1793 la mort de marie antoinette

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1793 la mort de marie antoinette
1793
LA MORT DE MARIE ANTOINETTE
Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, avait trente-sept
ans onze mois et quatorze jours lorsqu’elle fut exécutée. Elle était restée
soixante-seize jours à la conciergerie. On cacha longtemps sa mort à
Madame Elisabeth, sœur du roi Louis XVI et à ses enfants.
Aussitôt l’exécution terminée, la haie de soldats fut rompue ; on se
précipita vers l’échafaud pour voir de plus près. Un garçon fripier, ancien
gendarme, Pierre Mingaut, fut arrêté sous l’échafaud même, ayant dans la
main un mouchoir teint de sang.
Il prétendit qu’il cherchait, non à garder un souvenir de la reine,
mais qu’il voulait au contraire, effacer avec son mouchoir quelques gouttes
de ce sang impur, disait-il, qui avait jailli jusqu’à lui. Il fut acquitté par le
tribunal révolutionnaire.
La reine montant à l’échafaud perdit un soulier. Il aurait été ramassé
par un assistant et vendu un louis, le jour même de l’exécution. Ce soulier
était petit, en cuir jaune verni, bordé de soie verte ; il portait sur le dessus
une ruche en soie blanche ; le bout était pointu, le talon très haut. Il avait
beaucoup servi.
Le comte de Reiset, qui donne ces détails, a dit qu’il était (en 1877)
entre les mains de M. Colmiche, maire de Ranville, près de Caen. Il dut
également que le cardinal de Bausset possédait une mèche de cheveux de la
reine, laquelle, à la mort du cardinal ; fut rendue à la famille Tourzel à qui
elle avait appartenu.
Au musée Carnavalet, se trouve le portrait de la reine esquissé à la
Conciergerie par Prieur qui était juré au tribunal (la veuve Capet 1793). Ce
tableau porte la signature de Prieur.
Le corps de la reine fut porté au cimetière de la Madeleine puis, en
1815, ses restes furent déposés à la basilique de Saint-Denis.
Extraits de : Pottet, Eugène. Histoire de la Conciergerie du Palais de Paris : depuis les origines jusqu'à nos
jours (1031-1886). 1887./Gallica-BNF