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l’info politique votations du 14 juin 2015 zoom sur les successions Un danger pour les entreprises familiales Taxer les successions et les donations supérieures à 2 millions de franc d’un impôt de 20% et verser deux tiers du produit au fonds de compensation de l’AVS: c’est ce que demande l’initiative «Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS», sur laquelle nous voterons le 14 juin. Elle mettrait gravement en danger les entreprises familiales, qui seraient l’objet d’une lourde taxation en cas de donation ou de transmission. Une exception est certes prévue en leur faveur: les héritiers ou les donataires d’entreprises familiales pourraient échapper à cet impôt, pour autant qu’ils les reprennent pour au moins 10 ans. Sinon, ils seraient taxés de manière rétroactive. Mais cette mesure risque de pousser des personnes à reprendre l’entreprise dont ils ont hérité ou qu’ils ont reçue en donation dans le seul but d’échapper à l’impôt, même si elles n’ont pas les compétences ou la motivation nécessaire. Et si la survie de l’entreprise passe par une fusion ou par l’entrée d’un nouveau partenaire dans le capital, les propriétaires risquent de temporiser, de peur que leur participation soit diluée et qu’ils soient taxés rétroactivement. La succession au sein d’une entreprise familiale est déjà une étape délicate, que toutes ne parviennent pas à négocier au mieux. L’acceptation de l’initiative risquerait de la rendre encore beaucoup plus difficile. Un certain nombre n’y survivraient pas, d’autres choisiraient sans doute de se délocaliser pour échapper à ses dispositions. Il faut donc voter non sans hésiter le 14 juin. VOTATION FÉDÉRALE 1 L’info politique du 14 juin 2015 Arrêté fédéral du 12 décembre 2014 concernant la modification de l’article constitutionnel relatif à la procréation médicalement assistée et au génie génétique dans le domaine humain Actuellement, la loi en Suisse est stricte en matière de procréation médicalement assistée. En effet, depuis 2001, le diagnostic préimplantatoire (DPI), soit la possibilité de détecter des maladies à un stade précoce de la vie humaine, est interdit. Le Conseil fédéral propose de lever l’interdiction du DPI pour répondre aux évolutions de la médecine dans ce domaine. Le projet du Conseil fédéral limitait à 8 le nombre d’embryons pouvant être développés simultanément et restreignait le DPI aux couples risquant de transmettre à leurs enfants une maladie génétique grave. Le Parlement a décidé d’être plus souple. Il a augmenté à 12 le nombre d’embryons pouvant être développés simultanément et a ouvert le DPI à tous les couples. Pour les partisans de l’arrêté, le DPI est envisageable s’il est strictement encadré et contrôlé. Il ne doit notamment pas être utilisé pour sélectionner des caractéristiques spécifiques (comme le sexe, par exemple). Il doit permettre 2 aux couples de pouvoir bénéficier d’une prise en charge semblable à celles ayant cours dans d’autres pays sans avoir besoin de s’exiler. Ils sont aussi d’avis qu’un embryon ne doit pas être considéré au même titre qu’un être humain, même s’il doit être traité avec diligence. Pour les opposants, la révision est éthiquement indéfendable, dans la mesure où elle instrumentalise des êtres humains («bébés-médicament») et introduit une inégalité de traitement entre embryons en sacrifiant notamment ceux qui sont susceptibles d’être malades. Ils estiment qu’il est également difficile de donner une définition adéquate d’une maladie grave. A leurs yeux, le DPI entraîne une discrimination vis-à-vis des personnes malades ou handicapées en leur faisant savoir qu’elles ont moins de valeur que les autres et qu’elles sont indésirables dans la société. Estimant que cet arrêté n’a pas de lien direct avec le monde de l’entreprise mais qu’il touche à la sphère privée, le Conseil de direction de la FER Genève ne prend pas position sur cet objet. Initiative populaire sur les bourses d’études L’Union des Etudiant-e-s de Suisse (UNES) a déposé «l’Initiative populaire sur les bourses d’études» dans l’objectif d’harmoniser sur le plan national le système d’attribution des bourses d’études dans le domaine de la formation du degré tertiaire (Hautes écoles, Universités). Le but est de permettre aux étudiants suisses de recevoir des aides financières publiques leur garantissant un niveau de vie minimal. Au vu des importants points faibles du texte, le Conseil fédéral a décidé de proposer aux Chambres fédérales de rejeter l’initiative et a élaboré un contre-projet indirect. L’initiative de l’UNES demande une modification de l’article 66 de la Constitution afin d’harmoniser l’octroi d’aides à la formation en transférant la compétence législative en la matière des cantons à la Confédération. Le texte propose que la Confédération définisse et uniformise les critères d’attribution, en déterminant qui peut bénéficier d’aides à la formation, dans quels cas et pour quel montant. Aujourd’hui, la gestion des bourses d’études relève de la compétence cantonale. Le régime d’attribution et le montant moyen d’une bourse d’études peut donc varier fortement d’un canton à l’autre. Conscients de ce problème, les cantons ont adopté en 2009 un Concordat intercantonal sur les bourses d’études qui a pour but l’harmonisation des 26 législations cantonales en la matière. Estimant que ce Concordat intercantonal allait dans la bonne direction, le Conseil fédéral a proposé aux Chambres fédérales de refuser l’initiative et a élaboré un contre-projet indirect sous la forme d’une révision totale de la loi sur les contributions à la formation. Le contre-projet prévoit que seuls les cantons qui respectent les conditions d’harmonisation relatives au degré tertiaire définies dans le Concordat ont droit à des subventions fédérales dans le cadre du régime des bourses d’études. Le 12 décembre 2014, l’initiative a été rejetée par les Chambres, qui ont adopté le contre-projet indirect. La nouvelle loi sur les contributions à la formation ne pourra être publiée dans le Feuille fédérale qu’une L’info politique du 14 juin 2015 fois l’initiative rejetée en votation populaire. Le Conseil fédéral fixera ensuite son entrée en vigueur, sous réserve d’un référendum. Pour les partisans, l’initiative permettrait un système de formation plus juste, car plus accessible à tous. Selon eux, il n’est pas normal que l’obtention d’une bourse d’études dépende actuellement plus du canton de domicile que de la situation financière individuelle. Ils sont d’avis que toute personne ayant des intérêts et des capacités doit pouvoir faire des études supérieures, et non uniquement ceux qui en ont les moyens. 3 Pour les opposants, une acceptation de l’initiative saperait les efforts d’harmonisation menés actuellement par les cantons dans le cadre du Concordat. Elle entraînerait d’importants coûts supplémentaires, estimés à 500 millions de francs par année pour la Confédération et pour les cantons, ce qui pourraient conduire à des coupes financières équivalentes dans le domaine de la formation, de la recherche et de l’innovation. En demandant qu’un minimum vital soit garanti à tous les étudiants, il est proposé d’accorder une forme de rente pour les étudiants, sans contrepartie, peu motivante, coûteuse et surtout inefficace. Le Conseil de direction de la FER Genève soutient l’effort d’harmonisation entrepris par les cantons dans le cadre du Concordat intercantonal et s’oppose à une centralisation du régime d’attribution des bourses d’études, contraire à l’esprit du fédéralisme. Il invite par conséquent ses membres à rejeter l’initiative. Initiative populaire « Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS (Réforme de la fiscalité successorale)» Déposée par un comité de gauche, l’initiative populaire «Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS» vise à introduire un impôt fédéral de 20% sur les successions de plus de 2 millions de francs et les donations de plus de 20’000 francs par personne et par année. Ce nouvel impôt fédéral remplacerait les impôts cantonaux qui devraient être abrogés. Jusqu’à présent, les tentatives d’introduire un impôt sur les successions au niveau fédéral ont toujours échoué. L’objectif de l’initiative est double, il s’agit d’une part d’améliorer la redistribution des richesses en Suisse et d’autre part de doter l’AVS de nouvelles sources de financement. Le texte prévoit que les deux tiers des recettes de l’impôt alimenteront le Fonds de compensation de l’AVS et que les cantons conserveront le tiers restant. Dans ce projet, les descendants directs ne sont pas exonérés de l’impôt, contrairement à la pratique qui prévaut aujourd’hui dans la majorité des cantons. Les époux et les partenaires enregistrés ne sont en revanche pas soumis à l’impôt. Le texte comporte une disposition qui prévoit que les donations effectuées à partir du 1er janvier 2012 seront imposées au taux de 20%. Cette initiative touche directement la transmission des entreprises familiales et agricoles. Pour celles-ci, un allégement non défini est prévu à condition que l’activité soit exploitée pendant dix ans par les héritiers ou par les donataires. L’initiative n’a pas réussi à convaincre au-delà des rangs de la gauche, elle a donc été rejetée par les Chambres fédérales le 12 décembre 2014. Pour les partisans, dans la mesure où, en Suisse, les plus grandes fortunes peuvent être léguées sans être imposées, la concentration de la richesse se renforce constamment. Un impôt sur les successions pour les grosses fortunes, tel que celui prévu par l’initiative, peut faire contrepoids à cette évolution socialement néfaste. A leurs yeux, la franchise de 2 millions est élevée; elle épargne donc les classes moyennes. Pour les opposants, les recettes fiscales attendues, estimées à 3 milliards de francs au maximum, ne permettent en aucun cas de couvrir les besoins futurs de financement de l’AVS. Qui plus est, en chassant les contribuables les plus aisés, cette initiative pourrait mettre en péril la pyramide fiscale. En outre, l’imposition des successions entraîne l’imposition multiple du même substrat fiscal. A Genève, cet impôt viendrait s’ajouter à l’imposition de la fortune de 1%. L’initiative met en danger la survie des entreprises familiales et agricoles et menace par là des dizaines de milliers d’entreprises et d’emplois. Enfin, elle contient une clause de rétroactivité inacceptable juridiquement. Le Conseil de direction de la FER Genève estime que cette initiative viole le principe du fédéralisme, entraîne l’imposition multiple du même franc et crée une dose d’insécurité supplémentaire pour les entreprises familiales. Il invite par conséquent ses membres à rejeter l’initiative. L’info politique du 14 juin 2015 4 Modification du 26 septembre 2014 de la loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV) Les technologies ont considérablement évolué ces dernières années. A l’heure d’internet et des smartphones, les habitudes de consommation ont elles aussi changé, y compris dans le domaine de l’information. Alors qu’auparavant seuls ceux possédant un poste de réception adéquat étaient susceptibles d’écouter la radio ou de regarder la télévision, tout le monde a aujourd’hui accès aux prestations offertes par ces médias. Estimant que le champ de perception de la redevance devait être adapté à cette nouvelle situation, le Conseil fédéral propose de revoir le mode et les conditions de prélèvement de la taxe radio-télévision (RTV). Il est proposé de généraliser la perception de la taxe auprès des ménages (à quelques exceptions près). Dans le même temps, la taxe, de 462,50 francs aujourd’hui, passera à un montant estimé à 400 francs. Elle sera toujours perçue par un organisme privé, comme c’est le cas actuellement. Les entreprises seront quant à elles soumises à partir d’un certain seuil, fixé à 500’000 francs de chiffre d’affaires annuel. La taxe sera progressive et prélevée par l’administration fédérale des contributions. Sur les 572’000 entreprises que compte la Suisse, 140’000 seront taxées, contre 100’000 actuellement. La réforme a été acceptée par le Parlement fédéral lors de la session d’automne 2014, par le PDC, le PBD, les Verts, le PSS, une partie du PLR, contre l’avis de l’UDC, des Verts libéraux et une petite majorité du PLR. L’Union suisse des arts et métiers (USAM), opposée à ce projet, l’a combattu par référendum. Pour les partisans de la nouvelle loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV), la révision permet de s’adapter à la réalité technologique actuelle. Elle permet d’éviter des contrôles coûteux et lutte plus efficacement contre la fraude. Elle aboutit à une baisse du coût pour l’ensemble des ménages soumis à la taxe. Pour les entreprises, 75% d’entre elles seront exonérées et près d’une sur dix (9%) verra sa facture allégée. Au total, plus de 80% des entreprises seront exemptées ou payeront moins qu’aujourd’hui. Le projet ne vise en outre pas une augmentation des recettes globales, mais il permet simplement d’assurer la pérennité d’un service public plurilingue et de qualité. Pour les adversaires, cette révision consacre un nouvel impôt injuste sur les entreprises, qui seront taxées sans lien avec leur consommation radio et TV. Les plus grandes d’entre elles (dès 1 milliard de chiffre d’affaires) seront soumises à une taxe de 39’000 francs, sans que cela ne se justifie. Ils déplorent également que rien ne garantisse, à court et à moyen termes, que la taxe n’augmentera pas, puisque celle-ci est fixée par ordonnance, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Le montant total supplémentaire à charge de l’ensemble des entreprises serait de 200 millions de francs, selon eux. focus Le Conseil de direction de la FER Genève attache une grande importance au maintien d’un service public de qualité, qui plus est dans un petit pays plurilingue. Il ne remet donc pas en question la gestion de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR), ni son financement. Dans le cas présent, c’est la manière dont le financement est conçu qui pose problème. En effet, rien ne justifie de taxer les entreprises en fonction de leur chiffre d’affaires, car celui-ci est sans lien avec leur consommation de radio et de télévision. Le Conseil de direction de la FER Genève invite par conséquent ses membres à rejeter le projet. VOTATION CANTONALE 1 L’info politique du 14 juin 2015 Loi modifiant la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitation (mesures de soutien en faveur des locataires et de l’emploi) (LDTR) (plus de logements pour les Genevois) (11394) Genève est caractérisé par une pénurie de logements récurrente. Depuis de longues années le taux de vacance est extrêmement bas dans le canton (moins de 0,4%). Le marché commercial vit quant à lui une situation inverse, puisque l’on trouve de nombreux bureaux vides. Partant de ce double constat, des députés MCG ont proposé d’assouplir les conditions de conversion de locaux commerciaux, administratifs, artisanaux et industriels en logements, afin de favoriser la mise à la disposition rapide d’appartements sur le marché. Aujourd’hui, il est déjà possible de procéder à cette conversion. Toutefois, elle ne peut être que temporaire et les travaux nécessaires à cette modification restent soumis à la LDTR (loi sur les démolitions, transformations et rénovations). Le projet propose de supprimer la limite de temporalité et prévoit que les dispositions LDTR relatives aux travaux de transformation ne s’appliquent pas pour les locaux transformés en logements. La révision a été acceptée par le MCG, l’UDC, le PDC et le PLR, contre l’avis de la gauche et des Verts. Estimant que cette proposition constituait un démantèlement de la LDTR et de la protection des locataires, l’Asloca, soutenue par d’autres organisations, lançait avec succès un référendum facilité. Pour les partisans de la révision, celle-ci tombe sous le coup du bon sens. Genève manque de logements et dispose de nombreuses surfaces commerciales vides. Les conditions actuelles de changement d’affectation sont telles qu’elles sont dissuasives. Il convient donc de les assouplir pour que tout le monde y trouve son compte. Cette conversion facilitée est susceptible de mettre sur le marché 1500 à 2100 logements, au rythme de 220 par an, soit un surplus de 15% par rapport à la production annuelle de logements à Genève. Les logements ainsi créés restent soumis aux règles préexistant à l’opération de conversion et le droit du bail continuera à s’appliquer pleinement. La loi répond clairement à la demande des Genevois, qui souhaitent trouver à se loger dans le canton. Elle permettra en outre de regagner quelques contribuables, exilés sous d’autres cieux. Pour les opposants, ce projet constitue le début d’une tentative de démantèlement de la LDTR puisque pas moins de quatre projets de modification de la LDTR sont annoncés. Avec ce projet, un bureau transformé en logement ne sera plus jamais soumis à la LDTR et sera donc hors de tout contrôle. De plus, si la situation devait évoluer et rendre le besoin de locaux commerciaux plus vif, rien ne protègera le locataire qui aurait bénéficié de cette conversion. Celui-ci n’aurait d’autre solution que de trouver à se loger ailleurs. focus Genève a besoin de logements, de tous prix et de toutes catégories. Or, le canton construit insuffisamment pour répondre à la demande des citoyens. Le projet qui est proposé apporte une réponse concrète, rapide et pragmatique à ce besoin. Le Conseil de direction de la FER Genève vous invite par conséquent à le soutenir. Rappel des prises de position prises de position de la fer genève Votation fédérale 1 Acceptez-vous l’arrêté fédéral du 12 décembre 2014 concernant la modification de l’article constitutionnel relatif à la procréation médicalement assistée et au génie génétique dans le domaine humain? 2 Acceptez-vous l’initiative populaire «Initiative sur les bourses d’études»? Non 3 Acceptez-vous l’initiative populaire «Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS (Réforme de la fiscalité successorale)»? Non 4 Acceptez-vous la modification du 26 septembre 2014 de la loi fédérale sur la radio et la télévision (LRTV)? Non - Votation cantonale 1 Acceptez-vous la loi modifiant la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitation (mesures de soutien en faveur des locataires et de l’emploi) (LDTR) (Plus de logements pour les Genevois!) (L 5 20 – 11394), du 19 septembre 2014? Le Conseil de direction de la FER Genève: Rémy Best - Albert Bonelli - Philippe Cassegrain - Nadine Couderq - Claude Dedominici - Claude Devillard Thomas Duhamel - Bernard Erny - Norbert Foerster - Dominique Graz - Serge Hiltpold - Richard Maury Bénédicte Montant - Myriam Nicolazzi - Marc-Antoine Nissille - Frédérique Reeb-Landry - John Roth Ivan Slatkine Nicolas Brunschwig Blaise Matthey PrésidentDirecteur général Pour des informations complémentaires, rendez-vous sur le site du canton de Genève: www.ge.ch/votations ou sur le site de la Confédération suisse: www.ch.ch/fr/votation-federale-14-06-2015/ N.B. Nous rappelons qu’il est possible de voter dès réception du matériel de vote, par correspondance. En cas de perte ou de destruction du matériel de vote, vous pouvez prendre contact avec l’Office cantonal de la population (Chancellerie: 022 546 48 88), de 9h à 15h30, qui vous renseignera volontiers pour obtenir un duplicata. Oui