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TOC!
Tiers-lieux Open Culture
ISSN
SPECIAL PACA
DOSSIER
Premier focus
sur le phénomène des
tiers lieux
TERRITOIRES
Travailler autrement au Verdon
CROWDFUNDING
Noob, un combat d’avance
COLLABORATIF
Short édition
BOÎTE à OUTILS
Coworking et taux d’occupation
N°1 Avril 2015
EDITORIAL
TOC!
Et moi, et moi ?
Ce mag a été pensé pour faciliter les
échanges et coopérations.
Chaque article comporte le contact des auteurs et relais de l’action ou du projet mentionné : email, réseaux sociaux, site.
Les articles peuvent appeler les lecteurs à
contribuer sur le site compagnon de TOC! :
2h60.com
en s’engageant, en soutenant les projets
présentés
en proposant des sujets, des articles
en participant aux comités de rédaction
Faites grandir TOC! avec nous !
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en cliquant sur ce lien.
Un magazine augmenté pour faire circuler
et fructifier l’énergie des projets
U
n magazine numérique dédié aux nouveaux lieux de travail et d’innovations,
aux pratiques émergentes, aux nouveaux
usages, à l’open culture ? Le pari est excitant, les
questions nombreuses, les échanges toujours
fructueux et riches en questions nouvelles.
Nos manières d’écrire, de produire, de collaborer, d’inventer changent dans une logique de
confrontation permanente !
TOC! vise à offrir à ses lecteurs un traitement
actuel, documenté, prospectif de ces sujets. Il
propose une vision opérationnelle, pragmatique, actualisée des initiatives portées par les
innovateurs, germinateurs, créateurs, porteurs
de projets au sein ou à l’extérieur des tiers-lieux.
Il entend faire une part importante à l’actualité
du secteur, à ses succès et à ses « fails » et offrir
des outils pratiques de mise en œuvre de projets. Il repose sur des contributions d’experts et
de non experts, de créateurs et de démonstrateurs, d’usagers et de porteurs de projets. TOC!
est édité pour une lecture sur tablette sous la
forme d’un magazine augmenté.
Il intègre articles, interviews, photos, captations
sonores, dataviz et vidéos. Il se poursuit par un
espace visant à prolonger vos lectures, à compléTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 2
ter vos informations, à engager la discussion et
ainsi susciter des propositions et des contributions. L’ambition de l’équipe éditoriale est d’explorer et de relayer la dynamique actuelle des
tiers-lieux, de l’innovation et de l’open culture,
en s’adressant à celles et ceux qui, d’une manière
ou d’une autre, contribuent au développement
économique de leur territoire. Il s’agit de décoder, rendre lisible, comprendre et partager les
initiatives, bonnes pratiques et phénomènes
émergents.
Pour ce premier numéro, nous avons choisi de
faire un focus sur le phénomène des tiers-lieux,
à la lumière de publications récentes, d’entretiens et de projets issus de la région où ce magazine s’enracine : la région Provence Alpes Côte
d’Azur. Mais cette première livraison et les prochains numéros de TOC ! couvriront également
d’autres territoires, ainsi que d’autres lieux et acteurs de l’innovation en France et à l’étranger.
Pour en savoir plus sur le projet qui nous anime
et auquel nous souhaitons vous associer, nous
vous donnons rendez-vous dans nos prochains
numéros. Alors à très bientôt !
Les créateurs
TOC! est conçu par Martine
Sousse, éditrice et Serge Jamgotchian, explorateur d’innovations sociales.
Martine Sousse : éditrice de publications augmentées (2h60.com) et créatrice, en 2007, du
premier espace de co-working en province,
« La Bo[a]te, petite fabrique d’innovation »,
sur les fondements d’une action de mécénat
numérique. Elle travaille aujourd’hui en qualité d’éditrice et de conseil sur les questions d’
innovation. Elle est fortement engagée dans
les réseaux professionnels et notamment au
sein de PRIMI, Pôle régional d’innovation
transmedia à Marseille. Elle conçoit également
chaque année le volet start-ups et RSE du Forum National de la RSE.
Serge Jamgotchian : consultant, formateur et
chargé d’études sur les nouvelles formes de travail et les tiers-lieux de travail et de télétravail
sur les territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Il est contributeur de plusieurs projets de
tiers-lieux sur Marseille et en région P.A.C.A.
Il est notamment administrateur de l’espace de
coworking « La Ruche » à Marseille.
Avec la collaboration de Pierre André.
Auparavant enseignant puis dirigeant d’une entreprise informatique, Pierre André est depuis
2013 chargé de projet développement numérique au Parc du Verdon où il occupe des fonctions de médiation.
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 3
SOMMAIRE
DOSSIER : Premier focus sur le phénomène des Tiers-lieux
L’entretien : Travail et innovation dans
les métropoles du XXIème siècle
Notes de lecture : «Tiers-lieux et plus
si affinités»
Germinations : Le Carrefour de
l’Innovation
Territoires : Travailler au Verdon
Zoom : L’atelier des collines
Fragments : Brèves et agenda
Collaboratif : Short Stories
Crowdfunding : Noob, un combat
d’avance
Open culture : Rencontre du côté du
libre, April
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 4
Viz! : Toc dans tous ses états
Ailleurs : Montréal
Aides et appels à projets
BàO : Coworking et taux d’occupation
Géoloc
Participez
Le prochain numéro
DOSSIER
Premier focus sur
le phénomène des
Tiers-lieux
De quelles mutations les tiers-lieux seraient-ils le nom ?
L
a notion de mobilité est devenue en quelques
années un marqueur des métamorphoses
socio-économiques et territoriales contemporaines. Intimement liées les unes aux autres,
mobilités géographiques et mobilités professionnelles, donnent à voir les rapports que
nous construisons et avons construit avec nos
territoires de vie et de travail, en milieu urbain, péri-urbain ou rural. Ce tryptique pour
catégoriser les territoires est aujourd’hui remis
en cause par un récent rapport sénatorial. Son
auteur souligne que la notion de « ruralité »
susceptible de concerner 80% du territoire, ne fait plus sens. Elle est
aujourd’hui dépassée par
le fonctionnement du
« système terriTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 5
torial » fait de centralités, de réseaux et de flux
(de personnes, de biens, d’activités, d’informations…) à toutes les échelles, en interaction
permanente et évolutive. Ce rapport introduit
la notion « d’hyper-ruralité »1 pour rendre
compte des territoires en déshérence eu égard
à l’enclavement, l’isolement, l’éloignement dont
ils souffrent. Cette hyper-ruralité représente
donc le pendant d’une « métropolisation croissante » synonyme de développement démographique, économique, d’innovations sociales et
sociétales, donc de richesses autant monétaires
que non monétaires.
#locb
#làoùçabouge
DOSSIER
L’irruption massive des Technologies de l’Information et de la Communication qui désormais
impactent notamment tous les secteurs de l’économie, ne cesse de transformer la physionomie
des territoires et en particulier des métropoles.
Dès lors, quels sont les effets de ces technologies numériques sur nos trajets, nos trajectoires
professionnelles et personnelles et plus précisément encore sur les espaces de travail par où
nous transitons, faisons escale et quelquefois
choisissons (ou pas) de rester ?
Alors que les T.I.C. permettent à chacun
de s’affranchir des contraintes de lieu et
de temps, il peut paraitre paradoxal que des
coworkers, des télétravailleurs et autres
travailleurs nomades, créent, produisent,
fabriquent dans des lieux physiques et
non virtuels de travail partagés, distincts
du domicile et de l’entreprise, à savoir :
des TIERS-LIEUX. En réalité, ce paradoxe masque le fait que ces espaces tiers, recèlent en leur sein et au sein de leur écosystème
territorial2, des potentialités et des opportunités
que des salariés, des entrepreneurs et autres développeurs en mal de collectif et de liens,
peuvent difficilement trouver à fortiori s’ils travaillent exclusivement chez eux.
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 6
Autrement dit, l’élan que l’on observe aujourd’hui pour les tiers-lieux ne résulte pas
seulement de leur proximité géographique, de
leur fonctionnalité ainsi que des services qu’ils
peuvent proposer aux usagers. Tous ces nouveaux lieux que sont les espaces de coworking
ou encore les fabs labs, qui fleurissent depuis
quelques temps ou sont sur le point d’éclore sur
de nombreux territoires, sont des laboratoires
où s’expérimentent de nouvelles formes de travail, de socialités urbaines et de mobilités. Des
mobilités géographiques et professionnelles qui
génèrent potentiellement un certain nombre de
données dont les citoyens pourraient s’approprier afin de co-produire des savoirs partagés3
sur les tiers-lieux et sur le milieu géographique,
socio-économique, culturel, humain, dans lequel ces nouveaux lieux de travail et de vie s’inscrivent. SJ
Hyper-ruralité, rapport établi par Alain Bertrand, sénateur de
Lorèze, juillet 2014
2
Cette notion d’écosystème territorial fait ici implicitement
écho aux travaux de Raphaël Besson sur les “Systèmes Urbains
Cognitifs”. Il nous a accordé un entretien que nous relatons
dans les pages qui suivent.
3
A l’instar par exemple du projet OpenStreetMap
1
DOSSIER
L’entretien
Travail et innovation dans les métropoles du XXIème siècle
Docteur en sciences du territoire, Raphaël Besson est un expert en socio-économie urbaine.
Il est à l’origine de Villes Innovations[1], une
agence implantée à Madrid et Grenoble, spécialisée sur la thématique des villes innovantes
et créatives et des Tiers-lieux. Nous relatons ici,
en substance, l’entretien qu’il nous a accordé.
Qu’est-ce qui caractérise aujourd’hui les processus d’innovation territoriale au sein des métropoles urbaines à l’ère du « capitalisme cognitif » ?
Un certain nombre de projets urbains innovants dans des métropoles comme Madrid ou
Buenos Aires témoignent des transformations
économiques à l’œuvre aujourd’hui. Dans les
villes du capitalisme cognitif, la connaissance
n’est plus polarisée dans des lieux isolés et des
territoires insulaires, comme le furent les monastères au Moyen âge, les premiers laboratoires de recherche à la Renaissance ou bien
plus tard les campus universitaires. De nos
jours, au contraire, la production et la diffusion
des savoirs et des innovations s’inscrivent dans
le tissu urbain lui-même. Les connaissances tacites et codifiées qui irriguent les écosystèmes
territoriaux sont désormais des ressources économiques que les réseaux numériques contribuent à faire fructifier. Dans de nombreuses
villes d’Europe et du monde, des espaces urbains de la nouvelle économie qui s’étendent sur
une centaine d’hectares donnent naissance à des
projets innovants, emblématiques de la « classe
créative » dont parle le géographe nord-américain Richard Florida.
Vos investigations vous ont conduit dans des
villes comme Grenoble, Barcelone ou encore Buenos Aires. En quoi l’émergence d’un modèle d’innovation inédit et que vous qualifiez de « Système
Urbain Cognitif » favorise t-elle le développement
de tiers-lieux ?
Au cœur des métropoles, les Systèmes Urbains
Cognitifs concentrent en effet les ingrédients
nécessaires à la fertilisation d’espaces de travail
d’un nouveau type. Ces tiers-lieux articulent
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 7
différentes dimensions de l’innovation : dimension sociale pour les Livings labs, productive
pour les fabs labs et spatiale pour les lieux de
coworking. Ces lieux de captation d’externalités
positives, ont également pour caractéristique de
donner à voir de nouvelles manières de travailler. Les modèles d’organisation hiérarchique héritiers du fordisme sont à l’opposé de la culture
collaborative dont se réclament les travailleurs
nomades ou résidents de ces espaces partagés.
Pour autant, les pratiques collaboratives dans
les tiers-lieux et l’effacement progressif des
frontières entre temps de travail et temps libre,
génèrent aussi de nouvelles formes d’intensification du travail1, pouvant ainsi provoquer des
phénomènes de burn out.
Raphaël Besson parle aussi “d’exploitation de la
force-invention” en tant que le travail dans le cadre du
capitalisme cognitif exige une totale implication des
individus et donc de leur subjectivité.
1
DOSSIER
Notes de lecture
Antoine Burret
Tiers lieux et plus si affinités
L’auteur de ce premier
ouvrage francophone
dédié aux tiers-lieux
est doctorant en socio-anthropologie. Il
est également connu
pour avoir co-écrit
le “Manifeste des
Tiers-lieux Opensource”
avec
Yoann Duriaux.
Tous deux sont
aussi à l’origine de la POC
Foundation : “l’association
francophone pour une fondation européenne
des Tiers Lieux faisant le choix de s’inscrire dans
une démarche libre et une documentation open
source.”
Disons d’abord qu’il s’agit d’un livre d’érudit
en ce sens qu’Antoine Burret y pose les jalons
d’une histoire des tiers-lieux en revisitant un
certain nombre de penseurs et de concepts. Il
Fyp éditions, 2015
convoque tour à tour le “panoptique” de Jeremy
Bentham, les travaux sur la “cybernétique” de
Norbert Wiener, les écrits de Michel Foucault
et Gilles Deleuze sur les formes contemporaines
du pouvoir et les “sociétés de contrôle”, les théories néo-libérales de Friedrich Hayek et enfin
les tenants des “communs informationnels” et
de l’open source. Cette mise en perspective historique dense et référencée ne se cantone donc
pas à rappeler que la notion de tiers-lieux a été
forgée par le sociologue urbain américain Ray
Oldenburg dans les années 1980. D’autant que
depuis cette période, il semblerait que la notion
se soit en quelque sorte autonomisée par rapport à cette filiation.
Car comme le souligne l’auteur, le concept de
tiers-lieu fait son apparition en France dans les
années 2000 au moment où l’entrepreneuriat
numérique se développe. Au sein des télécentres
et des espaces de travail collaboratif (comme les
coworking spaces) se constituent alors des communautés d’usagers qui renouvellent leur rapport au travail et expérimentent d’autres moTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 8
dèles économiques davantage conforme à leur
aspiration à consommer et produire autrement.
Dans ces lieux de travail et de télétravail d’un
genre nouveau, les frontières entre la sphère
professionnelle et les autres sphères sont de plus
en plus poreuses. Ainsi, « les outils numériques
sont parfaitement adaptés à cette approche où
l’activité professionnelle s’apparente à un mode
de vie, où l’on travaille avec ceux dont on partage certaines affinités ». C’est dire si les tierslieux sont le creuset d’une culture du travail
fortement impregnée des usages et de la culture
du numérique. Ce qui amène Antoine Burret à
comparer le tiers-lieu à un “ordinateur des villes
et des organisations”. Mais du coup, “le référentiel et l’impression de pouvoir qu’offre la technologie sont une énigme pour un non initié.”
D’où notamment la nécessité de promouvoir au
sein des tiers-lieux une fonction du “conciergerie” parmi d’autres fonctions tout aussi importantes pour celles et ceux qui viennent y travailler, voire plus si affinités.
DOSSIER
Germinations
Le Carrefour de l’innovation,
#wip
#workinprogress
Interview de Daniel Simonato
Espace hybride coworking fab lab
Aix en Provence, rue des bœux
270 m2
Espace béton
Hauteur de plafond 4 mètres
un projet
territorial innovant
Daniel Simonato, chef de projet open innovation au CEEI Provence (Centre Européen d’Entreprise et d’Innovation) accompagne le projet
Carrefour de l’innovation, lieu de démonstration, de co-working et d’hébergement d’un laboratoire de fabrication numérique (fab lab)
soutenu par la Communauté du Pays d’Aix. Il
expose pour nous ce projet d’innovation territoriale qui d’ores et déjà rassemble de nombreux acteurs au niveau de la gouvernance
comme à l’étape de conception. Ainsi cinq
écoles ont mobilisé leurs étudiants pour travailler sur la scénarisation du futur lieu : Institut
d’administration des Entreprises, Ecole d’Art,
Ecole Supérieure des Arts et Métiers, Ecole de
communication visuelle, Institut Universitaire
d’Aix-en-Provence.
A l’origine le projet s’inscrit dans le programme
régional PACA Labs avant d’être porté par
la Communauté du Pays d’Aix sous l’égide de
Marie-Christine Bouillet. Ce projet se traduit
concrètement par l’ouverture prochaine d’un
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 9
lieu, aujourd’hui encore en gestation, au coeur
de la ville d’Aix-en-Provence. Ce lieu de 270 m2
regroupant à la fois un espace de coworking et
un fab lab, sera pour Daniel Simonato un espace
« d’idéation » permettant la maturation d’idées.
L’enjeu de ce projet d’innovation est d’offrir la
possibilité à chaque citoyen de trouver, dans ce
lieu, un terreau de fertilisation de projets. En
cela, ce projet de tiers-lieu n’est pas seulement
un espace de travail collaboratif mais un laboratoire d’innovation sociale et un carrefour où
pourront se rencontrer, échanger, coopérer des
étudiants, des entrepreneurs, des universitaires.
Son témoignage illustre à notre sens la genèse
d’un « Système Urbain Cognitif » à l’échelle d’un
territoire comme celui de la future Métropole
Aix Marseille Provence, tel que l’a conceptualisé
Raphaël Besson.
TERRITOIRES
V
ouloir lancer un centre de travail partagé en zone rurale peut paraître surprenant au premier abord. La majorité des
projets qui ont émergé ces derniers mois en Région Provence Alpes-Côte d’Azur s’est développée en milieu urbain des grandes ou moyennes
cités provençales.
Pourtant il existe de nombreuses raisons pour
donner à ces espaces d’un genre nouveau une
véritable chance d’exister en campagne. Cela est
d’autant plus vrai lorsqu’il existe une unité territoriale portée par une collectivité telle qu’un
Parc naturel régional. Des convergences se
nouent et deviennent complémentaires.
Le tiers-lieu tel qu’on le conçoit de manière générale est un endroit où convergent différentes
personnes et donc différentes activités pour le «
Travailler autrement
au Verdon
travailler ensemble ». Ce terme désigne déjà en
substance le fait de mutualiser un local, du matériel, une connexion Internet. Il sous-entend
aussi le partage d’informations, l’échange de savoir-faire.. De cela nait une émulation propice à
l’imagination, à la production, au fait même de
travailler et de développer son activité.
Un projet d’implantation de centres de travail partagé comme l’a initié le Parc du Verdon
en mars 2014 avec le soutien de la Région, de
l’ADEME et d’un prestataire spécialisé (Ocalia)
offre de nombreuses perspectives pour le territoire situé essentiellement en zone rurale.
a) Rétablir la confiance et la solidarité entre
les citoyens
Les habitants des zones rurales ont tous un point
en commun : ils ont choisi un cadre de vie, des
paysages, une tranquillité, tout cela ^souvent
au détriment d’une offre de services complète.
Malgré tout, à l’image du lavoir de l’époque ou
mieux de la place de village d’antan, les citoyens
ont besoin de retrouver des repères, de renouer
du lien social.
Les lieux qui nous intéressent, souvent construits
autour d’une machine à café ou d’un coin de
cuisine contribuent à redonner de l’imporTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 10
tance au « faire-ensemble ». Le terme anglais
de coworking désignant le fait de travailler ensemble pourrait être traduit plus classiquement
en français en « co-partage ». Cela s’appliquerait
aussi bien au niveau du bâtiment que des activités organisées en son sein.
b) Identifier un lieu référent
La qualité des réseaux informatiques fait cruellement défaut dans les territoires situés en
marge des grands bassins urbains. Lorsqu’il est
déjà question du Très Haut Débit (4G+ ou fibre
optique) dans les agglomérations, les territoires
« verts » peinent à obtenir du Haut Débit. Les
récents usages liés au numérique (offre « triple
play », mobilité…) ne sont pas encore accessibles dans ces territoires. Ironie du sort, il est
souvent difficile d’obtenir une montée en débit
sans un projet bien défini. Mais il est très compliqué de monter une action liée au numérique
sans débit ! Les coûts de branchement à la prise
en fibre optique (FFTH : fibre reliée directement
au domicile) sont, à la campagne, multipliés par
4 au minimum.
D’autre part, certains territoires comme celui
du Verdon connaissent un afflux massif de vacanciers lors de la période estivale (environ 1,4
TERRITOIRES
Un territoire, sept paysages
million de personnes sont présentes chaque été
dans le Verdon). Ce mouvement saisonnier est
difficile à prendre en compte lors de la couverture d’une zone pour ce qui concerne son équipement réseau car il est sous-évalué en période
de grande affluence (les coupures sont alors
fréquentes) et largement surévalué lors des périodes dites creuses.
Ces « troisièmes lieux » tels que défini dans l’encyclopédie libre Wikipédia pourraient servir
de repère aussi bien pour les actifs du territoire
que pour les personnes de passage grâce à une
communication simple, efficace et un maillage
précis du territoire.
Nous pourrions aller plus loin dans la réflexion
en imaginant une « navette mobile » se déplaçant au gré des usagers et donc des besoins.
Elle aurait une double vocation : servir de point
d’accès et de lieu de rendez-vous convivial l’été
et d’accompagnement aux usages l’hiver (notamment auprès des écoles).
c) Retourner au local, faire simple
« Circuits courts », « vente à la ferme », « marché
paysan », … ces différents concepts ont comme
point commun la proximité, le retour au « local ». Cette idée est également véhiculée par les
tiers-lieux en revêtant un double enjeu quant au
développement de l’économie locale :
- permettre aux actifs du territoire de rester sur
place, ils vont donc consommer,
- mettre en place une politique d’accueil de nouvelles populations, de nouvelles activités qui favoriseront le développement local.
L’exemple de Murat, dans le Cantal, est très parlant puisque la filière du bâtiment a reçu en
une année près de 900 000 euros grâce à une
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 11
politique volontariste qui a consisté à attirer de
nouvelles activités utilisant le numérique. Les
nouveaux arrivants ont acquis des maisons, les
ont rénovées, ont acheté des matériaux…
Il est à souligner également que l’arrivée de familles permet aux écoles de ne plus fermer de
classes ou d’avoir des arguments pour en ouvrir
de nouvelles.
d) Penser transition !
Le numérique doit être associé au domaine de
l’écologie et à l’adaptation de modes de vie afin
de permettre de réduire la f(r)acture énergé-
TERRITOIRES
tique. De nouveaux usages ont pu voir le jour
grâce au développement d’Internet et à des terminaux de plus en plus performants et mobiles.
Par exemple, lors de ces dernières années les
offres en matière de covoiturage ont fait un
bond prodigieux. Aujourd’hui les 18-25 ans ont
adopté ce mode de transport et ne conçoivent
pas de se déplacer autrement.
En installant des lieux de travail partagés dans
les campagnes il serait possible de limiter les déplacements à l’intérieur du territoire en permettant une économie de temps, un gain financier
et de moindres impacts carbone.
En 2009, une étude sur les flux de population
avait montré que dans le Parc du Verdon 40 %
des actifs du territoire travaillaient en dehors
des limites du Parc. Ce chiffre a depuis augmenté et se situe aujourd’hui aux alentours des 43 %.
Les travailleurs acceptent d’effectuer des kilométrages domicile – travail de plus en plus importants, cette tendance ne cessera d’augmenter
dans les années futures.
Les projets en zone rurale doivent prendre en
compte à la fois les besoins immédiats mais aussi ceux à plus long terme. C’est en cela qu’ils font
souvent figure d’innovation.
e) Etoffer l’offre de services
Dans les territoires ruraux, il est nécessaire de
réfléchir à l’usage des tiers-lieux d’une manière
plus globale. Afin de faire baisser le coût d’uti-
lisation d’un bâtiment, un « empilement » de
services utiles au plus grand nombre doit être
envisagé. D’autre part le potentiel de personnes
susceptibles d’utiliser le lieu est plus faible qu’en
centre urbain, il est donc important d’ouvrir au
plus grand nombre.
Ces nouveaux espaces doivent impérativement proposer des services que les citoyens ne
trouvent pas toujours sur place : aide à la recherche d’emploi, soutien envers les jeunes et les
personnes âgées (intergénérationnel), accompagnement dans la création d’une activité, …
La première problématique réside dans le fait
de trouver un équilibre entre le nombre de personnes fréquentant le lieu et la compatibilité des
services offerts. Comment faire en sorte que des
scolaires croisent des personnes en recherche
d’emploi ou que des séniors venant se perfectionner aux outils informatiques cohabitent
avec des actifs désireux de trouver un endroit
calme pour travailler ?
La seconde problématique inhérente aux projets lancés en zone rurale est de spécialiser ces
lieux, d’en faire des espaces propres à un territoire donné. Il sera nécessaire de les organiser,
de les mettre en réseau, d’en faire des partenaires
et non des concurrents.
Pour un Parc naturel régional les centres de
travail partagé représenteront des plates-formes
pour des modes de travail et d’organisation
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 12
nouveaux. En liant ces espaces à d’autres usages
comme par exemple ceux de la visioconférence,
les tiers-lieux ruraux deviendront de vrais lieux
de vie dans lesquels pourront transiter des salariés, des élèves, des agents territoriaux, des créateurs d’entreprise, des néo arrivants, des élu(e)s.
Le projet mené dans le Parc naturel régional du
Verdon consiste à implanter un à 3 voire 4 lieux
de travail partagé sur son territoire. Une enquête
a permis de recueillir plus de 150 réponses. Près
de la moitié d’entre elles émanent de personnes
résidentes à l’extérieur du territoire mais désireuses de l’habiter si de tels lieux sont créés. Les
touristes se sont également concernés. Parmi
ceux-ci, 95 % ont manifesté le souhait de garder
un lien avec leur travail lors de leurs vacances.
Cinq communes veulent donner une suite à
l’étude-action et ont proposé un local afin de développer un « tiers-lieu ». La suite du projet va
consister à identifier un collectif, à l’animer et à
réfléchir aux services qui seront proposés. De
nombreuses idées ont déjà germé et demandent
à être encore muries.
P.A.
Etude-action « Travailler autrement au Verdon »
Zoom
Un nouveau tierslieu à Manosque :
L’atelier des
collines
C
e nouvel espace de travail partagé ouvert
depuis quelques semaines a vocation à
accueillir des salariés télétravailleurs,
des travailleurs indépendants, des artistes, des
étudiants, des citoyens (...). Outre l’hébergement professionnel de coworkers résidents ou
nomades, ce lieu situé en centre-ville proposera des ateliers collaboratifs (l’association va
bientôt s’équiper d’une imprimante 3D), des
formations et des évènements.
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 13
Ce premier tiers-lieu de travail dans le département des Alpes de Haute-Provence a été inauguré le 18 mars dernier en présence de nombreux amis et d’élus de la Ville de Manosque et
de la Communauté d’Agglomération (Durance
Luberon Verdon). A l’origine de l’association
“L’atelier des Collines” dont les membres gèrent
et animent ce tiers-lieu, Christian Garcia, son
président, a expérimenté le télétravail lorsqu’il
était salarié de la société Orange. Aboutisse-
Zoom
ment d’un projet initié en 2008, l’ouverture de
ce tiers-lieu en 2015 ne constitue qu’une étape
transitoire puisqu’il a déjà programmé de se doter prochainement, toujours au coeur de la Ville
de Manosque, d’un espace plus grand (au-dessus de la Poste au centre-ville).
Local : 87 m2 sur deux niveaux
Bureau individuel - Openspace
Salle de réunion - Cuisine
Espace de détente
120€ / mois - 20€ / journée
Dans cette perspective, l’accroissement des activités et, par là même, l’augmentation du taux
de fréquentation du lieu, justifieront alors, selon Christian Garcia, la création d’un emploi
de « concierge » voire aussi d’un ou plusieurs
animateurs. Est-ce à dire qu’à un certain stade
de son développement, L’atelier des Collines - à
l’instar d’autres espaces de coworking - ne pourra plus avoir pour ressort unique, les contributions bénévoles des adhérents de l’association
et d’autres personnes fréquentant le lieu ? C’est
tout l’enjeu de la professionnalisation des tierslieux.
D’autres espaces de coworking ont ouvert ou
sont en voie de création à Manosque, ainsi que
dans les communes et départements ruraux
voisins. Dès lors la question de la mise en réseau
de ces tiers-lieux est posée. Car cette actualité
florissante témoigne sans doute, à Manosque
comme ailleurs, de l’attractivité de certains territoires ruraux ou hyper-ruraux, si ce n’est “rurbains”. Et si désormais les tiers-lieux étaient en
quelque sorte de nouveaux baromètres permettant d’évaluer les capacités et le potentiel d’innoTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 14
vations économiques, sociales, sociétales d’un
territoire ?
S.J.
Fragments
Le numérique à l’ère de l’Internet des
objets : de l’hypertexte à l’hyper-objet
Conférence internationale, les 14, 15 et 16 octobre 2015, Paris.
Seront interrogées les questions suivantes:
- techniques : développement des applications
nomades et composites, environnements virtuels ambiants ;
- sociales : hypertextualisation croissante des
pratiques communicationnelles (publication,
échanges en ligne…), nouvelles sociabilités ;
- informationnelles : écritures collaboratives
et hypertextuelles, recherche d’information (via
le web social, le web participatif, le web sémantique…), documentarisation participative, indexation collaborative ;
- culturelles : mutations du jeu (jeux sérieux,
jeux pervasifs…), logiques de patrimonialisation, transformations esthétiques (webdesign,
interfaces 3D…), interculturalité ;
- épistémologiques : comment penser le numérique aujourd’hui ? selon quels nouveaux cadres
théoriques (notamment en sciences humaines
et sociales) ?
Laboratoire Paragraphe
Université Paris 8
2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis Cedex 02
Tél. : (33) + (0)1 49 40 73 43
FabLabFestival 2015
Toulouse, du 6 au 10 mai 2015
Cet évènement gratuit souhaite réunir sur
5 jours la communauté des laboratoires
de fabrication français et européens. De
nombreux temps forts ponctueront la semaine : conférences avec, notamment,
Neil A. Gershenfeld, créateur du concept
de FabLab et Anjan Contractor, le co-inventeur de l’imprimante 3D alimentaire
de la NASA . Mais aussi participation à
des ateliers créatifs, démonstrations de
machines des FabLab...
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 15
Axelle Lemaire, Secrétaire d’État au Numérique est la marraine officielle du FabLabFestival 2015.
A cette occasion, Wikimédia France lance
un concours de remix d’œuvres appartenant au domaine public. Participez nombreux !
Fragments
Publication d’un premier guide
des télécentres et des tiers-lieux
à usage des collectivités locales
De quoi s’agit-il ?
D’un guide méthodologique et d’information à
destination des collectivités qui souhaitent initier une démarche de projet de création de télécentres et de tiers-lieux sur leur territoire.
définition soulèvent des questions sur lesquelles
nous reviendrons dans nos prochains numéros), devrait inspirer la publication d’autres documents présentant d’autres modèles de tierslieux de travail, sur d’autres types de territoires,
à l’usage d’entrepreneurs et de porteurs de projets désireux de s’inscrire dans des démarches
innovantes. L’appel est lancé.
Guide à l’usage des collectivités locales - Télécentres et Tiers-lieux : www.it77.fr
Qui sont les artisans de ce guide ?
Ce document a été rédigé par 4 opérateurs franciliens qui depuis 2012 et sur la base des travaux
de l’association Initiatives Télécentres 77, contribuent au développement d’un réseau de tierslieux en Seine-et-Marne et en Ile-de-France.
Les 3 autres acteurs de ce projet éditorial sont la
Caisse des dépôts, la Fonderie de la région Ilede-France et la Préfecture d’Ile-de-France.
Quel enseignement tirons-nous à la lecture de ce
guide ?
Ce document synthétique (probablement le premier du genre en France) apporte indéniablement des éclairages utiles et documentés pour
les collectivités territoriales - prioritairement
situées sur des zones péri-urbaines - qui souhaitent promouvoir ce type d’espaces de travail
partagés. Ce guide dédié aux tiers-lieux et aux
télécentres (les différences d’appellation et de
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 16
Orme 2.15 :
l’éducation côté code
Les Rencontres de l’Orme attendent, les 20 et 21
mai, 1500 professionnels du numérique pour
l’éducation et la culture.
Au centre de la réflexion, cette année, « le code »,
c’est-à-dire l’enseignement de la science informatique à l’École.
Il s’agira de s’interroger sur la nature de l’enseignement à mettre en place et ses objectifs.
Quelle approche de la programmation, et dans
quel langage ? Pour quelles productions par les
élèves eux-mêmes ? Comment appréhender les
questions d’organisation des données, et notamment les principes de l’opendata et du bigdata ?
La technologie est entrée à l’école de plusieurs
manières : elle est au service des savoirs info-documentaires, de l’éducation aux médias,
de l’accès à la connaissance. Elle impose aujourd’hui une forme de médiation et d’animation nouvelle. Cet axe de la programmation des
Rencontres permettra de les explorer.
Orme 2.15
Parc Chanot - Marseille
Collaboratif
Short édition...
large ambition
Sauver la lecture en ouvrant l’écriture à tous et
en proposant des contenus courts adaptés aux
nouveaux modes de vie et aux nouveaux petits
écrans nomades, c’est le postulat de Short édition, jeune start up grenobloise créée en 2011,
et qui surfe sur ces expériences de production
hybrid e qui interrogent aujourd’hui de nombreux acteurs de l’édition numérique : un site,
des applications mobiles Ios et Androîd, une
collection print, une communauté active.
En ligne et sur mobile
Short édition propose en permanence une centaine d’auteurs dont les textes, nouvelles, bd,
haîkus sont destinés à être lus en 1 à 20 minutes
maximum. Le site est gratuit, l’équipe se rémunère sur un volet d’activités BtoB en fournissant
des contenus aux entreprises. Avec une communauté de 120 000 lecteurs abonnés, des nouveautés de 70 à 100 textes par jour, un concours
d’écriture arbitré par un comité éditorial constitué de Grands lecteurs et d’internautes, Short
Edition écrit vigoureusement un modèle nouveau qui a trouvé son public.
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 17
Collaboratif
Côté innovation
Short-éditions est lauréate de Réseau Entreprendre, du Trophée de l’Innovation au Printemps numérique 2013 (catégorie Culture) et
de la Fête nationale des services 2014 dans la
catégorie « Rapprocher les Français ».
Présente au Salon du Livre 2015, Short édition
développe pour nous la vision technologique de
son projet. Soutenue par BPI France, la jeune
entreprise travaille actuellement à développer
la dimension sémantique de son dispositif : la
mise au point d’algorythmes visant à une meilleure qualification des textes à soumettre à son
comité éditorial en vue d’améliorer la qualité
des textes publiés.
Son programme d’innovation technologique est
conduit en partenariat avec les labos INRIA et
CNRS d’informatique et de linguistique de Grenoble 2, Lyon 1 et Paris 6.
Dans la diffusion par Short édition le format
numérique est privilégié. Les auteurs disposent
d’un écran de présentation associé à leur production publiée : ils soumettent leur texte en
ligne et peuvent participer à l’un des 4 prix organisés chaque année : 2000 textes sont proposés,
700 sont pré-sélectionnés et 120 à 160 créations
restent en finale pour désigner 30 textes lauréats
qui seront publiés dans une édition papier trimestrielle.
La communauté des lecteurs est sollicitée : elle
peut voter, suivre et recommander un auteur et
un texte.
Biz editions
Début 2014, le fonds d’investissement L’Express
Ventures (lié aux titres L’Express, Lire, l’étudiant...) rentrait au capital de Short édition. Ce
fonds ouvre ainsi son portefeuille avec un projet
communautaire et de contenus : signe, s’il en
fallait, que les innovations d’usage sont bien aujourd”hui une piste de croissance dans l’univers
des start-up.
La communauté au coeur.
Short édition se distingue des éditeurs classiques
en ce sens qu’elle investit une grande partie de
son énergie sur sa communauté de lecteurs et
d’auteurs : dans les dernières actions proposées
un concours de nouvelles à quatre mains et
deux générations, les « Tandems Numériques »
invitait des auteurs de moins de 25 ans et de
plus de 55 à écrire ensemble un texte. Montée
en partenariat avec la Région Rhône-Alpes et la
Fondation La Poste, cette proposition a mobilisé près de 100 auteurs.
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 18
A la ligne
Il suffit d’ouvrir l’écran d’entrée de Short édition
pour y prendre goût. Les textes sont partout…
Commencez donc la lecture du texte lauréat du
premier prix de « Tandems numériques » (Hope,
“Les machoires du piège http://short-edition.
com/oeuvre/tres-tres-court/les-machoires-dupiege : « Ce matin, Camille a téléchargé l’appli
«Ambianz», qui lui permet de créer des fonds
sonores. Elle avait parfaitement préparé son
plan et rien ne pourrait la contrarier. Elle est
partie le ventre vide, sans avoir vu sa mère. Elle
a attrapé son sac, est montée dans le bus. Mais
au lieu de s’arrêter devant son lycée, c’est trois
arrêts plus loin qu’elle est descendue.”...
Ou bien alors… écrivez à votre tour !
Crowdfunding
Noob, un combat d’avance
Q
uand Olydri studio dépose sa campagne de financement sur Ulule, en
mai 2013, le projet Noob vise à recueillir 35 000 euros en 70 jours. Le studio a été
crée en 2011, suite au succès de la licence Noob.
Sur Youtube Noob affiche plusieurs millions de
vue (65 millions en 2014!). La communauté,
moteur d’excellence du crowdfunding, est bien
là.
66 700 euros sont collectés en une journée,
80 000 en un week-end, 100 000 en trois jours,
200 000 en 6 jours, 250 000 euros en 10 jours,
300 000 euros en 20 jours, 350 000 en 27 jours,
400 000 en 39 jours (le record d’Europe est battu), 450 000 en 49 jours, 500 000 en 57 jours,
Et Noob est un ovni. Ils sont alors très peu de
MMORPG* à s’engager sur la webserie. Noob,
écrite et réalisée par Fabien Fournier, est la
première série humoristique française sur ce
thème. Elle est diffusée tous les vendredis sur
Nolife à 19H40 depuis le 7 novembre 2008.
Avec Ulule, il s’agit de développer le projet
d’une film, l’objectif est d’améliorer la qualité
des productions dans l’esprit de la webserie qui
compte alors 5 saisons et de rester
indépendants : tous les participants aux tournages sont des bénévoles!
Le pari est un joke... Pourtant le projet va atteindre son objectif de collecte en 15h, et le
mouvement va se poursuivre et s’amplifier :
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 19
600 000 en 69 jours, 681 046 euros en 70 jours!
C’est près de 2000% de l’objectif initial...
Une force communautaire engagée, une énergie puissante, de l’humour, l’ombre de la Guilde
souffle sur l’aventure.
Aujourd’hui, Noob poursuit sur sa lancée avec
Crowdfunding
La démarche de Noob est transmédia : série,
web, print, évènements se conjuguent et se répondent pour accompagner tous les supports.
Mais il n’y pas encore ici de modèle économique. Restent donc les produits dérivés (livres,
mangas, textile…), le sponsoring pub, la communauté.
Aujourd’hui, le projet s’est transformé en une
trilogie. La prochaine licence s’orientera vers
un développement plus pro à côté du web qui
reste dans l’adn de la série.
non pas 1 mais 3 films.
Une fois les frais d’achat et d’envoi des récompenses des contributeurs puis la commission
d’Ulule et les frais de TVA déduits, il reste une
somme rondelette mais pas phénomènale, bien
loin, en tous les cas, des budgets de la création
audiovisuelle. Mais l’équipe n’a rien perdu de
son enthousiasme : Noob vient d’être primée
aux Streamy Award 2014 d’ Hollywood dans la
catégorie «International» et l’esprit de conquête
continue d’habiter le projet qui conservera cette
vérité du “fait maison”…
Une autre campagne de crowdfunding attein-
drait elle aujourd’hui les mêmes résultats? Pas si
sûr, selon Fabien Fournier... Près de 400 webseries sont désormais en ligne, “ le gâteau est morcelé”. L’explosion médiatique du crowdfunding
a également morcelé les sommes collectées,
alors même qu’Ulule affiche dans l’audiovisuel
un taux de réussite de campagnes de collecte de
70%.
Pour Noob, produire des webséries, c’est tenter
de réduire la hiérarchie internet/ciném..Internet n’est pas une position de repli, mais un espace de liberté d’expression et de créativité non
bridée.
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NOOB Le film 1 : 1h30. Sorti à mi février 2015.
NOOB Le film 2 : 1h30. Sortie en janvier 2016.
NOOB Le film 3 : 1h30. Sortie en janvier 2017.
* Massively Multiplayer Online Role Playing
Games : jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs
Du côté du libre
Rencontre avec Jean-Christophe Becquet, fondateur d’Apitux
L
es concepts de logiciel libre et de tierslieux semblent intimement liés par les
aspects participatifs, collaboratifs qu’ils
sous-tendent. Ils participent également à de
nouveaux modèles de société : l’un remet en
cause le rapport que l’on peut voir avec le travail et toutes ses déclinaisons tandis que l’autre
modifie le modèle économique des logiciels
propriétaires que l’on retrouve dans toutes les
branches de la vie quotidienne : éducation, associations, structures territoriales, entreprises…
Enfin ces notions ont également comme point
commun le regroupement de personnes de tout
âge et de toutes conditions sociales au sein de
communautés d’usages organisées.
agissant pour un réseau dédié à la promotion
du « libre » en général et du logiciel libre en
particulier et qui a mené récemment une action
pour « dégoogliser internet ».
Jean-Christophe BECQUET vient d’être élu à la
présidence de l’APRIL, acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre
et des standards ouverts auprès du grand public,
Un logiciel libre est - par opposition au logiciel
propriétaire – un logiciel qu’il est possible d’utiliser, d’étudier, de modifier, de redistribuer sans
contrepartie financière mais uniquement dans
un but de diffusion. Il repose sur la constitution
d’une communauté qui va porter le développement et la diffusion du logiciel. Par exemple, la
suite bureautique Libre Office avec laquelle est
réalisée cet article fait partie de cette famille de
logiciels libres soutenus par une communauté
très active. Un annuaire complet de logiciels
libres est proposé par Framasoft, association
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 21
des professionnels et des institutions dans l’espace francophone. Fondateur d’APITUX dont le
siège social se trouve à Digne-les-Bains, il s’implique dans les communautés du logiciel libre
depuis 1997. Il est l’auteur du site Apitux.org,
consacré aux enjeux du logiciel libre, aux standards ouverts et à l´interopérabilité. En 2015, il
a été élu président de l’APRIL,
Du côté du libre
La promotion du logiciel doit passer par une
sensibilisation aux enjeux du logiciel libre. En
ce moment, l’APRIL mène trois campagnes différentes.
A travers www.candidats.fr, l’association souhaite faire prendre conscience de l’importance
des logiciels libres aux décisionnaires politiques,
Une seconde action est menée à destination des
associations afin qu’elles basculent vers l’utilisation de logiciels libres.
Chaque année est organisé l’événement « Libre
en fête », destiné au grand public, un peu partout
en France. Les animations vont des installations
Linux (install-party) à des séances de cartographie participative avec l’outil OpenStreetMap
en passant par des ateliers Scribus ou Inkscape.
Ces deux logiciels libres n’ont rien à envier à
leurs homologues propriétaires que sont Publisher ou Illustrator.
Initié dans la moitié des années 1980 par Richard Stallman, le mouvement du logiciel libre
fait encore l’objet de mises en cause. L’association APRIL se bat sur le plan institutionnel et
législatif contre certaines menaces. Par exemple
les DRM (Gestion des droits numériques), que
Jean-Christophe nomme les « menottes numériques » visent à empêcher la copie et donc la
diffusion de fichiers musicaux, de fichiers vidéos ou bien de livres au format électronique.
Ces verrous portent donc atteinte à la philosophie du libre.
Plusieurs autres freins limitent la diffusion du
logiciel libre en France. Ainsi, les marchés publics peuvent être discriminants s’ils intègrent
dans leur cahier des charges des obligations
concernant les logiciels propriétaires.
Pour faire progresser cette réflexion, il est possible de soutenir l’APRIL. Trois permanents assurent la gestion de l’association à temps plein.
Aujourd’hui ce ne sont pas moins de 4228 adhérents (3820 individus, 408 entreprises, associations et organisations) qui apportent leur
contribution. « Adhérer c’est donner son n+1 »
explique Jean-Christophe BECQUET.
Il est possible de s’investir davantage dans l’association en rejoignant les groupes de travail
thématiques :
- sensibilisation et promotion notamment par la
réalisation de supports de communication,
- éducation,
- aspects politiques et législatifs.
Il est important d’évoquer, notamment, deux
autres associations participant, en France, à la
sensibilisation aux logiciels libres : Framasoft et
ses multiples déclinaisons (Framakey, Framalibre, Framabook... pour ne citer que les plus
connues) et la Quadrature du Net – Internet et
Libertés qui a lancé le 1er avril l’action « Agissons contre le projet de loi de surveillance” avec
le site de campagne sous-surveillance.fr.
Les trois acteurs sont complémentaires puisqu’ils
agissent tantôt sur la promotion et la défense,
tantôt sur une alternative d’usages par des logiTOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 22
ciels ou des outils puissants libres ou bien sur
les aspects juridiques et législatifs.
Les tiers-lieux propagent déjà cette pensée libre
autour de l’informatique et du numérique.
Beaucoup y sont très actifs, souhaitons leur bon
vent.
Article connexe :
OpenStreetMap, créer des données libres pour
le territoire. Projet « Dessine ta ville ».
VIZ
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 23
AILLEURS
A Montréal, l’industrie du jeu en cowo
Le coworking à Montréal est une pratique
déjà riche. Une initiative récente suscite l’intérêt : l’Espace Ludique vise à accueillir les
pigistes, développeurs indépendants et passionnés du jeu vidéo indépendant.
Il émane d’un projet collaboratif entre Execution Labs, (L’accélérateur et plateforme
d’investissement dédiée aux jeux), le centre
de recherche et création Technoculture Art
and Games de l’Université Concordia et la
scène indie de Montréal..
«En rassemblant des personnes partageant la
même vision, L’EL veut promouvoir la collaboration et l’innovation dans l’industrie du
jeu de Montréal»
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 24
AILLEURS
En phase de « test de jouabilité » depuis
deux semaines, plusieurs studios ont déjà
rejoint L’Espace Ludique. Parmi ses premiers membres figurent Henry Smith, créateur du jeu Spaceteam, ainsi que les studios
Norsfell Games et Clever Endeavour Games. L’EL accueille également les événements de Pixelles, une initiative locale pour
inclure les « femmes-dans-les-jeux »
Le mot de l’équipe : «le co-travail, c’est
d’abord un espace en commun pour se
motiver, partager son enthousiasme et
faire rebondir ses idées!»
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 25
AIDES ET APPELS À PROJETS
Pacalights
de l’idéation à l’innovation
Ademe : une étude sur les
innovations sociales et les
formes d’intelligence collective
L’Ademe a pour objectif de recueillir, de façon exploratoire, les projets d’innovation sociale qui ont un impact sur la transition écologique.
Vos projets d’innovation sociale sont à déposer sur son
site jusqu’en septembre 2015.
Qui peut déposer un projet ?
Tout porteur de projet d’innovation sociale, quel que
soit son stade d’avancement et quel que soit son thème
Pourquoi déposer un projet ?
Pour bénéficier du dispositif de communication de
l’Ademe et le partager avec la communauté des innovateurs sociaux et des acteurs qui les accompagnent.
Cette plateforme a pour objectif de rassembler les acteurs de l’innovation sociale dans le monde.
Retrouvez sur le site dédié au projet une première liste
d’initiatives représentatives dans lesquelles figurent les
tiers-lieux.
Souvent, le café sert de carburant à la création. Juste
retour des choses, que se passe-t-il quand les créateurs
sont inspirés par le café?
Cette année encore Malongo ouvre un concours destiné aux jeunes créatifs, designers, étudiants. Leur proposition de design doit réinventer le «café au travail»
au gré des différents espaces (bureaux, halls, salles de
réunion),contextes (pauses, réuni
ons, salles d’attente...) et temporalités (le matin, après
le déjeuner...). Objets, accessoires, applications numériques sont concernés. Les dotations permettent de récompenser 3 créations.
Il faut répondre avant le 31 mai 2015
EN 2014, le concours portait sur « Le vendeur ambulant de café » et récompensait, notamment, « BRETELLES DU CAFETIER » de Dorothée ETIENNE,
un système de sanglage utilisé comme un sac à dos
pour ’accrocher cagette, planche plateau ou tout autre
élément de support avec quatre thermos en réserve. A
quand le café portable au bureau?
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 26
PACA Lights est un dispositif conçu par la région
PACA qui vise à faire émerger des idées « en rupture »
émanant de tout type d’innovateur.
A partir des défis, sociétaux - sociaux - économiques
– environnementaux - … - auxquels est confronté le
territoire, il s’agit, dans le cadre d’un challenge régional, d’interpeller largement les acteurs de l’innovation
pour qu’ils apportent des réponses nouvelles, technologiques, organisationnelles, de procédé ou de modèle
économique …
Pour les 20 concepts les plus innovants, 2000 euros de
budget pour chacun. Sur ces concepts, les 5 meilleurs
recevront ensuite une dotation de 10000 euros pour
réaliser un “Démonstrateur”.
Pour ce premier challenge 2014-2015, un thème à explorer : En 2020, ZERO kilowatt-heure gaspillé &
TOUS producteurs d’énergie renouvelable !
La première étape du challenge vient de s’achever : la
liste des lauréats sera communiquée la semaine du 27
avril . A suivre et propager..
Par Rivierre (Travail personnel) CC BY-SA 3.0
BàO
Coworking
et taux
d’occupation
Une rubrique proposée par la Bo[a]te, à
enrichir de vos propres expériences.
La Bo[a]te témoigne dans chaque numéro de Toc! de son expérience de plusieus années,confortée par l’analyse du
mode de fonctionnement des Cantines et
lieux-associés. Vous pouvez également
apporter vos observations et conseils afin
qu’ensemble nous partagions les meilleures pratiques.
#baotoc
#boateaoutiltoc
L
e taux d’occupation d’un lieu de coworking? (Ces observations sont corroborées
par une étude Deskmag, 2012 : « Global
coworking survey »)`
Les espaces de coworking comptent plus de
membres que de postes de travail : le taux d’utilisation est de 50% en moyenne. Les coworkers
ne sont pas tous présents en même temps et les
métiers représentés (conseil, services aux entreprises, formateurs,…) justifient de nombreux
déplacements en entreprises. Il est très rare
qu’un coworker occupe son poste de travail plus
de 70% du temps hebdo.
En revanche, ces occupants réguliers ne sont
pas réfractaires à s’abonner pour un plein temps
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 27
Le volume moyen de postes de travail relevé par
l’enquête Deskmag est de 38 occupants simultanés
Le moment de l’année le plus propice aux inscriptions de nouveaux membres (ou au lancement d’un nouvel espace) est en septembre. La
promotion d’une nouvelle offre ou de disponibilité peut idéalement être engagée en juin-juillet.
Un autre pic plus faible peut être constaté en
avril.
Et vous, qu’avez vous observé?
GEOLOC
Construire ensemble la carte des sites
et initiatives que nous repérons
Cette carte a vocation à identifier les
actions dont TOC! se fait le relais. Mais
elle vous est ouverte : complétez la en
intégrant vos tiers-lieux et évènements.
Ces données contribueront à partager
l’information la plus actuelle sur TiersLieux et Open culture.
Cette carte est développée par
La Bo[a]te sous OpenStreetMap
Elle est accessible et manipulable ici.
#osm
#openstreetmap
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 28
Participez !
Le magazine TOC est un ebook collaboratif
dédié aux tiers-lieux et à l’Open Culture. Il se
veut ouvert et participatif. Nos articles sont sous
creative commons CC-BY-SA. Il est lié à un site
compagnon (2H60.com/toc) sur lequel nous
vous invitons à partager avec nous.
Faites-nous des suggestions, proposez des articles, des news, devenez contributeur de ce
projet éditorial en vous rendant sur le site compagnon. Chaque numéro vous y proposera un
sujet de discussion ouverte qui nous permettra
d’enrichir ensemble le langage des tiers-lieux et
de l’Open Culture.
Ce magazine né en Provence Alpes Côte d’Azur
veut se faire l’écho des innovations sur les territoires ruraux ou hyper-ruraux, urbains ou péri-urbains. Au-delà de cet ancrage territorial,
notre projet éditorial est d’aller à la rencontre
de tous les acteurs privés et publics d’innovations (sociales, économiques, éducatives, culturelles, technologiques) dans l’ensemble des métropoles, départements et régions françaises
ainsi qu’à l’étranger. Ces innovations territoriales s’incarnent à la fois dans des lieux, des
usages et des pratiques tant professionnelles que
non professionnelles.
de contacts et de partenaires.
Nos prochaines livraisons seront disponibles sur
abonnement ou à l’unité :
Super Toc!
Abonnement pour 6 numéros ebook augmenté bi-mestriels + 2 hors série version papier :
59,60 €
Cet abonnement inclut l’epub des 6 ebooks
augmentés.
M Toc!
Abonnement pour 6 numéros ebook augmenté
bi-mestriels : 23,60 €
Cet abonnement inclut l’epub
U Toc!
Numéro ebook augmenté à l’unité : 4, 60 €
Ces achats peuvent être réalisés en paypal ou
par chèque à l’adresse suivante :
2h60 éditions - TOC!
La Bo[a]te
35 rue de la Paix Marcel Paul
13001 Marseille
Retrouvez nous sur les stores et sur le site de
l’éditeur 2h60
Ce premier numéro de TOC est téléchargeable
gratuitement sur le site de 2H60. Faites-le circuler sans réserve auprès de vos réseaux d’amis
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 29
OURSE
Directeur de publication : Martine Sousse
Rédacteur en chef : Serge Jamgotchian
Chef de rubrique “Libre” et responsable du développement numérique : Pierre André
Directeur artistique : Serge Lieutier
Eclaireur : Marin Garrigues
Illustratrice : Tao Astier
TOC! est une édition 2h60
Notre prochain numéro vous conduira au coeur des Tiers-lieux
et de l’Open Culture et abordera notamment :
Les processus d’apprentissage collectif au sein d’un espace de coworking :
La Ruche Paris
La galaxie des tiers-lieux dans la métropole Aix-Marseille
Les tiers lieux dans la Drôme : de Valence aux Baronnies Provençales
L’ expo universelle de Milan : partager les ressources naturelles
Une école primaire soutenue par le financement participatif
Ovillage, un espace d’intelligence Collective et d’Innovation Sociale en Côte d’Ivoire
Et toujours, la Boite à Outils, les brèves, les appels à projet, vos propres news….
A paraître : fin mai
TOC! - N°1 - Avril 2015 - Page 30

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