Nucléaire : une pilule d`iode pour chaque Belge

SAMEDI ET DIMANCHE 16 et 17 janvier 2016 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 13 / 2,50 € / 02 225 55 55
ER
1
JOURNAL
À BRUXELLES
EUROPE
Margrethe
Vestager,
la femme
la plus
puissante
de Bruxelles
P. 42 & 43
Des Occidentaux
visés dans une
attaque djihadiste
au Burkina Faso
n hôtel et un restaurant du
centre de Ouagadougou, fréquentés principalement par
des expatriés et des hommes d’affaires
locaux, ont été la cible d’attaques terroristes vendredi soir. Les assaillants
se sont retranchés dans l’hôtel, en prenant des otages. A l’heure de boucler
cette édition, ni le nombre des victimes ni celui des otages n’étaient
connus, mais des témoignages recueillis dans l’hôpital principal de la
capitale faisaient état d’une vingtaine
de morts et d’une quinzaine de blessés
par balles.
L’attaque de ce vendredi aurait été
revendiquée par Al-Mourabitoune,
groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb
islamique, et déjà connu pour une attaque plus ou moins similaire à Bamako, au Mali, en novembre dernier. ■
U
P. 9 NOS INFORMATIONS
SEAN PENN
SPORTS
ARGENT
L’excès
comme
marque
de fabrique
Faut-il remettre
à zéro les records
du monde
d’athlétisme ?
Les Belges
préfèrent investir
dans les
assurances-vie
P. 44
P. 40
P. 24 & 25
OLIVIER MAINGAIN
MARC TRÉVIDIC
« La suédoise
prépare le
démantèlement
de l’Etat »
« Le principe même
des terroristes,
c’est d’aller toujours
plus loin »
P. 4
P. 35 À 37
G R AT U I T
avec ce journal
Bon à découper P. 20
Nucléaire : une pilule
d’iode pour chaque Belge
L’Agence fédérale de contrôle nucléaire propose de revoir le plan
d’urgence en cas d’accident dans une centrale nucléaire. Le gouvernement
fédéral décidera des mesures à prendre dans le courant de l’année.
aut-il revoir les plans d’urgence
en cas d’accident nucléaire ?
C’est ce que pense l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN). Le
Conseil scientifique de l’institution
vient de rendre un rapport où il propose
une série de mesures à prendre. La plus
importante est la distribution de pilules
d’iode pour tous les Belges, alors qu’aujourd’hui elle est limitée à un certain
périmètre autour des sites nucléaires.
Actuellement, ces pilules sont gratuites,
F
financées par le fonds nucléaire, mais le
rapport ne parle pas du financement de
la nouvelle mesure.
Pratiquement, l’AFCN propose deux
solutions : soit prévoir des pharmacies
capables de distribuer très rapidement
ces pilules partout en Belgique, soit
faire de la distribution préventive sur
tout le territoire.
L’Agence suggère également d’élargir
les zones de mise à l’abri autour des
sites nucléaires. Actuellement, il est
prévu que toutes les personnes vivant
dans une zone circulaire de 10 kilomètres autour du site endommagé s’enferment chez elles pendant 24 heures,
pour être le moins irradiées possible.
Dans son avis, l’AFCN propose de doubler ce rayon, pour passer à 20 kilomètres.
Patrick Smeesters, expert au Conseil
supérieur de la santé (CSS), va même
plus loin : « Normalement, les zones de
confinement et de distribution d’iode
L’ÉDITO
doivent être identiques. Il n’y a pas de
raison de les distinguer. En cas d’accident, tous les Belges devraient donc rester confinés chez eux pendant 24 heures,
portes et fenêtres closes. Cela réduit le
risque de contamination », estime-t-il.
Maintenant, c’est au gouvernement de
trancher et de prendre les mesures adéquates, ce qu’il devrait faire avant la fin
de l’année. ■
P. 3 NOTRE DOSSIER
lesoir.be
paysage européen aujour? « Un cortège, chaque
Ljoured’hui
plus long, de problèmes non
résolus à la tête duquel se trouve
une génération de leaders faibles,
pauvres héritiers des géants que
furent les Kohl, Mitterrand et
Delors. » Telle est, résumée en
une pastille à peine compactée,
la vision que livre de notre triste
Europe Jean-Claude Juncker,
président de la Commission
européenne. Le Luxembourgeois
n’avait sans doute pas voulu, lors
de sa conférence de presse de
rentrée, donner une image à ce
02
MARCHÉS
RÉGION
TÉLÉVISION
23
54-55
56 À 58
accueilli un million de réfugiés,
tandis que l’Union européenne
peine à en répartir 160.000 entre
24 pays…
Schengen ? Le proche d’un dirigeant de l’UE avertit : « Si d’ici le
mois de mai, où viendront légalement à échéance les réintroductions temporaires de contrôles aux
Plus personne ne paraît
savoir par quel bout
s’attaquer aux crises
frontières intérieures, on n’a pas
trouvé de solution sur la gestion de
la crise des réfugiés, l’Allemagne
fermera vraiment ses frontières, et
la Grèce sera exclue de (ce qui
restera) de Schengen. » La fin de
Schengen tel qu’on l’a connu,
n’impliquera pas nécessairement
l’explosion du marché unique,
comme en avertissent les Cassandre européennes. Mais les
dégâts risquent d’en être incommensurables, économiquement,
politiquement et socialement.
Le problème de l’Europe aujourd’hui n’est pas l’ampleur des
DÉTENTE
PETITE GAZETTE
NÉCROLOGIE
59
60
66-67
crises. C’est que plus personne,
même les charbonniers de la
construction européenne, ne
paraît savoir par quel bout s’y
attaquer, ni comment organiser
l’entente indispensable pour y
faire face ensemble. C’est ainsi,
dans la défaite des volontés et
des imaginations des dirigeants
démocratiques, que les idées
simples ont gagné dans l’Europe
des années 30. C’est ainsi
qu’elles sont en train de gagner
du terrain dans celle des années
2010. Quel effondrement faudrat-il, pour que les peuples d’Europe et leurs dirigeants se ressaisissent ? Cette interrogation est
un abîme, face auquel on ne peut
qu’être pris de vertige.
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LE CORTÈGE EUROPÉEN
QUI MARCHE
VERS L’ABÎME
point dramatique de l’état de
l’Europe. Mais, en dépit de la foi
du charbonnier dont il s’est revendiqué en affirmant « ne pas
baisser les bras » et « refuser
l’idée simple que l’Europe serait
aux prises avec le début de la fin »,
l’histoire montre que les idées
simples sont parfois celles qui
gagnent. Et même qu’à intervalles réguliers, elles finissent
toujours par gagner, au moins
provisoirement.
Les relocalisations, ce premier
volet de solution à la crise européenne des réfugiés, est un
échec. Pourquoi ? D’une part
parce que les deux pays d’arrivée
(Italie et Grèce) ne veulent pas
installer de gigantesques camps
de réfugiés qui ne diraient pas
leur nom. D’autre part, parce
qu’une bonne partie des pays
d’accueil ne veulent pas les accueillir. Soit parce qu’ils en ont
déjà – les réfugiés s’y relocalisent tous seuls – soit parce
qu’ils n’en veulent pas. En résulte
ce paradoxe (parmi tant
d’autres) : l’Allemagne a déjà
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