L`aménagement hydro-électrique de la Tarentaise

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L`aménagement hydro-électrique de la Tarentaise
L’aménagement hydro-électrique de la Tarentaise
Moins bien desservie par la route et le chemin de fer au début du siècle, la Tarentaise a
connue une industrialisation plus tardive et moins poussée que la Maurienne.
Son potentiel hydro-électrique important intéresse dès 1933 la société des forces
motrices du Rhône qui projette de construire un barrage réservoir sur la haute Isère. L’idée
est de réaliser un aménagement intégral avec une utilisation optimale du bassin versant. La
cuvette de Tignes qui se termine par une gorge étroite, présente toutes les qualités pour
l’édification d’un barrage. Reste le problème de la disparition du village de Tignes et de
quelques hameaux qui furent sacrifiés à la cause nationale de l’énergie.
Sous l’égide d’EDF depuis la loi de nationalisation de 1946, les travaux
d’aménagement de la haute Isère durent de 1945 à 1956.
Le barrage de Tignes est mis en eau en 1952.
Barrage de Tignes (photo B. Juillard).
Barrage de Tignes (photo B. Juillard).
Caractéristiques du barrage :
Barrage voûte d’une hauteur de 160 m (180 m sur fondations). Epaisseur en crête : 10m, en
pied : 43,57 m.
Longueur en crête : 296 m.
Altitude : 1790m.
Volume du barrage : 632000 m3.
Volume de la retenue : 230 millions de m3.
Surface de la retenue 2,74 km2
Bassin versant naturel : 171 km2. L’eau est collectée sur 250 km2 avec les prises d’eau sur la
haute vallée de l’Arc, la vallée de Peisey, les affluents de la haute vallée de l’Isère.
Deux centrales en cascade :
Centrale des Brévières : 233 m de chute au pied du barrage.
Centrale de Malgovert, située sur la commune de Séez, avec 750 m de chute.
L’ensemble fournit 800 millions de kwh par an, soit cinq à six fois Bissorte.
Centrale des Brévières (photo B. Juillard).
Centrale de Malgovert (photo B. Juillard).
L’aménagement de Tignes a été complété par le complexe Sassière-Saut.
Un barrage (16 m) a permis de surélever le lac de la Sassière dont les eaux sont turbinées à la
centrale du Saut. Le barrage du Saut qui récupère également les eaux du Cruet et du clou
alimente la centrale du Chevril (416 m de chute), au pied du barrage de Tignes.
Entre Bourg-Saint-Maurice et Moutiers des aménagements plus anciens permettent
d’alimenter les moyennes ou basses chutes de Pomblières et de Moutiers.
A l’aval de Moutiers, se situe le deuxième grand aménagement hydro-électrique de la
Tarentaise.
Le barrage d’Aigueblanche édifié en 1954 dans l’étroit des Echelles d’Hannibal (400 000
m3) permet d’envoyer les eaux de l’Isère vers la Maurienne (la vallée de l’Isère n’offrait pas
de chute suffisante). Après une galerie de 12 km sous le massif du Grand Arc, une chute de
154 m permet d’obtenir 500 GWh (centrale souterraine de Randens).
Barrage d’Aigueblanche (photo B. Juillard).
En rive gauche de l’Isère, la retenue de La Coche construite en 1972 alimente la centrale du
même nom.
La retenue de La Coche est alimentée par les eaux des affluents de la rive gauche de l’Isère
(entre Moutiers et La Léchère). Sa capacité est de 2,1 millions de m3. Elle est située à 1400m
d’altitude.
C’est sur ce site qu’a été expérimenté la première station de transfert d’énergie par
pompage, pour utiliser les excès de KWh d’origine nucléaire en heures creuses. Ces KWh
inutilisés servent à pomper et à refouler l’eau du bassin d’aigueblanche vers la retenue de La
Coche. L’eau pompée en heures creuses est turbinée en heures pleines.
En quelques minutes, avec ses quatre groupes, La Coche peut injecter 320 MW sur le réseau.
Schéma d’aménagement de La Coche (panneau d’information EDF).
Coupe d’un groupe de La Coche (panneau d’information EDF).
Hormis quelques équipements de moindre importance (centrales de Notre-Dame-de-Briançon
et de Feissons-surIsèr), la basse Tarentaise accueille la centrale du vaste complexe RoselendLa Bathie.