Les Sous-marins - Marines Editions

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Les Sous-marins - Marines Editions
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par J & Ma
Les Sous-marins
de la guerre froide
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a
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en
Sommaire
Avant propos...................................... 4
Grouper .............................................. 8
Odax ................................................. 10
Trigger ...............................................12
Salmon .............................................14
Grayback ......................................... 16
Nautilus ........................................... 18
Seawolf ............................................ 20
Seadragon ....................................... 22
Sculpin ............................................. 24
Guardfish......................................... 26
Richard B. Russel ........................... 28
Narwhal ........................................... 30
San Francisco ................................. 32
Providence ...................................... 34
Patrick Henry .................................. 36
Deux sous-marins soviétiques projet 641 ou Foxtrot. (DR)
Simon Bolivar .................................. 38
Ohio .................................................. 40
Alderney .......................................... 42
Otter ................................................. 44
Dreadnought ................................... 46
Swiftsure ......................................... 48
Renown ............................................ 50
Roland Morillot ................................ 52
Flore ................................................. 54
Rubis ................................................ 56
Le Redoutable ................................. 58
Potvis ............................................... 60
Enrico Toti ....................................... 62
U17 ................................................... 64
Sjöhunden ....................................... 66
S-80 / Projet 613 ............................. 68
B-59 / Projet 641 ............................ 70
B-345 / Projet 877 .......................... 72
K-38 / Projet 671 ..............................74
K-123 / Projet 705 k ....................... 76
K-157 Vepr / Projet 971................... 78
K-156 / Projet 651 .......................... 80
Un missile Regulus 2 sur le sous-marin américain Grayback.
K-141 Koursk / Projet 949 ............. 82
K-129 / Projet 629 A ....................... 84
K-395 / Projet 667 A........................ 86
K-424 / Projet 667 BDR.................. 88
K-18 Karelia / Projet 667 BDRM .... 90
TK-208 Dmitriy Donskoy ............... 92
Caractéristiques ............................. 94
La guerre secrète des sous-mariniers
Avant-propos
45 ans de guerre froide
Après la seconde guerre mondiale, la guerre froide – avec les
conflits localisés qui en ont été l’expression la plus visible – a marqué une
nouvelle forme de crise : l’opposition globale entre deux blocs qui se préparaient au pire, à l’anéantissement de l’adversaire. Dans cette ère de tension
extrême qui a duré plus de 40 ans, jusqu’à l’effondrement économique et
politique de l’Union soviétique, la course aux armements a été permanente.
Avec ce livre consacré aux sous-marins, Marines Éditions entame une
série de publications visant à éclairer les événements et le contexte d’insécurité mondiale dans lequel toute une génération de baby-boomers a grandi et élevé ses propres enfants. Une période qui, avec le recul, paraît d’une
incompréhensible et désuète absurdité... Comme, sans doute bientôt, les
conflits post-11-Septembre.
Mais revenons à nos sous-marins... Dans l’esprit de la collection « en
images », Jean Moulin et Marc Piché racontent ici l’évolution de ces bâtiments qui, en moins de quinze ans, sont devenus les fers de lances des Le sous-marin nucléaire lanceur d’engins français Le Redoutable.
doctrines de défense des deux grandes puissances. Équipés de chaudières nucléaires, pour une autonomie en plongée illimitée, et de missiles balistiques, ils n’eurent rapidement plus rien à voir avec le sous-marin le plus avancé de
1945, le type XXI allemand.
Je vous propose donc d’embarquer pour une plongée dans ces années troubles, et d’y faire un tour de périscope des projets et des réussites les plus marquants.
Dissuasion, espionnage, chasse à l’ennemi... Tous les ingrédients de la guerre froide sont ici réunis.
Stéphane Gallois
La guerre froide a presque immédiatement suivi la seconde guerre mondiale. On
considère généralement qu’elle a commencé le 5 mars 1946, avec le discours de
Winston Churchill à Fulton, aux États-Unis, qui parle d’un rideau de fer qui sépare le
monde libre du bloc communiste en Europe. L’antagonisme entre les États-Unis et
l’Union soviétique se développe rapidement et les autres pays sont bien obligés de
choisir leur camp. Ce choix est souvent imposé par des raisons géographiques ou
économiques et ces pays deviennent ainsi des alliés ou des soutiens plus ou moins
consentants de l’un des deux blocs. Le président des États-Unis, Harry Truman, décide
de s’opposer à la progression du communisme le 12 mars 1947 (doctrine Truman). Le
« coup de Prague », le 25 février 1948, confirme la prise de contrôle des communistes
sur l’Europe de l’Est.
Les « deux grands », les grands vainqueurs de la dernière guerre, disposent de
l’arme atomique, les Soviétiques faisant exploser leur première bombe A le 29 août
1949. Les autres nations, notamment les européennes ruinées par la guerre, malgré
des orgueils nationaux parfois exacerbés, n’ont plus que des rôles secondaires et
sont appréciées pour les bases qu’elles fournissent. Le plan Marshall, financé par les
Américains, permet une remise en route des économies européennes et la guerre froide
conduit même à accélérer le redressement des vaincus de la veille, Allemagne, Japon
et Italie. Sur le plan militaire, deux alliances sont mises en place, l’Otan (Organisation
du traité de l’Atlantique Nord) le 4 avril 1949, et le pacte de Varsovie le 14 mai 1955.
La guerre froide est marquée par des crises pendant lesquelles le danger de
déclenchement d’une véritable guerre s’accroît. Les Soviétiques et les Américains ont
été traumatisés par les attaques surprises lors de leur entrée en guerre en 1941 et en
ont la hantise, d’où l’importance du renseignement dans lequel les sous-marins vont
jouer un grand rôle. Les Soviétiques ont constitué un glacis avec les pays d’Europe
orientale qu’ils ont libérés en 1945 et les Américains disposent d’une vaste tête de
pont en Europe occidentale. La Chine passe aussi dans le camp soviétique avec la fin
de la guerre civile, le 1er octobre 1949, ce qui crée une nouvelle zone de tension en
Asie entre les communistes qui contrôlent la Chine continentale et les nationalistes,
soutenus par les Américains, regroupés à Formose (Taiwan). La Chine rompra ses liens
privilégiés avec Moscou en juin 1960.
Les plus grandes crises de la guerre froide ont été :
- La guerre civile grecque, qui se termine le 16 octobre 1949, héritée de la seconde
guerre mondiale ;
- Le blocus de Berlin du 24 juin 1948 au 12 mai 1949 ;
- La guerre de Corée du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953 ;
- La crise de Berlin de 1961 marquée par l’édification du mur le 13 août 1961 ;
- La crise de Cuba en octobre 1962 ;
- La guerre du Vietnam, avec un engagement militaire des Américains sur le terrain
d’août 1964 à janvier 1973.
Il faut y ajouter les guerres de décolonisation (Indochine, Algérie, Angola,
Mozambique), des manifestations en Allemagne de l’Est, Pologne, Hongrie,
Tchécoslovaquie et les problèmes sans fins dans des zones de tension notamment
autour de l’État d’Israël au Moyen-Orient. Ces conflits, chauds ou simplement larvés,
sont alimentés par les deux grands qui soutiennent plus ou moins leurs alliés ou
simples « clients » respectifs.
La guerre froide peut être divisée entre quatre grandes périodes :
- Le temps des crises de 1947 à 1953 ;
- La coexistence pacifique, après la mort de Staline, de 1953 à 1962 ;
- La détente de 1963 à 1974 ;
- Une seconde période de crise, appelée parfois la guerre fraîche, de 1975 à 1985.
Le développement des arsenaux nucléaires et le risque de propagation d’armes
nucléaires conduit cependant Américains et Soviétiques à discuter d’une limitation de
ces derniers à partir de 1964 et les accords Salt 1 (Stratégic Arm Limitation Talks) est
signé le 26 mai 1972. Le lancement de l’Initiative de défense stratégique (IDS ou guerre
des étoiles), le 23 mars 1983, par le président américain Ronald Reagan va précipiter
l’épuisement de l’économie soviétique. Mikhaïl Gorbatchev, arrivé au pouvoir en URSS
le 11 mars 1985, est à l’origine de la glasnost et de la perestroïka et une politique de
désarmement est amorcée en octobre 1985. Les 11 et 12 octobre 1986, la rencontre
de Reagan et de Gorbatchev à Reykjavik est le début d’une nouvelle période de
détente et des accords de désarmement sont signés, notamment le 8 décembre 1987
pour le retrait de tous les missiles en Europe. Les mouvements populaires qui se
développent dans les satellites en Europe orientale, notamment depuis 1980 en
Pologne, aboutissent à la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989. En août 1990,
le président des États-Unis, annonce la fin de l’affrontement Est-Ouest. Le pacte de
Varsovie est dissous le 1er juillet 1991 et l’URSS cesse d’exister le 8 décembre 1991,
remplacée par une Communauté des États indépendants (CEI), qui regroupe la Russie
et dix ex-républiques socialistes soviétiques.
La guerre froide laissera place à une guerre économique féroce et au terrorisme.
Les sous-marins au début de la guerre froide
Paradoxalement, presque tous les sous-marins en service à la fin de la seconde
guerre mondiale sont périmés. La mise en service des sous-marins allemands type XXI,
dont le premier appareille pour une croisière de guerre le 3 mai 1945, est une évolution
significative. Tous les sous-marins précédents étaient en fait des submersibles, conçus
pour naviguer en surface et ne devant plonger que pour éviter une détection et en cas
de menace avérée. Les sous-marins construits à partir de la fin des années quarante
sont tous inspirés par le type XXI qui est étudié et construit pour rester en plongée
avec des performances adaptées (ils sont généralement plus rapides en plongée qu’en
surface).
Une partie des sous-marins existants est modernisée pour améliorer leurs
performances en plongée, comme les Guppy américains. Les premiers sous-marins
développés des XXI allemands sont à peine en service qu’une nouvelle révolution se
produit avec l’introduction de la propulsion nucléaire, le Nautilus américain prenant la
mer en 1954. Cette fois, le sous-marin devient totalement indépendant de la surface
(sauf pour les liaisons) et la durée de plongée dépend alors essentiellement de
l’endurance de l’équipage.
Le nouveau capital ship
Schématiquement à partir de 1960, on trouve quatre grandes catégories de sousmarins :
- Les sous-marins classiques, à moteur Diesel et batteries. Les diesels propulsent
le sous-marin en surface et assurent la recharge de batteries qui alimentent des
moteurs électriques en plongée. Une évolution se produit avec le développement de la
propulsion électrique, les diesels ne servant alors que pour la recharge des batteries
(propulsion dite diesel-electrique), opération possible en plongée peu profonde grâce
au schnorchel. Leur armement principal est généralement la torpille.
- Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), armés de torpilles pour une guerre
navale classique et largement utilisés pour des missions de renseignements. Le
premier est le Nautilus américain.
- Les sous-marins lance missiles tactiques. Les premiers sont des sous-marins
classiques emportant quelques missiles qui ne sont en fait que des avions sans pilote
en principe avec une tête nucléaire, ancêtres des missiles de croisière et lancés
initialement en surface. Les Américains n’arment ainsi que cinq sous-marins (avec
des missiles Regulus) mais les Soviétiques en totalisent 84, les premiers, à propulsion
classique, apparaissant en 1960. Les derniers bâtiments soviétiques, à propulsion
nucléaire (projet 949 Oscar et 949 A Oscar 2) sont spécialisés à partir de 1980 dans
l’attaque des porte-avions avec des missiles Granit lançables en plongée.
- Les sous-marins lance-missiles balistiques embarquent des engins balistiques,
généralement lançables en plongée. Ces sous-marins nucléaires lanceurs d’engins
(SSBN pour les Américains, SNLE pour les Français) sont quasiment indétectables. Ils
sont devenus l’arme ultime avec une puissance de frappe incommensurable, avec des
ogives à têtes multiples. Les Américains sont les premiers à armer ce type de bâtiment
fin 1959. Les Soviétiques, les Britanniques et les Français suivent rapidement, non
sans difficultés. Les Chinois n’auront leur premier SNLE qu’en 1987.
Les missions visibles
Les Américains s’attendent à une nouvelle bataille de l’Atlantique face à des meutes
de sous-marins soviétiques dérivés des derniers sous-marins allemands de 1945. Les
marins américains ont alors besoin d’une flotte de sous-marins pour l’entraînement
de leurs forces anti-sous-marines. Leurs alliés sont alors largement sollicités et
développent leurs forces sous-marines et d’escorte.
Les Soviétiques bénéficient naturellement des études et réalisations des
Allemands et veulent développer leur flotte mais les programmes, généralement
grandioses, restent souvent inachevés. En fait, en dehors des SNLE, la mission des
sous-marins soviétiques, outre l’entraînement de leurs propres forces anti-sousmarines, est essentiellement la protection des côtes et des marges maritimes de l’URSS
et de ses alliés. La dissuasion apparaît en 1960 avec les missiles balistiques. Il s’y
ajoute rapidement une mission anti-porte-avions, ces derniers devant se rapprocher
des côtes soviétiques pour y lancer des attaques nucléaires.
Les missions secrètes
Une grande partie de l’activité des sous-marins est restée longtemps ignorée.
Dès 1949, des sous-marins américains sont envoyés sur les côtes soviétiques pour
le recueil d’information. Ils surveillent particulièrement les côtes de l’URSS et de Chine
pendant la guerre de Corée. Les Occidentaux craignent toujours une attaque surprise
et la concentration d’une flotte sous-marine soviétique, dont les possibilités sont
largement surestimées, contre les lignes de ravitaillement en Atlantique qui doivent
soutenir les forces de l’Otan face à l’Armée rouge.
Des sous-marins sont spécialisés dans les missions d’espionnage et les Américains
parviennent même à placer des écoutes sur des liaisons par câbles soviétiques. Les
deux camps s’efforcent de suivre les mouvements des bâtiments adverses. Il est
fréquent, notamment en Méditerranée, d’un porte-avions américain soit suivi d’un
sous-marin soviétique, lui même pisté par un sous-marin nucléaire américain.
Un peu de chiffres
La marine américaine a 254 sous-marins en 1945. L’US Navy met 214 sous-marins
en service entre septembre 1945 et 1991 dont 43 classiques (SS) jusqu’en 1959 et
trois, dont un à propulsion nucléaire, avec le missile de croisière Regulus (SSG et
SSGN). Ils sont suivis, jusqu’en 1991, par 114 sous-marins nucléaire d’attaque (SSN)
et 53 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SSBN ou « boomers ») dont 41 entre
1959 et 1967. Il faut ajouter quelques sous-marins spéciaux (expérimentaux, piquet
radar).
Entre 1946 et 1991, les Américains perdent trois sous-marins dont deux SSN
(Thresher et Scorpion).
La marine soviétique dispose de 171 sous-marins en 1945. Un total de
736 bâtiments est armé entre 1945 et 1991. Ils se répartissent en 430 sous-marins
classiques (dont 215 projet 613, W pour l’Otan), 86 sous-marins nucléaires d’attaque,
88 lanceurs de missiles de croisière ou tactiques (dont 60 à propulsion nucléaire),
114 lanceurs de missiles balistiques (dont seulement 23 non nucléaires) et le solde
en bâtiments expérimentaux et spéciaux.
Les Soviétiques perdent, entre 1946 et 1991, vingt sous-marins dont la moitié à
propulsion nucléaire.
La marine britannique arme encore 130 sous-marins à la fin de la guerre mais n’en
conserve que 47 après les désarmements qui suivent cette dernière. Elle incorpore 37
sous-marins classiques entre 1946 et 1967, 19 SNA entre 1963 et 1991 et quatre SNLE
de 1967 à 1969.
La Royal Navy perd trois bâtiments (Truculant, Affray, Sidon).
La Marine nationale, qui n’a que plus que 15 sous-marins en service en 1945, reçoit
25 sous-marins classiques entre 1955 et 1978, six SNLE entre 1968 et 1982 et six SNA
entre 1980 et 1991, plus un sous-marin expérimental, le Gymnote. Quatre sous-marins
sont perdus (U 2326, Sibylle, Minerve, Eurydice).
D’autres marines arment naturellement des sous-marins classiques, généralement
d’anciens sous-marins américains datant de la guerre, puis des sous-marins construits
en majorité en Allemagne ou des unités transférées par les Soviétiques, d’occasion
mais aussi souvent neuves.
Les sous-marins perdus pendant la guerre froide ont généralement été victimes
d’accidents techniques (explosion de batterie ou de torpilles) ou nautiques (abordage).
La disparition de certaines unités n’est pas toujours vraiment expliquée et prête à des
interprétations les plus diverses.
Après la guerre froide
Pendant les années quatre-vingt-dix, le nombre de sous-marins maintenus en
patrouille diminue et les bâtiments devenant de plus en plus coûteux, le renouvellement
des flottes rester partiel. Les sous-marins restent cependant irremplaçables pour la
dissuasion et les missions de renseignement.
Cet ouvrage s’efforce de représenter les principaux types de sous-marins de la
période de la guerre froide mais n’a pas la prétention d’être exhaustif et le choix des
bâtiments illustrés reste arbitraire. Ils sont présentés par pays, par type et par ordre
chronologique.
Grouper (SSK 214)
Entre 1942 et 1951, les Américains mettent en service un total de 221 sous-marins classiques appelés « fleet submarines »
des type Gato, Balao et Tench. Ces bâtiments sont les grands vainqueurs de la guerre du Pacifique pendant laquelle ils ont
coulé la majeure partie de la flotte marchande japonaise. À partir de 1947, cinquante-deux sont plus ou moins modernisés
sur le modèle des sous-marins allemands type XXI (programme Guppy) et d’autres sont transformés pour des missions
particulières : sous-marins de chasse (SSK), piquet-radar (3 SSR) et essais de missiles (5 SSG, avec des Loon, copie des V-1
allemands puis Regulus). Le dernier, le Tigrone, n’est désarmé qu’en 1975.
Le Grouper est une unité type Gato. Il accomplit douze croisières de guerre dans le Pacifique. En 1946, c’est le premier sousmarin à recevoir un Combat Information Center (CIC, central opérations). Le développement, d’ailleurs surestimé, de la flotte
sous-marine soviétique inquiète les Occidentaux qui redoutent d’avoir à rejouer une nouvelle bataille de l’Atlantique. Le sousmarin, s’il est équipé de bons moyens de détection, peut être un excellent chasseur. Le Grouper est transformé en sousmarin chasseur de sous-marin (SSK, type 1) entre mars 1950 et juin 1951. Six autres sous-marins sont aussi transformés en
chasseur (SSK type 2) avec un sonar BQR-4 entre 1951 et 1953.
Le Grouper sert à la mise au point des techniques de chasse et de destruction de sous-marins adverses (hunterkiller) et participe aux exercices en Atlantique. Il est réaménagé entre novembre 1959 et juin 1960 en bâtiment
expérimental avec de nouveaux sonars et utilisé pour des études en acoustique sous-marine. Il est vendu
le 11 août 1970 pour être démoli.
“Chasseur-tueur
8)
”
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
États-Unis
Electric Boat, Groton
12 février 1942
Sous-marin classique chasseur
de sous-marins
27 octobre 1941
Désarmé
et rayé 2 décembre 1968
Le Grouper dans le Long Island Sound en 1958. (Marc Piché)
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
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3
Janvier
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3
(9
Odax (SS 484)
Les Américains testent entre 1946 et 1949 deux sous-marins allemands type XXI, l’U 2513 et l’U 3008. Tous les sous-marins
construits après 1945 bénéficient de l’expérience ainsi acquise. Une vingtaine de sous-marins sont simplement modernisés
vers 1950 en recevant un nouveau massif abritant un schnorchel. Cinquante-deux autres « fleet submarines », construits
pendant la guerre, sont modernisés entre 1948 et 1954. L’opération est baptisée Guppy (Greater Underwater Propulsive Power).
Un nouveau massif profilé et une nouvelle batterie permettent de passer de huit à seize noeuds en plongée. On distingue les
Guppy I, IA, II, IIA et IIB. Une seconde modernisation (Guppy III ou Fram 2) concerne neuf bâtiments entre 1960 et 1962.
L’Odax est un bâtiment classe Tench, achevé juste à la fin de la guerre. Il est basé à Key West où il est utilisé pour l’entraînement
sonar. C’est le premier sous-marin modernisé Guppy entre septembre 1946 et août 1947, à Portsmouth. Il fait des essais à partir
de Key West puis retourne à Portsmouth en août 1951 pour recevoir un schnorchel (conversion Guppy II). Il reprend la mer au
printemps 1952 et sert pour l’entraînement à Key West jusqu’en 1955. Modernisé en 1956, il est déployé en Méditerranée en
1958 (il va jusqu’en mer d’Arabie). Basé à Charleston en août 1959, l’Odax opère en Atlantique Nord et Atlantique Sud et fait le
tour du continent sud-américain en 1964. Il retourne en Méditerranée en 1969. Il est de nouveau basé à Key West en
1970 et fait une dernière croisière en Atlantique Est en mars et avril 1972.
L’Odax est désarmé le 8 juillet 1972 et, le même jour, transféré au Brésil, où il est rebaptisé Rio de Janeiro. Le
sous-marin est désarmé en 1978 et démoli en 1981.
“Modernisations
Guppy
10)
”
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
États-Unis
Arsenal Portsmouth
11 juillet 1945
Sous-marin classique
modernisé Guppy
10 avril 1945
Désarmé
et rayé 8 juillet 1972
Le sous-marin brésilien Rio de Janeiro, ex américain Odax, en 1976. (Marc Piché)
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
(11
Trigger (SS 564)
Au début des années cinquante, les Américains construisent, outre une dizaine de sous-marins prototypes et expérimentaux,
une série de six sous-marins classiques, formant la classe Tang. Ces bâtiments bénéficient des enseignements des essais des
bâtiments allemands type XXI mais sont immédiatement handicapés par les moteurs Diesel « pancake » qui les équipent. Il
faudra les reconstruire avec des Diesels classiques dès la fin des années cinquante.
Après une croisière d’endurance jusqu’à Rio de Janeiro, le Trigger est basé à New London. En août 1957, il opère dans le pack
au nord du Groenland avec le Nautilus puis participe à un exercice de l’Otan qui le mène jusqu’en Europe. Il est en travaux à
Portsmouth du 14 janvier au 15 août 1958 pour le remplacement de ses moteurs Diesel d’origine et un allongement de presque
trois mètres. Basé à Charleston, il est engagé dans des manœuvres de l’Otan et est périodiquement détaché en Méditerranée.
Il est encore allongé entre le 8 janvier 1968 et le 6 juin 1969 pour recevoir un nouveau sonar. Il est ensuite basé à San Diego
en septembre 1970 et participe aux essais de la torpille Mk 48 en 1971. Le Trigger rallie l’Extrême-Orient en octobre1972, est
engagé dans des opérations spéciales à partir de Subic Bay en janvier et, via le Japon, revient à San Diego le 5 avril 1973.
Le 25 avril, des marins italiens embarquent pour entraînement et le sous-marin est transféré à l’Italie le 10 juillet 1973.
Rebaptisé Livio Piomarta, il est utilisé par la marine italienne jusqu’à son désarmement le 28 février 1986. Les
Italiens arment un total de neuf anciens sous-marins américains entre 1954 et 1988 et mettent en service
neuf sous-marins de construction nationale entre 1968 et 1989.
“Des moteurs
ratés
12)
”
Janvier
Lundi
3
Electric Boat, Groton
États-Unis
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
31 mars 1952
Sous-marin classique
14 juin 1951
Désarmé et rayé 2 juillet 1973
Le Trigger au large de San Francisco en avril 1972 avec une peinture de coque verte originale. (Marc Piché)
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
(13
Salmon (SSR 573)
L’expérience de la guerre contre le Japon a mis en valeur les possibilité des sous-marins comme piquet radar au profit
de l’aviation, notamment les capacités de guidage de la chasse embarquée en avant d’une formation de porte-avions avec
la faculté de se soustraire en plongée à une attaque, avantage vital sur le destroyer traditionnellement chargé de la même
mission.
Après la transformation de dix sous-marins classiques en piquet radar (SSR), entre 1946 et 1952, deux unités à propulsion
classique (moteurs Diesel) sont construites entre 1953 et 1956, le Sailfish et le Salmon. Le dernier sous-marin piquet radar
américain est le Triton, un sous-marin à propulsion nucléaire (deux réacteurs) mis en service en 1959, remarqué par un tour
du monde en plongée en 83 jours en 1960 et finalement désarmé dès 1969. La fonction de guet aérien est finalement assurée
par des avions à partir de 1961 et les sous-marins reconvertis en sous-marins d’attaque.
Le Salmon est basé à San Diego. Il est déployé à trois reprises en Extrême-Orient entre fin 1957 et fin 1962 puis est modernisé
(Fram) à San Francisco de juin 1964 à avril 1965. Après deux nouveaux déploiements en Extrême-Orient, dont un passage sur
les côtes vietnamiennes en décembre 1968, il est adapté pour opérer avec un DRSV (sous-marin de sauvetage, Deep
submergence rescue vehicle).
Le Salmon retourne à trois reprises en Extrême-Orient entre 1968 et 1972 puis un nouveau déploiement
s’arrête à Pearl Harbor en juillet 1973 pour des problèmes de propulsion. Il revient en Extrême-Orient entre
septembre 1976 et mars 1977. Désarmé peu après, le Salmon est finalement coulé le 5 juin 1993 pour
servir de but sonar dans le sud de Long Island.
“ Du radar
au sauvetage
14)
”
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
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3
États-Unis
Arsenal Portsmouth
25 août 1956
Sous-marin classique
piquet radar
25 février 1956
Désarmé et rayé
1er octobre 1977
Le Salmon au large de San Francisco en février 1971. (Marc Piché)
Janvier
Lundi
3
Janvier
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3
Janvier
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3
Janvier
Lundi
3
(15
Grayback (SSG 574)
Après des essais de lancement en surface à partir du Cusk d’engins téléguidés Loon, version américaine du V 1 allemand,
les Américains développent ce que l’on appelle maintenant un missile de croisière baptisé Regulus et lançable en surface. Le
Regulus est embarqué sur deux sous-marins anciens remis en service en 1953 et 1955 et trois sous-marins spécialement
construits, le Grayback et le Growler et un nucléaire, le Halibut. Le Regulus I est en service de 1954 à juillet 1964 mais le
Regulus II, supersonique qui aurait dû lui succéder, est abandonné en décembre 1958. La priorité est alors donnée au missile
balistique.
Le Grayback effectue le seul et unique lancement d’un Regulus II, le 18 septembre 1958. Basé à Pearl Harbor, il embarque
quatre Regulus I et effectue un total de neuf patrouilles dans le Pacifique Nord entre septembre 1959 et mai 1964. Les missiles
aérodynamique étant alors abandonné au profit des missiles balistiques, le Grayback est désarmé le 25 mai 1964. Le bâtiment
est alors transformé, entre novembre 1967 et août 1968 à Mare Island, en transport de personnel (LPSS). Le hangar à engins
permet l’embarquement de 67 commandos (Navy Seals) et leur matériel. Remis en service le 9 mai 1969, il opère notamment
sur les côtes vietnamiennes en 1971 et 1972. Désarmé en 1984 à Subic Bay, aux Philippines, le Grayback est coulé
comme cible le 13 avril 1986.
Le Halibut, à propulsion nucléaire, fait une demi douzaine de patrouilles avec des Regulus puis est transformé
pour des missions de renseignement. Il effectue alors des missions spéciales entre 1971 et 1975,
notamment pour la pose et la récupération d’enregistreurs posés sur des câbles soviétiques en mer
d’Okhotsk.
“ Du missile
au commando
16)
”
Janvier
Lundi
3
Janvier
Lundi
3
Janvier
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3
Janvier
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3
États-Unis
Arsenal Mare Island
7 mars 1958
Sous-marin classique lanceur
d’engins téléguidés
2 juillet 1957
Désarmé 15 janvier 1984
Le Grayback avec un Regulus en position de lancement. (Claude Huan)
Janvier
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3
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3
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3
(17
Nautilus (SSN 571)
Le développement de la propulsion nucléaire dans la marine américaine est essentiellement l’œuvre du capitaine de
vaisseau puis amiral Hyman G. Rickover qui dirige les études sur le sujet à Oak Ridge à partir de juin 1946. Le premier sousmarin, avec un réacteur à eau pressurisée (PWR) est mis sur cale le 14 juin 1952. Baptisé Nautilus, il prend la mer pour la
première fois le 17 janvier 1955, envoyant alors le message resté célèbre : « Underway on nuclear power ».
Après une croisière d’endurance jusqu’à Porto Rico en mai 1955, Le Nautilus est basé à New London (en face de Groton où il a
été construit) et utilisé pour des essais pour juger de ses possibilités. Ses performances en plongée (autonomie quasiment
illimitée, vitesse atteignant 22 nœuds) bouleversent les techniques de lutte anti-sous-marine. Il effectue une première mission
en Arctique fin août 1957, suivi de manœuvres jusqu’en Europe en octobre. Il passe dans le Pacifique en avril 1958, fait une
croisière dans le détroit de Béring en juin puis, partant de Pearl Harbor le 23 juillet, atteint le pôle Nord le 3 août, et via Portland
en Angleterre, regagne New London le 29 octobre.
Le sous-marin est en travaux de mai 1959 à août 1960, est déployé en Méditerranée fin 1960, participe au blocus de Cuba fin
1962 puis retourne en Méditerranée mi 1963. Toujours basé à New London, il sert avec la flotte de l’Atlantique. Il subit
encore deux longues immobilisations en 1964 et en fin 1967 et 1968. Il rallie le Pacifique début 1979 et arrive le
26 mai 1979 à Mare Island où il est aussitôt arrêté.
Le Nautilus, officiellement désarmé en 1980, revient à Groton le 6 juillet 1985. Aménagé en musée, il est
ouvert au public le 11 avril 1986.
“Jules Verne,
nous voilà ...
18)
”
Janvier
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3
Janvier
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3
Janvier
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3
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3
États-Unis
Electric Boat, Groton
30 septembre 1954
Sous-marin nucléaire d’attaque
21 janvier 1954
Désarmé et rayé 3 mars 1980
Le Nautilus arrivant à San Francisco en mai 1979 après sa dernière sortie. (Marc Piché)
Janvier
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3
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3
(19
Seawolf (SSN 575)
Le second sous-marin à propulsion nucléaire américain, le Seawolf, est équipé d’un réacteur à sodium liquide (SIR).
Conçu, comme le Nautilus, comme sous-marin chasseur de sous-marin, il commence ses essais à la mer le 21 janvier 1957.
Ces essais puis les premières opérations montrent une endurance certaine, notamment en août 1958 lorsqu’il parcourt
13 700 milles en plongée en un mois. Cependant, la difficulté d’entretien du réacteur à sodium liquide conduit à immobiliser le
bâtiment à Groton fin 1958 pour remplacer ce dernier par un réacteur à eau pressurisée. Il est réarmé le 30 septembre 1960 et,
opérationnel en novembre et basé à New London, opère alors avec la flotte de l’Atlantique. Fin janvier 1961, il piste au large des
côtes brésiliennes le paquebot portugais Santa Maria détourné par des pirates. Il est déployé en Méditerranée en 1964 puis est
immobilisé pour entretien en 1965 et 1966.
Le Seawolf est immobilisé pendant plus d’un an après un échouage sur les côtes du Maine le 30 janvier 1968 puis revient
en Méditerranée fin 1969. Il passe dans le Pacifique en novembre 1970 et est aménagé pour des missions spéciales sous
le couvert d’expérimentations diverses. Basé à Mare Island, il est déployé à huit reprises dans le Pacifique jusqu’en 1986. Il
remplace notamment le Halibut pour les missions de renseignement en mer d’Okhotsk à partir de juin 1976.
Le sous-marin rallie Mare Islande en juin 1986 pour y être désarmé. Il est rayé des listes de la flotte américaine
le 10 juillet 1987. Après le démontage du compartiment du réacteur pour stockage, les parties avant et arrière
restantes sont démantelées (officiellement recyclées) entre octobre 1996 et septembre 1997.
“ Un espion
20)
”
Janvier
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3
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3
Janvier
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3
Janvier
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3
États-Unis
Electric Boat, Groton
30 mars 1957
Sous-marin nucléaire d’attaque
21 juillet 1955
Désarmé 30 mars 1987
Le Seawolf au large de San Francisco en février 1976. (Marc Piché)
Janvier
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3
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3
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3
(21
Seadragon (SSN 584)
L’expérience acquise permet aux Américains de lancer rapidement, dès 1955, la construction d’une première série de sousmarins d’attaque avec un réacteur à eau pressurisée. Les quatre unités type Skate (Skate, Swordfish, Sargo, Seadragon)
sont construites entre 1955 et 1959. Ces premiers sous-marins nucléaires d’attaque vraiment opérationnels bénéficient
évidemment d’une autonomie qui n’est limitée que par l’endurance de l’équipage (en fait surtout de la capacité des soutes à
vivres) mais sont cependant bruyants et ainsi facilement détectables. La coque est issue des Guppy et ils peuvent naviguer
jusqu’à une immersion de 210 mètres.
Le dernier bâtiment de la série, le Seadragon, est affecté au Pacifique. Parti de Portsmouth, il transite par le passage du
Nord-Ouest, fait surface au pôle Nord le 25 août 1960 et arrive à Pearl Harbor, son port base, le 14 septembre. Il est détaché
avec la 7e flotte de juin à octobre 1961. Il retourne en Arctique en juillet 1962. Le Seadragon et le Skate se retrouvent au pole
Nord le 2 août. Après une deuxième croisière en Extrême Orient en 1963, le Seadragon est immobilisé à Pearl Harbor pour le
remplacement de son combustible fin 1963 et début 1964. Il est envoyé en Extrême-Orient en août 1964, opère à partir de
Subic Bay puis est finalement basé à Sasebo, au Japon, en novembre 1964. C’est le premier sous-marin nucléaire
à être basé en dehors des États-Unis. Il effectue notamment des missions d’espionnage électronique près des
côtes soviétiques. Il est en travaux de juillet 1968 à mars 1971.
Le Seadragon reste affecté à la flotte du Pacifique jusqu’à son désarmement en 1984.
Rayé le 30 avril 1986, le Seadragon est recyclé entre octobre 1994 et septembre 1995.
“Surface au pôle
22)
”
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États-Unis
Arsenal Portsmouth
5 décembre 1959
Sous-marin nucléaire d’attaque
16 août 1958
Désarmé 12 juin 1984
Le Seadragon dans la baie de San Francisco en mai 1983. (Marc Piché)
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3
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(23
Sculpin (SSN 590)
Un sous-marin expérimental à propulsion classique, l’Albacore, achevé en 1953, a permis la mise au point d’une coque
hydrodynamique en forme de goutte d’eau avec une seule hélice. La série de sous-marins nucléaires qui suit les Skate bénéficie
de ces essais et les six unités type Skipjack sont achevées entre 1959 et 1961 avec une coque en forme de goutte d’eau et une
unique ligne d’arbres. Ces sous-marins, toujours équipés d’un réacteur à eau pressurisée, sont très manœuvrants et les plus
rapides en plongée (pour les Américains), jusqu’à la série des Los Angeles, avec 29 noeuds.
L’immersion maximum est toujours de 210 mètres. Ils restent assez bruyants malgré une amélioration de la discrétion
acoustique sur les cinq derniers grâce à l’embarquement de nouveaux réducteurs et d’auxiliaires plus discrets. L’un d’eux, le
Scorpion, disparaît au large des Açores le 22 mai 1968, probablement après l’explosion d’une batterie de torpille.
Le Sculpin, construit à Pascagoula dans le Mississippi, fait ses essais constructeur dans le golfe du Mexique puis est basé à
San Diego qu’il rallie fin juin 1961. Les derniers essais et l’entraînement le conduisent jusqu’à Pearl Harbor et Mare Island. Il
est déployé en Extrême-Orient de mai à août 1962, d’avril à octobre 1964 et de novembre 1966 à mai 1967. Le réacteur est
rechargé lors d’un arrêt à l’arsenal de Puget Sound, à Bremerton, entre janvier 1968 et juillet 1969, le sous-marin
restant un an au bassin. Toujours basé à San Diego, il retourne en Extrême-Orient en 1972 et 1974 et participe à
des opérations en relation avec la guerre du Vietnam.
Le Sculpin reste affecté dans le Pacifique jusqu’à son désarmement en 1990. Il est recyclé à partir
d’octobre 2000.
“Un chasseur
peu discret
24)
”
Janvier
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3
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États-Unis
Ingalls, Pascagoula
1er juin 1961
Sous-marin nucléaire d’attaque
31 mars 1960
Désarmé et rayé 3 août 1990
Le Sculpin au large de San Francisco en janvier 1971. (Marc Piché)
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3
(25
Guardfish (SSN 612)
Entre 1961 et 1967, les Américains mettent en service quatorze unités type Thresher. La priorité est donnée à la discrétion
acoustique et à la détection pour la chasse aux sous-marins soviétiques. Ils peuvent plonger jusqu’à 400 mètres mais ne
dépassent pas 28 noeuds en plongée.
Le premier de ces bâtiments, le Thresher, disparaît accidentellement le 10 avril 1963 au large de la Nouvelle Angleterre,
probablement suite à un problème d’entretien. Les autres sous-marins de cette classe sont alors désignés, comme la classe
Permit, du nom du deuxième de la série.
Le dixième bâtiment est le Guardfish. Construit à Camden, prés de Philadelphie, il fait une croisière d’endurance jusqu’à Porto
Rico puis, via le canal de Panama, passe dans le Pacifique. Il est affecté à la flotte du Pacifique, avec Pearl Harbor comme base. Il
accomplit un déploiement de six mois en Extrême-Orient en 1968 puis revient pour travaux à Pascagoula. Il accomplit plusieurs
missions dans le Pacifique. En mai 1972, le Guardfish piste un sous-marin soviétique type Echo II pendant 26 jours, du nord du
détroit de Tsoushima à la mer de Chine méridionale.
Après une période de travaux à Pearl Harbor fin 1974 et début 1975, il est basé à Vallejo, en Californie, en juin 1975.
Le réacteur est rechargé à Mare Island entre août 1975 et juillet 1977 puis il est basé à San Diego. Il retourne en
Extrême-Orient fin 1978 et en 1980. Après une période d’entretien à Mare Island de septembre 1983 à août
1985, il retourne en Extrême-Orient fin 1987, en 1988 et fin 1990. Après une mission dans le Pacifique Nord,
il est envoyé à Puget Sound en juin 1991. Il entre en juillet dans la procédure de déactivation avant d’être
désarmé puis recyclé.
“Un bon pisteur
26)
”
Janvier
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États-Unis
New York Shipbuilding, Camden
20 décembre 1966
Sous-marin nucléaire d’attaque
15 mai 1965
Désarmé 4 février 1992
Le Guardfish arrivant à Seattle en août 1987. (Marc Piché)
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3
(27
Richard B. Russell (SSN 687)
“
28)
Le Richard B. Russell est le dernier d’une série de 27 bâtiments, achevés entre 1967 et 1975 et constituant la classe
Sturgeon. Version améliorée des Thresher, ils sont plus long de quatre mètres, ont un massif agrandi et la possibilité d’opérer
sous la calotte glaciaire (massif renforcé, barres de plongée du massif pouvant être placées en position verticale). La vitesse
en plongée est de 25 nœuds et la profondeur maximum reste de 400 mètres. Relativement silencieux et bien équipés pour les
missions de renseignement, ces sous-marins vont tous être désarmés entre 1990 et 2000.
Le Richard B. Russell est construit à Newport News et est initialement affecté à l’Atlantique. Il reçoit en août 1977 un appendice
sur l’arrière du massif pour des essais d’antennes remorquées. Il est déployé cinq mois en Méditerranée en 1980 puis opère
l’année suivante en Atlantique Nord.
Le sous-marin rallie Vallejo, en Californie, en 1982 et y entre en travaux. Il est ensuite basé à Point Loma, près de San Diego,
et, après avoir reçu les modifications nécessaires (possibilité de porter un DSRV, Deep Submergence Rescue Vehicle), est
affecté au Submarine Development Group 1 dont les mission officielles concernent les expérimentations et le sauvetage de
sous-marins mais aussi, plus discrètement, les missions de renseignement, notamment sur les côtes soviétiques. Le
Richard B. Russell remplace alors le Seawolf et effectue quatre missions spéciales en mer de Barentz entre 1987
et 1990. Il est en entretien en 1991 et poursuit ses missions spéciales jusqu’en début 1993.
Le Richard B. Russell est mis en réserve le 1er juillet 1993. Conservé à Bremerton, il est recyclé entre le
1er octobre 2001 et le 3 janvier 2003.
Encore
un espion
”
Janvier
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3
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États-Unis
Newport News
16 août 1975
Sous-marin nucléaire d’attaque
12 janvier 1974
Désarmé et rayé 24 juin 1994
Le Richard B. Russell passant sous le Golden Gate à l’entrée de la baie de San Francisco en mai 1986. (Marc Piché)
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3
(29
Narwhal (SSN 671)
Outre les sous-marins nucléaires d’attaque et lance-missiles construits pratiquement en série, les Américains
construisent quelques bâtiments particuliers pour des expérimentations, notamment pour obtenir une meilleure discrétion
acoustique.
Le Tullibee est en service de 1960 à 1986. C’est une tentative de réduction de la taille des sous-marins nucléaires d’attaque,
avec un réacteur prototype et une propulsion turbo-électrique.
Le Glenard P. Lipscomb, en service de 1974 à 1990, est en fait un type Sturgeon avec un nouvel ensemble moteur prototype,
réacteur et propulsion turbo-électrique.
Le Narwhal est un bâtiment de la classe Sturgeon mais avec un réacteur nucléaire à circulation naturelle (sans pompes
génératrices de bruit et de vibration) et turbine à attaque directe (sans réducteur). C’est finalement le plus silencieux des
sous-marins américains jusqu’à l’arrivée des bâtiments de la classe Ohio.
Le Narwhal, affecté à l’Atlantique, subit trois grands arrêts dont deux pour ravitaillement du réacteur. Grâce à sa discrétion, il est
particulièrement utilisé pour des missions de renseignement à proximité des côtes de l’Union soviétique, notamment
en 1971, 1972, 1977 et 1979. Il est légèrement avarié à deux reprises : lors d’un échouage à Palma de Majorque le
31 décembre 1985 et 22 septembre 1989 à Charleston lors du passage de l’ouragan Hugo.
Le sous-marin est arrêté le 16 janvier 1999 et est désarmé et rayé le 1er juillet 1999. Un projet de musée
n’aboutit pas.
“à la recherche
du silence
30)
”
Note : L’écoute est le principal moyen de détection d’un sous-marin en plongée et un sous-marin
parfaitement silencieux serait indétectable, sauf par l’utilisation d’un sonar actif qui révèle aussitôt la
présence du bâtiment émetteur.
Janvier
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3
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États-Unis
Electric Boat, Groton
12 juillet 1969
Sous-marin nucléaire d’attaque
9 septembre 1967
Désarmé 1er juillet 1999
Le Narwhal arrivant à Portsmouth, en Angleterre, en mars 1987. (Coll. Marc Piché)
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(31
San Francisco (SSN 711)
Les Américains construisent à partir de 1971 une véritable série de sous-marin d’attaque qui va totaliser 62 unités (mises
en service entre 1976 et 1996 : les 31 Los Angeles et, modifiés, les 31 Providence). Quarante-six sont en service avant la fin de
la guerre froide. Il a été jugé plus économique de condamner les premiers bâtiments plutôt que de recharger leur réacteur et les
premiers sous-marins de cette série sont désarmés à partir de 1993, alors que les derniers ne sont pas encore achevés. Les
Soviétiques font de même avec leurs sous-marins projet 671 (Victor).
Ces sous-marins sont équipés d’un réacteur à eau pressurisée et circulation naturelle avec turbine et réducteur, ce qui leur
permet d’atteindre en plongée la vitesse de 33 nœuds. Le poids du réacteur, plus élevé que prévu, et des problèmes avec l’acier
de la coque, combinés, limitent la profondeur de plongée à 290 mètres.
Le San Francisco est le 24e bâtiment de la série. C’est le sixième du type Los Angeles construit par la Newport News Drydock
& Shipbuilding Corporation à Newport News, en Virginie qui reste, avec General Dynamic à Groton, le seul chantier à pouvoir
construire des sous-marins nucléaires aux États-Unis.
Le San Francisco est affecté à la flotte du Pacifique et basé à Pearl Harbor. Il est périodiquement détaché à la 7e flotte,
en Extrême-Orient, notamment en 1983, 1985 et 1986. Il opère aussi dans le Pacifique Nord en 1986 et 1988 puis
est modernisé à Pearl Harbor en 1989 et 1990.
Le San Francisco est immobilisé pour la recharge de son réacteur entre 2000 et 2002 avant d’être basé à
Guam. Avarié lors d’une collision avec une montagne sous-marine le 8 janvier 2005, il est réparé et remis
en service fin 2008.
“ Une longue
série
32)
”
Janvier
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États-Unis
Newport News
24 avril 1981
Sous-marin nucléaire d’attaque
27 octobre 1979
En service en 2011
Le San Francisco sous le Golden Gate à San Francisco le 13 octobre 1984. (Marc Piché)
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(33
Providence (SSN 719)
Les trente et un sous-marins de la classe Providence (ou « improved Los Angeles ») sont une version améliorée des
Los Angeles. Ils différent essentiellement des précédents par l’embarquement de douze missiles Tomahawk supplémentaires
placés dans autant de lanceurs verticaux (VLS) placés à l’avant. Un sous-marin peut ainsi embarquer jusqu’à vingt Tomahawk.
Sur les vingt-trois derniers bâtiment, les barres de plongée avant sont déplacées du massif vers l’étrave et deviennent
éclipsables pour pouvoir faire surface dans la banquise. Le système de combat (CCS) évolue aussi avec le temps. La possibilité
d’embarquer des missiles de croisière, comme le Tomahawk lançables à partir de tubes lance-torpilles à partir de 1983, donne
aux sous-marins d’attaque la possibilité de participer à des bombardements sur des objectifs terrestres avec une portée de
plus de 2 000 kilomètres. La version UGM 109 du Tomhawak sera utilisée lors de la guerre du Golfe en 1991 à partir des sousmarins Pittsburgh et Louisville.
Le Providence est le premier des Los Angeles amélioré et il effectue le premier lancement de Tomahawk par sous-marin avec le
lanceur vertical. Il est affecté à l’Atlantique, basé à New London, et est déployé en Atlantique, en Méditerranée et jusque dans
le golfe de Persique.
Après la fin de la guerre froide, le sous-marin continue de servir en Atlantique, Méditerranée et dans le golfe,
participant à des opérations contre l’Irak après la guerre du Golfe. Toujours basé à New London, il est cependant
déployé en Extrême-Orient en 2006 et 2008.
En 1990, avant la fin de la guerre froide, les Américains commandent un nouveau type de sous-marin
nucléaire d’attaque dont le premier, le Seawolf, n’est achevé qu’en 1997.
“ Missiles
de croisière
34)
”
Janvier
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3
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3
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États-Unis
Electric Boat, Groton
27 juillet 1985
Sous-marin nucléaire d’attaque
4 août 1984
En service en 2011
Le Providence arrivant à Portsmouth en juillet 1989. (Coll. Marc Piché)
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(35
Patrick Henry (SSBN 599)
La vulnérabilité des bases de bombardiers stratégiques et des missiles en silos à terre ne garantit pas la possibilité
d’une frappe de représailles en cas d’attaque massive. Des missiles embarqués sur des sous-marins sont pratiquement
indétectables et permettent ainsi une réplique. Les Américains parviennent, à la fin des années cinquante, à embarquer seize
missiles balistiques porteurs d’ogives nucléaires lançables en plongée à bord d’un sous-marin à propulsion nucléaire. Les
cinq premiers sous-marins lanceurs d’engins américains sont rapidement construits entre 1957 et 1961. Ils embarquent des
missiles Polaris A1 d’une portée de 2 200 kilomètres. Le premier armé est le George Washington, le 30 décembre 1959. En
mission, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SSBN pour les Américains) reste le plus discrètement possible dans une
zone à portée de ses objectifs et prêt à tirer dès la réception d’un ordre transmis sur ondes très longues captables par une
antenne sous-marine remorquée près de la surface. La durée d’une patrouille est de l’ordre de soixante-dix jours, suivie par une
trentaine de jours d’entretien. Deux équipages (or et bleu) alternent à chaque patrouille.
Le Patrick Henry est le second SSBN américain. Il appareille pour sa première patrouille en décembre 1960 et arrive au Holy
Loch, en Écosse, le 8 mars 1961. Il fait alors 17 patrouilles à partir du Holy Loch puis est en travaux en 1965. Il reçoit
alors le Polaris A 3 qui porte à 4 600 kilomètres.
Le sous-marin passe dans le Pacifique dans les années 1970. Les tubes lance-missiles sont désarmés en
1982 et le bâtiment est alors reclassé sous-marin d’attaque (SSN) le 24 octobre 1981.
Rayé le 16 décembre 1985, il est recyclé en 1997.
“Un américain
en Ecosse
36)
”
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États-Unis
Electric Boat, Groton
9 avril 1960
Sous-marin nucléaire lanceur
d’engins balistiques
22 septembre 1959
Désarmé 24 mai 1984
Le Patrick Henry à la mer. (Coll. Marc Piché)
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Simon Bolivar (SSBN 641)
Les cinq sous-marins type Georges Washington sont suivis de cinq bâtiments initialement armés de Polaris A 2, les Ethan
Allen, mis en service entre 1961 et 1963. Ils sont à leur tour suivis par 19 unités type Lafayette mise en service en 1963 et
1964 et enfin par les douze Benjamin Franklin armés initialement de Polaris A 3 et avec un appareil propulsif plus silencieux.
Le dernier, le Will Rogers, est mis en service le 1er avril 1967. Ils atteignent 21 noeuds en plongée et peuvent descendre jusqu’à
400 mètres. Les deux dernières séries sont modernisées et reçoivent des missiles Poseidon (4 600 kilomètres de portée,
jusqu’à 14 têtes nucléaires) entre 1970 et 1976. Douze de ces bâtiments sont encore modernisés avec des missiles Trident
(7 400 kilomètres, 8 têtes nucléaires) entre 1979 et 1982. Le dernier désarmé est le Kamehameha, transformé en transport
de commandos en 1992 et définitivement désarmé en 2002.
Le Simon Bolivar est la deuxième unité du type Benjamin Franklin. Il effectue deux tirs d’essais de Polaris les 17 et 31 janvier 1966
au large de cap Kennedy puis est basé à Charleston d’où il appareille pour sa première patrouille en avril 1966.
Il est modernisé et aménagé à Newport News pour embarquer des Poseidon entre février 1971 et mai 1972. Les patrouilles
reprennent fin 1972. En février 1979 il totalise quarante patrouilles lorsqu’il est de nouveau immobilisé de mars 1979 à
décembre 1980, cette fois à Portsmouth, pour pouvoir embarquer des missiles Trident. Il est de retour à Charleston
en janvier 1981 et reprend le cycle des patrouilles. Il fait un tir d’essai de Trident en 1983. L’activité du Simon
Bolivar est arrêtée en septembre 1994. Il est recyclé à Bremerton entre octobre 1994 et décembre 1995.
“ Du Polaris
au Trident
38)
”
Janvier
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3
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Lundi
3
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3
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3
États-Unis
Newport News
29 octobre 1965
Sous-marin nucléaire lanceur
d’engins balistiques
22 août 1964
Désarmé et rayé 8 février 1995
Le Simon Bolivar arrivant à Port Everglades en février 1993. (Marc Piché)
Janvier
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Ohio (SSBN 726)
Le remplacement des premiers sous-marins lance-missiles balistiques américains est assuré à partir de 1981 par
les bâtiments classe Ohio qui embarquent initialement 24 missiles Trident. Ils peuvent plonger jusqu’à 300 mètres et atteignent
25 nœuds. Les premiers accords sur la réduction des arsenaux nucléaires datent de mai 1972 avec les accords américanosoviétiques Salt I. D’autres accords suivent et le nombre de têtes nucléaires américaines et soviétiques commence alors à se
réduire.
Les Américains ont prévu jusqu’à 24 nouveaux sous-marins stratégiques mais vont se limiter finalement à 18 unités. Ces
bâtiments sont mis en service entre 1982 et 1997, dont douze jusqu’en 1991, avant la fin de la guerre froide. Les dix derniers
embarquent à partir de 1990 des Trident D-5 à portée améliorée et porteurs de huit têtes mirvées (manœuvrables). Ces
nouveaux sous-marins sont basés à King’s Bay en Georgie pour l’Atlantique et à Bangor, dans l’État de Washington, pour le
Pacifique. Quatre des premières unités sont réarmées avec des Trident D-5 à partir de 2001.
L’Ohio, premier bâtiment de cette nouvelle génération, fait ses essais en Atlantique puis, après des tests du système de
lancement au passage devant cap Canaveral, rallie Bangor. Il appareille pour sa première patrouille dans le Pacifique
Nord le 1er octobre 1982, avec des missiles Trident C-4. Il est en entretien à Puget Sound entre juin 1993 et
juin 1994. La fin de la guerre froide et l’expérience des opérations menées à partir de 1991 conduisent,
entre 2002 et 2007, à la reconversion des quatre premiers sous-marins classe Ohio en sous-marins lancemissiles de croisière (SSGN). L’Ohio est ainsi transformé entre novembre 2002 et décembre 2005.
“Armageddon
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États-Unis
Electric Boat, Groton
11 novembre 1981
Sous-marin nucléaire lanceur
d’engins balistiques
7 avril 1979
En service avec missiles de
croisière
L’Ohio. (DVIC)
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Alderney (S 16)
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Au début de la guerre froide, après le désarmement des sous-marins anciens ou usés par la guerre précédente, les
Britanniques arment 25 sous-marin classe T et 22 type S, tous datant de la seconde guerre mondiale et les premières unités
de la classe A ou Amphion. Ces dernières sont une version améliorée des T, à coque soudée, et conçus pour opérer dans le
Pacifique. Quarante-six unités sont prévues mais seulement seize sont achevées et aucune avant la fin de la seconde guerre
mondiale. Sept sont achevées avec un schnorchel, les autres le recevant avant 1949.
Les examens et essais réalisés avec les anciens sous-marins allemands, dont un type XXI, aboutissent à une modernisation
des sous-marins restés en service, comparable à celle des Guppy américains. Treize unités classe T sont ainsi plus ou moins
modernisées (schnorchel, carénage, allongement) entre fin 1948 et 1957. La classe A est aussi modernisée entre 1955 et
1960, le premier étant l’Artful. Deux ne sont pas modernisé, l’Affray perdu accidentellement en Manche le 17 avril 1951 et
l’Aurochs. Plusieurs de ces sous-marins reçoivent un canon de 102 millimètres pour opérer en Asie du Sud-Est à partir de 1964
lors de la confrontation (1963 à 1966) entre la Malaisie, soutenue par les Britanniques et l’Indonésie. Le dernier sous-marin
classe A en service, l’Andrew, est désarmé en 1974. L’Alliance est préservé à Gosport depuis 1981.
L’Alderney (marque de coque P 416 puis P 16 et, en mai 1961, S 96) est loué à la marine canadienne de mars 1955
à février 1957. Il est alors basé à Halifax pour assurer l’entraînement des escorteurs canadiens.
L’Alderney est désarmé en novembre 1967. Il est vendu le 6 juin 1972 et démantelé à partir d’août 1972 à
Cairnryan, en Ecosse.
Pour
le Pacifique
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Royaume-Uni
Vickers-Armstrongs,
Barrow-in-Furness
Sous-marin classique modernisé
25 juin 1945
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10 décembre 1945
Désarmé novembre 1967
L’Alderney arrivant à Halifax, au Canada, en juillet 1962. (Marc Piché)
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