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ARGUMENT Peut-on se passer de la notion de progrès ? L’idée d’un progrès des connaissances est acceptée par tous les scientifiques, en dépit des tentatives relativistes de ce que l’on appelle l’approche sociale des sciences. La nature exacte de ce progrès est cependant l’objet de débats entre scientifiques. Mais l’idée de progrès est aujourd’hui problématique dans de nombreux domaines : philosophie, théologie, économie, sciences juridiques, domaine social. Dans les domaines artistiques, l’idée de progrès semble même avoir disparu. L’objectif du Colloque annuel de l’Académie Catholique de France en partenariat avec l’Université Catholique de Lyon, est de réinterroger la notion de progrès dans une perspective chrétienne. Le christianisme est très souvent vu, par certains au moins, comme obscurantiste et tourné vers le passé. Des spécialistes nous diront s’il est encore possible de parler de progrès (et comment) dans les sciences, les technologies, l’Art et la littérature, la philosophie et la théologie. Le progrès est-il souhaitable ? Un progrès sans fin est-il concevable ? Comment la notion de progrès peut-elle s’articuler avec celle de développement ? Au-delà des critiques sans doute légitimes adressées aujourd’hui à certaines conceptions du progrès, quelles visions du progrès pouvons-nous, et peut-être devons-nous conserver ? CONSEIL SCIENTIFIQUE Pr Rémi Brague Pr Michel Morange, directeurs scientifiques Pr Philippe Capelle-Dumont Pr Jean-Dominique Durand Pr Pierre Gire CONTACT ET INSCRIPTIONS M. Jean Duchesne, Directeur administratif ACADÉMIE CATHOLIQUE DE FRANCE, 20 rue de Poissy, 75005 - Paris Tél. : 06 83 37 02 98 E-mail : [email protected] LIEU DU COLLOQUE Université Catholique de Lyon, Salle BURRET 25, rue du Plat - 69002 Lyon ACADÉMIE CATHOLIQUE DE FRANCE Colloque annuel Samedi 19 novembre 2011 10h-18h “LE PROGRÈS” En partenariat avec L’Université catholique de Lyon “LE PROGRÈS” 10:00 : Accueil par le M. LE RECTEUR de l’Université Catholique de Lyon. Introduction par le P. Philippe CAPELLE-DUMONT, Président de l’Académie Catholique de France. PRESIDENCE ET PROBLEMATIQUE D’ENSEMBLE : Rémi BRAGUE de l’Institut, Universités de Paris-I et de Munich, Académie Catholique de France. 10:30 En quoi consiste le progrès des connaissances scientifiques ? Conférence de Michel MORANGE, Ecole Normale Supérieure (Ulm), Académie Catholique de France. Depuis l’antiquité, les philosophes ont discuté des limites de la connaissance humaine. Au siècle dernier, l’idée d’un progrès des connaissances scientifiques a été remise en cause : une théorie scientifique ne peut jamais être considérée comme vérifiée (Karl Popper) ; l’histoire des sciences consiste en une succession de paradigmes incommensurables entre eux (Thomas Kuhn) ; l’adoption d’une nouvelle théorie est le fruit de négociations complexes entre les scientifiques (approche sociale des sciences). Parallèlement, le XXe siècle a connu une transformation sans précédent dans la description de l’Univers et de son histoire, aussi bien que dans la connaissance des organismes vivants. Comment concilier des points de vue apparemment si différents sur le progrès des connaissances scientifiques ? Réponse de Dominique LAMBERT, Université Notre-Dame-de-la-Paix de Namur, Académie Royale de Belgique - Débat avec l’auditoire. 11:30 Faut-il avoir peur du progrès technologique ? Conférence de Yves CASEAU, Académie des Technologies, Académie Catholique de France. Nous vivons un essor continu du développement des techniques depuis plusieurs siècles, qui ne fait que s’accélérer et n’est pas prêt de ralentir. Ce progrès de la technique s’est accompagné d’un évident progrès de notre espérance de vie, de nos possibilités d’action et de notre confort, tout du moins en ce qui concerne l’Occident. Pourtant ce XXIe siècle est marqué par une inquiétude, une perte de confiance dans la technologie. Ce “progrès” remet en cause la stabilité de notre environnement, il ébranle les fondations de notre conception de la société, jusqu’à interroger notre définition de l’humain. La question du progrès technologique nous conduit à la question de la destinée collective de l’humanité, au mode d’emploi caché de la Création. Réponse de Michael OBORNE, Académie Catholique de France - Débat avec l’auditoire. 12:30-14:30 Déjeuner PRESIDENCE : Jean-Dominique DURAND Université de Lyon-III, Académie Catholique de France. 14:30 La notion de progrès est-elle pertinente dans les domaines des arts et de la littérature ? Conférence de Dominique PONNAU, Ecole du Louvre, Académie Catholique de France. Certes le domaine des arts et celui de la littérature ont été le théâtre de changements immenses au cours des âges. Certes les inventions et découvertes techniques et scientifiques y ont joué un rôle capital, au moment de la découverte de l'imprimerie par exemple, au moment de la découverte des possibilités offertes par la photographie, le cinéma, tout récemment les bouleversements entraînés par l'internet... Tous ces changements ont eu une influence immense sur le contenu même des disciplines concernées et en ont suscité de nouvelles. Le mouvement d'ailleurs se poursuit. S'en suit-il qu'il faille y découvrir le signe d'un progrès, surtout si l'on considère les contenus esthétiques, intellectuels, moraux, spirituels des oeuvres d'art et de littérature ? Genet est-il plus grand que Shakespeare, Shakespeare que Sophocle ? Le Parthénon est-il inférieur à la cathédrale de Chartres, celle-ci est-elle inférieure au château de Versailles ? L'autoportrait de Poussin au Louvre estil comparable (supérieur ? inférieur ?) au Visage du Linceul de Turin ?... Nous nous contenterons de poser des questions, persuadés que d'autres pourraient suggérer des réponses plus claires et pertinentes que les nôtres, lesquelles demeureront problématiques et tâtonnantes. Réponse de Eric DESSERT, Artiste photographe, Académie Catholique de France. Débat avec l’auditoire. 15:30 Progrès et espérance. Conférence de Chantal DELSOL de l’Institut, Université de Paris-XII, Académie Catholique de France. Le lien originel entre le Salut et le progrès. Avec les Lumières, le progrès devient le Progrès : un salut sur terre, une métamorphose radicale, une transformation de l’homme. Ce qui se révèle aujourd’hui impossible. Largement remise en cause, l’idée de progrès résiste cependant et signifie dès lors un développement de la moralité. Le monde est clos, l’être fermé, il n’attend plus que sa propre perfection, et n’accueille pas l’inconnu. La morale n’est pas l’espérance. L’homme peut progresser dans le bien. Mais le Salut signifie l’ouverture aux significations, quelque chose de non programmé. Le progrès n’est pas seulement la marche vers la santé, même morale. La clôture du monde dans son immanence traduit une rupture entre le progrès et l’espérance. Réponse d’Emmanuel GABELLIERI, Université Catholique de Lyon, Académie Catholique de France. Débat avec l’auditoire. PRESIDENCE : Pierre GIRE Université Catholique de Lyon, Académie Catholique de France. 16:30 Dogmes et théologie sont-ils susceptibles d’un progrès historique ? Conférence du P. Jean-François CHIRON, Université Catholique de Lyon. Les théologiens ont longtemps refusé d’envisager qu’il puisse exister un progrès en théologie, de même que pour les énoncés dogmatiques, jusqu’au jour où fleurirent des théories du “développement homogène” du dogme catholique, dont il n’est pas sûr qu’elles aient toutes contribué à mieux honorer la dimension historique. Il aura fallu la redécouverte, en plein XXe siècle, de la catégorie de mystère, ainsi qu’une théologie approfondie de la Tradition et un renouvellement de la théologie de la Révélation pour envisager une conception du progrès dogmatique et théologique qui rende mieux compte de la réalité. Réponse de Mgr Jean-Pierre BATUT, Evêque auxiliaire de Lyon. Débat avec l’auditoire. 17:30 Synthèse par Jean-Noël DUMONT, Collège Supérieur de Lyon, Académie Catholique de France. 18:00 Fin des travaux