Prise en charge de la malnutrition aiguë au Niger

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Prise en charge de la malnutrition aiguë au Niger
Prise en charge de la malnutrition aiguë au
Niger : Un programme national (français)
Par le Dr Guero H Doudou Maimouna, le Dr Yami Chegou et le Prof Ategbo Eric-Alain
Dr Guero H Doudou Maïmouna est pédiatre et titulaire d’un doctorat en santé publique. Ayant à son actif plus de
15 ans d’expérience en matière de gestion de programmes de santé et de nutrition au Niger, elle occupe
actuellement le poste de Directrice nationale de la nutrition au Ministère de la Santé Publique au Niger. En outre,
elle est enseignant chercheur vacataire au Département de la Santé publique de la Faculté de Médecine de
l’Université Abdou Moumouni.
Le Dr Yami Chegou est le représentant du directeur général de la Santé Publique au Ministère de la Santé
Publique, Niamey, Niger.
Le professeur Ategbo Eric-Alain est l’administrateur Nutrition à l’UNICEF, Niamey, Niger.
Les auteurs tiennent à remercier le personnel du Ministère de la Santé Publique, les agences de l’ONU et les
partenaires opérationnels non-gouvernementaux nationaux et internationaux au Niger pour leurs contributions.
Contexte
Situation en matière de nutrition et de santé au niveau national
Le Niger est un pays enclavé du Sahel, avec une population de plus de 15 millions de personnes, dont environ
50% sont des enfants de moins de 15 ans. Le Niger se classe au 173e rang sur 177 selon l’Indice de
développement humain du PNUD 20101. Les indicateurs de l’Objectif du millénaire pour le développement
(OMD), tels que la mortalité infanto-juvénile et le taux de mortalité maternelle, sont parmi les plus alarmants au
monde. Le taux de mortalité maternelle a stagné au cours des dix dernières années et en 2010, il était encore de

554 sur 100,000 naissances vivantes. En outre, un enfant sur cinq meurt encore avant l’âge de cinq ans au Niger.
Le paludisme, les infections respiratoires et la diarrhée sont les principales causes directes de mortalité des
enfants de moins de cinq ans. La malnutrition aiguë est directement ou indirectement responsable de 50 à 60%
des décès d’enfants âgés de moins de cinq ans.
Pendant des années, le Niger a été confronté à une insécurité alimentaire chronique et à des niveaux élevés de
malnutrition chez les mères et les enfants, commune à la région du Sahel. Des études nationales sur la nutrition
réalisées au cours des cinq dernières années mènent toutes à la conclusion suivante, à savoir que l’état nutritionnel
des jeunes enfants au Niger reste très préoccupant. Même dans les années de bonnes récoltes, la malnutrition
chez les enfants reste élevée. Depuis 2005, la prévalence de la malnutrition aiguë chez les enfants au Niger a
toujours été au-dessus du niveau d’alerte de 10%, avec quelques régions dépassant le seuil du niveau d’urgence
(15%) (Voir Figure 1). La dernière étude nationale sur la nutrition (juin 2011) a révélé une moyenne nationale de
malnutrition aiguë globale (MAG) de 12.3 % avec une prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) de 1.9
%. La situation est plus préoccupante chez les enfants âgés de 6 à 23 mois. La prévalence de la MAG dans ce
groupe d’âge est de 20.2 % selon la dernière étude nutritionnelle nationale en date de juin 2011.
Acronyms:
ATPE
Aliments thérapeutiques prêts à l’emploi
CRENAM Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour la malnutrition modérée
CRENAS Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour la malnutrition sévère
Centre de récupération et d’éducation nutritionnelle intensif (soins prodigués aux patients hospitalisés
CRENI
pour les cas compliqués)
MAG
Malnutrition aiguë globale
MAM
Malnutrition aiguë modérée
MAS
Malnutrition aiguë sévère
MSP
Ministère de la Santé Publique
OMD
Objectif du millénaire pour le développement
ONG
Organisation non-gouvernementale
ONU
Organisation des Nations-Unies
PB
Périmètre brachial
PCIME Prise en charge intégrée des maladies de l’enfance
PCMA
Prise en charge communautaire de la malnutrition aigüe
PNUD
Programme des Nations-Unies pour le développement
REACH
SISAN
SUN
Partenariat Éliminer la faim et la malnutrition parmi les enfants
Symposium international sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle
Renforcement de la nutrition (Scaling Up Nutrition)
A child enrolled in the programme
eating RUTF
Une prévalence élevée de la malnutrition chronique représente également un problème majeur de santé publique
étant donné qu’un enfant sur deux âgé de 6 à 59 mois accuse un retard de croissance, et très peu de variations
sont observées au fil des ans (voir Figure 2).
Au Niger, seulement 46% de la population a accès à l’eau potable. Les régions de Zinder, Maradi, Tahoua et
Agadez en particulier ne jouissent que d’un accès limité à l’eau potable et d’une faible couverture en services
d’assainissement et font état de mauvaises pratiques d’hygiène, surtout parmi les pauvres. Dans un contexte
d’insécurité alimentaire et nutritionnelle élevée, l’absence de pratiques d’hygiène appropriées, d’eau potable et de
services d’assainissement adéquats augmentent l’incidence des maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée,
qui est une cause sous-jacente majeure de malnutrition. Le système de santé au Niger est bien structuré et très
décentralisé. Cependant, il est confronté à un problème de dotation en personnel.
Un pays exposé aux urgences
Le Niger est régulièrement confronté à des périodes d’insécurité alimentaire résultant de périodes de sécheresse
et/ou d’infestations acridiennes. En 2005, le pays a été confronté à une insécurité alimentaire majeure qui s’est
traduite par une crise nutritionnelle grave. Cela s’est produit à un moment où le système de santé du pays n’était
pas prêt à gérer des cas de malnutrition aiguë en grand nombre. En 2010, le Niger a été à nouveau confronté à
une insécurité alimentaire suite à une mauvaise saison des pluies en 2009, ce qui a également entraîné une crise
nutritionnelle majeure affectant les groupes vulnérables, notamment les jeunes enfants et les femmes enceintes et
allaitantes. En février 2010, le Cluster Nutrition avait estimé que 378,000 enfants âgés de 6 à 59 mois auraient à
souffrir de MAS cette année-là. En juin 2010, le Cluster Nutrition a réévalué ce chiffre à 384,000. On a estimé à
1.2 millions le nombre d’enfants supplémentaires de la même tranche d’âge censés souffrir de malnutrition aiguë
modérée (MAM).
En 2010, la pénurie de céréales était d’environ un demi-million de tonnes et le déficit de fourrage pour les
animaux avait culminé à 16 millions de tonnes métriques. En avril 2010, une enquête de sécurité alimentaire a
révélé que 7.1 millions de Nigériens, c’est-à-dire près de la moitié de la population, étaient dans une situation de
vulnérabilité alimentaire, dont 3.3 millions de personnes se trouvant dans une situation de vulnérabilité sévère2.
Pour la première fois, cette enquête a également été menée dans les zones urbaines et a montré que 26% des
populations urbaines ont également été touchées par une insécurité alimentaire sévère.
L’ampleur de la crise nutritionnelle a été révélée par l’Enquête nationale sur la nutrition de juin 2010 qui indiquait
que la prévalence de la MAG chez les enfants âgés de 6 à 59 mois atteignait 16.7 %, dépassant le seuil
d’urgence de 15%3. Ces chiffres incluaient 3.2 % d’enfants touchés par la MAS. La situation était désastreuse
pour les enfants âgés de 6 à 23 mois avec un enfant sur quatre touché par la MAG. La prévalence de la MAS au
sein de ce groupe d’âge atteignait 7%. Une autre enquête menée en octobre 2010 a confirmé la même situation.
Volonté politique
Le soutien politique en matière de nutrition s’est amélioré au fil du temps. La nutrition est passée du statut de sujet
politiquement sensible à celui de préoccupation nationale. L’engagement politique à traiter la nutrition comme une
priorité nationale a été exprimé publiquement à travers l’organisation du Symposium international sur la sécurité
alimentaire et nutritionnelle (SISAN) qui s’est tenu à Niamey du 28 au 31 mars 2011. Le but du symposium était
de s’attaquer aux causes structurelles de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle afin de réduire l’incidence de
toutes les formes de malnutrition chez les groupes vulnérables. L’événement a débouché sur le développement
d’un document stratégique sur 5 ans relatif à la nutrition et sur la signature d’un accord concernant une ligne
budgétaire dédiée à la nutrition au sein du budget de la santé. Le Niger a adhéré aux mouvements internationaux
SUN et REACH et les liens entre les autres programmes de santé publique (vaccination, prise en charge intégrée
des maladies de l’enfance (PCIME) et le VIH/SIDA) ont été renforcés.
Où se situe la nutrition au sein du gouvernement?
La nutrition, sujet transversal, est gérée par plusieurs secteurs dont l’agriculture, l’éducation et la santé.
L’intervention d’urgence en matière de nutrition relève de la direction du Bureau du Premier ministre. La
responsabilité de la gestion de la malnutrition aiguë relève du ministère de la Santé Publique (MSP). Au sein du
ministère de la Santé se trouve la Direction de la nutrition en charge de la conception des politiques, des plans et
des stratégies en matière de nutrition ; elle est également chargée de coordonner et de superviser la mise en
oeuvre des interventions nutritionnelles. On trouve dans chacune des 8 régions et dans chacun des 42 districts un
point focal pour la nutrition qui représente les antennes élargies de la Direction de la nutrition. Récemment, le
président nouvellement élu a lancé une initiative visant à renforcer la sécurité alimentaire dans le pays. Cette
initiative a été nommée 3N : Les Nigériens Nourrissent les Nigériens. Un haut-commissariat lié au Bureau du
Président assure la gestion de 3N et sera sans doute amené à mettre en place un comité multisectoriel chargé,
dans une certaine mesure, des questions liées à la nutrition.
Déploiement/Extension de la PCMA
L’objectif de la disposition PCMA (prise en charge communautaire de la malnutrition aigüe) au Niger est de
fournir des soins adéquats à tous les enfants touchés par la malnutrition aiguë et de contribuer ainsi à la réduction
de la morbidité et de la mortalité dues à la malnutrition aiguë chez les enfants au Niger.
L’extension à plus grande échelle de la PCMA au Niger a été progressive, mais ne s’est pas effectué selon un
plan particulier. La prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë (PCMA) a été partiellement introduite
pour la première fois dans le cadre de l’intervention d’urgence face à la crise nutritionnelle et alimentaire de 2005.
Les mesures prises ont été la mise en place d’un groupe de coordination central, une étude rapide de la situation
nutritionnelle et l’identification des zones vulnérables, le développement d’un protocole national pour la prise en
charge de la malnutrition aiguë et le soutien de la part des organisations humanitaires au moyen de fournitures, de
formations et d’activités de suivi et d’évaluation (S&E). Depuis lors, l’approche PCMA a été institutionnalisée et
rationalisée. Elle a tout d’abord été mise en oeuvre par certaines organisations non-gouvernementales (ONG),
tandis que les services gérés par le gouvernement opéraient encore conformément à l’approche traditionnelle
selon laquelle tous les cas étaient traités comme des patients hospitalisés. La PCMA a été adoptée
progressivement par d’autres partenaires et reflétée dans le protocole national pour la prise en charge de la
malnutrition aiguë. L’expansion de la PCMA à toutes les parties prenantes est entrée en vigueur par
l’intermédiaire de la directive d’intégration publiée en 2008. Il est ainsi devenu obligatoire pour tous les
partenaires impliqués dans la gestion de la MAS d’intégrer leurs activités au sein du système de santé actuel géré
par le gouvernement.
Au niveau opérationnel, la prise en charge de la malnutrition aiguë est entreprise au Niger par le personnel de
santé, avec une capacité d’appoint fournie par des ONG ou les Nations-Unies (ONU) pendant les périodes où
le nombre de cas est élevé. Les agents de santé communautaires ou les ONG procèdent au dépistage des cas au
niveau communautaire et les cas identifiés sont renvoyés à un centre de santé afin d’être traités conformément au
protocole national. Le dépistage des cas au niveau communautaire est effectué à l’aide du périmètre brachial
(PB) et le diagnostic est confirmé au centre de santé à l’aide du Z-score poids/taille. Pendant les périodes de
forte insécurité alimentaire, le PB est utilisé comme critère d’admission indépendant dans le cadre du traitement
de la MAS. Les prestataires de services sont formés fréquemment et supervisés en cours de travail afin d’assurer
la qualité du traitement, et ce avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, du PAM, de l’OMS et des ONG
internationales.
Les partenaires fournissent le matériel thérapeutique nécessaire (aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE),
laits thérapeutiques et médicaments essentiels) et d’autres fournitures, y compris des moustiquaires imprégnées
d’insecticide de longue durée, des couvertures et du savon. Plus précisément, l’UNICEF fournit toutes les
fournitures nécessaires au traitement de la MAS (ATPE, F-75, F-100, médicaments, moustiquaires, couvertures,
savon, etc.) et le PAM fournit environ 80% de la nourriture supplémentaire requise pour la prise en charge des
cas de MAM.
La figure 3 illustre l’organisation des soins. Depuis juillet 2011, pratiquement tous les centres de santé disposent
de la capacité nécessaire au traitement de la malnutrition aiguë (voir la couverture géographique).
La Direction de la nutrition et son personnel décentralisé au niveau des régions et des districts supervisent la prise
en charge de la malnutrition aiguë. Les ressources sont fournies par le gouvernement, l’UNICEF, le PAM et des
ONG internationales.
Il existe un système pour rapporter le nombre de nouveaux cas admis pour traitement sur une base hebdomadaire
de même qu’un système de surveillance hebdomadaire des indicateurs de performance. À l’origine, ces systèmes
ont été mis en place et gérés par l’UNICEF en tant que systèmes parallèles, mais sont désormais pleinement
intégrés au système national dont la gestion est progressivement transférée à la Direction de la nutrition.
Plusieurs questions liées à la durabilité, la qualité des services, l’exhaustivité et la rapidité d’obtention des
rapports demeurent des défis à aborder dans un avenir proche.
À ce jour, la prise en charge des cas de malnutrition aiguë au Niger est entièrement intégrée au système de santé
existant et le service est fourni par le personnel du gouvernement avec le soutien des ONG en cas de besoin
(capacité d’appoint).
Couverture géographique de la PCMA
Dans chaque hôpital de district, régional ou national, il existe une unité pour la gestion des patients hospitalisés
pour cause de MAS présentant des complications médicales. Un total de 50 unités de ce type sont disponibles à
travers le pays. Les enfants atteints sont traités comme des patients hospitalisés dans ces établissements connus
au Niger sous le nom de Centres de récupération et d’éducation nutritionnelle intensifs (CRENI). Sur les 850
centres de santé intégrés disponibles, 772 sont en mesure de traiter les cas de MAS sans conditions médicales.
Ce sont des centres où les enfants sont traités en soins ambulatoires (CRENAS). Enfin, les centres de santé
intégrés et certains postes de santé offrent un traitement de la MAM. On dénombre plus de 850 sites pour le
traitement de la MAM (CRENAM) à travers le pays. Voir Figure 4.
Principaux partenaires
La prise en charge de la malnutrition aiguë au Niger est assurée par de multiples partenaires, évoluant tous sous la
direction du MS par l’intermédiaire de la Direction de la nutrition. Environ 20 ONG, dont la plupart sont
internationales, sont impliquées dans la prise en charge de la malnutrition aiguë.
Le leadership du Ministère de la Santé Publique est essentiel afin d’assurer l’intégration de la prise en charge de
la malnutrition aiguë au système de santé existant et d’éviter une approche verticale, comme cela arrive souvent
dans de nombreuses situations d’urgence. Les bailleurs de fonds jouent un rôle important quand il s’agit d’assurer
une prise en charge adéquate de la malnutrition aiguë ; en effet, ils fournissent des ressources suffisantes pour se
procurer des aliments thérapeutiques et supplémentaires, des médicaments et autres fournitures nécessaires pour
le traitement de la malnutrition aiguë.
Les ONG soutiennent ce programme au niveau opérationnel afin d’assurer la qualité des soins. Leur contribution
réside principalement dans la capacité d’appoint, le renforcement des capacités et l’assurance de la qualité.
La prise en charge de la malnutrition aiguë au Niger s’effectue à très grande échelle. Dans l’ensemble, elle
dépend encore et toujours des financements extérieurs. Consolider les acquis est un défi qui reste à relever.
L’approche communautaire
Les bénéficiaires pourraient jouer un rôle plus important dans la PCMA au Niger. À ce jour, la prise en charge
de la MAM est décentralisée au niveau des postes de santé avec une participation importante des membres de la
communauté, en particulier ceux en charge de la gestion des services de santé en collaboration avec l’agent de
santé communautaire. En plus de la prise en charge directe de la MAM, les membres de la communauté sont
impliqués, via les ONG, dans l’identification des cas et dans l’aiguillage.
Grâce à des bénévoles communautaires, les membres de la communauté sont impliqués, dans certains cas, dans
la sensibilisation au sujet des pratiques d’alimentation adéquates pour les nourrissons et les jeunes enfants ainsi
que d’autres pratiques familiales clés. Il s’agit d’une composante du programme PCMA qui a encore besoin
d’être renforcée.
Résultats
Avant la crise nutritionnelle de 2005 au Niger, le pays comptait quelques centres de nutrition thérapeutique non
fonctionnels. Le programme s’est développé au fil du temps jusqu’à devenir un programme national comptant
plus de 820 centres de traitement de la MAS et 1 000 autres centres pour le traitement de la MAM.
Grâce à la combinaison de deux décisions prises par le gouvernement pour améliorer l’accès aux soins de santé
destinés à la population, de plus en plus d’enfants ont maintenant accès au traitement contre la malnutrition aiguë.
Ces décisions politiques ont annulé les frais des soins de santé destinés aux enfants de moins de cinq ans et
intégré la prise en charge de la malnutrition aiguë au système de santé existant. En plus de l’engagement politique
croissant en matière de nutrition au Niger, les autres facteurs contribuant à la réussite du renforcement de la
PCMA ont été le solide leadership de la part du ministère de la Santé publique en ce qui concerne la
coordination, le soutien et l’assistance technique des Nations Unies et des ONG partenaires ainsi que le
développement de stratégies à plus long terme dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.
Box 1: List of NGO partners involved in management of acute malnutrition in Niger
Action Contre el Hambre (ACH)
AFRICARE
BEFEN
CADEV
CARE
Croix Rouge Française (CRF)
EPICENTRE
FORSANI
Helen Keller International
HELP
International Relief and Development
Secours islamique
MSF-Suisse
MSF-Belgique
MSF-Espagne
MSF-France
Plan Niger
Samaritans Purse
Save the Children – Royaume-Uni
Vision Mondiale
Il existe une forte capacité pour la prise en charge de la malnutrition aiguë au Niger. En 2009, environ 127,000
enfants âgés de 6 à 59 mois ont été traités contre la MAS dans le pays. En 2010, lorsque le Niger a été
confronté à une crise nutritionnelle majeure, 330,000 enfants âgés de 6 à 59 mois ont été traités contre la MAS
et 257,000 nouveaux cas de MAM ont été traités. Le 2 octobre 2011, plus de 230 000 cas de MAS et un peu
plus de 309,000 cas de MAM avaient été traités au Niger. Pour les cas de SAM, 26,101 (11%) ont été gérés
en CRENI et 205,806 (89%) ont été gérés en CRENAS.
La qualité des services est contrôlée au moyen des données sur les admissions hebdomadaires par région et par
suivi mensuel des indicateurs de performance. Les données sur les admissions pour 2010/11 pour la MAS et la
MAM sont présentées dans les figures 5, 6 et 7.
Les indicateurs de performance du programme sont présentés dans le tableau 1. A partir d’août 2011, le taux de
mortalité n’était que de 1.5%, tandis que les taux de rétablissement et d’abandon étaient respectivement de 84%
et de 5.2%. Ces moyennes nationales ne reflètent pas les variations régionales. Une tendance nette qui ressort
des statistiques disponibles est que la qualité des soins, telle que démontrée par les indicateurs de performance,
est bonne dans les endroits où une ONG fournit un soutien technique. Lorsque le personnel du gouvernement
représente les seuls et uniques prestataires, la qualité laisse à désirer. Le cas de Niamey, accusant le taux de
rétablissement le plus bas, ainsi qu’un taux de mortalité et d’abandon élevé, est illustré dans les graphiques des
Figures 8, 9 et 10.
Table 1: Summary of programme performance indicators for SAM
Tableau 1 : Résumé des indicateurs de performance du programme pour la MAS
Type de centre
Type de centre
Nouvelles
admissions Total
Nouvelles Total
admissions
CRENI
47,867
CRENAS
322,840
CRENI/CRENAS 370,707

Total
sorties
Total
sorties
Cured Cured
(n)
(%)
Guérison Guérison
(n)
(%)
49,056 46,663 39,345 84%
343,459 283,826 223,993 79%
392,515 330,489 263,338 80%
Data
Death Death Defaulter Abandon complete
(n)
(%) (n)
(%)
(%)
Décès Décès Abandon Defaulter Data
(n)
(%) (n)
(%)
complete
(%)
589 7.7% 2,471 5.3%
96%
1,964 0.7% 21,017 7.4%
100%
553 1.7% 23,488 7.1%
100%

Défis
Le Niger est confronté à des défis majeurs en ce qui concerne la PCMA. D’une part, comment assurer et
maintenir des soins de qualité dans tous les centres de traitement, indépendamment de la présence des ONG
fournissant un appui technique et d’autre part, comment maintenir une offre suffisante en fournitures
thérapeutiques. Pour résoudre ces deux questions, il est essentiel que le gouvernement renforce le système de
santé. Cela nécessitera le recrutement de personnel adéquat dans les établissements de santé et également la mise
en place et la mise en oeuvre d’un système d’assurance qualité inclusif et d’une supervision efficace, ce qui
conduira à une meilleure qualité des soins. Un troisième défi consiste à savoir comment renforcer les programmes
de MAM à travers le pays. La prise en charge de la malnutrition fait partie intégrante de l’axe nutritionnel du
document relatif à la politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle du gouvernement. La lutte contre la MAM
exigera l’intégration d’une ligne budgétaire spécifique pour l’achat d’apports thérapeutiques et le développement
de dispositifs de protection sociale (avec une "cellule" dédiée à ces derniers rattachée au bureau du Premier
ministre).
Le Niger dépend des partenaires techniques comme l’UNICEF et le PAM pour l’achat de fournitures
thérapeutiques. Il s’agit d’une situation incertaine qui doit changer. Le gouvernement pourrait réduire
considérablement sa dépendance envers les agences des Nations-Unies en ce qui concerne les fournitures
thérapeutiques en attribuant une ligne budgétaire pour l’achat de fournitures thérapeutiques au budget du ministère
de la Santé, et en incluant l’achat de fournitures thérapeutiques au sein du dispositif de protection sociale qui se
développe très rapidement dans le pays.
Principaux enseignements
Plusieurs enseignements clés sont nés du renforcement de la PCMA au Niger. Le succès de la PCMA repose sur
une vision forte du gouvernement et sur un engagement en matière de stratégie, de coordination et de mobilisation
des ressources. Une coordination gouvernementale solide est vitale, surtout quand de nombreux partenaires sont
impliqués. La standardisation du traitement est un élément clé pour assurer l’égalité dans le traitement et la
comparabilité des données. Les partenaires opérationnels préfèrent se concentrer sur le traitement plutôt que sur
la prévention ; ainsi, des programmes plus axés sur la prévention sont nécessaires.
Les voies à suivre
La PCMA est bien établie au Niger et elle est mise en oeuvre à très grande échelle. En outre, la qualité des soins
est globalement conforme aux normes Sphère. À présent, il est urgent de maintenir la capacité existante en
matière de prise en charge de la malnutrition aiguë dans le pays et d’améliorer la qualité des soins là où les
services laissent encore à désirer. D’une façon générale, la composante communautaire de la PCMA au Niger
est plutôt faible et des progrès doivent être réalisés à ce niveau afin d’assurer la participation effective des
communautés. Les prochaines étapes prévues incluent l’adoption du plan national de nutrition et le
développement d’une stratégie nationale préventive en matière de nutrition fondée sur des "bonnes pratiques".
En termes de renforcement de la nutrition de façon plus générale et compte tenu de l’ampleur de la PCMA au
Niger, le programme peut servir de point d’entrée pour de nombreuses interventions, y compris d’autres
programmes de nutrition, en particulier ceux conçus dans le but de réduire l’incidence de toutes les formes de
malnutrition dans le pays.
Pour plus d’informations, contacter : Dr Guero H Doudou Maimouna, e-mail: [email protected] ou
[email protected]
1Programme
des Nations-Unies pour le développement
2
La sécurité alimentaire des ménages nigériens, SAP/INS/FAO/UNICEF/UE/FEWS-NET/ PNUD/PAM, avril
2010
3Multiple
Indicator Cluster Survey on Population and Health in Niger (EDSN – MICS), 2006
Taken from Field Exchange 43: Government experiences of
CMAM scale up
PDF generated 17 February 2017
www.ennonline.net/fex/43/prise
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