Holy Lola» : rencontre
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Holy Lola» : rencontre
Bertrand TAVERNIER, Jacques Tiffany et Bertrand TAVERNIER, Jacques GAMBLIN GAMBLIN et Tiffany TAVERNIER sont venus présenter Holy Lola en avantpremière au public du Gaumont. Holy Lola c’est l’expédition de Pierre (Jacques GAMBLIN) et Géraldine (Isabelle CARRÉ) en désir d’enfant, partis adopter un bébé au Cambodge, les choses pourraient être simples, mais il s’agit bien d’une aventure, à la fois humaine, administrative et culturelle. La M.A.I. (Mission de l’Adoption Internationale) dit qu’une adoption doit durer le temps d’une grossesse explique Tiffany TAVERNIER co-scénariste du film avec Dominique SAMPIERO et Bertrand TAVERNIER. C’est faire table rase des épreuves antérieures - ces années de doute, d’examens, d’espoir déçus et cette décision de donner son amour à un enfant d’ailleurs - mais quel parcours du combattant ! Vu d’ici ce pourrait être un voyage A/R, prise en charge du bébé et hop c’est réglé. Que neni, il s’agit d’une rencontre entre deux cultures, chacun doit découvrir l’autre, s’en imprégner, cette démarche initiatique est sans doute salutaire, mais ô combien difficile pour certains : deux mondes si différents vont se compléter, l’un a l’argent, beaucoup d’amour à donner à un enfant qui ne peut venir, l’autre n’a rien, se relève difficilement d’années de cauchemar avec des enfants qu’il n’arrive pas à élever, c’est simple sur le papier : il faut que tout se passe dans le respect en faisant attention au trafic de bébés volés ou à la corruption dans un pays exsangue. C’est ce que Bertrand TAVERNIER est allé filmer à Phnom Penh : à la fois la rencontre d’un peuple, la recherche de l’enfant mais aussi la découverte d’un couple qui s’aime exposé à quantité d’obstacles, car à l’arrivée, ils ne sont pas attendus, on les balance là-bas sans préparation et ils prennent ce pays en pleine gueule explique TAVERNIER. Ils vont tout découvrir, comme cette ambassade de France qui ne veut pas se mouiller (la liste de procédure officielle n’existe pas). Les co-scénaristes se sont longuement documentés : rencontres avec des «adoptants» qui ont beaucoup apporté sur la marche à suivre, discussions sur les forums du net explique Tiffany TAVERNIER, puis le voyage à Phnom Penh a été déterminant. C’est un film sur un couple qui adopte et non pas sur l’adoption qui aurait été un documentaire tient à préciser le réalisateur, ce qui justifie le travail des acteurs, l’exploration des couples adoptants, j’ai aimé filmer Isabelle et Jacques, avec eux je savais qu’ils étaient capables de laisser un espace d’émotion pour que le spectateur puisse y mettre la sienne, confie TAVERNIER. Il y a certainement là un peu du secret du film : émotion contenue et absence de pathos, le tout pas filmé trop près, pas de gros plans de téléfilms, d’ailleurs John Ford amenait son premier gros plan à la 74e minute explique «le maître», l’excellent Jacques Gamblin confirme : quand on va trop à l’émotion, on rate le public, ce sont les situations qui provoquent l’émotion, pas le personnage. Bertrand TAVERNIER toujours aussi passionné et motivé a tellement de choses à raconter que les 2 h 08 du film sont à peine suffisantes, rien n’est laissé au hasard et la musique d’Henri TEXIER y est aussi peut-être pour quelque chose : ses musiques avaient été utilisées au cinéma, mais cette fois c’est sa première écriture pour un long métrage se réjouit le cinéaste. Avec ses formes, la contrebasse n’était-elle pas l’instrument de prédilection pour accompagner ce désir d’enfant ? R.M. (D’autres photos sont disponibles sur www.cine35.com) Le Quintette Henri Texier avait participé avec l’Orchestre Bretagne aux concerts de l’été du Triangle en 2002 et à l’Opéra en avril 2003. 6 Photo Benoît Meudec «Holy Lola» : rencontre