Non cadre, il dirige la CFE-CGC métallurgie qui va désormais de

Journal: La Voix du Nord
Thème: CFE-CGC
Date de parution: 26.03.2012
Non cadre, il dirige la CFE-CGC
métallurgie qui va désormais de
Maubeuge à Cambrai
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LE VISAGE DE L'ACTUALITÉPASCAL
LUCAS PRÉSI
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Après un an de démarches, les CFE-CGC de Valenciennes Cambrai et de Maubeuge ont
fusionné en janvier. À leur tête, Pascal Lucas, 49 ans, élu à Sevelnord, tombé dans le
syndicalisme presque par hasard mais persuadé que les délégués sont indispensables pour
défendre les salariés. PAR ANNE-GAËLLE BESSE
Plein soleil dehors et atmosphère chaleureuse dans ce restaurant franchisé à la sortie de
l'autoroute A2, où des membres de la CFE-CGC (Confédération française de
l'encadrement - Confédération générale des cadres) participent à deux jours de formation.
« Le syndicalisme se professionnalise : il ne s'agit pas seulement de distribuer des tracts.
Il faut bien connaître le fonctionnement du droit à la formation, des aides ... tout en
continuant son activité professionnelle. » En fusionnant, le 21 janvier, la SEMSA
(Sambre-Avesnois) et la branche Valenciennes-Cambrai,
le syndicat a récupéré des fonds,
notamment pour des formations. « C'est ce qui nous crédibilise. » Autre priorité: intégrer
les petites entreprises. Dans la CFE-CGC métallurgie Hainaut-Cambrésis,
il y a les poids
lourds du secteur: MCA, Sevelnord, UMV, Toyota, mais aussi Vallourec ou Railtech.
« Et des entreprises de 50 salariés. » La fusion, officiellement pour « une meilleure
synergie», permet surtout de ne pas se faire dévorer par Lille et de continuer les
nominations des délégués syndicaux par les élus de terrain. Ne parlez pas à Pascal Lucas
de la réputation de salariés tire-au-flanc des syndicalistes. « Être élu au CE, au moment
des cadeaux de Noël, c'est l'enfer. Un syndicaliste a beaucoup de responsabilités et doit
continuer à travailler. » Lui est à Sevelnord et, comme dans beaucoup de grosses
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entreprises, bénéficie à ce titre, hors accord, de 20 heures libérées par mois. « Dans les
PME, souvent, c'est zéro. C'est pour cela que nous voulons aider au maximum. » Vingt
heures par mois, et des impératifs pour lequel le DRH doit être compréhensif. « Si BorIoo
veut me voir, je ne peux pas lui dire: "je ne peux pas, je n'ai pas d'heure de délégation
aujourd'hui". » Point de fanfaronnade de sa part, la situation s'est effectivement présentée
dernièrement, avec les soubresauts liés au départ annoncé de Fiat de l'usine Sevelnord.
Lesquels ont amené la CFE-CGC à s'allier avec la CGT, entre autres.
Contre-nature?
Le syndicalisme, c'est une histoire d'hommes. « Je connais Jean-Pierre
Delannoy (CGT métallurgie)depuis le plan social à PPG », explique Franck Biéri.
L'arrivée de Pascal Lucas à la CFE-CGC, c'est aussi une question de personnes. « J'aurais
pu être à la CFTC. » À la CGT, peut-être pas, faut pas pousser. C'était après les
municipales et Pascal Lucas, élu à Hordain, venait de perdre son mandat. Le délégué
syndical CFE-CGC, proche de la retraite, est venu le voir. « Sans ta mairie, tu vas
t'ennuyer, tu devrais reprendre mon mandat. » Son ascension est rapide. Pourtant, en
arrivant à l'union locale de Valenciennes, il a eu une drôle d'impression. « Sur la porte, il
y avait CGC, mais pas CFE.
»
« Il peut pas venir, il est pas cadre », s'entend-il répondre.
Et oui! Souvent présenté comme le syndicat des cadres ' la CFE - CGC a ccuei'11e aUSSI
. d es
agents de maîtrise, des ET AM, comme Pascal Lucas ou Franck Biéri. « Aujourd'hui, c'est
50/50, car les agents de maîtrise deviennent cadres. Mais à Sevelnord, la plupart de nos
sympathisants ne le sont pas.
» Le syndicat a réussi à ne pas perdre de plumes, malgré la nouvelle loi sur la
représentativité. Défendant une stratégie qui ne touche pas à l'outil de production. Vantant
son ~Poli,tism~, co~s~ient.du désamour des salariés pour l'engagement, citant les congés
r
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payes qu on n auraIt Jamais eus sans les syndicats. Désireux de participer, avec ses
moyens et sa philosophie, à la vie des entreprises .•
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