envahissant la Corée du Sud, sont dorénavant beaucoup moins fréquents. Depuis 1989, les enjeux ethnopolitiques occupent une place prépondérante et se matérialisent par des guerres de type intra étatique, caractérisées d’une part, par la La Revue FucaMonde Février 2007 13 déprofessionnalisation des intervenants : des notions de base sur lesquelles l’ONU ce ne sont, en effet, plus les militaires qui s’est se battent mais des guérillas puisqu’au multidimensionnelles regard des chiffres, les guerres des années fonctions très diversifiées, qui vont au-delà 90 montrent que 90% des victimes sont des aspects militaires. Citons par exemple, des civils. D’autre part, elles se produisent la réinsertion des combattants, le retour là où l’Etat est faible et se trouve en des réfugiés ou la fourniture d’une aide manque humanitaire. Dans certains pays, cela a de légitimité, tant verticale construite. Les ont missions donc des porté ses fruits, comme au Mozambique ou qu’horizontale. Ces évolutions ont eu une incidence en Sierra Léone. Dans d’autres, la situation sur le contenu des opérations des paix s’est révélée plus délicate comme en onusiennes. A ce jour, les missions sont Somalie, en Haïti mais également en plus République démocratique du Congo. exigeantes et dangereuses. Quelles sont les raisons qui ont Auparavant, les missions étaient de type composées engendré l’échec ? La première étape, à essentiellement de trois éléments à savoir : savoir le cessez-le-feu, était absente. Dans le consentement des parties, l’impartialité chacune des régions, le cessez-le-feu et le non-usage de la force. Ce dernier n’était pas en place sur le terrain. Signé point deux par les dirigeants, il n’était pas accepté par principes précédents. Puisque l’opération les milices responsables des violences n’est pas coercitive, qu’elle ne se fait étant donné la faiblesse de l’Etat. Ces qu’avec le consentement des parties et échecs ont fortement affecté l’Organisation qu’elle n’est pas destinée à départager les des Nations Unies ainsi que son image adversaires sur le terrain, il est logique que auprès du public. C’est, en effet, un les casques bleus ne soient dotés d’armes capharnaüm gigantesque qui règne sur le que pour des situations de légitime terrain. Dès lors, l’organisation est entrée défense. dans une période d’examen des opérations « traditionnel » est la et conséquence des Après la guerre froide, l’offre a de maintien de la paix. Plusieurs groupes évolué. Nous sommes passés du maintien d’experts indépendants ont été appelés de la paix dit « traditionnel » au maintien afin d’étudier cette problématique. Deux de la paix « multidimensionnel ». Ce type éléments majeurs en sont ressortis. D’une de mission implique, simultanément, des part, la sécurité purement militaire tend à composantes de devenir obsolète : il est temps d’aborder de une rétablissement, de maintien, d’imposition et notion nouvelle « la sécurité consolidation de la paix. Ces missions ont humaine ». D’autre part, il était nécessaire souvent d’investir dans les « missions intégrées ». été effectuées sans le consentement des parties. Il y a par Le concept de « sécurité humaine » conséquent, un « droit d’ingérence » qui a été utilisé pour la première fois s’instaure peu à peu. Cette interférence officiellement en 1994 par le PNUD, puis, dans les affaires étatiques va à l’encontre sera repris par Koffi Annan en 1999 lors La Revue FucaMonde Février 2007 14 d’une interview pour le journal « Le cohérence sur le terrain. Caractérisées par Monde » : le regroupement de l’ensemble des acteurs « L’être humain est au centre de (onusiens et non-onusiens), ces missions tout. allient Le concept même de suivi politique, actions souveraineté nationale a été conçu humanitaires, pour protéger l’individu qui est la l’homme et questions sexo-spécifiques. raison d’être de l’Etat et non Enfin, elles conviennent particulièrement l’inverse. Il n’est plus acceptable de aux missions multifonctionnelles. voir des gouvernements flouer les droits de leurs citoyens sous respect des droits de Pour conclure, certains considèrent la période 1988-1994 comme un interlude prétexte de souveraineté. » dont quelques rares échecs (Somalie, La sécurité humaine est une notion encore Rwanda et Bosnie) auraient donné une fort méconnue, or elle s’adapte plus image aisément Cette onusiennes. À l'opposé, d’autres estiment conception abandonne l’approche de la que l'ampleur des échecs de l'ONU est sécurité militaire (approche réaliste) pour considérable. lui substituer celle du développement l’utilisation trop intensive et les erreurs de durable et de l’intervention humanitaire la Yougoslavie ainsi que de la Somalie ont (approche libérale). Ce concept inclut la été fatales. Quoiqu’il en soit, l’organisation sécurité politique, des Nations Unies est à l’heure de la de remise en question et de la réforme. Le au économique, contexte actuel. personnelle, alimentaire, l’environnement et des soins de santé. Les missions intégrées, quant à elles, permettraient une plus négative des Selon interventions ces derniers, nouveau secrétaire général, Ban Ki Moon, relèvera-t-il le défi ? grande Laetitia Quenon 2e licence Sciences Politiques La Revue FucaMonde Février 2007 15 L’Equipe de rédaction Rédacteur en Chef Grégory Piet Responsable de la Rubrique Internationale Grégory Piet [email protected] Responsable de la Rubrique Europe Thomas Feron [email protected] Responsable de la Rubrique Belgique Julien Craeye [email protected] Responsable de la Carte Blanche Michaël Flasse Responsable du Dossier Laetitia Quenon Editeur responsable : Grégory Piet, FUCaM, Chaussée de Binche 151, 7000 Mons. Tel : 0477/263350. E-mail : [email protected] Nombre de tirage : 700 exemplaires. Rédaction arrêtée le 7 février 2007. La Revue FucaMonde Février 2007 16