analyse prof - Collège Aumeunier
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analyse prof - Collège Aumeunier
© Edouard, collège Aumeunier-Michot Collège au cinéma : l’enfant sauvage I. Le réalisateur : François Truffaut (1932-1984) 1. Il est associé à la « Nouvelle vague » (mouvement cinématographique des années 1960) a) Refus du cinéma « traditionnel » - Jeu des acteurs « artificiel », trop théâtral (diction) Mise en scène trop « fabriquée » (studio, éclairage…) Tradition patrimoniale : éloge du passé (adaptation des grandes œuvres littéraires) Nombreux plans fixes, mouvements de caméra stéréotypés b) Nouvelle façon de filmer - Jeu « naturel » des acteurs Tournage en extérieur, en décor naturel Problématiques modernes Caméra légère, mobile (parfois à l’épaule) 2. Parcours de François Truffaut a) Culture cinématographique - D’abord critique (aux Cahiers du cinéma) avant d’être réalisateur. Aucune formation universitaire : influence de certains cinéastes français (Tati, Bresson, Renoir) et du cinéma américain (Hitchcock) Construction très « classique » : plans très soignés, dépouillement du cadre b) Thème - Thème favori : l’enfance rebelle, confronté au monde moderne Aspect autobiographique 1959 : les 400 coups (triomphe à Cannes) : série de films avec le même personnage, Antoine Doinel 1970 : l’enfant sauvage II. Construction du film 1. Chronologie linéaire - Epoque : début du XIXème siècle (1801 / 1806) Journal de bord du Dr Itard qui mesure l’évolution progressive de Victor Voix off du Dr Itard qui apporte des commentaires, qui « double » la narration en images 2. Etapes du récit - Situation initiale : capture de l’enfant sauvage dans la forêt Elément modificateur : examen de Victor à l’Institut des sourds-muets. Débat entre le Dr Itard et le Dr Pinel Péripéties : éducation de Victor chez le Dr Itard, secondé par Mme Guérin - Elément de résolution : fuite de Victor Situation finale : retour de Victor chez le Dr Itard III. Nature et culture 1. La nature est associée au personnage de Victor (étude du générique) a) Procédés cinématographiques - Son avant l’image ; on ne voit pas Victor, perdu dans le feuillage) Plongée (absence de perspective) Zoom arrière Plans larges Caméra en mouvement (panoramiques, travellings) dynamique b) Signification : la nature est valorisée - La nature est le cadre de vie de Victor (il survit dans la forêt) - Pour Victor, elle représente la liberté (harmonie avec la nature) 2. Le cadre social (l’Institut, la maison du Dr Itard) a) Procédés cinématographiques - Plans très structurés Nombreux plans-séquences (fixité), notamment pendant les leçons Lignes droites, coupantes (horizontales et verticales) : toise, meubles, cadres de portes et de fenêtres b) Signification : le cadre social est un emprisonnement. Victor est enfermé. IV. Les fenêtres 1. La fenêtre sépare l’intérieur et l’extérieur, symbolise l’opposition entre la Nature et la Culture - Débat entre les deux savants : Victor peut-il passer du monde sauvage au monde humain ? Nombreuses scènes où Victor veut fuir par les fenêtres : il veut retourner à l’état de nature (scène du cabriolet, scènes dans la maison du Dr Itard…) 2. Conflit permanent entre la fixité du cadre et les mouvements de caméra - Zoom arrière qui montre les limites qui entourent Victor Pano-travellings qui suivent les personnages en mouvement 3. Victor finira par renoncer à l’état de nature (il revient chez le Dr Itard à la fin du film) V. Signification du film : passage progressif de l’état de nature à la culture 1. Animalité de Victor - Démarche animale, tenue en laisse… Satisfaction des besoins primaires (boire, manger) : Victor est récompensé par de l’eau et du lait - Examen par le Dr Pinel : visite « médicale » 2. Apprentissage progressif (leçons) : Victor accède à l’humanité par étapes - Forme d’intelligence concrète : Victor invente un objet Ouverture aux relations sociales : rôle important de Mme Guérin, symbole de tendresse (elle trouve le Dr Itard trop exigeant) Accès aux sentiments : tristesse (pleurs) et surtout prise de conscience de l’injustice 3. L’apprentissage dure neuf mois : nouvelle naissance de Victor VI. Signification du film : un message ambigu 1. La Culture l’emporte sur la Nature mais Victor n’est pas totalement heureux - Il a abandonné sa liberté L’apprentissage est difficile (échecs, crises…) Le Dr Itard est parfois égoïste : sa mission le rend insensible 2. Le dernier plan du film révèle un malaise - Résignation de Victor : l’accès à la culture est aussi un renoncement à l’enfance Même plan dans les 400 coups : c’est un regard-caméra vers le spectateur VII. Hommage de François Truffaut au cinéma 1. Nombreuses références au cinéma - Omniprésence de l’écrit (référence au scénario du film) : article de journal / écritoire de l’assistant / planches anatomiques / exercices avec les lettres… La fenêtre est un cadre qui permet de structurer l’espace (comme les plans au cinéma) Le Dr Itard se comporte comme un metteur en scène dans la présentation des exercices La scène du miroir est un jeu sur les apparences (voir la scène du rotor dans les 400 coups) 2. Références au cinéma muet - Peu de dialogue véritable : institut de sourds-muets / brouhaha indistinct de la foule, des paysans / long monologue du Dr Itard à travers son journal Episode burlesque du médecin (canne et chapeau peuvent rappeler Charlot) Choix du Noir et Blanc Procédé de l’iris pour rythmer le film.