La Moule perlière - Parc naturel régional du Morvan
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La Moule perlière - Parc naturel régional du Morvan
La Moule perlière Margaritifera margaritifera (L., 1758) C'est une moule à la coquille souvent réniforme. Epiderme noir recouvrant les valves chez l'adulte (confusion possible avec Potamida littoralis et le genre Unio). Le sommet des valves est décortiqué et il y absence de dents latérales. C'est un mollusque d'eau douce des plus singulier. Il fréquente exclusivement les cours d'eau à courants assez rapide et pauvre en calcium où il vit enfoui au deux tiers dans le sédiment sableux. Il fabrique une épaisse coquille constituée à 95 % de carbonate de calcium. Sa répartition géographique est particulièrement vaste pour un mollusque puisque l'espèce est présente des façades atlantiques de l'Amérique du Nord à celles de l'Europe, depuis l'Espagne à la Scandinavie. La Mulette étonne aussi par son extraordinaire longévité. Les plus vieux individus trouvés en Scandinavie étaient âgés de plus de 140 ans. Sous les latitudes françaises, ils atteignent une centaine d'années. Comme d'autres bivalves d'eau douce, les nombreuses larves éjectées par la femelle doivent se fixer sur un poisson pour poursuivre leur développement. Dans le cas de la Mulette, ces poissons hôtes sont préférentiellement des salmonidés qui vont porter les larves au niveau de leur branchies pendant une dizaine de mois. Il est d'ailleurs frappant de constater que sont aire de distribution géographique correspond étroitement à celle du Saumon atlantique. La Moule perlière a la particularité de produire des perles de nacre, ce qui lui a valu d'être exploitée au moins depuis l'époque pré-romaine. Certains cours d'eau français étaient concernés par ce ramassage comme la Vologne dans les Vosges, dans laquelle l'espèce est à présent éteinte. En Europe, elle devient de plus en plus rare. L'Allemagne a vue en une cinquantaine d'années ses populations se réduire de 95 %. Les travaux récents de COCHET (1999) indique que les effectifs français ont diminué d'environ 90 % au cours des 70 dernières années. Cette raréfaction est due à de multiples facteurs. On peut citer parmi ceux-ci la destruction de leur milieu de vie, la baisse de la qualité de l'eau, les barrages empêchant la circulation des poissons migrateurs tels que le Saumon ou la Truite. En France, l'espèce est encore présente dans certains cours d'eau des Pyrénées, du Massif armoricain, des Vosges, du Massif central et du Morvan où elle a été retrouvée sur les bassins du Cousin, de la Cure, de l'Yonne et du Ternin. Ce sont d'ailleurs les seules localités connues de l'espèce en Bourgogne. S'alimentant de particules organiques et respirant en filtrant l'eau de la rivière, elle est extrêmement sensible aux pollutions industrielles, à l'eutrophisation ainsi qu'aux pesticides. Si l'on ajoute à cela sa grande fragilité face à la dégradation de son habitat et son exceptionnelle durée de vie, la Mulette est un des meilleurs bio-indicateurs de la qualité des milieux aquatiques. C'est une espèce protégée. Pollutions, colmatage des fonds de graviers des rivières, diminution de l'abondance des truites communes menacent l'espèce. © Parc naturel régional du Morvan, Maison du parc 58230 SAINT-BRISSON