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Bois et Forêts en Pays de la Loire Sommaire n Ensemble, mobilisons la forêt, pour l'avenir p. 1 n Mobiliser davantage p. 2 le bois de nos forêts n Sylviculture : passer à l'action n Chênes : semer ou planter ? n Pin maritime : place aux jeunes ! n Protection des forêts contre l'incendie p. 3 p. 4-5 p. 6 p. 7 C. Weben - CRPF PDL n Projet de restauration p. 8 de parcs Formations Fogefor 2014 Les prochaines journées d'information du CRPF N° 110 - Septembre 2013 Un engagement collectif des professionnels de la filière forêt-bois, pour gérer durablement, mobiliser et renouveler la forêt en Pays de la Loire, se profile. Cela concerne d'abord les propriétaires forestiers, premiers maillons de la chaîne. Mais allez-vous rétorquer : tout cela, nous le faisons déjà ! C'est vrai, en partie... Pour ceux qui commercialisent une coupe réalisée en application de leur plan simple de gestion, en ayant fait certifier la gestion durable de leur forêt et qui mettent les moyens nécessaires au renouvellement de leurs peuplements, c'est vrai. Pour les autres ? Difficile à dire. Ils représentent environ la moitié des surfaces boisées régionales, et sont tellement nombreux, plus de 100 000, qu'une description exacte de la situation est impossible. Nous ne pouvons que dégager des tendances. Pour les feuillus, qui constituent les 3/4 des surfaces Place à une nouvelle génération. forestières régionales, le cas du chêne fait actuellement l'objet d'une réflexion stratégique du CRPF. En effet, cette forêt vieillit, elle se densifie, les marchés évoluent, pas toujours dans le bon sens, la mécanisation progresse ... Le besoin d'une approche nouvelle de cette filière de production se fait d'autant plus ressentir que le changement climatique commence déjà à brouiller les cartes. Pour les résineux, les problèmes sont globalement les mêmes, mais les solutions semblent plutôt plus abordables du fait de la demande industrielle plus directe et plus marquée pour ces produits. Troisième poids lourd de notre production forestière régionale, le peuplier, qui, avec seulement 8 % de la surface forestière régionale, représente 30 % de la production. Source d'une importante filière de transformation locale, les peupleraies connaissent aujourd'hui des difficultés de renouvellement qui justifient de les associer pleinement à cette nouvelle démarche d'engagement de la forêt privée dans la gestion durable. Celle-ci devrait aboutir à la mise en synergie des moyens, sur le plan humain en particulier, des acteurs locaux de cette filière pour en améliorer les performances et les retombées en termes de développement local. Côté "amont" de la filière, tous les professionnels, sylviculteurs, gestionnaires forestiers, coopératives forestières, experts forestiers, et naturellement, pour ce qui le concerne, le CRPF, seront appelés à contribuer à cet élan partagé, côté "aval", par les exploitants forestiers et leurs équipes. Les priorités du CRPF n'en sont que renforcées, en direction de documents de gestion (et spécialement des Plans Simples de Gestion) plus nombreux et mieux suivis. De ce point de vue, nos efforts déployés pour susciter de nouveaux plans simples de gestion volontaires, pour les propriétés de 10 à 25 ha, ont été efficaces (120 PSG nouveaux en perspective) et vont nous encourager à poursuivre l'action. Nous sommes appelés à exprimer, en votre nom, les autres besoins que nous ressentons pour la forêt, notamment en matière de desserte et d'infrastructure, d'aide au reboisement, d'animation, .... N'hésitez pas à nous faire part de vos idées et de vos suggestions. Nous sommes à votre écoute, Antoine de PONTON d'AMÉCOURT Président du CRPF des Pays de la Loire C. Weben - CRPF PDL Ensemble, mobilisons la forêt, pour l'avenir Mobiliser davantage le bois de nos forêts___________ Deux Plans de Développement de Massif (PDM) en Pays de la Loire, dans les parties ligériennes des Parcs Naturels Régionaux Normandie-Maine et Loire-Anjou-Touraine (secteur du massif de Milly) ont été mis en place à la fin de l’année dernière. Ces deux plans ont pour but d'augmenter la mobilisation de bois tout en prenant mieux en compte la biodiversité. Dans chacun de ces secteurs, un technicien forestier est chargé de la mise en œuvre du programme d'animation développé par le CRPF, en partenariat avec les deux PNR, avec le soutien financier de l’Europe, de l’Etat et de la Région. Des territoires boisés et morcelés Sur le territoire des PDM ligériens les taux de boisement sont environ deux fois plus élevés que la moyenne régionale qui est de 10 %. Avec 2315 propriétaires qui se partagent 6530 hectares de forêts sur le PDM Normandie Maine et 7145 ha de forêts divisés entre 5061 propriétaires sur le secteur du PDM de Milly, le morcellement reste assez semblable à la moyenne. Un peu moins de la moitié de cette surface (47 %) relève de l’obligation du plan simple de gestion (PSG). Il reste donc 53 % des forêts (et plus de 7300 propriétaires) sur lesquels il est possible de mobiliser plus et mieux, sachant qu’au-delà de 25 ha, le travail de mobilisation par le biais des PSG relève des missions de base du CRPF. Deux techniciens supplémentaires Sur ces territoires plus boisés que la moyenne, les enjeux liés à la forêt sont importants. Cependant, d’un point de vue individuel, ces enjeux ne sont pas toujours faciles à percevoir. Un travail d’information et de formation permettra de montrer à chacun le potentiel de son bois et les moyens de le mettre en valeur. Un technicien forestier supplémentaire a été recruté dans chacun des secteurs concernés par ces plans et des priorités ont été définies en ciblant davantage sur les bois de plus de 4 ha, soit plus de 450 propriétaires. Face au nombre, définir des priorités Disposer du programme de coupes et travaux est un élément très favorable à l’accroissement de la mobilisation. Préalable à la définition du programme de coupe, la description des peuplements, complétée avec l’indice de biodiversité potentielle, permet une meilleure prise en compte de la biodiversité dans la gestion. La première priorité a été définie en direction des PSG volontaires (les forêts entre 10 et 25 ha soit 1720 ha et 113 propriétaires). 2 Septembre 2013 Localisation des Plans de Développement de Massifs La seconde priorité concerne les forêts de 4 à 10 ha (2100 ha et 350 propriétaires). Pour ces forêts, le document de gestion durable possible est le code des bonnes pratiques sylvicoles (CBPS). Ce document ne comporte pas de programme de coupes et travaux. Le rôle du technicien de PDM est alors d’aider le propriétaire ayant adhéré au CBPS dans la mise au point d’un programme d’action à long terme (10 ans) de sa forêt. Pour cela, il l’accompagne dans la réalisation du diagnostic technique de sa forêt et du bilan de ses richesses naturelles. Pour autant, cela n’exclut pas les parcelles de moins de 4 ha dont leur propriétaire souhaiterait bénéficier de l’appui du technicien pour s’inscrire dans cette démarche d’amélioration. Il suffit alors simplement de le contacter. Pour mieux valoriser la forêt régionale, les techniciens des PDM ont pour mission de rencontrer les propriétaires de leur secteur. Faites leur bon accueil et profitez de leur présence pour mieux connaître la forêt, son fonctionnement et son potentiel. Christian WEBEN Contacts : • Secteur du PNR Normandie Maine Maxime Brugier CRPF Antenne de la Sarthe - Tél. 06 38 46 92 14. • Secteur du PNR Loire Anjou Touraine, zone du massif de Milly Julien Lecornué CRPF Antenne du Maine et Loire - Tél. 06 43 44 34 83. Sylviculture : passer à l'action_____________________ Le plan simple de gestion (PSG) est un document dans lequel le propriétaire définit ses orientations et son programme prévisionnel pour une durée de 10 à 20 ans. Cet exercice n’est pas toujours facile à réaliser et peut sembler parfois très éloigné du quotidien d’un monde où l’immédiateté est une exigence fréquente. Conscient de ces difficultés, le CRPF innove en proposant d'accompagner la mise en oeuvre des PSG dans le cadre de groupes de sylviculture appliquée. Partager son expérience Néanmoins, le propriétaire reste toujours le responsable de sa gestion et des résultats obtenus. Faire face à ces responsabilités ne nécessite pas d’avoir les compétences d’un professionnel mais demande au moins de disposer des points de repère qui permettent d’évaluer les implications de telle ou telle technique. Pour cela, le CRPF, en com- plément de ses actions d’information, de vulgarisation et de formation met en place des Groupes de Sylviculture Appliquée (GSA). Ces groupes sont destinés à permettre la rencontre sur le terrain de propriétaires ayant la même opération de gestion à réaliser. Le groupe, 5 à 10 personnes, se réunit sur les parcelles de chacun pour préparer, faire réaliser et suivre le déroulement des chantiers. L’objectif est de favoriser la réalisation d’une même opération (renouvellement, éclaircie…) prévue dans la forêt des participants en suivant sa mise en œuvre concrète chez les uns et les autres. 2013, deux Groupes de Sylviculture Appliquée sont programmés A partir d’octobre, deux groupes sont prévus, l’un en Sarthe sur le renouvellement du pin maritime, l’autre en Mayenne sur les éclaircies du douglas. Dans les deux cas, le groupe suivra dans les forêts des participants la pratique des opérations prévues, les différentes étapes, les réussites et les difficultés. L’objectif est de faire bénéficier les participants de l’expérience acquise par chacun pour faire que le plan (simple) de gestion devienne (simple) réalité de gestion. Vous êtes propriétaire forestier dans l’un ou l’autre de ces départements et votre PSG programme un renouvellement de pin maritime (72) ou des éclaircies de douglas (53) à réaliser très prochainement, ces groupes sont faits pour vous. 2014, cinq groupes sont en projet Les thèmes envisagés sont le renouvellement des chênaies et la première éclaircie des plantations. Si d'autres sujets vous préoccupent, n'hésitez pas à nous en faire part. Contacts : • GSA pin maritime (72) - Cédric Belliot Tél. 06 17 32 40 96. • GSA douglas (53) - Bruno Longa Tél. 06 71 50 85 71. • GSA projets 2014 - France Averty Tél. 02 40 76 84 35. Christian WEBEN Ingénieur CRPF responsable formation B. Longa - CRPF PDL De la programmation à la réalisation La rédaction de son PSG est un moment de réflexion important où se décident les actions nécessaires à la bonne gestion de la forêt, en fonction de son développement prévisible. Mais, après cet indispensable temps de réflexion, vient le temps de l’action. Il faut mettre en route la phase opérationnelle. Alors, comme pour la rédaction du PSG, beaucoup de propriétaires se sentent à nouveau confrontés à des situations qu’ils maîtrisent mal. La gestion forestière a ses règles techniques qui ne s’improvisent pas. Pour les aider à agir, éviter les erreurs et les appuyer à chacune des étapes de leur gestion forestière, de nombreux professionnels sont là pour les accompagner : coopératives forestières, les experts forestiers, les gestionnaires forestiers professionnels principalement. Un groupe de sylviculture appliquée en Mayenne pour mener les éclaircies de douglas. Septembre 2013 3 Chênes : semer ou planter ?______________________ Christian Weben (CW) : Bertrand Le Nail (BLN), avant de parler du bilan, un bref rappel de ce qui vous a conduit à vous intéresser au semis de chêne, alors que la technique de plantation était bien rodée ? BLN : en effet tout était parfaitement rodé : labour profond et passage d’un outil type herse rotative, plantation à la main ou à la machine de 2 200 tiges hectare de plants de 2 ans en racines nues (1S1*), d’origine contrôlée, suivie d’un (ou deux) désherbage chimique. Et, dès le début des années 90, la nécessité de protections contre les dégâts de gibier. Le prix de revient était assez élevé, l’équivalent de 2 à 3 000 € l’hectare aujourd’hui. Avec 60 % environ des aides octroyées l’année suivant la plantation et le reste 4 ans après, la charge financière initiale était importante. Comme l’aide était forfaitaire, j’ai donc cherché à baisser ces coûts. Le semis a semblé être une solution possible. CW : entre la plantation dont la technique et les coûts étaient à peu près maîtrisés et l’inconnu du semis, le choix ne semblait-il pas risqué ? BLN : je me souviens de la réflexion du chef du SERFOB, me disant : « Pourquoi remettre en cause une méthode qui marche et qui a fait ses preuves (il parlait des plantations), vous allez brouiller tous les repères ! ». A l’époque, le semis était considéré comme un retour en arrière. Avec Arnaud de CHITRAY, entrepreneur de travaux forestiers en Mayenne, qui réalisait mes chantiers, nous avons essayé de retrouver la technique des semis. Les questions étaient nombreuses : • Où se procurer les semences, comment les conserver, les préparer ? • Quand les mettre en terre, à l’automne, au printemps ? • A quelle profondeur les semer ? • Après quelle préparation du sol, avec quel matériel, et quelles précautions ? • Comment gérer le désherbage et l’éducation de la plantule jusqu’à ce qu’elle soit tirée d’affaire ? 4 Septembre 2013 CW : beaucoup de questions, effectivement. Mettre au point une technique fiable n’a pas été trop long ? BLN : en fait non. La méthode s’est affinée rapidement car les semis de glands s’apparentent à tous les semis agricoles. Le semis est un travail de pépiniériste, de « naisseur », qui demande des précautions particulières. La plantule Semer nécessite de préparer le sol soigneusement et de maîtriser est fragile et peut la végétation herbacée. être détruite par une couverture végétale compactage et un travail superficiel du excessive. Les graminées, notamment, sol sont préférables à un labour profond, exercent une concurrence qui peut être •se procurer des glands d’origine mortelle. certifiée, soigneusement récoltés et conservés. Ne pas les laisser dans des Quelques grands principes : sacs et les semer dès leur livraison. Les •désherber soigneusement les sols. attaques de moisissures sur les glands Ils doivent être propres. L’idéal est que sortis du frigo et en sac sont rapides et le semis soit précédé par des cultures dévastatrices. Le semis se réalise à la agricoles qui, en éliminant le plus gros machine, à une profondeur de 3 à 5 cm. des graines ou racines des principales La densité souhaitable me semble être espèces adventices, « nettoient » le sol, de 100 kg à l’hectare, soit 120 litres ou •préparer très finement son sol. encore 15 000 glands. (un gland tous les Sous-soler plutôt que labourer, et effec- 15 cm sur des lignes espacées de 3 m). tuer un bon travail de surface. Un dé- La levée est d'environ 10 000 plants à B. Longa - CRPF PDL Confronté dans les années 1990 à la libération de terres agricoles, Bertrand Le Nail, aujourd’hui président du Centre d’Etudes Techniques et Economiques Forestières de la Mayenne (CETEF 53), a décidé de se lancer dans leur boisement. De formation agronomique, agriculteur et sylviculteur, il a profité de cette opportunité pour regarder, comprendre et tester le semis de chêne, alors qu’à l’époque seule la plantation était préconisée. Aujourd’hui, il nous fait part de son expérience de 20 ans. CW : et pour le contrôle de la végétation concurrente ? BLN : le contrôle des adventices est important et d’autant plus délicat que la réglementation en matière d’herbicides en forêt devient draconienne. Sur sol propre, un passage annuel d’un outil pendant trois à cinq ans est indispensable. Des disques font très bien l’affaire et sont préférables au rotovator qui bat le sol, ou au cultivateur, qui, au-delà des années N + 2 ou N + 3, risque de sectionner les racines traçantes. Par ailleurs, ce dernier n’élimine pas les dicotylédones à pivot (chardons, rumex …). En principe, après 3 ans les jeunes arbres peuvent atteindre 1 m. et leur croissance rattrape celle des plants. CW : la densité élevée entraine rapidement une concurrence forte qui pénalise la croissance et la stabilité. Comment avez-vous traité la question ? BLN : dès que les arbres dominants atteignent la hauteur de 3m, il est indispensable ramener la densité à 2200 tiges hectare (3m par 1,50 m) par un dépressage. La sélection s’opère en gardant la meilleure tige tous les 1 à 2 m environ. Ce travail, effectué à la tronçonneuse légère, Dépressage des semis : un coût à prendre en compte. va demander trois journées d’homme à l’hectare. Les arbres • la gestion des semis est plus complisont coupés à 1 m du sol, pour ne pas quée et nécessite plus de soins. Rése baisser et limiter la hauteur et le poids aliser un semis de chêne demande des tiges à ranger une ligne sur deux. une solide compétence technique et Lorsque les arbres dominants atteignent impose souvent de passer par un prola hauteur de 5 m, leur densité est abaisfessionnel averti. sée aux alentours de 1 000 à 1 200 tiges par hectare, soit un espacement d'envi- Comme souvent en forêt dans le choix ron 3 m par 2,50 m. d’une option, l’approche économique doit intégrer les spécificités du terrain et de CW : alors, au bout de 20 ans, quelles l’environnement technique (contraintes, conclusions ? savoir faire, entreprises…). BLN : les chantiers étudiés portent sur plusieurs centaines d’hectares de se- Propos de Bertrand LE NAIL recueillis mis et de plantation, effectués dans la par Christian WEBEN, ingénieur CRPF. même région avec les mêmes soins, les mêmes origines, des sols et des pluviométries comparables. Au bout de 20 ans, les enseignements sont les suivants : • financièrement, si le semis est moins cher à l’installation, le coût des dépressages efface en grande partie cette différence, • le grand nombre d’arbres à l‘hectare obtenu par semis (5 à 7 fois plus qu’en plantation) est un atout incontestable. Il augmente les chances d’avoir un peuplement de très bonne qualité grâce : à l’accroissement des possibilités de sélection, à l’amélioration de la forme générale des arbres avec beaucoup moins d’interventions en tailles de formation et élagage, à l’augmentation de la capacité à supporter les dégâts de gibier. Septembre 2013 5 B. Longa - CRPF PDL l’hectare. L’excédent est préférable à la pénurie, d’autant que le principal intérêt des semis est de disposer d’un très grand nombre d’arbres pour bénéficier d’une plus grande possibilité de sélection. Nous avons fait des essais à 60 kg hectare, que nous avons regrettés. Entre les attaques des prédateurs et la mortalité naturelle, la densité obtenue n’était pas suffisante, •semer au bon moment. En Mayenne, il faut préférer les semis de printemps à ceux d’automne. En effet, si le semis d’automne, plus proche de la nature, permet le développement du pivot pendant l’hiver, la vulnérabilité du gland à l’humidité (avec les moisissures qui en résultent), et aux prédateurs (corvidés, sangliers, mulots …) rend la réussite de sa levée aléatoire. Par contre, pour les secteurs où le climat printanier et estival est plus sec, le risque d’échec est plus fort pour les semis de printemps. (le CRPF a travaillé la question au milieu des années 90 et le choix de la période de semis s’est révélé très dépendant des caractéristiques du climat local). Le semis de printemps doit cependant être précoce pour que les deux premières feuilles de la plantule puissent durcir avant la première apparition de l’oïdium et que le pivot ait le temps de descendre pour assurer une bonne alimentation en eau pendant la sécheresse estivale. Semer au mois d’avril est le plus favorable. Dans de bonnes conditions, avec le matériel adéquat (tracteur et semoir) semer est très rapide, entre 10 et 20 ha/jour. Ensuite, il faut être patient, car la levée peut, parfois, s’étaler sur plusieurs mois. Pin maritime : place aux jeunes ! __________________ Avec 21 % des surfaces forestières (second derrière les chênes qui occupent 50 % des surfaces) et 25 % du volume commercialisé, le pin maritime est un composant essentielle de la forêt régionale. Pour évaluer l’adéquation entre les enjeux et la sylviculture pratiquée, Julie Papin, stagiaire au CRPF en 2011-2012, a mené une étude en Sarthe à partir des données contenues dans les plans simples de gestion, complétées par la rencontre de propriétaires et de gestionnaires. Un échantillon important de la pinède sarthoise sous plan simple de gestion Avec 20 000 ha de pin maritime, la Sarthe détient pratiquement le ¼ de la pinède régionale et 8 000 ha relèvent du plan simple de gestion (PSG), seule source d’information disponible sur la gestion pratiquée. Aujourd’hui, dans ce département, 90 % des surfaces concernées par l'obligation de plan de gestion disposent de ce document. Seules les forêts ayant une surface de pins supérieure à 4 ha ont été retenues, soit 206 PSG pour 4 000 ha de pinèdes. Des pins maritimes vieillissants Le bois produit doit permettre un approvisionnement régulier des entreprises de transformation. Pour cela, toutes les classes d'âge doivent couvrir une surface équivalente dans une zone géographique choisie, ici la Sarthe. Pour le pin maritime, les classes d'âges habituelles sont au nombre de 4, 0-15 ; 16-30 ; 3145 et 46-60 ans. Une cinquième classe d'âge a été ajoutée, les plus de 65 ans, car ils représentent une surface importante en Sarthe. Les données contenues dans les PSG (voir tableau ci-dessous) montrent que la situation est assez équilibrée pour les tranches d’âge 15-30 ans et 46-65 ans. Le pic des 31-45 ans correspond aux années 1970-1980, période de forte activité du fonds forestier national qui a incité à la transformation des peuplements médiocres. Par contre, la classe des jeunes avec moins de 5 % des surfaces, très nettement insuffisante, et la présence d’une proportion significative de Ages des pins maritimes 0 - 14 ans 15 - 30 ans 31 - 45 ans 46 - 65 ans + de 65 ans 6 Septembre 2013 % de surface 5% 24 % 34 % 28 % 9% très vieux peuplements, illustrent l’arrêt des renouvellements. La stagnation des prix et la réduction des aides forestières sont passées par là. Une sylviculture molle qui s’améliore Dans les PSG, la rotation moyenne des éclaircies prévues est de 7 ans, avec une première éclaircie vers 20 ans. L’âge moyen du renouvellement est de 68 ans. Ces éléments traduisent une sylviculture peu dynamique, sachant que, conduit de façon plus proche de ses capacités, le pin maritime atteint des dimensions commercialisables (45 cm de diamètre) vers 45 ans avec un optimum situé vers 50 ans. Cette approche globale est tempérée par l’analyse des relevés des densités moyennes des peuplements. Aujourd'hui, les densités moyennes sont plus faibles sur les peuplements de la classe d’âge 30-39 ans que sur les peuplements plus âgés. C'est l'indication que la sylviculture devient plus dynamique grâce à des éclaircies convenables. Le prévisionnel du PSG plus ou moins mis en application Reste que l’approche documentaire ne renseigne que sur des intentions, le PSG étant une déclaration d’un prévisionnel d’actions. Pour évaluer l’éventuelle différence entre le projet et la réalité, l’état des réalisations a été fait sur 31 PSG, 7 ayant prévu des renouvellements et des éclaircies, 10 uniquement des renou- vellements et 14 seulement des éclaircies. L’état des réalisations fait ressortir que 58 % des éclaircies et 28 % des renouvellements sont en retard de mise en oeuvre. Ce constat est cependant à aborder avec prudence. L’échantillon est faible et l’analyse ne prend en compte ni la durée du retard, ni l’état d’avancement du programme. Un ou deux ans de retard sur un PSG agréé depuis peu n’a pas la même signification qu’une coupe en retard de plus de 5 ans sur un PSG agréé depuis plus de 10 ans. Le manque de renouvellement n’est pas (encore) une fatalité Tout ce qui n’a pas été renouvelé ces quinze dernières années va évidemment manquer. Deux leviers peuvent être actionnés dès maintenant pour éviter que ce trou de production ne se creuse et conduise à un problème d’approvisionnement de nos entreprises. Le premier concerne les peuplements de plus de 60 ans, il convient de les renouveler sans tarder. Au delà de 55 ans, la croissance du pin maritime dans notre région, ralentit fortement pour devenir pratiquement inférieure à celle du chêne après 65 ans. Le second, une sylviculture plus dynamique sur les peuplements de 15 à 45 ans se met déjà en place avec des rythmes d’éclaircie plus fréquents et des prélèvements plus importants visant à maintenir la surface terrière autour de 25 m ² dans cette classe d'âge. Protection des forêts contre les incendies __ Dans le précédent numéro de Bois et Forêts en Pays de la Loire, il était indiqué que notre région n’était pas concernée par le débroussaillement obligatoire, notamment autour des habitations. En Sarthe, un nouvel arrêté préfectoral (n°2013009-0009 du 23 janvier 2013) renforce les mesures de prévention des incendies de forêts. Des débroussaillements le long de certains axes principaux et autour des habitations ont été rendus obligatoires dans les communes du département, classées à risques moyens (22 communes concernées) et élevés (28 communes concernées). D. Balay - CRPF PDL Carte des communes avec zones a risques de feux de forêt en Sarthe Il faut penser à renouveler les vieux pins. Conduits plus rapidement, ces peuplements arriveront à maturité vite et seront renouvelés plus tôt. Par ce moyen, abaisser l’âge du renouvellement moyen actuel de 68 à 55 ans permettra d'éviter un trou de production problématique tant pour nos forêts que pour nos entreprises. Il est probable que ces conclusions soient valables pour l'ensemble des pinèdes sous PSG de la région. Le CRPF développe donc actuellement ses actions autour de 3 axes principaux que sont le suivi des PSG agréés (prévention des retards et d’éventuelles absences de reboisement) et l'amélioration de la sylviculture par la mise à disposition d’un itinéraire sylvicole plus dynamique (disponible sur le site du CRPF). Christian WEBEN Ingénieur CRPF Septembre 2013 7 Projet de restauration parcs ____________ B. de Grandmaison - CETEF 44 En bref… Seize propriétaires de parcs en Région des Pays de la Loire ont donc suivi une formation destinée à leur enseigner une méthode pour mieux connaître leur parc boisé et en engager la rénovation. L'objectif est de réaliser un très bon état des lieux, de diviser le parc en secteurs pour adapter à chacun d'entre eux un plan de gestion prévisionnel précisant dans le temps et dans l'espace les travaux à réaliser. Une approche de la biodiversité, les aspects financiers et fiscaux ont également été abordés. Cette formation a été complétée par des exercices pratiques sur le terrain chez des propriétaires de parcs que nous remercions tout particulièrement. Les membres du CETEF remercient également les animateurs qui ont été fortement appréciés : Dominique Balay (CRPF), P. Bazin, M.E. Héraud (architectes-paysager) et O. Rialland (consultant). Dès à présent, des projets de restauration sont en phase de réalisation notamment à travers la rédaction de PSG volontaires. Rappel : devant l'intérêt porté à ce projet, une deuxième session débutera fin 2013, début 2014. Les inscriptions seront limitées à 15 nouveaux candidats des Pays de la Loire. Inscrivez-vous au plus vite en nous laissant un message sur [email protected] Il est nécessaire d'être adhérent au Syndicat des Propriétaires Forestiers de votre département pour suivre cette formation labellisée "Fogefor". CETEF de Loire-Atlantique Le Fogefor Parc en 2013. Les autres formations "label Fogefor" en 2014_ Journal d’information forestière publié par le Centre Régional de la Propriété Forestière des Pays de la Loire, délégation régionale du Centre National de la Propriété Forestière 36 avenue de la Bouvardière 44800 Saint-Herblain Tél.02 40 76 84 35 • Fax 02 40 40 34 84 Mel : [email protected] Sites : www.foretpriveefrancaise.com www.crpf-paysdelaloire.fr Directeur de la publication : F.-X. DUBOIS Rédaction : C. WEBEN Réalisation : F. AVERTY Trimestriel : abonnement gratuit Imprimerie GRAPHY PRIM’ • Nantes 3ème Trimestre 2013 n° ISSN 1253-2185 Document réalisé avec le concours financier de la Région des Pays de la Loire et du Ministère de l’Agriculture, de l’AgroAlimentaire et de la Forêt 8 Septembre 2013 Tous les renseignements nécessaires sont disponibles sur le site du CRPF ou sur simple demande : tél. 02 40 76 84 35 - mel : [email protected] Les prochaines journées d'information du CRPF 27/09 Briosnes les Sables (72) Programmer et appliquer les bonnes pratiques sylvicoles 27/09 Auverse (49) Préparer l'exploitation d'une coupe de bois 30/09 Chailland (53) Préparer l'exploitation d'une coupe de bois 07/10 La Chevrolière (44) Boisement de chêne sessile ; de la plantation à la 1ère éclaircie 18/10 Chenu (72) Du taillis à la futaie : vingt ans de sylviculture du chêne 25/10 Averton (53) Douglas : de la plantation à la récolte 04/11 Bouère (53) Le suivi du plan simple de gestion : de la rédaction à l'application 15/11 Saffré (44) Boisements de pins Laricio et maritime : de la plantation à la seconde éclaircie 29/11 La Chapelle d'Aligné (72)Préparer l'exploitation d'une coupe de bois Pour tous renseignements sur ces réunions gratuites et ouvertes à tous, et pour s'inscrire, consulter le site www.crpf.fr ou contacter le C.R.P.F. au 02.40.76.84.35 ou [email protected] 10-31-1280/certifié PEFC/pefc-france.org Le Fogefor : des exercices pratiques en forêt. Le CRPF vous propose deux autres formations labellisées FOGEFOR en 2014 : • un cycle de base ouvert à tous les propriétaires forestiers désireux de connaître l’essentiel sur la forêt, sa gestion, sa fiscalité, son environnement, sans oublier le cubage et la commercialisation des bois. Sur 10 jours (un par mois de mars à décembre), elle ne nécessite aucune connaissance forestière particulière et alterne la théorie en salle le matin et la pratique sur le terrain l’après midi. Le nombre de participants est limité à 25 pour faciliter les échanges d’expérience et de points de vue. • un cycle thématique « rédaction des plans simples de gestion (PSG) » destiné aux propriétaires forestiers souhaitant réaliser eux même leur PSG. Au cours de trois journées (une par mois d’avril à juin) l’animateur du cycle vous fournira les éléments, en salle le matin et sur le terrain l’après midi, qui vous permettront de rédiger votre document. Le nombre de participants est fixé à 15 personnes.