Rodez Sur les traces d`un détective privé

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Rodez Sur les traces d`un détective privé
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Rodez Sur les traces d’un détective privé
SÉBASTIEN HERVIER
27/05/2012, 06 h 00
Serge Brun doit parfois rester plus de 10 heures en planque dans son véhicule.(Photo JM
PORTES)
On les imagine les pieds sur le bureau, un cigare dans la main et une arme
dans l’autre, sans oublier le chapeau qui cache la moitié de leur visage.
Serge Brun ne correspond pas le moins du monde à cette description. Lui
cherche plutôt à se fondre au maximum dans la population. "On n’est pas
des barbouzes !" lance le détective privé. Ou plutôt l’enquêteur de droit
privé, une appellation qu’il préfère et qui découle d’une loi datant de
2002. Un texte précis qui régit une profession qui avait tendance
auparavant à connaître quelques dérives.
"À l’époque, tout le monde pouvait devenir détective", se souvient Serge
Brun. Basé à Béziers mais régulièrement en Aveyron pour le besoin de ses
enquêtes, il s’est lancé dans cette aventure en 2007 après une carrière
dans la fonction publique. "J’ai bénéficié d’une équivalence grâce à mon
expérience précédente, mais aujourd’hui il faut suivre une formation pour
avoir le droit d’exercer la profession." Trois écoles seulement existent
dans le pays, dont deux en Languedoc-Roussillon, à Nîmes et Montpellier.
Malgré cela, certains prennent encore les détectives privés pour des
justiciers sans foi ni loi. "Des clients me demandent parfois de poser des
micros et des caméras, ou d’effectuer des écoutes téléphoniques ! Mais
c’est interdit, on se doit de travailler dans le cadre de la loi." L’essentiel
des enquêtes de Serge Brun concerne en fait des affaires familiales ou
d’entreprises. Garde d’enfants, divorce, adultère, enquête prémaritale ou
détournement de clientèle, travail clandestin, vérification de l’emploi du
temps de salariés, voilà entre autres le quotidien de l’enquêteur. "Je ne
poursuis pas des criminels", rassure Serge Brun.
Si toutes ces enquêtes, qui peuvent aussi bien durer une demi-journée
que plusieurs mois, n’ont donc rien à voir avec le mythe du détective
privé, Serge Brun doit tout de même faire preuve d’un peu de fourberie
pour réussir certaines missions. "Quand on fait une filature pendant
plusieurs heures, aux basques de la même personne, il vaut mieux avoir
sa garde-robe dans la voiture, afin de pouvoir changer de tenue dans la
journée histoire de ne pas se faire repérer. On appelle ça du
désilhouettage."
Les filatures peuvent durer une éternité, à rester parfois assis plus de 10
heures dans sa voiture, les yeux rivés sur une porte. Des moments
fatigants mais Serge Brun adore enquêter et parvenir à satisfaire les
demandes de ses clients. Même si cela est parfois impossible : "J’ai eu une
cliente persuadée que son mari la trompait avec la voisine. Je l’ai suivi
pendant des jours, et il passait son temps dans ses vignes. Mais je n’ai
jamais pu la convaincre de la fidélité de son conjoint."
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