Terre-Neuve-et-Labrador célèbre 10 ans de français intensif
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Terre-Neuve-et-Labrador célèbre 10 ans de français intensif
Terre-Neuve-et-Labrador célèbre 10 ans de français intensif Avec la contribution de Cara Jelley V oilà dix ans que le programme de français intensif a débuté à Terre-Neuve-et-Labrador, alors que les chercheurs Joan Netten et Claude Germain travaillaient avec quatre enseignants, dans deux districts scolaires, sur un projet-pilote qui allait plus tard révolutionner les programmes de français de base. Durant l’année scolaire 2001-2002, le programme comptait 96 élèves dans quatre écoles, mais en 2007-2008 , il s’élevait déjà à plus de 1 314 élèves dans 38 écoles partout dans la province. Le français intensif s’inspire d’un projet introduit au Québec dans les années 1970, en vertu duquel de jeunes immigrants étudiaient une langue pendant de longues périodes avant d’être intégrés à des classes ordinaires. La durée du programme (5 mois) est demeurée la même, mais la structure du français intensif (FI) a changé : le programme comporte désormais des stratégies d’enseignement précises ainsi que des concepts importants. Les élèves continuent d’apprendre le français durant la deuxième session scolaire, et le programme d’études est plus concis de sorte que les élèves peuvent atteindre les objectifs visés dans toutes les matières et dans un temps réduit. Un facteur important de ce programme est son approche axée sur la littératie, ce qui permet aux élèves de développer des aptitudes en français qui pourront plus tard être transférées aux matières enseignées en anglais. Si Terre-Neuve-et-Labrador a mené le peloton, d’autres provinces canadiennes et des pays partout dans le monde ont suivi son exemple.Joan Netten, qui a introduit l’idée dans la province il y a de cela une décennie, félicite Terre-Neuve-et-Labrador « d’avoir eu le courage de lancer le programme avec quatre enseignants dans quatre écoles, puisque, en général, le programme a eu un effet considérable partout au Canada. D’ailleurs, ajoute-t-elle, le programme a modifié appréciablement la perception du français langue seconde dans les écoles. » Favorise l’essor de l’enseignement et de l’apprentissage des langues secondes • www.caslt.org 16 Avantages du français intensif Susan Forward, gestionnaire de la section des Programmes de langues du ministère de l’Éducation, déclare que le programme de français intensif « continue de croître malgré les défis ». De plus, elle constate que les parents sont satisfaits du programme et que le ministère n’a jamais reçu de réactions négatives. Fait plus important encore, ce programme comporte une bonne structure pédagogique. D’ailleurs, bon nombre d’enseignants du français de base en ont profité, de même que les programmes de français langue seconde en général. Pour les élèves, un élément important du français intensif est le nombre d’occasions de converser en français et d’utiliser la langue de façon authentique qui se présentent à eux. Lorsqu’ils atteignent un certain niveau de spontanéité dans la langue, les élèves peuvent alors transférer les compétences acquises en français à leurs classes d’anglais durant la deuxième session. Selon le directeur Truman Greenham, une comparaison des élèves du programme de français de base régulier et de ceux du programme de français intensif montre que la différence est manifestement comme « le jour et la nuit; l’acquisition du français en 6e année a été formidable. » L’école de M. Greenham met en œuvre le programme tout entier cette année. « C’est une façon plus efficace d’apprendre le français parce que les élèves parlent plus et ils en jouissent davantage », affirme Mme Netten. « D’ailleurs, ajoute-t-elle, bon nombre d’élèves poursuivent leurs cours de français, alors qu’auparavant, ils laissaient tomber le cours dès qu’ils pouvaient le faire. » En fait, seulement 16,5 % des élèves qui commencent le français de base poursuivent ce programme jusqu’en 12e année ; les données sur le français intensif ne sont pas encore disponibles. 17 « Le français intensif est une façon plus efficace d’apprendre le français parce que les élèves parlent plus et ils en jouissent davantage. (...) Bon nombre d’élèves poursuivent leurs cours de français, alors qu’auparavant, ils laissaient tomber le cours dès qu’ils pouvaient le faire. » -Joan Netten Défis du français intensif Là où il y a innovation, il y a généralement quelques obstacles qu’il faut surmonter et décortiquer en cours de route. « Au début, lorsque les parents manifestaient un intérêt pour inscrire leur enfant au programme, le type d’élève intéressé était beaucoup plus motivé et il affichait un rendement scolaire plus élevé. Ainsi, cela formait des classes de français de base et de français intensif hétérogènes, ce qui créait alors un écart au sein du personnel », explique M. Greenham. Il ajoute que l’on a éliminé ce défi lorsque le programme complet a été mis en œuvre, ce qui a permis d’« équilibré les listes de classes ». Selon Mme Forward, la tâche de rendre le programme d’études plus concis pour la deuxième partie de l’année constituait également un défi. « Nous ne pouvons pas adopter le programme pour ensuite prendre la moitié du temps pour le compléter, » précise-t-elle. « Il faut concilier les résultats et être en mesure de les atteindre tous. » Plans d’avenir pour le français intensif Au cours des cinq à dix prochaines années, il importera d’atteindre certains objectifs afin d’assurer le succès continu du français intensif. Mme Forward estime, et Mme Netten est d’accord, qu’un plan pour la mise en œuvre du programme, une mise au point du suivi des programmes de français pour ces élèves et un perfectionnement professionnel pour les enseignants seraient d’importants aspects à développer. Grâce au dévouement des personnes qui ont participé, le français intensif a fait beaucoup de chemin depuis ses débuts en 1998. On a accompli bien de quoi à Terre-Neuve-et-Labrador, mais il y a encore du travail à faire dans la voie déjà tracée que d’autres pourront suivre. Joan Netten et Claude Germain ont introduit l’idée du français intensif à Terre-Neuve-et-Labrador et à travers le Canada et continuent d’apporter de l’appui aux provinces et territoires qui offrent le programme. Ressources de l’ACPLS pour l’appui du français intensif Coffre à outils du français intensif pour les administrateurs Présente des documents utiles pour orienter la planification, l’implantation et la gestion d’un programme de français intensif. Les documents sont accessibles sur CD-ROM. Signet à l’intention des élèves Le français intensif, c’est rafraîchissant ! Je peux m’exprimer, je peux communiquer, je peux comprendre, je peux lire… En français ! Fiches de renseignements Répondent aux questions typiques au sujet du français intensif et démontrent les avantages que présente son approche. Pour commander ces ressources, veuillez visiter notre boutique en ligne au www.caslt.org. www.caslt.org • Promoting the advancement of second language teaching and learning