n°106 Lyon-Mariste 4ème trimestre 2011 - Sainte
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n°106 Lyon-Mariste 4ème trimestre 2011 - Sainte
LYON SAINT-PAUL LES MISSIONS LA SOLITUDE LA VERPILLIERE 106 2 som mai re Refe Re ren flexi ce ons 10 ce que j’ai enseigné Jean-Noël Dumont 14 Maristes en éducation Marie Portelli Continuer la mission de la congrégation 20 L’amitié s’apprend-elle ? Jean-Patrice Arduin Pour construire une amitié vraie Re flexi ons LES YEUX FERTI LES 34 la lumière, la mer et le ha ! ha ! Didier Perceveaux À propos des paysages de Claude Lorrain COL LeGE 48 62 Homélie de la messe de rentrée des professeurs 48 Ciné-club programme 2011-2012 50 Sortie 62 de retour d’Antsirabé 66 Classes supérieures TRAVAUX d’éLèVES contes et dessins NOU hom VEL mage LES 76 92 Discours lyon François Navarranne 98 la verpillière 104 carnet 6 Cent soixante-dix-neuf années de présence à Puylata, un collège ouvert en 1893, et quelle suite ? Cette question se pose dans sa crudité en cette rentrée du fait du déménagement du père Jacques Riberolles qui, après plus de cinquante années de résidence dans la maison de Puylata, montée Saint-Barthélemy, a, le dernier, rejoint le 20 juillet ses confrères, et en particulier le père Bernard Peillon qui l’avait précédé en octobre 2010 dans la communauté de Sainte-Foy-lès-Lyon. Nous étions le dernier des sept établissements du réseau mariste à bénéficier de la résidence de pères intra-muros. Bien sûr, la congrégation est toujours engagée par la présence du père Roger Lordong à La Verpillière, récemment nommé aumônier national des aveugles ; par celle du père Georges Richard à La Solitude. Cependant ce départ historique m’incite à inaugurer notre année scolaire par une narration. Cette maison n’est, en effet, pas mariste par décret, mais parce qu’elle est née d’une congrégation dont l’histoire des origines dit déjà le dessein, dont la mission éducative est héritée de la figure de Marie ; et elle est née aussi d’hommes qui ont voulu incarner cette tradition dans ces murs. Quelle fécondité ferons-nous naître du don de toutes les vies des pères maristes qui se sont succédé depuis la fin du dix-neuvième siècle ? réfÉ Edi ren to ce rial Origines de la congrégation La congrégation des maristes est née par réaction au désastre qu’a été pour l’Eglise la Révolution française : tous ces prêtres bouleversés par 89, mais plus encore par les pics de terreur antireligieuse de 1792 et de 1797, vont chercher comment être chrétien dans un monde nouveau. Parmi eux, douze jeunes gens, ballottés de séminaire en séminaire au gré des événements du Premier Empire, puis de la Restauration, entre 1804 et 1816 (Alix, Saint-Jodard, Saint-Irénée), désireux de retrouver la tranquillité et peut-être les privilèges de l’Ancien Régime, imaginent paradoxalement une nouvelle Eglise comme les jésuites l’avaient fait pour réagir à la Réforme au XVIème siècle. Autour du père Jean-Claude Courveille qui a eu une forte expérience spirituelle au Puy, de tout jeunes séminaristes se réunissent : il y a parmi eux notamment les frères Jean-Claude et Pierre Colin, Etienne Terraillon, Marcellin Champagnat, Etienne Déclas… Nous sommes dans une période d’effervescence religieuse : en 1814, la Société de Jésus, les Jésuites, et les Sulpiciens sont rétablis ; en 1815, c’est au tour de la Congrégation des Missions ou Lazaristes, des Missions Étrangères de Paris, rue du Bac ; c’est aussi l’année de l’ordination de Jean-Marie Vianney, futur curé d’Ars ; Louis Querbes, autre condisciple de séminaire de Colin et futur fondateur à Vourles des Clercs 8 de Saint-Viateur, le sera en 1816 ; Benoît Coste transforme à Lyon, sa « Société des jeunes gens » en Œuvre de la Propagation de la Foi sous l’impulsion de Pauline Jaricot ; le cardinal Fesch, pour qui son neveu Napoléon a constitué un super diocèse comprenant le Rhône, la Loire et l’Ain, crée la Société des prêtres de Saint-Irénée, en charge de la paroisse SaintBruno et de l’institution des Chartreux... Le 23 juillet 18161 donc, les douze apprentis maristes reçurent la communion des mains de Jean-Claude Courveille et firent le vœu de « fonder la très pieuse Congrégation des Mariistes [sic] ». Il faudra bien du temps avant que la nouvelle congrégation soit effectivement reconnue : rien n’y était favorable, ni les évêques inquiets de voir des prêtres leur échapper après la saignée des années révolutionnaires et les répressions de l’Empire, ni la situation politique instable avec des diocèses changeant de format constamment2, ni l’incompréhension des autorités ecclésiastiques effrayées par l’autoritarisme de Courveille à l’égard de ses compagnons ou par l’ambition démesurée de Colin qui déclarait vouloir que le monde entier soit mariste. D’ailleurs, après la dispersion des compagnons de la première heure pour obéir à leur évêque d’origine, ce ne sont pas les Pères qui seront d’abord plus ou moins reconnus mais les Frères et les Sœurs. Marcellin Champagnat, nommé à La Valla, près de SaintChamont, fondera le premier un groupe de frères en 1817 ; quant à Jeanne-Marie Chavoin, attirée à Cerdon – les frères Colin y étaient curé et vicaire – par le projet dont elle avait eu vent de cette congrégation pour la Vierge, elle fondera Sur le modèle de la Société de Jésus fondée deux cent quatre-vingt-deux ans plus tôt à Montmartre, un 15 août par Ignace de Loyola et cinq de ses compagnons. 2 En 1790 les révolutionnaires qui veulent que la carte des diocèses coïncide avec celle des départements réduisent le nombre de ces diocèses de 140 à 83. 1 9 les Sœurs Maristes en 1826 : des frères d’un côté, des religieuses de l’autre, c’est, pour l’Eglise d’alors, prendre moins de risque ! Le pape n’acceptera de reconnaître la Congrégation des Pères Maristes qu’en 1836 parce qu’il a besoin de missionnaires pour l’Océanie. Jean-Claude Colin, qui sera finalement la tête de ce groupe, était une personnalité discrète à l’éducation rigoureuse. Né en 1790, il avait vu dans son enfance son curé choisir la clandestinité pour éviter de devoir prêter le serment républicain ; il avait vu des gendarmes débarquer au domicile et son père obligé de se cacher dans les bois pour avoir abrité des prêtres réfractaires ; il avait vu sa mère mourir à l’âge de cinq ans. Tout cela l’avait prédisposé à la solitude. Sa gouvernante, puis le petit séminaire lui inculquèrent un jansénisme sévère lui faisant croire qu’il suffisait de croiser une femme sur la route pour qu’elle tombe enceinte ou que seule l’application absolue des préceptes moraux permettait de se sauver ! Son histoire est marquée ensuite par la découverte de la providence : ne désirant pas être prêtre, il le devint « je ne sais comment », déclarait-il3 ; voulant rester à Lyon pour mener à bien son projet, il fut envoyé, en 1816, comme vicaire de son frère à Cerdon, dans l’Ain ; alors qu’il commençait à être reconnu comme prédicateur dans cette paroisse, on l’envoya prêcher des missions, en 1825, dans les campagnes du Bugey ; alors qu’il avait connu le succès dans ses campagnes d’évangélisation, son évêque lui imposa la direction du collège de Belley, en 1829, en dépit des moqueries dont il était l’objet de la part des professeurs ; enfin, tandis qu’il avait remis sur pied le collège, le pape lui demandait, en 1836, d’envoyer huit des vingt-quatre premiers pères entrés Mémoires de Mayet, 1838/1839, cité p. 107 dans Jean-Claude Colin, Mariste de Donal Kerr, édition Karthala, 2010. 3 10 chez les maristes en Océanie occidentale, la partie orientale étant dévolue aux Pères de Picpus. C’est presque par hasard qu’il arrivera donc à l’éducation, reprenant ou fondant, après le collège de Belley, ceux de Valbenoîte, de La Seyne, de Saint-Chamond4, de Montluçon. Lyon, pourtant origine de la congrégation, n’arrivera que bien plus tard. Son expérience de fondateur n’est pas celle, moderne, du self-made-man qui sait où il va, a un plan déterminé, mais tout au contraire celle de quelqu’un à qui les événements montrent que ses idées d’origine étaient trop rigides, sa méthode inadaptée, son volontarisme inacceptable pour les autorités. Il transforma en conséquence complètement son intuition initiale et sa pédagogie par la même occasion : l’éducateur mariste ne sait pas a priori comment il va faire, il relativise l’intérêt de la technique même s’il l’a éprouvé, il préfère se tromper ou être accusé de faiblesse plutôt que passer en force. Il sait que, par rapport à l’infini patience de Dieu, tous les projets auxquels nous tenons, que nous désirons réaliser à notre manière, risquent davantage de priver l’enfant de liberté. En fait, il découvre que la manière de Marie est préférable à la sienne. L’œuvre éducative et l’ouverture de Sainte-Marie Après l’approbation de la Société de Marie par le pape Grégoire XVI en 1836, vingt prêtres prononcent des vœux et choisissent des Constitutions et un premier supérieur général en la personne de Jean-Claude Colin. Il le restera jusqu’à sa retraite volontaire en 1854. Le pape ayant reconnu les Maristes à condition qu’ils partent en mission en Océanie, ce sera le premier apostolat de la jeune congrégation de 1836 à 1847, Il remplaça celui de Valbenoite, fondé cinq années plus tôt, suite à la destruction de l’abbaye où était installé le collège par une crue qui ne laissa debout que la statue de la Vierge… 4 11 avec l’assentiment de Louis-Philippe, puis de la Deuxième République, qui y voient un moyen d’affirmer la présence française dans le monde. Le second apostolat, en cette période de reconstruction pour l’Eglise et alors que les lois du Concordat de 1801 limitent le nombre de prêtres par diocèse, sera de rendre service au clergé séculier trop restreint en prenant en charge par exemple l’aumônerie des prisons, la direction de séminaires, des confessions. Enfin le troisième apostolat sera l’éducation. Contraint de diriger le collège de Belley dès 1829, JeanClaude Colin y avait découvert que le projet mariste trouvait son plein épanouissement dans l’éducation : moins d’un an après sa nomination, il publie d’ailleurs des « Avis aux maîtres ». Ce n’est pas lui cependant qui développe les collèges, contrairement à Marcellin Champagnat dont ce sera la première tâche et la constante préoccupation avec les Frères maristes. Entre 1854 et 1873 en revanche le père Favre, deuxième supérieur après Colin, dans une période il est vrai politiquement favorable5, ouvre une douzaine de collèges dont ceux de Toulon, de Riom en 1856, de Senlis en 1869... A l’époque, les écoles publiques sont souvent jugées aussi chères et beaucoup moins attentives aux élèves, leurs professeurs, issus de l’Université, considèrant qu’ils n’ont pas de tâche éducative ; les prêtres dans les écoles religieuses, au contraire, presque bénévoles, prennent en charge l’animation en dehors des cours et assurent une éducation morale. La période est favorable sous Louis-Napoléon Bonaparte : entre 1855 et 1899 les écoles religieuses passeront de 22 à 43% des effectifs du secondaire alors que les écoles privées laïques diminueront de 36% à 6%, les lycées d’Etat restant à un niveau stable de 42% ; les effectifs augmentent et, avant l’obligation scolaires de la loi de 1882, il est vrai avec des modifications du système de comptage, on serait à 70% de scolarisation d’une classe d’âge ; le ministre de l’Education, le comte de Falloux, crée des Académies pour décentraliser, et organise deux systèmes, l’enseignement public financé par les collectivités locales et l’enseignement privé par des associations ou congrégations. 5 12 Jules Ferry retiendra d’ailleurs cet atout de l’éducation catholique en donnant une forte dimension morale à l’instruction de son enseignement laïc. Il faudra attendre une période très néfaste à la fin du siècle pour que les pères pensent ouvrir un établissement scolaire dans la ville d’origine de la congrégation et capitale des missions6. Dès 1837 pourtant, un an après la reconnaissance de la congrégation par le pape, les frères Colin, les pères Terraillon, Champagnat, quatre des douze compagnons de 1816, avaient acquis la propriété dite « maison Puylata »7 soit « plusieurs maisons, divers corps de maisons accessoires, terrasses, cour, jardin, passage et autres fonds » entre la montée Saint-Barthélemy, le clos des Lazaristes et la montée des Grands-Capucins, aujourd’hui montée des Carmes-Déchaussés ainsi que la ruelle de Mataflon dont ne subsiste qu’une petite cour visible à la sortie de la chapelle. Les nouveaux propriétaires ont l’obligation de garder les locataires, dont une loge maçonnique ! Le père Colin logeait au rez-de-chaussée, et des membres de groupes de laïcs partageant la spiritualité mariste y étaient accueillis : les Mères chrétiennes, les Messieurs, les Vierges chrétiennes, les Jeunes Gens. Plus tard, entre 1860 et 1880, seront édifiés, sur une montée Saint-Barthélemy rabaissée, les immeubles du 4 et du 6, mais toujours pas de collège. Or, en 1880, un an après qu’il a succédé au gouvernement d’ordre de Mac Mahon, Jules Grévy et ses ministres, Paul Bert et Jules Ferry, décident que les congrégations ne peuvent plus être enseignantes et qu’il faut expulser les prêtres. La police vient montée Saint-Barthélemy, bien qu’il n’y ait pas de collège, pour en sortir manu militari dix maristes en novembre de cette même année. Une petite tentative à La Favorite eut lieu entre 1831 et 1841, abandonnée dès l’ouverture des Chartreux ainsi que d’un petit séminaire à Oullins. 7 Du nom de Guillaume Puylata, neveu d’Octavio Mey, qui fit édifier la maison en 1670 à partir des pierres de la chapelle des Ursulines dont la tribune s’était effondrée, actuellement bâtiment des terminales et préparatoires. Les Ursulines vendront le reste de leur propriété aux Lazaristes. 6 13 Mais les pères avaient anticipé : pour cacher l’appartenance de la propriété à la Société de Marie et éviter la saisie des biens, les acquéreurs de 1836 les avaient en effet fictivement revendus à des pères en nom propre. Les autorités ne pouvant exproprier des propriétaires laïcs se contentent de l’expulsion symbolique des quelques pères résidents, et tolèrent ensuite leur présence parce qu’ils sont peu politisés et qu’il n’y a pas de collège. En 1893, la situation politique a changé et l’Eglise aussi : Léon XIII développe dans Rerum Novarum une doctrine sociale de l’Eglise et dans Inter sollicitudines l’idée que la République et le christianisme ne sont pas opposés ; pour les maristes, il s’agit à la fois de répondre aux familles qui demandent qu’une annexe de Saint-Chamond soit ouverte à Lyon et de s’adresser à la population aisée du centre ville lyonnais pour y trouver des vocations. C’est le père Bourgeot, alors âgé de 56 ans et sécularisé depuis dix ans, qui obtient officiellement l’agrément des autorités civiles pour l’ouverture du collège : celui-ci est reconnu en janvier 1893 avec cinq élèves de 8e et 7e au 17, montée des Carmes, pour éviter l’adresse de ce qui était la communauté des pères au 4, montée Saint-Barthélemy. Dès 1896, il y a une centaine d’élèves répartis sur dix classes et cet effectif impose de s’installer dans la maison du bas. Mais, de 1902 à 1905, les lois anticléricales d’Emile Combes vont interdire à nouveau les congrégations enseignantes : là encore, les maristes anticipent. Dès 1899, le supérieur de la congrégation demande la sécularisation de tous les pères enseignants ; à Lyon, le directeur, le père Perret, à qui le préfet reproche des activités antirépublicaines, laisse la place, après quelques autres figures, au père Thévenon, professeur de philosophie, officiellement civil : « ni mes collègues, ni moi, ne conservons aucun lien avec la congrégation des pères maristes » écrit-il mensongèrement pour éviter la fermeture. Le père Thévenon règnera sur ce qu’on appelle alors l’externat Sainte-Marie 14 pendant trente années très difficiles sur le plan politique8 autant que sur le plan juridique, puisque le bail qu’il signa en 1903, sa première année de direction, sauva l’Externat de la spoliation, non sans de longs et risqués procès. La maison et son mobilier sont d’ailleurs mis en liquidation mais, lors de la vente par le tribunal, en 1906, c’est une « Société Immobilière du cinquième arrondissement » qui rachète le bien ! Ses administrateurs sont des parents d’élèves ou des amis des pères (Beckensteiner, Balas, Fichet, Mortamet, Josserand, Thomas). L’Association familiale qui est gestionnaire de Sainte-Marie et la Fondation des Maristes de Puylata, qui est propriétaire aujourd’hui, sont héritiers de cette Société. Le père Thévenon crée l’Association des anciens, l’Association des parents d’élèves (la première de l’enseignement congréganiste) et le nombre d’élève passe de 139 à 297. Dans toutes ces tribulations, le père Thévenon se montre mariste, c’est-à-dire d’abord discret : il sait qu’il fera grandir l’œuvre s’il collabore avec la société de son temps, ne provoque pas les autorités de l’époque, ne milite pas au sens où des chrétiens pourraient revendiquer des avantages, mais cherche comment rendre service aux familles, sans cependant céder aux diktats du moment. Il se montre ensuite patient et rusé en utilisant les moyens légaux pour conserver Sainte-Marie, en restant joyeux sans jouer au martyr, en s’adaptant sans prétendre construire une œuvre extraordinaire : car, à l’image de Marie, il sait que ce qu’il fait n’a de sens que si Dieu lui en donne. Ses qualités de directeur sont exactement celles de l’enseignant tel que Colin le voulait, à « la manière de Marie », un enseignant qui sait ne pas affronter gratuitement son élève, ne pas vouloir obtenir trop vite de lui un résultat, ne cherche pas même de la reconnaissance. Il partira un an après la loi de 1932 sur la liberté d’enseignement (ministère Edouard Herriot). Il connaîtra donc la guerre de 14-18 où un quart des anciens mourront au combat. De 1897 à 1914, 60 anciens sur 220 donneront leur vie dans le conflit. La construction de la chapelle est un témoignage de reconnaissance. 8 15 Développement de Sainte-Marie Après le père Thévenon, on citera deux autres directeurs qui ont particulièrement compté pour notre maison. Tout d’abord le père Antoine Forissier, directeur de 1952 à 1963. Après le recul des effectifs pendant la guerre, dû en partie au départ des professeurs au front, un peu relayé par l’arrivée des premières femmes professeurs à la fin des années trente, le collège va bénéficier de l’augmentation des effectifs d’élèves scolarisés, baby-boom et élargissement de l’accueil scolaire aidant, en passant de 528 élèves en 48 à 1046 élèves à son départ. C’est la raison pour laquelle il décidera de l’ouverture en 1960 d’une annexe, en profitant de l’opportunité du départ des Sœurs de Saint-Joseph qui avaient, chemin de Montauban, une œuvre d’aide aux filles en difficulté dans la propriété de La Solitude. Mais, outre l’ouverture de ce site, c’est aussi le renouvellement éducatif et spirituel, bien initié par son prédécesseur le père Girard, qui caractérise la période : dans un beau livre de 1990, intitulé Présences de Marie, Antoine Forissier montre comment l’intuition d’origine, les obstacles historiques, ont fait découvrir que la dimension éducative était au cœur de la spiritualité mariste. Il décrit comment la contemplation de Marie et la prière ont conduit les quatre fondateurs aux mêmes attitudes : « un esprit marial de village (…) c’est un message qui ne manque pas d’intérêt aujourd’hui, dans un temps marqué par l’anonymat des grandes villes et des grands immeubles. Sans doute existe-t-il une littérature sur les aspects négatifs de la communauté de village.(…) mais l’exemple de Jeanne-Marie Chavoin et de Marie Jotillon évoque plutôt ces personnes discrètes qui font la Providence d’un village ou d’un quartier (…) : on peut leur parler de problèmes personnels. » C’est « un lieu où chaque personne se sent reconnue comme telle par les autres avec un préjugé 16 favorable, un a priori de confiance, une possibilité de pardon sans réticence, une action de grâce pour les talents, le développement et le succès de chacun. »9 Le deuxième directeur emblématique, c’est bien sûr le père Marc Perrot. Arrivé à la direction après le père Bernard Peillon, il y restera trente-trois ans, jusqu’en 1999. Avec la loi Debré de décembre 1959 qui lie par contrat chaque établissement à l’État, lequel prend désormais à sa charge les salaires des professeurs, les tarifs de scolarité modérés permettent au plus grand nombre de s’inscrire dans le privé. A Sainte-Ma rie, le père Perrot instaure d’ailleurs un système de quotients familiaux avec une dizaine de tranches, permettant une solidarité de fait entre les familles. Le nombre d’élèves augmente dans le secondaire et particulièrement à Sainte-Marie dont les effectifs passent de 1050 à 2500 l’année de la création, en 1976, d’une annexe à La Verpillière. Le but était, entre autres, de s’ouvrir à la population d’une ville nouvelle et des zones rurbaines qui l’entourent où l’enseignement catholique n’était pas présent. Ce sont de très jeunes professeurs qui sont les pionniers de cette fondation : 45 des 68 professeurs ont moins de trente ans. En 1977 est ouverte la première section technologique G, puis en 1986 une première classe préparatoire commerciale, suivie en 1988 d’un BTS, en 1989 d’une Préparatoire littéraire, en 1990 d’un BTS CI à La Verpillière. Sont créés aussi des Chœurs d’enfants dès 1977 à La Verpillière, grâce à Jacques Nassans, et en 1991 à Lyon, avec l’aide de Robert Fayolle, alors préfet du primaire, sous l’impulsion de Jean-François Duchamp. A sa retraite, l’établissement accueillera sur ses trois sites plus de 3500 élèves. Le père Perrot aura installé des laïcs à tous les postes de cadres, puisque les pères maristes Antoine Forissier, Présences de Marie, Fondateurs et fondatrices Maristes, édition Nouvelle Cité, 1990, p.272 et p. 280 9 17 n’accueillent plus de vocation en Europe. Mais la vocation chrétienne de la maison est pleinement assumée : une équipe de professeurs menée par Jean-Noël Dumont et Xavier Lacroix publie dès 1982 la collection des Chemins de la Foi pour étayer les cours déjà créés sous l’impulsion du père Peillon au début des années soixante-dix ; une confrérie de professeurs, accompagnée par le père Claude Rozier, historien de la Société de Marie et auteur de cantiques10, se réunit régulièrement pour réfléchir et partager à la lumière de la tradition mariste ; les chapelles sont repensées et restaurées, la catéchèse est vivante. C’est peut-être, avec les textes publiés par Lyon Mariste, dans sa collaboration longue et féconde avec Georges Adilon que Marc Perrot dira le mieux sa conception de l’esprit mariste. Là non plus pas de plan prévu, mais une constante adaptation au besoin du moment, comme une méditation de béton mûrie à plusieurs. Le mélange d’austérité cistercienne et d’originalité assumée, de rigueur protestante et de poésie baroque dans les formes et les détails est finalement très mariste. On y trouve aussi bien le désir colinien d’être « inconnu et comme caché » que celui d’être universel et de voir grand et haut. Marie reine et Marie enfouie de Nazareth. Pourquoi va-t-on aux Chartreux, aux Lazaristes et chez les Maristes ? Parce qu’il n’y a pas de chartreux ni de lazaristes mais qu’il y avait des maristes. Faut-il qu’avec le départ des derniers pères la préposition change ? La congrégation propose à chacun de faire vivre cette tradition désormais à travers les rencontres de groupes dans l’association « Maristes en éducation » : des laïcs peuvent découvrir cet esprit, se former, partager. 10 Claude Rozier a largement participé au renouveau du chant liturgique après guerre ; il est l’auteur de Ecoute, écoute, Envoie tes messagers, des paroles modernes de Il est né le divin enfant, Le Seigneur est notre secours, Mystère du calvaire, Qui donc est Dieu, Si nous partageons, Toi Notre-Dame... cantiques chantés par des générations et toujours vivants. 18 Un groupe existe à La Verpillière, un autre à Lyon. Des ouvrages à la bibliothèque permettent déjà de Prier quinze jours avec Jean-Claude Colin, de revivre l’aventure des missionnaires en Océanie... A la Toussaint, notre retraite annuelle des professeurs éducateurs et personnels de la maison est aussi un moment privilégié pour approfondir la manière de Marie. Et aux attentifs elle laisse la possibilité de se donner, chacun à sa manière, sans esprit de chapelle. Car Marie n’est pas d’abord l’objet d’une vénération, ce qui ferait écran à la rencontre du Christ. Elle est ce modèle, aussi bien pour l’enseignant que pour le chrétien, de la juste attitude. Couchée à Bethlehem, au travail à Nazareth, à Jérusalem debout au pied de la croix, à la Pentecôte assise au milieu des apôtres. J’ai trouvé chez Philippe Jaccottet, le grand « habitant de Grignan », l’amoureux de la lumière, le prodigieux traducteur, ce poème11 de 1958 qui pourrait être une traduction contemporaine du mariste, dont les Constitutions disent le souci d’être « ignoti et quasi occulti in hoc mundo videantur » : Que la fin nous illumine Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres, Laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens, Vouer ma faiblesse et ma force à la lumière : Et que je sois changé en éclair à la fin. Moins il y a d’avidité et de faconde en nos propos, mieux on les néglige pour voir jusque dans leur hésitation briller le monde entre le matin ivre et la légèreté du soir. 19 Moins nos larmes apparaîtront brouillant nos yeux Et nos personnes par la crainte garottées, Plus les regards iront s’éclaircissant et mieux Les égarés verront les portes enterrées. L’effacement soit ma façon de resplendir, La pauvreté surcharge de fruits notre table, La mort, prochaine ou vague selon son désir, Soit l’aliment de la lumière inépuisable. Marc Bouchacourt L’Ignorant, de Philippe Jaccottet, 1958, in Poésie 1946-1967, édition Poésie/ Gallimard p.76, 1971 11 ce que j’ai enseigné x éducation Maristes en x L’amitié s’apprend-elle ? x LES YEUX FERTILES ré flex ions Ce que j’ai enseigné Sous ce titre Lyon Mariste propose à votre réflexion un texte ayant trait à la conduite scolaire Si j’ai accepté et même voulu cette rencontre amicale en forme d’hommage, c’est parce que j’y ai vu l’occasion de dire la joie - jubilé ! - que peut donner une vie entièrement consacrée au geste de l’enseignement. Une fête est l’occasion de dire tout haut ce qu’il convient d’ordinaire de taire, l’occasion de publier à l’abri d’une célébration le secret trop bien gardé du quotidien, de ses silences et de ses soucis. Et voici ce que je voudrais une fois faire passer de la pudeur du silence à la publicité de la profession de foi : professeur sur l’estrade dans les classes poussiéreuses, entre deux sonneries de cloches, j’ai toujours été convaincu d’être au cœur de la réalité la plus dense et la plus précieuse, d’être présent au lieu inouï où une liberté s’éveille à elle-même. Bien sûr, celui qui produit des biens ou conclut des marchés, qui répare des voitures ou administre un service peut revendiquer aussi d’être dans le réel, mais une réalité médiatisée par l’opacité des choses, par les lois de l’économie ; l’enseignant a ce privilège d’être immédiatement dans la plus haute réalité, dans la vie de l’esprit, gardien de l’humanité en ce qu’elle a de plus fragile et de plus précieux. Tâche maternelle en somme. refe ren ce J’ai aimé d’une manière éperdue ce que j’ai enseigné. Et qu’est-ce que j’enseignais ? D’abord comme professeur la voix de ces grands esprits qu’on appelle les philosophes. On les rencontre en ouvrant un livre. Qu’y trouve-t-on ? Non pas des fabricants de théories, des bricoleurs de concepts, mais des esprits audacieux, souvent solitaires, et capables cependant de faire entendre leur voix à un jeune homme de ce temps, à partir même de leur solitude. Ouvrir de grandes œuvres…Chaque chef-d’œuvre, qu’il soit de Pascal ou de Marx, de Platon ou Sartre, de Kierkegaard ou de Descartes, fait entendre un appel, ouvre de grands espaces. Leur beauté même fait lever les yeux et vainc toute lassitude. Quand, pardelà plus de vingt-cinq siècles, on a la joie de faire entendre comme neuve, intacte dans son pouvoir d’étonnement, la voix d’un Parménide, il est impossible de s’abandonner aux pensées crépusculaires, à l’amertume, à la résignation. Enseigner, c’est chaque jour dans l’ordinaire des exercices les plus simples, la craie à la main, rejeter la résignation, entendre l’appel de l’esprit qui s’ébroue de toutes les pesanteurs. J’ai aimé d’une manière éperdue ce que j’ai enseigné. Ce que j’ai enseigné ? Le soin de la langue, le souci du mot juste, parce que la langue est comme le temple intérieur préparé pour la vérité. Qui connaît sa langue sait assez de philosophie… La vulgarité, l’impropriété, sont des fautes qui alourdissent l’âme, ne laissent plus de place au goût du vrai. Professeur, j’ai servi la parole dans son ultime vocation, non pas celle 24 de communiquer efficacement, mais de dire le vrai. Dans les mots que nous employons, dans les expressions qu’une mode impose, dans les stéréotypes, circulent des oppressions. Place un gardien exigeant sur le seuil de tes oreilles, sur le seuil de tes lèvres ! Le pouvoir de l’opinion est d’abord dans l’invisible contrainte des mots obligés, des clichés et des tics de langage. Ainsi l’attention au mot est la première vigilance de l’esprit, la première tâche d’un homme libre. Une vigilance d’homme libre qui sait que l’oppression n’est jamais si forte que quand elle passe à l’intérieur des âmes par les mots de la tribu. J’ai aimé de manière éperdue ce que j’ai enseigné. Ce que j’ai enseigné ? Plus que les chefs-d’œuvre, plus que le soin de la langue, la nouveauté de l’Evangile dont il m’a été donné d’être le très pauvre messager. La Parole de Dieu entendue dans la parole humaine. Quel étonnement de redécouvrir à chaque fois que c’est la foi qui porte l’intelligence à sa plus grande audace. Le sceptique me paraît bien vieux. La nouveauté chrétienne nous trouvera toujours trop vieux, impréparés et endormis. La foi renverse les idoles et donne cette impertinence des saints qu’aucune question n’intimide. On ne peut songer sans avoir le cœur broyé à tout ce que l’ignorance ou le rejet de Dieu entraîne de misère humaine, règne du mépris, de l’exploitation, de la violence. Sortira-t-on un jour de cette fosse ? Seigneur, vraiment, les hommes ne vous ont jamais pardonné de les avoir faits si beaux. Au fond de la vérité il y a la charité, la haine de l’absurde. Qu’ai-je enseigné ? Autant que je l’ai pu, l’amour du mystère et la haine de l’absurde. Oui, enseigner, c’est porter devant les nouveaux venus la responsabilité de ce monde, porter dans l’humble exercice de la classe la plus haute responsabilité, celle de présenter ce 25 monde à ceux qui y grandiront. Voici notre monde ! Les saints, les artistes, les penseurs, en ont dit l’éclat. Qui n’aime pas ce monde ne devrait prendre aucune part à l’éducation et avoir au moins la pudeur de se taire, de ne pas trahir l’espoir des enfants. J’ai aimé éperdument, plus encore que ce que j’ai enseigné, ceux à qui j’ai enseigné. Chaque élève fut sans doute une pensée amoureuse. Nul besoin pour cela de familiarité et de proximité sympathique. Une réserve, une pudeur, au contraire nous garda de toute confusion. Chaque jour de ma vie de professeur, entrant avec la même émotion dans la salle de classe, j’ai été émerveillé de la grâce de la jeunesse. Quelle est cette grâce de la jeunesse ? C’est celle du plein sérieux. Les jeunes, que l’on invite pourtant à s’amuser et à s’étourdir, sont au contraire dans le plein sérieux, dans la gravité étonnée d’un regard d’enfant demeuré intact sous les coquetteries de la jeune fille ou les rodomontades du mauvais gars. La grâce de la jeunesse est le plein sérieux de celui qui se sait si vulnérable. Et si les élèves, au fond, aiment leur école, c’est parce que c’est le premier lieu du sérieux, les premiers pas où ils savent qu’ils jouent quelque chose de leur vie. Ainsi ai-je aimé inusablement, surveillant les devoirs, la beauté bouleversante de l’élève penché sur sa copie, paisible, lavé de toute affectation, ouvrant dans l’arrondi de ses bras la première chapelle de l’esprit. Alors se déploie une intériorité, un silence que nul bruit ne devrait violer. L’attention est la forme naturelle de la prière. Chaque jour, sans jamais connaître la moindre lassitude, j’ai aimé ce métier comme j’aime chaque matin voir le jour se lever. Chaque visage d’adolescent, boudeur ou confiant, fut comme un matin. Une promesse, une exigence sans concession, 26 qui requiert la sollicitude et le plus grand soin apporté au moindre détail, de la correction d’une copie à l’explication d’un texte. D’une telle fragilité sourd le plus impérieux devoir, celui d’une rigueur apportée à chaque exercice, à chaque parole. Nulle comédie dans une salle de classe, lieu si pauvre, mais l’humble liturgie qui accompagne un miracle, celui de l’éveil de l’esprit à son œuvre d’homme. Quelle joie, par exemple, dans ces moments bouleversants où une certaine qualité de silence laisse soudain penser que chacun est en train d’entendre pour lui telle parole plus grave ! Il m’a été donné parfois d’être présent à ce miracle par lequel une âme naît à son plein sérieux. Quelle joie ! Quelle douleur aussi quand d’incompréhensibles détresses ont froissé, défiguré, tel élève n’en sortant pas de l’amertume et dont le visage me hante encore. D’une même main la joie et la détresse, sur le même lieu, si ordinaire. Tel est le miracle qu’il m’a été donné de vivre chaque jour. Pour cela je rends grâce avec vous, pour cette joie à nulle autre pareille, pouvoir dire : un homme est né au monde Jean-Noël Dumont Discours prononcé lors de son jubilé, le 7 octobre 2011 Maristes en éducation Intervention de Marie Portelli, modératrice de l’association, lors de la soirée d’hommage rendu aux pères maristes, le 27 septembre. C’est très impressionnant pour moi de parler à Sainte-Marie de Lyon, fille aînée de l’œuvre éducative mariste, et je remercie Marc Bouchacourt qui m’a invitée ce soir et me donne l’occasion de m’exprimer devant vous. Nous pouvons faire des lectures vides de toute espérance des situations que nous vivons. Dans ce cas, devant la croix du Christ, c’est la mort que nous voyons. Parce que chrétienne, je crois que toutes nos morts ne sont que des passages. Les pères maristes quittent l’établissement scolaire, sontils morts pour autant ? Evidemment non, et pas seulement parce que j’en vois ici des bien vivants. Nous ont-ils abandonnés ? Je sais que ce n’est pas le cas. Sont-ils affaiblis dans leur congrégation ? Du point de vue du nombre, oui. Mais du point de vue de la tradition et de la spiritualité qu’ils nous transmettent, je ne le crois pas ! De celui des formes d’apostolat qu’ils nous invitent à développer, encore moins ! Ils sont parmi les premiers dans l’enseignement catholique congréganiste à avoir engagé une réflexion positive sur le devenir des communautés éducatives dont ils ont la tutelle. Ils proposent de cumuler leurs forces avec celles des laïcs, comme ils l’ont fait dès leur fondation. Ils proposent d’animer une association de fidèles envoyée par l’Église : c’est Mgr. Barbarin qui l’a érigée, elle s’appelle « Maristes en éducation ». Ses membres se voient confiés un héritage, une identité, une tradition vivante, ceux de la Société de Marie. 29 Les statuts précisent : pour mettre « en œuvre l’esprit mariste dans leurs attitudes éducatives et dans les choix pédagogiques des établissement scolaires... Pour continuer la mission de la congrégation en éducation... Pour chercher ensemble, en lien avec la congrégation, à approfondir la tradition mariste afin d’éclairer leurs vies et leurs engagements présents ». L’Église donne donc à notre association la mission d’approfondir la tradition mariste, de contribuer à donner vie à cette spiritualité dont Marie est le modèle, à travers sa relation au Christ et à Dieu, de nourrir et développer une conception de l’éducation la plus fidèle possible à ce qu’est Marie dans l’Évangile. C’est pourquoi notre association est une « association publique de fidèles » telle qu’elle est définie au canon 298-1. C’est-à-dire dont l’objet est de tendre « par un agir commun à la construction du Royaume de Dieu ». « Maristes en éducation », chacun des mots qui forment le nom de l’association peut se traduire par une mise en relation, par des liens : Maristes : les statuts le disent, il s’agit de « faire vivre la tradition spirituelle et éducative mariste dans les établissements » : le lien entre chacun d’eux trouve sa source dans ce qui les identifie : ils sont maristes. Le nom exprime le lien de filiation avec la congrégation dont l’association reconnaît nécessairement l’autorité de tutelle. Il exprime aussi les liens avec tous ceux qui appartiennent à la famille mariste, notamment le laïcat sous ses diverses formes. En éducation : tous les membres baptisés des communautés éducatives, s’ils reconnaissent la pertinence évangélique de l’inspiration mariste en éducation et sa fécondité, sont appelés à vivre leur engagement en s’inspirant de Marie. 30 Ils sont invités à faire communauté et à questionner leurs pratiques à la lumière des attitudes de la mère de Jésus. Cependant, « une communauté éducative vivante ne demande pas à ses membres d’entrer dans le moule, mais offre à chacun un espace de liberté lui permettant de s’engager à la mesure de ce qu’il peut et souhaite donner, selon le moment qui est le sien. Le respect du cheminement des uns et des autres laisse du temps pour qu’une adhésion vienne en son temps de l’intérieur. » (Christiane Conturie, in Cahiers de l’éducation, p. 23). « Maristes en éducation » ne peut être qu’un espace de dialogue et de partage ouvert à toute la communauté éducative. Le Christ ne nous invite pas à constituer des clubs de chrétiens fermés au monde. L’éducation ne peut être qu’à entrées multiples : elle implique différents acteurs ayant chacun vocation particulière. L’association est confrontée à plusieurs défis. • Le défi de contribuer à donner à nos écoles une identité propre, originale, inspirée de la tradition mariste, sans pour autant se considérer comme propriétaire de l’ « esprit mariste ». Celui d’une école qui s’adresse à la personne de l’élève, dans toutes ces dimensions. • Le défi d’être un groupe où chacun accepte de s’interroger sur ses pratiques professionnelles sans donner de leçons aux autres, mais en permettant un questionnement qui puisse conduire à un déplacement librement consenti. • Le défi de la transmission : notre héritage est composé d’une spiritualité non dogmatique à faire vivre de manière non dogmatique, à partager avec la communauté éducative. Comment y parvenir dans ce respect de la vie spirituelle de l’autre tout en étant soi-même ? • Le défi de l’animation d’une communauté qui prie, qui célèbre, qui propose, à la manière de Marie. Ce qui conduit au défi d’une communauté qui doit trouver le chemin d’une fraternité vécue dans un milieu professionnel. Comment concilier 31 la vie professionnelle et la vie fraternelle qui nous est proposée dans « Maristes en éducation » ? • Le défi de l’enracinement qui passe par le défi de l’écriture : au-delà de se dire, il faut se lire. Les dernières publications maristes et leur diffusion dans les établissements vont dans ce sens. • Le défi de constituer un réseau : la congrégation encore une fois ouvre un chemin. Regarder au-delà des frontières de l’hexagone ce qui se vit dans les établissements maristes : voilà une invitation forte à bousculer les murs de nos écoles. Pensons à cette dimension missionnaire de la famille mariste qui a tant marqué l’Eglise ! Quel rôle « Maristes en éducation » peut-elle avoir dans cette autre manière de concevoir le réseau des établissements scolaires ? L’association doit-elle jouer un rôle dans cette ouverture ? Si notre horizon s’élargit, nous voyons bien que la congrégation, au-delà de nos frontières, est loin d’être moribonde. • Le défi de la prière et de l’abandon : le volontarisme ne sert qu’à donner l’illusion de l’autosuffisance. Sachons comme Marie faire confiance au Seigneur et dire : « Qu’il soit fait selon Ta volonté ». Alors ne confondons pas nos difficultés à vivre cet engagement, de former une communauté, de trouver pour certains des modalités d’existence signifiantes, avec la question de la légitimité de « Maristes en éducation », de sa vocation à faire vivre la spiritualité mariste dans l’œuvre éducative. Prenons plutôt en compte les soifs qui se dégagent des différents groupes, leurs attentes, la richesse de leur diversité et, malgré les difficultés, ce désir sincère d’être pour les autres un chemin vers Marie. Acceptons de nous interroger sur un engagement éventuel dans l’association comme une réponse à un appel : celui d’être témoin, à la manière de Marie, de l’amour de Dieu pour tous les hommes, pour les élèves et les adultes de nos communautés éducatives ! Marie Portelli L’AMITIÉ S’APPREND-ELLE ? On ne connaît personne si ce n’est par l’amitié. Saint Augustin L’imprtance de l’amitié Très tôt, tant chez les Grecs et les Romains que dans le monde juif, les Anciens ont tenu l’amitié, non seulement pour une source de joie et de satisfaction, mais bien plus encore pour la condition vraiment nécessaire à la conquête du bonheur. Qu’en est-il aujourd’hui ? La plupart la considèrent comme ce qu’il faut construire et vivre, si l’on veut pouvoir dire qu’on a réussi sa vie1. Malgré cela, à l’heure où le nombre de nos amis se compte par dizaines sur le « social network » et qu’on le devient d’un simple « clic », serait-ce que nous en venons à prendre l’amitié complètement à la légère ? Pourtant nous souhaitons volontiers pour nos propres enfants ou les jeunes qui nous sont confiés qu’ils nourrissent les amitiés les meilleures. Mais que faisons-nous dans ce sens, lorsqu’il ne s’agit plus seulement d’attendre pour eux «l’ami charmant » comme un prince qui tarde ? Croyons-nous bien qu’une amitié naît, croît et se développe dans certaines conditions, bref, que « ça s’apprend » de devenir amis ? Ainsi, faut-il jouer notre rôle d’éducateurs et, évidemment conscients qu’il se passe là quelque chose d’intime et de personnel, ne pas hésiter pourtant à dispenser une parole et un exemple qui édifient. Pour cela, peut-être aurons-nous besoin de nous rappeler ce que vaut l’amitié vraie et ce qui fait qu’elle est unique parmi toutes les autres relations. Plus d’un quart des Français, 26% exactement, jugent que réussir sa vie, c’est « vivre entouré d’amis », selon un sondage réalisé les 26 et 27 septembre 2002 par téléphone auprès de 1000 personnes pour l’hebdomadaire Le Point. 1 34 L’amitié cherche toujours le bien Dans un premier temps, ce peut être n’importe quel bien ; ce qui fait qu’il existe des amitiés plus ou moins fondées sur l’intérêt personnel, que ce soit parce que nous cherchons à vivre ensemble seulement de bons moments où le plaisir prime, ou que notre amitié née de l’utilité se présente comme un échange de bons procédés. Il ne faut pas négliger ces amitiés qui se nourrissent de coups de mains réciproques et qui nous assurent dans les coups durs que l’on pourra compter sur quelqu’un. Quelle parole avons-nous à ce sujet ? Savonsnous cultiver ce simple esprit de service et de générosité habituel et qui n’a pas besoin de s’afficher ? C’est parfois à l’occasion d’un service rendu que l’on prend conscience de l’importance de l’autre et que peuvent naître de grandes amitiés. Les jeunes savent qu’ils peuvent faire ce genre d’expérience lors d’un camp scout, lorsqu’ils se retrouvent à pratiquer le même sport en club, ou quand il s’agit de se serrer les coudes dans le travail scolaire. D’ailleurs, n’est-ce pas quand on laisse une place à ce type d’échange que l’on se prend à mieux vivre l’école et l’ensemble de nos activités ? Toutefois, fondamentalement, l’amitié nous promet encore bien plus. En effet, Aristote comprend que l’amitié est pleinement elle-même quand elle est polarisée par le bien qui est le meilleur – et le meilleur absolument – à la fois pour moi et pour mon ami2. Bien sûr, si je veux le meilleur pour mon ami, et pas seulement un bien quelconque, je veux savoir avec certitude ce qui est bien, et comment m’y prendre pour être bon pour autrui. Dès le commencement de son étude sur l’amitié Aristote souligne, non sans malice, ce point capital : « S’agit-il d’un ami, nous disons qu’il est de notre devoir de lui souhaiter ce qui est bon pour lui. », Aristote Op.Cit. VIII, 2, [1155b31] ; « Quand les hommes ont l’un pour l’autre une amitié partagée, ils se souhaitent réciproquement du bien. » Ibidem, VIII, 3, [1156a10]. 2 35 « Dans ces conditions, est-ce que les hommes aiment le bien réel, ou ce qui est bien pour eux ? car il y a parfois désaccord entre les deux ». Autrement, je ne manquerais pas de tromper un jour ou l’autre mon ami, et moi-même par la même occasion. Alors, est-ce bien le cas : ai-je à ce point soin de mon ami que je veuille son bien réel, et le meilleur ? Ai-je véritablement crainte de me tromper quant à ce qu’il lui faut ? Pareillement, est-ce que je m’estime suffisamment pour chercher mon bien véritable à travers cette amitié ? Ainsi, c’est souvent lorsque je vis une amitié que je veux savoir la vérité sur le bien, car il n’existe rien de mieux à offrir à celui que j’estime. L’amitié est ce qui réveille en l’homme qui la vit le désir de la vérité et le désir du bien réel. Pour autant, c’est parfois par amitié que tel jeune veut rester aveugle aux dérèglements de son ami, ou les taire, voire s’en rendre complice. A l’occasion d’une discussion avec lui, il est alors important que nous ayons le courage d’argumenter sur ce qui est vraiment juste et de l’aider à savoir le discerner et le vouloir. L’opinion commune ne s’y trompe pas quand elle déclare la plupart du temps que la première qualité de l’amitié est la confiance partagée. Or peut-on raisonnablement faire confiance à une personne dont on n’est pas tout à fait certain qu’elle veuille vraiment notre bien ? Le cœur de l’amitié Le premier caractère de l’amitié, qui est primordial pour la comprendre et la construire intelligemment, est la réciprocité. Tout est mutuel dans l’amitié, la bienveillance en priorité. Si donc je me donne à quelqu’un qui ne me donne rien (non parce qu’il en est provisoirement incapable comme l’ami malade ou en difficulté personnelle, mais parce qu’il n’en voit pas l’intérêt), il n’y a pas amitié. Au contraire, je me trouve peutêtre dans l’illusion en attendant de l’autre ce qu’il ne rend pas. 36 L’amitié consiste en un don réglé de soi-même : ce n’est pas l’échange pur et simple qui se calcule sans aucune générosité, sans quoi on ne pourrait plus parler d’amitié, et encore moins de don. Je n’attends rien d’un ami en termes de besoins : chacun, réciproquement et librement, se donne à l’autre. Epicure note avec finesse que « ce n’est pas tant de l’aide de nos amis que nous avons le plus besoin, que de la confiance en leur aide ». Mais, quand je donne, ce n’est pas non plus pour ne rien recevoir. Il y a dans l’amitié un savant mélange où je me donne et accueille le don de l’autre, qu’il fait à sa mesure et selon son cœur, mais qu’il fait réellement. « On ne donne pas pour recevoir, mais pour que l’autre donne », écrit Jacques Godbout. Il est intéressant d’attirer l’attention sur cette nuance qui est loin d’être anodine. Il y a donc une place pour un désintéressement qu’on ne dira pas radical, mais raisonnable, où, peu à peu, chacun devient la mesure de l’autre, l’encourageant à s’offrir de plus en plus, proportionnellement à l’offrande de lui-même, et réciproquement. C’est pourquoi, comme dans une randonnée, chacun imprime au tandem son rythme, entraînant l’autre selon son pas, et cela progressivement, sans se hâter, et surtout sans s’épuiser mutuellement. Car ce que réalise le mieux l’amitié, c’est la paix et le repos du cœur. Elle réalise ce juste milieu où je m’appuie sur l’assurance tranquille que l’autre veille sur moi autant que moi sur lui, et que cet échange, dont la règle n’est pas le calcul mais le goût réciproque de la bienveillance, m’apaise et calme mes angoisses habituelles. C’est pourquoi, quand on dit qu’on peut tout dire à un ami, parce qu’il sait écouter d’abord, qu’il respecte toute discrétion ensuite, et qu’il me comprend profondément et par empathie enfin, 37 on ne se trompe pas. Mais n’est-ce pas aller encore plus loin dans la confiance que de reconnaître que l’ami est plus encore celui avec lequel je peux me taire ? N’est-il pas celui que mon silence n’effraie pas, car il m’accueille sans condition, sans que je doive lui faire la conversation ni me rendre nécessairement agréable ? Il n’y a pas d’ennui à chasser coûte que coûte avec mon ami, ni de honte à craindre. Nous sommes là, et cela suffit ! J’attends d’ailleurs de cet ami plutôt la disponibilité de sa présence et l’attention de son regard qu’une action ou parole précise. Il est parfois des silences qui disent beaucoup et qui renseignent sur l’harmonie de la relation plus sûrement qu’une discussion passionnée, quel qu’en soit le sujet. Si dans l’amitié chacun peut tout dire à l’autre, cela ne signifie pas que c’est pour lui un devoir, une nécessité pour que tienne la relation. La vraie beauté de l’amitié tient dans la liberté de la parole, sans obligation. Il existe de ces petites « tyrannies » où l’autre oblige, parfois de manière déloyale et par des moyens détournés, à lui parler, à littéralement se « déballer ». Il joue parfois d’arguments affectifs qui rajoutent à la pression de son attente. Il n’y a pas là amitié, et ce type d’attitude dénote bien plutôt l’indiscrétion fondamentale qui l’anime. Quand on veut savoir à ce point, on n’est pas loin de vouloir tout autant le divulguer à la première occasion à n’importe qui. Si l’ami désire me connaître plus avant, il aime plus encore me laisser venir à lui, et répugne à m’entreprendre, en brutalisant mon intimité. Ainsi, on ne doit jamais s’imaginer comme un devoir de tout dire de soi pour « mériter » l’intérêt et l’amitié de quelqu’un. Ce devoir inventé conduit bien souvent à être déçu par l’indiscrétion à laquelle on invite finalement l’autre, lequel peut déduire de nos confessions compulsionnelles que nous n’accordons pas tant d’importance au secret. 38 Cependant une véritable reconnaissance mutuelle doit être visible pour les deux amis. « C’est dans une mise en commun que consiste l’amitié », déclare encore Aristote. Par les dialogues réguliers et fréquents, les idées sont mises en commun, certains biens, mais plus encore le temps, et le meilleur du temps. La qualité des présences réciproques est « sacrée » plus que la durée passée ensemble. C’est une des raisons pour lesquelles les amitiés qui naissent et se concluent dans les espaces troubles de quelques unes de nos soirées les moins édifiantes ne peuvent jamais se prolonger bien longtemps, et deçoivent à peu près toujours. Construire une amitié Une question doit se poser en premier à quiconque veut ou se dispose à construire une amitié : qu’est-ce que je veux vraiment vivre ? Osons-nous, en tant qu’éducateurs, inviter les jeunes à se la poser honnêtement ? Si c’est le cas, il faut savoir se défier de toutes les contrefaçons, ces relations où égoïstement l’intérêt personnel prend le pas sur tout autre motivation. En amitié je ne vais pas à l’autre uniquement pour le ramener à moi, à mon attente préalable, à mon projet. Ce serait rechercher l’autre plus pour ce qu’il a que pour ce qu’il est : finalement, ce n’est parfois pas tant lui qui m’intéresse que ce qu’il peut m’apporter. C’est le type de relation que je peux entretenir, dans mon groupe de copains, avec le « rigolo » de la bande. Un groupe recèle toujours un personnage plus drôle dont la fonction assignée par tous est d’amuser la galerie. Chacun apprécie beaucoup ses performances… tant qu’il sait demeurer drôle, par ses multiples blagues bon enfant ou sarcastiques. Parfois même on s’accommode bien qu’il fasse rire aux dépens d’un ou plusieurs membres de la bande. Mais qu’il s’aventure à perdre son humeur, qu’une douleur personnelle le frappe à un moment, et plus personne ne saura s’intéresser 39 à celui qui ne permet plus le plaisir qui justifiait sa place dans le groupe ! On n’est pas l’ami de celui qui intéresse seulement pour l’agrément qu’il apporte. C’est aussi le cas des amitiés garçons-filles où les ambuguïtés ne manquent pas. La deuxième condition pour pouvoir un jour nouer une amitié digne de ce nom, c’est d’être clairement décidé à sortir de sa solitude. Même très jeunes, nombreux sont ceux qui ont fait ou qui font l’expérience d’une solitude qui les rend tristes. Ils doutent ainsi bien souvent de leur capacité à vivre l’amitié ou une quelconque relation où chacun rejoint l’autre. Or, nous le savons bien, la solitude n’est pas le fait d’être seul physiquement. La vraie solitude, celle qui fait vraiment souffrir, ne consiste pas tant à vivre séparé des autres qu’à leur refuser la place qu’ils peuvent tenir pour nous. Nous pouvons ainsi avoir une vie mondaine frénétique et nous trouver parfaitement seuls, tout simplement parce que nous ne voulons ou ne pouvons pas nous engager dans une relation sérieuse de respect et d’écoute, et parce que, au fond, nous n’estimons pas les personnes que nous côtoyons au point de leur vouloir particulièrement du bien. C’est aussi peut-être parce qu’aucune de ces personnes avec lesquelles nous pouvons pourtant passer beaucoup de temps en activités diverses ou à faire la fête ne veut nous donner un peu d’elle-même. Il nous arrive aussi parfois de ne pas nous estimer dignes d’intérêt pour les autres et nous demeurons à l’écart, nous complaisant même dans cette situation. Certains, alors, se recroquevillent à force de déceptions ; d’autres choisissent de jouer le personnage du cynique que plus rien ne touche. Auprès des jeunes, il est toujours sain de s’arrêter quelques minutes sur le profil du « blasé de la vie » et de déceler avec eux l’imposture et les failles de celui qui pratique avec hauteur l’art de la « vanne qui casse », car son comportement qui impressionne 40 au sein d’un groupe ruine souvent les conditions mêmes de l’amitié. S’ils doivent apprendre que, la plupart du temps, ce ne sont que les misérables protections d’une personne sensible et écorchée, les jeunes doivent également se protéger avec lucidité d’agissements qui diffusent l’aigreur, parfois jusqu’au désespoir. Ainsi la solitude relève de notre intériorité et n’est pas liée au nombre ou à la présence des personnes qui nous entourent. Reste que pour penser la solitude et l’éprouver comme une souffrance, il faut justement ressentir le manque de l’autre, faire l’expérience que sa présence est nécessaire. Notre solitude même crie notre besoin. L’homme ne peut pas vivre isolé, séparé des autres personnes, car, si c’est par certaines d’entre elles que nous souffrons, c’est surtout par d’autres que nous trouvons la joie et que nous goûtons parfois même des instants de bonheur. C’est pour cela sans doute que Dieu luimême s’écrie au commencement du monde : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit assortie »3. Ce serait donc une lourde erreur que de conclure qu’on ne peut compter que sur soi, qu’aucune relation ne peut vraiment nous combler et nous donner la joie vraie et profonde que nous en attendons : quels qu’en soient les motifs, la solitude volontaire reste une impasse, car j’ai besoin de l’autre pour confronter mes idées, m’ouvrir à d’autres perspectives et devenir vraiment moi-même. C’est pourquoi, avant de commencer à vivre une amitié, il faut bien se persuader que la relation est très bonne pour nous, qu’elle est même nécessaire pour nous construire, apprendre à nous connaître et à poser des choix. Le jugement de l’ami, son expérience différente, sa bienveillance aident à grandir. 3 Genèse, 2, 18. 41 La dernière disposition qu’il nous semble nécessaire d’avoir, avant de se lancer dans la construction d’une amitié, est celle de la fierté, de l’estime de soi (qui ne doit pas être confondue avec l’orgueil, mais qui, étant vraie humilité, nous épargne la fausse modestie !). Il faut agir en conscience, c’està-dire donner le meilleur de soi-même sans se renier. Chacun doit être convaincu du prix de sa vie, s’il veut en avoir ensuite aux yeux de son ami. Ainsi, alors que l’amitié consiste à réaliser littéralement le commandement de l’amour réciproque, « Tu aimeras ton prochain comme tu t’aimes toi-même », comment peut-elle avoir lieu si je ne m’aime effectivement pas, ou si je me rabaisse et suis prêt à brader les valeurs auxquelles je tiens par le seul souci d’entrer en relation ? De plus, nous ne pouvons donner à l’autre que si nous avons quelque chose à donner dont la valeur est avérée. Je ne dois donc pas sous-estimer l’importance de ce à quoi je tiens et de mon idéal, même quand il peut y avoir des difficultés à être entendu ou compris parfaitement. Ensuite, bien sûr, et c’est le principe du dialogue amical régulier, chacun s’ouvre et évolue, mais il n’en résulte un enrichissement mutuel que si chacun est toujours décidé à ne pas se trahir, pour parfois faire plaisir à l’autre. D’ailleurs, comment peut-il me demander d’être moins moi-même celui qui m’aime avec bienveillance ? Au contraire, n’est-il pas plutôt disposé à me reprendre, et à me rappeler mes engagements divers, prenant même le risque de me déplaire s’il le faut, lorsque je manque de cohérence ou de courage dans mes choix ? On ne dira jamais suffisamment que celui à qui je n’ai pas le courage de dire mon désaccord n’est pas encore un ami pour moi. 42 Le temps de la construction Ce temps est long. La première vertu de l’ami est sa patience, même quand il brûle de mieux connaître l’autre, de partager le plus de temps possible, parfois au détriment d’autres nécessités. Nous pourrions reconnaître trois étapes à cette construction. La première est celle du choix, qui implique du discernement. Cela ne signifie pas que nous devons choisir les amis de nos enfants à leur place. Sans renoncer à les aider dans ce choix, ne le limitons pas à la simple appartenance sociale. Ce n’est pas en marinant dans le jus de la bonne conscience des « gens bien » et dans le conformisme tribal d’un rallye qu’on fera éclore la moindre conscience libre et droite chez les jeunes... En revanche, accueillir personnellement chacun de leurs amis, à un moment où l’on est soi-même suffisamment disponible pour faire connaissance, s’intéresser à eux, légitimera d’autant l’opinion que nous souhaiterons communiquer à nos enfants. La deuxième étape, la plus longue, consite à faire connaissance. Il s’agit avant tout de savoir écouter. On peut écouter d’une oreille et asséner un « je comprends » en guise de conclusion qui signifie exactement le contraire de ce qu’il affirme. L’écoute exige que je ne juge pas les propos de l’autre en fonction de mes propres représentations, mais en essayant de me représenter les siennes, comme dans un effort de traduction. Cette étape dans la construction de la relation nécessite autant de patience que de pudeur. Il ne faut se donner que peu à peu, à la mesure de cette confiance grandissante. Comme le remarque Epicure, « Il ne faut approuver ni ceux qui sont trop prompts à l’amitié, ni ceux qui hésitent, mais il faut aussi prendre des risques dans l’intérêt de l’amitié. » Choisir est donc le fruit d’une décision réelle qui fonde toute la confiance à venir. 43 Au-delà des mots : l’exemple Chaque amitié est unique et personnelle. Les chemins qu’elle emprunte restent radicalement propres, et notre propos, volontiers condamné à n’être qu’indicatif, tient valeur d’invitation et de conseil, jamais de loi. Demandons-nous, en tant que parents et éducateurs, si nous avons le souci de montrer l’exemple dans notre manière de vivre nos propres amitiés ? Jean-Patrice Arduin la lumière la mer et le ha ha ! le Lorrain 46 Quel est le peintre qui a fasciné à la fois Dostoïevsky et Nietzsche ? qui a fait pleurer Turner, persuadé qu’il ne pourrait jamais faire aussi bien ? qui a inspiré une ode à Keats ? qui a été pâtissier avant d’être peintre, et qu’une légende tenace a longtemps présenté comme l’inventeur de la pâte feuilletée ? qui a servi de modèle idéal aux créateurs du jardin à l’anglaise ? Ne cherchez plus, c’est Claude. Claude qui ? Ah, bien sûr, ce sont les Anglais qui l’appellent ainsi familièrement. Eh bien, Claude Gellée. Ou Claude le Lorrain, si vous préférez. Ou Claude Lorrain. Bref, Claude. Le peintre français (enfin, lorrain) de Rome, arrivé à Rome à 27 ans en 1627, mort à Rome à 82 ans, enterré à la Trinité-des-Monts. Celui dont le pape Urbain VIII et le roi d’Espagne Philippe IV, entre autres, acquièrent les toiles à prix d’or. Celui que Turner, une fois séchées ses larmes, n’a eu de cesse de copier et d’égaler. (Lorsqu’il a cru avoir enfin assimilé sa manière, en 1815, il a demandé que son tableau Didon construisant Carthage (fig. 1) soit accroché, à la National Gallery, vis-à-vis de celui de Claude La destruction de Carthage, retrouvant ainsi la pratique des « pendants » - tableaux allant par paires, développant deux aspects d’un même sujet - à laquelle Claude s’est adonné très souvent.) Celui dont, un peu plus tôt, Joseph Vernet, le peintre de marines de Louis XV et Louis XVI, a repris les thèmes et la facture, en excluant cependant graduellement de ses compositions les personnages, ces petites figures que Claude, selon ses contemporains, ne savait pas représenter et dont il confiait l’exécution à un comparse ou à ses élèves : pratique au demeurant fort courante, mais qu’en fait il abandonnera assez rapidement. 1 Mais dans les années 1630, à Rome, il n’est pas encore question de faire du paysage le sujet unique d’une toile. C’est bon pour des Hollandais, les Van Goyen, les Ruysdaël, qui savent peindre mais manquent de grandeur : peuple de marchands, terre-à-terre... Car la hiérarchie des genres picturaux, codifiée par l’Académie, place le paysage « pur » tout en bas de l’échelle, juste avant la nature morte. Il commence pourtant, au mépris des théoriciens, à être recherché par nombre de collectionneurs (d’ »amateurs »), entre autres à cause de la part importante qui lui est réservée dans la décoration intérieure – pièces d’apparat, salons, galeries. Il n’est bien sûr pas non plus question de peindre un paysage « réel », à cause du temps et de la difficulté que prennent la préparation et le mélange des couleurs : on va dans la nature dessiner « sur le motif » des arbres, des ruisseaux, 48 des ruines, au fusain, au lavis d’encre de Chine, à l’aquarelle parfois, puis rentré dans son atelier on utilise ces esquisses pour composer un paysage imaginaire, idéal – c’est le « paysage de fantaisie » dont la mode perdurera jusqu’au XIXe siècle, et dont Baudelaire avoue déplorer la disparition, alors même que se développe, avec l’invention des tubes de peinture, toute une école de paysagistes français, dont les chefs de file sont Théodore Rousseau et Corot. « Permettezmoi, mon cher, de revenir encore à ma manie, je veux dire aux regrets que j’éprouve de voir la part de l’imagination dans le paysage de plus en plus réduite. […] Nos paysagistes sont des animaux beaucoup trop herbivores.[…] le ciel et le désert les épouvantent. »1 S’il est une chose qui n’épouvante pas Claude, c’est bien le ciel. Un de ses camarades, le peintre allemand Sandrart, dans la biographie du Lorrain qu’il publie en 1675, rappelle : « Souvent, nous allions dans les champs peindre de compagnie, à la campagne, d’après nature. Mais à la vérité tandis que je recherchais de préférence les accidents des rochers, les arbres puissants et leurs larges frondaisons, les cascades, les fabriques, les ruines imposantes les plus propres à composer des tableaux d’histoire, il ne peignait par contre que dans un petit format des choses distantes à partir du second plan et allant se perdre à l’horizon sur le déclin du ciel. » Dans les compositions de celui que ses camarades flamands ont surnommé « Orizzonte », il y a toujours cette ouverture centrale sur un infini de lumière : tout s’organise en fonction de ce vide rayonnant qu’est le ciel, de la clarté qu’il diffuse, celle de la lune (parfois dédoublée dans la mer), celle du soleil, qu’il est le premier à vraiment représenter – mais jamais de face, quoi qu’on ait pu en dire, toujours légèrement décentré : à gauche 1 Salon de 1859 49 en général le matin, à droite le soir, parfois voilé par la brume matinale ou les nuages : le point lumineux sur lequel se fixe le regard du spectateur ne coïncide pas avec la ligne d’horizon, le point de fuite vers lequel convergent les perspectives architecturales qui encadrent le ciel et la mer. C’est peut-être ce décalage imperceptible, cette oscillation, qui ouvrent un accès au rêve. Face à l’impeccable ordonnance des « fabriques », à ce décor d’opéra grandiose, le soleil source de lumière s’affirme dans sa permanence et sa fragilité : Claude, maître, de l’avis de ses contemporains, dans l’art si subtil de mélanger les couleurs, ne les utilise que pour les dématérialiser, pour saisir ce qu’il y a de plus impalpable, de plus immatériel, ce qui se voit à peine : les vibrations de l’air, les modulations de la lumière, la brume, les vapeurs. Turner et Monet pousseront cette étude jusqu’à ses ultimes conséquences : que l’on songe à la série de Monet sur la cathédrale de Rouen, vue à toutes les heures du jour, ou aux derniers tableaux de Turner, où l’espace se dissout dans l’éblouissement d’une brume lumineuse. (fig. 2 : Pluie, vapeur et vitesse, 1844) 2 50 Même si chacune de ses toiles (et au premier chef les marines, qui représentent presque un quart de son œuvre) tente de fixer un moment fugace, la nuance imperceptible d’une lumière qui va changer l’instant d’après, Claude n’est pourtant pas le peintre du passage : cette conscience tragique du temps qui accumule les ruines, si caractéristique de la sensibilité baroque, c’est chez d’autres peintres qu’il faut aller la chercher à la même époque : dans les architectures gigantesques, infernales de Monsu Desiderio (deux peintres sous un seul nom, des Lorrains eux aussi…), dans les extraordinaires gravures de Piranèse, ou chez Salvator Rosa et ses paysages tourmentés, mélancoliques, pleins de sorciers, d’anges et de devins (fig. 3). Ou, un siècle plus tard, chez Hubert Robert, qui aime tellement les ruines qu’il peint, par anticipation, une Vue imaginaire de la Grande Galerie du Louvre en ruines (fig. 4) : le tableau trône aujourd’hui dans ladite galerie, toujours debout (pour l’instant !) Singulière confrontation de la vie et de la mort, qui m’évoque irrésistiblement le monument funéraire du cardinal de La Tour d’Auvergne (fig. 5), archevêque de Vienne, par Michel-Ange Slodtz, encore visible dans le transept de la cathédrale SaintMaurice : on y voit son prédécesseur, Armand de Montmorin, sortant à demi de son linceul et lui tendant une main fraternelle pour l’accueillir dans la mort : chaque fois que le cardinal disait sa messe et se retournait vers ses fidèles, il avait ainsi sous les yeux l’image de sa propre mort. Loin de ces vertiges baroques, Claude peint la permanence dans l’instant, la sérénité au sein du passage. Certes, lorsque le sujet s’y prête, qu’il représente Apollon et la Sybille de Cumes, le thème du vieillissement, de l’immortalité donnée (mais à quel prix !) impose de semer les premiers plans de quelques fûts de colonnes couchés ; mais dans ce tableau, ce qui, davantage que les ruines, parle d’avenir incertain, d’un marché de dupes (comme toujours avec les dieux…), c’est d’abord la couleur – comme toujours chez lui. Fig. 3 : Apollon et la Sybille de Cumes, 1650 Fig. 4 : Grande Galerie du Louvre en ruines Fig. 5 : Monument funéraire du cardinal de La Tour d’Auvergne, 1740-1743 53 Sinon, ces « fabriques » théâtrales, ces villas Médicis ou autres palais romains transposés dans un port imaginaire, elles sont debout, et bien debout : elles rivalisent avec les mâts des bateaux, le soleil les dore, des personnages à demi allongés sur leurs marches ou debout sous leurs péristyles y devisent, ou y rêvent – s’adonnant à la même contemplation sereine que le spectateur. Et même si le port est un espace de passage, si l’on y voit au premier plan un embarquement (fig. 6) ou un débarquement (fig. 7), la scène représentée ne tend jamais vers un ailleurs, si ce n’est l’horizon indistinct et brouillé, jamais porteur de promesses ni de menaces : nul espoir d’un prochain départ, nulle crainte d’une tempête imminente (la mer chez Claude n’est jamais en furie). Si le paysage se théâtralise, ce n’est pas essentiellement pour y accueillir une histoire, une intrigue. Il ne se passe rien dans les tableaux de Claude, au rebours de ceux de Poussin : nul drame, même caché, mais une correspondance harmonieuse et secrète entre l’homme, la nature et la culture, suggérée sans le recours à l’allégorie dont use et abuse le même Poussin. Les deux hommes, qui se connaissent mais se fréquentent peu, n’ont d’ailleurs pas la même clientèle : à Claude la haute noblesse, les rois et les papes, à Poussin la bourgeoisie intellectuelle, avide de théories esthétiques : la peinture de Poussin se prête à des commentaires savants, pain bénit pour les Académiciens. Ses œuvres sont devenues le fondement d’une doctrine. Rien de tel chez Claude : il y a trop de poésie dans son art pour qu’il devienne le modèle d’une école. Il aura des admirateurs, non des disciples. Mais peut-être serait-il temps de parler de ce ha ! ha ! insidieusement introduit dans le titre pour intriguer l’éventuel lecteur... Qu’est-ce que c’est ? Quel rapport avec le Lorrain ? Je cède d’abord la parole à Alfred Jarry, dans les Fig. 6 : Scène de port avec l’embarquement de la reine de Saba, 1648 Fig. 7 : Scène de port avec le débarquement de sainte Ursule, 1641 56 Gestes et opinions du docteur Faustroll, chapitre XXIX : « C’est à dessein que nous avons omis de dire, ces sens étant fort communs, que ha ha est une ouverture dans un mur au niveau de l’allée d’un jardin […] », sens que l’on trouve dans ces vers de La Métromanie de Piron (1738) : « […] Je gage mes oreilles Qu’il est dans quelque allée à bayer aux corneilles, S’approchant pas à pas d’un ha ha qui l’attend Et qu’il n’apercevra qu’en s’y précipitant. » Mais il faut nuancer et compléter cette définition : dans les jardins anglais, les ha ! ha ! sont une série de fossés qui marquent les limites d’une propriété ; ils permettent d’éviter les haies et d’intégrer le jardin à la nature environnante. Le terme, employé pour la première fois par Dezallier d’Angeville dans son ouvrage La théorie et la pratique du paysage, paru en 1709, et repris par les Anglais, viendrait de l’exclamation de surprise poussée par le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, en tombant sur un de ces fossés dans le jardin du château de Meudon. Soit, mais quel rapport avec Claude ? Eh bien, les créateurs du jardin à l’anglaise au XVIIIe siècle, Capability Brown, William Kent, Charles Bridgman, Horace Walpole, étaient tous de fervents admirateurs de l’œuvre de Claude, et c’est en pensant à ses tableaux qu’ils ont voulu faire éclater les cadres du jardin clos médiéval et renaissant, du jardin « à la française » classique, et le ha ! ha ! a été un des moyens employés : « Orizzonte » a encore frappé ! Brisant les barrières, entr’ouvrant les murs, abattant les haies, il conduit le regard, de proche en proche, de bouquet d’arbres en légères ondulations de collines, jusqu’à l’infini, jusqu’à la lumière Didier Perceveaux Homélie ciné club programme 2011-2012 travaux d’élèves de retour d’Antsirabé classes supérieures . collè ge messe de rentree des professeurs Les lectures de ce jour11 tombent à point nommé pour cette rentrée qui vous réunit aujourd’hui et pour laquelle vous vous remettez à Dieu. « A vin nouveau, outres neuves ». Il s’agit de se laisser travailler par le Christ qui nous envoie en mission. C’est un peu ce qu’ont vécu ces centaines de milliers de jeunes à Madrid où ils se sont laissé instruire et exhorter par le pape, à la suite des Apôtres, pour que leur vie soit fondée dans la vérité, dans le Christ. Mais c’est aussi ce que vous pouvez vivre. Car un des discours que le pape a prononcés vous concerne indirectement, il s’agit du discours adressé par Benoît XVI aux universitaires. Dans un propos très personnel que je vous invite à reprendre, il souligne des points que chacun peut méditer, me semble-t-il, à l’occasion de cette rentrée. Le premier : choisir le chemin de la vérité. Toute éducation, vous le savez bien, n’est pas d’abord transmission d’un contenu, mais recherche de la vérité, et particulièrement la vérité de la personne humaine. Et le pape souligne qu’il est urgent de faire des maisons de formation, des « maisons où se cherche la vérité propre de la personne humaine ». C’est une bien belle expression qui ne demande qu’à être vécue. Comment ? En croyant en ceux qui nous sont confiés, en croyant qu’ils sont capables d’avancer sur ce chemin de la vérité. En étant nousmêmes ouverts à la vérité. De ce fait, interrogeons-nous : est-ce que je suis en vérité avec moi-même ? Et comment je cherche, quelle que soit ma discipline, la vérité ? 1 Luc 5, 33-39 ho me lie Le deuxième : être des maîtres authentiques qui unissent l’intelligence et l’amour. On voit bien parfois comment on peut déconnecter la connaissance de l’amour. Et on voit bien quels dégâts cela peut aussi causer. Quand Benoît XVI invite à être des « maîtres », c’est justement être de ceux qui permettent de faire un bout de chemin dans cette recherche de la vérité. Comment j’unis dans mon propre enseignement intelligence et amour ? Comme le dit le pape, « il n’y a pas l’intelligence puis l’amour, mais il y a l’amour riche d’intelligence et l’intelligence pleine d’amour ». A chacun de nous de bien mesurer cette exigence et cette responsabilité : être de ces maîtres authentiques qui permettent à ceux qui nous sont confiés de grandir. Pour cela, nous arrivons à un troisième point important qui nous incombe à tous précisément dans cette mission : l’humilité. Car loin d’attirer à soi, il s’agit de mettre en route. C’est là la clef de voûte. Nous le savons, l’orgueil est ce poison qui gâche tout, et qui empêche d’avancer. Comment grandir dans cette humilité ? Peut-être justement en vivant le sacrement de réconciliation en ce début d’année ; c’est l’occasion de faire vraiment « outre neuve » pour accueillir le « vin nouveau » que Dieu nous donne afin d’abreuver celles et ceux qui nous seront confiés. C’est le plus beau cadeau que nous pouvons faire à nos élèves et à nos collègues : nous laisser purifier et nettoyer par le Seigneur. Alors demandons à Dieu de vivre tout cela dans la confiance, de rechercher la vérité, de renoncer à toute compromission, d’être des maîtres authentiques et de demeurer humbles. Amen Père Erwan Simon 62 Programme 2011/2012 La Valse des pantins vendredi 7 octobre Martin Scorsese USA 1983 / 1h45 v.o. avec Robert De Niro, Jerry Lewis, Liza Minelli… Robert Pupkin n’a qu’un rêve : devenir un grand comique. Il tente de rencontrer Jerry Langford, présentateur célèbre d’un jeu télévisé. Jerry, homme irascible et mégalo, ne souhaite pas donner sa chance à ce pauvre type. Pupkin utilisera tous les moyens pour arriver à ses fins et se retrouver à son tour sous les feux de la rampe. Rarement l’attirance du cinéaste pour les personnages d’illuminés au mysticisme tordu, les chemins de croix et les déchaînements d’hystérie aura trouvé un objet d’incarnation aussi pertinent, une fenêtre aussi judicieusement placée d’où tirer un aperçu du monde Présenté par J.M. Franceries cine club La Soif du mal vendredi 2 décembre Orson Welles USA 1958 / 1h35 v.o. avec Orson Welles, Charlton Heston, Janet Leigh, Marlène Dietrich Une bombe explose dans une petite ville frontalière entre Etats-Unis et Mexique. Le policier mexicain Mike Vargas décide de s’investir dans l’enquête et découvre les méthodes douteuses de son homologue américain, le cynique Hank Quinlan…17 ans après Citizen Kane, 10 ans après La Dame de Shangaï, le génial Orson Welles réalise un film noir d’une grande intensité dramatique, servi par une écriture virtuose. Le très long plan séquence qui ouvre le film est considéré comme un modèle du genre. Le regard sombre et halluciné sur la violence sociale, qui contamine même la police, ouvre à une réflexion métaphysique sur l’emprise tentaculaire du mal Présenté par X. Dufour 64 In the Mood for Love vendredi 13 janvier Wong Kar-wai Hong Kong-Chine 2000 / 1h38 v.o. avec Tony Leung Chiu-wai, Maggie Cheung, Siu Ping-lam, Rebecca Pan, Lai Chen M. Chow et Mme Chan emménagent avec leur conjoint dans des appartements voisins. La femme de M. Chow est souvent absente et le mari de Mme Chan est souvent à l’étranger. Ils soupçonnent rapidement une relation adultère et s’engagent dans un jeu pour comprendre comment est née cette passion. Un jeu qui les mènera loin Présenté par des étudiants de khâgne 65 Volver vendredi 9 mars Pedro Almodovar Espagne 2006/ 2h v.o. avec Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Duenas, Blanca Portillo Volver, c’est d’abord une histoire de femmes courageuses : deux sœurs, Raimunda et Sole, de nos jours, à Madrid, se battent pour subvenir à leurs besoins. Bientôt des drames surgissent : la mort d’une tante, celle d’un mari, poignardé. Il ne manque plus qu’un fantôme pour la touche surréaliste. Entre rire et larmes, vie et mort, mensonge et vérité, c’est la vie, dans toute sa richesse et sa complexité Présenté par D. Bossard 66 L’Homme sans passé vendredi 4 mai Aki Kaurismäki Finlande 2002 / 1h37 v.o. avec Markku Peltola, Kati Outinen, Juhani Niemelä, Kaija Pakarinen, Sakari Kuosmanen Frappé à mort par des malfrats, l’homme sans passé ne perd pas la vie, mais la mémoire. Amnésique, il va repartir dans la vie à la manière d’un enfant : démuni des armes que nous accumulons pour nous protéger de l’existence. D’une grande économie de moyens, le film nous plonge dans le monde de l’exclusion où la vie la plus dure n’est pas forcément désespérée. Un film bouleversant d’humanité, celle de l’histoire et des acteurs au jeu plein de retenue mais de grande profondeur Présenté par M. Gaucherand Tarifs Parents, Amis et Anciens Place : 4 € Abonnement : – pour toute la saison : 15 € – pour trois films : 10 € Montée des Carmes-Déchaussés Horaire : 20h30 de la lecture à l’ ecriture Un livre pour l’été... Cadeau du ministre de l’Education nationale Luc Chatel pour encourager la lecture, un recueil de neuf contes de Perrault a été adressé à tous les élèves de CM1en juin 2011. Après avoir été lus pendant les vacances, ces contes, dans notre école, ont été étudiés en classe au 1er trimestre de CM2. Puis les élèves à leur tour ont pris la plume… tra vaux Haut-comme-trois-pommes Il était une fois un petit garçon qui n’était guère plus grand que trois pommes ; c’est pourquoi on le nommait Hautcomme-trois-pommes. Ce petit lutin vivait dans le merveilleux. Un jour qu’il se promenait dans la forêt, la vilaine sorcière Céfémmalle l’emporta et le perdit ; il tomba de son sac. Haut-comme-trois-pommes essaya de rentrer chez lui et pour cela il rebroussa chemin. Mais rien n’y fit, plus il marchait, plus il s’égarait. Une colombe arriva et lui dit : « Bonjour, Haut-comme-trois-pommes, je viens t’aider, mais je ne peux pas te montrer le chemin, je te laisse cette vieille carte. -Merci ! » lui répondit Haut-comme-trois-pommes. Il voulut partir, mais la nuit tomba encore plus rapidement qu’une pomme qui tombe du ciel. Alors, il resta sur place et s’endormit. Le lendemain matin, il se leva et partit bravement par le chemin qui devait le ramener chez lui. Il arriva à l’emplacement de son pays qu’indiquait la carte, il ne vit rien ! Alors il regarda la carte une seconde fois et vit qu’il l’avait mise dans le mauvais sens ! Il fit tout le chemin dans l’autre sens, et fut accueilli chez lui avec bien de la joie Sixtine Lepeigneux, 7e1 Lyon 70 A la recherche du loup Il était une fois, loin d’ici, un jeune garçon nommé Arthur qui avait quinze ans et qui pensait ne pas avoir sa place dans sa famille car il était très maltraité. Un jour, il décida de partir ; il prit des vêtements et s’en alla. Le lendemain, en se promenant dans un bois près d’un château, il se sentit seul mais il aperçut une lueur verte sous des branches. Il regarda, vit une pierre et entendit une voix venant de cette pierre mystérieuse qui lui dit : « Va dans la ville de Bartolo et mendie dans la rue Saran. » Il ramassa la pierre et lui obéit. Il mendiait, quand il vit une charmante jeune fille de son âge qui l’invita chez elle. Il en tomba amoureux. Mais, un jour de pluie, on vit une ombre passer, qui enleva la jeune fille. C’était un loup. Il avait prévu de la dévorer la semaine suivante. Arthur, apprenant cette terrible nouvelle, partit à sa recherche. Il entendit, en marchant, un hurlement. Il prit peur. Il saisit la pierre et continua son chemin, en tremblant un peu de froid, un peu de peur. Puis, grâce à la pierre magique, il trouva la tanière du loup et aperçut sa queue pendant au-dessus de son amoureuse. Il jeta la pierre sur le loup. Le loup n’eut pas peur mais la pierre fit jaillir un éclat de lumière et le loup s’enfuit. Arthur courut chercher la jeune fille et se maria, trois ans plus tard avec elle, après s’être fiancé. L’année suivant son mariage, il eut une petite fille qu’il baptisa Laure et un jeune garçon qu’il baptisa Jean Sabine d’Oysonville, 7 1 Lyon e 71 Jacques le serviteur Il était une fois un jeune enfant dont les parents étaient morts dès sa naissance. Par chance, il fut adopté par un roi qui avait énormément de problèmes car il n’avait guère de personnes à son service. Il prit donc l’enfant comme serviteur. L’enfant grandit et devint un homme. Le roi avait une fille, très belle, avec beaucoup d’esprit et le jeune homme en était follement amoureux. Il faut savoir que cet homme se nommait Jacques mais on l’appelait « serviteur » ; alors, il en avait presque oublié son prénom. Il arriva que la belle princesse fût promise à un ogre mangeur d’hommes et très riche. Le pauvre Jacques pleurait à l’idée de quitter sa bien aimée, il s’était lié d’amitié avec elle, de plus il pensait bien que l’ogre ne l’épousait que pour la manger. Un jour que Jacques pleurait de désespoir, un lutin apparut et lui proposa de l’aider à conquérir sa princesse. Jacques conclut un marché avec le lutin qui n’était pas plus grand qu’une main. Le lutin lui donna une épée magique que ses ancêtres lui avaient donnée, pour tuer l’ogre. Alors que celui-ci arrivait pour se marier avec la princesse, Jaques transperça le cœur de l’ogre et il mourut. Jacques demanda alors à la princesse de l’épouser, celle- ci accepta. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants Blanche de Lépinau, 7e1 Lyon Dessins d apres F. Clouet Crayon, fusain, mine de plomb Capucine Fuseau, 22 Eva Gracia, 24 Elodie Cherpin, 25 La Verpillière sortie pedagogique 74 Visite de la ferme des Loupiots près de Tarare pour les élèves de CP et CE de Lyon de retour d’Antsirabé 77 Le projet « Madagascar » est une action de pastorale sur le site de La Verpillière. Portée toute l’année par une soixantaine de lycéens, elle a trouvé son aboutissement dans le séjour d’un petit groupe d’élèves dans la ville d’Antsirabé au mois de juillet dernier. En sa quatrième année d’existence et après trois départs le projet entre dans sa maturité. Les objectifs attendus en termes d’ouverture, d’échange, d’aide apportée et de dons reçus, ont été pour une large part réalisés. Avec l’expérience des précédentes éditions, l’équipe qui en a la charge perçoit mieux la richesse mais aussi les difficultés de mise en œuvre du projet. La menée de celui-ci suppose ainsi une communication efficace, indispensable pour trouver les sources de financement nécessaires. Or il est difficile de résumer une telle aventure en un « slogan exhaustif et accrocheur » Comment dire, en effet, qu’il s’agit : • d’un ensemble d’actions qui permettent à certains élèves de vivre concrètement leur foi et à d’autres de s’ouvrir à une réalité spirituelle • d’une œuvre éducative, porteuse de valeurs, qui aide ceux qui y participent à grandir • d’une occasion donnée à de jeunes adultes et adolescents de découvrir une réalité économique, sociale et culturelle très différente 78 • d’une série de manifestations qui, au-delà des fonds récoltés, apportent de la vie dans notre établissement (animation pour les plus jeunes le mercredi après-midi, concerts, soirées festives, manifestations sportives…) • d’un jumelage avec le lycée Saint-Joseph d’Antsirabé, tenu par les frères maristes • d’une action sociale, « humanitaire », qui offre à cinq cents enfants une semaine de vacances, de découverte d’activités nouvelles et la possibilité de prendre un repas à midi • d’une collaboration avec un foyer d’étudiants qui aide, par l’impulsion donnée durant le séjour et le matériel apporté, à la mise en place de soutien scolaire toute l’année • d’un travail avec l’association Zazakely, implantée dans un quartier très pauvre de la ville • d’une occasion de rencontre et d’échange entre de jeunes étudiants et lycéens malgaches et français qui partagent deux semaines de vie et de travail communs • d’une possibilité pour les jeunes malgaches de voyager aussi en découvrant des quartiers déshérités de leur propre ville et des conditions de vie dont certains ne soupçonnaient même pas l’existence • d’une aide à un atelier de broderie en grande difficulté économique qui emploie des mères de famille élevant seules leurs enfants • d’une rencontre avec les Petites Sœurs de l’Evangile du père Charles de Foucauld dont le noviciat, basé à Bonnefamille à quelques kilomètres de La Verpillière, accueille plusieurs jeunes malgaches d’Antsirabé et qui, à Madagascar, ont un atelier et travaillent avec des prisonniers à quelques mètres de l’association Zazakely • d’une action de défense de la francophonie dans un pays où, après des années de malgachisation, la maîtrise du français constitue une barrière sociale. 79 Difficile donc, voire impossible, de résumer en quelques mots un projet aux multiples facettes complémentaires. D’autant plus que la véritable richesse réside avant tout dans l’aventure humaine et l’émotion qu’elle peut susciter. Quelques images marquantes peuvent aider à la percevoir : • le père Roger Lordong, aumônier du site de La Verpillière, nous fait une surprise belle et riche de sens lors de la messe de la fête du Sacré-Cœur : il bénit chaque membre de l’équipe comme l’ont été à Fourvière les pères missionnaires maristes en partance pour l’Océanie • le frère Léonid, directeur du lycée Saint-Joseph des frères maristes d’Antsirabé, remercie pour les quelques cartes géographiques et séries de manuels scolaires que nous avons pu apporter. Il est tout particulièrement touché par les dictionnaires • de jeunes élèves de quatrième à La Verpillière se mobilisent autour de leur professeur, Martine Troillard. Ils prennent sur leur argent de poche ou rendent des services autour d’eux pour trouver les fonds nécessaires à la scolarisation d’un ou deux enfants malgaches de leur âge. Ils apprennent en fin d’année que l’urgence va plutôt au financement de soins dentaires et acceptent ce changement de destination… La liste des anecdotes est longue et chaque participant, suivant sa sensibilité et ce qu’il a pu vivre, pourrait les multiplier à l’envi... Pour la première fois cette année, les jeunes animateurs malgaches étaient plus nombreux que les jeunes français et des initiatives en termes d’animation et de soutien scolaire ont été prises par d’anciens participants. Le projet est donc fécond et pérenne sur place. Comme tout voyage, en particulier à destination d’un pays plus pauvre, le séjour a été source d’interrogation. Etre confronté au dynamisme, à l’imagination et à la fécondité de personnes 80 qui font le même métier que nous mais dans des conditions bien différentes, et avec des moyens bien moins importants, est salutaire. Au retour, même avec une certaine habitude, on ne peut s’empêcher de se sentir en décalage avec un quotidien que l’on a cependant quitté quelques jours seulement. Cette première impression disparaît rapidement et l’on perçoit les points communs entre l’enseignement et l’éducation en France et à Madagascar. Reste l’essentiel de notre vocation. Puissent les exemples rencontrés de 81 compréhension, de don de soi et de simplicité dans les relations nous inspirer le plus longtemps possible ! Si vous voulez aider le projet, demander un dossier de financement ou simplement avoir plus de renseignements, vous pouvez prendre contact avec Léa Jacquier, responsable de la pastorale à La Verpillière ([email protected]) Didier Tourrette, Préfet des terminales et bts de La Verpillière classes Lyon/saint-paul Elles s’inscrivent dans la droite ligne de l’esprit qui anime notre maison : ouverture à la vie intellectuelle, formation de toute la personne, apprentissage de la générosité et de la gratuité dans les relations… à côté de l’exigence d’efficacité inhérente à ces formations sélectives. Présentation des classes • Les classes préparatoires économiques et commerciales, option scientifique (après un Bac S) sont les plus anciennes puisqu’elles fêtent les 25 ans de leur création. Les ont rejointes, en 2008, les mêmes classes préparatoires à l’intention de bacheliers ES : l’option économique. • Les classes préparatoires littéraires (hypokhâgne/ khâgne) dans lesquelles nous préparons des bacheliers L, S, ES au concours très sélectif de l’Ecole normale supérieure de Lyon (en lettres et sciences humaines). Une réforme significative du concours permet désormais aux khâgneux de présenter de nombreux autres concours dont celui de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm et les Ecoles supérieures de commerce, et cela à partir d’une banque d’épreuves commune. L’hypokhâgne, la 1ère année, est généraliste ; les élèves y étudient avec la même intensité les lettres, la philosophie, l’histoire, la géographie, les langues anciennes et vivantes. En khâgne, à côté des matières de tronc commun propres à tous les candidats, les élèves choisissent une spécialité dans laquelle ils composeront également au concours. A SainteMarie, nous proposons les spécialités lettres modernes, lettres classiques, histoire-géographie et philosophie. 83 • La classe préparatoire à l’entrée en master 1 de Sciences Po Paris est destinée à des étudiants en licence 3 ou master 1 de droit, histoire, lettres, philosophie ; parfois à d’anciens khâgneux, qui souhaitent intégrer un master de Sciences Po Paris ; ce concours est difficile et il se prépare parallèlement à la licence 3 puisque l’obtention de cette dernière est une condition sine qua non pour entrer en master. Résultats • Les classes préparatoires économiques et commerciales Option scientifique 31 élèves Option économique 28 élèves HEC 4 HEC 2 ESSEC 5 ESSEC 1 ESCP Europe 5 ESCP Europe 6 EMLyon 8 EMLyon 4 EDHEC 2 EDHEC 3 AUDENCIA 2 AUDENCIA 4 ESC Rouen 3 ESC Reims 1 ESC Grenoble 6 2 cubages 1 cubage 84 • Les classes préparatoires littéraires 22 élèves Sous- admissibles 10 Admissibles7 Admis6 1 en spécialité lettres classiques 1 en spécialité histoire-géographie 4 en spécialité philosophie • Prépa Sciences Po 2009 2010 2011 Nombre de candidats 11 10 10 admissibles 3 4 2 admis 1 3 2 Si nous nous réjouissons de ces résultats de très bonne tenue, nous nous réjouissons tout autant de voir nos élèves prendre une certaine « épaisseur » intellectuelle et humaine durant ces deux années et tisser des liens d’amitié durables ; à côté de leurs études exigeantes, un nombre significatif d’entre eux sait trouver du temps pour un engagement caritatif ou une activité d’aumônerie Marie-Pierre Barbier 85 lyon/les missions Institut Marc PERROT Ouvert depuis le 5 septembre, l’institut Marc Perrot comprend actuellement quatre classes et accueille 160 élèves. Il est installé sur le nouveau site des Missions. Il propose les formations de BTS PREPA, licence Sciences de gestion et licence européenne Management et Développement et à terme le Master Homme Entreprise Management et Développement. Résultats • Licence Sciences de gestion 34 réussites sur 36 pour l’obtention de la licence Sciences de gestion ; 17 étudiants ont choisi un master CCA : 3; finance et banque : 5 ; marketing et vente : 3 ; ressources humaines : 1 ; management : 1 ; étranger : 1 ; autres : 1 19 étudiants souhaitant intégrer une école supérieure de commerce sont allés à : EM Lyon : 3 ; EDHEC : 1 ; Audencia : 2 ; Grenoble : 4 ; Reims : 1 ; Marseille : 2 ; Toulouse : 3 ; SKEMA : 1 ; autres : 2 • BTS Prépa CGO Ce BTS Prépa CGO est né de notre volonté d’assurer à nos étudiants une orientation de qualité au terme de leur BTS. Ceux-ci, grâce à un enseignement renforcé en culture générale et en technique d’entretien, seront ainsi armés pour poursuivre des études de qualité de niveau BAC+5 Les 31 étudiants ont réussi leur BTS 14 continuent dans la licence Sciences de gestion à SainteMarie ; 5 sont en licence à Coventry ; 1 est à l’Ecole supérieure de commerce de Grenoble et 1 à celle de Marseille ; 86 3 sont en licence professionnelle ; 2 sont en licence Sciences de gestion à Lyon III ; 1 est à l’ESDES ; 1 fait une école d’architecture d’intérieur. • Licence européenne Management et Développement Ouverte en septembre 2010, la deuxième promotion affiche complet avec 48 étudiants. Elle s’inscrit dans le cadre du projet HEMI (Master Homme Entreprise Management Innovation) et est le parcours idéal pour intégrer par la suite ce master. A partir d’enseignements variés, en contact avec les entreprises et les associations, cette formation va servir de révélateur de talents pour chaque étudiant. « Savoir écrire, pouvoir transmettre un enthousiasme, être capable de travailler en équipe au service des autres », voici in fine ce que nous recherchons. Ce diplôme a la spécificité d’être délivré conjointement par une université anglaise et par Sainte-Marie Lyon. Il permet d’obtenir au bout de trois ans 180 crédits correspondant à une licence générale. Le cursus comprend de plus un gros travail en anglais dès la première année (passage de l’examen de Cambridge) afin de pouvoir profiter pleinement de la deuxième année qui se passe entièrement en Angleterre. 45 étudiants sur 46 ont réussi leur première année. 87 Conventions entre l’institut Marc Perrot et des entreprises et organisations Le but de ces conventions est de rendre partie prenante des responsables d’entreprise et d’associations à la vie de l’institut pour que celui-ci soit proche de la réalité du terrain. Une convention a été signée avec TNT, une autre avec Boiron, plusieurs autres sont prêtes. Il s’agit de même de faire se rencontrer des mondes qui ne se croisent pas, d’où un partenariat avec le CCFD-Terre solidaire et le MEDEF Jean-Armand Barone Signature de la convention entre Bernard Fontanel, président du Medef Lyon-Rhône et Marc Bouchacourt, le 28 septembre 88 LA VERPILLIèRE Le BTS Commerce international à référentiel européen s’adresse aux titulaires d’un baccalauréat général (séries L, ES, et S) ou technique (série STG). Nous accueillons cette année 32 étudiants en première année et 27 en seconde. Résultats Comme l’an passé, tous les étudiants de la promotion ont obtenu leur Brevet de Technicien Supérieur en Commerce international. Camille de La Celle de Chateauclos est major de l’académie et Florent Salmeron troisième. • Devenir des étudiants des quatre dernières promotions (2008-2011). Sur 101 diplômés : 21 étudiants sont entrés en licence Sciences de gestion, dont 11 à Sainte-Marie Lyon ; 39 étudiants ont été admis en Ecole supérieure de Commerce (4 à l’ESC Chambéry Savoie, 4 à Clermont, 6 à Euromed Management Marseille, 1 à Skema Sophia-Antipolis, 3 à Grenoble, 5 à Lille, 7 à Montpellier, 1 à l’ICN Nancy, 2 à Sup de Co Reims, 1 à Rennes, 1 à Rouen, 1 à Saint-Etienne, 2 à Troys et 1 à Tours-Poitiers) ; 19 ont fait une spécialisation en licence professionnelle (licence Commerce international spécialité « marchés émergents » de Lyon III, licence « marketing » de Lyon III, licence import-export à Saint-Etienne) ; 12 ont poursuivi des études en Ecoles spécialisées (Ecole d’éducateur spécialisé, d’infirmier, de transport, hôtelière, licence de sport, ESTRI,…) ; 6 sont entrés dans la vie active ; 4 ont réalisé des études à l’étranger. A Sainte-Marie Lyon-La Verpillière, une séquence hebdomadaire d’entraînement aux tests de langues vivantes commerciales étrangères est intégrée à l’horaire. Outre la préparation au 89 TOEIC, test d’anglais internationalement reconnu pour lequel nous sommes centre de passage agréé, nous assurons aussi la préparation et la passation des tests WIDAF (allemand), ELYTE (espagnol) et CLIP (italien) pour les étudiants de seconde année qui ont validé un bon niveau en anglais l’année précédente. Les étudiants en BTS Commerce international sont aussi amenés à passer le Passeport de Compétences Informatiques Européen (PCIE). Nous avons un accord avec la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord-Isère qui est centre d’examen. En seconde année, une heure hebdomadaire d’entraînement aux épreuves des concours d’entrée en licence ou en Ecole de commerce est complétée par une série de conférences et par la possibilité qu’ont les étudiants volontaires de préparer le concours « Passerelle » à l’ESC Grenoble plusieurs samedis durant l’année scolaire. Ce premier partenariat avec l’Ecole de management de Grenoble a été complété en 2010 par deux autres dispositifs : les conventions Ascension sociale et Face à l’avenir peuvent permettre à une dizaine de lycéens sélectionnés sur critères sociaux ou de handicap, de passer un concours d’entrée en Ecole de commerce dès la terminale. En cas de réussite, ils pourront intégrer directement l’ESC Grenoble après l’obtention de leur BTS. Une préparation aux examens de Cambridge, un enseignement de chinois de 3 heures sont également proposés aux étudiants volontaires Didier Tourrette hommage LYON LA VERPILLIÈRE carnet nou . vel les Discours prononcé lors de la célébration organisée à Saint-Paul, le 27 septembre, à l’occasion du départ des pères maristes de la communauté de Puylata. Bernard Peillon, sm . Jacques Riberolles, sm hom mage Mes chers Pères, Mes chers amis, Mesdames et Messieurs, Marc Bouchacourt m’a fait promettre d’être court et je vais l’être, non seulement par souci de respecter l’engagement que je lui ai donné, mais aussi pour échapper au plus vite à l’émotion qui m’étreint. Il y a 40 ans, élève de terminale chez les Maristes de Toulon, à l’externat Saint-Joseph, j’avais été désigné par le père Forissier (Antoine, pas Titus) pour prononcer le traditionnel discours, le 19 mars, à l’occasion de la fête de saint Joseph. Je crois bien que, tout jeune prêtre, le père Thomasset était déjà là. Et me voici, 40 ans plus tard, président de l’Association familiale, appeler à prononcer ces quelques mots en hommage à tout ce que les pères maristes ont donné à cette maison et au moment où, suivant de quelques mois le père Bernard Peillon, le père Jacques Riberolles prend à son tour ses quartiers à Sainte-Foy-les-Lyon. Nous aimons à expliquer que dans ce qui nous spécifie par rapport à d’autres écoles catholiques de Lyon, il y a la présence d’une communauté et que c’est pour cela que l’on dit « je vais chez les Maristes » et non je vais « aux Maristes ». Il faudra donc, pour chacun d’entre nous, être plus maristes encore pour que chacun se sente « chez les maristes », c’està-dire relié à une communauté, à une tradition, à une manière d’être qui n’est pas forcément meilleure que d’autres, mais qui a son originalité. J’ai été élève et parent d’élève. Je ne vais pas tarder, je pense, à être grand-parent d’élève. Et je peux dire que mes amitiés les plus anciennes, certaines depuis 94 plus de 50 ans, les plus solides, et aussi les plus récentes, avec mes collègues du bureau de l’Association, c’est chez les Maristes que je les ai trouvées. Je suis certain que ce n’est pas un hasard. Ma génération a eu le privilège – immense, nous le mesurons aujourd’hui – de vivre au milieu des pères qui ouvraient largement leur communauté et nous nous en sentions membres et donc membres d’une même famille. Ce temps paraît aujourd’hui révolu. Et pourtant, à écouter ce jour la lecture du livre d’Isaïe : « Voici que de nouveau les peuples afflueront, venus de la multitude des villes. On se dira d’une ville à l’autre : « Allons implorer le Seigneur, allons chercher la face du Seigneur de l’Univers. Moi, en tout cas, j’y vais. », on peut se dire que nous ne faisons que traverser une période difficile dans laquelle notre devoir, notre engagement, est de garder vivante la tradition mariste. Allons-y, donc ! Continuons à développer notre offre et notre œuvre. Continuons à faire de cette maison ce qu’ont voulu en faire ses fondateurs : • une école de la liberté : elle appelle une conscience, une connaissance des droits et devoirs, des règles de la vie en collectivité. Elle implique la responsabilité. • une école d’excellence car la qualité des enseignements et donc la qualité de la formation des élèves en sont la raison d’être. Cette formation ne doit pas être seulement académique, mais aussi, mais surtout, une formation à la foi. • une école de la personnalité qui permette à chaque élève de discerner qui il est, quelle est sa vraie vocation, et qui garde intactes les capacités d’enthousiasme et d’émerveillement. 95 • une école ouverte sur la ville et ses populations, qui soit accessible à tous et soucieuse du développement de chacun. Cela, qui est si important aujourd’hui, en des temps où le doute ou la circonspection conduisent souvent à tout remettre en cause et à se retrouver errants et sans cap, cela ne peut se faire que si nous savons rester une famille unie : pères maristes, professeurs et éducateurs, personnel de la maison, parents, élèves, catéchistes, membres de l’APEL, responsables de l’Association familiale. Mes chers Pères, nous sommes réunis ce soir non seulement pour vous dire merci, mais aussi pour vous dire encore ! Nous sommes réunis pour dire tous ensemble que nous avons chevillée au cœur la volonté de faire grandir encore cette école, dans la fidélité à l’intuition fondatrice de ses bâtisseurs et à la tradition mariste. Nous sommes réunis pour vous dire que nous saurons garder, comme de bons régisseurs, votre maison et que nous le ferons d’autant mieux que nous la ferons nôtre. Par grand beau temps et avec de bonnes jumelles, on peut voir, depuis l’esplanade de Fourvière, les jardins de La Solitude, les bâtiments de Saint-Paul, et, tout au fond, plein est, dans le soleil levant, aux marches de l’Isère, le site de la Verpillière. Et nous savons que la Vierge dorée qui embrasse le même panorama nous protège et soutient notre action. Nous savons aussi qu’avec nous elle vous dit un chaleureux, un affectueux, un immense merci François NAVARRANNE 96 A.P.E.L.-Association familiale 25 novembre Assemblée générale Animation spirituelle 10 septembre Rentrée diocésaine du Mouvement Eucharistique des Jeunes : messe présidée par Mgr Brac de la Perrière 19 septembre Réunion de présentation de la catéchèse au collège 27 septembre Soirée d’action de grâce pour les pères maristes 4 octobre Lancement du parcours de Confirmation 8-9 octobre Week-end spirituel à Taizé pour les lycéens 16 octobre Rassemblement diocésain des 6e 20 octobre 1ère rencontre du groupe SaintIrénée : « A la découverte du protestantisme » 21-22 octobre Retraite des professeurs, éducateurs, membres du personnel à La Neylière : « Le discernement ou comment décider et choisir dans notre vie ? » 17 novembre Rencontre avec les parents des confirmands 8 décembre Fête patronale de Sainte-Marie : célébration de l’Immaculée Conception ; matinée de conférences, rencontres et spectacles 12 décembre Journée de récollection à Valpré pour les parents d’élèves 17-19 décembre Retraite à Acey pour les 3e Conférences, interventions, réunions 8 septembre Réunion d’information pour les parents des élèves de 6e 12 septembre Réunion d’information pour les parents des élèves de seconde LYON 13 septembre Pour les parents des élèves de 5e 15 septembre Pour les parents des élèves de 4e 19 septembre Réunion d’information pour les parents des élèves de première 20 septembre Pour les parents des élèves de 3e 22 septembre Pour les parents des élèves de terminale ; en primaire, pour les parents des classes maternelles 24 septembre Pour les parents des élèves des classes préparatoires (Lettres, ECS, ECE) ; en primaire, pour les parents des classes élémentaires 26 septembre Pour les parents des élèves de BTS et licences 27 septembre Pour les parents des élèves de la classe ULIS 12 octobre Réunion d’information sur les différents échanges linguistiques internationaux 23 novembre « Mondialisation, démondialisation : la nouvelle fracture internationale », conférence organisée par l’institut Marc Perrot avec Michel Goddet, économiste au CNAM et Pascal Boniface, président de l’Institut des Relations internationales et statistiques 12 décembre Réunion de présentation de la procédure « admission post-bac » pour les parents de terminale 12 janvier Réunion d’information sur l’orientation en fin de 3e 17 janvier Réunion d’information sur l’orientation pour les parents des élèves de seconde. Conférence à La Solitude : « l’Education affective et sexuelle » Echanges internationaux 27 septembre Les 45 étudiants en deuxième année de licence européenne Management et Développement sont partis étudier à Coventry, Angleterre, pour l’année complète 98 8 décembre Célébration du 30e anniversaire de l’échange avec Berlin organisée conjointement par Sainte-Marie et Chevreul. Du 7 au 18 novembre : séjour des Allemands à Lyon ; Français à Berlin du 2 au 12 mars Etablissement 14 septembre Réunion d’information de l’Association sportive de Sainte-Marie (ASM) 1er octobre Accueil des parents des nouveaux collégiens 5 octobre Conseil de maison : choix des thèmes de l’année 11 octobre Présentation de Teenstar aux parents des élèves de seconde 13 octobre Inauguration de l’exposition « Frontières, migrants et refuges dans le monde » à la bibliothèque de Saint-Paul 15 octobre Accueil des parents des nouveaux élèves du lycée 26 novembre Fête des Anciens de SainteMarie ; remise des diplômes du baccalauréat aux élèves de la promotion 2011 13 décembre Forum destiné aux élèves de terminale sur les formations de l’enseignement supérieur 17 décembre Journée pédagogique : « Le travail personnel des élèves » 20-21 janvier Soirée des talents au profit de Kinshasa Sorties, visites, voyages 3 octobre Visite sur le thème de la couleur au musée des Beaux-Arts, pour les 11e1 11 octobre Sortie à la « ferme pédagogique des loupiots » d’Affoux, près de Tarare, pour les CP et CE 12 décembre Sortie à l’Auditorium pour les CM1 : accompagnement musical improvisé sur le film muet Chang 12-15 décembre Voyage à Freiburg pour les 4e LV2 allemand avec S. Dubost 99 Théâtre, ciné-club Pour les élèves de première, terminale, classe préparatoire, parents, professeurs, anciens et amis 6-7 octobre La valse des pantins de Martin Scorsese 1-2 décembre La soif du mal d’Orson Welles 12-13 janvier In the Mood for Love de Wong Kar-wai Pour les élèves de seconde 28-29 novembre Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois Pour les élèves de 4e 26-27 septembre La Strada de Federico Fellini Dans le cadre de l’option théâtre pour les lycéens 12 octobre La Nuit d’Althusser Jallade / Cie F. Maimone 9 novembre Les Chaises Ionesco / Cie de l’Oeil nu 20 novembre Ruy Blas Hugo / Schiaretti 8 janvier Roméo et Juliette Shakespeare / Olivier Py Pour les élèves de 3e 25-28 novembre Douze hommes en colère de Sidney Lumet Chorale, concerts 27-31 octobre Camp musical à Claveisolles 24 novembre Concert : les Vêpres de Monteverdi à Saint-Bruno et le 6 décembre à Ainay 11 décembre Messe de Haydn dans le cadre du Festival de musique baroque du Vieux-Lyon 15 décembre Concert de Noël des classes musicales du primaire au théâtre de La Solitude 8 janvier Concert du Nouvel An à la cathédrale 26 janvier Concert à l’hôpital de Fourvière par les classes musicales de CM2 100 A.P.E.L.-Association familiale 25 novembre Assemblée générale de l’Association familiale 28 novembre Assemblée générale de l’A.P.E.L. Animation spirituelle 12 septembre Journée de rentrée des catéchistes 14 septembre Commission pastorale pour l’ensemble de l’établissement 22 septembre Commission pastorale de La Verpillière 27 septembre Messe d’action de grâce en l’église Saint-Paul de Lyon à l’occasion du départ des derniers pères maristes de la communauté de Puylata 28 septembre Messe de rentrée proposée aux lycéens 4 octobre Lancement des projets de l’année pour les internes dans le cadre de la catéchèse 8-9 octobre Week-end à Taizé pour les lycéens de la catéchèse 11 octobre Réunion du groupe « Maristes en éducation ». Lancement de la préparation à la Confirmation pour les élèves du lycée 13 octobre Lancement du « Café théo » pour les lycéens 14 octobre Soirée Madagascar : présentation et bilan du voyage de juille 2011 18 octobre Commission pastorale de La Verpillière 19 octobre Sortie à Cuet pour les élèves de 6e et 5e de la catéchèse 20 octobre Lancement des équipes de catéchèse pour les 3e 21 octobre Lancement de la préparation à la Profession de foi pour les 5e 101 la verpil liere 21-22 octobre Retraite des professeurs, éducateurs et membres du personnel à La Neylière : « Le discernement ou comment décider et choisir dans notre vie ? » 15 novembre Réunion du groupe « Maristes en éducation » 18 novembre « Café théo » pour les lycéens 19 novembre Temps fort pour les familles du primaire 8-9 décembre Célébration de l’Immaculée Conception : messe présidée par le père Bonnet-Eymard, provincial des pères maristes d’Europe ; activités ludiques, manifestation des talents, conférences et témoignages 12 décembre Récollection à Valpré pour les parents de l’établissement Conférences, interventions, réunions 9 septembre Rencontre avec les enseignants pour les parents de CM1 et CM2 13 septembre Rencontre avec les enseignants pour les parents de CE1 et CE2 16 septembre Réunion d’information pour les parents de 6e et 5e 20 septembre Rencontre avec les enseignants pour les parents de maternelle et CP 23 septembre Réunion d’information pour les parents de 4e et 3e 30 septembre Réunion d’information pour les parents de seconde et première 7 octobre Réunion d’information pour les parents de terminale et BTS 19 novembre Forum d’information sur l’orientation pour les élèves de terminale organisé par les Anciens, suivi de la remise des diplômes du baccalauréat 2011, du BTS et de Cambridge 102 Echanges internationaux 15-29 octobre Accueil des correspondants allemands Etablissement 5 octobre Conseil de maison : choix des thèmes de l’année 6 octobre Accueil des nouveaux professeurs et éducateurs 15 octobre Accueil des parents des nouveaux élèves 17 octobre Assemblée générale de l’Association du jumelage avec le collège de Baabda 8 novembre Intervention du docteur E. Khalatbari, tabacologue, auprès des internes 23 novembre Conseil de maison : « Les activités parascolaires, l’école comme lieu de vie » 10 décembre Arbre de Noël pour les enfants des membres du personnel 17 décembre Journée pédagogique Sorties, visites, voyages 16 septembre Journée d’intégration des secondes à la base nautique de Saint-Pierre-de-Boeuf 26-27 septembre Sortie de géologie pour les élèves de terminale S 8 novembre Sortie des latinistes de 5e5 et 5e6 à Saint-Romain-en-Gal avec leurs professeurs L. Lambert, M. Mourrejeau, F. Laillaut 10 novembre « Crimes et faits divers », visite guidée à Lyon pour les élèves du groupe MPS de 21 et 22 avce B. Neyrand et L. Dugué 14 novembre Dans le cadre du cours de PFEG, visite de l’entreprise Martinet à Saint-Quentin- Fallavier par les 2de2 avec B. Descours et M. C. Devedeux 103 12-15 décembre Voyage à Freiburg pour les élèves de la classe bilangue de 5e4 en compagnie des 4e allemand LV2 de La Solitude, sous la responsabilité de Solange Dubost Théâtre, ciné-club 18 octobre Fioutcheur pour les élèves de l’atelier théâtre au Croiseur à Lyon avec A. Helleur 14 novembre Lalala Gershwin au théâtre du Vellein à Villefontaine pour les 8eA et 8eC 18 novembre Electre de Sophocle, mise en scène par Wajdi Mouawad, pour les 1eL au théâtre des Célestins 19 novembre Le Vallon d’Agatha Christie, mis en scène par Olivier Mocellin au théâtre des Maristes à Saint-Paul 22 novembre Quand j’étais petit à la salle de l’Isle d’Abeau pour les maternelles 23-30 novembre Voyageurs immobiles de Philippe Genty, mis en scène par l’auteur, pour les internes au théâtre des Célestins 14-16 décembre Projection du film Hors jeu de Jafar Panahi pour les élèves de première, terminale et BTS 15 décembre La Reine de neiges à l’Isle d’Abeau pour les 7eC et les 7eD Chorale, concerts 8 décembre Animation de la célébration de l’Immaculée Conception 16 décembre Concert de Noël à l’église de La Verpillière Activités sportives 4 octobre Tournois interclasses de 6e : badminton pour les filles, handball pour les garçons ; compétition remportée par les élèves de 6e7 104 Naissances Paul, fils de Marie Grand, professeur de philosophie à Saint-Paul, le 6 septembre Estelle Marie, fille de Thibaut Louppe, animateur de la Schola, le 15 novembre Justine, fille d’Arnaud Pautet, professeur d’histoiregéographie à Saint-Paul, le 22 octobre Mariages Nathalie Zimpfer, professeur d’anglais à Saint-Paul, avec Dominique Delmaire, le 5 juin David Venet, professeur d’EPS à La Verpillière, avec Tania Riquelme, le 23 juillet Faustine Pin, éducatrice à La Verpillière en seconde et première, avec Romain Fernandes, le 25 juin Cécile Bouchet, professeur de musique à La Solitude, avec Florent Mathevet, le 20 août Ordinations Emmanuel Boyon et Serge Armand Kouamé, maîtres d’internat à Lyon, ont été ordonnés prêtres à l’abbaye d’Hautecombe, le 5 juin Félicitations Oriane Riccitiello, élève de terminale S1 en 2010-2011 à La Verpillière (mention TB au baccalauréat), a reçu le prix de la voccation scientifique et technique de la Région Rhône-Alpes 105 car net Décès Nous participons à la douleur de Caroline Pouyet, étudiante en ECE1 à Lyon, qui a perdu son père, le 22 février Elsa Lux, étudiante en ECE2 à Lyon, qui a perdu sa mère, le 18 mars Côme Cachard, élève en TS1 à Saint-Paul, qui a perdu son frère Didier, ancien élève de BTS CGO et de licence Gestion, le 2 juin Michel Lavialle, professeur de français à La Verpillière l’an dernier, qui a perdu son père, le 1er juillet la famille de Robert Desplace, menuisier entré à Sainte-Marie en février 1979 et en congé maladie depuis cinq ans, décédé le 31 juillet Thierry Martin, professeur de lettres à La Solitude, qui a perdu son frère Nicolas, le 2 août Jean-Patrice Arduin, préfet des secondes à Saint-Paul, qui a perdu son épouse, le 4 août Sébastien Thibault, professeur d’histoire-géographie et éducateur à La Verpillière, qui a perdu sa mère, le 16 septembre Marc Bouchacourt, chef d’établissement, qui a perdu sa mère, le 18 septembre la famille d’Hippolyte Julliard, professeur de lettres à Sainte-Marie, de 1946 jusqu’à sa retraite en 1985, décédé le 21 novembre D’après H. Rigaud, Leyna Corneloup, 22 La Verpillière Photos Patrick Huet : pages 20, 27, 32, 67 Didier et Valérie Tourrette : pages 58, 76, 80-81 Françoise Delorme : pages 58, 90 Muriel Rochet : pages 58, 74-75 107 4 e TRIMESTRE 2011 SAINTE-MARIE LYON 4 MONTÉE SAINT-BARTHÉLEMY 69005 LYON TÉL. 04 78 28 38 34 www.sainte-marie-lyon.fr DIRECTEUR DE PUBLICATION Michel Lavialle CONCEPTION Créatifs du Monde / Agence Mordicus IMPRESSION Dugas IPC