La high-tech israélienne séduit les BRICS

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La high-tech israélienne séduit les BRICS
La high-tech israélienne séduit les BRICS
Par Nathalie Hamou | 31/03 | 06:00 | mis à jour à 09:55
Les russes Yandex et Mail.ru, mais aussi les chinois, se ruent sur les pépites de la « Silicon Wadi ».
La Valley israélienne devient un nouveau terrain de chasse pour des investisseurs venus des BRICS (Brésil, Russie,
Inde, Chine, Afrique du Sud). Dernière opération en date : le rachat, par le numéro un russe des moteurs de
recherche Yandex, de la start-up de géolocalisation KitLocate, établie à Herzliya, près de Tel-Aviv. Annoncée le
18 mars, l'opération, dont le montant est estimé entre 15 et 20 millions de dollars, doit déboucher sur la création
d'un centre de recherche israélien. Yandex, dont la capitalisation boursière avoisine les 10 milliards de dollars, avait
déjà investi en 2010 dans Face.com, spécialisée dans la reconnaissance faciale, vendue deux ans plus tard à
Facebook. Avec KitLocate, il met la main sur une technologie GPS permettant d'obtenir des informations en temps
réel sur les utilisateurs d'applications mobiles, et économe en terme de batterie.
Lors du Mobile World Congress de Barcelone, Mail.ru, le second réseau social russe, a officialisé un investissement
de 2 millions de dollars dans Magisto, la plate-forme mobile de vidéo sur le cloud, qui revendique 20 millions
d'utilisateurs et compte Qualcomm Ventures et SanDisk Ventures à son tour de table. En 2010, Mail.ru avait pris
pied dans le pays en rachetant à AOL la messagerie instantanée ICQ, développée par Mirabilis, pour 185 millions de
dollars.
Autre exemple : l'industriel kazakh Kenges Rakishev est entré au capital de Mobli, le concurrent israélien
d'Instagram, dans lequel le magnat mexicain des télécoms Carlos Slim vient d'injecter 60 millions de dollars. Avant
de lancer, en avril 2013, le fonds Genesis Angels, spécialisé dans la robotique et l'intelligence artificielle, qui a investi
près de 35 millions de dollars dans des start-up israéliennes.
Investissements diversifiés
D'évidence, la Russie entretient des liens privilégiés avec Israël, où plus d'un million d'immigrants de l'ex-Union
soviétique se sont établis dans les années 1990. Mais la Chine n'est pas en reste. « En 2012, le fonds le plus actif
dans la high-tech israélienne a été Horizon Ventures, porté par le milliardaire de Hong Kong Li Ka-shing », pointe
Marianna Shapira, du centre de recherche IVC, qui observe une présence croissante des asiatiques, comme Huawei
Technologies ou encore Samsung.
Horizon Ventures a investi dans une petite dizaine de start-up locales comme Cortica (identification de photos),
Hola (navigation) ou l'application « text to video » Wibbitz (qui compte dans ses actionnaires le fonds Kima de
Xavier Niel et Jérémie Berrebi), sans oublier le GPS Waze (avalé par Google) et l'appli mobile Onavo (cédée à
Facebook). La fondation Li Ka-shing a par ailleurs fait une donation record de 130 millions de dollars à l'Institut
Technion de Haïfa, qui forme de nombreux ingénieurs du pays. Les fonds seront utilisés pour créer « un équivalent
chinois du Technion » avec l'université de Shantou, dans la province du Guangdong.
De son côté, le fonds israélien Pitango Venture Capital, poids lourds du secteur, a levé en novembre 270 millions de
dollars, dont 40 millions auprès d'investisseurs chinois n'ayant jamais investi dans l'Etat hébreu. A la même époque,
son concurrent Catalyst, basé à Tel-Aviv, et le conglomérat financier public China Everbright annonçaient la création
d'un fonds de « private equity » de 200 millions de dollars pour accompagner des start-up israéliennes sur les
marchés émergents.
Nathalie Hamou
Correspondante à Tel-Aviv
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