Bulletin Phaethon

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Bulletin Phaethon
Bulletin Phaethon
2001
___________________________________________________________________________
Volume 13
1er trimestre
1 : Lézard vert des Forêts Phelsuma borbonica
2 : Lézard vert de Manapany Phelsuma inexpectata
Deux reptiles endémiques de La Réunion
(Espèces protégées par arrêté ministériel)
Publié par
Nature & Patrimoine
Bulletin Phaethon
2001
___________________________________________________________________________
Volume 13
2ème trimestre
Le Merle pays Hypsipetes borbonica
Un oiseau forestier endémique de La Réunion
(Espèce protégée par arrêté ministériel)
Publié par
Nature & Patrimoine
Nature & Patrimoine
(Association loi 1901)
L’Association Nature & Patrimoine regroupe ceux qui s’intéressent au patrimoine naturel des îles de l’Océan Indien et plus
particulièrement aux milieux indigènes et à la faune endémique et protégée.
Elle a pour mission principale d’éditer des supports pédagogiques afin de sensibiliser et vulgariser les connaissances sur le
patrimoine naturel de La Réunion.
L’association est ouverte aux personnes passionnées de nature, aux chercheurs, professionnels et amateurs. Nature &
Patrimoine propose 6 commissions :
-
Éditions
Sensibilisation et vulgarisation
Expéditions - Sorties
Études et recherches
Actions de conservation
Communication – Vie associative
Elle publie un bulletin “Phaethon” (4 numéros par an), destiné aux naturalistes et aux amoureux de la nature de La Réunion,
mais aussi de Maurice, de Rodrigues, de Mayotte et des îles éparses. Quelques articles traitent également des autres îles de
l’Océan Indien.
-------------------------------(Bulletin d’adhésion à photocopier)------------------------
Soutenons les actions de conservation !
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20 euros
Qu’attendez-vous de notre association
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Nom, prénom : --------------------------------------------------------------------------Adresse : --------------------------------------------------------------------------------Code postal : ----------------------- Ville : ----------------------------------------------Tél :
Fax :
E-mail :
MERCI D’AVANCE POUR VOTRE SOUTIEN
NATURE & PATRIMOINE
BP 279
97 827 LE PORT CEDEX
Dessin de couverture : Jean-Michel Vinson (1964)
1 : Lézard vert des Forêts Phelsuma borbonica 2 : Lézard vert de Manapany Phelsuma inexpectata Deux reptiles
endémiques de La Réunion
Nature & Patrimoine
(Association loi 1901)
L’Association Nature & Patrimoine regroupe ceux qui s’intéressent au patrimoine naturel des îles de l’Océan Indien et plus
particulièrement aux milieux indigènes et à la faune endémique et protégée.
Elle a pour mission principale d’éditer des supports pédagogiques afin de sensibiliser et vulgariser les connaissances sur le
patrimoine naturel de La Réunion.
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Patrimoine propose 6 commissions :
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Sensibilisation et vulgarisation
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Communication – Vie associative
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mais aussi de Maurice, de Rodrigues, de Mayotte et des îles éparses. Quelques articles traitent également des autres îles de
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NATURE & PATRIMOINE
BP 279
97 827 LE PORT CEDEX
Dessin de couverture : Jean-Michel Probst (1995)
Le Merle pays Hypsipetes borbonica (endémique de La Réunion)
Bulletin Phaethon
Nouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien.
Recommandations aux auteurs
Le bulletin Phaethon présente, soit en français soit en anglais, des comptes-rendus, rapports, notes et observations sur la
faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur les oiseaux,
mammifères, reptiles, amphibiens, poissons, mollusques, crustacés, insectes, etc. Le bulletin ouvre principalement ses
colonnes aux naturalistes passionnés par la faune insulaire de La Réunion, l’île Maurice et l’île Rodrigues.
Les numéros du Bulletin Phaethon sont préférentiellement consacrés aux dernières découvertes et aux principales nouvelles
concernant la faune de l’île de La Réunion et des Mascareignes. Les articles envoyés doivent être impérativement présentés
sous forme de disquette informatique. S’il vous plait, indiquez votre nom et votre adresse avec vos articles. Pour toute
correspondance (abonnement, article, note brève, etc.),
Écrire à l’adresse e-mail : [email protected]
ou écrire à l’adresse suivante :
Nature & Patrimoine
B. P. 279
97 827 Le Port Cedex
ILE DE LA RÉUNION - FRANCE
Vous pouvez aussi nous consulter sur le net
http://perso.wanadoo.fr/nature.patrimoine
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4 euros (membre), 5 euros (non membre)
• Règlement :
France : par chèque à l’ordre de Nature & Patrimoine
Étranger : mandat ou chèque payable en France à l’ordre de Nature & Patrimoine
Bulletin Phaethon
Édition Nature & Patrimoine
Directeur de la Publication et concepteur : Jean-Michel Probst
Impression : Maison des Associations du Port
 2001. Nature & Patrimoine
Bulletin Phaethon
Nouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien.
Recommandations aux auteurs
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faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur les oiseaux,
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...................................................................................................................................... 2001. Nature & Patrimoine
Bulletin Phaethon Volume 13 – n°1
(1er trimestre 2001)
Articles
Probst, J-M. – L’île de La Réunion possède combien de vertébrés ? Classification des Poissons – Amphibiens – Reptiles –
Mammifères et Oiseaux de La Réunion ?.........................................................................................................................1-13
Ciccione, S. – Autopsie de tortues marines Chelonia mydas retrouvées mortes à La Réunion...........................................14-15
Couteyen, S. & Cardelli, S. - De la présence à l'étang de Saint-Paul de Trichogaster trichopterus Pallas 1770 (Poissons
Belontiidae)...................................................................................................................................................................16-18
Florens, V. – Redécouverte de Trochetia parviflora un arbre endémique de l’île Maurice considéré comme disparu depuis
plus de 150 ans...............................................................................................................................................................19-22
Probst, J-M. & Déso, G. - Fiche patrimoine naturel à préserver : Le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica ............23-25
Turpin, A., Barroil, P. & Vatel, P. – Au sujet des dernières captures et sur la détermination des sous-espèces d’Iguanes verts
retrouvés dans les milieux forestiers de l’île de La Réunion..........................................................................................26-28
Prix : 20,00 Frs
Bulletin Phaethon Volume 13 – n°2
(2ème trimestre 2001)
Articles
Collectif – Une chartre pour la Terre – les 21 principes pour le XX1ème siècle................................................................29-36
Teillard, F. - Le développement durable : l’écocitoyenneté domestique.............................................................................37-39
Probst, J-M. – Inventaire des Hémiprocnés, des Salanganes, des Martinets et des Hirondelles des îles de l’Océan Indien...4047
Mouries, J. – L’exploitation de populations sauvages de Crocodile du Nil Crocodylus niloticus à Madagascar...............48-52
Nouvelles brèves
Abhaya, K. – Note sur le régime alimentaire du Merle pays Hypsipetes borbonica, oiseau endémique de La Réunion.........53
Griffiths, O.L. – A new land snail of La Réunion Gulella argoudi...........................................................................................54
Probst, J-M. – La faune remarquable des ravines : les chauves-souris.....................................................................................55
Déso, G. – Note sur le transport insolite de Geckos verts : le cas du Phelsuma inexpectata...................................................56
Prix : 20,00 Frs
L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 1-13.
L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ? Classification des
Poissons - Amphibiens - Reptiles
Mammifères et Oiseaux de La Réunion
Jean-Michel Probst*
*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex
De par le monde, il n’existe aucun inventaire faunistique complet et définitif. Les différentes listes disponibles sont
souvent différentes d’un auteur à l’autre. Elles reflètent souvent des opinions divergentes sur la classification
taxonomique (débats de spécialistes au niveau espèce et sous-espèce). Elles renvoient aussi, suivant les régions
concernées à des connaissances plus ou moins actualisées d’une région1. Il est quasiment certain qu’aujourd’hui la
connaissance sur le monde qui nous entoure n’a jamais été aussi précise, toutefois, aucun auteur d’une de ces listes ne
peut prétendre être exhaustif.
Cette liste des vertébrés de La Réunion propose donc un inventaire inspiré des dernières publications sur le sujet.
« Atlas des poissons et des crustacés d’eau douce de La Réunion » de Keith, Vigneux & Bosc (1999) ; « Oiseaux de la
Réunion » de Barré, Barau & Jouanin (1996) et « Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux,
mammifères, reptiles et amphibiens » (Probst, 1997). Nous avons également consulté les publications moins connues de
(Barau, 1978 ; ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1987 ; Gruchet, 1984 ; Jouanin, 1987 ; Moutou, 1981, 1982, 1983 ;
Probst, 1999).
En accord avec les critères UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources
naturelles), une espèce non revue depuis plus de 50 ans est considérée comme éteinte et ne figure par conséquent pas
dans la liste.
Pour établir la liste des Poissons d’eau douce, nous avons également emprunté les travaux de Nelson (1994) et
Eschmeyer (1990, 1997). Pour les Amphibiens, les travaux de Frost, (1985), de Duellman (1993), de Glaw et Vences
(1994). Pour les Reptiles, nous nous sommes inspirés des études de King & Burke (1989), Mattison (1989), Frank &
Ramus (1995). Pour les Mammifères, la liste établie par Wilson & Reeder (1993). Pour les Oiseaux, nous avons retenu
les récents travaux de Sibley & Monroe (1990, 1993) ainsi que la synthèse mondiale actuellement en cours « Handbook
of the birds of the world » de Del Hoyo, Elliott et Sargatal (6 volumes) qui est acclamés par la majorité des sociétés
ornithologiques.
En 2001, l’inventaire des vertébrés répertoriés à La Réunion concerne les espèces actuelles, sédentaires, migratrices
et erratiques, notées il y a moins de 50 ans. Il fait apparaître 183 espèces réparties dans les 5 classes principales des
vertébrés :
-32 poissons d’eau douce,
-2 amphibiens,
-22 reptiles,
-24 mammifères et
-103 oiseaux.
Classe des POISSONS D'EAU DOUCE
L’inventaire des poissons d’eau douce fait apparaître 32 espèces. Deux mentions nouvelles d’espèces introduites ont
été trouvées récemment naturalisées : le Tanichtys et le Gouramy (Coujou & Couteyen, 1999 ; Couteyen & Cardelli,
2001). On peut ajouter que, comme le Lapia doré Oreochromis mossambicus, qui s’est échappé de ses bassins
d’élevage 2 autres espèces risquent de se répandre dans nos cours d’eau : la Carpe herbivore, Ctenopharyngodon idella
1
Les vertébrés des îles de l’Océan Indien sont encore insuffisamment connus.
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
et le Black bass Micropterus salmoides. En effet, celles-ci seraient susceptibles de s’échapper dans la nature si un
cyclone venait soudainement inonder notre région.
ORDRE DES ANGUILLIFORMES
FAMILLE DES ANGUILLES - ANGUILLIDAE
Anguille marbrée Anguilla marmorata (INDIGÈNE)
Anguille marbrée africaine Anguilla bengalensis labiata (INDIGÈNE)
Anguille bicolore Anguilla bicolor bicolor (INDIGÈNE)
Anguille du Mozambique Anguilla mossambica (INDIGÈNE)
FAMILLE DES ANGUILLES MURÈNES - OPHICHTHIDAE
Anguille-murène Yirrkala tenuis (INDIGÈNE)
ORDRE DES SALMONIFORMES
FAMILLE DES TRUITES - SALMONIDAE
Truite arc en ciel Oncorhynchus mykiss (INTRODUIT)
ORDRE DES MUGILIFORMES
FAMILLE DES MULETS - MUGILIDAE
Mulet cabot Mugil cephalus (INDIGÈNE)
Chitte Agonostomus telfairii (INDIGÈNE)
Mulet à queue ronde Valamugil cunnesius (INDIGÈNE)
Mulet rouge Valamugil robustus (INDIGÈNE)
Muge Valamugil seheli (INDIGÈNE)
Muge Valamugil buchanani (INDIGÈNE)
ORDRE DES CYPRINODONTIFORMES
FAMILLE DES GUPPY, XYPHOS & PLATY - POECILIIDAE
Guppy Poecilia reticulata (INTRODUIT)
Xipho, Porte épée, Mailleur Xiphophorus hellerii (INTRODUIT)
Platy Xiphophorus maculatus (INTRODUIT)
ORDRE DES GASTEROSTEIFORMES
FAMILLE DES SYNGNATHES - SYNGNATHIDAE
Syngnathe Microphis brachyurus (INDIGÈNE)
ORDRE DES PERCIFORMES
FAMILLE DES OSPHRONEMIDAE (BELONTIIDAE)
Gouramy bleu Trichogaster trichopterus (INTRODUIT)
Gouramy géant Osphronemus goramy (INTRODUIT)
FAMILLE DES AMBACHES - CHANDIDAE
Ambache du large, Ambasse Ambassis gymnocephalus (INDIGÈNE)
FAMILLE DES DOULES - KUHLIIDAE
Doule de roche, Poisson plat Kuhlia rupestris (INDIGÈNE)
FAMILLE DES TILAPIAS - CICHLIDAE
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L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
Tilapia Oreochromis niloticus (INTRODUIT)
Bossu doré Oreochromis mossambicus (INTRODUIT)
FAMILLE DES ÉLÉOTRIS & CABOTS - ELEOTRIDAE
Cabot noir Eleotris fusca (INDIGÈNE)
Cabot noir Eleotris mauritianus (INDIGÈNE)
Éléotris cyprin Hypseleotris cyprinoides (INDIGÈNE)
FAMILLE DES GOBIES & CABOTS - GOBIIDAE
Loche, Cabot Awaous nigripinnis (INDIGÈNE)
Gobie, Loche Glossogobius giuris (INDIGÈNE)
Cabot rayé Stenogobius polyzona (INDIGÈNE)
Cabot bouche ronde Sicyopterus lagocephalus (INDIGÈNE)
Cabot de cascade Cotylopus acutipinnis (ENDÉMIQUE AFRO MALGACHE)
FAMILLE DES BLENNIES – BLENNIIDAE
Istiblennius spilotus (INDIGÈNE)
ORDRE DES CYPRINODONTIFORMES
FAMILLE DES CARPES, POISSONS ROUGES & CARDINAUX - CYPRINIDAE
Carpe Cyprinus carpio (INTRODUIT)
Poisson rouge, Mambrin Carassius auratus (INTRODUIT)
Cardinal du pauvre Tanichthys albonubes (INTRODUIT)
Classe des AMPHIBIENS
L’inventaire des amphibiens fait apparaître 2 espèces. Trois autres espèces ont été introduites dans le milieu naturel,
mais ne se sont apparemment pas naturalisées : la grenouille volante, la Reinette méridionale et une espèce malgache
indéterminée appartenant au Genre Mantella (comm. pers. Michel Donez, Grégory Déso et Agnès Turpin).
ORDRE DES ANOURES
FAMILLE DES CRAPAUD - BUFONIDAE
Crapaud Bufo gutturalis (INTRODUIT)
FAMILLE DES GRENOUILLES - RANIDAE
Grenouille Ptychadena mascareniensis (INTRODUIT)
Classe des REPTILES
L’inventaire des reptiles fait apparaître 22 espèces. Au moins six espèces ont été introduites dans le milieu naturel,
mais ne se sont apparemment pas naturalisées : la Tortue alligator Macroclemys temminckii (Boulay & Probst, 1997) et
l’Iguane vert Iguana iguana (Probst, 1999) mentionnés récemment ainsi que la Platsterne à grosse tête Platysternon
megacephalum, le Zonausore malgache Zonausorus sp., et plusieurs espèces de Gecko vert malgache dont Phelsuma
standini et P. seraticauda (Comm. pers. Laurent Albert, Michel Donez, Grégory Déso, Joël Fort, Agnès Turpin et obs.
pers.). Nous avons intégré les mentions nouvelles suivantes : l’Agame des colons (Guillermet, Couteyen & Probst,
1998), le Gecko de Brook (Probst, 1999), le Scinque de Bouton (Honsterette & Probst, 1999) et le Serpent marin à
queue plate (Ciccione, 2000).
ORDRE DES CHÉLONIENS
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
FAMILLE DES TORTUES MARINES - CHELONIDAE
Tortue franche Chelonia mydas (REPRODUCTEUR ?)
Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata (MIGRATRICE)
Tortue caouanne Caretta caretta (MIGRATRICE)
FAMILLE DES TORTUES LUTHS - DERMOCHELYDAE
Tortue luth Dermochelys coriacea (MIGRATRICE)
FAMILLE DES TORTUES D'EAU DOUCE -EMYDIDAE
Tortue de Floride Trachemys scripta (INTRODUITE)
ORDRE DES SQUAMATES
FAMILLE DES AGAMES - AGAMIDAE
Agame des Colons Agama agama (INTRODUIT)
Agame arlequin Calotes versicolor (INTRODUIT)
FAMILLE DES CAMELEONS - CHAMAELEONTIDAE
Endormi Chamaeleo pardalis (INTRODUIT)
FAMILLE DES GECKOS - GEKKONIDAE
Gecko gris des maisons Hemidactylus frenatus (INTRODUIT)
Gecko gris des jardins Hemidactylus brooki (INTRODUIT)
Gecko blanc des maisons Gehyra mutilata (INTRODUIT)
Gecko gris à queue jaune Hemiphyllodactylus typus (INTRODUIT)
Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
Gecko vert de Manapany Phelsuma inexpectata (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
Gecko mauricien Phelsuma cepediana (INTRODUIT)
Gecko à bande noire Phelsuma lineata (INTRODUIT)
Gecko poussière d’or Phelsuma laticauda (INTRODUIT)
Grand Gecko malgache Phelsuma madagascariensis (INTRODUIT)
FAMILLE DES SCINQUES - SCINCIDAE
Scinque de Bouton Cryptoblepharus boutonii (RETROUVÉ RÉCEMMENT)
FAMILLE DES COULEUVRES DE TERRE - TYPHLOPIDAE
Couleuvre de terre Ramphotyphlops braminus (INTRODUIT)
FAMILLE DES COULEUVRES - COLUBRIDAE
Couleuvre loup Lycodon aulicus (INTRODUIT)
FAMILLE DES SERPENTS MARINS - HYDROPHIIDAE
Serpent de mer Pelamis platurus (ERRATIQUE)
Classe des MAMMIFÉRES
L’inventaire des mammifères fait apparaître 24 espèces. Depuis 50 ans, au moins cinq espèces ont été introduites
dans le milieu naturel, mais ne se sont apparemment pas naturalisées : le Hamster Cricetus cricetus, et le Furet Mustella
furo ont fait l’objet de mentions récentes (Courbet, 1998 ; Probst, 1997), mais aussi le Sanglier Sus scrofa, le Cerf
élaphe Cervus elaphus, le Ragondin Myocastor coypus, le Cobaye Cavia apera, l’Écureuil asiatique Funambulus
striatus, le lièvre du Cap Lepus capensis et le Lapin domestique Oryctogalus cuniculus (Comm. pers. Agnès Turpin,
Jean-Pierre Espéré, François Moutou et obs. pers.)
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L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
ORDRE DES INSECTIVORES
FAMILLE DES TENRECS - TENRECIDAE
Tangue Tenrec ecaudatus (INTRODUIT)
FAMILLE DES MUSARAIGNES - SORICIDAE
Musaraigne musquée Suncus murinus (INTRODUIT)
ORDRE DES CHIROPTERES
FAMILLE DES ROUSSETTES - PTEROPODIDAE
Roussette noire Pteropus niger (EN CAPTIVITÉ SEULEMENT)
FAMILLE DES TAPHIENS - EMBALLONURIDAE
Taphien Taphozous mauritianus (INDIGÈNE)
FAMILLE DES MOLOSSES - MOLOSSIDAE
Petit molosse Mormopterus acetabulosus (INDIGÈNE)
ORDRE DES CARNIVORES
FAMILLE DES CHIENS - CANIDAE
Chien errant Canis familiaris (INTRODUIT)
FAMILLE DES CHATS - FELIDAE
Chat haret Felis catus (INTRODUIT)
ORDRE DES PINNIPEDES
FAMILLE DES OTARIES - ARCTOCEPHALINAE
Otarie à fourrure des Kerguelen Arctocephalus tropicalis (ERRATIQUE)
ORDRE DES CETACEAE
FAMILLE DES BALEINES - BALAENIDAE
Baleine franche australe Eubalaena australis (MIGRATEUR RARE)
FAMILLE DES RORQUALS ET MÉGAPTÈRES - BALENOPTERIDAE
Baleine à bosse Megaptera novaeangliae (MIGRATEUR)
FAMILLE DES DAUPHINS - DELPHINIDAE
Dauphin commun Delphinus delphis (MIGRATEUR RARE)
Dauphin tacheté Stenella attenuata (SÉDENTAIRE)
Dauphin à long bec Stenella longirostris (SÉDENTAIRE)
Grand dauphin Tursiops truncatus (SÉDENTAIRE)
Globicéphale tropical Globicephala macrorhynchus (MIGRATEUR)
Orque Orcinus orca (MIGRATEUR RARE)
FAMILLE DES CACHALOTS - PHYSETERIDAE
Cachalot nain Kogia breviceps (MIGRATEUR RARE)
Cachalot Physeter macrocephalus (MIGRATEUR RARE)
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
FAMILLE DES MESOPLODONS - ZIPHIIDAE
Mésoplodon de Blainville Mesoplodon densirostris (MIGRATEUR RARE)
ORDRE DES ARTIODACTYLES
FAMILLE DES CERFS - CERVIDAE
Cerf de Java Cervus timorensis (INTRODUIT)
ORDRE DES RONGEURS
FAMILLE DES SOURIS & RATS - MURIDAE
Souris domestique Mus musculus (INTRODUIT)
Surmulot Rattus norvegicus (INTRODUIT)
Rat noir Rattus rattus (INTRODUIT)
ORDRE DES LAGOMORPHES
FAMILLE DES LIEVRES - LEPORIDAE
Lièvre Lepus nigricollis (INTRODUIT)
Classe des OISEAUX
L’inventaire des oiseaux fait apparaître 103 espèces. Les espèces introduites dont le succès de la reproduction n’a
pas été constaté ne figurent pas dans cette liste. Toutefois, étant donné que de nombreuses espèces ont été observées
dans la nature (Comm. pers. Késava Abhaya, René Brunet, David Dérand, Grégory Déso, Yves-Michel De Viviés, Luc
Grimaud, Jean-Marie Louisin, Isabelle Mandon, et obs. pers.), elles feront l’objet d’une synthèse dans un prochain
article (Probst & Al. à paraître). Enfin, nous avons retenu deux nouvelles mentions, le Crabier blanc (Abhaya &
Louisin, 1998) et une autre publiée par différents auteurs : le Rossignol du Japon (Probst, 1997 ; Le Corre, 2000 ;
Salamolard, 2000).
ORDRE DES SPHENISCIFORMES
FAMILLE DES GORFOUS - SPHENISCIDAE
Gorfou sauteur Eudyptes chrysocome (MIGRATEUR DOUTEUX)
ORDRE DES PROCELLARIIFORMES
FAMILLE DES ALBATROS - DIOMEDEIDAE
Albatros à sourcils noirs Diomedea melanophris (MIGRATEUR)
Albatros à cape blanche Diomedea cauta (MIGRATEUR)
Albatros de Salvin Diomedea salvini (MIGRATEUR)
Albatros à bec jaune Diomedea chlororhynchos (MIGRATEUR)
FAMILLE DES PETRELS & PUFFINS - PROCELLARIIDAE
Pétrel géant antarctique Macronectes giganteus (MIGRATEUR)
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L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
Pétrel géant de Hall Macronectes halli (MIGRATEUR)
Fulmar argenté Fulmarus glacialoides (MIGRATEUR)
Damier du Cap Daption capense (MIGRATEUR)
Pétrel noir de Bourbon Pseudobulweria aterrima (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
Pétrel de Kerguelen Pterodroma brevirostris (MIGRATEUR)
Taillevent Pterodroma baraui (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
Puffin gris Procellaria cinerea (ERRATIQUE)
Puffin à menton blanc Procellaria aequinoctialis (ERRATIQUE)
Fouquet gris Puffinus pacificus (INDIGÈNE)
Petit fouquet Puffinus lherminieri (INDIGÈNE)
Prion de la désolation Pachyptila desolata (ERRATIQUE)
FAMILLE DES OCEANITES - HYDROBATIDAE
Petit polka Oceanites oceanicus (MIGRATEUR)
ORDRE DES PELECANIFORMES
FAMILLE DES PELICANS - PELECANIDAE
Pélican gris Pelecanus rufescens (ERRATIQUE)
FAMILLE DES FREGATES - FREGATIDAE
Frégate du Pacifique Fregata minor (MIGRATEUR)
Fregate ariel Fregata ariel (MIGRATEUR)
FAMILLE DES PHAETHONS - PHAETHONTIDAE
Paille en queue à brins rouges Phaethon rubricauda (MIGRATEUR)
Paille en queue à brins blancs Phaethon lepturus (INDIGÈNE)
FAMILLE DES FOUS - SULIDAE
Fou masqué Sula dactylatra (MIGRATEUR)
ORDRE DES CICONIIFORMES
FAMILLE DES HERONS - ARDEIDAE
Héron cendré Ardea cinerea (MIGRATEUR)
Héron garde-boeuf Bubulcus ibis (MIGRATEUR)
Crabier blanc Ardeola idae (ERRATIQUE)
Butor Butorides striatus (INDIGÈNE)
ORDRE DES ANSERIFORMES
FAMILLE DES OIES, CANARDS & SARCELLES - ANATIDAE
Dendrocygne fauve Dendrocygna bicolor (ERRATIQUE)
Canard à bosse Sakidiornis melanotos (ERRATIQUE)
Sarcelle d'été Anas querquedula (MIGRATEUR)
ORDRE DES FALCONIFORMES
FAMILLE DES MILANS & BUSARDS - ACCIPITRIDAE
Milan noir Milvus migrans (ERRATIQUE)
Papangue Circus maillardi (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES FAUCONS - FALCONIDAE
Faucon d'Eléonore Falco eleonorae (MIGRATEUR)
page 7
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Faucon concolore Falco concolor (MIGRATEUR)
Faucon hobereau Falco subbuteo (ERRATIQUE)
ORDRE DES GALLIFORMES
FAMILLE DES FRANCOLINS, CAILLES, COQS & FAISANS - PHASIANIDAE
Francolin gris Francolinus pondicerianus (INTRODUIT)
Grosse caille malgache Margaroperdix madagascarensis (INTRODUIT)
Caille-patate Coturnix coturnix (INTRODUIT)
Caille de Chine Coturnix chinensis (INTRODUIT)
Caille de l'Inde Perdicula asiatica (INTRODUIT)
Coq sauvage Gallus gallus (INTRODUIT)
Faisan de Colchide Phasianus colchicus (INTRODUIT)
ORDRE DES TURNICIFORMES
FAMILLE DES HEMIPODES - TURNICIDAE
Caille pays Turnix nigricollis (INDIGÈNE ?)
ORDRE DES GRUIFORMES
FAMILLE DES POULES D'EAU & FOULQUES - RALLIDAE
Poule d'eau Gallinula chloropus (INDIGÈNE)
ORDRE DES CHARADRIIFORMES
FAMILLE DES BARGES, COURLIS, CHEVALIERS & BECASSEAUX - SCOLOPACIDAE
Bécassine Gallinago sp. (ERRATIQUE)
Barge rousse Limosa lapponica (MIGRATEUR)
Courlis corlieu Numenius phaeopus (MIGRATEUR)
Courlis cendré Numenius arquata (MIGRATEUR)
Chevalier aboyeur Tringa nebularia (MIGRATEUR)
Chevalier sylvain Tringa glareola (MIGRATEUR)
Bargette de Terek Tringa cinerea (MIGRATEUR)
Chevalier guignette Tringa hypoleucos (MIGRATEUR)
Tournepierre à collier Arenaria interpres (MIGRATEUR)
Bécasseau sanderling Calidris alba (MIGRATEUR)
Bécasseau maubèche Calidris canutus (ERRATIQUE)
Bécasseau cocorli Calidris ferruginea (MIGRATEUR)
FAMILLE DES PLUVIERS & GRAVELOTS - CHARADRIIDAE
Pluvier argenté Pluvialis squatarola (MIGRATEUR)
Grand Gravelot Charadrius hiaticula (MIGRATEUR)
Gravelot de Leschenault Charadrius leschenaultii (MIGRATEUR)
FAMILLE DES DROMES - DROMADIDAE
Drome Dromas ardeola (MIGRATEUR)
FAMILLE DES GLAREOLES - GLAREOLIDAE
Glaréole des Maldives Glareola maldivarum (MIGRATEUR)
Glaréole malgache Glareola ocularis (MIGRATEUR)
FAMILLE DES LABBES - STERCORARIIDAE
Labbe subantarctique Catharacta antarctica (MIGRATEUR)
page 8
L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
FAMILLE DES STERNES, GUIFFETTES & NODDIS - LARIDAE
Goéland Larus sp. (ERRATIQUE)
Sterne huppée Sterna bergii (MIGRATEUR)
Sterne de Dougall Sterna dougallii (MIGRATEUR)
Sterne Pierregarrin Sterna hirundo (MIGRATEUR)
Sterne de Saunders Sterna saundersii (MIGRATEUR)
Sterne bridée Sterna anaethetus (MIGRATEUR)
Sterne fuligineuse Sterna fuscata (MIGRATEUR)
Guiffette moustac Chlidonias hybridus (MIGRATEUR)
Guifette leucoptère Chlidonias leucopterus (MIGRATEUR)
Noddi brun Anous stolidus (INDIGÈNE)
Noddi marianne Anous tenuirostris (MIGRATEUR)
Gygis blanche Gygis alba (ERRATIQUE)
ORDRE DES COLUMBIFORMES
FAMILLE DES PIGEONS & TOURTERELLES - COLUMBIDAE
Pigeon domestique Columba livia (INTRODUIT)
Tourterelle malgache Streptopelia picturata (INDIGÈNE)
Tourterelle striée Geopelia striata (INTRODUIT)
ORDRE DES PSITTACIFORMES
FAMILLE DES PERROQUETS - PSITTACIDAE
Inséparable à tête grise Agapornis cana (INTRODUIT)
ORDRE DES APODIFORMES
FAMILLE DES SALANGANES - APODIDAE
Martinet Apus sp. (ERRATIQUE)
Martinet des palmes Cypsiurus parvus (ERRATIQUE)
Salangane Collocalia francica (ENDÉMIQUE DES MASCAREIGNES)
ORDRE DES CORACIIFORMES
FAMILLE DES ROLLIERS - CORACIIDAE
Rolle malgache Eurystomus glaucurus (MIGRATEUR RARE)
ORDRE DES PASSERIFORMES
FAMILLE DES ECHENILLEURS - CAMPEPHAGIDAE
Tuit-tuit Coracina newtoni (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES GOBE-MOUCHES - MONARCHIDAE
Oiseau-la-vierge Terpsiphone bourbonnensis (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES BERGERONNETTES - MOTACILLIDAE
Bergeronnette grise Motacilla alba (ERRATIQUE)
FAMILLE DES TRAQUETS - MUSCICAPIDAE
Tec-tec Saxicola tectes (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES LÉIOTHRIX - TIMALIIDAE
Rossignol du Japon Leiothrix lutea (INTRODUIT)
FAMILLE DES HUPPES & MARTINS - STURNIDAE
page 9
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Martin triste Acridotheres tristis (INTRODUIT)
FAMILLE DES HIRONDELLES - HIRUNDINIDAE
Hirondelle de Bourbon Phedina borbonica (ENDÉMIQUE DES MASCAREIGNES)
FAMILLE DES MERLES & BULBULS - PYCNONOTIDAE
Bulbul orphée Pycnonotus jocosus (INTRODUIT)
Merle pays Hypsipetes borbonica (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES ZOSTEROPS - ZOSTEROPIDAE
Oiseau blanc Zosterops borbonicus borbonicus (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
Oiseau vert Zosterops olivaceus (ENDÉMIQUE DE LA RÉUNION)
FAMILLE DES MOINEAUX - PASSERIDAE
Moineau Passer domesticus (INTRODUIT)
FAMILLE DES TISSERINS & FOUDIS - PLOCEIDAE
Bellier Ploceus cucullatus (INTRODUIT)
Cardinal Foudia madagascariensis (INTRODUIT)
FAMILLE DES DAMIERS & BENGALIS - ESTRILDIDAE
Bec-rose Estrilda astrild (INTRODUIT)
Ti-coq Estrilda amandava (INTRODUIT)
Toulit Lonchura punctulata (INTRODUIT)
FAMILLE DES FRINGILLES - FRINGILLIDAE
Moutardier Serinus canicollis (INTRODUIT)
Serin Serinus mozambicus (INTRODUIT)
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page 12
L'île de La Réunion possède combien de Vertébrés ?
Classification des Poissons - Amphibiens – Reptiles Mammifères et Oiseaux de La Réunion
J-M. Probst
Puis, en attendant la sortie des prochains volumes, nous nous sommes inspirés de celle de Michael Walters (1980), ainsi
que des travaux de Peters dans Check list of the birds of the World (Peters, J.L. en 16 volumes. Harvard Museum
of Comparative Zoology, Cambridge, Massachussets , 1931-1984).
page 13
Autopsie de tortues marines Chelonia mydas, retrouvées
S. Ciccione
mortes à la Réunion
Bulletin Phaethon, 13 : 14-15.
Autopsie de tortues marines Chelonia mydas, retrouvées mortes à la
Réunion
Stéphane Ciccione *
* Centre d'Études et de Découverte de la Réunion, BP 40
97436 Saint Leu
Tél : 0262 34 81 10 / Fax : 0262 347687
E-mail : [email protected]
Site web : www.tortuemarine-reunion.org
Résumé :
Depuis 1998, trois tortues franches adultes Chelonia mydas ont été retrouvées mortes sur la côte ouest de la
Réunion. Les autopsies réalisées au Centre d'Étude et de Découverte des Tortues Marines de la Réunion ont
permis de déterminer les causes de la mort et apportent des informations sur la biologie des tortues marines à la
Réunion.
Introduction
Trois C. mydas adultes ont été autopsiées en 1998, 1999 et 2001. Si les pontes de tortues marines sont
aujourd'hui exceptionnelles à la Réunion, leur présence dans les eaux côtières est régulièrement observée. C.
mydas est l'espèce la plus abondante, des individus de différentes classes d'âge sont observés tout au long de
l'année sur le littoral ouest de l'île (Observatoire des Tortues marines de la Réunion, campagne d'observation
1996, 1997, 1998, 1999, 2000).
Les trois tortues mesurent (longueur curviligne de la carapace) et pèsent respectivement : 100 cm et environ
120 kg, 106 cm et 129,5 kg, 117 cm et 164 kg. La taille de ces spécimens montre qu'il s'agit de tortues âgées.
Les deux premières étaient des mâles retrouvés au sud de l'Étang Salé en 1998 et à la passe de l'Hermitage en
1999. La mort remontait à plus de 24 heures et les cadavres gonflés flottaient en surface. Dans les deux cas, les
orifices oculaires sont vides, les écailles de la tête en partie absentes, l'articulation de la mâchoire disloquée. La
troisième tortue est une femelle retrouvée blessée et très affaiblie sur le récif de l'Hermitage. Elle est morte
quelques heures plus tard. Elle présente quatre entailles profondes à l'arrière de la carapace et la nageoire
postérieure gauche est en partie sectionnée.
Autopsie des tortues marines
Les autopsies montrent : une masse musculaire importante ne présentant pas d'anomalie apparente, un foie de
taille réduite, un cœur sans anomalie observée, des poumons sains, un contenu stomacal abondant et une
dégradation régulière des aliments dans l'intestin, les tissus graisseux sont peu abondants (à rapprocher de
l'aspect du foie). La femelle portait de très nombreux ovocytes de 2 à 2,5 cm de diamètres.
Pour toutes les tortues, le contenu stomacal est identique. Un échantillon a été transmis au Pr Enric
Ballesteros du Centre d'Études Avancées de Blanes (Espagne) pour identification des algues qui le composent.
Deux algues constituent 50 % du contenu stomacal Carpopeltis formosana Okamura et Beckerella bis errata
(Borgesen) Fan & Papenfuss. Ces deux algues sont communes à la Réunion entre 10 et 30 m de profondeur. La
distribution de Beckerella bis errata est réduite à Maurice et La Réunion. Les autres algues présentes sont
Melanamansia dietrichiana (Grunow) R. Norris, Amansia rhodantha (Harvey) J. Agardh, Osmundatia melvilii
(J. Agardh) R. Norris et Neurymenia fraxinifolia (Mertens ex Turner) J. Agardh. Ces algues se développent
jusqu'à 30 m à l'extérieur des lagons. Des débris d'hydraires et d'éponges sont aussi observés.
Menaces locales sur les tortues marines
page 19
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Les lésions sur la carapace de la femelle et l'amputation partielle de la nageoire sont caractéristiques de
lésions provoquées par une hélice de bateau. Pour les deux mâles, il est très probable que le décès soit également
lié à un choc avec un engin motorisé rapide. Bien que l'importance des lésions au niveau de la tête pourrait être
attribuée à l'action post-mortem de charognards. L'analyse des résultats des autopsies montre que ces tortues
étaient saines au moment de leur mort, ce qui confirme une mort accidentelle. L'analyse du contenu stomacal
apporte des informations sur la biologie des tortues franches à la Réunion. Pendant leur séjour sur les côtes
réunionnaises, les tortues franches se nourrissent d'algues à l'extérieur des lagons entre 10 et 30 m de profondeur.
Ce qui nécessite des apnées importantes. Le nombre et le développement des ovocytes chez la femelle montre
que ces tortues franches viennent à la Réunion pour se reproduire. Ceci est confirmé par l'observation, bien
qu'exceptionnelle, de traces ou de ponte sur les plages de la Réunion.
L'augmentation des risques d'accident lié à l'accroissement du nombre d'engins motorisés rapides sur les
côtes constitue une menace supplémentaire pour la population reproductrice de tortues franches à la Réunion.
Cette population est déjà très fragilisée par l'urbanisation du littoral de l'île qui limite les pontes et le taux de
renouvellement naturel de cette population.
page 20
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Bulletin Phaethon, 13 : 16-18.
De la présence à l'étang de Saint-Paul
de Trichogaster trichopterus Pallas 1770
(Poissons Belontiidae)
Samuel COUTEYEN * et Sophie CARDELLI **
*188 chemin Nid Joli, 97 Le Tampon
**32 rue des juifs 67000 Strasbourg
Résumé : la présence de Trichogaster trichopterus (Pallas 1770) à l'étang de Saint-Paul est confirmée. L'habitat de cette
espèce est décrit et localisé.
Summary : The presence of Trichogaster trichopterus (Pallas 1770) in l'étang de Saint-Paul is confirmed. The habitat
of the species is described and located.
Mots clés : étang de Saint-Paul, Introduction, Réunion, Trichogaster trichopterus
Les différentes observations de Trichogaster trichopterus (Pallas 1770) à
l'étang de Saint-Paul
Le premier signalement de la présence de T. trichopterus à l'étang de Saint-Paul remonte à janvier 1996 (Bosc et al.
1996). Cependant, l'absence de certitude concernant l'existence d'une population stable et pérenne de cette espèce n'a
pas permis de la faire figurer dans l'Atlas des Poissons et Crustacés d'eau douce de la Réunion (Keith & al., 1999).
En fait, dès 1998, plusieurs spécimens de T. trichopterus avaient été capturés lors de prospections dans le cadre de
l'inventaire des Odonates de la Réunion. À l'époque, l'objectif des prospections étaient de rechercher des larves de
libellules, si bien que la présence des nombreux alevins de gourami a été considérée comme anecdotique. À l'occasion
de ces prospections, plusieurs adultes ont pu être observés nageant sous la surface de l'eau. Quelques alevins, confiés à
J.-M. Damour, aquariophile amateur ont permis de confirmer l'appartenance de ce gourami à l'espèce T. trichopterus au
bout de quelques semaines.
En janvier 1999, d'autres spécimens ont été capturés au même endroit.
Un retour sur la zone de la première observation de T. trichopterus a été réalisé le 17 août 2001. La zone inspectée
trois ans auparavant était à sec, à cause de la sécheresse.
Caractérisation de la station étudiée
La station visitée de 1998 à 2001 est actuellement isolée de l'écocomplexe de l'étang de Saint-Paul par la digue de la
canalisation du basculement de l'eau (figure 1). Les échanges d'eau entre la station et l'étang ne pouvant se faire que par
un conduit aménagé sous la digue.
Le milieu où T. trichopterus a été observé est un milieu fermé recouvert par des arbustes, essentiellement Schinus
terebenthifollius et un palmier Livingstonia chinensis. Ces deux espèce végétales étant exotiques à la Réunion et
localement envahissantes. L'eau est stagnante et la visibilité y est très réduite. Les autres espèces de poissons pouvant y
être rencontrées sont le tilapia (Oreochromis niloticus, L. 1758) et le guppy (Poecilia reticulata, Peters 1860). Il s'agit
donc là d'un milieu secondaire très dégradé où les seuls animaux indigènes sont les insectes (Dysticidae; Odonates :
Ceriagrion glabrum Burmeister 1839, Tholymis tillarga Fabricius 1798, Diplacodes lefebrvii Rambur 1842 et Anax
imperator mauritianus Rambur 1842 ; Gerridae).
page 16
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
figure 1 : Localisation de la station de T. trichopterus de l'étang de Saint-Paul.
De plus, ce milieu est temporairement asséché du fait de la baisse du niveau de l'étang. Les animaux aquatiques qui
fréquentent le site doivent donc le déserter le temps de la saison sèche. Pour les insectes, il s'agit de s'envoler vers des
milieux plus accueillants. Pour les poissons, la seule issue est un repli vers la partie centrale de l'étang. La
recolonisation se faisant à l'occasion des pluies de la saison chaude.
Station de T. trichopterus
Chemin du tour des roches
N
RN 1
Discussion
La relative rareté de T. trichopterus dans les différents prélèvements effectués jusqu'à aujourd'hui est certainement
du au fait que les individus capturés étaient en marge de leur habitat optimal.
Vu les quantités d'alevins observés en 1998 et en 1999, on peut considérer aujourd'hui que T. trichopterus est bel et
bien acclimaté dans l'étang de Saint-Paul. La localisation des individus est fonction du niveau de l'étang. Lors de la
saison des pluies, les poissons colonisent les zones périphériques fermées de l'écocomplexe. Cette période correspond
aussi certainement à la pleine période de reproduction de l'espèce. Lors de la saison sèche, les individus sont contraints
de se replier vers les zones constamment inondées de l'étang.
Cet apport d'une nouvelle espèce, s'il se fait dans ce cas précis dans un milieu très perturbé cause à première vue peu
de dégât à l'écosystème de l'étang. Certains même peuvent penser qu'il s'agit d'une amélioration de la biodiversité de
notre faune ichtyologique. A ce titre, il faut rester très prudent et garder en mémoire les exemples d'espèces soit disant
inoffensives qui ont bouleversé nombres d'écosystèmes à travers la planète. Par exemple, à Hawaii, le paisible guppy
empêche le développement larvaire des Demoiselles (Odonata Zygoptera) endémiques dans les cours d'eau où il se
trouve (Englund, 1999).
Travaux cités
BOSC, P. ; DELACROIX, P. ; FERRAND, P. et MABILLE, A. 1996. Inventaire piscicole des cours d'eau pérennes de
la Réunion - Rapport Final. ARDA – DIREN.
page 17
De la présence à l'étang de Saint-Paul de Trichogaster trichopterus Pallas 1770 (Poissons Belontiidae) Couteyen, S. & Cardelli, S.
ENGLUND, R.A. 1999. The impacts of introduced poeciliid fisch and Odonata on the native Megalagrion damselflies
of Oahu Island, Hawaii. Journal of Insect Conservation 3 : 225-243.
KEITH, P. ; VIGNEUX, E. et BOSC, P. 1999. Atlas des poissons et crustacés d’eau douce de la Réunion. Patrimoines
naturels (M.NH.N./S.P.N.), 39 : 1-136.
page 18
Le Trochetia parviflora Bojer ex Baker, retrouvé après 138 ans (île Maurice)
V. Florens
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 19-22.
Le Trochetia parviflora Bojer ex Baker,
retrouvé après 138 ans (île Maurice)
Vincent Florens *
* Mauritius Herbarium,
Mauritius Sugar Industry Research Institute,
Le Réduit,
Mauritius
Introduction
Le Genre Trochetia DC (Sterculiaceae) est endémique des Mascareignes (Maurice et La Réunion). On en compte
six espèces (Mabberley 2000), toutes endémiques d’une des deux iles (Bosser et al. 1987). Mis à part T. granulata
endémique de La Réunion, les cinq autres espèces se rencontrent à Maurice, notamment : T. boutoniana (la fleur
nationale, endémique de la Montagne du Morne), T. uniflora (une espèce plutôt xérophile croissant sur certaines crêtes
de montagnes), T triflora (un arbre peu commun de la végétation hygrophile des terres hautes), T. blackburniana
(arbuste des sols latérisés ou des crêtes humides), et enfin le T. parviflora dont l’écologie était, jusqu’à sa redécouverte,
presque totalement inconnue.
Le T. parviflora fut récolté pour la première fois par Du Petit Thouars, probablement vers 1794 (Du Petit Thouars
1811). Ce spécimen, en fruits mûrs mais qui ne porte malheureusement pas d’indication de localité, se trouve
aujourd’hui au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Une deuxième récolte fut faite environ 40 ans plus tard,
dans les années 1830, probablement par Bouton sur la montagne du Pouce. Déjà le récolteur note que l’espèce est rare.
Elle sera d’ailleurs retrouvée une dernière fois en 1863 par Ayres sur la montagne Ory dans la chaîne de Moka (Bosser
et al. 1987). Quoi qu’elle apparu sur la liste des plantes cultivées au Jardin des Pamplemousses, en 1880 (Cantley
1880), elle ne devait apparemment pas s’y maintenir très longtemps car elle ne devait pas figurer sur les listes
subséquentes (Rouillard & Guého 1999).
L’espèce ne fut plus retrouvée par la suite, malgré les recherches répétées de plusieurs générations de botanistes.
Elles fut dite “très rare” (Vaughan 1937) puis “au bord de l’extinction” (Vaughan 1958). Certains botanistes
conservaient cependant l’espoir qu’elle puisse un jour êtres retrouvée sur les pentes de la montagne du Pouce ou dans
les falaises plutôt inaccessibles de la chaîne de montagnes de Moka (Friedmann et al. 1979, Bosser et al. 1987). Mais
finalement, après plus d’un siècle de recherches vaines, elle fut déclarée éteinte selon les règles du IUCN (The
International Union for the Conservation of Nature) comme en témoignent plusieurs ouvrages scientifiques (eg. Strahm
1993).
Redécouverte de l’espèce
En avril 2001, un beau spécimen de T. parviflora de 2m10 de haut et chargé de jeunes fruits, fut découvert durant
un relevé botanique mené par l’équipe de l’Herbier de Maurice, à la Mauritius Sugar Industry Research Institute. La
plante fut trouvée dans une région de falaises presque inaccessible sur le flanc ouest de la montagne du Corps de Garde
à environ 420 m d’altitude (c.f. carte de distribution).
Cette découverte permet donc d’étendre l’aire de distribution historique et connue de l’espèce qu’on croyait
jusqu’alors confinée à la chaîne de montagnes au Sud de Port Louis. Elle permet aussi de parfaire les connaissances
jusqu’alors très sommaire de l’écologie de l’espèce. Depuis la découverte d’avril et suivant une intensification des
recherches, plusieurs groupes de plants ont été découverts le long du même flanc de montagne, portant la population
naturelle à 75 plants connus, dont une trentaine d’adultes, ce qui implique une relativement bonne régénération de
l’espèce.
Nous avons aussi établi que l’espèce, décrite comme un buisson bas « low shrub » (Vaughan 1937) peut en fait
devenir un arbuste jusqu’à 4m20 de haut et 30 cm de diamètre à la base du tronc.
La floraison de l’espèce décrite comme étant de mai à juillet (Ayres ca 1877) doit au moins commencer en mars
puisque la floraison venait de s’achever sur la plante découverte le 2 avril. De plus, la couleur des fleurs qui n’a jamais
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
été décrite et qu’on pensait être rougeâtre (Vaughan 1937) ou rose (Bosser et al. 1987), est en fait blanche délicatement
teintée de rose sur le bords des pétales.
Un projet de conservation de l’espèce a été initié. Il est financé par le Chicago Zoological Society à hauteur de US$
2,500. L’accent est mis sur la protection de l’habitat de la plante ainsi que sur sa multiplication par graines.
Références bibliographiques
AYRES, P.B. ca 1877. Flora of Mauritius Vol. 1. (Manuscrit au Mauritius Herbarium).
BOSSER, J., CADET, T., GUÉHO, J. & MARAIS, W. 1987. Flore des Mascareignes La Réunion, Maurice,
Rodrigues. Famille 53 (Sterculiaceae). MSIRI, ORSTOM, R.B.G. Kew, 1-50.
CANTLEY, N. 1880. Catalogue of Plants in the Royal Botanic gardens, Mauritius. Port Louis, 1-173.
DU PETIT-THOUARS, A 1811. Mélanges de botanique et de voyages. Arthus Bertrand, Paris, 1-315.
FRIEDMANN, F., GUÉHO, J. & STAUB, F. 1979. Les plus belles fleurs sauvages des îles Mascareignes Royal
Society of Arts and Sciences of Mauritius. Special publication, 1-45.
MABBERLEY, D.J. 2000. The plant book-A protable dictionary of the vascular plants. Cambridge University Press, 1858.
ROUILLARD, G. & GUÉHO, J. 1999. Les plantes et leur histoire à l’île Maurice. MSM Ltd. 1-752.
STRAHM, W.A. 1993. The conservation and restoration of the flora of Mauritius and Rodrigues. PhD thesis
University of Reading. UK, 1-240.
VAUGHAN, R. E. 1937. Catalogue of the Flowering Plants in the Herbarium. Mauritius Institute Bulletin, Port Louis
Mauritius, 1 (part 1) : 1-120.
VAUGHAN, R. E. 1958. Wenceslaus Bojer 1795-1856. Proceedings of the Royal Society of Arts and Sciences of
Mauritius, 2 (part 1) : 73-98.
Planche de Trochetia parviflora
(Extrait de la FLORE DES MASCAREIGNES)
(53 Sterculiacées ; 6 Trochetia)
page 20
Le Trochetia parviflora Bojer ex Baker, retrouvé après 138 ans (île Maurice)
V. Florens
1 : Rameau fleuri ; 2 Bouton floral ; 3 : pétale ; 4 : Fragment d’androcée ; 5 : Gynécée ; 6 Poils écailleux vue du dessus
et de profil ; 7 : Graine supérieure et inférieure d’une loge ; 8 : Coupe du fruit ; 9 : infrutescence ; 10 : Embryon vue
latérale et de profil.
page 21
Fiche « patrimoine à protéger » Le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica
J-M. Probst & G. Déso
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 23-25.
Fiche « patrimoine naturel à protéger »
Le Gecko vert des forêts
Phelsuma borbonica
Jean-Michel Probst * & Grégory Déso *
*B.P. 279 Nature & Patrimoine, 97 827 LE PORT cedex
Le reptile décrit ci-après est une espèce de gecko forestier de l’Ordre des Squamates. Il fait partie de la Famille des
Gekkonidae qui comporte 85 genres et plus de 800 espèces dans le monde. Le Genre Phelsuma contient 60 taxons dont
la plupart sont endémiques d’une île ou d’un Archipel. Le Lézard vert des Hauts ou Gecko vert des forêts est un reptile
endémique de La Réunion représenté par deux sous espèces.
GECKO VERT DES FORÊTS
Phelsuma borbonica Mertens, 1966
Créole : Lézard vert des Hauts.
Français : Gecko vert de Bourbon.
Anglais : Reunion Island day Gecko.
Synonymie et principales combinaisons.
Phelsuma cepediana borbonica MERTENS, 1966, Senckenb. biol. ,Frankfurt, 47 (2) : 97. (type loc. Le Brûlé - déposé au Muséum
de Senckenberg, Francfurt).
Phelsuma agalegae CHEKE, 1975, Mauritius Inst. Bull., Port Louis, 8 : 33-48.
Phelsuma borbonica borbonica CHEKE, 1982, Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1.
Phelsuma borbonica agalegae CHEKE, 1982 Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1.
Phelsuma borbonica KLUGE, 1993.
Phelsuma borbonica mater MEIER, 1995, Salamandra, Rheinbach, 31 (1):35. Fig. 4-5.
Distribution dans l’Océan indien.
P. b. borbonica (Mertens, 1966) - endémique du Nord et de l’Est de l’île de La Réunion.
P. b. mater (Meier, 1995) - endémique de la région de Basse Vallée au Sud de La Réunion.
P. b. agalegae (Cheke, 1975) - endémique des deux îles d'Agalega.
DESCRIPTION. Longueur : 114-165 mm. Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la
femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Tête large, bleue et verte avec la mandibule
supérieure bordée de rouge, un croissant bleu turquoise surmonté d’une autre bande, rouge à l’avant des yeux ; dessus
de la tête, moucheté de petites taches rouges ; cercle orbital vert clair, (bleu ciel dans sa partie supérieure chez P. b.
mater) ; iris brun noir ; dessus du corps vert avec deux bandes latérales plus claires, parsemé de taches rouges qui
s’épaississent vers la queue ; flancs, vert pâle à blanc, traversés d’une bande mouchetée de rouge ; parties ventrales, vert
clair à l’exception du bas-ventre et de la queue jaune orangé (mis à part de rares exceptions, blanchâtres tachetées de
gris et de rouge foncé chez la sous-espèce de Basse vallée). La coloration de la queue varie du bleu turquoise au vert
pomme ; membres antérieurs et postérieurs, beiges, mouchetés de brun rouge. Juvénile. Légèrement plus petit et de
couleur dominante vert pomme plus uniforme sur l’ensemble du corps.
IDENTIFICATION. Le Gecko vert des forêts a un corps trapu, de coloration variable, généralement vert foncé, avec le
dessus du dos parsemé de taches rouges et la queue bleu turquoise. Il est possible de rencontrer des individus à
dominance parfois bleue ou presque noire. Les individus rouge orangé (principalement au niveau de la tête) sont
probablement de vieux individus. La sous-espèce P. b. mater se reconnaît grâce au cercle orbital bleu turquoise et aux
parties ventrales blanchâtres mêlées de taches rouge foncé.
ACTIVITÉ. Diurne. Généralement localisé en petits groupes de 4 à 10 individus. Le centre du site occupé désigne
généralement l’emplacement de la zone de ponte. Les adultes émettent de temps à autre un grincement à peine audible.
REPRODUCTION. La reproduction est constatée toute l’année mais principalement de septembre à mars. Dans les Bas,
on enregistre au moins huit à dix pontes par an (peut être plus), de 2 œufs (9-13 x 10-14 mm), blanc pur, de forme plus
ou moins ronde et étroitement collés à leur support. On les trouve souvent agglutinés à d’autres pontes dont l’ensemble
peu atteindre parfois plus de 200 œufs ; les sites de ponte sont installés dans des endroits très divers : arbres crevassés
(Vacoas Pandanus utilis, P. montanus), fissures de rocher, tubes PVC de pluviomètre, panneaux et intérieurs des
page 47
Bulletin Phaethon - Volume 13 (2001)
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poteaux utilisés pour la publicité ou la signalisation routière, poteaux télégraphiques et électriques, coffrets d’EDF,
intérieurs des maisons, etc. La durée d’incubation varie de 90 à plus de 100 jours. À l’éclosion, les jeunes, mesurent 4455 mm. Ils sont de couleur gris foncé, mêlés de vert pâle avec une ligne latérale plus claire et recouvert d’une fine
membrane blanchâtre, le dessous de la queue varie de l’orange à rouge.
MILIEU. On le rencontre essentiellement dans la forêt indigène humide entre 200 et 1300 mètres et exceptionnellement
sur le littoral ou jusqu’à 1600 mètres (un record d’altitude au Maïdo, à 2080 mètres). Des individus sédentaires ont
parfois élu domicile dans des maisons, des boîtiers météorologiques en pleine forêt, des blocs rocheux, des poteaux
électriques, des panneaux de signalisation routière, etc. Dans les jardins créoles, il semble particulièrement apprécier les
Pandanacées et les Palmiers qui servent parfois de site de ponte. Dans le milieu naturel, il apprécie les Vacoas, les Bois
de chandelles, Bois maigres, Grand Natte. Localement, on le rencontre sur les Jamrosas. Autrefois distribué dans toutes
les forêts de l’île du littoral jusqu’à 1400 mètres, ce gecko est maintenant localisé et circonscrit à des petites zones
éparses. Un groupe d'arbres, un ensemble de poteaux électriques, un bloc rocheux particulier, un kiosque ONF, abrite
un groupe familial contenant une dizaine d'individus.
ALIMENTATION. Le Gecko vert des forêts se nourrit d’insectes (chenilles et adultes de Lépidoptères, petits
Coléoptères, Diptères, Isoptères), d’araignées et de micro-invertébrés.. Il consomme également le nectar des fleurs
(Gaertnera vaginata, Chassalia coralioides, Pandanus montanus, P. purpuraescens) et de pulpe de fruits d’espèces
végétales indigènes (Pandanus montanus, Eugenia buxifolia, Syzygium borbonicum).
STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion, le Lézard vert des forêts fait partie du patrimoine
réunionnais à préserver. Il est essentiellement localisé dans le Nord, l’Est et le Sud de l’île (secteur de la Plaine des
Chicots à Vincendo). Toutefois quelques sites actuels et un site sub fossile montrent qu’il était présent dans l’Ouest. Il a
été trouvé à 10 mètres d’altitude à Basse Vallée et à Sainte Rose, à moins de 100 mètres à la Grande Chaloupe et la
Rivière des Pluies. Les records d’altitude sont situés dans le Nord à 1400 mètres à la Plaine des Chicots, à 1420 mètres
dans la ravine des Colimaçons et à 1450 mètres à la Plaine d’Affouches. Deux autres sites dans l’Ouest,
malheureusement non retrouvés, auraient existé à 1500 mètres dans une ravine dans les Hauts de Saint-Leu et à 1600
mètres sur une planèze dans les Hauts du Tévelave. Il semble préférer les secteurs humides recevant plus de 2 mètres de
pluie par an. Il est parfois recouvert par 1, 2 ou 3 petits parasites rouge vif, qui se promènent sur son corps voir à
l’intérieur des tympans. Depuis peu de temps le monde scientifique a séparé notre Lézard vert des forêts en 2 sousespèces endémiques : P. b. borbonica se trouve principalement dans la région Nord et Est de l'île et P. b. mater se
rencontre dans le Sud. Le gecko d’Agalega P. b. agalegae est parfois considéré comme une espèce à part entière. Le
Lézard vert des forêts est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17
février 1989).
NUISANCES. La destruction du milieu, la fragmentation des habitats, les feux de forêts, les rats et les chats sont des
facteurs limitant les plus important. Localement, au niveau des basses lisières des forêts indigènes, l’Agame Calotes
versicolor et la couleuvre Lycodon aulicus capturent parfois de jeunes Geckos verts des forêts. Les zones de sympatrie
avec les autres espèces du même Genre (Gecko vert géant de Madagascar P. madagascariensis et Gecko vert de
Manapany P. inexpectata) sont actuellement étudiées. Les espèces semblent se tolérer mais nul doute que les jeunes
doivent être, de temps à autre, consommés par des adultes de la même espèce ou d’e l’espèce voisine.
CONSERVATION. Principalement pour la sous-espèce P. b. mater, il serait possible de construire des enclos grillagés
anti rat et anti chat dans quelques zones de forêts indigènes bien choisies. On pourrait tout aussi bien mettre en place des
zones de ponte protégées. Enfin, suite à une étude de faisabilité, une réintroduction de petites populations pourrait être
suivie dans une puis en cas de succès plusieurs zones aménagées et protégées.
CARTE DE RÉPARTITION. Dans les 2586 carrés de 1 x 1km que constitue l’Atlas de répartition de La Réunion, le
Gecko vert des forêts a été trouvé dans 111 carrés.
HISTORIQUE. Il semble avoir été décrit pour la première fois par Duméril (in Maillard, 1863) qui signale à son sujet :
« Peu abondant : Lézard vert. Platydactylus Cepedianus. Cuv. ».
P. b. borbonica : 85 carrés : N30 ; R53 ; R54 ; R55 ; R36 ; T47 ; V47 ; V48 ; X48 ; X50 ; X51 ; X52 ; Y48 ; Y52 ;
Y53 ; Z52 ; Z53 ; AC45 ; AD48 ; AE50 ; AF14 ; AG23 ; AG24 ; AH23 ; AH24 ; AH25 ; AM48 ; AN47 ; AQ29 ;
AQ30 ; AQ34 ; AR34 ; AR35 ; AR36 ; AR41 ; AS33 ; AS34 ; AS36 ; AS38 ; AT32 ; AT33 ; AT34 ; AT38 ; AT39 ;
AU32 ; AU33 ; AU34 ; AU39 ; AU40 ; AV32 ; AV33 ; AV34 ; AV35 ; AV37 ; AV38 ; AV40 ; AW34 ; AW35 ;
AX35 ; BD27 ; BD29 ; BD30 ; BE29 ; BE30 ; BF26 ; BF27 ; BF28 ; BG26 ; BG27 ; BG28 ; BH26 ; BH27 ; BH28 ;
BI21 ; BI26 ; BJ20 ; BJ22 ; BJ24 ; BJ25 ; BJ26 ; BK22 ; BK23 ; BK24BM23 ; BM24 ; BM26.
P. b. mater : 26 carrés : AU9 ; AV9 ; AW4 ; AW6 ; AW7 ; AW9 ; AY6 ; AY7 ; AY8 ; AY9 ; AZ2 ; AZ3 ; AZ4 ; AZ5 ;
AZ6 ; BA6 ; BA10 ; BB6 ; BB7 ; BB8 ; BB9 ; BC6 ; BD4 ; BD5 ; BD6 ; BG11 ; BH9 ; BH11 ;BI11 ; BJ7 ; BJ9.
page 48
Fiche « patrimoine à protéger » Le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica
J-M. Probst & G. Déso
REFERENCES. Abhaya & Probst, 1995 ; Anon. 1969 ; Bertrand, 2000 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke,
1975a, 1982 ; Lehr, 1992 ; Girard, 1995, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1996
; Meier, 1995 ; Meier & Boehme, 1990 ; Mertens, 1966 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999 ; Probst
& Al., 2001 ; Turpin & Probst, 1998 ; Vinson, 1975, 1976 ; Vinson & Vinson, 1969.
page 49
Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
Bulletin Phaethon, 2000, 13 : 26-28
Au sujet des dernières captures
et sur la détermination des sous-espèces
d’iguanes verts introduits à l’île de La Réunion
Agnès Turpin*, Pierre Barroil* & Pierre Vatel*
*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex
Introduction
L’Iguane vert fait partie de ce que l’on appelle les Nouveaux Animaux de Compagnie. Depuis quelques années, on
le rencontre en captivité dans plusieurs îles de l’Océan Indien (La Réunion, Maurice, Madagascar, Mahé). Depuis 2 ans,
la presse réunionnaise cite des captures, parfois rocambolesques, d’Iguanes verts en liberté. La plupart des faits
rapportés se déroulent dans les agglomérations principales de l’île : Saint Denis, Le Port, La Possession, Saint-Pierre,
etc. Toutefois, certaines observations sont également constatées dans le milieu naturel (Barbancey & Probst, 1998 ;
Probst, 1999 ; obs. pers.). Ces dernières sont, à chaque fois, le cas d’individus isolés.
Observation dans la nature
La première mention de l’espèce dans une forêt semble être celle de 1996, où un individu est capturé dans la forêt de
l’Étang Salé. En mars 1998, un couple de touristes observe un individu « sorti du lit de la rivière, courant sur les galets
et disparaissant dans la végétation » (Barbancey & Probst, 1998). Le 18 décembre 1999, dans l’enclos du Grand Brûlé,
un mâle Papangue est observé s’envolant avec un reste d’Iguane vert (Probst, 1999). Le 5 avril 2001, un spécimen mâle
de 72 centimètres est capturé (par PB et PV) dans les Hauts de Saint-Leu. Enfin, le 08 juillet 2001, un individu mort,
écrasé sur le bord de la route, est récolté par l’un de nous (AT) à côté du deuxième bras de lave qui a coupé la route
entre la commune de Saint Philippe et Sainte Rose. Ces observations concernent des individus jeunes ou immatures,
probablement échappés de captivité.
Jusqu’à preuve du contraire, aucune reproduction n’a pour l’instant été constatée dans l’île. Les milieux forestiers où
ils ont été trouvés laissent toutefois présager une naturalisation de cette espèce dans les milieux indigènes des Bas de La
Réunion. Les remparts de l’enclos semblent être une zone idéale pour l’iguane. On peut noter que cette espèce s’est
naturalisée assez rapidement dans les forêts d’Hawaii, qui présentent des faciès assez proches de nos forêts du Sud de
l’île de La Réunion (pers. Obs.).
Détermination des deux sous-espèces
Dans le cadre de l’étude sur la répartition des reptiles de La Réunion, l’Association Nature & Patrimoine, a préparé
une fiche d’observation à diffuser auprès du public. Elle est constituée de deux parties distinctes :
-Une illustration présentant un gros plan de la tête d’un Iguane vert (haut de la page 28)
-Une grille d’observation (à retourner à l’adresse de l’association)
Vous pouvez photocopier cette fiche et participer ainsi à l’étude sur la répartition de ces reptiles récemment
introduits dans le milieu naturel. Toute observation d’un groupe d’iguanes en liberté ou d’un gros individu nous
intéresse au plus haut point puisque, jusqu’alors la reproduction dans l’île n’est toujours pas attestée et que l’ensemble
des individus observés sont toujours seuls.
Nous remercions Jean-Michel Probst pour son illustration, ses documents et ses observations qui ont aidé à la
réalisation des fiches et du questionnaire joint. Les observations retournées, ainsi que la mention de l’auteur, seront
intégrées au « fichier faune » de la base donnée de l’association Nature & Patrimoine. Pour plus d’informations sur les
reptiles, vous pourrez participer aux sorties « Reptiles littoraux » organisées quatre fois par an par les membres de
l’association.
page 26
Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
Identification de loin et de près
L’Iguane vert Iguana iguana est originaire des forêts tropicales de l’Amérique Centrale. Dans la nature, il se
distingue aisément des autres reptiles de La Réunion par sa grande taille, sa couleur verte, ses épines dorsales, son fanon
gulaire et sa longue queue annelée. L’animal en main est assez impressionnant. On ne se méfiera jamais assez de la
queue qui agit comme un fouet (très surprenant voire dangereux pour le débutant). On remarque une grosse membrane
tympanique placée derrière la mâchoire ainsi que, juste en dessous, une écaille subtympanique. Le dessus de la tête est
orné d’une crête nucale. Le dessous est orné de 7 à 22 fanons. L’iris des yeux est orangé L’Iguane vert est séparé en
deux sous espèces qui se rencontrent parfois sur l’île de La Réunion :
Iguana iguana iguana (Linnaeus, 1758)
Iguana iguana rhinocephala (Wiegmann, 1834)
La plus grande des deux sous espèces est Iguana i. iguana. Dans son pays d’origine, cette sous espèce peut mesurer
jusqu’à 2,5 mètres de longueur et peser jusqu’à 8 kilogrammes. En revanche, Iguana i. rhinocephala est beaucoup plus
petite. Elle dépasse rarement 1,50 mètre. Elle se caractérise surtout par ses épines rostrales qui forment de petites
« cornes » sur le haut du museau.
Bibliographie
BARBANCEY, S. & PROBST, J-M. 1998. Infos rapides. Un Iguane en liberté. Bull. Phaethon, 8 : 112.
MILLEFANTI, M. 1998. L’Iguane, Iguane vert et les autres iguanes, Éditions de Vecchi, 1-95.
PROBST, J-M. 1999. L’Iguane vert Iguana iguana une nouvelle espèce de reptile naturalisé à La Réunion ? Bull.
Phaethon, 10 : 110.
RODDA, G.H. 1991. Sexing Iguana iguana. Bull. of the Chicago Herpetological Society, 26 : 173-175.
RODDA, G.H. 1992. The mating behavior of Iguana iguana. Smithsoniana Institution Press, 534 : 1-38.
page 27
Au sujet des dernières captures et sur la détermination des sous-espèces
d’iguanes verts introduits à l’île de La Réunion
A. Turpin, P. Barroil & P. Vatel
Fiche d’observation
A photocopier et à retourner à
Nature & Patrimoine, B.P. 279,
97 827 LE PORT cedex
Détermination de l’Iguane vert
Dessin de Jean-Michel Probst (novembre 2001)
Grille d’observation
Nom de l’observateur :
Date et heure de l’observation :
Espèce (ou sous espèce) :
Lieu :
Taille approximative de l’individu :
Queue entière ?
Si animal trouvé mort : aspect* : applati, non écrasé, récent, au moins 1 jour, présence d’œufs, etc.
Conservation dans l’alcool ?
Photo ?
Si animal trouvé vivant : combien d’individus ? (ou approximativement)
Habitat* : arbre, buisson, sol, route, dans l’eau, autre :
Comportement* : bain de soleil, déplacement, alimentation, accouplement, ponte, combat, autre :
Est ce que vous en avez vu souvent dans cet endroit ?
* : entourer les mentions observées
page 28
Une Chartre pour la Terre !
Les 21 principes pour le XXIe siècle
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 29-36.
Une Chartre pour la Terre !
Les 21 principes pour le XXIe siècle
Collectif
• Sans attendre les "mesures efficaces" souvent promises, jamais vues, pour nous assurer un avenir durable, la charte
de la Terre nous invite à agir ici et aujourd'hui. Élaborée depuis 1992 par une cinquantaine d'organisations du monde en
partenariat avec le Conseil de la Terre et la Croix verte internationale, elle rassemble les droits et les devoirs de
l'homme du XXIe. Une vision éthique globale pour guider nos attitudes et nos décisions de citoyen de la planète. La
version définitive que nous publions sera présentée à l'Assemblée générale des Nations-Unies en 2002.
• Nous nous trouvons à un moment déterminant de l'histoire de la Terre, le moment où l'humanité doit décider de
son avenir. Dans un monde de plus en plus interdépendant et fragile, le futur est à la fois très inquiétant et très
prometteur. Pour évoluer, nous devons reconnaître qu'au milieu d'une grande diversité de cultures et de formes de vie
nous formons une seule humanité et une seule communauté sur Terre partageant une destinée commune. Nous devons
unir nos efforts pour donner naissance à une société mondiale durable, fondée sur le respect de la nature, les droits
universels de l'être humain, la justice économique et une culture de la paix. Dans ce but, il est impératif que nous, les
Peuples de la Terre, déclarions notre responsabilité les uns envers les autres, envers la communauté de la vie ainsi
qu'envers les générations futures.
1) Considérer la Terre comme notre foyer
• L'humanité fait partie d'un vaste univers en évolution. La Terre, notre foyer, est elle-même vivante et abrite une
communauté unique d'êtres vivants. Les forces de la nature font de l'existence une aventure exigeante et incertaine, mais
la Terre a fourni les conditions essentielles à l'évolution de la vie. La capacité de régénération du monde vivant et le
bien-être de l'humanité dépendent de la préservation d'une biosphère saine comprenant tous ses systèmes écologiques une riche variété de plantes et d'animaux, la fertilité de la terre, la pureté de l'air et de l'air. L'environnement de notre
planète, y compris ses ressources limitées, est une préoccupation commune à tous les peuples de la Terre. La protection
de la vitalité, de la diversité ainsi que de la beauté de la Terre est une responsabilité sacrée qui doit être partagée par
tous.
2) Penser globalement
• Les modes de production et de consommation qui prévalent actuellement causent des dommages considérables à
l'environnement, l'épuisement des ressources et la disparition massive de nombreuses espèces. Les communautés
locales sont affaiblies. Les bénéfices du développement ne sont pas partagés d'une manière équitable et l'écart entre les
riches et les pauvres est de plus en plus grand. L'injustice, la pauvreté, l'ignorance et les conflits violents sont
généralisés et causent de grandes souffrances. Une augmentation sans précédent de la population a surchargé les
systèmes écologiques et sociaux. Les fondements de la sécurité planétaire sont menacés. Ces tendances sont
dangereuses - mais non inévitables.
3) Oser défier l'avenir
• C'est à nous de choisir : former un partenariat à l'échelle globale pour prendre soin de la Terre et de nos prochains
ou bien participer à notre propre destruction ainsi qu'à celle de la diversité de la vie. Des changements fondamentaux
dans nos valeurs, nos institutions et notre façon de vivre sont indispensables.
• Nous devons admettre qu'une fois les besoins de base satisfaits, l'évolution de l'humanité n'est pas une question
d'avoir plus, mais plutôt d'être plus. Nous possédons la connaissance et la technologie suffisantes pour subvenir aux
besoins de tous et pour réduire les répercussions sur l'environnement.
• L'émergence d'une société civile mondiale offre l'opportunité de bâtir un monde démocratique et humain. Nos
enjeux environnementaux économiques, politiques, sociaux et spirituels sont étroitement liés et ensemble nous pouvons
trouver des solutions intégrées.
page 29
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
4) Intégrer le principe
de la responsabilité universelle
dans notre vie
• Pour réaliser ces aspirations, nous devons choisir d'intégrer dans notre vie le principe de la responsabilité
universelle, nous identifiant autant à la communauté de la Terre qu'à nos communautés locales. Nous sommes à la fois
citoyens de différentes nations et d'un seul monde où le local et le mondial sont interdépendants. Nous partageons tous
la responsabilité de garantir le bien-être présent et futur de la grande famille humaine et de toutes les autres formes de
vie. L'esprit de solidarité et de fraternité à l'égard de toute forme de vie est renforcé par le respect du mystère de la
création, par la reconnaissance du don de la vie et par l'humilité devant la place que nous occupons en tant qu'êtres
humains dans l'univers.
5) Respecter la Terre
et toutes formes de vie
• Reconnaître le lien d'interdépendance entre tous les êtres vivants ainsi que la valeur de toute forme de vie, quelle
qu'en soit son utilité pour l'être humain.
• Reconnaître la dignité propre à chaque personne et le potentiel intellectuel, artistique, éthique et spirituel de tout
être humain.
6) Prendre soin
de la communauté de la vie
• Accepter que le droit de posséder, de diriger et d'utiliser les ressources naturelles implique le devoir d'empêcher les
dommages environnementaux et de protéger les droits de l'être humain.
• Affirmer que l'accroissement de la liberté, de la connaissance et du pouvoir implique la responsabilité de
promouvoir le bien commun.
7) Bâtir des sociétés démocratiques, justes,
participatives, durables et pacifiques
• S'assurer que les communautés, à tous les niveaux, garantissent les droits de l'homme et les libertés fondamentales
et donnent à chacun la possibilité de développer pleinement son potentiel.
• Promouvoir la justice sociale et économique, en donnant à chacun les moyens d'assurer sa subsistance d'une
manière à la fois sûre, utile et écologiquement durable.
8) Préserver l'abondance et la beauté de la Terre
pour les générations présentes et futures
• Reconnaître que la liberté d'action de chaque génération est déterminée par les besoins des générations futures.
• Transmettre aux générations futures les valeurs, traditions et institutions qui encouragent la prospérité à long terme
des communautés humaines et écologiques de la Terre. Pour réaliser les quatre engagements généraux précédents, il est
nécessaire d'adopter les principes suivants :
9) Protéger et rétablir l'intégrité
des systèmes écologiques de la Terre
• Préserver la diversité écologique et les processus naturels qui assurent le maintien de la vie
• Adopter, à tous les niveaux, une planification et une réglementation en matière de développement durable qui
intègrent à tout projet de développement la conservation, la restauration de l'environnement.
• Créer et sauvegarder des réserves naturelles et biologiques viables, incluant des territoires sauvages et des zones
marines, pour protéger le système de soutien de la vie sur la Terre, maintenir la biodiversité et conserver notre héritage
naturel.
• Promouvoir la régénération des espèces et des écosystèmes en voie d'extinction
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Une Chartre pour la Terre !
Les 21 principes pour le XXIe siècle
• Restreindre et éliminer les organismes génétiquement modifiés ou exogènes nuisibles aux espèces indigènes et à
l'environnement et empêcher l'introduction de ces organismes nuisibles.
• Gérer l'utilisation des ressources renouvelables telles que l'eau, la terre, les produits forestiers et la marines en
utilisant des procédés qui respectent les cycles des régénération et qui ne causent pas de dommages importants à
l'environnement.
10) Empêcher tout dommage causé à l'environnement pour le préserver et
appliquer le principe de précaution là où les connaissances sont
insuffisantes
• Prendre les mesures en vue d'éviter tout dommage grave ou irréversible à l'environnement, même si les
informations scientifiques sont incomplètes ou non concluantes
• Faire porter le poids de la preuve par ceux qui soutiennent qu'une activité proposée ne causera pas de dommages
significatifs, et obliger la partie responsable à assumer entièrement les dommages causés à l'environnement
• S'assurer que la prise de décision tient compte des conséquences cumulatives, à long terme, indirectes,
internationales et mondiales des activités humaines
• Empêcher la pollution de tout élément de l'environnement et ne permettre aucune accumulation de substances
radioactives et toxiques, ni de toutes autres substances nocives
• Éviter les activités militaires qui nuisent à l'environnement.
11) Adopter des modes
de production, de consommation et de reproduction
qui préservent les capacités régénératrices de la Terre, les droits de
l'homme
et le bien-être commun
• Réduire, réutiliser et recycler les matériaux utilisés dans les systèmes de production et de consommation, et s'assurer
que les déchets résiduels peuvent être assimilés par les systèmes écologiques
• Agir avec modération et efficacité en utilisant les sources d'énergie et recourir de plus en plus aux sources d'énergie
renouvelables telles que l'énergie solaire et éolienne
• Promouvoir le développement, l'adoption et le transfert équitable de technologies sans danger pour l'environnement
• Intégrer tous les coûts environnementaux et sociaux dans le prix de vente des biens et services et offrir aux
consommateurs la possibilité d'identifier les produits qui répondent aux normes sociales et économiques les plus élevées
• Assurer des modes de vie qui mettent l'accent sur la qualité de vie et la modération matérielle dans un monde aux
ressources limitées
12) Faire progresser l'étude de l'écologie durable
et promouvoir le libre échange
et l'application élargie des connaissances acquises
• Soutenir la coopération scientifique et technique internationale sur le développement durable, en portant une attention
particulière aux besoins des pays en voie de développement
• Reconnaître et préserver les connaissances traditionnelles et la sagesse de toutes les cultures, lorsqu'elles contribuent à
la protection de l'environnement et au bien-être de l'être humain
• S'assurer que toute information d'une importance vitale pour la santé humaine et la protection de l'environnement, y
compris l'information génétique, est accessible au public
13) Éradiquer la pauvreté en tant qu'impératif
éthique, social et environnemental
• Garantir l'accès à l'eau potable, à l'air pur, à l'approvisionnement de nourriture, à des terres non contaminées, à un abri
et à des installations sanitaires hygiéniques, en attribuant les ressources nationales et internationales nécessaires
• Habiliter chaque personne avec l'éducation et les moyens d'avoir accès aux ressources nécessaires à sa subsistance et
offrir la sécurité sociale et des mesures de protection à toute personne qui ne peut subvenir à ses propres besoins
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
• Reconnaître les ignorés, protéger les plus faibles, aider ceux qui souffrent et leur donner la possibilité de développer
leurs capacités et de lutter pour atteindre leurs aspirations
14) S'assurer
que les activités et les institutions économiques
à tous les niveaux favorisent
le développement humain
de manière juste et durable
• Promouvoir la répartition équitable des richesses à l'intérieur de chaque pays et entre les pays
• Améliorer les ressources intellectuelles, financières, techniques et sociales des pays en voie de développement et
les soulager de leur importante dette internationale
• S'assurer que toutes les industries favorisent l'utilisation durable des ressources, la protection de l'environnement et
des normes de travail progressives
• Exiger que les entreprises multinationales et les institutions financières internationales fassent preuve de
transparence dans l'intérêt public et les tenir responsables des conséquences de leurs activités.
15) Affirmer l'égalité et l'équité des genres
comme condition préalable au développement durable
et assurer l'accès universel à l'éducation,
aux soins de santé et aux possibilités économiques
• Garantir les droits humains des femmes et des jeunes filles et cesser toute violence à leur endroit
• Encourager la participation active des femmes dans les différents aspects de la vie économique, politique, civile,
sociale et culturelle en tant que partenaires égales et à part entière, décideuses dirigeantes et bénéficiaires.
16) Défendre le droit de tous les êtres humains, sans discrimination, à un
environnement naturel et social favorisant la dignité humaine, la santé
physique et le bien-être spirituel, en portant une attention particulière
aux droits des peuples indigènes et des minorités
• Éliminer toute forme de discrimination, notamment la discrimination basée sur la race, couleur, sexe, orientation
sexuelle, religion, langue et les origines nationales, ethniques ou sociales
• Affirmer le droit des peuples indigènes à leur spiritualité, leurs connaissances, leurs terres et leurs ressources, ainsi
qu'à leurs propres moyens d'existence traditionnels et durables
• Honorer et soutenir les jeunes de nos communautés en leur permettant de remplir leur rôle essentiel pour la création de
sociétés durables
• Protéger et restaurer les lieux d'une grande importance du point de vue culturel et spirituel
17) Renforcer les institutions démocratiques à tous les niveaux et
promouvoir une gouvernance qui obéisse
aux principes de transparence et de justiciabilité
ainsi que la participation de tous
dans la prise de décision
et l'accès à la justice
• Assurer à toute personne le droit de recevoir des informations claires et récentes sur les questions
environnementales et sur tous les plans et activités de développement qui l'intéresse ou qui sont susceptibles de
l'affecter
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Une Chartre pour la Terre !
Les 21 principes pour le XXIe siècle
• Soutenir la société civile locale, régionale et mondiale et promouvoir une réelle participation de toutes les
personnes et organisations intéressées par la prise de décision. Protéger le droit à la liberté d'opinion d'expression, de
réunion pacifique, d'association et à la dissidence
• établir l'accès effectif et efficace à des procédures judiciaires administratives et indépendantes, incluant les
compensations et les répartitions des dommages infligés à l'environnement ainsi que la menace de tels dommages
• Éliminer la corruption des toutes les institutions publiques et privées
• Renforcer les communautés locales en leur donnant les moyens nécessaires pour sauvegarder leur environnement,
et confier les responsabilités environnementales aux gouvernements les plus aptes à les assumer efficacement.
18) Intégrer au système d'éducation
et à la formation continue
les connaissances, les valeurs
et les compétences nécessaires
à un mode de vie durable
• Assurer à tous, particulièrement aux enfants et aux jeunes, l'accès à l'éducation leur donnant les moyens de
contribuer activement au développement durable
• Favoriser la contribution des arts, des sciences humaines ainsi que les sciences, à l'éducation en matière de
développement durable
• Renforcer le rôle des grands médias dans la sensibilisation aux enjeux écologiques et sociaux
• Reconnaître l'importance de l'éducation morale et spirituelle pour une existence durable
19) Traiter tous les êtres vivants
avec respect et considération
• Empêcher la cruauté envers les animaux domestiques et d'élevage, et atténuer leurs souffrances
• Protéger les animaux sauvages des techniques de chasse, de trappe et de pêche qui causent des souffrances
extrêmes, prolongées ou inutiles
• Éviter ou éliminer dans la mesure du possible la capture ou la destruction d'espèces menacées
20) Promouvoir
une culture de tolérance,
de non-violence
et de paix
• Encourager et soutenir la compréhension, la solidarité et la coopération mutuelles entre tous les peuples et tous les
pays ainsi qu'à l'intérieur de chaque pays
• Mettre en place des stratégies complètes pour prévenir les conflits violents et utiliser des méthodes de résolutions
de problèmes fondées sur la collaboration pour gérer et résoudre les conflits environnementaux et tout autre désaccord
• Démilitariser les systèmes de sécurité nationale, les amener à une position défensive non provocatrice et convertir
les ressources militaires à des projets pacifiques, notamment à la restauration écologique
• S'assurer que l'espace orbital extra-atmosphérique, est utilisé dans le respect de la paix et de la protection de
l'environnement
Reconnaître que la paix est l'entité créée à partir des relations équilibrées avec soi-même, avec les autres, avec
d'autres cultures et d'autres formes de vie, avec la Terre et l'ensemble de l'univers dont nous faisons tous partie
21) Chercher
un nouveau commencement
• Comme jamais auparavant dans l'histoire, notre destin commun nous invite à chercher un nouveau commencement.
Un tel renouvellement est la promesse des principes de la charte de la Terre. La tenue de cette promesse repose sur
notre engagement à adopter et promouvoir les valeurs et objectifs de la charte
• Cet engagement requiert un changement dans nos cœurs et dans nos esprits. Il requiert également un sens nouveau
d'interdépendance mondiale et de responsabilité universelle. Nous devons développer et mettre en pratique de façon
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
imaginative la vision d'un mode de vie durable sur le plan local, national, régional, et international. Notre diversité
culturelle est un héritage précieux et les diverses communautés trouveront leur propre façon de réaliser cette vision.
Nous devons approfondir et élargir le dialogue mondial à l'origine de la charte de la Terre, car nous avons beaucoup à
apprendre de la quête commune et perpétuelle de la vérité et de la sagesse
• Dans la vie, il existe souvent des tensions entre les valeurs les plus importantes. Cela peut impliquer des choix
difficiles. Néanmoins, nous devons trouver des manières d'harmoniser la diversité avec l'unité, l'exercice de la liberté
avec le bien commun, les objectifs à court terme avec les buts à longs terme. Chaque personne, famille, organisation et
communauté a un rôle à jouer. Les arts, les sciences, les religions, les établissements d'enseignement, les médias, le
monde des affaires, les organisations non gouvernementales et les gouvernements sont appelés à faire preuve d'initiative
créatrice. Le partenariat entre le gouvernement, la société civile et les entreprises est essentiel à une bonne gouvernance
• Pour bâtir une communauté universelle durable, les nations du monde doivent renouveler leur engagement envers
les Nations Unies, honorer leurs obligations dans le cadre des accords internationaux existants et soutenir l'application
des principes de la charte de la Terre au moyen d'un instrument ayant force de loi à l'échelle internationale sur les
questions d'environnement et de développement
• Faisons en sorte que notre époque passe à l'histoire comme l'éveil d'une nouvelle forme d'hommage à la vie, la
ferme résolution d'atteindre la durabilité, l'accélération de la lutte pour la justice et la paix et l'heureuse célébration de la
vie.
Bibliographie
CHAUVET, M. et OLIVIER, L. 1993. La biodiversité - Enjeu planétaire - Préserver notre patrimoine génétique. Sang
de la terre, 1-415.
COLLECTIF, 1997. Les 10 urgences pour sauver la planète. Bull. Phaethon, 5 : 45.
DI CASTRI, F. 1983. L’écologie. Les défis d’une Science en temps de crise. Rapport au ministre de l’Industrie et de la
Recherche, 1-116.
GIRARDET, H. et SEYMOUR, J. 1987. Sauvons la planète. Hachette, Paris.
FRANK, I. et BROWNSTONE, D. 1992. The Green Encyclopedia. Prentice Hall Reference, Etats-Unis.
Mac EACCHERN, D. 1990. Save our Planet. A Dell Trade Paperback, Etats-Unis.
TEILLARD, F. 2001. Le développement durable – L’écocitoyenneté domestique. Bull. Phaethon, 13 : 37-39.
WILSON, O. 1992. The Diversity of Life. Belknap Press, Harvard University Press.
Renseignements pratiques
Croix verte internationale : www.gci.ch
Conseil de la Terre : www.earthcharter.org
Forum de discussions : www.earthforum.org
Adresses utiles
Greenpeace International
Keizersgracht 176, 1016 DW Amsterdam, PAYS-BAS
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
Châtelaine, 1219 Genève, SUISSE
Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN)
Rue Mauverney 28, CH-1196 Gland, SUISSE
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Le développement durable – l’écocytoyenneté domestique
F. Teillard
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 37-39.
Le développement durable
l’écocitoyenneté domestique
Fabien Teillard*
*Nature & Patrimoine, BP 279, 97827 Le Port Cedex
Protéger l’environnement et adhérer aux principes du développement durable n’est pas qu’une idéologie dans l’air
du temps. C’est aussi adopter, à un niveau individuel, un style de vie et des réflexes quotidiens simples, sans
renoncement ni privation. Voici donc un check-list de 10 points sur l’écocitoyenneté domestique.
1) Réguler sa consommation d’eau
En immeuble collectif, une personne consomme 50m3 d’eau par an (140 litres par jour !). Pour maîtriser sa facture,
il convient de fermer le robinet quand on se lave les dents ou pendant la vaisselle. Plus efficace encore : installer des
« mousseur – aérateur » (ou limiteur de débit) sur les robinets et les W.C. qui utilisent moins de 7 litres (contre 10 à 12
pour les anciens) et/ou dispose d’une chasse spéciale.
2) Prendre des douches
Pour la toilette, il est préférable de prendre une douche qui est plus économique que le bain. Opter pour un matériel
économe et peu onéreux : grâce à un système incorporé qui délivre l’eau en très fines gouttelettes, un pommeau
économique ne consomme que 5 à 7 litres par minute, contre 10 à 18 litres avec un système plus ordinaire.
L’Association Greenpeace a ainsi calculé qu’un pommeau de douche économique permet à un ménage de quatre
personnes d’économiser 70 000 litres d’eau potable sur dix ans.
3) Laver le linge à basse température
Les consommations liées au lavage représentent plus d’un tiers des consommations d’électricité d’un ménage. Le
lave linge est utilisé, au plus, trois fois par semaine par 70% des ménages. Pour économiser et profiter de sa machine à
moindre coût, on peut l’utiliser pendant les heures creuses (si l’option tarifaire a été choisie) et préférer les cycles de
lavage basses températures. Grâce aux progrès des appareils, des lessives et des fibres, la saleté disparaît dès 30°C. Or
un cycle de 30 à 40°C consomme trois fois moins d’énergie qu’un cycle à 90°C.
4) Utiliser un lave-vaisselle branché sur l’eau chaude
Le lave-vaisselle consomme moins d’eau qu’une vaisselle à la main. La consommation d’eau annuelle peut même
être réduite de 40% avec un appareil récent. L’investissement s’avère payant à long terme. 80% de l’énergie
consommée par l’appareil sert à chauffer l’eau, d’où l’intérêt de raccorder la machine à l’arrivée d’eau chaude : ; une
manipulation simple qui réduit d’environ 50% la consommation d’électricité.
5) Changer les ampoules
La consommation annuelle d’électricité pour l’éclairage représente 15% du budget EDF d’un ménage. Pour le
réduire, choisir des ampoules à économie d’énergie (fluocompactes), qui consomment cinq fois moins d’énergie et
durent plus longtemps que les ampoules à incadescence. Plus chère, l’ampoule fluocompacte engendre une économie de
500 francs sur sa durée de vie. Et chaque kWh économisé évite le rejet de 90 grammes de CO2 dans l’atmosphère.
6) Recycler l’eau de pluie
Avec ces 13 millions de jardiniers amateurs, la France est le leader européen du secteur. Les accros au potager
peuvent devenir des écojardiniers par la maîtrise de l’irrigation, responsable de 70% de la consommation mondiale de
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Bulletin Phaethon - Volume 13 (2001)
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l’eau. Arroser le soir limite l’évaporation. Le goutte à goutte et les tuyaux suintants favorise l’arrosage utile. Enfin, l’eau
de pluie est précieuse ; il s’agit de la canaliser et de la stocker via un système adapté de récupération.
7) Rapporter les piles aux vendeurs
750 millions de piles et accumulateurs sont mises sur le marché français chaque année. Pour se débarrasser de ces
produits dangereux, il est impératif de les rapporter aux vendeurs qui ont obligation de les collecter. En France, depuis
1997, un partenariat entre Norauto et le Parc naturel du Verdon a été signé pour disposer des containers sur site et
récupérer les piles usagées sur les aires de camping de 44 communes. En 2000, c’est plus de 1,3 tonne qui a ainsi été
récoltée.
8) Sus aux suceurs d’énergie
Insidieusement, téléviseurs, magnétoscopes, chaîne hifi, fax, lecteur DVD et autres téléphones sans fil alourdissent
la facture EDF : ces appareils restent en veille, même une fois éteints. Une position « éteinte » qui est pourtant à
l’origine de 80% de l’énergie consommée par un téléviseur et de 95% de celle d’un magnétoscope. Selon Greenpeace,
ces pertes cumulées représentent 9,1% de la consommation totale d’électricité des ménages. Deux solutions pour
enrayer l’infernal processus : débrancher les appareils ou opter pour des multiprises à interrupteur.
9) Gonfler les pneus à l’azote
Dans son Guide de l’automobiliste respectueux de l’environnement, Norauto note que 35% des usagers roulent avec
des pneus sous gonflés. Or ceux-ci entraînent une surconsommation d’essence de 3%. Solution idéale : gonfler les pneus
à l’azote, comme les formule 1. D’ou une plus grande stabilité de la pression… Et du même coût, un même train de
pneumatique qui roule jusqu’à 20% de km en plus (jusqu’à 10% d’économie de carburant).
10) Conduire en souplesse
La conduite souple permet d’éviter une surconsommation de carburant. Selon l’agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (Ademe), entre un conducteur raisonnable et un « agressif », la surconsommation de carburant
s’élève à 40%. Il convient donc de ne pas écraser le champignon sans modération. Une différence de 10km/heure sur
voie à grande vitesse peut engendrer une augmentation de la consommation de plus d’un litre aux 100 km, soit plus de 2
litres par heure.
Bibliographie
BOUGUERRA, M.L. 1997. La pollution invisible. Presse universitaire de France, 1-326.
COLLECTIF, 1993. Penser et agir – pour une éducation à l’environnement. Éd. Charles Léopold Mayer, 1-42.
COLLECTIF, 1997. Les 10 urgences pour sauver la planète. Bull. Phaethon, 5 : 45.
COLLECTIF, 2001. Une chartre pour la Terre ! Les 21 principes pour le XXIe siècle. Bull. Phaethon, 13 :29-36.
DESSUS, B. 1993. Stratégies énergétiques – pour un développement durable. Dossier pour un débat. Éd. Charles
Léopold Mayer, 1-55.
ERKMAN, S. 1998. Vers une écologie industrielle. Comment mettre en pratique le développement durable dans une
société hyper-industrielle. Éd. Charles Léopold Mayer, 1-147.
JOST, C. et PERRIOT, F. 1994. Guide des actions pour la Nature et les Animaux. Eds. Hors collection/Presse de la
Cité, 1-467.
LOUVET, N. (in press). ÊTest : Faites-vous partie des écoconscients ? Bull. Phaethon, 14.
MEININGER, N. 1996. Les règles d’or du « Bird watcher ». Bull. Phaethon, 3 : 41.
PROBST, J-M. 2001. ÊParticiper au développement durable, c’est possible : 12 gestes qui sauvent la Nature
réunionnaise. Bull. Phaethon, 14.
page 38
Le développement durable – l’écocytoyenneté domestique
F. Teillard
TEILLARD, F. 2001. 10 moyens de sauver la planète (sans bouger de chez soi). TGV France, 26-28.
WWF, 2001. Les gestes écologiques simples à adopter au quotidien. Brochure WWF.
Adresses utiles
Amis de la Terre (AT) ; 38 rue Meslay, 75 003 Paris
Bureau Européen de l’Environnement (BEE) ; Rue de la victoire, 26, 1060 Bruxelle, BELGIQUE
Bulle bleue ; 12 rue Francis de Pressensé, 75 014 Paris
Comité de Liaison des Énergies Renouvelables (CLER) ; 17 rue Crusol, 75 011 Paris
France Nature Environnement ; 57 rue Cuvier,75 231 Paris cedex 05
Greenpeace France ; 28 rue des Petites Écuries, 75 010 Paris
Nature & Progrès ; 3 place Pasteur, 84 000 Avignon
Robin des bois ; 35 rue du Bourg-Tibourg, 75 004 Paris
Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN) ; Rue Mauverney 28,
CH-1196 Gland, SUISSE
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Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
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Bulletin Phaethon, 2000, 13 : 40-47.
Inventaire des Hémiprocnés,
des Salanganes, des Martinets et des Hirondelles
des îles de l’Océan Indien
Késava Abhaya* & Jean-Michel Probst*
*Nature & Patrimoine
BP 279, 97827 Le Port Cedex
Introduction
Nos différentes prospections dans les îles de l’Océan Indien nous ont permis de d’observer les oiseaux
improprement regroupés sous le nom « d’hirondelle ». Nous présentons ici 18 espèces :
-1 espèce d’Hemiprocnidae,
-15 espèces d’Apodidae
-13 espèces d’Hirundinidae,
L’inventaire réalisé ici est présenté suivant l’ordre taxonomique, proposé par le CINFO. Cette liste
préliminaire est donc dressée d’après des observations personnelles réalisées sur le terrain qui sont
éventuellement complétées par les citations d’ouvrages ornithologiques de références (Barré, Barau & Jouanin,
1996 ; Grewal, 1995 ; Langrand, 1995 ; Louette, 1988 ; Penny, 1974 ; Sinclair & Langrand, 1998 ; Skerrett &
Bullock, 1992 ; Turner & Rose, 1996). La liste commentée ci-après, donne les espèces et les sous-espèces des
principales îles de l’Océan Indien, les zones de distribution et les mensurations des oiseaux concernés.
Liste commentée
Les Hemiprocnidae
La famille des Hemiprocnidae abrite 4 espèces dans le monde, dont une seule se rencontre au Sri Lanka.
HÉMIPROCNÉ LONGIPENNE
Hemiprocne longipennis
Anglais : Crested Tree Swift.
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique, présente au Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 23 cm.
Les Apodidae
La famille des Apodidae abrite 80 espèces dont 106 taxons dans le monde dont 15 se rencontrent sur les îles
de l’Océan indien. Ces oiseaux ont l’aspect d'une hirondelle avec une morphologie et des ailes plus fines dirigées
vers l'avant, ainsi qu'une queue plus courte. Ils se distinguent par un vol rapide et une vie essentiellement
aérienne.
SALANGANE SOYEUSE
Collocalia esculenta
Anglais : White-bellied Swiflet.
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Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
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Distribution dans l'Océan indien :
C. e. sp. - Andamans, Nicobars
C. e. natalis - Christmas.
DESCRIPTION. Longueur : 12 cm.
SALANGANE DES SEYCHELLES
Collocalia elaphra
Anglais : Seychelle’s Cave Swiflet
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique, endémique des Seychelles
DESCRIPTION. Longueur : 10 cm.
SALANGANE DES MASCAREIGNES
Collocalia francica
nom local : Zirondel
Anglais : Mascarene Cave Swiflet
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique, endémique de La Réunion et Maurice.
DESCRIPTION. Longueur : 10,5 cm.
SALANGANE DE MALABAR
Collocalia unicolor
Anglais : Indian Edible-nest Swiflet.
Distribution dans l'Océan indien :
Nicheur - présente au Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 12 cm.
SALANGANE DE L’HIMALAYA
Collocalia brevirostris
Anglais : Himalayan Swiflet.
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique - Niche aux Maldives, Andamans.
DESCRIPTION. Longueur : 13 cm.
SALANGANE DE HUME
Collocalia innominata
Anglais : Hume Edible-nest Swiflet
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique, endémique des Andamans.
DESCRIPTION. Longueur : 12 cm.
SALANGANE À NID BLANC
Collocalia fuciphaga
Anglais : Edible-nest Swiflet
Distribution dans l'Océan indien :
C. f. inexpectata - endémique des Andamans et Nicobars
page 41
Inventaire des Hémiprocnés, des Salanganes, des Martinets et des Hirondelles
des îles de l’Océan Indien K. Abhaya & Probst, J-M.
DESCRIPTION. Longueur : 11 cm.
MARTINET DE GRANDIDIER
Zoonavena grandidieri
Anglais : Malagasy Spine-tailed Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
Z. g. mariae - Grande Comore.
Z. g. grandidieri - endémique de Madagascar.
DESCRIPTION. Longueur : 12-17 cm. Poids : 10-14 g.
MARTINET DES PALMES
Cypsiurus parvus
Anglais : African Palm Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
A. m. griveaudi - Grande Comore, Mohéli, Anjouan, Mayotte.
A. m. gracilis - endémique de Madagascar ; erratique à La Réunion.
A. m. laemostigma - Pemba et Zanzibar.
A. m. sp. - Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 15-17 cm. Poids : 10-14 g.
MARTINET À VENTRE BLANC
Apus melba
Anglais : Alpine Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
A. m. willsi - endémique de Madagascar.
A. m. sp. - Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 20 cm.
MARTINET NOIR
Apus apus
Anglais : European Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
Espèce monotypique - Seychelles
DESCRIPTION. Longueur : 17-18 cm. Envergure : 40-44 cm.
MARTINET DU CAP
Apus barbatus
Anglais : African Black Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
A. b. mayottensis - endémique de la Grande Comore, Anjouan, Mohéli, Mayotte.
A. b. balstoni - endémique de Madagascar.
DESCRIPTION. Longueur : 15-18 cm. Envergure : 39-42 cm. Poids : 37-54 g.
MARTINET DE BERLIOZ
Apus berliozi
Anglais : Forbes-Watson’s Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
A. b. berliozi - endémique de Socotra.
A. b. bensoni – Pemba.
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Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
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DESCRIPTION. Longueur : 12 cm. Poids : 35-50 g.
MARTINET A DOS BLANC
Apus affinis
Autre nom Français : Martinet des Maisons.
Anglais : House Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
A. a. affinis - Pemba et Zanzibar.
A. a. aerobates - Madagascar.
A. a. sp. - Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 12-13 cm. Poids : 19-30 g.
MARTINET CAFRE
Apus caffer
Anglais : White-rumped Swift.
Distribution dans l’Océan indien.
Espèce monotypique, présente à Pemba et Zanzibar.
DESCRIPTION. Longueur : 14-16 cm. Poids : 18-30 g.
Les Hirundinidae
La famille des Hirundinidae abrite 75 espèces dans le monde dont 14 espèces et 23 taxons peuvent se
rencontrer dans les îles de l’Océan indien.
HIRONDELLE DE RIVAGE
Riparia riparia
Anglais : Sand Martin.
Distribution dans l'Océan indien :
R. r. shelleyi - migratrice à Socotra.
R. r. riparia - migratrice à Madagascar, Comores, Europa, Glorieuses, Aldabra.
DESCRIPTION. Longueur : 12-13 cm. Poids : 12-18 g.
HIRONDELLE PALUDICOLE
Riparia paludicola
Anglais : Brown-throated Sand-Martin.
Distribution dans l'Océan indien :
R. p. cowani - Madagascar.
DESCRIPTION. Longueur : 12 cm.
HIRONDELLE À COLLIER
Riparia cincta
Anglais : Banded martin.
Distribution dans l'Océan indien :
R. c. suhaelica – erratique aux Glorieuses.
DESCRIPTION. Longueur : 17 cm. Poids : 20-23 g.
HIRONDELLE DES MASCAREIGNES
Phedina borbonica
Anglais : Mascarene Martin.
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Inventaire des Hémiprocnés, des Salanganes, des Martinets et des Hirondelles
des îles de l’Océan Indien K. Abhaya & Probst, J-M.
Distribution dans l’Océan indien.
P. b. borbonica - La Réunion et Maurice.
P. b. madagascariensis - Madagascar observée à Pemba, Aldabra, Amirantes, Seychelles et le long des côtes du
Mozambique et du Kenya.
DESCRIPTION. Longueur : 13-14 cm. Poids : 20-26 g.
HIRONDELLE DU KAFFIR
Hirundo fuligula
Anglais : Pale Crag Martin.
Distribution dans l'Océan indien :
H. f. arabica - Socotra.
DESCRIPTION. Longueur : 13 cm. Poids : 22 g.
HIRONDELLE DE CHEMINÉE
Hirundo rustica
Anglais : Barn Swallow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. r. rustica - migratrice occasionnelle à Madagascar, Grande Comore, Europa, Aldabra, Zanzibar, Socotra.
H. r. gutturalis – migratrice au Sri-Lanka, Laquedives, Maldives, Andaman, Nicobar.
H. r. tytleri – migratrice aux Christmas et Coco Keeling ; erratique au Sri-Lanka, (parties ventrales rousses).
DESCRIPTION. Longueur : 18-22 cm. Poids : 16-25 g.
HIRONDELLE D’ÉTHIOPIE
Hirundo aethiopica
Anglais : Ethiopian Swalow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. a. amadoni - Zanzibar.
DESCRIPTION. Longueur : 13 cm. Poids : 10-17 g.
HIRONDELLE DE TAHITI
Hirundo tahitica
Anglais : Nilgiri House Swallow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. t. domicola - Sri-Lanka.
H. t. javanica - Andamans.
DESCRIPTION. Longueur : 13 cm. Poids : 11-15 g.
HIRONDELLE À LONGS BRINS
Hirundo smithii
Anglais : Wire-tailed Swalow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. s. smithii - Pemba et Zanzibar.
H. s. filifera – erratique au Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 14 cm. Poids : 10-15 g.
HIRONDELLE D’ABBYSSINIE
Hirundo abbysinica
Anglais : Lesser Striped Swallow.
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Bulletin Phaethon- Volume 13 (2001)
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Distribution dans l'Océan indien :
H. a. unitatis - Pemba, Zanzibar ; erratique à Europa.
DESCRIPTION. Longueur : 16-18 cm. Poids : 12-16 g.
HIRONDELLE DES MOSQUÉES
Hirundo senegalensis
Anglais : Mosque Swalow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. s. saturatior - migratrice à Mafia.
DESCRIPTION. Longueur : 24 cm. Poids : 31-54 g.
HIRONDELLE ROUSSELINE
Hirundo daurica
Anglais : Red-rumped Swallow.
Distribution dans l'Océan indien :
H. d. emini - Zanzibar.
H. d. hyperytra - Sri Lanka.
H. d. erythropygia – erratique aux Andamans ?
DESCRIPTION. Longueur : 204 cm. Poids : 19-29 g.
HIRONDELLE FLUVIATILE
Hirundo fluvicola
Anglais : Indian Cliff Swallow.
Distribution dans l'Océan indien :
Espèce monotypique, erratique au Sri Lanka.
DESCRIPTION. Longueur : 11 cm. Poids : 19-29 g.
HIRONDELLE DE FENÊTRE
Delichon urbica
Anglais : House Martin.
Distribution dans l'Océan indien :
D. u. urbica - erratique à Europa et Socotra.
D. u. lagopoda - erratique aux Maldives.
DESCRIPTION. Longueur : 12-13 cm. Poids : 12-21 g.
Bibliographie
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Society 61 : 483-571.
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Alauda, 66, 3 : 235-246.
GUNTHER, M. 1996. Première observation de l’Hirondelle de fenêtre Delichon urbica et observations
ornithologiques exceptionnelles sur l’île de Grande Comore (Ngazidja). Work. Group Madagascar
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des îles de l’Océan Indien K. Abhaya & Probst, J-M.
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LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux et Niestlé, 1-415.
LE CORRE, M. et PROBST, J.M. 1997. Migrant and vagrant birds of Europa Island (Southern Mozambique
Channel). Ostrich, 68 (1) : 13-18.
MARCHANT, S. et HIGGINS, P.J. (eds.) 1990. Handbook of Australian, New Zealand and Antartic Birds, Vol.
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PACKENHAM, R.H.W. 1979. The birds of Zanzibar and Pemba. checklist n°2. British Ornithologists' Union,
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PENNY, M.J. 1982. The birds of Seychelles and the outlying islands. Collins Son, Glasgow. 1-160.
PROBST, J-M. 1997. Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/02 au 16/03/93. Bull.
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page 46
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 48-52.
L’exploitation de populations sauvages
de Crocodile du Nil Crocodylus niloticus
à Madagascar
Jacques Mouries*
*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 428 Le Port Cedex
À l’occasion d’un article pour « Orchid », la revue de la compagnie d’Air Madagascar, nous avons eu l’occasion de
remonter sur les traces du Crocodile du Nil Crocodylus niloticus, une espèce indigène encore présente dans quelques
zones humides malgaches. Ainsi du 3 au 7 octobre 2000, armé d’appareils photo nous avons eu l’occasion d’approcher
et de collecter des renseignements sur un animal qui inspire la crainte comme le respect.
Introduction
Chaque année, dans la première quinzaine du mois d’octobre, la paisible et retirée région de Tambohorano (côte
Ouest de Madagascar) voit débarquer sur son sol une équipe de 5 à 6 personnes investies d’une mission spéciale :
Récolter des œufs de crocodile qui sont ensuite acheminés vers la ferme d’élevage de « Croc Farm » dont les
installations sont situées à Ivahto près de l’aéroport.
Cet établissement assure l’éclosion, la croissance, l’élevage, l’abatage, la commercialisation de la viande et de la
peau. Un atelier de maroquinerie intégré à l'entreprise conçoit et réalise les produits tels que sacs et ceintures.
Organisation des bâtiments
Les installations complètes de la ferme aux crocodiles se dissocient en 4 éléments principaux :
-La nurserie où sont stockés et incubés les œufs
-Les zones d’élevages où les animaux sont classés par taille dans des bassins
-L’espace de reproduction où sont gardés les spécimens adultes
-La dernière partie assure l’abattage des animaux (viande et peau)
Méthodes d’élevage
Deux méthodes d’élevage sont pratiquées :
- le « ranching »
- le « farming ».
Elles diffèrent par l’obtention de jeunes. Le « Farming » consiste à prélever les œufs issus de spécimens captifs.
Cette technique évite le transport des œufs sur de longues distances et assure un taux d’éclosion de l’ordre de 85%. Les
quantités ainsi recueillies ne suffisent pas à satisfaire les besoins de la ferme. C’est pour cela qu’est organisé une
collecte d’œufs dans les zones sauvages de Madagascar. Environ 4000 œufs sont prélevés chaque année dans les
endroits reculés de la côte Ouest. Cette collecte ne débute qu’après l’avis et consultation des services du ministère des
eaux et forêts qui étudie l’espèce et fixe les quotas. Quatre sites principaux sont concernés : Tamboharano, Besalampy,
Tsiribihina et Betsiboka.
Carnet de route
Un départ matinal de Majenga et le bimoteur d’Air Madagascar survole une heure plus tard la région de
Tambohorano. À travers le hublot de l’appareil, on découvre une région aride en cette saison, noircie par les feux
d’écobuage allumé par les pasteurs. On découvre tour à tour une lagune étincelante au soleil matinal, de longues langues
de sable blanc et des palmiers, seule touche verte dans cet univers étrange. Puis surgissant de nulle part, les toits des
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
maisons du village de Tambohorano, mélange de tôles et de feuilles de palmiers « Satrana » tressées, qui sont la
couverture traditionnelle des cases en bois. Le sol approche et soudain, l’appareil touche la piste. Un léger sifflement et
un nuage de poussière prouve que la piste est en herbe. Un petit abri, ou quelques personnes attendent, sert d’aérogare.
Je suis accueilli par Assan et Livaninayana qui vont m'accompagner durant le périple. Le premier est responsable de
la récolte des œufs, le second, jeune ingénieur agronome, l'accompagne. Il est spécialisé dans l'étude de ce reptile et
effectue régulièrement ses stages à Croc Farm. Les six kilomètres qui séparent le terrain d'aviation de la ville sont
effectués à l'aide d'un véhicule tout terrain, indispensable pour franchir les obstacles que réserve cette piste sableuse et
piégeuse à souhait.
Le début de la matinée est consacré au chargement de malles métalliques, de plaques de mousse synthétique et de
polystyrène dont l'utilisation est pour, pour le moment, mystérieuse pour moi. Un thé servi chaud nous sera offert avant
de partir pour un déplacement de 18 km vers le village isolé de Ambalamanga qui nous servira de base arrière les jours
qui suivent.
Dès le début d'après-midi, nous empruntons à nouveau le véhicule, accompagnés de Toto, le frère d'Assan qui
connaît sa région comme sa poche et qui a préparé l'opération de collecte. Il faut, en effet, la participation des
agriculteurs nomades de la région pour espérer récolter les précieux œufs. Dans chaque village, les agriculteurs
recherchent et repèrent les nids plusieurs jours avant notre passage. L'inventeur est alors recueilli lors de notre arrivée
dans le village afin de nous accompagner jusque sur le lieu de ponte. Il assiste aux opérations et est rémunéré à la pièce
en fonction du nombre d'œufs qu'il a contribué à récolter.
Recherche des œufs
Après, plusieurs heures d'errance au milieu d'un terrain passablement sec et toujours brûlé, nous arrêtons notre
véhicule. C'est ici que se termine la partie motorisée de notre recherche, mais il faut encore une petite demi-heure de
marche dans un environnement peuplé de vieux arbres et de buissons. Le milieu ambiant annonce la proximité d'une
zone humide que l'on ne voit pas encore. On remarque toutefois la présence de nombreux papillons et quelques oiseaux
d'eau. Nous suivons sans bruit le paysan en nous faufilant dans cette végétation. Tout d'un coup, il stoppe net. C'est
ici !!!
Il indique une zone sableuse passablement remuée qu'il se met à creuser avec la main. Une première tache blanche
apparaît dans le trou. Dès sa découverte du premier œuf qu'il laisse sur place, il se retire. C'est à partir de ce moment
que vont rentrer en action Assan et Liva sous l'œil attentif de Toto et de l'agriculteur découvreur. En effet, le
prélèvement des œufs doit se faire avec d'infinies précautions. De cela, dépend le taux d'éclosion plus tard, à la ferme.
Un parapluie noir est déployé au-dessus du nid, ceci afin de protéger les coquilles du contact direct avec les rayons
solaires. Les embryons n'y résisteraient pas longtemps. Avec beaucoup d'attention, Assan creuse avec sa main et dégage
le premier œuf. Il le frotte avec un morceau de mousse pour éliminer le sable et l'observe par transparence.
Une bande plus claire, nettement visible, barre la coquille. C'est le signe que l'œuf est fécondé : il pourra être
recueilli. Un aspect blanc uniforme est le signe d'un œuf non fécondé : il sera mis de côté. L'œuf fécondé est maintenant
dans les mains de Liva. Celui-ci trace sur la coquille un cercle dans lequel est noté le numéro du nid et le lieu du
prélèvement. Cette indication permet également de repérer la position qu'avait l'œuf dans le nid. Passé 24 à 36 heures
avant la ponte, l'embryon est fixé et une petite bulle de gaz qui s'est formée dans la partie haute de la coquille. Elle ne
doit pas être noyée, ce qui entraînerait la mort l'embryon.
Transport des œufs
Durant toutes les manœuvres et les déplacements que vont subir les œufs, jusqu'à l'éclosion, ce cercle tracé sera
d'une très grande utilité. La position des œufs est rigoureusement respectée. Ensuite, il dépose le précieux objet dans
une malle contenant de la vermiculite, une sorte de terreau que l’on humidifie et qui permet dans le même temps de
protéger les œufs des chocs lors des transferts. Les 47 autres œufs que contient le premier nid sont traités de la même
façon. Une fiche de renseignement est établie. Elle consigne le lieu de ponte, le nombre et la date du prélèvement, ainsi
que le nom de la personne qui récolte. La malle est ensuite transportée jusqu'au prochain nid où le même rituel se
déroule.
Après la récolte d'un quatrième nid, la nuit tombe. La malle est chargée dans la voiture puis ramenée au village.
Nous arrivons après deux heures d'un déplacement dans la nuit, au milieu d'un dédale de traces laissées par le passage
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L’exploitation de populations sauvages de Crocodile du Nil Crocodylus niloticus à Madagascar
J. Mouries
des zébus. Mais la parfaite connaissance du terrain, un sens inné et remarquable de l'orientation de notre guide
agriculteur et la conduite assurée de notre chauffeur nous permettent d'arriver sans encombre.
Un repas simple, mais très convivial nous attend. Nous ne nous attarderons pas très longtemps à table. La fatigue de
la journée et l'absence de lumière nous amènent à nous coucher assez tôt. Le lendemain matin, par contre, le réveil est
matinal. Les œufs qui ont passé la nuit blottis dans leur nouveau milieu sont, une dernière fois, manipulés et
conditionnés de façon définitive.
Les caisses métalliques sont tapissées d'une plaque de polystyrène et de plaques de mousse synthétique, découpées
en bandelettes d'environ 5 cm de large. Les œufs sont rangés entre les bandelettes qui ont un double effet d'amortisseur
lors des transports et de maintien d'un taux d'humidité convenable. Les couches successives sont séparées par une
plaque de mousse. Un thermomètre mini-maxi ainsi hygromètre sont laissés à l'intérieur des caisses. Le thermomètre
indique une température ambiante de 28°. La caisse est transportée durant quelques minutes devant la maison où le
sable chaud du sol et les rayons du soleil matinal, mais déjà chaud fait rapidement monter la température à 32°. Un
dernier contrôle de la température, et la caisse est entreposée dans une pièce à l'arrière de la maison.
La journée se poursuit par une nouvelle recherche, puis la récolte d'environ 300 œufs supplémentaires. Les
conditions de cette deuxième expédition sont plus difficiles. Les trajets à pied plus longs et le terrain très humide,
broussailleux et envahi par les moustiques. Ces petits désagréments associés à la forte chaleur font apprécier les noix de
coco que l’on récolte au passage dans une cocoteraie. C’est là notre seul et meilleur désaltérant. Les jours suivants se
poursuivent de la même façon et à l'issue de la collecte d'une dizaine de jours ce sont quelque 4 000 œufs qui sont
transportés par avion et pour être placés dans des incubateurs de la ferme.
Les nouveau-nés sont immédiatement placés dans la nurserie. L’atmosphère est saturée d’humidité et la température
est « tropicale ». C’est ici qu’ils vont commencer la croissance. La température des œufs est de 31° environ. Le taux
d'humidité est de 60 %. Les œufs éclosent 45 jours plus tard. Ce sont environ 70 % des 4000 œufs récoltés qui vont
éclore, soit 14 fois plus que dans la nature. Un nouveau cycle commence.
Biologie succincte du Crocodile malgache
C'est à partir du milieu du mois d'août que les femelles crocodiles montent sur les berges et déposent leurs œufs. Un
long et laborieux travail qui commence par le repérage d'un site favorable. C’est généralement une zone sableuse, un
peu ombragée et située à proximité d'un point d'eau. Le creusement du trou qui reçoit les précieux œufs se fait avec
l'aide des pattes. Une cavité profonde d'une trentaine de centimètres et d'un diamètre équivalent est aménagée dans le
sable. Plusieurs essais sont parfois nécessaires car si le sol s'avère trop dur, il faut aller creuser plus loin.
Quand la cavité est achevée, la femelle dépose ses œufs. Une ponte moyenne se situe autour de 40 œufs, elle peut
atteindre et dépasser 50 œufs. Ce nombre varie avec l'âge de l'individu. Il en est de même pour la taille des œufs. C'est
un œuf blanc, lisse ou très légèrement granuleux, de forme oblongue d'environ 7 à 8 centimètres de long pour un
diamètre de cinq. Au moment de la ponte, la coquille est souple, elle durcit par la suite. Cela a pour but d'amortir la
chute des œufs qui tombent les uns sur les autres. Cette consistance particulière leurs évite d’être cassés. Après cette
opération qui dure plusieurs heures, la femelle recouvre les œufs de sable. Elle effectue de nombreux allers-retours pour
brouiller les pistes et ainsi rendre moins visible la présence du nid.
Dès lors, l'incubation commence sous la surveillance de la femelle qui veille à proximité du nid pour éloigner
d'éventuels prédateurs ou congénères qui auraient l'idée de choisir le même site de ponte. La durée moyenne
d'incubation, qui varie en fonction de la température, est d'environ 45 jours. Cette dernière doit être comprise entre 27 et
33 degrés Celsius. Une température hors de cet intervalle entraîne la mort de l'embryon. Cette même température
influence le sexe du futur crocodile.
Entre 27° et 30°, les femelles et les mâles vont éclore en parité. Entre 30° et 33° une très forte majorité de mâles
naîtront. Dans le même temps, l'hygrométrie doit être de l'ordre de 65 %. Dans la nature, environ 5 % des œufs pondus
arrivent à terme. Ensuite, tout n'est pas simple pour les survivants qui, malgré la surveillance de la mère qui accompagne
leurs premiers pas, sont victimes de prédateurs ou de leurs congénères. L'âge adulte est atteint avec la maturité sexuelle
de l'ordre de 12 ans et l'espérance de vie est de l'ordre de 75 ans (âge atteint par un crocodile captif).
Le crocodile est un animal dangereux qui est toutefois extrêmement peureux. Il attaque parfois pour se défendre.
D'apparence indolente, il peut avoir des réactions violentes et vives avec une vitesse de déplacement sur terre de 15
km/heure.
page 50
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Les mouvements ondulatoires de sa queue lui donnent une grande souplesse et une fluidité de déplacement. Dans
l'eau qui reste son élément, il se déplace sans vague en laissant seulement émerger ses narines et ses deux yeux. Lors de
la capture de proies, un mouvement plus vif le propulse dans une accélération fulgurante. Il est, en cela, servi par une
large et puissante mâchoire, armée d'une série de dents redoutables dont la croissance est continue. Il est capable de s'en
prendre à des animaux de la taille d'un zébu adulte. Cette performance lui vaut, par ailleurs une haine farouche des
éleveurs de la région qui lui reproche ses prédations sur leur bétail.
De plus, il est capable d'apnée de plus de deux heures ce qui lui permet de rester embusqué au fond de l'eau, hors de
vue de ses victimes qu'il capture aisément quand elles se présentent. Si la proie est trop importante pour un seul
individu, d'autres congénères peuvent être associés au festin.
Sa rencontre avec l'homme peut donner lieu à des accidents qui peuvent être dramatiques. Ainsi, ses prédations
occasionnelles sur le bétail et son apparence physique contribuent à entourer le crocodile de légendes et de peurs. Il est
détesté et craint par la plupart des personnes qui le fréquentent. Cela est vrai à Madagascar, mais également dans la
plupart des autres pays dans lesquels il vit.
Conservation
De tout temps, les crocodiles ont été beaucoup chassés pour leur peau. Cette chasse, essentiellement nocturne, les a
conduit au bord de l'extinction. C'est grâce aux mesures de protection internationales prises dans les années 70 que la
plupart des crocodiles existent encore. Aujourd'hui, ils se reproduisent dans de nombreuses fermes d’élevages. La
Ferme malgache des Crocodiles s'inscrit dans l'effort de protection de crocodiliens et envisage de réintroduire des
crocodiles dans leur milieu naturel. Mais la partie n’est pas gagnée. La demande en chair et en peau est constante et les
chasseurs demandent actuellement le déclassement de l’espèce de la liste des espèces protégées.
Bibliographie
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page 51
L’exploitation de populations sauvages de Crocodile du Nil Crocodylus niloticus à Madagascar
J. Mouries
Les ancêtres des crocodiles sont apparus à l'ère secondaire (un peu plus de 200 millions d'années). Ceux-ci
rappelaient celle d’un grand dauphin actuel, avec une mâchoire hérissée de dents. Depuis l’extinction des dinosaures, il
a environ 65 millions d'années, ils n'ont pratiquement pas changé de leur forme actuelle.
L’ordre des crocodiliens est distribué dans les zones tropicales chaudes de l’ensemble de notre terre. Ils sont répartis
en 3 familles : les Crocodilidae, les Alligatoridae (alligators et caïmans) et les Gavialidae (gavials).La distinction des
familles peut se faire aisément aux jumelles. Chez les crocodiles, la 4ème dent de la mandibule inférieure dépasse quand
leur mâchoires sont fermées. Chez les Alligators, aucune dent de la mâchoire inférieure n'apparaît quand il ferme leurs
mâchoires. Les gavials, se reconnaissent par leur museau très fin, long et cylindrique.
Comportements
A Madagascar, les crocodiles se rencontrent dans les zones chaudes des lagons, des rivières littorales et dans
certains lacs de l’intérieur. Ils craignent les températures froides et risquent même d’en mourir. Pour garder cette
température, ils se servent de l'eau et du soleil pour se chauffer ou se rafraîchir. Quotidiennement, les crocodiles
régulent la température de leur corps, en rentrant dans l’eau ou en ouvrant les mâchoires. Ils passent ainsi de longs
moments immobiles pour accumuler de l'énergie et de la chaleur au soleil. Leur digestion qui dure environ 3 jours est
facilitée par la chaleur du corps.
Les crocodiles se déplacent très vite dans l’eau. Ce sont d'excellents nageurs qui peuvent surgir brusquement de
l’eau pour saisir une proie convoitée. Lorsqu’ils se déplacent sous l’eau, ils plaquent leurs pattes le long du corps et
ondulent tout leur corps. Il se servent principalement de leur puissante queue et de leurs pattes arrières palmées. Au sol,
ils sont lourd, mais attention ils peuvent bondir, se déplacer assez vite et même galoper sur de faibles distances.
La communication
Les crocodiles sont les seuls reptiles à posséder une gamme de sons qui leur pemettent de communiquer : les petits
appellent leur mère, certaines fois les crocodiles grognent en se croisant, les mâles vagissent et certaines postures ou
parades sont aussi une vraie forme de communication (parades amoureuses).
Reproduction
Les crocodiles s'accouplent dans l'eau. La femelle dépose ses œufs dans le sable ou dans un nid fait de débris
végétaux. Elle reste ensuite à proximité pour protéger ses œufs. Les petits crocodiles naissent trois mois plus tard. A
l’éclosion, ils mesurent 30 cm et pèsent 50 à 80g.
LES PREDATEURS
Les œufs et les nouveaux nés sont les proies de très nombreux prédateurs : oiseaux, serpents, petits carnassiers mais
aussi les gros poissons, les tortues aquatiques et autres crocodiles. Moins de 10 % survivront.
LA NOURRITURE DU PETIT CROCODILE
La femelle protège et essaie de tenir ses petits hors de danger. Dès les premières semaines, les petits manifestent
leurs dons de chasseur en se nourrissant seuls d'insectes, grenouilles et poissons.
LA VUE, L'ODORAT ET L'OUIE
Les crocodiles sont bien adaptés au milieu aquatique : les narines, oreilles et yeux sont regroupés au sommet du
crâne. Ainsi demeurent-ils à l'affût, dans l'eau, tous sens en éveil, quasi invisibles. Quand le crocodile est en plongée,
l'oeil est protégé par une paupière transparente, les narines sont fermées hermétiquement par un muscle. L'oreille, située
derrière l'oeil, est protégée par une grosse écaille. Les crocodiles sont capables de rester sous l'eau sans respirer
plusieurs heures.
page 52
Bulletin Phaethon - Volume 13 (2001)
Nouvelles brèves
___________________________________________________________________________
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 53.
Note sur le régime alimentaire du
Merle pays Hypsipetes borbonica
Oiseau endémique
de l’île de La Réunion
Késava Abhaya*
*Nature & Patrimoine, B.P. 279,
97 827 LE PORT cedex
Malgré son statut d’espèce endémique, le Merle
pays n’a pas fait l’objet de beaucoup d’articles sur son
régime alimentaire. Le premier auteur qui aborde le
sujet est le Docteur Jacques Coquerel (1864) qui
l’indique comme strictement frugivore. Il donne le Bois
de Merle Allophylus cobbe et le Change écorce
Aphloia theiformis. Schlegel & Pollen (1868)
reprennent les premières observations en indiquant
qu’il est occasionnellement insectivore. Le botaniste
Thérésien Cadet (1977) qui le soupçonne de disséminer
les fruits de deux palmistes du Genre Acanthophoenix.
Un autre botaniste, Roger Lavergne (1978) lui attribue
la dispersion du Bringellier marron Solanum
auriculatum une plante envahissante. Armand Barau
(1978) confirme que l’espèce est frugivore. Dans sa
synthèse sur les oiseaux indigènes des Mascareignes
Anthony Cheke (1987) consacre tout un paragraphe sur
sa nourriture et son comportement alimentaire. Il
reprend les observations antérieures et celles de ses
informateurs locaux auxquelles il ajoute ses
observations personnelles. Le guide Barré / Barau
/Jouanin (1996) puis Probst (1997) n’abordent pas le
sujet. Depuis plus de 15 ans, lors de nos observations
de terrain sur les oiseaux de La Réunion, nous avons
complété ce régime alimentaires d’autres proies.
insectes ont été notées dans les fleurs de Nuxia
verticillata, Cinamomum camphora.
Bibliographie
BARAU, A. 1978. L'histoire des oiseaux de la Réunion
du Dodo à nos jours. Académie de la Réunion. Vol.
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BARRÉ, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996.
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Les fruits : Aphloia theiformis, Ardisia crenata,
Astelia hemichrysa, Carica papaya, Dictyosperma
album, Dyospiros kaki, Eugenia buxifolia, Ficus spp.,
Flacourtia indica, Fuchsia boliviana, Gaertnera
vaginata, Lantana camara, Ligustrum walkeri, Litsea
glutinosa, Pittosporum senacia, Psidium cattleyanum,
Rubus rosaefolius, Scaevola taccada, Sideroxylon
borbonicum, Solanum auriculatum, S. torvum,
Syzygium jambos.
Les fleurs : Dombeya pilosa, Eucalyptus robusta,
E. citriodora, Hedychium flavescens, Nuxia
verticillata, Pandanus montanus, Plumeria rubra, et
une fleur de la famille des Loranthacées.
Les insectes : Nombreux mais souvent non
identifiés : petits coléoptères, diptères, hémiptères,
orthoptères et Hyménoptères. Des captures de petits
page 53
Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Nouvelles brèves
Bulletin Phaethon, 13 : 54.
comm. 1995). According to Dr van Bruggen “in the
case of Réunion, occurrence of a species of the Gulella
infans group widely distributed in southern Africa is at
least remote thus we might surmise a shared ancestry
of both species”. G. argoudi is distinguished from the
South African members of the G. infans group by its
smaller size – 3.7mm vs 4.8-6.7mm high for members
of the G. infans group (from Connolly, M. 1939). The
whorls of G. argoudi are also more rounded. This
species is thus readily distinguished from G. infans. G.
argoudi forms a completely new element in the
Mascarene streptaxid fauna and represents a separate,
much more recent and unradiated invasion. Althought
described from subfossil specimens, the presence of a
Gulella shell fragment (possibly belonging to this
species) collected in leaflitter at Cap Noire, Dos d’Ane
Réunion, at 1300m, in 1992, suggests this species may
still survive.
A new land snail
of La Réunion
Gulella argoudi
Owen Lee Griffiths*
*Bioculture Ltd., Senneville, Rivière des Anguilles, île
Maurice
Résumé : Depuis 10 ans, 14 espèces nouvelles ont
été décrites dans les Mascareignes. Une espèce
nouvelle de Streptaxidae, endémique de La Réunion,
est décrite ici : Gulella argoudi (Griffiths, 2000). Cette
espèce a été nommée d’après le nom du co-découvreur,
Jean Jacques Argoud, professeur à La Réunion.
Bibliographie
GRIFFITHS, O.L. 2000. Nine new species of
Mascarene land snails (Mollusca : Gastropoda).
Molluscan Research 20 (2) : 37-50.
Matériel type
Holotype : Subfossil adult shell, buried 10 cm deep
in dry soil under basaltic rock overhang on edge of
ravine cutting the old part of Chemin Bruniquel, E. of
La Saline Les Bains, Réunion, at 250 m. 21°4.8’S ;
55°15.8’E, coll. O.L. Griffiths, C. Stevanovitch et J.J.
Argoud, Déc. 1992 (AMS C202876).
Paratypes : One adult and one subadult shell from
the type locality, (AMS C202862).
Description
Shell cylindrical, 5 whorls, with conical apex.
Protoconch faintly maleated. Rest of shell with strong
closely spaced, wavy, slightly oblique costulae.
Aperture rounded at base. Lip thickened, well
reflected. Upper part of aperture with a thickened short
parietal lamina, almost meeting a blunt labral denticle
about half way down labrum, which corresponds to a
small external pit. Upper part of columellar has small
flat process inside aperture. Umbilicus slit like in
adults, rounded and faintly perforate in juveniles.
Dimensions of Holotype
Height : 3.7 mm ;
Diameter : 1.8 mm.
Remarks
The strong costulate sculpture combined with the
distinctive apertural dentition seperates this readily
from all other Mascarene straptaxids. However the
features of the shell are characteristic of the Gulella
infans group of outhern Africa (Dr van Bruggen pers.
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Bulletin Phaethon – Volume 13 (2001)
Nouvelles brèves
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 55.
Dans une ravine de l’Ouest, nous avons remarqué
l’exploitation du guano d’une importante colonie de
Petit molosse. Cette activité non contrôlée risque
d’entraîner la disparition de la colonie.
La faune remarquable
des ravines
Les chauves-souris
En effet, si l’extraction a lieu pendant la
reproduction des chauves-souris, le simple fait de
passer sous la colonie provoque l’envol de nombreux
individus. L’affolement gagne l’ensemble de la colonie
et des jeunes risquent de tomber sur le guano sans
pouvoir remonter jusqu’à la colonie. Ils sont alors
abandonnés. S’ils ne sont pas dévorés par un rat ou un
chat, ces juvéniles, incapables de se nourrir, meurent
progressivement de faim.
Jean-Michel Probst*
*Nature & Patrimoine, B.P. 279,
97 827 LE PORT cedex
Les ravines représentent un des éléments
indissociables du paysage réunionnais. Plus ou moins
étendues, profondes et à des altitudes variables, elles
abritent une faune mammalienne particulière qui
souvent s’y réfugie lorsque les biotopes des alentours
sont détruits. Les mammifères des ravines regroupent
principalement des espèces introduites qui trouvent ici
un refuge hors de la portée des hommes. Le Tangue, la
musaraigne, les rats et les souris y sont presque partout
présents. Dans les zones de distribution du Cerf, les
remparts des ravines, et parfois des vires en falaise,
sont très souvent des lieux de repos diurne.
Bibliographie
COLAS, P. 1995. Le paradis du canyoning. Maison de
la montagne, 1-335.
COMPAIN, J.D. 1999. Paysages & aménagement à
l’île de La Réunion. CAUE, 1-80.
PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide
d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et
amphibiens. édt. azalées, 1-168.
Les chauves-souris
Les ravines, particulièrement celles qui sont dotées
de parois rocheuses verticales et qui possèdent des
fissures, des surplombs ou des cavités naturelles sont le
lieu de prédilection de deux mammifères indigènes
survivants, deux chauves-souris insectivores :
-Chauve-souris à ventre blanc ou Taphien
Taphozous mauritianus
-Petite Chauve-souris ou Petit molosse
Mormopterus acetabulosus
Elles trouvent dans ces lieux, à la fois une
multitude de gîtes diurnes, et pendant la nuit, une
variété d’insectes nocturnes souvent plus diversifiés
qu’aux alentours (zone de lisière d’habitats, zone
d’ascendance pour les insectes, etc.).
La première est plutôt rencontrée dans les Bas.
Dans ces moments de repos, elle affectionne les troncs
des Lataniers et de certains palmiers ainsi que les
troncs des arbres à écorce rugueuse (Tamarin de l’Inde,
Filaos, etc.). Parfois, on la rencontre également dans
les fissures des falaises, dans les surplombs ou encore
sous les porches des grottes.
La deuxième espèce est régulièrement observée
dans les ravines. Elle affectionne les zones humides
(étangs, cours d’eau, marais, etc.), les forêts, les zones
ouvertes, etc. Elle est assez commune et a été
répertoriée en action de chasse du littoral jusqu’à 2300
mètres d’altitude. Dans quelques gîtes diurnes, on peut
rencontrer les deux espèces ensemble.
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Bulletin Phaethon - Volume 13 (2001)
Nouvelles brèves
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Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 56.
Note sur le transport insolite de
Geckos verts
le cas du
Phelsuma inexpectata
Grégory Déso*
*Nature & Patrimoine, B.P. 279
97 827 LE PORT cedex
Les Geckos verts du Genre Phelsuma sont des
petits reptiles de la famille des Gekkonidae. À La
Réunion, ils sont au nombre de 6 espèces, dont 4
introduites : P. laticauda, P. lineata, P. cepediana ? P.
madagascariensis) et 2 endémiques : P. borbonica, P.
inexpectata (Girard, 1997 ; Probst, 1997). Si dans les
îles aux alentours, plusieurs espèces se partagent le
même site, les taxons réunionnais ont généralement des
zones de distribution séparées.
Sans doute à cause de la chaleur que dégage les
capots ou coffres des voitures, la tôle est souvent
appréciée des Phelsuma. Nous sommes plusieurs à
avoir relevé le fait (Comm. pers. Laurent Albert, Hervé
Barau, Pierre Brial, Jacky Malet, Jean-Michel Probst,
obs. pers.).
6 ans, l’apport de palmiers et de bananiers a permis de
rapporter des groupes d’œufs collés aux végétaux.
Malgré des températures nettement plus basses que
sur le littoral, ceux-ci ont éclos. Aujourd’hui, plusieurs
adultes peuvent être observés. Le plus étonnant est
l’observation de juvéniles, ce qui indique une
reproduction de cette espèce à 600 mètres d’altitude
(obs. pers.).
Je me propose d’étudier cette nouvelle distribution
et d’établir aussi précisément possible, la cartographie
de la petite population.
Bibliographie
BOUR, R.; PROBST, J.M. et S. RIBES 1995.
Phelsuma inexpectata Mertens 1966, le lézard vert
de Manapany les Bains (La Réunion) : données
chorologiques
et
écologiques
(Reptilia,
Gekkonidae). Dumerilia, 2 : 99-124.
GIRARD, F. 1997. Présentation des espèces du genre
Phelsuma vivant sur l’île de La Réunion. Revue
fr. Aquariol. 55-56.
PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide
d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles
et amphibiens. édt. azalées, 1-168.
Tout en conduisant, on voit surgir du côté du capot,
un gecko vert qui s’agrippe sur les côtés de la voiture
Ainsi, un planteur de la région de Sainte Suzanne nous
a récemment raconté qu’un Gecko vert malgache avait
« voyagé » des Hauts de Sainte Suzanne jusqu’à à
Sainte Marie en empruntant son 4 x 4.
Le transport involontaire de geckos peut aussi
concerner une espèce endémique. Ainsi, alors que le
Gecko vert de Manapany était connu de la région de
Saint Joseph à Grande Anse (Bour, Probst & Ribes,
1995), il s’est installé depuis quelques années au
Tampon ! Dans ce cas précis, elle est toutefois arrivée
d’une manière différente.
Détails sur cette population isolée
Depuis quelques années, une petite population
d’inexpectata s’est peu à peu constituée et étendue
dans le Nord du Tampon. Plusieurs individus se
rencontrent sur les haies de plantes ornementales et
parfois sur les murs des maisons. En discutant avec le
propriétaire du jardin, nous avons pu reconstituer
l’historique de son étonnante colonisation.
Depuis plus de 10 ans, cette personne qui effectue
régulièrement des visites à Saint-Joseph échange
souvent des plantes provenant du jardin familial. Il y a
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Fiche « patrimoine à protéger » Le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica
J-M. Probst & G. Déso
Bulletin Phaethon, 2001, 13 : 23-25.
Fiche « patrimoine naturel à protéger »
Le Gecko vert des forêts
Phelsuma borbonica
Jean-Michel Probst * & Grégory Déso *
*B.P. 279 Nature & Patrimoine, 97 827 LE PORT cedex
Le reptile décrit ci-après est une espèce de gecko forestier de l’Ordre des Squamates. Il fait partie de la Famille des
Gekkonidae qui comporte 85 genres et plus de 800 espèces dans le monde. Le Genre Phelsuma contient 60 taxons dont
la plupart sont endémiques d’une île ou d’un Archipel. Le Lézard vert des Hauts ou Gecko vert des forêts est un reptile
endémique de La Réunion représenté par deux sous espèces.
GECKO VERT DES FORETS
Phelsuma borbonica Mertens, 1966
Créole : Lézard vert des Hauts.
Français : Gecko vert de Bourbon.
Anglais : Reunion Island day Gecko.
Synonymie et principales combinaisons.
Phelsuma cepediana borbonica MERTENS, 1966, Senckenb. biol. ,Frankfurt, 47 (2) : 97. (type loc. Le Brûlé - déposé au Muséum de
Senckenberg, Francfurt).
Phelsuma agalegae CHEKE, 1975, Mauritius Inst. Bull., Port Louis, 8 : 33-48.
Phelsuma borbonica borbonica CHEKE, 1982, Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1.
Phelsuma borbonica agalegae CHEKE, 1982 Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1.
Phelsuma borbonica KLUGE, 1993.
Phelsuma borbonica mater MEIER, 1995, Salamandra, Rheinbach, 31 (1):35. Fig. 4-5.
Distribution dans l’Océan indien.
P. b. borbonica (Mertens, 1966) - endémique du Nord et de l’Est de l’île de La Réunion.
P. b. mater (Meier, 1995) - endémique de la région de Basse Vallée au Sud de La Réunion.
P. b. agalegae (Cheke, 1975) - endémique des deux îles d'Agalega.
DESCRIPTION. Longueur : 114-165 mm. Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la
femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Tête large, bleue et verte avec la mandibule
supérieure bordée de rouge, un croissant bleu turquoise surmonté d’une autre bande, rouge à l’avant des yeux ; dessus
de la tête, moucheté de petites taches rouges ; cercle orbital vert clair, (bleu ciel dans sa partie supérieure chez P. b.
mater) ; iris brun noir ; dessus du corps vert avec deux bandes latérales plus claires, parsemé de taches rouges qui
s’épaississent vers la queue ; flancs, vert pâle à blanc, traversés d’une bande mouchetée de rouge ; parties ventrales, vert
clair à l’exception du bas-ventre et de la queue jaune orangé (mis à part de rares exceptions, blanchâtres tachetées de gris
et de rouge foncé chez la sous-espèce de Basse vallée). La coloration de la queue varie du bleu turquoise au vert pomme
; membres antérieurs et postérieurs, beiges, mouchetés de brun rouge. Juvénile. Légèrement plus petit et de couleur
dominante vert pomme plus uniforme sur l’ensemble du corps.
IDENTIFICATION. Le Gecko vert des forêts a un corps trapu, de coloration variable, généralement vert foncé, avec le
dessus du dos parsemé de taches rouges et la queue bleu turquoise. Il est possible de rencontrer des individus à
dominance parfois bleue ou presque noire. Les individus rouge orangé (principalement au niveau de la tête) sont
probablement de vieux individus. La sous-espèce P. b. mater se reconnaît grâce au cercle orbital bleu turquoise et aux
parties ventrales blanchâtres mêlées de taches rouge foncé.
ACTIVITÉ. Diurne. Généralement localisé en petits groupes de 4 à 10 individus. Le centre du site occupé désigne
généralement l’emplacement de la zone de ponte. Les adultes émettent de temps à autre un grincement à peine audible.
REPRODUCTION. La reproduction est constatée toute l’année mais principalement de septembre à mars. Dans les Bas,
on enregistre au moins huit à dix pontes par an (peut être plus), de 2 œufs (9-13 x 10-14 mm), blanc pur, de forme plus
ou moins ronde et étroitement collés à leur support. On les trouve souvent agglutinés à d’autres pontes dont l’ensemble
peu atteindre parfois plus de 200 œufs ; les sites de ponte sont installés dans des endroits très divers : arbres crevassés
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Bulletin Phaethon - Volume 13 (2001)
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(Vacoas Pandanus utilis, P. montanus), fissures de rocher, tubes PVC de pluviomètre, panneaux et intérieurs des
poteaux utilisés pour la publicité ou la signalisation routière, poteaux télégraphiques et électriques, coffrets d’EDF,
intérieurs des maisons, etc. La durée d’incubation varie de 90 à plus de 100 jours. À l’éclosion, les jeunes, mesurent 4455 mm. Ils sont de couleur gris foncé, mêlés de vert pâle avec une ligne latérale plus claire et recouvert d’une fine
membrane blanchâtre, le dessous de la queue varie de l’orange à rouge.
MILIEU. On le rencontre essentiellement dans la forêt indigène humide entre 200 et 1300 mètres et exceptionnellement
sur le littoral ou jusqu’à 1600 mètres (un record d’altitude au Maïdo, à 2080 mètres). Des individus sédentaires ont
parfois élu domicile dans des maisons, des boîtiers météorologiques en pleine forêt, des blocs rocheux, des poteaux
électriques, des panneaux de signalisation routière, etc. Dans les jardins créoles, il semble particulièrement apprécier les
Pandanacées et les Palmiers qui servent parfois de site de ponte. Dans le milieu naturel, il apprécie les Vacoas, les Bois
de chandelles, Bois maigres, Grand Natte. Localement, on le rencontre sur les Jamrosas. Autrefois distribué dans toutes
les forêts de l’île du littoral jusqu’à 1400 mètres, ce gecko est maintenant localisé et circonscrit à des petites zones
éparses. Un groupe d'arbres, un ensemble de poteaux électriques, un bloc rocheux particulier, un kiosque ONF, abrite un
groupe familial contenant une dizaine d'individus.
ALIMENTATION. Le Gecko vert des forêts se nourrit d’insectes (chenilles et adultes de Lépidoptères, petits
Coléoptères, Diptères, Isoptères), d’araignées et de micro-invertébrés.. Il consomme également le nectar des fleurs
(Gaertnera vaginata, Chassalia coralioides, Pandanus montanus, P. purpuraescens) et de pulpe de fruits d’espèces
végétales indigènes (Pandanus montanus, Eugenia buxifolia, Syzygium borbonicum).
STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion, le Lézard vert des forêts fait partie du patrimoine
réunionnais à préserver. Il est essentiellement localisé dans le Nord, l’Est et le Sud de l’île (secteur de la Plaine des
Chicots à Vincendo). Toutefois quelques sites actuels et un site sub fossile montrent qu’il était présent dans l’Ouest. Il a
été trouvé à 10 mètres d’altitude à Basse Vallée et à Sainte Rose, à moins de 100 mètres à la Grande Chaloupe et la
Rivière des Pluies. Les records d’altitude sont situés dans le Nord à 1400 mètres à la Plaine des Chicots, à 1420 mètres
dans la ravine des Colimaçons et à 1450 mètres à la Plaine d’Affouches. Deux autres sites dans l’Ouest,
malheureusement non retrouvés, auraient existé à 1500 mètres dans une ravine dans les Hauts de Saint-Leu et à 1600
mètres sur une planèze dans les Hauts du Tévelave. Il semble préférer les secteurs humides recevant plus de 2 mètres de
pluie par an. Il est parfois recouvert par 1, 2 ou 3 petits parasites rouge vif, qui se promènent sur son corps voir à
l’intérieur des tympans. Depuis peu de temps le monde scientifique a séparé notre Lézard vert des forêts en 2 sousespèces endémiques : P. b. borbonica se trouve principalement dans la région Nord et Est de l'île et P. b. mater se
rencontre dans le Sud. Le gecko d’Agalega P. b. agalegae est parfois considéré comme une espèce à part entière. Le
Lézard vert des forêts est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février
1989).
NUISANCES. La destruction du milieu, la fragmentation des habitats, les feux de forêts, les rats et les chats sont des
facteurs limitant les plus important. Localement, au niveau des basses lisières des forêts indigènes, l’Agame Calotes
versicolor et la couleuvre Lycodon aulicus capturent parfois de jeunes Geckos verts des forêts. Les zones de sympatrie
avec les autres espèces du même Genre (Gecko vert géant de Madagascar P. madagascariensis et Gecko vert de
Manapany P. inexpectata) sont actuellement étudiées. Les espèces semblent se tolérer mais nul doute que les jeunes
doivent être, de temps à autre, consommés par des adultes de la même espèce ou d’e l’espèce voisine.
CONSERVATION. Principalement pour la sous-espèce P. b. mater, il serait possible de construire des enclos grillagés
anti rat et anti chat dans quelques zones de forêts indigènes bien choisies. On pourrait tout aussi bien mettre en place des
zones de ponte protégées. Enfin, suite à une étude de faisabilité, une réintroduction de petites populations pourrait être
suivie dans une puis en cas de succès plusieurs zones aménagées et protégées.
CARTE DE RÉPARTITION. Dans les 2586 carrés de 1 x 1km que constitue l’Atlas de répartition de La Réunion, le
Gecko vert des forêts a été trouvé dans 111 carrés.
HISTORIQUE. Il semble avoir été décrit pour la première fois par Duméril (in Maillard, 1863) qui signale à son sujet :
« Peu abondant : Lézard vert. Platydactylus Cepedianus. Cuv. ».
P. b. borbonica : 85 carrés : N30 ; R53 ; R54 ; R55 ; R36 ; T47 ; V47 ; V48 ; X48 ; X50 ; X51 ; X52 ; Y48 ; Y52 ;
Y53 ; Z52 ; Z53 ; AC45 ; AD48 ; AE50 ; AF14 ; AG23 ; AG24 ; AH23 ; AH24 ; AH25 ; AM48 ; AN47 ; AQ29 ;
AQ30 ; AQ34 ; AR34 ; AR35 ; AR36 ; AR41 ; AS33 ; AS34 ; AS36 ; AS38 ; AT32 ; AT33 ; AT34 ; AT38 ; AT39 ;
AU32 ; AU33 ; AU34 ; AU39 ; AU40 ; AV32 ; AV33 ; AV34 ; AV35 ; AV37 ; AV38 ; AV40 ; AW34 ; AW35 ;
AX35 ; BD27 ; BD29 ; BD30 ; BE29 ; BE30 ; BF26 ; BF27 ; BF28 ; BG26 ; BG27 ; BG28 ; BH26 ; BH27 ; BH28 ;
BI21 ; BI26 ; BJ20 ; BJ22 ; BJ24 ; BJ25 ; BJ26 ; BK22 ; BK23 ; BK24BM23 ; BM24 ; BM26.
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Fiche « patrimoine à protéger » Le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica
J-M. Probst & G. Déso
P. b. mater : 26 carrés : AU9 ; AV9 ; AW4 ; AW6 ; AW7 ; AW9 ; AY6 ; AY7 ; AY8 ; AY9 ; AZ2 ; AZ3 ; AZ4 ; AZ5 ;
AZ6 ; BA6 ; BA10 ; BB6 ; BB7 ; BB8 ; BB9 ; BC6 ; BD4 ; BD5 ; BD6 ; BG11 ; BH9 ; BH11 ;BI11 ; BJ7 ; BJ9.
REFERENCES. Abhaya & Probst, 1995 ; Anon. 1969 ; Bertrand, 2000 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke,
1975a, 1982 ; Lehr, 1992 ; Girard, 1995, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1996
; Meier, 1995 ; Meier & Boehme, 1990 ; Mertens, 1966 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999 ; Probst
& Al., 2001 ; Turpin & Probst, 1998 ; Vinson, 1975, 1976 ; Vinson & Vinson, 1969.
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