1 - les disciples : 2 - l`identite de jesus - Paroisse Saint-Eloi

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1 - les disciples : 2 - l`identite de jesus - Paroisse Saint-Eloi
LA PASSION ET LA RESURRECTION chez St MARC
Mc 14,1 – 16,8
Nous avons entendu l’autre dimanche la catéchèse sur les clés de lecture et
de compréhension pour l’ensemble de l’Evangile de Marc. Cette fois-ci
nous abordons la dernière partie de son évangile qui est la Passion et la
Résurrection de Jésus le Christ : Mc 14,1 – 16,8.
A la suite de ce qui a été dit la dernière fois, l’évangéliste nous propose
cette fois-ci une catéchèse (approfondissement de la foi) sur la souffrance,
la mort et la résurrection de Jésus. C’est une histoire vraie qui s’est passée il
y a plus de 2000 ans mais qui nous interpelle encore aujourd’hui. Comment
comprendre alors cet écrit ? Voici quelques clés de lecture qui pourraient
aider chacun d’entre nous dans sa lecture sur l’évangile de Marc.
1 - LES DISCIPLES :
dans son angoisse à Gethsémani ne font pas mieux après leur promesse
pendant le dernier repas (14,40). Pierre en reniant Jésus montre qu’il n’est
pas à la hauteur de la situation (14, 66-72). En fait, tous ceux qui ont promis
à Jésus générosité et soutien sont défaillants, même celui qui n’est pas des
Douze et qui s’est enfui nu, marque l’abandon total du maître par ses
disciples aux mains des assaillants (14,52). Jésus a tout à fait raison : « La
chair est faible … »
c-) Catéchèse :
Les premières communautés chrétiennes, disciples du Christ de deuxième
génération, qui lisaient et entendaient ce récit, ne manquaient certainement
pas de réfléchir sur leur condition de disciples à la suite du Christ. Suivre le
Christ ne relève pas uniquement d’une bonne volonté. Il s’agit d’un appel
en profondeur adressé à chacun dans sa situation de vie actuelle, un appel
qui demande une réponse vraie, engageante, exigeante et fidèle. En proie
avec la persécution Marc les met devant la vérité : ou bien on suit le Christ
jusqu’au bout avec ce que cela a comme conséquence, tel que c’est raconté
dans le récit, ou bien on l’abandonne. Le tiède (mi-figue, mi-raisin) fait tort
à l’Eglise. Chacun est mis devant la vérité de relation face à son Dieu.
a-) Généreux :
La générosité des disciples est manifeste dans le récit de la passion. Ils
suivent les instructions de Jésus à la lettre et sans poser de questions pour
les préparatifs de la fête (14,12-16). La volonté prononcée de Pierre et aussi
des autres disciples pour mourir avec le Christ (14,31), traduite par la prise
d’arme pour protéger le maître pendant son arrestation (14,47), révèle la
disponibilité de ceux-ci pour le servir.
b-) Mais défaillants :
Mais cette générosité ne tenait pas face à l’épreuve. Déjà pendant son
ministère, après la multiplication des pains, Jésus les a interpellés vivement
en dénonçant leur incompréhension (8,14-21). La défection de Juda dans le
récit de la passion, en trahissant son « Rabbi », porte à son comble cette
incompréhension (14,43-44). Les 3 disciples choisis pour soutenir Jésus
2 - L’IDENTITE DE JESUS :
Qui est ce Jésus ? Cette question ne cesse de tarauder tous ceux qui l’ont
côtoyé.
a-) Le sens de sa mort :
- Pendant l’onction à Béthanie, au début de la passion, Marc a mis dans la
bouche de Jésus l’annonce claire de sa mort prochaine et le geste de cette
femme est expliqué comme pour son ensevelissement (14, 1-9). Aucun des
convives ne comprend la situation.
- Dans le don de son corps et de son sang, le sang de l’alliance (14,24),
Marc veut souligner que le Christ qui verse son sang sur la croix est offert
comme gage d’une alliance entre lui et tous les hommes (multitude) sans
distinction.
3 - PAQUES :
- Cette participation de tous au salut est encore mise en exergue par la
mention de la déchirure du rideau du Temple après la mort de Jésus (15,38).
Cela a comme signification : ou bien l’accès au lieu le plus saint est
maintenant ouvert à tous, ou bien la fin du Temple privé de son lieu le plus
saint. C’est Jésus qui est le plus saint de tous les saints ou de tout ce qui est
saint.
a-) Le don du Christ :
Le récit de la Passion du Christ s’inscrit pour Marc dans le contexte de la
Pâque juive (14,1.12). Toutefois, quand Jésus se met à table pour la
célébrer, il n’est pas question d’agneau pascal. Il donne plutôt, dans une
affirmation laconique, son corps et son sang par une célébration chargée de
symbolisme en parole et en acte (14, 22-25). L’impression qui s’en dégage
est que Jésus mime sa mort : non pas comme la fin d’une vie quelconque
mais une autre forme de présence, avec ce corps et cette vie, qui se
prolonge dans l’avenir. Et cette présence est dans le don de sa vie et de sa
parole.
b-) Une profession de foi :
En jetant un coup d’œil rapide sur le plan général de l’évangile de St Marc,
« Jésus Fils de Dieu » encadre tout l’évangile. En Mc 1,1 : il fait mention de
Jésus Fils de Dieu, surtout au baptême proclamé par Dieu comme son fils
(1,11). Et vers la fin terrestre de la vie de Jésus, c’est un centurion (un
païen) qui confesse que Jésus crucifié est fils de Dieu (15,39). La
confession de ce païen pour Marc constitue la vraie profession de foi en
Jésus. Durant tout le récit, à part Pierre qui est au milieu de l’évangile et qui
fait aussi sa confession (8, 27-30), ce sont les démons que Jésus chassent
qui reconnaissent en lui l’envoyé de Dieu (ex : 5,1-20). Ce n’est pas par
hasard si Marc attend que Jésus soit crucifié et mort pour entendre alors et
enfin le dévoilement de sa vraie identité.
b-) Communion au Christ :
La parole du Christ : prenez « mon corps » et buvez « mon sang » est une
communion réelle et, d’ailleurs, originale pour le donateur. Le rapport à
Jésus passe maintenant non plus par son corps physique mais par sa parole
dans cette célébration. Les apôtres doivent comprendre maintenant qu’ils
passent d’une présence physique du Christ à une présence symbolique mais
réelle.
c-) Catéchèse :
c-) Catéchèse :
Reconnaître en ce Dieu persécuté, souffrant, mort et ressuscité pour un vrai
Dieu n’est pas chose aisée. Le récit du procès devant le Sanhedrin le
montre. La communauté à qui Marc adresse son évangile devrait avoir
beaucoup de courage pour confesser ce Dieu à la fois humain et mystérieux
par rapport aux dieux des cultures environnantes. Le Dieu des chrétiens est
fait de la même matière que nous (sauf le péché). Il connaît nos souffrances,
nos angoisses. Il donne alors l’espérance de vivre si nous le connaissons
(profession de foi), si nous le suivons (engagement). Ce « nous » inclut tous
les hommes sans exception : juif et païen. Qui est ce Jésus ? C’est le Fils de
Dieu qui est venu faire alliance avec l’humanité entière.
Les premiers chrétiens qui n’ont pas connu le Christ ont dû puiser leur foi
dans la célébration à son mémorial. Affrontés à la persécution qui exige
d’eux un témoignage allant jusqu’à donner leur vie, ils lisent ces récits en
les actualisant pour leur propre compte. Cet attachement au Christ que nous
appelons « amour » serait donc leur réponse à celui de leur Seigneur Jésus.
Dans leur foi rejetée, persécutée, ils croyaient qu’en vivant le mémorial du
Christ, celui-ci les feraient passer de la mort à la vie, de l’esclavage à la
liberté, du péché au pardon. C’est le sens de la Pâques du Christ que nous
célébrons encore aujourd’hui.
Père Nicolas RASOANAIVO