fiche debat : ca commence aujourd`hui

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FICHE DEBAT : CA COMMENCE AUJOURD'HUI
Thème : Education en banlieue difficile
Mercredi 10 novembre à 20h
Invité : Mgr Brac de la Perrière
Évêque auxiliaire de Lyon, depuis 2003, fils de Vincent Brac de La Perrière ,agent de change , et de
Madame , née Marie-Josée Delorme.est né le 17 Juin 1959. Après des études secondaires au Centre
scolaire Saint Marc à Lyon puis au Séminaire Saint-Irénée, il obtient une licence de lettres modernes à
l’Université Lyon II et une licence en théologie (baccalauréat canonique). Il est ordonné prêtre le 19 Juin 1988, et devient membre du Conseil pour les mouvements et
associations de fidèles. Après une insertion pastorale à la paroisse Saint-Martin d’Oullins (19851987).puis une année diaconale à Sainte-Bernadette de Caluire (1987), il devient vicaire à SainteBernadette et à l’Immaculée Conception de Caluire (1988-1994).
Aumônier du lycée Jean-Baptiste-de-La-Salle, aumônier de secteur Guides de France (1988-1994), curé de la paroisse
Notre-Dame-du-Point-du-Jour à Lyon, puis également de la paroisse Sainte-Anne de Ménival (1994-2001), animateur du
secteur pastoral, aumônier diocésain des Guides de France (1995-1999), aumônier diocésain de Foi et Lumière, il devient
curé de la paroisse de La Sainte-Trinité à Lyon (2001-2003), puis chargé de l’accompagnement des jeunes prêtres du
diocèse de Lyon (2001-2002) et ensuite, Vicaire général du diocèse de Lyon (2001-2002).,
Il est nommé évêque le 15 Avril 2003 et consacré évêque le 25 Mai 2003.
Bertrand Tavernier :
Acteur, Réalisateur, Scénariste, Producteur, Producteur exécutif, Coproducteur, Producteur associé
français, Bertrand Tavernier est né le 25 avril 1941 à Lyon (France)
Fils de l'écrivain et résistant René Tavernier, le jeune Bertrand découvre le cinéma lors d'un séjour
en sanatorium. Monté à Paris après-guerre, il y a pour camarade de lycée Volker Schlöndorff, qui lui
fait connaître la Cinémathèque de la rue d'ULM. En cet âge d'or de la cinéphilie, il cofonde le ciné-club
Nickel-Odeon, et collabore bientôt à différentes revues, notamment aux grandes rivales que sont les
Cahiers et Positif. En 1961, il travaille comme attaché de presse auprès de Georges de Beauregard, le
producteur de la Nouvelle vague, grâce auquel il réalise ses premiers courts-métrages, Le Baiser de Judas et Une chance
explosive, dans le cadre des films à sketchs Les Baisers et La Chance et l'amour, sortis en 1964. Après avoir poursuivi,
en indépendant, son activité d'attaché de presse, il est coscénariste pour Riccardo Freda - un cinéaste qu'il remplacera,
25 ans plus tard, sur le tournage de La Fille de d'Artagnan.
C'est seulement en 1973 qu'il tourne, dans le Lyon de son enfance, son premier long-métrage, L' Horloger de Saintfile:///K|/Jeanne%20mourguet/SITE/site%20novembre%202010/Films/Page-film/debat_commenceaujourdhui1.html[02/11/2010 17:18:16]
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Paul, adapté de l'oeuvre de Simenon. Ce polar aux accents sociaux, récompensé par le Prix Louis-Delluc et l'Ours
d'argent à Berlin, marque aussi sa rencontre avec Philippe Noiret, qui deviendra son acteur-fétiche. Dès ses débuts,
l'éclectique Tavernier alterne films d'époque (Que la fête commence, pour lequel il décroche le César du Meilleur
réalisateur et du Meilleur scénario en 1976) et oeuvres contemporaines (Une semaine de vacances), en affichant une
prédilection pour les sujets de société : il tourne en 1977 Le Juge et l'Assassin, réflexion sur les institutions et leurs
excès répressifs avec un Galabru inattendu, puis en 1980 La Mort en direct, analyse prémonitoire des dérives de la
télévision.
Imprégné de culture américaine -il est le co-auteur d'un dictionnaire de référence sur le cinéma d'outre-Atlantique-,
Bertrand Tavernier adapte en 1980 un roman grinçant de Jim Thompson en resituant l'action dans l'Afrique coloniale
(Coup de torchon), puis signe Autour de minuit, lettre d'amour au jazz. Si La Passion Béatrice a pour cadre la Guerre de
Cent ans, ce sont des conflits plus contemporains qui hantent bientôt l'oeuvre du cinéaste : la Première Guerre mondiale
dans La Vie et rien d'autre (1989) puis Capitaine Conan (1996), la Guerre d'Algérie dans le documentaire La Guerre sans
nom, et l'Occupation dans Laissez-passer (2003), qui le voit également s'interroger sur son métier de cinéaste. Dans une
veine plus intimiste, il tourne Un dimanche à la campagne, Prix de la mise en scène à Cannes en 1984, et Daddy
Nostalgie, deux films tendres et pudiques sur les rapports filiaux -un thème qui lui est cher depuis son premier opus.
Dans les années 90, Bertrand Tavernier, qui déclara au critique Jean-Luc Douin que "les cinéastes sont des
sismographes de leur époque", continue d'ausculter la société : dépeignant avec réalisme le quotidien de la Brigade des
stups dans L 627 et celui d'un instituteur (Philippe Torreton) dans Ca commence aujourd'hui, il reçoit en 1995 l'Ours d'or
à Berlin pour L'Appât, constat alarmant sur la violence d'une jeunesse désorientée. Très au fait des dossiers qui agitent
sa profession (défense de l'exception culturelle, combat contre la censure), il s'engage sur bien d'autres fronts, comme
vient encore en témoigner le documentaire sur la double peine qu'il signe avec son fils Nils. Avec sa fille Tiffany, il coécrit Holy Lola (2004), exploration de l'univers de l'adoption au Cambodge, mais aussi -pour la première fois dans son
oeuvre- portrait sensible d'un couple d'aujourd'hui. C'est dans une Louisiane dévastée par l'ouragan Katrina qu'il part
ensuite tourner Dans la brume électrique (2009), adaptation d'un polar de James Lee Burke avec Tommy Lee Jones. De
retour de son escale américaine, il présente à la Compétition officielle de Cannes une plongée au centre d'intrigues
amoureuses et de pouvoirs dans la France du XVIe siècle ; et regroupe au sein de sa Princesse de Montpensier un
casting aux noms de Mélanie Thierry, Lambert Wilson ou Gaspard Ulliel.
Critique du film par Fluctuat.net
Bertrand Tavernier est un cinéaste profondément irritant. Ca commence aujourd'hui ne déroge pas à la règle en se posant comme un
film didactique et politique à caractère documentaire sur une école maternelle du Nord de la France, réussi et raté à la fois. Réussi, tout
d'abord, parce que l'on peut considérer que le film est nécessaire et participe d'une attention à la société française contemporaine que
ne parviennent à mobiliser que bien peu de réalisateurs contemporains. En plantant sa caméra dans une école maternelle d'Anzin,
Tavernier prend un parti pris documentaire et s'y tient tout au long du film. La peinture qu'il donne du quartier Dutemple, une petite
enclave sinistrée à l'entrée de Valenciennes est tout à fait fidèle à la réalité. On le sait pour avoir habité (malheureusement) pas très
loin dans notre jeune temps.Pas moyen donc d'accuser Tavernier de faire dans le misérabilisme et d'avoir choisi comme point de chute
le trou du cul du monde. Il faudra bien qu'un jour ceux qui adorent ce genre de films s'en rendent compte : le pittoresque de la misère
n'a rien de ragoûtant. Dutemple pue le vomi, la merde et n'a pas été relooké pour l'occasion. Quant aux personnages, là aussi, difficile
de faire plus crédible : des poivrots, des chômeurs alcooliques qui veulent s'en sortir, des professeurs des écoles, des instituteurs et des
mômes de cinq à huit ans, impeccables de spontanéité et qui ont tous, pour ainsi dire, les bouilles de l'emploi. Le film, comme il l'avait fait d'une manière encore plus appuyée avec son documentaire sur la banlieue, s'articule autour d'une
chronique d'espace (ici, l'école maternelle, sa cour, ses allées, ses salles de classe) et sur la description des personnes qui le traversent
et l'animent (les parents d'élèves, l'Inspecteur d'Académie, l'assistante sociale). Les gens y sont décrits d'après leurs affects sociaux,
sous lesquels sans arrêt apparaissent des failles et des fêlures qui tendent à mettre à sac la représentation qu'on devrait en avoir. Parmi
eux, le personnage du directeur- instituteur incarné par Philippe Torreton sert de fil conducteur à l'intrigue (la vie) et à la narration (via
une voix off tout à fait insupportable). Torreton, et ce n'est pas peu dire, porte le film sur ses épaules. Son incarnation de l'instituteur
pourra paraître un peu idéalisée à certains elle n'est certainement pas très éloignée de l'humilité et du sens admirable de la mission qui
permettent, au quotidien, aux enseignants de se coltiner un à un les problèmes que la société interpose entre les enfants et leur
fonction d'enseignement proprement dite. Son côté Gérard l'Instit Klein n'est même pas ce qui dérange tant des scènes telles que celles
où le père-chômeur-routier d'une fillette vient présenter son camion aux enfants, ou même le final viennent apporter une épaisseur
authentique au directeur. Le film dans l'ensemble fonctionne bien par et au travers de Torreton. Le hic vient du parti pris naturaliste de Tavernier qui, comme Zola mais avec moins de discrétion, met en place une expérience
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sociale dont on voit apparaître beaucoup trop nettement les ficelles. Si, répétons-le, le spectateur adhère la plupart du temps au
dispositif, il ne pourra pas ne pas contester la vérité de l'analyse sur son caractère fabriqué : cette situation déplorable d'abandon de la
mission d'éducation par les politiques, les supérieurs et le " démerdez-vous " de facto dans lequel survivent les enseignants. Les scènes qui sortent du contexte scolaire faussent l'équation théorique. Torreton, non content de devoir affronter l'inspecteur pétri
de théories débiles sur l'éducation, le maire communiste qui n'a rien à branler de ses petits problèmes, un système social inefficace,
devra essuyer la propre désintégration de sa cellule familiale (le beau-fils délinquant, le père avec une bouteille d'oxygène pour respirer,
la vieille mère en robe de chambre, la copine artiste contemporain traumatisée par son précédent mariage.) C'est dans ces scènes qu'il
charge la mule à lui rompre le dos : pourquoi est-ce son propre fils qui doit saccager l'école ? pourquoi est-ce que son père doit être
mourant ? pourquoi est-ce que la nouvelle assistante sociale - celle qui fait bien son métier - est aussi séduisante ? Pourquoi est-ce qu'il
est obligé d'écrire des livres débiles ? Pourquoi est-ce qu'il est toujours si gentil ? Cette accumulation de surdéterminations des
personnages fait que la démonstration est décrédibilisée. Il n'est même pas naturel, dans une chronique de cette sorte, que nous en
venions à nous demander de telles choses. L'utilisation d'un Nord, de plus en plus mythifié comme creuset-de-déprime-fin-de-siècle-oùl'espoir- demeure-malgré-tout, n'arrange rien à l'affaire. Ca commence aujourd'hui est recommandable sur le fond. Pas sûr néanmoins qu'il atteigne sa cible et ses objectifs. Ce qui tenait
chez Zola sur des centaines de pages sonne trop souvent ici comme de la caricature et de la peinture aux crayons gras pour impulser la
révolution sociale attendue. Ce n'est pas la reprise de courage finale sur fond de terres brûlées à la Jacques Brel qui ajoutera à
l'insurrection recommandée. Tavernier pointe du doigt avec justesse mais n'a pas les moyens de ses solutions. Une chose est certaine au bout du compte : la réaction ne commencera pas aujourd'hui.
Sources et liens :
Fluctuat.net
Mgr Brac de la Perrière
Tavernier
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