Préparer - Unité SGP Police FO
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Préparer - Unité SGP Police FO
actuADS ’ g a m le numéro 24 Un réseau national Quel avenir pour les ADS ? Préparer le concours Gardien de la Paix de Formation : vos droits Rejoignez la communauté ADS sur notre forum : http://www.forumadscadets.com/ SOMMAIRE ÉDITO 4 Action syndicale Daniel Darnis « Un réseau syndical national au service des ADS» Secrétaire national ADS & Cadets de la République 6 Dossier spécial préparer le concours de gardien de la paix 16 la colonne 20 Action syndicale Un passeport vers la catégorie B 21 action syndicale Conseillers Mobilité Carrière 22 Vos droits Formation 24 Témoignages Directeur de Publication : Henri Martini Directeur de campagne : Nicolas Comte Secrétaire national communication : Paul Le Guennic Rédacteur en chef : Daniel Darnis, Stéphane Liévin Conception et réalisation : Timothé Artale, Stéphane Battaglia Crédit photo : Paul Le Guennic, Timothé Artale Imprimerie : Easy-Print, 56 avenue des Martyrs de la Résistance, 33520 Bruges UNITé sgp police, 161-163, avenue Galliéni, 93177 Bagnolet ISSN : 2115-774X CPPAP : 0616 S 08347 Tirage : 12.000 exemplaires “ Une réputation syndicale ! Les deux choses les plus importantes, disait Henri Ford, n’apparaissent pas au bilan d’une entreprise : sa réputation et ses hommes. C’est la raison pour laquelle, par ce numéro spécial ActuADS le mag’, le secteur national ADS & Cadets de la République a choisi de donner la parole à celles et ceux qui, tous les jours, sont au contact des adjoints de sécurité. Ce sont donc ces hommes et ces femmes à votre service au quotidien qui s’adressent ici directement à vous. Il s’agit, pour plusieurs d’entre eux, de collègues passés par le dispositif ADS. Ils connaissent donc les difficultés que vous rencontrez puisqu’ils les ont vécues. Depuis 2010 et le dernier scrutin professionnel au cours duquel vous nous avez accordé votre confiance, les correspondants régionaux ADS d’UNITE SGP POLICE - FO n’ont pas ménagé leur peine pour défendre au quotidien vos intérêts collectifs et individuels. Vos délégués ont choisi d’aborder ici les sujets les plus divers qui relèvent du secteur dont j’ai la responsabilité. Il ne s’agit pas d’un catalogue exhaustif de nos revendications. Celui-ci viendra en son temps. Un précédent document traitant des heures de nuit, dimanches et jours fériés a été diffusé il y a quelques semaines, nous ne reviendrons donc pas ici sur ce sujet. Il s’agit, par ces quelques articles de fond, d’une mise en perspective des dossiers que nous abordons régulièrement à tous les niveaux de l’administration. Nous avons également choisi de donner dans ces colonnes la parole aux ADS et aux anciens ADS qui nous ont fait confiance au travers d’une rubrique « témoignages ». Il ne s’agit pas de s’adresser un auto-satisfecit, mais de permettre à chacune et chacun d’entre vous de constater le travail qui peut être réalisé pour la défense des Adjoints de Sécurité. Il vous appartient désormais de faire vivre ce journal au travers d’échanges avec les nombreux délégués d’UNITE SGP POLICE - FO que vous avez l’occasion de rencontrer. Il est important que vous soyez nombreux à poser des questions, à apporter des idées, à débattre, voire à contester notre vision des choses. Les militants se tiennent à votre disposition pour cela. Ce sont ces femmes et ces hommes de conviction qui font la réputation de notre syndicalisme historique. ACTUADS le mag’ 3 Action SYNDICALE Un réseau syndical national au service des ADS ! Dans un souci permanent d’être à votre écoute, de répondre à vos sollicitations, de vous diffuser l’information en temps réel, UNITÉ SGP POLICE - FO a mis en place, depuis quelques temps maintenant, des correspondants régionaux ADS. Nous avons voulu, par ce dispositif, être encore plus proches et réactifs en déconcentrant notre action natio- nale, car seul un syndicalisme de proximité est de nature à répondre efficacement à vos attentes. Vos correspondants régionaux assurent un maillage territorial basé sur les régions. Ils ont pour missions de vous défendre efficacement. Ils participent également à décentraliser l’information et la diffuser aux sections syndicales en assurant ainsi une remontée en temps réel d’informations en direction du secteur national ADS ! Un nouveau forum est également à votre disposition sur notre site internet, qui a été lui-même totalement rénové. Dans le respect des usages et des autres intervenants, chaque collègue peut participer aux débats, poser des questions, apporter des idées ou des informations nouvelles. Il s’agit d’un espace participatif moderne et complémentaire de l’action syndicale locale. Une question ? Un problème ? contactez-nous ! N’hésitez surtout pas à vous inscrire ! Depuis novembre 1997, les militants d’UNITÉ SGP POLICE - FO se mobilisent pour la défense des adjoints de sécurité. Depuis cette date, notre dispositif n’a cessé d’évoluer et il évoluera encore pour rendre plus efficace la défense de vos intérêts. 4 ACTUADS le mag’ ACTUADS le mag’ 5 Un séminaire de travail au service des ADS Préparer le 6 ACTUADS le mag’ des difficultés rencontrées d’une région à l’autre. Cet échange enrichissant et constructif a contribué à l’élaboration d’un projet revendicatif ambitieux mais responsable. Il ne s’agit pas de faire rêver à des lendemains qui chantent, de faire miroiter d’improbables (impossibles ou vaines) promesses comme nos concurrents, mais de construire un projet cohérent composé de propositions concrètes et réalistes en faveur des ADS. breuses pistes de réflexion dans un souci permanent de contribuer à l’amélioration de votre devenir, que ce soit dans le domaine des conditions de travail, du recrutement ou de reconversion. Nos travaux nous ont permis de dresser un bilan de nos victoires mais aussi de nos échecs passés. Les échanges ont également permis d’élaborer nos revendications à venir. Vos remarques quotidiennes et les problématiques que vous exposez auprès de vos délégués nous ont permis d’approfondir de nom- sera en charge de porter ces travaux aux plus hauts sommets de l’administration. Henri Martini a réaffirmé, à cette occasion, toute l’attention qu’il porte au secteur ADS de notre organisation syndicale. Les ADS représentent l’avenir de notre institution et aucune institution sérieuse ne peut négliger son avenir. Le Secrétaire Général Henri Martini et le Secrétaire National Paul Le Guennic ont procédé à la clôture de nos travaux. Les pistes de travail dégagées par ce séminaire ont été présentées à l’équipe du bureau national qui concours DE Gardien de la L’attachement d’UNITÉ SGP POLICE - FO aux perspectives d’avenir des ADS n’est plus à démontrer. Nous savons qu’ils sont exposés comme les fonctionnaires du Corps d’Encadrement et d’Application, qu’ils sont indispensables au bon fonctionnement des services dans l’exécution des missions de police et qu’ils sont plus vulnérables que les gradés et gardiens de la paix. Afin de toujours défendre au mieux vos intérêts, vos correspondants régionaux UNITÉ SGP POLICE - FO se sont réunis au centre du Courbat, géré par l’ANAS en Touraine (37). Ce séminaire de travail organisé par UNITÉ SGP POLICE - FO, et animé par Daniel Darnis et Stéphane Liévin, avait pour but de participer à la construction de l’avenir des ADS au sein de notre institution. Si la réflexion sur le dossier ADS est constante au sein de notre organisation syndicale, il est quelquefois nécessaire de prendre de la hauteur pour une analyse plus globale. C’était l’objet de ce séminaire d’une semaine. Les échanges entre les correspondants régionaux ont contribué à mettre en commun les connaissances de chacun, ainsi que les problématiques et les pratiques locales qui peuvent varier en fonction de spécificités particulières ou de la hiérarchie. Nos correspondants ont globalement constaté une similitude Paix ACTUADS le mag’ 7 Les épreuves du concours L’épreuve gestion du stress de Concours interne Concours externe Epreuves d’admissibilité Epreuves d’admissibilité Etude d’un texte (2h30, coef. 3) Etude d’un texte (2h30, coef. 3) Tests psychotechniques (2h30, non notés) Tests psychotechniques (2h30, non notés) QCM (1h30, coef. 1) Portant sur les connaissances scolaires (orthographe, grammaire, vocabulaire, calculs arithmétiques et algébriques, exercices de logique... Destiné à vérifier les connaissances professionnelles du candidat. Les questions portent sur le programme commun de la formation des ADS et des cadets de la République, option police nationale QCM (1h30, coef. 1) Portant sur les connaissances scolaires (orthographe, grammaire, vocabulaire, calculs arithmétiques et algébriques, exercices de logique... Le candidat peut choisir au préalable s’il préfère des questions portant sur les connaissances générales (actualité, cadre institutionnel et politique français et européen...) soit sur le programme du baccalauréat professionnel spécialité «sécurité - prévention». Epreuves d’admission Epreuves d’admission Test questions / réponses (20mn, coef. 3) Ce test peut comporter des mises en situation à caractère pratique et déontologique Test questions / réponses (20mn, coef. 3) Ce test peut comporter des mises en situation à caractère pratique et déontologique Epreuve de gestion du stress (10mn, coef. 2) Epreuve de gestion du stress (10mn, coef. 2) Il s’agit d’un parcours permettant d’évaluer la gestion du stress et d’analyser le comportement du candidat Il s’agit d’un parcours permettant d’évaluer la gestion du stress et d’analyser le comportement du candidat Epreuves sportives (coef. 3) Ces épreuves sont divisées en deux ateliers : un parcours d’habilité motrice et un test d’endurance cardiorespiratoire Epreuves sportives (coef. 3) Ces épreuves sont divisées en deux ateliers : un parcours d’habilité motrice et un test d’endurance cardiorespiratoire Epreuves orales Epreuves orales Ces épreuves comprennent une conversation libre avec le jury (20 mn, coef. 4) sur la base du dossier déposé par le candidat. Facultatif : le candidat peut aussi s’inscrire à une épreuve de conversation en langue étrangère. Dans ce cas, sur cette épreuve, seules les notes supérieures à 10 sont prises en compte. Ces épreuves comprennent un entretien de recrutement avec le jury permettant d’évaluer l’aptitude et la motivation du candidat (25mn, coef. 4), ainsi qu’une conversation obligatoire en langue étrangère (10 mn, coef. 1) Permet de vérifier la capacité d’un candidat à repérer et analyser les informations contenues dans le texte Destinés à évaluer le profil psychologique et les qualités requises pour exercer le métier de policier Permet de vérifier la capacité d’un candidat à repérer et analyser les informations contenues dans le texte Une épreuve inadmissible ! Destinés à évaluer le profil psychologique et les qualités requises pour exercer le métier de policier UNITE SGP POLICE - FO demande l’annulation pure et simple de cette épreuve ! Un concours est déjà une épreuve stressante. Or, la Direction générale de la police nationale a souhaité intégrer dans les épreuves d’admission du concours de gardien de la paix un parcours d’évaluation du stress. Malgré nos multiples interventions pour affirmer notre désaccord sur ce sujet, le texte a été publié au Journal officiel. Il sera donc, hélas, mis en application pour les prochaines sessions de recrutement. Il n’a jamais été question pour notre organisation syndicale de nier l’importance de la gestion du stress chez les policiers, bien au contraire ! Nous avons souvent proposé que ce sujet soit abordé au cours de la scolarité de gardien de la paix. Nous avons tous connus, en tant qu’élève gardien, des collègues mal à l’aise avec une arme à feu ou lors d’une première intervention en stage pratique. Pour autant, le travail entrepris au cours de la scolarité permet à chaque policier de disposer d’un bagage de départ dans ce domaine. Celui-ci peut sans aucun doute être renforcé par des simulations plus nombreuses, tant à l’occasion de la formation initiale que continue. Cela dit, quel est l’intérêt d’évaluer la capacité d’un candidat à absorber le stress au moment du concours ? Un échec ne signifiera nullement que la personne en question ne dispose pas de marges de progression. À l’inverse, le succès à cette épreuve ne garantira en rien la réussite du candidat au cours de la scolarité de gardien de la paix. Dès lors, l’intérêt se trouverait-il dans un nouveau parapluie que l’administration chercherait à déployer pour se protéger d’éventuelles critiques ? Alors que nos collègues servant au sein des structures de formations initiale et continue réclament des moyens pour développer les méthodes pédagogiques les plus efficaces dans ce domaine, l’administration va engager des frais considérables pour la mise en place d’une épreuve quasiment inutile. Cette épreuve de stress nécessitera, en effet, la mise en place d’une importante logistique: locaux adaptés, disponibilité d’examinateurs dont un psychologue... Quel coût pour quel avantage ? Pour toutes ces raisons, notre organisation syndicale exige l’annulation du parcours d’évaluation du stress et son intégration au cours de la scolarité des gardiens de la paix avec des moyens adaptés à la pratique de nombreuses simulations individuelles. Enfin, puisque notre administration semble si soucieuse du stress vécu par les policiers, pourquoi ne s’interrogerait-elle pas sur le stress généré par une hiérarchie jamais avare dans ce domaine ? ACTUADS le mag’ 9 Préparation à l’oral La position du corps Il faut attendre que l’on vous invite à vous assoir, après être rentré dans la pièce. Lorsqu’on s’assoit, on se tient droit sur la chaise, on pose les mains sur la table. Pour la position des mains : on évite de mettre les mains à plat sur la table, comme sur la photo 1, car ce n’est pas une position normale. Donc on n’est pas à l’aise pour parler et ça ne renvoie pas une image naturelle au jury. On peut mettre les mains comme sur la photo 2, c’est une position plus naturelle. La tenue appropriée Le costume-cravate pour les hommes et le tailleur jupe ou pantalon pour les femmes sont fortement recommandés. Le port de ces vêtements est un signe de respect envers les membres du jury. Il faut garder en tête que ce n’est pas un défilé de mode, donc il est inutile d’acheter des vêtements de marque pour un oral. De nombreux magasins vendent des costumes ou des tailleurs à de petits prix. Il faut néanmoins éviter les vêtements neufs jamais portés car on peut s’y sentir mal à l’aise. Attention à ne pas trop serrer sa cravate : le sang doit irriguer le cerveau normalement. Pour les hommes et les femmes, on évite les piercings sur le visage et la langue ainsi que les tatouages trop visibles. La nécessaire sobriété des gestes ne doit pas empêcher d’en faire. Le geste vient à l’appui du langage, c’est la baguette du chef d’orchestre. Il faut éviter les gestes contradictoires. Une tenue soignée reflète une image sérieuse auprès du jury. Les bonnes formulations Il faut éviter de répondre à des questions simplement par «OUI» ou par «NON». On argumente ou on justifie toujours ses réponses, ce qui traduit un raisonnement structuré. Il est important de laisser des silences courts (2 à 5 secondes) dans sa prise de parole. Les silences sont à l’oral ce que la ponctuation est à l’écrit. On effectue un balayage visuel de tous les membres du 10 ACTUADS le mag’ Position non naturelle, à éviter jury, c’est-à-dire que lorsqu’un membre du jury pose une question, on répond en regardant un à un les autres membres du jury. Bien entendu, on évite les expressions familières ; le fait de rajouter «si vous me passez l’expression...» n’y change rien : un langage vulgaire ou trop familier discrédite aux yeux du jury. De la même manière, il est important de ne pas couper un membre du jury lorsqu’il parle ! Pour la position des pieds : il est recommandé de coincer les pieds comme sur la photo 3 dès que l’on s’assoit afin d’éviter tout tremblement frénétique lorsque le stress monte. Bouger les jambes risque de perturber l’attention du jury. Avec cette position, c’est un problème qui ne se pose pas. On veillera malgré tout à ne pas cogner les pieds de la chaise en bougeant les talons. Cette position des mains est plus pratique pour se sentir à l’aise Pour éviter de remuer les jambes, mieux vaut les coincer Gérer son stress Pressé de répondre à une question, on pourrait facilement parler alors que le membre du jury n’a pas terminé. C’est terriblement malpoli, et cela démontre un manque de maîtrise de soi. On est rarement conscient de ses propres défauts. Il est donc recommandé, dans la mesure du possible, de faire un oral blanc avec quelqu’un qui a déjà réussi son concours, et qui pourra faire remarquer les points à travailler. Certains, lors d’un oral, ont l’impression de perdre tous leurs moyens en raison du stress. Il y a le « bon stress » qui dope notre organisme sous l’effet de l’adrénaline. Mais lorsque l’effet de l’adrénaline s’estompe par une surexposition au phénomène, on passe au « mauvais stress ». Malheureusement, il n’existe pas de recette miracle pour le gérer. Les spécialistes disent qu’il faut apprendre à contrôler sa respiration en se concentrant sur une respiration dite « diaphragmatique » (qui part du diaphragme) et éviter la respiration « claviculaire » (respiration sportive). D’autres utilisent des médicaments à base de plantes pour essayer de se détendre et les sportifs de haut niveau utilisent la sophrologie, une technique de développement personnel. ACTUADS le mag’ 11 Préparation à Préparation AU l’écrit SPORT Un mot d’ordre : lire ! On ne passe pas un concours sans se préparer en travaillant sur le programme du concours et en insistant particulièrement sur ses points faibles. L’interlocuteur privilégié pour les ADS reste le Centre Départemental de Stage et de Formation (CDSF) qui doit exister au sein de tous les départements. Outre le tuteur direct, c’est ce service qui doit renseigner les adjoints de sécurité qui souhaitent se prépa- rer au passage du concours de gardien de la paix notamment. C’est également de ce service dont dépendent les moniteurs de tir et de sport, qui peuvent vous conseiller dans les domaines des épreuves sportives et de stress. Une préparation aux écrits est proposée par l’Institut National à la Formation (INF) de ClermontFerrand. Les ADS qui le souhaitent peuvent s’y inscrire. Outre cette préparation insti- tutionnelle, des ouvrages sont également disponibles afin de compléter le socle de connaissances nécessaires au passage du concours dans de bonnes conditions. Des livres spécialement dédiés sont disponibles en librairie Les épreuves sportives se préparent au moins un an à l’avance. Il ne faut surtout pas attendre d’avoir validé les épreuves d’admissibilité pour commencer à s’entrainer physiquement. Ne négligez aucune des épreuves qui vous sera imposée; il serait dommage de découvrir, lors de l’épreuve, que vous avez des difficultés avec l’échelle horizontale ou le passage d’obstacles... Les moniteurs de sport du CDSF sont à la disposition des ADS afin de les conseiller et de leur proposer un programme d’entraînement adapté. Par ailleurs, des éducateurs sportifs sont présents au sein des mairies et des clubs d’athlétisme notamment. Ils peuvent être consultés. Il est recommandé de privilégier une préparation collective afin de développer sa motivation dans les moments plus difficiles. Enfin, pour le test «Luc Léger», des vidéos très complètes sont disponibles sur YouTube. N’hésitez pas à les consulter ! Le parcours sportif lors du concours. Source : intranet La règle d’or, pour compléter sa préparation, c’est de lire. Lire régulièrement la presse nationale et locale, pour être en mesure de parler de sujets d’actualité. Lire des livres -peu importe le genrepour enrichir son vocabulaire et son orthographe. Des livres spécialement dédiés à la préparation aux tests psychotechniques et aux QCM sont disponibles en librairie. Souvent, le plus dur dans ces épreuves, c’est de répondre aux questions dans le temps imparti. Une bonne préparation vous rendra plus performant. Lire beaucoup est primordial, mais n’oubliez pas de faire des pauses ! 12 ACTUADS le mag’ ACTUADS le mag’ 13 c’est du le mot de vécu Il y a quelques mois à peine, Thibault était ADS. A présent élève-gardien, à notre demande, il livre son analyse sur le concours passé en interne... à une heure avant la fin, c’est que vous avez probablement négligé quelque chose. Dans l’idéal, vous terminerez l’épreuve globale en ayant encore dix à vingt minutes. Profitez de ce temps, relisez-vous à plusieurs reprises. Attendez la toute fin pour quitter les lieux. « J’ai passé le concours de gardien de la paix en mars 2013, et j’ai eu les résultats en mai 2013, pour intégration le 1er avril 2014 à l’ENP Montbéliard. Voici mon analyse sur le concours, ainsi que mes conseils de préparation. Lors des épreuves écrites, pour la compréhension d’un texte, je pense qu’aucune préparation n’est réellement nécessaire. Si vous êtes arrivé à devenir adjoint de sécurité, votre niveau suffira largement. En tous cas, c’est comme ça que j’ai fait. En ce qui concerne les questionsréponses, je vous recommande vivement de ne pas vous précipiter. Lisez tout avant de répondre. J’ai constaté dans ma préparation que, parfois, les questions qui se succèdent donnent des indices sur la réponse des questions précédentes. Une fois les questions terminées, vient la rédaction. Tout repose sur un plan avec l’introduction, le développement et la conclusion. Très souvent, on est tenté de faire des phrases trop longues et trop compliquées, mais cela sonne faux. Essayez de rédigez des phrases claires et simples. Si vous terminez trente minutes 14 ACTUADS le mag’ la fin Pour les épreuves sportives, sans forcément être un athlète, vous devez quand même vous présenter avec un niveau correct. La partie sportive ne peut pas être réussie par une personne qui ne s’est pas entrainée du tout. Les exercices de musculation ne vous aideront pas beaucoup ici, exception faite pour l’échelle horizontale. Ce qui vous aidera plus, c’est le fond et le fractionné. C’est là-dessus que j’ai basé mon entraînement, en axant sur la régularité des entraînement, et surtout pas l’intensité ! L’intensité demande un effort énorme à chaque séance et augmente les risques de blessure et de découragement. Que vous choisissiez de courir deux fois par semaine ou plus, allez-y toujours progressivement. La partie orale est la dernière épreuve. Le plus gros coefficient se joue ici. L’épreuve dure vingt minutes durant lesquelles vous serez face à un jury. Deux parties dans l’entretien : la première, c’est votre présentation. Cette partie ne s’improvise pas ! Elle est facile à préparer et doit durer environ 8 minutes. Expliquez qui vous êtes : votre situation de famille, ce que vous faites actuellement, no- tamment dans votre poste d’adjoint de sécurité. Dites comment se sont déroulées vos études, quel postes vous avez occupé avant de devenir ADS. Ne restez pas vague, allez dans le détail, surtout quand il s’agit de parler de vos fonctions actuelles. Mettez en valeur ce que vous avez appris comme compétences policières. Enfin, terminez sur vos motivations et vos projets de faire carrière dans la police. Deuxième partie : le jury va vous interroger. Pour cela, il va beaucoup se sevir de ce que vous avez dit. Par exemple, si vous avez mentionné que vous êtes féru de littérature, les questions peuvent aller dans cette direction. Si vous avez mentionné que vous pratiquez des sports de combat, attendez-vous à être interrogé dessus. Alors, ne vous inventez pas une fausse vie pour impressionner ! Soyez prêt à encaisser des arguments qui déstabilisent. Le jury ne s’intéresse pas que à ce que vous dites, il analyse aussi vos réactions. Même si vous avez l’impression que l’entretien se déroule mal, ne vous fermez pas, ne vous fâchez pas. Expliquez-vous calmement. Parlez sans orgueil ni agressivité. Restez courtois avec le jury. Au besoin, prenez du temps avant de répondre. En ce qui me concerne, pour l’oral, cette devise s’est vérifiée : «Entraînement dur, guerre facile». Je me suis beaucoup entraîné avec d’autres collègues. J’ai fait des erreurs, je me suis embrouillé durant ces entraînements, mais j’ai persévéré. Du coup, le jour de l’examen, ça m’a paru stressant, mais facile. » Egalité des chances ? Vraiment ? Si vous préparez le concours de gardien de la paix, nous vous souhaitons bon courage, et espérons que ce dossier vous a apporté des conseils qui vous aideront à le réussir. L’idéal serait en effet que chacun soit sur un pied d’égalité dans ce genre de concours. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il existe une inégalité sur les chances de réussite. Alors que la formation des cadets de la république comprend une préparation complète au concours de gardien de la paix, dans la deuxième partie de la scolarité, les adjoints de sécurité ne peuvent quant à eux bénéficier de cette possibilité. Ils peuvent s’inscrire à la préparation assurée par l’Institut National à la Formation de Clermont-Ferrand. Mais celle-ci devra être suivie en plus de la vacation quotidienne au sein du service actif, là où les cadets peuvent se consacrer uniquement à cette préparation. Cette distorsion a amené, depuis quelques temps déjà, notre organisation syndicale à s’interroger sur les modifications à apporter au dispositif. Plusieurs pistes de réflexion s’ouvrent à nous dans ce domaine. Tout d’abord, nous pouvons imaginer la fusion des dispositifs adjoints de sécurité et cadets de la république dans une seule et même entité. Ainsi, tous ces jeunes bénéficieraient du même socle de formation, donc des mêmes chances d’obtenir le concours de gardien de la paix. Pour autant, l’âge des candidats à des postes d’ADS et leurs parcours scolaires sont très différents. On peut donc s’interroger sur l’opportunité d’assurer une préparation au concours pour tous les candidats. Une autre solution – sans doute plus souple que la première – serait d’allonger la scolarité des adjoints de sécurité. Outre l’amélioration de la formation technique que pourrait apporter cet allongement de la durée de formation initiale, celleci permettrait en outre aux futurs ADS de disposer, pour ceux qui le souhaitent, d’une préparation aux concours en général et à celui de gardien de la paix en particulier. Nous préconisons, par conséquent, un allongement de la durée de formation initiale de quatre à douze semaines. En attendant qu’une de ces mesures voit le jour, comment parer au problème ? A UNITE SGP POLICE - FO, nombreux sont les délégués qui aident des ADS à préparer leur concours. C’est le cas, par exemple, de Pascal Cuadrado, délégué syndical du Var. Depuis maintenant plus de 3 ans le bureau syndical du Var a mis en place une préparation à l’oral de gardien de la paix pour les ADS ayant réussi l’écrit de cet examen. Il explique : « Notre préparation consiste en un jury posant des questions avec une caméra qui enregistre le candidat, ou plus exactement, qui révèle les problèmes de gestuelle, tics de langage mais surtout qui confronte le candidat à l’image qu’il renvoie lors d’un oral. L’oral blanc dure beaucoup plus que 20 mn afin que le candidat ait connaissance du large éventail de questions qui peuvent lui être posées mais aussi pour qu’il apprenne à lutter contre un stress souvent grandissant au fil de l’oral. A la suite de l’épreuve, nous effectuons un débriefing avec la vidéo comme base de travail. » Pour quel résultat ? Laissons répondre Anaïs, une ADS qui, parmi d’autres, ont bénéficié de cet entraînement : « J’ai trouvé que c’était un bon complément à la préparation proposée par l’administration, notamment grâce à la présence d’une caméra. Cela m’a permis de pouvoir visionner cet oral blanc à plusieurs reprises et d’en corriger les erreurs, de pouvoir travailler sur des questions-typesqu’un jury serait susceptible de me poser. Se retrouver face à un groupe d’inconnus permet de se positionner dans un état de stress similaire à celui vécu lors d’un vrai oral de concours. Je le conseille à tout ADS qui souhaiterait réussir son concours. Cette aide m’a été précieuse pour décrocher le concours » ACTUADS le mag’ 15 La Colonne Statut conditions de travail Une nécessaire refonte du cadre réglementaire Depuis 1997, le contrat ADS a évolué, que ce soit par la mise en place des revendications UNITE SGP POLICE - FO ou à travers une réforme comme la LOPSSI II. sur le SGAP de Paris pour le syndicat UNITE SGP POLICE - FO, j’ai eu à me tourner vers de (trop ?) nombreux interlocuteurs. Ces derniers ne sont pas toujours au vent de la règlementation concernant les ADS. Un cadre juridique mal maîtrisé Que ce soit en terme de reconversion, de formation, mais également dans le domaine médical, du CET, des heures non sécable et j’en passe, les personnels qui gèrent les ADS ont bien du mal à s’y retrouver dans le maquis des textes administratifs. Le constat devient encore plus alarmant, quand on observe que certains tuteurs des ADS ne sont pas informés de la moitié des possibilités qui leur sont disponibles. Non pas que ces tuteurs négligent l’importance de leur fonction, mais ils ne disposent bien souvent pas du temps et de la formation nécessaire à une telle responsabilité. Le projet d’origine Les ADS, qui étaient à la base des «emplois jeunes» recrutés pour assister les policiers titulaires dans leurs missions quotidiennes, sont aujourd’hui considérés comme du personnel à part entière disposant de tout un panel de droits et surtout de devoirs. A travers mon expérience, aussi bien en qualité de référant ADS sur le département de la Seine-SaintDenis que de représentant des ADS 16 ACTUADS le mag’ Combien de fois sommes-nous baladés d’un interlocuteur à un autre, chacun se renvoyant la responsabilité d’une situation ubuesque, avant de pouvoir faire rétablir un jeune collègue dans ses droits ? Combien de textes est-il besoin de consulter – certains se contredisant quelquefois entre eux – pour trouver un cadre règlementaire exact à appliquer à une situation donnée ? Certains chefs de service, certaines directions – volontairement ou non – y vont de leur propre interprétation, ou de leur manière de concevoir les choses sans pour autant se baser sur des textes officiels. la formation par exemple, c’est potentiellement devoir se priver de la présence d’un ou plusieurs personnels. Certains hiérarques trouvent donc leur compte – celui du confortable «intérêt du service» – à priver les ADS de l’information la plus essentielle pour leur avenir. D’autres jouent le jeu et se font taper sur les doigts si les chiffres ne sont pas à la hauteur… Dilemme ! Une proposition incontournable Pour toutes ces raisons, le secteur ADS & Cadets de la République UNITE SGP POLICE - FO préconise la mise en place d’un registre unique compilant l’ensemble des droits et obligations des ADS. Celui-ci pourrait prendre la forme d’un règlement général d’emploi propre aux Adjoints de Sécurité. Cette codification éviterait la dispersion actuellement constatée en matière règlementaire. L’ensemble des notes de service et autres instruction particulières devront, dans le cadre de cette proposition, être incorporées dans le RGEPN ADS que nous préconisons. Aucun ADS ne pourrait alors sortir d’une école de police sans avoir été destinataire de ce document fondamental explicité lors de la formation initiale. Il est souvent opposé à toute réforme que celles-ci ont un coût, difficile à supporter pour l’administration. Le coût du projet que nous proposons ici n’est pas prohibitif. Nous ne pourrions donc pas comprendre qu’il ne soit pas pris en compte par notre administration. Conflit d’intérêts Pour un chef de service, informer des ADS de leurs droits en matière d’absence pour passer un concours ou en matière de droit individuel à Par Gael Trichet Et si, un jour, les ADS faisaient grève ? Même si l’administration a omis de le préciser dans le Règlement Général d’Emploi de la Police Nationale, les adjoints de sécurité peuvent se prévaloir, de par leur statut de contractuel, du droit de grève ! Déterminé à obtenir une véritable politique d’insertion pour les ADS, dorénavant indispensables au fonctionnement des services, UNITÉ SGP POLICE - FO n’exclue pas d’appeler nos jeunes collègues à un mouvement de grève pour faire valoir leurs droits. Cette possibilité doit nous permettre d’obtenir de l’administration de réelles actions en vue d’améliorer les conditions de travail et d’avenir des ADS. Il s’agit de les sortir de leur statut précaire, pouvant être résumé par des obligations toujours plus fortes et des droits toujours plus restreints. Bien entendu, ce n’est pas une décision à prendre à la légère ! l’institution police dans sa globalité et impacterait, par voie de conséquence, l’ensemble des services publics et plus particulièrement celui de la justice. Force de proposition, UNITÉ SGP POLICE - FO attend donc de l’administration la réouverture de négociations permettant de garantir aux adjoints de sécurité de réelles perspectives d’avenir professionnel au sein de notre corps d’équivalence catégorie B. Une grève des ADS aurait l’effet d’une bombe dans la police nationale Cette solution ultime, cette cessation totale et concertée d’activité de nos contractuels, l’usage de ce droit constitutionnel, aurait pour conséquence principale de paralyser Notre organisation syndicale n’omet jamais une étape du dialogue social mais ne négligera aucun moyen pour faire aboutir ses légitimes revendications. La grève, un droit… et demain une réalité ? Par Sébastien Thillet, Stéphane Maurice et Jean-Michel Aparicio Santé ADS face à la maladie et aux blessures en service La protection médico-sociale des adjoints de sécurité relève du régime général de la CPAM et dépend de l’ancienneté de service. Lors d’un congé de maladie ordinaire, la prise en charge par le SGAP du plein traitement peut ainsi varier de 1 à 3 mois. Toutefois, attention si voux continuez à toucher un plein traitement après cette période ! L’administration vous réclamera de l’argent. De nombreux «trop perçu» pénalisent gravement la situation financière lors des régularisations. Nous attendons bien entendu de l’administration une transmission plus rapide, aux ADS concernés, du décompte correspondant aux indemnités journalières afin que nos jeunes collègues puissent le transmettre rapidement à leurs CPAM. Ce n’est hélas pas toujours le cas. En outre, il n’est pas acceptable que, lors d’une blessure en service, l’imputabilité fonctionnelle s’apprécie en fonction de l’ancienneté du contrat de l’adjoint de sécurité. Les représentants UNITE SGP POLICE - FO sollicitent systématiquement de l’administration, en fonction des éléments caractérisant la blessure en service, une prise en charge des frais médicaux ainsi qu’une garantie du salaire jusqu’à complet rétablissement. (Décret n°97-1007 du 30/10/1997 de la Loi d’orientation). Notre organisation syndicale n’acceptera pas que l’administration puisse opposer un historique médical, et donc faire obstacle à la reconduction du contrat mais aussi au recrutement en tant que gardien de la paix, à un ADS ayant eu une pathologie alors consolidée. Par Bibia Dergham, Dominique Le Dourner et Christophe Dupays ACTUADS le mag’ 17 La Colonne Législation Conditions de travail Les problèmes d’habillement sont récurrents Audit IGPN / IGA : les textes doivent être appliqués ! « Clochardisation » ! Ce mot revient depuis des années pour décrire la réalité quotidienne au sein de notre profession, celle des locaux vétustes, voire insalubres, celle des véhicules au kilométrage hallucinant – certains [ou beaucoup] seraient même recalés au contrôle technique ! – ou celle de la baisse drastique ou la disparition pure et simple de moyens destinés à assurer certaines missions de police. Les adjoints de sécurité n’échappent pas à cette triste réalité. Ainsi n’estil pas rare que des collègues ADS sortent, par exemple, des écoles de police à l’issue de leur formation avec un paquetage vestimentaire incomplet. Ils sont souvent victimes du jeu pervers, mais particulièrement bien rodé, entre le SGAP dont dépend l’école de police où ils suivent leur scolarité et celui dont dépend leur service d’affectation, chacun se renvoyant la balle. Affectés en service actif, il leur est alors difficile de le compléter. Les ADS sont donc également victimes des restrictions budgétaires. Contrairement aux policiers titulaires, ils ne disposent pas d’un capital annuel de points ; le «système D» pallie bien trop souvent les carences de l’administration… Il est inadmissible que des ADS ne soient pas dotés de blouson en hiver et ne disposent que de deux chemisettes en été ! La réalisation d’un audit annuel destiné à examiner l’emploi des ADS est une obligation règlementaire (art. 3 du décret 2000-800). Cet audit a plusieurs objectifs : examiner le recrutement et les difficultés afférentes, la répartition géographique, le profil, les missions exercées, les problèmes posés par l’emploi. Mais aussi analyser l’avenir professionnel à l’issue du contrat et l’intégration dans le corps des gardiens de la paix et recueillir le cas échéant l’avis des directions d’emploi sur les nouvelles missions qui pourraient leur être éventuellement confiées. Pas de blouson hiver, seulement deux chemisettes été... quelle dèche ! Nous rappelons, par conséquent, à l’administration sa pleine et entière responsabilité en la matière. Les ADS doivent disposer d’un paquetage complet au plus tard lors de leur affectation en service actif. En 18 ACTUADS le mag’ cas d’usure des effets d’uniforme, ces derniers doivent pouvoir être échangés sur simple demande écrite de leur part (rapport administratif). Nos sections syndicales réparties sur tout le territoire national veillent à l’application stricte de ces principes. Que les ADS qui constatent des manquements dans ce domaine n’hésitent surtout pas à contacter nos délégués ! Le cas de la Brigade des Réseaux Ferrés, à Paris A la Brigade des Réseaux Ferrés (PARIS), ce « système D » tourne à plein régime. Les ADS arrivent en service avec leur tenue classique de service, lorsqu’elle est complète. Or, au sein de cette unité, il est utile d’être équipé de chemises noires et de vestes type « maintien de l’ordre ». La seule solution pour eux est donc de faire de la récupération d’effets d’occasion auprès des anciens ADS ou des collègues. Ces collègues titulaires pallient tant bien que mal cette situation en prêtant des effets ou en les commandant sur leur compte à point pour des ADS qui, rappelons-le, en sont démunis. On pourrait citer ici bien d’autres services où les choses se passent ainsi. Sans cette entraide, cette cohésion et cette solidarité, les Adjoints de Sécurité n’auraient même pas de quoi se vêtir. Quelle honte ! Par Stéphanie Gleizes, David Bressan, Philippe Julia et Gaël Trichet Or, cette évaluation – qui doit être réalisée tous les ans par l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) et l’IGA (Inspection Générale de l’Administration) – n’a jamais été appliquée telle qu’elle est prévue dans les textes ; l’IGPN a toujours travaillée seule sur ce sujet pourtant important. En outre, à quoi peut bien servir un audit s’il ne fait pas ensuite l’objet d’une communication aux représentants du personnel et d’un débat quant à ses préconisations ? Nos revendications Nous exigeons une nouvelle fois la réalisation commune (IGPN – IGA) des audits à venir et la transmission des audits IGPN déjà réalisés par le passé. Les organisations syndicales sont en droit de connaître les préconisations formulées par les inspections ainsi que les éventuelles mises en œuvre de celles-ci sur l’emploi et la reconversion des ADS notamment. Il serait plus que souhaitable que notre administration incite enfin les inspecteurs de l’IGPN et de l’IGA à entendre les représentants syndicaux afin de prendre connaissance des problématiques inhérentes aux ADS telles qu’elles sont subies et ressenties par ces jeunes collègues; nous ne connaissons que trop les pressions exercées par certains hiérarques zélés sur nos jeunes collègues afin qu’ils sachent se taire lors d’une visite d’inspection. Nous sommes non seulement en mesure de les lister mais aussi de proposer des solutions concrètes. Rappelons que la possibilité de rejoindre la police nationale par le biais du dispositif ADS répond à une volonté gouvernementale de permettre à chacun d’accéder à l’emploi dans le cadre de la l’égalité des chances et de préserver par la même occasion la diversité sociale en son sein. Il est primordial que l’administration se donne les moyens d’aller jusqu’au bout de cette démarche, en apportant les ajustements et améliorations nécessaires sur les conditions d’emploi des ADS. Par Cathy Damageux, Pascal Cuadrado et Jérôme Georget Carrière Chômage : un budget qui explose En échec professionnel et en fin de contrat, certains ADS se voient encore plus lésés par une carence pouvant aller jusqu’à 90 jours dans le paiement des indemnités chômage (ARE). Nous exigeons donc que l’Administration mette tout en œuvre pour que les SGAMI délivrent, dès la fin de contrat, l’arrêté de fin de fonctions, afin d’éviter des situations financières catastrophiques, hélas trop souvent vécues. Nous notons également que ces dernières années, le budget al- loué au paiement des indemnités de chômage a explosé ! Il est aujourd’hui évalué entre 15 et 17 millions d’euros. Des questions se posent inévitablement. Cet argent ne pourrait-il pas être mieux utilisé ? Avec un accès effectif à une formation professionnelle de qua- lité, un ADS n’aurait-il pas plus de chances d’obtenir un concours de l’administration ou un poste dans le privé ? Hélas, nous constatons trop souvent que la formation est vécue par les chefs de service comme un coût et non comme un investissement. Nous pensons pourtant que l’administration a une responsabilité essentielle dans la construction de l’avenir des adjoints de sécurité et des cadets de la République. Par Stéphanie Gleizes, David Bressan, Philippe Julia ACTUADS le mag’ 19 Action SYNDICALE Cadets et adjoints de sécurité Dispositif des Conseillers Mobilité Carrière. Un passeport vers la catégorie B Une organisation dite « syndicale » s’agite depuis des années maintenant en faveur de la création d’un quatrième corps de catégorie C pour les Adjoints de Sécurité. Comme nous l’avons toujours affirmé, il est dangereux et inéquitable de créer un quatrième corps dans la Police Nationale. Ce projet expose non seulement les ADS à une pérennisation de leurs conditions précaires mais il représente, en outre, un non-sens sur le plan historique. Pourquoi nous serions-nous battus depuis 1989 pour obtenir l’équivalence catégorie B si c’est pour recréer aujourd’hui un quatrième corps de catégorie C ? Faire plaisir aux politiques ? C’est également pour ces raisons que nous affirmons l’importance de limiter le recrutement d’Adjoints de Sécurité à un seuil ne pouvant excéder 10 % des effectifs du corps d’encadrement et d’application. C’est à ce prix qu’une solide formation et une sérieuse reconversion pourront être assurées. C’est à ces conditions que pourra être garantie une meilleure fluidité entre les entrées d’ADS et leur intégration au sein de notre institution. 20 ACTUADS le mag’ Une volonté… et des moyens ? D’ailleurs, ne pas garantir cet équilibre permettrait à l’administration de produire de la sécurité publique à faible coût en créant un vivier de Policiers « au rabais » corvéables à merci. De surcroit, l’administration réduirait par voie de conséquence considérablement ses recrutements de Gardien de la Paix. Le dispositif des ADS n’a jamais été conçu dans ce but et nous le rappelons systématiquement tant à l’administration qu’à nos concurrents à chaque fois que nous en avons l’occasion ! L’objectif premier du passage par la fonction d’Adjoint de Sécurité est de permettre, par le biais de ce qu’on appelait les « emplois jeunes », de découvrir le métier de Policier et de suivre ainsi un apprentissage pouvant mener, à terme, à la réussite du concours de Gardien de la Paix. C’est donc à l’intégration pleine et entière en équivalence catégorie B que doivent pouvoir prétendre les Adjoints de Sécurité qui le souhaitent. D’ailleurs, plus de 25 000 Gardiens de la Paix actuellement en fonction sont issus du cursus d’Adjoint de Sécurité, preuve que cette voie est une réelle passerelle [un véritable ascenseur social] depuis sa création en 1997. Dès lors, pourquoi vouloir saboter un dispositif qui a démontré son efficacité ? Là où certains – pourtant responsables de la situation – souhaiteraient camoufler leurs responsabilités derrière le « miroir aux alouettes » d’une défunte catégorie C, UNITE SGP POLICE FO a obtenu la fin de la RGPP et la relance des recrutements au sein de notre institution. C’est sur cette base que nous souhaitons que soit construit l’avenir des ADS, sur la base de l’équivalence catégorie B ! Par Bibia Dergham, Dominique Le Dourner et Christophe Dupays S’il est bien un sujet polémique lorsqu’on évoque la reconversion des Adjoints de Sécurité qui ne souhaitent pas obtenir le concours de gardien de la paix ou qui n’y parviennent pas, c’est bien la différence de traitement entre ADS et GAV (Gendarmes Adjoints Volontaires). Nombre d’Adjoints de Sécurité ressentent à ce sujet un véritable sentiment d’injustice. L’impossibilité d’étendre le dispositif des emplois réservés dont bénéficient les GAV accroît ce sentiment d’inégalité de traitement parmi ces personnels qui concourent à la sécurité de nos concitoyens dans des conditions souvent bien plus difficiles que celles rencontrées par les GAV. Les ministres de l’Intérieur successifs ont tous évoqué, la main sur le cœur, leur volonté de faire de la Police nationale un véritable ascenseur social en développant des formes plus ouvertes et diversifiées de recrutement. Si notre institution est devenue un modèle en matière de diversification des recrutements grâce au dispositif ADS, force est de constater que les moyens destinés à assurer l’intégration de ces jeunes au sein de notre institution ou leur reconversion ailleurs est loin d’être à la hauteur des besoins. Notre organisation syndicale est à l’initiative, en septembre 2011, de la mise en place des Conseillers Mobilité Carrière (CMC) pour facili- ter l’orientation professionnelle des Adjoints de Sécurité qui ne parviennent pas à obtenir le concours de Gardien de la paix ou qui ne désirent pas intégrer la police nationale. Si ce dispositif de reconversion et de reclassement professionnel, communément appelé M2RP, représente une avancée incontestable, les moyens mis à disposition demeurent très largement insuffisants. Dans un contexte de relance des recrutements à hauteur de 2 500 gardiens de la paix par an dont 50 % des postes sont ouverts au concours interne (hors emplois réservés), nous revendiquons la mise en place rapide d’un dispositif solide à compter de la 3ème année de contrat. Ce dispositif devra permettre aux ADS d’accéder à de véritables formations qualifiantes, à des préparations aux concours de la Fonction Publique ainsi qu’à des passerelles vers des métiers répondant à leurs attentes. Par ailleurs, la reconnaissance, trop souvent marginale de la validation des acquis de l’expérience professionnelle (VAE), doit devenir systématique. Ainsi, le Conseiller Mobilité Carrière doit être la pierre angulaire de ce nouveau dispositif. Un nouveau schéma de partenariat doit être établi. Il ne pourra l’être qu’en relation avec une rénovation du tutorat, dispositif aujourd’hui appliqué de façon très inégale sur le territoire. Nous revendiquons donc une nouvelle fois l’obligation administrative d’un entretien professionnel annuel individualisé, en présence du tuteur et du CMC. Au cours de cet entretien, la question de l’avenir professionnel devra être centrale et le Passeport d’Avenir Professionnel devra être renseigné des demandes de l’ADS en matière de formation et des suites qui y seront données. Ce suivi personnalisé devra être poursuivi jusqu’au terme du contrat. Nous exigeons aussi que les ADS des DOM-TOM ne soient plus les grands oubliés de la profession. Ils doivent pouvoir bénéficier de ces dispositions. Tout contrat d’ADS doit inexorablement conduire à une intégration professionnelle dans le secteur public ou privé. Pour parvenir à cet objectif, l’administration doit comprendre que des moyens sont indispensables. Si la gendarmerie peut disposer de ces moyens pour les Gendarmes Adjoints Volontaires, les Adjoints de Sécurité doivent être placés à égalité de traitement. L’explosion du budget alloué aux allocations chômage représente un élément de réflexion de nature à dégager des moyens supplémentaires pour la M2RP et les CMC. Parions que si l’administration met des moyens ad hoc dans la formation, elle garantira mieux l’avenir de ses personnels contractuels les plus exposés. Par Stéphanie Gleizes, David Bressan, Philippe Julia ACTUADS le mag’ 21 Formation : VOS DROITS quels sont vos droits ? Les Adjoints de Sécurité, outre leurs formations obligatoires (initiale et continue), disposent de diverses possibilités pour accéder à des formations destinées à préparer leur avenir : Tout d’abord, des préparations aux concours sont disponibles auprès de l’Institut National à la Formation de Clermont-Ferrand par correspondance. Il s’agit bien évidemment de préparation au concours de Gardien de la paix. Pour autant, les Adjoints de Sécurité ont la possibilité d’accéder à d’autres concours internes de la Fonction Publique (Gendarmerie, Douanes…). En outre, les Adjoints de Sécurité peuvent bénéficier de 100 heures de formation par an. Celles-ci peuvent être utilisées dans le cadre de formations internes mais aussi en externe pour les entreprises ayant passé un 22 ACTUADS le mag’ accord avec le ministère de l’Intérieur. Le crédit annuel est cumulable sur plusieurs années. De même, leur expérience professionnelle permet aux ADS de valider certaines qualifications professionnelles au travers de la délivrance de diplômes, de certifications officielles ou d’attestations d’activité détaillée. Les stages non rémunérés et limités à une courte période en entreprises sont possibles. Par ailleurs, le contrat peut être suspendu à l’initiative de l’ADS afin de lui permettre d’effectuer une période d’essai relative à une offre d’emploi en entreprise ou dans la Fonction Publique. La mise en place du Passeport d’Avenir Professionnel, que seul UNITE SGP POLICE FO a obtenu, permet désormais aux candidats à un concours ou à un autre emploi de justifier de leur expérience professionnelle. L’ensemble des sections syndicales UNITE SGP POLICE FO se tient à la disposition des ADS afin de les orienter dans ce domaine particulier. Par ailleurs, les Adjoints de Sécurité disposent, auprès de chaque SGAMI, d’un Conseiller Mobilité Carrière. Celui-ci est là pour orienter les jeunes qui cherchent une insertion différente de celles qui s’offrent à lui dans la Police Nationale. Bien entendu, UNITE SGP POLICE FO entend que les textes existants soient appliqués mais également que ceux-ci soient élargis afin que les Adjoints de Sécurité puissent bénéficier d’un maximum de possibilités d’élargir leurs compétences. ACTUADS le mag’ 23 ILS TEémoignent Avant de devenir Gardien de la Paix, j’étais Adjoint de Sécurité en province de 2005 à 2008. A travers ce contrat j’ai donc pu découvrir le métier de policier mais également le monde syndical en général et celui concernant les ADS en particulier. Via mon délégué de service, j’ai pu constater les combats mené par le secteur ADS & Cadets de la République UNITE SGP POLICE FO dont Daniel Darnis a la charge. J’ai pu apprécier la force, la justesse, la logique, le caractère désintéressé et démuni de démagogie de ses combats. J’ai constaté les résultats obtenus, résultats dont j’ai moi-même pu bénéficier (concours interne après un an de service, reprise de 75% d’ancienneté, mise en place du Passeport d’Avenir Professionnel…). Une fois devenu Gardien de la Paix, c’est très naturellement que j’ai décidé de poursuivre mon engagement syndical au sein d’UNITE SGP POLICE FO aux cotés des nombreux délégués. Et j’ai particulièrement choisi de m’investir au service des Adjoints de Sécurité. Je suis donc responsable de ce secteur sur le SGAP de Paris. J’ai fait ce choix pour rendre un peu ce qui m’a été offert lorsque j’étais moi-même ADS. J’ai choisi de le faire au sein d’une organisation syndicale qui respecte ses adhérents, qui porte un projet cohérent construit sur des bases saines, qui ne cherche pas à attirer les ADS sur des effets d’annonces et qui ne passe pas son temps à la critique de ce que font les autres. Avant d’être Gardien de la Paix, j’ai été ADS durant presque 4 années au commissariat de Pau (64). J’ai pu accéder à de nombreux services (DDSP, BADR, roulement, SD). ADS, trois lettres qui raisonnent péjorativement dans la tête de certains collègues comme «larbin». Mon métier, je l’ai appris sur le tas avec de très bons collègues pédagogues mais je me suis frotté à d’autres qui ne me considéraient pas comme tel avec à la clé, parfois des réflexions désobligeantes. Un an après mon arrive en service, j’ai eu le cran de devenir délégué local puis référent départemental pour les ADS. Du gros travail mais très enrichissant également. J’ai toujours été à l’écoute de mes collègues (même en week-end) en leur apportant une réponse rapide, claire et précise. J’ai adhéré à UNITE SGP POLICE FO et continue à y adhérer car cela correspond à mes idées. Même s’il reste encore beaucoup de choses à entreprendre et à valider, de nombreux objectifs ont été atteints (concours au 1 an de service, le passeport d’avenir, 50% des postes du concours réservés au ADS, etc...). Je suis, depuis le 7 avril, affecté à la CRS 5 de Massy (91). Maintenant, même si je n’ai plus de responsabilité syndicale, j’ai toujours un œil très attentif aux dossiers en cours et à l’avenir des ADS en particulier. Denis, CRS 5 Gaël, Paris Adjoint de sécurité depuis décembre 2011, j’ai été affecté à l’UNESI. Je ne connaissais pas trop le monde syndical mais j’étais souvent en contact avec le délégué syndical de chez UNITE SGP POLICE FO. A chaque question que je me suis posée, elle était là pour me répondre et toujours dans l’immédiat. Nous avons la chance d’avoir un référent adjoint de sécurité qui est délégué local UNITE SGP POLICE FO. Ludovic a toujours respecté notre statut et s’est toujours investi pour notre réussite. J’ai compris que la présence d’une organisation syndical pouvait être très importante dans un service de police des lors que le délégué est investi et disponible. Dans l’attente de mon entrée en école de police, je soutiens les collègues qui ont fait le choix de s’investir dans le syndicalisme de terrain afin d’améliorer les conditions de travail de leurs collègues. Warren, PAF Je me suis engagé en tant qu’ADS le 21 mars 2011 après avoir terminé un contrat de 5 ans dans l’armée. Après une scolarité de 3 mois à Périgueux, j’ai intégré le commissariat de Lyon 9ème en police secours. Mes collègues titulaires m’ont tout de suite mis en confiance. Un jour un collègue m’a parlé de syndicat. J’ai intégré un autre syndicat concurrent d’UNITE SPG POLICE. J’y suis resté un an-et-demi. Voyant qu’il était difficile de rentrer en contact avec les délégués de cette organisation et alors que je n’arrivais pas à obtenir ma mutation dans un service qui me tenait à cœur, on m’a dit de contacter Sébastien d’UNITE SGP POLICE de Lyon. J’ai pris contact avec ce collègue délégué. Je lui ai simplement expliqué mon cas et il a fait le nécessaire pour que je puisse obtenir le poste tant désiré. C’est la raison pour laquelle j’ai alors pris une adhésion auprès de ce syndicat qui reste pour moi le plus actif de notre administration avec un esprit de solidarité et un esprit de famille (chose qu’on trouve rarement ailleurs). C’est un syndicat qui est toujours présent et toujours disponible pour répondre aux questions des collègues qui se trouvent dans le doute. Pas de démagogie chez UNITE SGP POLICE FO. Des réponses claires à nos questions. Emilien, Lyon