RÉNOVER UNE MAISON OU CONSTRUIRE DANS UN ENSEMBLE
Transcription
RÉNOVER UNE MAISON OU CONSTRUIRE DANS UN ENSEMBLE
Le respect des pentes et matériaux des toitures RÉNOVER UNE MAISON OU CONSTRUIRE DANS UN ENSEMBLE BÂTI EXISTANT L’unité des alignements bâtis émane aussi de l’harmonie existant dans les matériaux et la forme des toitures. Imbrication serrée des toitures, homogénéité des pentes et matériaux, dominance des teintes gris-bleu pour des ardoises ou orangées pour des tuiles, sont des traits typiques des noyaux historiques à respecter dans le cadre de rénovation ou de construction. Les versants des toitures sont en pente continue. D’une maison à l’autre, les inclinaisons sont identiques. Les faîtes des toitures sont généralement parallèles à l’alignement (toitures en bâtière). En ce qui concerne les matériaux, la tonalité d’ensemble est uniforme (ardoises naturelles ou artificielles). REGARD SUR LE MAINTIEN DES FAÇADES ET TOITURES La toiture constitue en quelque sorte une façade de la maison, vue d’en haut. L’image d’une ville émane principalement de la qualité de ses ensembles bâtis et de la manière dont ils s’inscrivent dans l’espace public. Cette configuration est le fruit d’une longue évolution qui a donné naissance à des architectures et des ambiances spécifiques. Les cœurs de villes wallonnes se caractérisent par un tissu urbain dense et compact. Dès la fin du Moyen Age et surtout durant l’époque industrielle, l’augmentation de la population des villes a provoqué la densification des constructions. Tandis que l’espace au sol se raréfiait, l’habitat mitoyen et en alignement se généralisait. De même, jusqu’à l’aube de notre époque contemporaine, ce sont les matériaux locaux qui ne nécessitaient presque pas de coût de transport qui ont été privilégiés dans la construction des maisons : la pierre locale, la brique, l’enduit… Avant l’utilisation du fer et du béton, l’usage de linteaux en bois ou de pierre limitait la largeur des portées et, par conséquent, celle des ouvertures. Tous ces facteurs techniques ont déterminé la physionomie de nos centres-villes, notamment l’omniprésence de la verticalité, issue de la succession des fenêtres traditionnellement rectangulaires. LE RÈGLEMENT EN QUELQUES MOTS RÈGLEMENTATION SUR LES FAÇADES : L’article 395 concerne les façades des immeubles situés à front des rues, des ruelles ou des impasses : celles-ci doivent être maintenues en harmonie avec la zone à sauvegarder. Ceci implique la préservation de la largeur des façades, de leur hauteur, des matériaux mais aussi celle des pignons, façades latérales et arrière. – Une décision motivée du Collège est nécessaire pour autoriser la modification d’une largeur de façade (Art. 395a). – L’équilibre des hauteurs sous corniche doit être conservé (Art. 395b). – Quant aux matériaux, ils ne sont autorisés que s’ils ont une tonalité qui s’apparente aux matériaux traditionnels (Art. 395c). De même, ceux qui sont utilisés pour les façades latérales ou arrière doivent s’harmoniser avec ceux de la façade située à front de rue. RÈGLEMENTATION SUR LES TOITURES : L’article 396 du règlement vise le maintien des toitures : celles-ci doivent être en harmonie avec le type de toiture propre aux constructions traditionnelles locales, tant au niveau de la pente (Art. 396a) qu’au niveau des matériaux (Art. 396b). C’est pourquoi toutes les nouvelles toitures doivent être compatibles avec le caractère de l’architecture locale. L’alignement, la mitoyenneté, la hauteur modérée, la continuité des corniches, la verticalité des ouvertures et l’homogénéité des matériaux caractérisent les fronts bâtis de nos villes historiques wallonnes. Qu’est-ce qu’un ensemble bâti homogène ? Brochure réalisée dans le cadre du programme Interreg IVB, projet LivingGreen, par Espace Environnement ASBL (N. Rochet, A. Vanden Eynde, A.-C. Bioul, J.-A. Pouleur, M. Skelton). Sauf mentions contraires ©Espace Environnement D/2012/5940/2 On peut trouver une harmonie même dans des ensembles bâtis très modestes. Respect des hauteurs sous corniches, des rythmes verticaux, des badigeons… AVEC LE SOUTIEN DE L’UNION EUROPÉENNE : FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL L’alignement, la mitoyenneté, la hauteur modérée, la continuité des corniches, la verticalité des ouvertures et l’homogénéité des matériaux caractérisent les fronts bâtis de nos villes historiques wallonnes. Quand on entreprend la rénovation ou la construction d’une maison, il est important de prendre conscience des caractéristiques de l’environnement bâti dans lequel le projet va s’inscrire afin d’éviter de le dénaturer. Garantir l’harmonie et la qualité des ensembles bâtis nécessite le respect de règles portant notamment sur l’aspect des façades et des toitures, deux éléments essentiels constituant un bâtiment. Construire en s’intégrant dans un environnement bâti existant Rénover un bâtiment tout en respectant son environnement bâti Quelles sont les règles à respecter ? Quelles sont les règles à respecter ? - Ensemble homogène (conforme au règlement) Dans cet exemple, il émane une belle unité et une harmonie d’un ensemble urbain de maisons en brique de l’époque industrielle. Les fenêtres rectangulaires alignées créent une dynamique verticale. Les toits en pente sont continus. L’alignement est animé par un léger décrochement formé par quelques maisons en retrait. L’objectif du règlement est de maintenir les caractéristiques des fronts bâtis homogènes. Ensemble déstructuré (non conforme au règlement) Par contre, ici, toute l’homogénéité du front bâti est déstructurée par un seul bâtiment. Dans la nouvelle construction, seul le matériau respecte le contexte. L’implantation en retrait de l’alignement, la hauteur, la toiture plate, l’absence de relation entre le rez-de-chaussée et l’étage, ainsi que la dimension et l’horizontalité des baies ne sont pas en conformité avec le contexte. Ces caractères isolent le bâtiment plutôt qu’ils ne l’intègrent dans l’ensemble, en rompant l’homogénéité globale. Ensemble déstructuré (non conforme au règlement) Dans cet exemple de quatre habitations mitoyennes, chaque propriétaire a rénové son bâtiment sans tenir compte des façades voisines. Les différences dans les matériaux mis en œuvre découlent d’une somme d’intérêts individuels. Ce quartier de style néoclassique, formé de façades enduites, a perdu tout son intérêt. Ensemble homogène (conforme au règlement) Ici, l’homogénéité est créée par le revêtement enduit des façades et par une couleur similaire sur l’ensemble bâti. Les rythmes des ouvertures du rez-de-chaussée sont également restaurés (voir la fiche sur les rez commerciaux). La cohérence est retrouvée et, avec elle, l’image de marque du quartier. Série de constructions neuves intégrées à un ensemble bâti existant. Trois ensembles de bâtiments contemporains en brique prennent place dans cet alignement, sans le dénaturer. Le respect des matériaux, des rythmes, de la forme de baies existantes et des toitures assurent une insertion de qualité. Insérer une architecture qui affiche sa modernité dans le bâti existant n’est pas chose aisée. Rester fidèle à l’architecture ancienne du quartier environnant n’implique pas de se limiter à une copie conforme. Façade avant rénovation. L’aménagement du rez-de-chaussée commercial a déstructuré l’ensemble de la façade. Façade avant rénovation. Le bâtiment a été divisé en deux, les murs décapés et en partie repeints. Avant rénovation, la façade était déstructurée en partie par le percement d’une entrée de garage et la décrépitude de sa couleur. Façade après rénovation, dans le respect du règlement Façade après rénovation. Le bâtiment, de haute valeur patrimoniale, a retrouvé son cachet d’antan, notamment grâce à l’enduit appliqué. À l’avantage d’une nouvelle affectation, la rénovation de ce bâtiment lui a rendu un aspect de grande qualité. Architecture contemporaine intégrée. Le choix des matériaux et de l’enduit participe à l’intégration du bâtiment dans son environnement bâti. Une bonne intervention peut se démarquer des modèles anciens, tout en respectant le cadre dans lequel elle s’inscrit : un défi pour les architectes d’aujourd’hui. Construire en s’intégrant dans un environnement bâti existant Rénover un bâtiment tout en respectant son environnement bâti Quelles sont les règles à respecter ? Quelles sont les règles à respecter ? - Ensemble homogène (conforme au règlement) Dans cet exemple, il émane une belle unité et une harmonie d’un ensemble urbain de maisons en brique de l’époque industrielle. Les fenêtres rectangulaires alignées créent une dynamique verticale. Les toits en pente sont continus. L’alignement est animé par un léger décrochement formé par quelques maisons en retrait. L’objectif du règlement est de maintenir les caractéristiques des fronts bâtis homogènes. Ensemble déstructuré (non conforme au règlement) Par contre, ici, toute l’homogénéité du front bâti est déstructurée par un seul bâtiment. Dans la nouvelle construction, seul le matériau respecte le contexte. L’implantation en retrait de l’alignement, la hauteur, la toiture plate, l’absence de relation entre le rez-de-chaussée et l’étage, ainsi que la dimension et l’horizontalité des baies ne sont pas en conformité avec le contexte. Ces caractères isolent le bâtiment plutôt qu’ils ne l’intègrent dans l’ensemble, en rompant l’homogénéité globale. Ensemble déstructuré (non conforme au règlement) Dans cet exemple de quatre habitations mitoyennes, chaque propriétaire a rénové son bâtiment sans tenir compte des façades voisines. Les différences dans les matériaux mis en œuvre découlent d’une somme d’intérêts individuels. Ce quartier de style néoclassique, formé de façades enduites, a perdu tout son intérêt. Ensemble homogène (conforme au règlement) Ici, l’homogénéité est créée par le revêtement enduit des façades et par une couleur similaire sur l’ensemble bâti. Les rythmes des ouvertures du rez-de-chaussée sont également restaurés (voir la fiche sur les rez commerciaux). La cohérence est retrouvée et, avec elle, l’image de marque du quartier. Série de constructions neuves intégrées à un ensemble bâti existant. Trois ensembles de bâtiments contemporains en brique prennent place dans cet alignement, sans le dénaturer. Le respect des matériaux, des rythmes, de la forme de baies existantes et des toitures assurent une insertion de qualité. Insérer une architecture qui affiche sa modernité dans le bâti existant n’est pas chose aisée. Rester fidèle à l’architecture ancienne du quartier environnant n’implique pas de se limiter à une copie conforme. Façade avant rénovation. L’aménagement du rez-de-chaussée commercial a déstructuré l’ensemble de la façade. Façade avant rénovation. Le bâtiment a été divisé en deux, les murs décapés et en partie repeints. Avant rénovation, la façade était déstructurée en partie par le percement d’une entrée de garage et la décrépitude de sa couleur. Façade après rénovation, dans le respect du règlement Façade après rénovation. Le bâtiment, de haute valeur patrimoniale, a retrouvé son cachet d’antan, notamment grâce à l’enduit appliqué. À l’avantage d’une nouvelle affectation, la rénovation de ce bâtiment lui a rendu un aspect de grande qualité. Architecture contemporaine intégrée. Le choix des matériaux et de l’enduit participe à l’intégration du bâtiment dans son environnement bâti. Une bonne intervention peut se démarquer des modèles anciens, tout en respectant le cadre dans lequel elle s’inscrit : un défi pour les architectes d’aujourd’hui. Le respect des pentes et matériaux des toitures RÉNOVER UNE MAISON OU CONSTRUIRE DANS UN ENSEMBLE BÂTI EXISTANT L’unité des alignements bâtis émane aussi de l’harmonie existant dans les matériaux et la forme des toitures. Imbrication serrée des toitures, homogénéité des pentes et matériaux, dominance des teintes gris-bleu pour des ardoises ou orangées pour des tuiles, sont des traits typiques des noyaux historiques à respecter dans le cadre de rénovation ou de construction. Les versants des toitures sont en pente continue. D’une maison à l’autre, les inclinaisons sont identiques. Les faîtes des toitures sont généralement parallèles à l’alignement (toitures en bâtière). En ce qui concerne les matériaux, la tonalité d’ensemble est uniforme (ardoises naturelles ou artificielles). REGARD SUR LE MAINTIEN DES FAÇADES ET TOITURES La toiture constitue en quelque sorte une façade de la maison, vue d’en haut. L’image d’une ville émane principalement de la qualité de ses ensembles bâtis et de la manière dont ils s’inscrivent dans l’espace public. Cette configuration est le fruit d’une longue évolution qui a donné naissance à des architectures et des ambiances spécifiques. Les cœurs de villes wallonnes se caractérisent par un tissu urbain dense et compact. Dès la fin du Moyen Age et surtout durant l’époque industrielle, l’augmentation de la population des villes a provoqué la densification des constructions. Tandis que l’espace au sol se raréfiait, l’habitat mitoyen et en alignement se généralisait. De même, jusqu’à l’aube de notre époque contemporaine, ce sont les matériaux locaux qui ne nécessitaient presque pas de coût de transport qui ont été privilégiés dans la construction des maisons : la pierre locale, la brique, l’enduit… Avant l’utilisation du fer et du béton, l’usage de linteaux en bois ou de pierre limitait la largeur des portées et, par conséquent, celle des ouvertures. Tous ces facteurs techniques ont déterminé la physionomie de nos centres-villes, notamment l’omniprésence de la verticalité, issue de la succession des fenêtres traditionnellement rectangulaires. LE RÈGLEMENT EN QUELQUES MOTS RÈGLEMENTATION SUR LES FAÇADES : L’article 395 concerne les façades des immeubles situés à front des rues, des ruelles ou des impasses : celles-ci doivent être maintenues en harmonie avec la zone à sauvegarder. Ceci implique la préservation de la largeur des façades, de leur hauteur, des matériaux mais aussi celle des pignons, façades latérales et arrière. – Une décision motivée du Collège est nécessaire pour autoriser la modification d’une largeur de façade (Art. 395a). – L’équilibre des hauteurs sous corniche doit être conservé (Art. 395b). – Quant aux matériaux, ils ne sont autorisés que s’ils ont une tonalité qui s’apparente aux matériaux traditionnels (Art. 395c). De même, ceux qui sont utilisés pour les façades latérales ou arrière doivent s’harmoniser avec ceux de la façade située à front de rue. RÈGLEMENTATION SUR LES TOITURES : L’article 396 du règlement vise le maintien des toitures : celles-ci doivent être en harmonie avec le type de toiture propre aux constructions traditionnelles locales, tant au niveau de la pente (Art. 396a) qu’au niveau des matériaux (Art. 396b). C’est pourquoi toutes les nouvelles toitures doivent être compatibles avec le caractère de l’architecture locale. L’alignement, la mitoyenneté, la hauteur modérée, la continuité des corniches, la verticalité des ouvertures et l’homogénéité des matériaux caractérisent les fronts bâtis de nos villes historiques wallonnes. Qu’est-ce qu’un ensemble bâti homogène ? Brochure réalisée dans le cadre du programme Interreg IVB, projet LivingGreen, par Espace Environnement ASBL (N. Rochet, A. Vanden Eynde, A.-C. Bioul, J.-A. Pouleur, M. Skelton). Sauf mentions contraires ©Espace Environnement D/2012/5940/2 On peut trouver une harmonie même dans des ensembles bâtis très modestes. Respect des hauteurs sous corniches, des rythmes verticaux, des badigeons… AVEC LE SOUTIEN DE L’UNION EUROPÉENNE : FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL L’alignement, la mitoyenneté, la hauteur modérée, la continuité des corniches, la verticalité des ouvertures et l’homogénéité des matériaux caractérisent les fronts bâtis de nos villes historiques wallonnes. Quand on entreprend la rénovation ou la construction d’une maison, il est important de prendre conscience des caractéristiques de l’environnement bâti dans lequel le projet va s’inscrire afin d’éviter de le dénaturer. Garantir l’harmonie et la qualité des ensembles bâtis nécessite le respect de règles portant notamment sur l’aspect des façades et des toitures, deux éléments essentiels constituant un bâtiment.