D. TÖDT, Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und
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D. TÖDT, Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und
Méditerranée Revue géographique des pays méditerranéens / Journal of Mediterranean geography 123 | 2014 La qualité environnementale en milieu urbain D. TÖDT, Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und das Imaginäre der Stadt (2013), LIT Verlag, Berlin, 128 p. Boris Grésillon Éditeur Presses Universitaires de Provence Édition électronique URL : http://mediterranee.revues.org/7515 ISSN : 1760-8538 Édition imprimée Date de publication : 20 décembre 2014 Pagination : 146 ISBN : 979-1-03200-013-7 ISSN : 0025-8296 Référence électronique Boris Grésillon, « D. TÖDT, Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und das Imaginäre der Stadt », Méditerranée [En ligne], 123 | 2014, mis en ligne le 20 décembre 2016, consulté le 05 octobre 2016. URL : http://mediterranee.revues.org/7515 Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. Tous droits réservés 146 D. TÖDT, 2013, Vom Planeten Mars. Rap in Marseille und das Imaginäre der Stadt, LIT Verlag, Berlin, 128 p. La réédition de ce bref ouvrage en langue allemande de 128 pages, intitulé « De la planète Mars. Le rap à Marseille et l’imaginaire de la cité », est bienvenue. Le livre a été écrit par un ethno-musicologue, mais l’auteur, Daniel Tödt, pourrait très bien être également qualifié d’ethnogéographe, tant son intérêt pour l’espace est grand. En effet, le projet de l’auteur n’est pas seulement de donner au lecteur un aperçu de la riche scène marseillaise – à commencer par son groupe phare depuis deux décennies, IAM – mais aussi de décrypter les relations entre une certaine forme musicale (le rap) et un certain terreau urbain (le bitume des cités, celles des quartiers Nord et des quartiers populaires du centre-ville). Quels sont les espaces centraux du rap marseillais ? Quelles images renvoient-ils de la cité phocéenne dans les textes de leurs chansons ? Telles sont les deux principales questions posées par ce livre. Mais au-delà, comme son titre l’indique, il s’agit, à travers le mouvement rap, de tenter de saisir ce qui fait « l’imaginaire de la cité ». Le jeune auteur se réfère par cette formule à des penseurs aussi prestigieux et aussi différents que Walter Benjamin, Kevin Lynch ou Marcel Roncayolo. Le livre est original à plus d’un titre. Ainsi, il se compose de sept chapitres, qui ne sont pas de simples édifices à la pierre de la démonstration mais qui suivent la carrière et les principaux albums du groupe IAM ainsi que ses représentations géographiques (« New York, Naples et Alger »), tout en les rattachant à des thèmes plus généraux : la géographie du rap à Marseille dans les années 1990, sa naissance dans les années 1980, ses courants, ses principaux quartiers (Belsunce, Bellevue / Félix Pyat et les quartiers Nord), ses origines revendiquées (New York et la Méditerranée), son rejet de Paris (cf. la rivalité notoire avec le groupe phare de la scène francilienne, NTM), ou encore la montée du Front national à Marseille dans les années 1980-1990, qui aiguise les tensions sociales et radicalise les paroles des rappeurs. Daniel Tödt se réfère avec bonheur aux textes de nombreuses chansons pour en tirer une « topographie du rap marseillais » marquée du sceau de l’opposition : IAM, et avec lui toute la scène rap phocéenne, s’est construit dans l’opposition aux quartiers Sud – les quartiers riches –, à Aix-en-Provence – ville bourgeoise – et plus que tout à Paris – ville honnie, symbole du pouvoir central et des privilèges de la classe possédante. La démonstration est séduisante. La conclusion du livre, qui fait le lien entre ce que l’auteur appelle la « texture musicale » et la « texture urbaine », laisse entrevoir des pistes intéressantes, qu’on aimerait voir approfondies. Au total, on est séduit par ce petit livre intelligent et bien écrit, original dans sa démarche comme dans son propos, agrémenté de photos des groupes, des lieux, des couvertures d’albums et des affiches, doté enfin d’une solide bibliographie comportant également des renvois vers le cinéma et la littérature. Boris Grésillon Aix Marseille Université