Escapulometría por RM en los conflictos subacromiales y en la

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Escapulometría por RM en los conflictos subacromiales y en la
Dr. Jean-Jacques Railhac
Professeur de Radiologie
Centro Hospitalario Universitario de Toulouse
Relations internationales de la SIMS
Toulouse, Francia
Escapulometría por RM en los conflictos
subacromiales y en la ruptura del
mango rotador
Scapulométrie magnétique dans les conflits et les lésions de la coiffe des rotateurs
Les conflits sous-acromiaux, bien décrits par Neer en 1972, dominent la pathologie
non traumatique de l’épaule. Ils se traduisent cliniquement par des douleurs et
parfois des sensations d’accrochage lors des mouvements actifs, dont l’amplitude
peut être limitée.
Les étiologies sont multiples et souvent associées.
Aujourd’hui, l’imagerie, grâce notamment à l’échographie et l’IRM, permet de bien
préciser les causes, mais aussi de guider le traitement.
Si le rôle des lésions de la coiffe des rotateurs est bien connu, la responsabilité de
remaniements de la bourse sous-acromio-deltoïdienne et d’anomalies acquises ou
constitutionnelles
de
la
voûte
acromio-coraco-claviculaire
doit
être
systématiquement recherchée.
Quelques Rappels
Pour bien comprendre la physiopathologie des confits sous-acromiaux, des rappels
d’anatomie et de biomécanique sont indispensables.
Décrit dans la littérature comme la « deuxième articulation de l’épaule », l’espace
sous-acromial joue un rôle fonctionnel majeur.
D’une hauteur d’environ 1cm sur les radiographies, il est occupé presque
entièrement par la masse des tendons de la coiffe des rotateurs, dans laquelle
s’intercale l’intervalle des rotateurs avec le tendon du long biceps.
La bourse sous-acromio-deltoïdienne est l’autre structure-clé de cet espace ; lors
des mouvements du bras, cette cavité synoviale très fine permet le glissement entre
la coiffe qui recouvre la tête humérale et les tubérosités et une voûte « pratiquement
fixe», constituée par les planchers de l’acromion, du ligament acromio-coracoïdien,
de l’articulation acromio-claviculaire et la face profonde de l’apophyse coracoïde.
En pathologie toutes les modifications anatomiques acquises ou constitutionnelles
dans ce défilé pourront être à l’origine de syndromes de conflits et de pathologies
intriquées.
Si l’anamnèse et un examen clinique rigoureux orientent bien le diagnostic, c’est
surtout l’imagerie, avec ses nouvelles techniques comme l’échographie et l’IRM, qui
confirmera les anomalies à l’origine des « accrochages».
Dans une épaule en mouvement les zones potentielles de conflits sont multiples; la
plus fréquente est la région antéro-supérieure de l’épaule, autour de l’insertion
acromiale du ligament acromio-coracoïdien.
En IRM un conflit se traduit le plus souvent dans la région pathologique par un
effacement de la graisse péri-bursale en T1 et un hypersignal en T2FS, un
épanchement et des signes d’inflammation de la bourse sous-acromio-deltoïdienne,
des remaniements de la face superficielle de la coiffe et un rétrécissement de
l’espace sous-acromio-coraco-claviculaire de moins de 8mm.
Repondre a 3 Questions par L’Imaginarie
En présence d’un syndrome d’accrochage ou de conflit sous-acromial, il faudra lors
de tout examen d’imagerie se poser trois questions : quel est l’état de la coiffe des
rotateurs et du tendon du long biceps?.
Existe-t-il des anomalies de la voûte acromio-coraco-claviculaire qui, en rétrécissant
le défilé sous acromial, pourraient agresser lors des mouvements la bourse et les
tendons?.
Quel est l’état de la bourse sous-acromio-deltoïdienne?.
Des travaux récents réalisés dans notre service et une revue de la littérature ont
servi de base à cette communication.
1.) Quel est l’état de la coiffe des rotateurs et du tendon du long biceps?
Toutes les tendinopathies de la coiffe des rotateurs et du long biceps peuvent être
à l’origine d’un syndrome d’accrochage dans la mesure où elles peuvent
s‘accompagner de bursites et d’épanchement bursaux, d’une hypertrophie focalisée
des tendons (calcifications, nodules de tendinose) ou d’une instabilité secondaire à
des ruptures.
Le radiologue devra donc d’abord rechercher des calcifications tendineuses,
préciser leur aspect et leur siège ; des calcifications situées à la face superficielle de
la coiffe peuvent par leur débord être à l’origine d’accrochages lors des
mouvements.
Toutes les tendinopathies « simples » (« tendinite », « tendinose »), les ruptures
partielles et les perforations des tendons peuvent causer des douleurs et des
syndromes d’accrochage, le plus souvent par l’intermédiaire d’épanchements
bursaux d’accompagnement.
C’est aussi le cas dans les ruptures tendineuses complètes qui peuvent déstabiliser
l’épaule, s’accompagner d’une involution graisseuse des muscles correspondants
et d’une arthrose gléno-humérale.
2.) Existe-t-il des anomalies acquises ou constitutionnelles de la « voûte
acromio-coraco-claviculaire »?
La recherche d’anomalies de la voûte (« voûte agressive ») se fera déjà sur les
radiographies standard, mais sera optimale sur les reconstructions multiplanaires du
scanner et les différentes coupes de l’IRM.
En 2007 nous avons réalisé un travail prospectif dont le but était double: établir des
critères de normalité des éléments de l’arche acromio-coraco-claviculaire sur des
coupes sagittales, coronales et axiales en IRM et définir les critères pathologiques
qui pourraient favoriser des conflits.
Pour mener à bien cette étude nous avons examinés 30 volontaires sains et 87
sujets qui présentaient des signes cliniques de syndrome d’accrochage, en
l’absence de toute autre pathologie et notamment de calcifications tendineuses.
Après l’examen IRM 3 groupes de conflits ont été définis : sans rupture tendineuse
(47%), avec rupture tendineuse partielle ou perforation (18%), avec rupture
tendineuse complète (36%).
Chaque examen comprenait 3 plans en séquences DPFS et T1. Nos résultats ont
fait l’objet d’une analyse critique pluridiciplinaire, d’une étude statistique multicritères
et d’une comparaison aux données de la littérature.
Nous rapporterons
scapulométrique ».
les
points
les
plus
significatifs
de
cette
«
étude
Des malformations et des malpositions de l’acromion peuvent rétrécir le défilé
sous acromial.
Elles sont à rechercher en imagerie dans les plans coronal et sagittal:
- acromion « crochu » de type 3 de Morrisson et Bigliani ; pour ces auteurs le
crochet, étendu sur environ 2 à 3 mm de hauteur, s’observerait plus
fréquemment dans les ruptures de la coiffe.
- Notre travail confirme son rôle pathogène dans l’ensemble des conflits
- acromion de type 4, convexe vers le bas;
-
-
-
-
os acromiale; cette anomalie (3% de la population), favoriserait les conflits
par l’hypertrophie fibreuse de la face inférieure de la néo-articulation ou par
la mobilité excessive de l’acromion,
acromion à pente antéro-inférieure («acromion plongeant antérieur»),
acromion à pente inféro-latérale («acromion plongeant latéral») avec un
angle supérieure à 10 et surtout 20 degrés par rapport à l’horizontale.
Nous n’avons pas retrouvé dans notre série de « crochet frontal » (11% sur
les radiographies pour certains auteurs),
acromion en position basse par rapport à la clavicule (ou à l’inverse clavicule
en position basse par rapport à l’acromion), de plus de 1/3 de la hauteur de
l’articulation acromio-claviculaire,
couverture latérale trop importante de la tête humérale par l’acromion, facteur
décrit dans la littérature, mais non validé dans notre travail,
insertion aberrante du tendon du petit pectoral sur la face profonde du
ligament acromio-coracoïdien.
Quelques anomalies du ligament acromio-coracoïdien, lame fibreuse triangulaire
et un peu souple qui ferme la partie antéro-supérieure du défilé, peuvent entrainer
des conflits par 3 processus:
-
-
un raccourcissement constitutionnel du ligament en dessous de 2 cm
(longueur normale de 3 à 5 cm) qui le rendrait moins déformable,
une hypertrophie du ligament. Pour Homsi, ce ligament présente à l’état
normal une épaisseur moyenne de 1,25 mm, non uniforme avec 2 bandes
latérales plus épaisses. Au dessus de 2 mm d’épaisseur en échographie une
hypertrophie pathologique peut être validée,
une insertion «basse», sous l’acromion, du ligament (bien vue sur les coupes
sagittales de l’IRM en T1),
une ossification de l’enthèse acromiale. Un «ostéophyte ou enthésophyte »
dans cette région s’observe dans 5% de la population témoin, mais est
retrouvé dans 2/3 des ruptures complètes de la coiffe des rotateurs. Ces
ossifications sont-elles la cause ou la conséquence des conflits?
Dans le conflit antérieur de l’épaule décrit par Gerber un défilé sous coracoïdien
étroit (inférieur à 8 mm) ou un «crochet coracoïdien» sont responsables
d’accrochages avec le tendon sub-scapulaire et la bourse sous-coracoïdienne.
Le scanner et l’IRM permettent les mesures, mais l’IRM montre aussi les
conséquences sur la bourse et le tendon.
Enfin, l’arthrose acromio-claviculaire, particulièrement fréquente après 50 ans, est
une cause classique de conflits sous-acromiaux, quand des ostéophytes se
développent vers le bas.
En raison de la grande étroitesse des rapports anatomiques dans cette zone ces
ostéophytes, même parfois très petits, viennent agresser lors des mouvements de
l’épaule la bourse et la face superficielle de la coiffe sous-jacentes.
Si cette arthrose se dépiste facilement sur la radiographie de l’épaule en face stricte,
l’agressivité des ostéophytes s’apprécie de façon optimale sur les coupes coronales
de l’IRM.
3) Quel est l’état de la bourse sous-acromio-deltoïdienne?
Dans le défilé sous-acromio-coraco-claviculaire, la bourse a un rôle fonctionnel
majeur.
Elle facilite le glissement entre la voûte et la face superficielle de la coiffe (adhésion
partielle au tendon supra-épineux).
Dans tous les conflits, mais aussi dans le rhumatisme à apatite ou d’autres
pathologies synoviales, cette bourse pourra réagir par une inflammation de ses
parois et un épanchement.
Dans tous les cas ces épanchements sont la cause principale des douleurs et de la
limitation fonctionnelle.
Depuis leur introduction, l’échographie et l’IRM ont bien confirmé le rôle des
épanchements bursaux dans la symptomatologie fonctionnelle.
Toutes les pathologies de la voûte et de la coiffe peuvent agresser la bourse.
Les bursites « primitives » sont particulièrement fréquentes dans le cadre d’une
hypersollicitation professionnelle ou sportive.
Que Faut il Retenirg?
Dans le bilan des syndromes d’accrochage de l’épaule, l’échographie et l’IRM, qui
viennent toujours en complément d’un bon examen radio-clinique, sont aujourd’hui
les techniques les plus performantes.
L’échographie, comprendra toujours une étude dynamique comme celle proposée
par Nathalie Bureau.
Si elle est presque toujours suffisante pour l’étude des conflits, elle n’apporte pas
toutefois comme l’IRM avec ses séquences T1, une vision tridimensionnelle de
l’espace sous-acromial.
Par ailleurs les séquences IRM de type T2 avec suppression du signal de la graisse
objectivent de façon remarquable les zones pathologiques « inflammatoires » et les
épanchements.
L recours à l’injection de gadolinium par voie veineuse et l’arthro-IRM ne sont pas
nécessaires dans l’immense majorité des cas.
Quelques References
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