Une société sans état: la nouvelle alliance
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Une société sans état: la nouvelle alliance
Une société sans état: la nouvelle alliance Histoire des Idées politiques La nouvelle Alliance Les prophètes judaïques classiques ont introduit l’idée que ce que Dieu demande ce n’est pas une participation extérieure aux rites, mais une conversion intérieure. Si tout le monde se convertit, la paix s’instaurera entre les hommes comme entre le « loup et l’agneau ». Donc la paix et le bonheur de la communauté n’ont plus besoin de la coercition étatique mais du perfectionnement moral des individus écoutant la voix de Yahvé. C’est le sens sans doute de la curieuse attitude politique de Jérémie. En références aux idées modernes sur l’Etat et la nation, Jérémie pourrait passer sur un traitre puisque contre le parti du roi et des aristocrates qui entendent résister à Nabuchodonosor, il prône lui, la reddition pure et simple. Si Jérémie agit ainsi, C’est qu’il a placé ses espoirs de salut sur un registre non politique. Ce que Dieu souhaite ce n’est pas un Etat indépendant et fort mais un peule fidèle qui défende le droit et la paix en son sein. La sainteté de cette communauté sera alors telle que d’elle à Dieu aucune médiation ne sera plus nécessaire. Sera établie alors une « nouvelle alliance » dans laquelle la morale étant devenue intérieure à chacun, il sera à peine besoin d’institutions tant politique que sacerdotales. Donc ce sera la sainteté du peuple, intérieurement converti qui assurera le respect des lois et par cela même l’harmonie sociale. On trouve de ce fait chez Ezéchiel une critique virulente des pouvoirs temporels qui prétendent assurer l’ordre par les moyens extérieurs, par la coercition. Cette classe politique ne gouverne pas dans l’intérêt général mais dans son intérêt propre : « Malheur aux pasteurs d’Israël qui se paissent eux mêmes .Les pasteurs ne doivent ils pas paître le troupeau ? …..Vous n’avez pas ramené celui qui s’égarait, cherché celle qui était perdue.Mais vous les avez régies avec violence et dureté. ». Ainsi, la Bible , soit en réduisant le pouvoir temporel à un rôle subordonné soit en imaginant qu’une communauté puisse vivre sans institutions politiques dévalue fortement l’Etat. La vraie justice, la véritable harmonie sociale sont fondées sur des dispositions intérieures du cœur, lesquelles ne sont nullement crées par l’Etat, mais par Dieu. Ce que Saint Augustin développera aussi plus tard, dans la Cité de Dieu : La cité spirituelle et la cité temporelle doivent être séparée. Et l’homme de la cité devient alors pour Saint Augustin, un cœur sans repos, un irrequietum. L’histoire, jusqu’à lors linéaire devient après la venue du Messie pour les Chrétiens, un temps d’urgence, un temps qui reste. L’Histoire devient alors un projet. L’homme aidé de Dieu peut et doit agir sur elle. La nouvelle morale, partout ou elle s’imposera, sera donc porteuse d’un bouleversement des perspectives du temps. Les sociétés Judéo-chrétiennes se voudront des sociétés transformatrices. Si l’Occident a été voué au progrès scientifique, technologique, économique et social, il le doit à son héritage judéo Chrétien. L’idée biblique d’une indignité fondamentale des pouvoirs temporels contribuera en particulier à l’émergence de la liberté comme valeur politique suprême en Occident. La protection d’une sphère privée de la conscience et de la morale qui commencera à se mettre en place au moyen Age est le fruit de la défiance à l’égard du pouvoir temporel. Selon Graham Maddox (Ie Religion and the rise of democracy) l’idée même de démocratie est le fruit lointain de la tradition biblique de défiance à l’égard de l’état. La sécurisation de l’Etat, c’est à dire sa réduction au minimum est l’ouvre de pays calvinistes (Pays-bas, GB, USA) dont les penseurs étaient nourris plus que tout autre de tradition biblique. Inversement, c’est sous influence d’idéologies athées ou néo-païennes que le marxisme et le nazisme ont pu faire naitre des Etas totalitaires. C’est la tradition Judéo Chrétienne qui a détourné l’Occident de la tentation de prendre L’Etat pour un absolu. D’aprés une synthése de Philippe Nemo » Histoire des Idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen -Age »