n°106 Lyon-Mariste 4ème trimestre 2011 - Sainte

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n°106 Lyon-Mariste 4ème trimestre 2011 - Sainte
LYON
SAINT-PAUL
LES MISSIONS
LA SOLITUDE
LA VERPILLIERE
106
2
som
mai
re
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ren flexi
ce ons
10
ce que j’ai enseigné
Jean-Noël Dumont
14
Maristes en éducation
Marie Portelli
Continuer la mission de la congrégation
20
L’amitié s’apprend-elle ?
Jean-Patrice Arduin
Pour construire une amitié vraie
Re
flexi
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LES
YEUX
FERTI
LES
34
la lumière, la mer et le ha ! ha !
Didier Perceveaux
À propos des paysages de Claude Lorrain
COL
LeGE
48 62
Homélie de la messe
de rentrée
des professeurs
48
Ciné-club
programme 2011-2012
50
Sortie
62
de retour d’Antsirabé
66
Classes
supérieures
TRAVAUX d’éLèVES
contes et dessins
NOU
hom VEL
mage LES
76 92
Discours
lyon
François Navarranne
98
la verpillière
104
carnet
6
Cent soixante-dix-neuf années de présence à Puylata,
un collège ouvert en 1893, et quelle suite ?
Cette question se pose dans sa crudité en cette rentrée du
fait du déménagement du père Jacques Riberolles qui, après
plus de cinquante années de résidence dans la maison de
Puylata, montée Saint-Barthélemy, a, le dernier, rejoint le 20
juillet ses confrères, et en particulier le père Bernard Peillon
qui l’avait précédé en octobre 2010 dans la communauté de
Sainte-Foy-lès-Lyon.
Nous étions le dernier des sept établissements du réseau
mariste à bénéficier de la résidence de pères intra-muros.
Bien sûr, la congrégation est toujours engagée par la présence
du père Roger Lordong à La Verpillière, récemment nommé
aumônier national des aveugles ; par celle du père Georges
Richard à La Solitude. Cependant ce départ historique m’incite à inaugurer notre année scolaire par une narration.
Cette maison n’est, en effet, pas mariste par décret, mais
parce qu’elle est née d’une congrégation dont l’histoire des
origines dit déjà le dessein, dont la mission éducative est
héritée de la figure de Marie ; et elle est née aussi d’hommes
qui ont voulu incarner cette tradition dans ces murs.
Quelle fécondité ferons-nous naître du don de toutes les
vies des pères maristes qui se sont succédé depuis la fin du
dix-neuvième siècle ?
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Origines de la congrégation
La congrégation des maristes est née par réaction au
désastre qu’a été pour l’Eglise la Révolution française : tous
ces prêtres bouleversés par 89, mais plus encore par les pics
de terreur antireligieuse de 1792 et de 1797, vont chercher
comment être chrétien dans un monde nouveau. Parmi eux,
douze jeunes gens, ballottés de séminaire en séminaire au gré
des événements du Premier Empire, puis de la Restauration,
entre 1804 et 1816 (Alix, Saint-Jodard, Saint-Irénée), désireux
de retrouver la tranquillité et peut-être les privilèges de l’Ancien
Régime, imaginent paradoxalement une nouvelle Eglise comme
les jésuites l’avaient fait pour réagir à la Réforme au XVIème
siècle.
Autour du père Jean-Claude Courveille qui a eu une forte
expérience spirituelle au Puy, de tout jeunes séminaristes se
réunissent : il y a parmi eux notamment les frères Jean-Claude
et Pierre Colin, Etienne Terraillon, Marcellin Champagnat,
Etienne Déclas…
Nous sommes dans une période d’effervescence religieuse : en 1814, la Société de Jésus, les Jésuites, et les Sulpiciens sont rétablis ; en 1815, c’est au tour de la Congrégation
des Missions ou Lazaristes, des Missions Étrangères de Paris,
rue du Bac ; c’est aussi l’année de l’ordination de Jean-Marie
Vianney, futur curé d’Ars ; Louis Querbes, autre condisciple
de séminaire de Colin et futur fondateur à Vourles des Clercs
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de Saint-Viateur, le sera en 1816 ; Benoît Coste transforme à
Lyon, sa « Société des jeunes gens » en Œuvre de la Propagation de la Foi sous l’impulsion de Pauline Jaricot ; le cardinal Fesch, pour qui son neveu Napoléon a constitué un super
diocèse comprenant le Rhône, la Loire et l’Ain, crée la Société
des prêtres de Saint-Irénée, en charge de la paroisse SaintBruno et de l’institution des Chartreux...
Le 23 juillet 18161 donc, les douze apprentis maristes
reçurent la communion des mains de Jean-Claude Courveille
et firent le vœu de « fonder la très pieuse Congrégation des
Mariistes [sic] ». Il faudra bien du temps avant que la nouvelle congrégation soit effectivement reconnue : rien n’y
était favorable, ni les évêques inquiets de voir des prêtres
leur échapper après la saignée des années révolutionnaires
et les répressions de l’Empire, ni la situation politique instable avec des diocèses changeant de format constamment2,
ni l’incompréhension des autorités ecclésiastiques effrayées
par l’autoritarisme de Courveille à l’égard de ses compagnons ou par l’ambition démesurée de Colin qui déclarait
vouloir que le monde entier soit mariste. D’ailleurs, après la
dispersion des compagnons de la première heure pour obéir
à leur évêque d’origine, ce ne sont pas les Pères qui seront
d’abord plus ou moins reconnus mais les Frères et les Sœurs.
Marcellin Champagnat, nommé à La Valla, près de SaintChamont, fondera le premier un groupe de frères en 1817 ;
quant à Jeanne-Marie Chavoin, attirée à Cerdon – les frères
Colin y étaient curé et vicaire – par le projet dont elle avait
eu vent de cette congrégation pour la Vierge, elle fondera
Sur le modèle de la Société de Jésus fondée deux cent quatre-vingt-deux ans plus
tôt à Montmartre, un 15 août par Ignace de Loyola et cinq de ses compagnons.
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En 1790 les révolutionnaires qui veulent que la carte des diocèses coïncide avec
celle des départements réduisent le nombre de ces diocèses de 140 à 83.
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les Sœurs Maristes en 1826 : des frères d’un côté, des religieuses de l’autre, c’est, pour l’Eglise d’alors, prendre moins
de risque ! Le pape n’acceptera de reconnaître la Congrégation des Pères Maristes qu’en 1836 parce qu’il a besoin de
missionnaires pour l’Océanie.
Jean-Claude Colin, qui sera finalement la tête de ce
groupe, était une personnalité discrète à l’éducation rigoureuse. Né en 1790, il avait vu dans son enfance son curé
choisir la clandestinité pour éviter de devoir prêter le serment
républicain ; il avait vu des gendarmes débarquer au domicile et son père obligé de se cacher dans les bois pour avoir
abrité des prêtres réfractaires ; il avait vu sa mère mourir à
l’âge de cinq ans. Tout cela l’avait prédisposé à la solitude.
Sa gouvernante, puis le petit séminaire lui inculquèrent un
jansénisme sévère lui faisant croire qu’il suffisait de croiser
une femme sur la route pour qu’elle tombe enceinte ou que
seule l’application absolue des préceptes moraux permettait
de se sauver ! Son histoire est marquée ensuite par la découverte de la providence : ne désirant pas être prêtre, il le devint
« je ne sais comment », déclarait-il3 ; voulant rester à Lyon
pour mener à bien son projet, il fut envoyé, en 1816, comme
vicaire de son frère à Cerdon, dans l’Ain ; alors qu’il commençait à être reconnu comme prédicateur dans cette paroisse, on
l’envoya prêcher des missions, en 1825, dans les campagnes
du Bugey ; alors qu’il avait connu le succès dans ses campagnes d’évangélisation, son évêque lui imposa la direction
du collège de Belley, en 1829, en dépit des moqueries dont
il était l’objet de la part des professeurs ; enfin, tandis qu’il
avait remis sur pied le collège, le pape lui demandait, en
1836, d’envoyer huit des vingt-quatre premiers pères entrés
Mémoires de Mayet, 1838/1839, cité p. 107 dans Jean-Claude Colin, Mariste de
Donal Kerr, édition Karthala, 2010.
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chez les maristes en Océanie occidentale, la partie orientale
étant dévolue aux Pères de Picpus. C’est presque par hasard
qu’il arrivera donc à l’éducation, reprenant ou fondant, après
le collège de Belley, ceux de Valbenoîte, de La Seyne, de
Saint-Chamond4, de Montluçon. Lyon, pourtant origine de la
congrégation, n’arrivera que bien plus tard.
Son expérience de fondateur n’est pas celle, moderne, du
self-made-man qui sait où il va, a un plan déterminé, mais tout
au contraire celle de quelqu’un à qui les événements montrent
que ses idées d’origine étaient trop rigides, sa méthode inadaptée, son volontarisme inacceptable pour les autorités. Il transforma en conséquence complètement son intuition initiale et
sa pédagogie par la même occasion : l’éducateur mariste ne
sait pas a priori comment il va faire, il relativise l’intérêt de
la technique même s’il l’a éprouvé, il préfère se tromper ou
être accusé de faiblesse plutôt que passer en force. Il sait que,
par rapport à l’infini patience de Dieu, tous les projets auxquels nous tenons, que nous désirons réaliser à notre manière,
risquent davantage de priver l’enfant de liberté. En fait, il
découvre que la manière de Marie est préférable à la sienne.
L’œuvre éducative et l’ouverture de Sainte-Marie
Après l’approbation de la Société de Marie par le pape
Grégoire XVI en 1836, vingt prêtres prononcent des vœux et
choisissent des Constitutions et un premier supérieur général
en la personne de Jean-Claude Colin. Il le restera jusqu’à sa
retraite volontaire en 1854. Le pape ayant reconnu les Maristes à condition qu’ils partent en mission en Océanie, ce sera
le premier apostolat de la jeune congrégation de 1836 à 1847,
Il remplaça celui de Valbenoite, fondé cinq années plus tôt, suite à la destruction
de l’abbaye où était installé le collège par une crue qui ne laissa debout que la
statue de la Vierge…
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avec l’assentiment de Louis-Philippe, puis de la Deuxième
République, qui y voient un moyen d’affirmer la présence
française dans le monde. Le second apostolat, en cette période
de reconstruction pour l’Eglise et alors que les lois du Concordat de 1801 limitent le nombre de prêtres par diocèse, sera de
rendre service au clergé séculier trop restreint en prenant en
charge par exemple l’aumônerie des prisons, la direction de
séminaires, des confessions. Enfin le troisième apostolat sera
l’éducation.
Contraint de diriger le collège de Belley dès 1829, JeanClaude Colin y avait découvert que le projet mariste trouvait son plein épanouissement dans l’éducation : moins d’un
an après sa nomination, il publie d’ailleurs des « Avis aux
maîtres ». Ce n’est pas lui cependant qui développe les collèges, contrairement à Marcellin Champagnat dont ce sera la
première tâche et la constante préoccupation avec les Frères
maristes. Entre 1854 et 1873 en revanche le père Favre,
deuxième supérieur après Colin, dans une période il est vrai
politiquement favorable5, ouvre une douzaine de collèges
dont ceux de Toulon, de Riom en 1856, de Senlis en 1869...
A l’époque, les écoles publiques sont souvent jugées aussi
chères et beaucoup moins attentives aux élèves, leurs professeurs, issus de l’Université, considèrant qu’ils n’ont pas de
tâche éducative ; les prêtres dans les écoles religieuses, au
contraire, presque bénévoles, prennent en charge l’animation en dehors des cours et assurent une éducation morale.
La période est favorable sous Louis-Napoléon Bonaparte : entre 1855 et 1899 les
écoles religieuses passeront de 22 à 43% des effectifs du secondaire alors que les
écoles privées laïques diminueront de 36% à 6%, les lycées d’Etat restant à un
niveau stable de 42% ; les effectifs augmentent et, avant l’obligation scolaires de
la loi de 1882, il est vrai avec des modifications du système de comptage, on serait
à 70% de scolarisation d’une classe d’âge ; le ministre de l’Education, le comte
de Falloux, crée des Académies pour décentraliser, et organise deux systèmes,
l’enseignement public financé par les collectivités locales et l’enseignement privé
par des associations ou congrégations.
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Jules Ferry retiendra d’ailleurs cet atout de l’éducation catholique en donnant une forte dimension morale à l’instruction
de son enseignement laïc. Il faudra attendre une période très
néfaste à la fin du siècle pour que les pères pensent ouvrir un
établissement scolaire dans la ville d’origine de la congrégation et capitale des missions6.
Dès 1837 pourtant, un an après la reconnaissance de la
congrégation par le pape, les frères Colin, les pères Terraillon,
Champagnat, quatre des douze compagnons de 1816, avaient
acquis la propriété dite « maison Puylata »7 soit « plusieurs
maisons, divers corps de maisons accessoires, terrasses, cour,
jardin, passage et autres fonds » entre la montée Saint-Barthélemy, le clos des Lazaristes et la montée des Grands-Capucins, aujourd’hui montée des Carmes-Déchaussés ainsi que la
ruelle de Mataflon dont ne subsiste qu’une petite cour visible
à la sortie de la chapelle. Les nouveaux propriétaires ont l’obligation de garder les locataires, dont une loge maçonnique !
Le père Colin logeait au rez-de-chaussée, et des membres de
groupes de laïcs partageant la spiritualité mariste y étaient
accueillis : les Mères chrétiennes, les Messieurs, les Vierges
chrétiennes, les Jeunes Gens. Plus tard, entre 1860 et 1880,
seront édifiés, sur une montée Saint-Barthélemy rabaissée, les
immeubles du 4 et du 6, mais toujours pas de collège. Or,
en 1880, un an après qu’il a succédé au gouvernement d’ordre
de Mac Mahon, Jules Grévy et ses ministres, Paul Bert et Jules
Ferry, décident que les congrégations ne peuvent plus être enseignantes et qu’il faut expulser les prêtres. La police vient montée
Saint-Barthélemy, bien qu’il n’y ait pas de collège, pour en sortir
manu militari dix maristes en novembre de cette même année.
Une petite tentative à La Favorite eut lieu entre 1831 et 1841, abandonnée dès
l’ouverture des Chartreux ainsi que d’un petit séminaire à Oullins.
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Du nom de Guillaume Puylata, neveu d’Octavio Mey, qui fit édifier la maison
en 1670 à partir des pierres de la chapelle des Ursulines dont la tribune s’était
effondrée, actuellement bâtiment des terminales et préparatoires. Les Ursulines
vendront le reste de leur propriété aux Lazaristes.
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Mais les pères avaient anticipé : pour cacher l’appartenance
de la propriété à la Société de Marie et éviter la saisie des
biens, les acquéreurs de 1836 les avaient en effet fictivement
revendus à des pères en nom propre. Les autorités ne pouvant
exproprier des propriétaires laïcs se contentent de l’expulsion
symbolique des quelques pères résidents, et tolèrent ensuite
leur présence parce qu’ils sont peu politisés et qu’il n’y a pas
de collège.
En 1893, la situation politique a changé et l’Eglise
aussi : Léon XIII développe dans Rerum Novarum une doctrine sociale de l’Eglise et dans Inter sollicitudines l’idée que
la République et le christianisme ne sont pas opposés ; pour
les maristes, il s’agit à la fois de répondre aux familles qui
demandent qu’une annexe de Saint-Chamond soit ouverte à
Lyon et de s’adresser à la population aisée du centre ville
lyonnais pour y trouver des vocations. C’est le père Bourgeot, alors âgé de 56 ans et sécularisé depuis dix ans, qui
obtient officiellement l’agrément des autorités civiles pour
l’ouverture du collège : celui-ci est reconnu en janvier 1893
avec cinq élèves de 8e et 7e au 17, montée des Carmes, pour
éviter l’adresse de ce qui était la communauté des pères au
4, montée Saint-Barthélemy. Dès 1896, il y a une centaine
d’élèves répartis sur dix classes et cet effectif impose de
s’installer dans la maison du bas.
Mais, de 1902 à 1905, les lois anticléricales d’Emile
Combes vont interdire à nouveau les congrégations enseignantes : là encore, les maristes anticipent. Dès 1899, le supérieur de la congrégation demande la sécularisation de tous
les pères enseignants ; à Lyon, le directeur, le père Perret, à qui
le préfet reproche des activités antirépublicaines, laisse la place,
après quelques autres figures, au père Thévenon, professeur de
philosophie, officiellement civil : « ni mes collègues, ni moi, ne
conservons aucun lien avec la congrégation des pères maristes »
écrit-il mensongèrement pour éviter la fermeture. Le père Thévenon règnera sur ce qu’on appelle alors l’externat Sainte-Marie
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pendant trente années très difficiles sur le plan politique8
autant que sur le plan juridique, puisque le bail qu’il signa en
1903, sa première année de direction, sauva l’Externat de la
spoliation, non sans de longs et risqués procès. La maison et
son mobilier sont d’ailleurs mis en liquidation mais, lors de la
vente par le tribunal, en 1906, c’est une « Société Immobilière
du cinquième arrondissement » qui rachète le bien ! Ses administrateurs sont des parents d’élèves ou des amis des pères
(Beckensteiner, Balas, Fichet, Mortamet, Josserand, Thomas).
L’Association familiale qui est gestionnaire de Sainte-Marie et
la Fondation des Maristes de Puylata, qui est propriétaire aujourd’hui, sont héritiers de cette Société. Le père Thévenon crée
l’Association des anciens, l’Association des parents d’élèves (la
première de l’enseignement congréganiste) et le nombre d’élève
passe de 139 à 297.
Dans toutes ces tribulations, le père Thévenon se montre
mariste, c’est-à-dire d’abord discret : il sait qu’il fera grandir
l’œuvre s’il collabore avec la société de son temps, ne provoque
pas les autorités de l’époque, ne milite pas au sens où des
chrétiens pourraient revendiquer des avantages, mais cherche
comment rendre service aux familles, sans cependant céder aux
diktats du moment. Il se montre ensuite patient et rusé en utilisant les moyens légaux pour conserver Sainte-Marie, en restant
joyeux sans jouer au martyr, en s’adaptant sans prétendre
construire une œuvre extraordinaire : car, à l’image de Marie, il
sait que ce qu’il fait n’a de sens que si Dieu lui en donne. Ses
qualités de directeur sont exactement celles de l’enseignant tel
que Colin le voulait, à « la manière de Marie », un enseignant
qui sait ne pas affronter gratuitement son élève, ne pas vouloir
obtenir trop vite de lui un résultat, ne cherche pas même de la
reconnaissance.
Il partira un an après la loi de 1932 sur la liberté d’enseignement (ministère
Edouard Herriot). Il connaîtra donc la guerre de 14-18 où un quart des anciens
mourront au combat. De 1897 à 1914, 60 anciens sur 220 donneront leur vie dans
le conflit. La construction de la chapelle est un témoignage de reconnaissance.
8
15
Développement de Sainte-Marie
Après le père Thévenon, on citera deux autres directeurs qui ont particulièrement compté pour notre maison.
Tout d’abord le père Antoine Forissier, directeur de 1952
à 1963. Après le recul des effectifs pendant la guerre, dû
en partie au départ des professeurs au front, un peu relayé
par l’arrivée des premières femmes professeurs à la fin des
années trente, le collège va bénéficier de l’augmentation des
effectifs d’élèves scolarisés, baby-boom et élargissement de
l’accueil scolaire aidant, en passant de 528 élèves en 48 à
1046 élèves à son départ. C’est la raison pour laquelle il
décidera de l’ouverture en 1960 d’une annexe, en profitant
de l’opportunité du départ des Sœurs de Saint-Joseph qui
avaient, chemin de Montauban, une œuvre d’aide aux filles
en difficulté dans la propriété de La Solitude. Mais, outre
l’ouverture de ce site, c’est aussi le renouvellement éducatif et spirituel, bien initié par son prédécesseur le père
Girard, qui caractérise la période : dans un beau livre de
1990, intitulé Présences de Marie, Antoine Forissier montre
comment l’intuition d’origine, les obstacles historiques, ont
fait découvrir que la dimension éducative était au cœur de
la spiritualité mariste. Il décrit comment la contemplation
de Marie et la prière ont conduit les quatre fondateurs aux
mêmes attitudes : « un esprit marial de village (…) c’est
un message qui ne manque pas d’intérêt aujourd’hui, dans
un temps marqué par l’anonymat des grandes villes et des
grands immeubles. Sans doute existe-t-il une littérature sur
les aspects négatifs de la communauté de village.(…) mais
l’exemple de Jeanne-Marie Chavoin et de Marie Jotillon
évoque plutôt ces personnes discrètes qui font la Providence
d’un village ou d’un quartier (…) : on peut leur parler de
problèmes personnels. » C’est « un lieu où chaque personne
se sent reconnue comme telle par les autres avec un préjugé
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favorable, un a priori de confiance, une possibilité de pardon
sans réticence, une action de grâce pour les talents, le développement et le succès de chacun. »9
Le deuxième directeur emblématique, c’est bien sûr le
père Marc Perrot. Arrivé à la direction après le père Bernard
Peillon, il y restera trente-trois ans, jusqu’en 1999. Avec la loi
Debré de décembre 1959 qui lie par contrat chaque établissement à l’État, lequel prend désormais à sa charge les salaires
des professeurs, les tarifs de scolarité modérés permettent au
plus grand nombre de s’inscrire dans le privé. A Sainte-Ma rie,
le père Perrot instaure d’ailleurs un système de quotients familiaux avec une dizaine de tranches, permettant une solidarité de fait entre les familles. Le nombre d’élèves augmente
dans le secondaire et particulièrement à Sainte-Marie dont les
effectifs passent de 1050 à 2500 l’année de la création, en
1976, d’une annexe à La Verpillière. Le but était, entre autres,
de s’ouvrir à la population d’une ville nouvelle et des zones
rurbaines qui l’entourent où l’enseignement catholique n’était
pas présent. Ce sont de très jeunes professeurs qui sont les
pionniers de cette fondation : 45 des 68 professeurs ont moins
de trente ans. En 1977 est ouverte la première section technologique G, puis en 1986 une première classe préparatoire
commerciale, suivie en 1988 d’un BTS, en 1989 d’une Préparatoire littéraire, en 1990 d’un BTS CI à La Verpillière. Sont
créés aussi des Chœurs d’enfants dès 1977 à La Verpillière,
grâce à Jacques Nassans, et en 1991 à Lyon, avec l’aide de
Robert Fayolle, alors préfet du primaire, sous l’impulsion de
Jean-François Duchamp.
A sa retraite, l’établissement accueillera sur ses trois
sites plus de 3500 élèves. Le père Perrot aura installé des
laïcs à tous les postes de cadres, puisque les pères maristes
Antoine Forissier, Présences de Marie, Fondateurs et fondatrices Maristes, édition
Nouvelle Cité, 1990, p.272 et p. 280
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n’accueillent plus de vocation en Europe. Mais la vocation chrétienne de la maison est pleinement assumée : une
équipe de professeurs menée par Jean-Noël Dumont et Xavier
Lacroix publie dès 1982 la collection des Chemins de la Foi
pour étayer les cours déjà créés sous l’impulsion du père
Peillon au début des années soixante-dix ; une confrérie de
professeurs, accompagnée par le père Claude Rozier, historien de la Société de Marie et auteur de cantiques10, se réunit
régulièrement pour réfléchir et partager à la lumière de la tradition mariste ; les chapelles sont repensées et restaurées, la
catéchèse est vivante. C’est peut-être, avec les textes publiés
par Lyon Mariste, dans sa collaboration longue et féconde avec
Georges Adilon que Marc Perrot dira le mieux sa conception
de l’esprit mariste. Là non plus pas de plan prévu, mais une
constante adaptation au besoin du moment, comme une méditation de béton mûrie à plusieurs. Le mélange d’austérité cistercienne et d’originalité assumée, de rigueur protestante et
de poésie baroque dans les formes et les détails est finalement
très mariste. On y trouve aussi bien le désir colinien d’être
« inconnu et comme caché » que celui d’être universel et de
voir grand et haut. Marie reine et Marie enfouie de Nazareth.
Pourquoi va-t-on aux Chartreux, aux Lazaristes et chez
les Maristes ? Parce qu’il n’y a pas de chartreux ni de lazaristes mais qu’il y avait des maristes. Faut-il qu’avec le départ
des derniers pères la préposition change ? La congrégation
propose à chacun de faire vivre cette tradition désormais à travers
les rencontres de groupes dans l’association « Maristes en éducation » : des laïcs peuvent découvrir cet esprit, se former, partager.
10
Claude Rozier a largement participé au renouveau du chant liturgique après
guerre ; il est l’auteur de Ecoute, écoute, Envoie tes messagers, des paroles modernes
de Il est né le divin enfant, Le Seigneur est notre secours, Mystère du calvaire, Qui
donc est Dieu, Si nous partageons, Toi Notre-Dame... cantiques chantés par des
générations et toujours vivants.
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Un groupe existe à La Verpillière, un autre à Lyon. Des ouvrages à la bibliothèque permettent déjà de Prier quinze jours
avec Jean-Claude Colin, de revivre l’aventure des missionnaires en Océanie... A la Toussaint, notre retraite annuelle des
professeurs éducateurs et personnels de la maison est aussi un
moment privilégié pour approfondir la manière de Marie. Et
aux attentifs elle laisse la possibilité de se donner, chacun à sa
manière, sans esprit de chapelle. Car Marie n’est pas d’abord
l’objet d’une vénération, ce qui ferait écran à la rencontre du
Christ. Elle est ce modèle, aussi bien pour l’enseignant que
pour le chrétien, de la juste attitude. Couchée à Bethlehem,
au travail à Nazareth, à Jérusalem debout au pied de la croix,
à la Pentecôte assise au milieu des apôtres.
J’ai trouvé chez Philippe Jaccottet, le grand « habitant de
Grignan », l’amoureux de la lumière, le prodigieux traducteur,
ce poème11 de 1958 qui pourrait être une traduction contemporaine du mariste, dont les Constitutions disent le souci
d’être « ignoti et quasi occulti in hoc mundo videantur » :
Que la fin nous illumine
Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres,
Laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens,
Vouer ma faiblesse et ma force à la lumière :
Et que je sois changé en éclair à la fin.
Moins il y a d’avidité et de faconde
en nos propos, mieux on les néglige pour voir
jusque dans leur hésitation briller le monde
entre le matin ivre et la légèreté du soir.
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Moins nos larmes apparaîtront brouillant nos yeux
Et nos personnes par la crainte garottées,
Plus les regards iront s’éclaircissant et mieux
Les égarés verront les portes enterrées.
L’effacement soit ma façon de resplendir,
La pauvreté surcharge de fruits notre table,
La mort, prochaine ou vague selon son désir,
Soit l’aliment de la lumière inépuisable.
Marc Bouchacourt
L’Ignorant, de Philippe Jaccottet, 1958, in Poésie 1946-1967, édition Poésie/
Gallimard p.76, 1971
11
ce que j’ai enseigné
x éducation
Maristes en
x
L’amitié s’apprend-elle
?
x
LES YEUX FERTILES
ré
flex
ions
Ce que
j’ai enseigné
Sous ce titre Lyon Mariste propose à votre réflexion
un texte ayant trait à la conduite scolaire
Si j’ai accepté et même voulu cette rencontre amicale
en forme d’hommage, c’est parce que j’y ai vu l’occasion de
dire la joie - jubilé ! - que peut donner une vie entièrement
consacrée au geste de l’enseignement. Une fête est l’occasion
de dire tout haut ce qu’il convient d’ordinaire de taire, l’occasion de publier à l’abri d’une célébration le secret trop bien
gardé du quotidien, de ses silences et de ses soucis.
Et voici ce que je voudrais une fois faire passer de la pudeur
du silence à la publicité de la profession de foi : professeur
sur l’estrade dans les classes poussiéreuses, entre deux sonneries de cloches, j’ai toujours été convaincu d’être au cœur
de la réalité la plus dense et la plus précieuse, d’être présent
au lieu inouï où une liberté s’éveille à elle-même. Bien sûr,
celui qui produit des biens ou conclut des marchés, qui répare
des voitures ou administre un service peut revendiquer aussi
d’être dans le réel, mais une réalité médiatisée par l’opacité
des choses, par les lois de l’économie ; l’enseignant a ce privilège d’être immédiatement dans la plus haute réalité, dans la
vie de l’esprit, gardien de l’humanité en ce qu’elle a de plus
fragile et de plus précieux. Tâche maternelle en somme.
refe
ren
ce
J’ai aimé d’une manière éperdue ce que j’ai enseigné.
Et qu’est-ce que j’enseignais ? D’abord comme professeur
la voix de ces grands esprits qu’on appelle les philosophes.
On les rencontre en ouvrant un livre. Qu’y trouve-t-on ? Non
pas des fabricants de théories, des bricoleurs de concepts,
mais des esprits audacieux, souvent solitaires, et capables
cependant de faire entendre leur voix à un jeune homme de
ce temps, à partir même de leur solitude. Ouvrir de grandes
œuvres…Chaque chef-d’œuvre, qu’il soit de Pascal ou de
Marx, de Platon ou Sartre, de Kierkegaard ou de Descartes,
fait entendre un appel, ouvre de grands espaces. Leur beauté
même fait lever les yeux et vainc toute lassitude. Quand, pardelà plus de vingt-cinq siècles, on a la joie de faire entendre
comme neuve, intacte dans son pouvoir d’étonnement, la
voix d’un Parménide, il est impossible de s’abandonner aux
pensées crépusculaires, à l’amertume, à la résignation. Enseigner, c’est chaque jour dans l’ordinaire des exercices les plus
simples, la craie à la main, rejeter la résignation, entendre
l’appel de l’esprit qui s’ébroue de toutes les pesanteurs.
J’ai aimé d’une manière éperdue ce que j’ai enseigné. Ce
que j’ai enseigné ? Le soin de la langue, le souci du mot juste,
parce que la langue est comme le temple intérieur préparé pour
la vérité. Qui connaît sa langue sait assez de philosophie…
La vulgarité, l’impropriété, sont des fautes qui alourdissent
l’âme, ne laissent plus de place au goût du vrai. Professeur,
j’ai servi la parole dans son ultime vocation, non pas celle
24
de communiquer efficacement, mais de dire le vrai. Dans les
mots que nous employons, dans les expressions qu’une mode
impose, dans les stéréotypes, circulent des oppressions. Place
un gardien exigeant sur le seuil de tes oreilles, sur le seuil de
tes lèvres ! Le pouvoir de l’opinion est d’abord dans l’invisible
contrainte des mots obligés, des clichés et des tics de langage.
Ainsi l’attention au mot est la première vigilance de l’esprit,
la première tâche d’un homme libre. Une vigilance d’homme
libre qui sait que l’oppression n’est jamais si forte que quand
elle passe à l’intérieur des âmes par les mots de la tribu.
J’ai aimé de manière éperdue ce que j’ai enseigné. Ce
que j’ai enseigné ? Plus que les chefs-d’œuvre, plus que le
soin de la langue, la nouveauté de l’Evangile dont il m’a été
donné d’être le très pauvre messager. La Parole de Dieu entendue dans la parole humaine. Quel étonnement de redécouvrir à chaque fois que c’est la foi qui porte l’intelligence à sa
plus grande audace. Le sceptique me paraît bien vieux. La
nouveauté chrétienne nous trouvera toujours trop vieux, impréparés et endormis. La foi renverse les idoles et donne cette
impertinence des saints qu’aucune question n’intimide. On
ne peut songer sans avoir le cœur broyé à tout ce que l’ignorance ou le rejet de Dieu entraîne de misère humaine, règne
du mépris, de l’exploitation, de la violence. Sortira-t-on un
jour de cette fosse ? Seigneur, vraiment, les hommes ne vous
ont jamais pardonné de les avoir faits si beaux. Au fond de la
vérité il y a la charité, la haine de l’absurde. Qu’ai-je enseigné ? Autant que je l’ai pu, l’amour du mystère et la haine de
l’absurde.
Oui, enseigner, c’est porter devant les nouveaux venus
la responsabilité de ce monde, porter dans l’humble exercice
de la classe la plus haute responsabilité, celle de présenter ce
25
monde à ceux qui y grandiront. Voici notre monde ! Les saints,
les artistes, les penseurs, en ont dit l’éclat. Qui n’aime pas ce
monde ne devrait prendre aucune part à l’éducation et avoir
au moins la pudeur de se taire, de ne pas trahir l’espoir des
enfants.
J’ai aimé éperdument, plus encore que ce que j’ai enseigné, ceux à qui j’ai enseigné. Chaque élève fut sans doute
une pensée amoureuse. Nul besoin pour cela de familiarité
et de proximité sympathique. Une réserve, une pudeur, au
contraire nous garda de toute confusion. Chaque jour de ma
vie de professeur, entrant avec la même émotion dans la salle
de classe, j’ai été émerveillé de la grâce de la jeunesse. Quelle
est cette grâce de la jeunesse ? C’est celle du plein sérieux.
Les jeunes, que l’on invite pourtant à s’amuser et à s’étourdir,
sont au contraire dans le plein sérieux, dans la gravité étonnée
d’un regard d’enfant demeuré intact sous les coquetteries de
la jeune fille ou les rodomontades du mauvais gars. La grâce
de la jeunesse est le plein sérieux de celui qui se sait si vulnérable. Et si les élèves, au fond, aiment leur école, c’est
parce que c’est le premier lieu du sérieux, les premiers pas
où ils savent qu’ils jouent quelque chose de leur vie. Ainsi
ai-je aimé inusablement, surveillant les devoirs, la beauté
bouleversante de l’élève penché sur sa copie, paisible, lavé
de toute affectation, ouvrant dans l’arrondi de ses bras la première chapelle de l’esprit. Alors se déploie une intériorité, un
silence que nul bruit ne devrait violer. L’attention est la forme
naturelle de la prière.
Chaque jour, sans jamais connaître la moindre lassitude,
j’ai aimé ce métier comme j’aime chaque matin voir le jour
se lever. Chaque visage d’adolescent, boudeur ou confiant, fut
comme un matin. Une promesse, une exigence sans concession,
26
qui requiert la sollicitude et le plus grand soin apporté au
moindre détail, de la correction d’une copie à l’explication
d’un texte. D’une telle fragilité sourd le plus impérieux devoir,
celui d’une rigueur apportée à chaque exercice, à chaque
parole. Nulle comédie dans une salle de classe, lieu si pauvre,
mais l’humble liturgie qui accompagne un miracle, celui
de l’éveil de l’esprit à son œuvre d’homme. Quelle joie, par
exemple, dans ces moments bouleversants où une certaine
qualité de silence laisse soudain penser que chacun est en
train d’entendre pour lui telle parole plus grave ! Il m’a été
donné parfois d’être présent à ce miracle par lequel une âme
naît à son plein sérieux. Quelle joie ! Quelle douleur aussi
quand d’incompréhensibles détresses ont froissé, défiguré,
tel élève n’en sortant pas de l’amertume et dont le visage me
hante encore. D’une même main la joie et la détresse, sur le
même lieu, si ordinaire.
Tel est le miracle qu’il m’a été donné de vivre chaque
jour. Pour cela je rends grâce avec vous, pour cette joie à nulle
autre pareille, pouvoir dire : un homme est né au monde
Jean-Noël Dumont
Discours prononcé lors de son jubilé, le 7 octobre 2011
Maristes
en éducation
Intervention de Marie Portelli, modératrice de
l’association, lors de la soirée d’hommage rendu
aux pères maristes, le 27 septembre.
C’est très impressionnant pour moi de parler à Sainte-Marie
de Lyon, fille aînée de l’œuvre éducative mariste, et je remercie
Marc Bouchacourt qui m’a invitée ce soir et me donne l’occasion de m’exprimer devant vous. Nous pouvons faire des lectures vides de toute espérance des situations que nous vivons.
Dans ce cas, devant la croix du Christ, c’est la mort que nous
voyons. Parce que chrétienne, je crois que toutes nos morts ne
sont que des passages.
Les pères maristes quittent l’établissement scolaire, sontils morts pour autant ? Evidemment non, et pas seulement
parce que j’en vois ici des bien vivants. Nous ont-ils abandonnés ? Je sais que ce n’est pas le cas. Sont-ils affaiblis dans leur
congrégation ? Du point de vue du nombre, oui. Mais du point
de vue de la tradition et de la spiritualité qu’ils nous transmettent, je ne le crois pas ! De celui des formes d’apostolat
qu’ils nous invitent à développer, encore moins !
Ils sont parmi les premiers dans l’enseignement catholique congréganiste à avoir engagé une réflexion positive
sur le devenir des communautés éducatives dont ils ont la
tutelle. Ils proposent de cumuler leurs forces avec celles des
laïcs, comme ils l’ont fait dès leur fondation. Ils proposent
d’animer une association de fidèles envoyée par l’Église :
c’est Mgr. Barbarin qui l’a érigée, elle s’appelle « Maristes en
éducation ». Ses membres se voient confiés un héritage, une
identité, une tradition vivante, ceux de la Société de Marie.
29
Les statuts précisent : pour mettre « en œuvre l’esprit mariste
dans leurs attitudes éducatives et dans les choix pédagogiques
des établissement scolaires... Pour continuer la mission de la
congrégation en éducation... Pour chercher ensemble, en lien
avec la congrégation, à approfondir la tradition mariste afin
d’éclairer leurs vies et leurs engagements présents ». L’Église
donne donc à notre association la mission d’approfondir la tradition mariste, de contribuer à donner vie à cette spiritualité
dont Marie est le modèle, à travers sa relation au Christ et à
Dieu, de nourrir et développer une conception de l’éducation
la plus fidèle possible à ce qu’est Marie dans l’Évangile. C’est
pourquoi notre association est une « association publique de
fidèles » telle qu’elle est définie au canon 298-1. C’est-à-dire
dont l’objet est de tendre « par un agir commun à la construction du Royaume de Dieu ».
« Maristes en éducation », chacun des mots qui forment
le nom de l’association peut se traduire par une mise en relation, par des liens :
Maristes : les statuts le disent, il s’agit de « faire vivre
la tradition spirituelle et éducative mariste dans les établissements » : le lien entre chacun d’eux trouve sa source dans
ce qui les identifie : ils sont maristes. Le nom exprime le lien
de filiation avec la congrégation dont l’association reconnaît
nécessairement l’autorité de tutelle. Il exprime aussi les liens
avec tous ceux qui appartiennent à la famille mariste, notamment le laïcat sous ses diverses formes.
En éducation : tous les membres baptisés des communautés éducatives, s’ils reconnaissent la pertinence évangélique
de l’inspiration mariste en éducation et sa fécondité, sont
appelés à vivre leur engagement en s’inspirant de Marie.
30
Ils sont invités à faire communauté et à questionner leurs pratiques à la lumière des attitudes de la mère de Jésus. Cependant, « une communauté éducative vivante ne demande pas à
ses membres d’entrer dans le moule, mais offre à chacun un
espace de liberté lui permettant de s’engager à la mesure de
ce qu’il peut et souhaite donner, selon le moment qui est le
sien. Le respect du cheminement des uns et des autres laisse
du temps pour qu’une adhésion vienne en son temps de l’intérieur. » (Christiane Conturie, in Cahiers de l’éducation, p. 23).
« Maristes en éducation » ne peut être qu’un espace de dialogue et de partage ouvert à toute la communauté éducative.
Le Christ ne nous invite pas à constituer des clubs de chrétiens fermés au monde. L’éducation ne peut être qu’à entrées
multiples : elle implique différents acteurs ayant chacun vocation particulière.
L’association est confrontée à plusieurs défis.
• Le défi de contribuer à donner à nos écoles une identité
propre, originale, inspirée de la tradition mariste, sans pour
autant se considérer comme propriétaire de l’ « esprit mariste ».
Celui d’une école qui s’adresse à la personne de l’élève, dans
toutes ces dimensions.
• Le défi d’être un groupe où chacun accepte de s’interroger sur ses pratiques professionnelles sans donner de leçons
aux autres, mais en permettant un questionnement qui puisse
conduire à un déplacement librement consenti.
• Le défi de la transmission : notre héritage est composé d’une
spiritualité non dogmatique à faire vivre de manière non dogmatique, à partager avec la communauté éducative. Comment
y parvenir dans ce respect de la vie spirituelle de l’autre tout
en étant soi-même ?
• Le défi de l’animation d’une communauté qui prie, qui
célèbre, qui propose, à la manière de Marie. Ce qui conduit au
défi d’une communauté qui doit trouver le chemin d’une fraternité vécue dans un milieu professionnel. Comment concilier
31
la vie professionnelle et la vie fraternelle qui nous est proposée
dans « Maristes en éducation » ?
• Le défi de l’enracinement qui passe par le défi de l’écriture :
au-delà de se dire, il faut se lire. Les dernières publications
maristes et leur diffusion dans les établissements vont dans
ce sens.
• Le défi de constituer un réseau : la congrégation encore
une fois ouvre un chemin. Regarder au-delà des frontières
de l’hexagone ce qui se vit dans les établissements maristes :
voilà une invitation forte à bousculer les murs de nos écoles.
Pensons à cette dimension missionnaire de la famille mariste qui a tant marqué l’Eglise ! Quel rôle « Maristes en éducation » peut-elle avoir dans cette autre manière de concevoir
le réseau des établissements scolaires ? L’association doit-elle
jouer un rôle dans cette ouverture ? Si notre horizon s’élargit,
nous voyons bien que la congrégation, au-delà de nos frontières, est loin d’être moribonde.
• Le défi de la prière et de l’abandon : le volontarisme ne
sert qu’à donner l’illusion de l’autosuffisance. Sachons comme
Marie faire confiance au Seigneur et dire : « Qu’il soit fait
selon Ta volonté ». Alors ne confondons pas nos difficultés à
vivre cet engagement, de former une communauté, de trouver
pour certains des modalités d’existence signifiantes, avec la
question de la légitimité de « Maristes en éducation », de sa
vocation à faire vivre la spiritualité mariste dans l’œuvre éducative. Prenons plutôt en compte les soifs qui se dégagent des
différents groupes, leurs attentes, la richesse de leur diversité
et, malgré les difficultés, ce désir sincère d’être pour les autres
un chemin vers Marie.
Acceptons de nous interroger sur un engagement éventuel dans l’association comme une réponse à un appel : celui
d’être témoin, à la manière de Marie, de l’amour de Dieu pour
tous les hommes, pour les élèves et les adultes de nos communautés éducatives ! Marie Portelli
L’AMITIÉ
S’APPREND-ELLE ?
On ne connaît personne si ce n’est par l’amitié.
Saint Augustin
L’imprtance de l’amitié
Très tôt, tant chez les Grecs et les Romains que dans
le monde juif, les Anciens ont tenu l’amitié, non seulement
pour une source de joie et de satisfaction, mais bien plus
encore pour la condition vraiment nécessaire à la conquête du
bonheur. Qu’en est-il aujourd’hui ? La plupart la considèrent
comme ce qu’il faut construire et vivre, si l’on veut pouvoir
dire qu’on a réussi sa vie1. Malgré cela, à l’heure où le nombre
de nos amis se compte par dizaines sur le « social network »
et qu’on le devient d’un simple « clic », serait-ce que nous en
venons à prendre l’amitié complètement à la légère ? Pourtant
nous souhaitons volontiers pour nos propres enfants ou les
jeunes qui nous sont confiés qu’ils nourrissent les amitiés les
meilleures. Mais que faisons-nous dans ce sens, lorsqu’il ne
s’agit plus seulement d’attendre pour eux «l’ami charmant »
comme un prince qui tarde ? Croyons-nous bien qu’une amitié
naît, croît et se développe dans certaines conditions, bref, que
« ça s’apprend » de devenir amis ? Ainsi, faut-il jouer notre
rôle d’éducateurs et, évidemment conscients qu’il se passe là
quelque chose d’intime et de personnel, ne pas hésiter pourtant à dispenser une parole et un exemple qui édifient. Pour
cela, peut-être aurons-nous besoin de nous rappeler ce que
vaut l’amitié vraie et ce qui fait qu’elle est unique parmi toutes
les autres relations.
Plus d’un quart des Français, 26% exactement, jugent que réussir sa vie, c’est
« vivre entouré d’amis », selon un sondage réalisé les 26 et 27 septembre 2002 par
téléphone auprès de 1000 personnes pour l’hebdomadaire Le Point.
1
34
L’amitié cherche toujours le bien
Dans un premier temps, ce peut être n’importe quel
bien ; ce qui fait qu’il existe des amitiés plus ou moins fondées
sur l’intérêt personnel, que ce soit parce que nous cherchons
à vivre ensemble seulement de bons moments où le plaisir
prime, ou que notre amitié née de l’utilité se présente comme
un échange de bons procédés. Il ne faut pas négliger ces
amitiés qui se nourrissent de coups de mains réciproques et
qui nous assurent dans les coups durs que l’on pourra compter
sur quelqu’un. Quelle parole avons-nous à ce sujet ? Savonsnous cultiver ce simple esprit de service et de générosité
habituel et qui n’a pas besoin de s’afficher ? C’est parfois
à l’occasion d’un service rendu que l’on prend conscience
de l’importance de l’autre et que peuvent naître de grandes
amitiés. Les jeunes savent qu’ils peuvent faire ce genre d’expérience lors d’un camp scout, lorsqu’ils se retrouvent à pratiquer le même sport en club, ou quand il s’agit de se serrer les
coudes dans le travail scolaire. D’ailleurs, n’est-ce pas quand
on laisse une place à ce type d’échange que l’on se prend à
mieux vivre l’école et l’ensemble de nos activités ?
Toutefois, fondamentalement, l’amitié nous promet
encore bien plus. En effet, Aristote comprend que l’amitié est
pleinement elle-même quand elle est polarisée par le bien qui
est le meilleur – et le meilleur absolument – à la fois pour
moi et pour mon ami2. Bien sûr, si je veux le meilleur pour
mon ami, et pas seulement un bien quelconque, je veux savoir
avec certitude ce qui est bien, et comment m’y prendre pour
être bon pour autrui. Dès le commencement de son étude sur
l’amitié Aristote souligne, non sans malice, ce point capital :
« S’agit-il d’un ami, nous disons qu’il est de notre devoir de lui souhaiter ce qui
est bon pour lui. », Aristote Op.Cit. VIII, 2, [1155b31] ; « Quand les hommes ont
l’un pour l’autre une amitié partagée, ils se souhaitent réciproquement du bien. »
Ibidem, VIII, 3, [1156a10].
2
35
« Dans ces conditions, est-ce que les hommes aiment le bien
réel, ou ce qui est bien pour eux ? car il y a parfois désaccord entre les deux ». Autrement, je ne manquerais pas de
tromper un jour ou l’autre mon ami, et moi-même par la
même occasion. Alors, est-ce bien le cas : ai-je à ce point
soin de mon ami que je veuille son bien réel, et le meilleur ? Ai-je véritablement crainte de me tromper quant à
ce qu’il lui faut ? Pareillement, est-ce que je m’estime suffisamment pour chercher mon bien véritable à travers cette
amitié ? Ainsi, c’est souvent lorsque je vis une amitié que je
veux savoir la vérité sur le bien, car il n’existe rien de mieux
à offrir à celui que j’estime. L’amitié est ce qui réveille en
l’homme qui la vit le désir de la vérité et le désir du bien réel.
Pour autant, c’est parfois par amitié que tel jeune veut rester
aveugle aux dérèglements de son ami, ou les taire, voire s’en
rendre complice. A l’occasion d’une discussion avec lui, il est
alors important que nous ayons le courage d’argumenter sur
ce qui est vraiment juste et de l’aider à savoir le discerner et
le vouloir. L’opinion commune ne s’y trompe pas quand elle
déclare la plupart du temps que la première qualité de l’amitié
est la confiance partagée. Or peut-on raisonnablement faire
confiance à une personne dont on n’est pas tout à fait certain
qu’elle veuille vraiment notre bien ?
Le cœur de l’amitié
Le premier caractère de l’amitié, qui est primordial pour
la comprendre et la construire intelligemment, est la réciprocité. Tout est mutuel dans l’amitié, la bienveillance en priorité. Si donc je me donne à quelqu’un qui ne me donne rien
(non parce qu’il en est provisoirement incapable comme l’ami
malade ou en difficulté personnelle, mais parce qu’il n’en voit
pas l’intérêt), il n’y a pas amitié. Au contraire, je me trouve peutêtre dans l’illusion en attendant de l’autre ce qu’il ne rend pas.
36
L’amitié consiste en un don réglé de soi-même : ce n’est pas
l’échange pur et simple qui se calcule sans aucune générosité,
sans quoi on ne pourrait plus parler d’amitié, et encore moins
de don. Je n’attends rien d’un ami en termes de besoins :
chacun, réciproquement et librement, se donne à l’autre.
Epicure note avec finesse que « ce n’est pas tant de l’aide de
nos amis que nous avons le plus besoin, que de la confiance
en leur aide ».
Mais, quand je donne, ce n’est pas non plus pour ne rien
recevoir. Il y a dans l’amitié un savant mélange où je me donne
et accueille le don de l’autre, qu’il fait à sa mesure et selon son
cœur, mais qu’il fait réellement. « On ne donne pas pour recevoir, mais pour que l’autre donne », écrit Jacques Godbout.
Il est intéressant d’attirer l’attention sur cette nuance qui est
loin d’être anodine. Il y a donc une place pour un désintéressement qu’on ne dira pas radical, mais raisonnable, où, peu
à peu, chacun devient la mesure de l’autre, l’encourageant à
s’offrir de plus en plus, proportionnellement à l’offrande de
lui-même, et réciproquement.
C’est pourquoi, comme dans une randonnée, chacun
imprime au tandem son rythme, entraînant l’autre selon son
pas, et cela progressivement, sans se hâter, et surtout sans
s’épuiser mutuellement. Car ce que réalise le mieux l’amitié,
c’est la paix et le repos du cœur. Elle réalise ce juste milieu
où je m’appuie sur l’assurance tranquille que l’autre veille sur
moi autant que moi sur lui, et que cet échange, dont la règle
n’est pas le calcul mais le goût réciproque de la bienveillance,
m’apaise et calme mes angoisses habituelles. C’est pourquoi, quand on dit qu’on peut tout dire à un ami, parce qu’il
sait écouter d’abord, qu’il respecte toute discrétion ensuite,
et qu’il me comprend profondément et par empathie enfin,
37
on ne se trompe pas. Mais n’est-ce pas aller encore plus loin
dans la confiance que de reconnaître que l’ami est plus encore
celui avec lequel je peux me taire ? N’est-il pas celui que mon
silence n’effraie pas, car il m’accueille sans condition, sans
que je doive lui faire la conversation ni me rendre nécessairement agréable ? Il n’y a pas d’ennui à chasser coûte que coûte
avec mon ami, ni de honte à craindre. Nous sommes là, et cela
suffit ! J’attends d’ailleurs de cet ami plutôt la disponibilité
de sa présence et l’attention de son regard qu’une action ou
parole précise. Il est parfois des silences qui disent beaucoup
et qui renseignent sur l’harmonie de la relation plus sûrement
qu’une discussion passionnée, quel qu’en soit le sujet. Si dans
l’amitié chacun peut tout dire à l’autre, cela ne signifie pas
que c’est pour lui un devoir, une nécessité pour que tienne la
relation. La vraie beauté de l’amitié tient dans la liberté de la
parole, sans obligation.
Il existe de ces petites « tyrannies » où l’autre oblige,
parfois de manière déloyale et par des moyens détournés, à lui
parler, à littéralement se « déballer ». Il joue parfois d’arguments affectifs qui rajoutent à la pression de son attente. Il
n’y a pas là amitié, et ce type d’attitude dénote bien plutôt
l’indiscrétion fondamentale qui l’anime. Quand on veut savoir
à ce point, on n’est pas loin de vouloir tout autant le divulguer à la première occasion à n’importe qui. Si l’ami désire
me connaître plus avant, il aime plus encore me laisser venir à
lui, et répugne à m’entreprendre, en brutalisant mon intimité.
Ainsi, on ne doit jamais s’imaginer comme un devoir de tout
dire de soi pour « mériter » l’intérêt et l’amitié de quelqu’un.
Ce devoir inventé conduit bien souvent à être déçu par l’indiscrétion à laquelle on invite finalement l’autre, lequel peut
déduire de nos confessions compulsionnelles que nous n’accordons pas tant d’importance au secret.
38
Cependant une véritable reconnaissance mutuelle doit
être visible pour les deux amis. « C’est dans une mise en
commun que consiste l’amitié », déclare encore Aristote.
Par les dialogues réguliers et fréquents, les idées sont mises
en commun, certains biens, mais plus encore le temps, et le
meilleur du temps. La qualité des présences réciproques est
« sacrée » plus que la durée passée ensemble. C’est une des
raisons pour lesquelles les amitiés qui naissent et se concluent
dans les espaces troubles de quelques unes de nos soirées les
moins édifiantes ne peuvent jamais se prolonger bien longtemps, et deçoivent à peu près toujours.
Construire une amitié
Une question doit se poser en premier à quiconque veut
ou se dispose à construire une amitié : qu’est-ce que je veux
vraiment vivre ? Osons-nous, en tant qu’éducateurs, inviter les
jeunes à se la poser honnêtement ? Si c’est le cas, il faut savoir
se défier de toutes les contrefaçons, ces relations où égoïstement
l’intérêt personnel prend le pas sur tout autre motivation.
En amitié je ne vais pas à l’autre uniquement pour le
ramener à moi, à mon attente préalable, à mon projet. Ce serait
rechercher l’autre plus pour ce qu’il a que pour ce qu’il est :
finalement, ce n’est parfois pas tant lui qui m’intéresse que
ce qu’il peut m’apporter. C’est le type de relation que je peux
entretenir, dans mon groupe de copains, avec le « rigolo » de
la bande. Un groupe recèle toujours un personnage plus drôle
dont la fonction assignée par tous est d’amuser la galerie.
Chacun apprécie beaucoup ses performances… tant qu’il sait
demeurer drôle, par ses multiples blagues bon enfant ou sarcastiques. Parfois même on s’accommode bien qu’il fasse rire
aux dépens d’un ou plusieurs membres de la bande. Mais qu’il
s’aventure à perdre son humeur, qu’une douleur personnelle
le frappe à un moment, et plus personne ne saura s’intéresser
39
à celui qui ne permet plus le plaisir qui justifiait sa place dans
le groupe ! On n’est pas l’ami de celui qui intéresse seulement
pour l’agrément qu’il apporte. C’est aussi le cas des amitiés
garçons-filles où les ambuguïtés ne manquent pas.
La deuxième condition pour pouvoir un jour nouer une
amitié digne de ce nom, c’est d’être clairement décidé à sortir
de sa solitude. Même très jeunes, nombreux sont ceux qui ont
fait ou qui font l’expérience d’une solitude qui les rend tristes.
Ils doutent ainsi bien souvent de leur capacité à vivre l’amitié
ou une quelconque relation où chacun rejoint l’autre. Or, nous
le savons bien, la solitude n’est pas le fait d’être seul physiquement. La vraie solitude, celle qui fait vraiment souffrir, ne
consiste pas tant à vivre séparé des autres qu’à leur refuser
la place qu’ils peuvent tenir pour nous. Nous pouvons ainsi
avoir une vie mondaine frénétique et nous trouver parfaitement seuls, tout simplement parce que nous ne voulons ou
ne pouvons pas nous engager dans une relation sérieuse de
respect et d’écoute, et parce que, au fond, nous n’estimons
pas les personnes que nous côtoyons au point de leur vouloir
particulièrement du bien. C’est aussi peut-être parce qu’aucune de ces personnes avec lesquelles nous pouvons pourtant
passer beaucoup de temps en activités diverses ou à faire la
fête ne veut nous donner un peu d’elle-même. Il nous arrive
aussi parfois de ne pas nous estimer dignes d’intérêt pour les
autres et nous demeurons à l’écart, nous complaisant même
dans cette situation. Certains, alors, se recroquevillent à force
de déceptions ; d’autres choisissent de jouer le personnage
du cynique que plus rien ne touche. Auprès des jeunes, il
est toujours sain de s’arrêter quelques minutes sur le profil
du « blasé de la vie » et de déceler avec eux l’imposture et
les failles de celui qui pratique avec hauteur l’art de la «
vanne qui casse », car son comportement qui impressionne
40
au sein d’un groupe ruine souvent les conditions mêmes de
l’amitié. S’ils doivent apprendre que, la plupart du temps, ce
ne sont que les misérables protections d’une personne sensible et écorchée, les jeunes doivent également se protéger avec
lucidité d’agissements qui diffusent l’aigreur, parfois jusqu’au
désespoir.
Ainsi la solitude relève de notre intériorité et n’est pas liée
au nombre ou à la présence des personnes qui nous entourent.
Reste que pour penser la solitude et l’éprouver comme une
souffrance, il faut justement ressentir le manque de l’autre,
faire l’expérience que sa présence est nécessaire. Notre solitude même crie notre besoin. L’homme ne peut pas vivre isolé,
séparé des autres personnes, car, si c’est par certaines d’entre
elles que nous souffrons, c’est surtout par d’autres que nous
trouvons la joie et que nous goûtons parfois même des instants de bonheur. C’est pour cela sans doute que Dieu luimême s’écrie au commencement du monde : « Il n’est pas bon
que l’homme soit seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit
assortie »3. Ce serait donc une lourde erreur que de conclure
qu’on ne peut compter que sur soi, qu’aucune relation ne peut
vraiment nous combler et nous donner la joie vraie et profonde
que nous en attendons : quels qu’en soient les motifs, la solitude volontaire reste une impasse, car j’ai besoin de l’autre
pour confronter mes idées, m’ouvrir à d’autres perspectives et
devenir vraiment moi-même.
C’est pourquoi, avant de commencer à vivre une amitié, il
faut bien se persuader que la relation est très bonne pour nous,
qu’elle est même nécessaire pour nous construire, apprendre à
nous connaître et à poser des choix. Le jugement de l’ami, son
expérience différente, sa bienveillance aident à grandir.
3
Genèse, 2, 18.
41
La dernière disposition qu’il nous semble nécessaire
d’avoir, avant de se lancer dans la construction d’une amitié,
est celle de la fierté, de l’estime de soi (qui ne doit pas être
confondue avec l’orgueil, mais qui, étant vraie humilité, nous
épargne la fausse modestie !). Il faut agir en conscience, c’està-dire donner le meilleur de soi-même sans se renier. Chacun
doit être convaincu du prix de sa vie, s’il veut en avoir ensuite
aux yeux de son ami. Ainsi, alors que l’amitié consiste à réaliser littéralement le commandement de l’amour réciproque,
« Tu aimeras ton prochain comme tu t’aimes toi-même »,
comment peut-elle avoir lieu si je ne m’aime effectivement
pas, ou si je me rabaisse et suis prêt à brader les valeurs auxquelles je tiens par le seul souci d’entrer en relation ? De plus,
nous ne pouvons donner à l’autre que si nous avons quelque
chose à donner dont la valeur est avérée. Je ne dois donc pas
sous-estimer l’importance de ce à quoi je tiens et de mon idéal,
même quand il peut y avoir des difficultés à être entendu ou
compris parfaitement. Ensuite, bien sûr, et c’est le principe
du dialogue amical régulier, chacun s’ouvre et évolue, mais
il n’en résulte un enrichissement mutuel que si chacun est
toujours décidé à ne pas se trahir, pour parfois faire plaisir
à l’autre. D’ailleurs, comment peut-il me demander d’être
moins moi-même celui qui m’aime avec bienveillance ? Au
contraire, n’est-il pas plutôt disposé à me reprendre, et à me
rappeler mes engagements divers, prenant même le risque de
me déplaire s’il le faut, lorsque je manque de cohérence ou de
courage dans mes choix ? On ne dira jamais suffisamment que
celui à qui je n’ai pas le courage de dire mon désaccord n’est
pas encore un ami pour moi.
42
Le temps de la construction
Ce temps est long. La première vertu de l’ami est sa
patience, même quand il brûle de mieux connaître l’autre,
de partager le plus de temps possible, parfois au détriment
d’autres nécessités. Nous pourrions reconnaître trois étapes
à cette construction. La première est celle du choix, qui implique du discernement. Cela ne signifie pas que nous devons
choisir les amis de nos enfants à leur place. Sans renoncer à
les aider dans ce choix, ne le limitons pas à la simple appartenance sociale. Ce n’est pas en marinant dans le jus de la
bonne conscience des « gens bien » et dans le conformisme
tribal d’un rallye qu’on fera éclore la moindre conscience
libre et droite chez les jeunes... En revanche, accueillir personnellement chacun de leurs amis, à un moment où l’on est
soi-même suffisamment disponible pour faire connaissance,
s’intéresser à eux, légitimera d’autant l’opinion que nous souhaiterons communiquer à nos enfants.
La deuxième étape, la plus longue, consite à faire
connaissance. Il s’agit avant tout de savoir écouter. On peut
écouter d’une oreille et asséner un « je comprends » en guise
de conclusion qui signifie exactement le contraire de ce qu’il
affirme. L’écoute exige que je ne juge pas les propos de l’autre
en fonction de mes propres représentations, mais en essayant
de me représenter les siennes, comme dans un effort de traduction. Cette étape dans la construction de la relation nécessite autant de patience que de pudeur. Il ne faut se donner
que peu à peu, à la mesure de cette confiance grandissante.
Comme le remarque Epicure, « Il ne faut approuver ni ceux
qui sont trop prompts à l’amitié, ni ceux qui hésitent, mais
il faut aussi prendre des risques dans l’intérêt de l’amitié. »
Choisir est donc le fruit d’une décision réelle qui fonde toute
la confiance à venir.
43
Au-delà des mots : l’exemple
Chaque amitié est unique et personnelle. Les chemins
qu’elle emprunte restent radicalement propres, et notre
propos, volontiers condamné à n’être qu’indicatif, tient valeur
d’invitation et de conseil, jamais de loi. Demandons-nous, en
tant que parents et éducateurs, si nous avons le souci de
montrer l’exemple dans notre manière de vivre nos propres
amitiés ? Jean-Patrice Arduin
la
lumière
la mer
et le ha ha !
le Lorrain
46
Quel est le peintre qui a fasciné à la fois Dostoïevsky et
Nietzsche ? qui a fait pleurer Turner, persuadé qu’il ne pourrait jamais faire aussi bien ? qui a inspiré une ode à Keats ?
qui a été pâtissier avant d’être peintre, et qu’une légende
tenace a longtemps présenté comme l’inventeur de la pâte
feuilletée ? qui a servi de modèle idéal aux créateurs du jardin
à l’anglaise ?
Ne cherchez plus, c’est Claude. Claude qui ? Ah, bien
sûr, ce sont les Anglais qui l’appellent ainsi familièrement. Eh
bien, Claude Gellée. Ou Claude le Lorrain, si vous préférez.
Ou Claude Lorrain. Bref, Claude. Le peintre français (enfin,
lorrain) de Rome, arrivé à Rome à 27 ans en 1627, mort à
Rome à 82 ans, enterré à la Trinité-des-Monts. Celui dont le
pape Urbain VIII et le roi d’Espagne Philippe IV, entre autres,
acquièrent les toiles à prix d’or.
Celui que Turner, une fois séchées ses larmes, n’a eu de
cesse de copier et d’égaler. (Lorsqu’il a cru avoir enfin assimilé sa manière, en 1815, il a demandé que son tableau Didon
construisant Carthage (fig. 1) soit accroché, à la National Gallery,
vis-à-vis de celui de Claude La destruction de Carthage, retrouvant ainsi la pratique des « pendants » - tableaux allant par
paires, développant deux aspects d’un même sujet - à laquelle
Claude s’est adonné très souvent.)
Celui dont, un peu plus tôt, Joseph Vernet, le peintre de
marines de Louis XV et Louis XVI, a repris les thèmes et la
facture, en excluant cependant graduellement de ses compositions les personnages, ces petites figures que Claude, selon
ses contemporains, ne savait pas représenter et dont il confiait
l’exécution à un comparse ou à ses élèves : pratique au demeurant fort courante, mais qu’en fait il abandonnera assez
rapidement.
1
Mais dans les années 1630, à Rome, il n’est pas encore
question de faire du paysage le sujet unique d’une toile. C’est
bon pour des Hollandais, les Van Goyen, les Ruysdaël, qui
savent peindre mais manquent de grandeur : peuple de marchands, terre-à-terre... Car la hiérarchie des genres picturaux,
codifiée par l’Académie, place le paysage « pur » tout en bas
de l’échelle, juste avant la nature morte. Il commence pourtant, au mépris des théoriciens, à être recherché par nombre
de collectionneurs (d’ »amateurs »), entre autres à cause de la
part importante qui lui est réservée dans la décoration intérieure – pièces d’apparat, salons, galeries.
Il n’est bien sûr pas non plus question de peindre un
paysage « réel », à cause du temps et de la difficulté que
prennent la préparation et le mélange des couleurs : on va dans
la nature dessiner « sur le motif » des arbres, des ruisseaux,
48
des ruines, au fusain, au lavis d’encre de Chine, à l’aquarelle parfois, puis rentré dans son atelier on utilise ces esquisses pour composer un paysage imaginaire, idéal – c’est
le « paysage de fantaisie » dont la mode perdurera jusqu’au
XIXe siècle, et dont Baudelaire avoue déplorer la disparition,
alors même que se développe, avec l’invention des tubes de
peinture, toute une école de paysagistes français, dont les
chefs de file sont Théodore Rousseau et Corot. « Permettezmoi, mon cher, de revenir encore à ma manie, je veux dire aux
regrets que j’éprouve de voir la part de l’imagination dans le
paysage de plus en plus réduite. […] Nos paysagistes sont des
animaux beaucoup trop herbivores.[…] le ciel et le désert les
épouvantent. »1 S’il est une chose qui n’épouvante pas Claude, c’est bien
le ciel. Un de ses camarades, le peintre allemand Sandrart,
dans la biographie du Lorrain qu’il publie en 1675, rappelle :
« Souvent, nous allions dans les champs peindre de compagnie, à la campagne, d’après nature. Mais à la vérité tandis
que je recherchais de préférence les accidents des rochers, les
arbres puissants et leurs larges frondaisons, les cascades, les
fabriques, les ruines imposantes les plus propres à composer
des tableaux d’histoire, il ne peignait par contre que dans un
petit format des choses distantes à partir du second plan et
allant se perdre à l’horizon sur le déclin du ciel. » Dans les
compositions de celui que ses camarades flamands ont surnommé « Orizzonte », il y a toujours cette ouverture centrale
sur un infini de lumière : tout s’organise en fonction de ce vide
rayonnant qu’est le ciel, de la clarté qu’il diffuse, celle de la
lune (parfois dédoublée dans la mer), celle du soleil, qu’il est
le premier à vraiment représenter – mais jamais de face, quoi
qu’on ait pu en dire, toujours légèrement décentré : à gauche
1
Salon de 1859
49
en général le matin, à droite le soir, parfois voilé par la brume
matinale ou les nuages : le point lumineux sur lequel se fixe le
regard du spectateur ne coïncide pas avec la ligne d’horizon,
le point de fuite vers lequel convergent les perspectives architecturales qui encadrent le ciel et la mer. C’est peut-être ce
décalage imperceptible, cette oscillation, qui ouvrent un accès
au rêve. Face à l’impeccable ordonnance des « fabriques », à
ce décor d’opéra grandiose, le soleil source de lumière s’affirme dans sa permanence et sa fragilité : Claude, maître, de
l’avis de ses contemporains, dans l’art si subtil de mélanger
les couleurs, ne les utilise que pour les dématérialiser, pour
saisir ce qu’il y a de plus impalpable, de plus immatériel, ce
qui se voit à peine : les vibrations de l’air, les modulations de
la lumière, la brume, les vapeurs. Turner et Monet pousseront
cette étude jusqu’à ses ultimes conséquences : que l’on songe
à la série de Monet sur la cathédrale de Rouen, vue à toutes
les heures du jour, ou aux derniers tableaux de Turner, où l’espace se dissout dans l’éblouissement d’une brume lumineuse.
(fig. 2 : Pluie, vapeur et vitesse, 1844)
2
50
Même si chacune de ses toiles (et au premier chef les
marines, qui représentent presque un quart de son œuvre) tente
de fixer un moment fugace, la nuance imperceptible d’une
lumière qui va changer l’instant d’après, Claude n’est pourtant pas le peintre du passage : cette conscience tragique du
temps qui accumule les ruines, si caractéristique de la sensibilité baroque, c’est chez d’autres peintres qu’il faut aller la chercher à la même époque : dans les architectures gigantesques,
infernales de Monsu Desiderio (deux peintres sous un seul nom,
des Lorrains eux aussi…), dans les extraordinaires gravures de
Piranèse, ou chez Salvator Rosa et ses paysages tourmentés,
mélancoliques, pleins de sorciers, d’anges et de devins (fig. 3).
Ou, un siècle plus tard, chez Hubert Robert, qui aime tellement
les ruines qu’il peint, par anticipation, une Vue imaginaire de la
Grande Galerie du Louvre en ruines (fig. 4) : le tableau trône aujourd’hui dans ladite galerie, toujours debout (pour l’instant !)
Singulière confrontation de la vie et de la mort, qui m’évoque
irrésistiblement le monument funéraire du cardinal de La Tour
d’Auvergne (fig. 5), archevêque de Vienne, par Michel-Ange
Slodtz, encore visible dans le transept de la cathédrale SaintMaurice : on y voit son prédécesseur, Armand de Montmorin,
sortant à demi de son linceul et lui tendant une main fraternelle
pour l’accueillir dans la mort : chaque fois que le cardinal disait
sa messe et se retournait vers ses fidèles, il avait ainsi sous les
yeux l’image de sa propre mort.
Loin de ces vertiges baroques, Claude peint la permanence
dans l’instant, la sérénité au sein du passage. Certes, lorsque le
sujet s’y prête, qu’il représente Apollon et la Sybille de Cumes,
le thème du vieillissement, de l’immortalité donnée (mais à quel
prix !) impose de semer les premiers plans de quelques fûts
de colonnes couchés ; mais dans ce tableau, ce qui, davantage
que les ruines, parle d’avenir incertain, d’un marché de dupes
(comme toujours avec les dieux…), c’est d’abord la couleur –
comme toujours chez lui.
Fig. 3 : Apollon et la Sybille de Cumes, 1650
Fig. 4 : Grande Galerie du Louvre en ruines
Fig. 5 : Monument funéraire du cardinal
de La Tour d’Auvergne, 1740-1743
53
Sinon, ces « fabriques » théâtrales, ces villas Médicis ou
autres palais romains transposés dans un port imaginaire, elles
sont debout, et bien debout : elles rivalisent avec les mâts des
bateaux, le soleil les dore, des personnages à demi allongés
sur leurs marches ou debout sous leurs péristyles y devisent,
ou y rêvent – s’adonnant à la même contemplation sereine que
le spectateur. Et même si le port est un espace de passage, si
l’on y voit au premier plan un embarquement (fig. 6) ou un débarquement (fig. 7), la scène représentée ne tend jamais vers
un ailleurs, si ce n’est l’horizon indistinct et brouillé, jamais
porteur de promesses ni de menaces : nul espoir d’un prochain
départ, nulle crainte d’une tempête imminente (la mer chez
Claude n’est jamais en furie). Si le paysage se théâtralise, ce
n’est pas essentiellement pour y accueillir une histoire, une
intrigue. Il ne se passe rien dans les tableaux de Claude, au
rebours de ceux de Poussin : nul drame, même caché, mais
une correspondance harmonieuse et secrète entre l’homme,
la nature et la culture, suggérée sans le recours à l’allégorie dont use et abuse le même Poussin. Les deux hommes,
qui se connaissent mais se fréquentent peu, n’ont d’ailleurs
pas la même clientèle : à Claude la haute noblesse, les rois
et les papes, à Poussin la bourgeoisie intellectuelle, avide de
théories esthétiques : la peinture de Poussin se prête à des
commentaires savants, pain bénit pour les Académiciens. Ses
œuvres sont devenues le fondement d’une doctrine. Rien de
tel chez Claude : il y a trop de poésie dans son art pour qu’il
devienne le modèle d’une école. Il aura des admirateurs, non
des disciples.
Mais peut-être serait-il temps de parler de ce ha ! ha !
insidieusement introduit dans le titre pour intriguer l’éventuel lecteur... Qu’est-ce que c’est ? Quel rapport avec le
Lorrain ? Je cède d’abord la parole à Alfred Jarry, dans les
Fig. 6 : Scène de port avec l’embarquement de la reine de Saba, 1648
Fig. 7 : Scène de port avec le débarquement de sainte Ursule, 1641
56
Gestes et opinions du docteur Faustroll, chapitre XXIX : « C’est
à dessein que nous avons omis de dire, ces sens étant fort
communs, que ha ha est une ouverture dans un mur au
niveau de l’allée d’un jardin […] », sens que l’on trouve
dans ces vers de La Métromanie de Piron (1738) :
« […] Je gage mes oreilles
Qu’il est dans quelque allée à bayer aux corneilles,
S’approchant pas à pas d’un ha ha qui l’attend
Et qu’il n’apercevra qu’en s’y précipitant. »
Mais il faut nuancer et compléter cette définition : dans
les jardins anglais, les ha ! ha ! sont une série de fossés qui
marquent les limites d’une propriété ; ils permettent d’éviter
les haies et d’intégrer le jardin à la nature environnante. Le
terme, employé pour la première fois par Dezallier d’Angeville
dans son ouvrage La théorie et la pratique du paysage, paru
en 1709, et repris par les Anglais, viendrait de l’exclamation
de surprise poussée par le Grand Dauphin, fils de Louis XIV,
en tombant sur un de ces fossés dans le jardin du château de
Meudon.
Soit, mais quel rapport avec Claude ? Eh bien, les
créateurs du jardin à l’anglaise au XVIIIe siècle, Capability
Brown, William Kent, Charles Bridgman, Horace Walpole,
étaient tous de fervents admirateurs de l’œuvre de Claude, et
c’est en pensant à ses tableaux qu’ils ont voulu faire éclater
les cadres du jardin clos médiéval et renaissant, du jardin « à
la française » classique, et le ha ! ha ! a été un des moyens
employés : « Orizzonte » a encore frappé ! Brisant les barrières, entr’ouvrant les murs, abattant les haies, il conduit le
regard, de proche en proche, de bouquet d’arbres en légères
ondulations de collines, jusqu’à l’infini, jusqu’à la lumière
Didier Perceveaux
Homélie
ciné club
programme 2011-2012
travaux d’élèves
de retour d’Antsirabé
classes supérieures
.
collè
ge
messe
de rentree des professeurs
Les lectures de ce jour11 tombent à point nommé
pour cette rentrée qui vous réunit aujourd’hui et pour laquelle
vous vous remettez à Dieu. « A vin nouveau, outres neuves ».
Il s’agit de se laisser travailler par le Christ qui nous envoie en
mission. C’est un peu ce qu’ont vécu ces centaines de milliers
de jeunes à Madrid où ils se sont laissé instruire et exhorter par
le pape, à la suite des Apôtres, pour que leur vie soit fondée
dans la vérité, dans le Christ. Mais c’est aussi ce que vous
pouvez vivre. Car un des discours que le pape a prononcés vous
concerne indirectement, il s’agit du discours adressé par Benoît
XVI aux universitaires. Dans un propos très personnel que je
vous invite à reprendre, il souligne des points que chacun peut
méditer, me semble-t-il, à l’occasion de cette rentrée.
Le premier : choisir le chemin de la vérité. Toute éducation,
vous le savez bien, n’est pas d’abord transmission d’un contenu,
mais recherche de la vérité, et particulièrement la vérité de
la personne humaine. Et le pape souligne qu’il est urgent de
faire des maisons de formation, des « maisons où se cherche la
vérité propre de la personne humaine ». C’est une bien belle
expression qui ne demande qu’à être vécue. Comment ? En
croyant en ceux qui nous sont confiés, en croyant qu’ils sont
capables d’avancer sur ce chemin de la vérité. En étant nousmêmes ouverts à la vérité. De ce fait, interrogeons-nous : est-ce
que je suis en vérité avec moi-même ? Et comment je cherche,
quelle que soit ma discipline, la vérité ?
1
Luc 5, 33-39
ho
me
lie
Le deuxième : être des maîtres authentiques qui unissent
l’intelligence et l’amour. On voit bien parfois comment on peut
déconnecter la connaissance de l’amour. Et on voit bien quels
dégâts cela peut aussi causer. Quand Benoît XVI invite à être des
« maîtres », c’est justement être de ceux qui permettent de faire
un bout de chemin dans cette recherche de la vérité. Comment
j’unis dans mon propre enseignement intelligence et amour ?
Comme le dit le pape, « il n’y a pas l’intelligence puis l’amour,
mais il y a l’amour riche d’intelligence et l’intelligence pleine
d’amour ». A chacun de nous de bien mesurer cette exigence
et cette responsabilité : être de ces maîtres authentiques qui
permettent à ceux qui nous sont confiés de grandir.
Pour cela, nous arrivons à un troisième point important
qui nous incombe à tous précisément dans cette mission :
l’humilité. Car loin d’attirer à soi, il s’agit de mettre en route.
C’est là la clef de voûte. Nous le savons, l’orgueil est ce poison
qui gâche tout, et qui empêche d’avancer. Comment grandir
dans cette humilité ? Peut-être justement en vivant le sacrement
de réconciliation en ce début d’année ; c’est l’occasion de faire
vraiment « outre neuve » pour accueillir le « vin nouveau » que
Dieu nous donne afin d’abreuver celles et ceux qui nous seront
confiés. C’est le plus beau cadeau que nous pouvons faire à nos
élèves et à nos collègues : nous laisser purifier et nettoyer par
le Seigneur.
Alors demandons à Dieu de vivre tout cela dans la confiance,
de rechercher la vérité, de renoncer à toute compromission,
d’être des maîtres authentiques et de demeurer humbles. Amen
Père Erwan Simon
62
Programme 2011/2012
La Valse des pantins
vendredi 7 octobre
Martin Scorsese
USA 1983 / 1h45 v.o.
avec Robert De Niro, Jerry Lewis, Liza Minelli…
Robert Pupkin n’a qu’un rêve : devenir un grand
comique. Il tente de rencontrer Jerry Langford, présentateur
célèbre d’un jeu télévisé. Jerry, homme irascible et mégalo,
ne souhaite pas donner sa chance à ce pauvre type. Pupkin
utilisera tous les moyens pour arriver à ses fins et se retrouver
à son tour sous les feux de la rampe. Rarement l’attirance
du cinéaste pour les personnages d’illuminés au mysticisme
tordu, les chemins de croix et les déchaînements d’hystérie
aura trouvé un objet d’incarnation aussi pertinent, une fenêtre
aussi judicieusement placée d’où tirer un aperçu du monde
Présenté par J.M. Franceries
cine
club
La Soif du mal
vendredi 2 décembre
Orson Welles
USA 1958 / 1h35 v.o.
avec Orson Welles, Charlton Heston, Janet Leigh,
Marlène Dietrich
Une bombe explose dans une petite ville frontalière entre
Etats-Unis et Mexique. Le policier mexicain Mike Vargas
décide de s’investir dans l’enquête et découvre les méthodes
douteuses de son homologue américain, le cynique Hank
Quinlan…17 ans après Citizen Kane, 10 ans après La Dame
de Shangaï, le génial Orson Welles réalise un film noir d’une
grande intensité dramatique, servi par une écriture virtuose.
Le très long plan séquence qui ouvre le film est considéré
comme un modèle du genre. Le regard sombre et halluciné
sur la violence sociale, qui contamine même la police, ouvre à
une réflexion métaphysique sur l’emprise tentaculaire du mal
Présenté par X. Dufour
64
In the Mood for Love
vendredi 13 janvier
Wong Kar-wai
Hong Kong-Chine 2000 / 1h38 v.o.
avec Tony Leung Chiu-wai, Maggie Cheung,
Siu Ping-lam, Rebecca Pan, Lai Chen
M. Chow et Mme Chan emménagent avec leur conjoint
dans des appartements voisins. La femme de M. Chow
est souvent absente et le mari de Mme Chan est souvent à
l’étranger. Ils soupçonnent rapidement une relation adultère
et s’engagent dans un jeu pour comprendre comment est née
cette passion. Un jeu qui les mènera loin Présenté par des
étudiants de khâgne
65
Volver
vendredi 9 mars
Pedro Almodovar
Espagne 2006/ 2h v.o.
avec Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Duenas,
Blanca Portillo
Volver, c’est d’abord une histoire de femmes courageuses :
deux sœurs, Raimunda et Sole, de nos jours, à Madrid, se
battent pour subvenir à leurs besoins. Bientôt des drames
surgissent : la mort d’une tante, celle d’un mari, poignardé.
Il ne manque plus qu’un fantôme pour la touche surréaliste.
Entre rire et larmes, vie et mort, mensonge et vérité, c’est la
vie, dans toute sa richesse et sa complexité Présenté par
D. Bossard
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L’Homme sans passé
vendredi 4 mai
Aki Kaurismäki
Finlande 2002 / 1h37 v.o.
avec Markku Peltola, Kati Outinen, Juhani Niemelä,
Kaija Pakarinen, Sakari Kuosmanen
Frappé à mort par des malfrats, l’homme sans passé ne
perd pas la vie, mais la mémoire. Amnésique, il va repartir
dans la vie à la manière d’un enfant : démuni des armes
que nous accumulons pour nous protéger de l’existence.
D’une grande économie de moyens, le film nous plonge
dans le monde de l’exclusion où la vie la plus dure n’est pas
forcément désespérée. Un film bouleversant d’humanité, celle
de l’histoire et des acteurs au jeu plein de retenue mais de
grande profondeur Présenté par M. Gaucherand
Tarifs
Parents, Amis et Anciens
Place : 4 €
Abonnement :
– pour toute la saison : 15 €
– pour trois films : 10 €
Montée des Carmes-Déchaussés
Horaire : 20h30
de la lecture à
l’ ecriture
Un livre pour l’été... Cadeau du ministre de l’Education nationale Luc Chatel pour encourager la
lecture, un recueil de neuf contes de Perrault a
été adressé à tous les élèves de CM1en juin 2011.
Après avoir été lus pendant les vacances, ces contes,
dans notre école, ont été étudiés en classe au 1er trimestre de CM2. Puis les élèves à leur tour ont pris
la plume…
tra
vaux
Haut-comme-trois-pommes
Il était une fois un petit garçon qui n’était guère plus
grand que trois pommes ; c’est pourquoi on le nommait Hautcomme-trois-pommes.
Ce petit lutin vivait dans le merveilleux. Un jour qu’il
se promenait dans la forêt, la vilaine sorcière Céfémmalle
l’emporta et le perdit ; il tomba de son sac.
Haut-comme-trois-pommes essaya de rentrer chez lui et pour
cela il rebroussa chemin. Mais rien n’y fit, plus il marchait,
plus il s’égarait. Une colombe arriva et lui dit : « Bonjour,
Haut-comme-trois-pommes, je viens t’aider, mais je ne peux
pas te montrer le chemin, je te laisse cette vieille carte.
-Merci ! » lui répondit Haut-comme-trois-pommes.
Il voulut partir, mais la nuit tomba encore plus rapidement
qu’une pomme qui tombe du ciel. Alors, il resta sur place et
s’endormit. Le lendemain matin, il se leva et partit bravement
par le chemin qui devait le ramener chez lui. Il arriva à
l’emplacement de son pays qu’indiquait la carte, il ne vit rien !
Alors il regarda la carte une seconde fois et vit qu’il l’avait
mise dans le mauvais sens ! Il fit tout le chemin dans l’autre
sens, et fut accueilli chez lui avec bien de la joie Sixtine
Lepeigneux, 7e1 Lyon
70
A la recherche du loup
Il était une fois, loin d’ici, un jeune garçon nommé Arthur
qui avait quinze ans et qui pensait ne pas avoir sa place dans
sa famille car il était très maltraité.
Un jour, il décida de partir ; il prit des vêtements et s’en
alla. Le lendemain, en se promenant dans un bois près d’un
château, il se sentit seul mais il aperçut une lueur verte sous
des branches. Il regarda, vit une pierre et entendit une voix
venant de cette pierre mystérieuse qui lui dit : « Va dans la
ville de Bartolo et mendie dans la rue Saran. »
Il ramassa la pierre et lui obéit. Il mendiait, quand il vit
une charmante jeune fille de son âge qui l’invita chez elle.
Il en tomba amoureux. Mais, un jour de pluie, on vit une
ombre passer, qui enleva la jeune fille. C’était un loup. Il avait
prévu de la dévorer la semaine suivante. Arthur, apprenant
cette terrible nouvelle, partit à sa recherche. Il entendit, en
marchant, un hurlement. Il prit peur. Il saisit la pierre et
continua son chemin, en tremblant un peu de froid, un peu de
peur. Puis, grâce à la pierre magique, il trouva la tanière du
loup et aperçut sa queue pendant au-dessus de son amoureuse.
Il jeta la pierre sur le loup. Le loup n’eut pas peur mais la
pierre fit jaillir un éclat de lumière et le loup s’enfuit. Arthur
courut chercher la jeune fille et se maria, trois ans plus tard
avec elle, après s’être fiancé. L’année suivant son mariage, il
eut une petite fille qu’il baptisa Laure et un jeune garçon qu’il
baptisa Jean Sabine d’Oysonville, 7 1 Lyon
e
71
Jacques le serviteur
Il était une fois un jeune enfant dont les parents étaient
morts dès sa naissance.
Par chance, il fut adopté par un roi qui avait énormément
de problèmes car il n’avait guère de personnes à son service.
Il prit donc l’enfant comme serviteur.
L’enfant grandit et devint un homme. Le roi avait une
fille, très belle, avec beaucoup d’esprit et le jeune homme
en était follement amoureux. Il faut savoir que cet homme se
nommait Jacques mais on l’appelait « serviteur » ; alors, il en
avait presque oublié son prénom.
Il arriva que la belle princesse fût promise à un ogre
mangeur d’hommes et très riche. Le pauvre Jacques pleurait
à l’idée de quitter sa bien aimée, il s’était lié d’amitié avec
elle, de plus il pensait bien que l’ogre ne l’épousait que pour
la manger.
Un jour que Jacques pleurait de désespoir, un lutin
apparut et lui proposa de l’aider à conquérir sa princesse.
Jacques conclut un marché avec le lutin qui n’était pas plus
grand qu’une main. Le lutin lui donna une épée magique
que ses ancêtres lui avaient donnée, pour tuer l’ogre. Alors
que celui-ci arrivait pour se marier avec la princesse, Jaques
transperça le cœur de l’ogre et il mourut. Jacques demanda
alors à la princesse de l’épouser, celle- ci accepta.
Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants Blanche
de Lépinau, 7e1 Lyon
Dessins
d apres F. Clouet
Crayon, fusain, mine de plomb
Capucine Fuseau, 22
Eva Gracia, 24
Elodie Cherpin, 25
La Verpillière
sortie
pedagogique
74
Visite de la ferme des Loupiots près de Tarare
pour les élèves de CP et CE de Lyon
de retour
d’Antsirabé
77
Le projet « Madagascar » est une action de pastorale
sur le site de La Verpillière. Portée toute l’année par une
soixantaine de lycéens, elle a trouvé son aboutissement dans
le séjour d’un petit groupe d’élèves dans la ville d’Antsirabé
au mois de juillet dernier. En sa quatrième année d’existence
et après trois départs le projet entre dans sa maturité. Les
objectifs attendus en termes d’ouverture, d’échange, d’aide
apportée et de dons reçus, ont été pour une large part réalisés.
Avec l’expérience des précédentes éditions, l’équipe qui en a
la charge perçoit mieux la richesse mais aussi les difficultés
de mise en œuvre du projet. La menée de celui-ci suppose
ainsi une communication efficace, indispensable pour trouver
les sources de financement nécessaires. Or il est difficile
de résumer une telle aventure en un « slogan exhaustif et
accrocheur »
Comment dire, en effet, qu’il s’agit :
• d’un ensemble d’actions qui permettent à certains élèves
de vivre concrètement leur foi et à d’autres de s’ouvrir à une
réalité spirituelle
• d’une œuvre éducative, porteuse de valeurs, qui aide ceux
qui y participent à grandir
• d’une occasion donnée à de jeunes adultes et adolescents
de découvrir une réalité économique, sociale et culturelle très
différente
78
• d’une série de manifestations qui, au-delà des fonds récoltés,
apportent de la vie dans notre établissement (animation pour
les plus jeunes le mercredi après-midi, concerts, soirées
festives, manifestations sportives…)
• d’un jumelage avec le lycée Saint-Joseph d’Antsirabé, tenu
par les frères maristes
• d’une action sociale, « humanitaire », qui offre à cinq cents
enfants une semaine de vacances, de découverte d’activités
nouvelles et la possibilité de prendre un repas à midi
• d’une collaboration avec un foyer d’étudiants qui aide, par
l’impulsion donnée durant le séjour et le matériel apporté, à la
mise en place de soutien scolaire toute l’année
• d’un travail avec l’association Zazakely, implantée dans un
quartier très pauvre de la ville
• d’une occasion de rencontre et d’échange entre de jeunes
étudiants et lycéens malgaches et français qui partagent deux
semaines de vie et de travail communs
• d’une possibilité pour les jeunes malgaches de voyager aussi
en découvrant des quartiers déshérités de leur propre ville et
des conditions de vie dont certains ne soupçonnaient même
pas l’existence
• d’une aide à un atelier de broderie en grande difficulté
économique qui emploie des mères de famille élevant seules
leurs enfants
• d’une rencontre avec les Petites Sœurs de l’Evangile du père
Charles de Foucauld dont le noviciat, basé à Bonnefamille à
quelques kilomètres de La Verpillière, accueille plusieurs
jeunes malgaches d’Antsirabé et qui, à Madagascar, ont un
atelier et travaillent avec des prisonniers à quelques mètres
de l’association Zazakely
• d’une action de défense de la francophonie dans un pays où,
après des années de malgachisation, la maîtrise du français
constitue une barrière sociale.
79
Difficile donc, voire impossible, de résumer en quelques mots
un projet aux multiples facettes complémentaires. D’autant
plus que la véritable richesse réside avant tout dans l’aventure
humaine et l’émotion qu’elle peut susciter. Quelques images
marquantes peuvent aider à la percevoir :
• le père Roger Lordong, aumônier du site de La Verpillière,
nous fait une surprise belle et riche de sens lors de la messe
de la fête du Sacré-Cœur : il bénit chaque membre de l’équipe
comme l’ont été à Fourvière les pères missionnaires maristes
en partance pour l’Océanie
• le frère Léonid, directeur du lycée Saint-Joseph des frères
maristes d’Antsirabé, remercie pour les quelques cartes
géographiques et séries de manuels scolaires que nous
avons pu apporter. Il est tout particulièrement touché par les
dictionnaires
• de jeunes élèves de quatrième à La Verpillière se mobilisent
autour de leur professeur, Martine Troillard. Ils prennent sur
leur argent de poche ou rendent des services autour d’eux pour
trouver les fonds nécessaires à la scolarisation d’un ou deux
enfants malgaches de leur âge. Ils apprennent en fin d’année
que l’urgence va plutôt au financement de soins dentaires et
acceptent ce changement de destination…
La liste des anecdotes est longue et chaque participant,
suivant sa sensibilité et ce qu’il a pu vivre, pourrait les
multiplier à l’envi... Pour la première fois cette année, les
jeunes animateurs malgaches étaient plus nombreux que les
jeunes français et des initiatives en termes d’animation et
de soutien scolaire ont été prises par d’anciens participants.
Le projet est donc fécond et pérenne sur place. Comme tout
voyage, en particulier à destination d’un pays plus pauvre,
le séjour a été source d’interrogation. Etre confronté au
dynamisme, à l’imagination et à la fécondité de personnes
80
qui font le même métier que nous mais dans des conditions
bien différentes, et avec des moyens bien moins importants,
est salutaire. Au retour, même avec une certaine habitude,
on ne peut s’empêcher de se sentir en décalage avec un
quotidien que l’on a cependant quitté quelques jours
seulement. Cette première impression disparaît rapidement
et l’on perçoit les points communs entre l’enseignement et
l’éducation en France et à Madagascar. Reste l’essentiel
de notre vocation. Puissent les exemples rencontrés de
81
compréhension, de don de soi et de simplicité dans les
relations nous inspirer le plus longtemps possible !
Si vous voulez aider le projet, demander un dossier de
financement ou simplement avoir plus de renseignements,
vous pouvez prendre contact avec Léa Jacquier, responsable
de la pastorale à La Verpillière ([email protected]) Didier Tourrette, Préfet des terminales et bts
de La Verpillière
classes
Lyon/saint-paul
Elles s’inscrivent dans la droite ligne de l’esprit qui
anime notre maison : ouverture à la vie intellectuelle, formation de toute la personne, apprentissage de la générosité et de
la gratuité dans les relations… à côté de l’exigence d’efficacité inhérente à ces formations sélectives.
Présentation des classes
• Les classes préparatoires économiques et commerciales, option scientifique (après un Bac S) sont les plus
anciennes puisqu’elles fêtent les 25 ans de leur création. Les
ont rejointes, en 2008, les mêmes classes préparatoires à l’intention de bacheliers ES : l’option économique.
• Les classes préparatoires littéraires (hypokhâgne/
khâgne) dans lesquelles nous préparons des bacheliers L, S,
ES au concours très sélectif de l’Ecole normale supérieure de
Lyon (en lettres et sciences humaines). Une réforme significative du concours permet désormais aux khâgneux de présenter
de nombreux autres concours dont celui de l’Ecole normale
supérieure de la rue d’Ulm et les Ecoles supérieures de commerce, et cela à partir d’une banque d’épreuves commune.
L’hypokhâgne, la 1ère année, est généraliste ; les élèves
y étudient avec la même intensité les lettres, la philosophie,
l’histoire, la géographie, les langues anciennes et vivantes.
En khâgne, à côté des matières de tronc commun propres
à tous les candidats, les élèves choisissent une spécialité dans
laquelle ils composeront également au concours. A SainteMarie, nous proposons les spécialités lettres modernes, lettres
classiques, histoire-géographie et philosophie.
83
• La classe préparatoire à l’entrée en master 1 de
Sciences Po Paris est destinée à des étudiants en licence
3 ou master 1 de droit, histoire, lettres, philosophie ; parfois
à d’anciens khâgneux, qui souhaitent intégrer un master de
Sciences Po Paris ; ce concours est difficile et il se prépare
parallèlement à la licence 3 puisque l’obtention de cette dernière est une condition sine qua non pour entrer en master.
Résultats
• Les classes préparatoires économiques et commerciales
Option scientifique
31 élèves
Option économique
28 élèves
HEC
4
HEC
2
ESSEC
5
ESSEC
1
ESCP Europe
5
ESCP Europe
6
EMLyon
8
EMLyon
4
EDHEC
2
EDHEC
3
AUDENCIA
2
AUDENCIA
4
ESC Rouen
3
ESC Reims
1
ESC Grenoble
6
2 cubages
1 cubage
84
• Les classes préparatoires littéraires
22 élèves
Sous- admissibles
10
Admissibles7
Admis6
1 en spécialité lettres classiques
1 en spécialité histoire-géographie
4 en spécialité philosophie
• Prépa Sciences Po
2009
2010
2011
Nombre
de candidats
11
10
10
admissibles
3
4
2
admis
1
3
2
Si nous nous réjouissons de ces résultats de très bonne
tenue, nous nous réjouissons tout autant de voir nos élèves
prendre une certaine « épaisseur » intellectuelle et humaine
durant ces deux années et tisser des liens d’amitié durables ; à
côté de leurs études exigeantes, un nombre significatif d’entre
eux sait trouver du temps pour un engagement caritatif ou une
activité d’aumônerie Marie-Pierre Barbier
85
lyon/les missions
Institut Marc PERROT
Ouvert depuis le 5 septembre, l’institut Marc Perrot comprend actuellement quatre classes et accueille 160 élèves. Il
est installé sur le nouveau site des Missions. Il propose les
formations de BTS PREPA, licence Sciences de gestion et
licence européenne Management et Développement et à terme
le Master Homme Entreprise Management et Développement.
Résultats
• Licence Sciences de gestion
34 réussites sur 36 pour l’obtention de la licence
Sciences de gestion ; 17 étudiants ont choisi un master
CCA : 3; finance et banque : 5 ; marketing et vente : 3 ; ressources humaines : 1 ; management : 1 ; étranger : 1 ; autres : 1
19 étudiants souhaitant intégrer une école supérieure
de commerce sont allés à :
EM Lyon : 3 ; EDHEC : 1 ; Audencia : 2 ; Grenoble : 4 ;
Reims : 1 ; Marseille : 2 ; Toulouse : 3 ; SKEMA : 1 ; autres : 2
• BTS Prépa CGO
Ce BTS Prépa CGO est né de notre volonté d’assurer à nos
étudiants une orientation de qualité au terme de leur BTS.
Ceux-ci, grâce à un enseignement renforcé en culture générale et en technique d’entretien, seront ainsi armés pour poursuivre des études de qualité de niveau BAC+5
Les 31 étudiants ont réussi leur BTS
14 continuent dans la licence Sciences de gestion à SainteMarie ; 5 sont en licence à Coventry ; 1 est à l’Ecole supérieure de commerce de Grenoble et 1 à celle de Marseille ;
86
3 sont en licence professionnelle ; 2 sont en licence Sciences
de gestion à Lyon III ; 1 est à l’ESDES ; 1 fait une école
d’architecture d’intérieur.
• Licence européenne Management et Développement Ouverte en septembre 2010, la deuxième promotion affiche
complet avec 48 étudiants.
Elle s’inscrit dans le cadre du projet HEMI (Master Homme
Entreprise Management Innovation) et est le parcours idéal
pour intégrer par la suite ce master.
A partir d’enseignements variés, en contact avec les entreprises et les associations, cette formation va servir de révélateur de talents pour chaque étudiant.
« Savoir écrire, pouvoir transmettre un enthousiasme, être
capable de travailler en équipe au service des autres », voici
in fine ce que nous recherchons.
Ce diplôme a la spécificité d’être délivré conjointement
par une université anglaise et par Sainte-Marie Lyon.
Il permet d’obtenir au bout de trois ans 180 crédits correspondant à une licence générale.
Le cursus comprend de plus un gros travail en anglais dès la
première année (passage de l’examen de Cambridge) afin de
pouvoir profiter pleinement de la deuxième année qui se passe
entièrement en Angleterre.
45 étudiants sur 46 ont réussi leur première année.
87
Conventions entre l’institut Marc Perrot et des
entreprises et organisations
Le but de ces conventions est de rendre partie prenante des
responsables d’entreprise et d’associations à la vie de l’institut
pour que celui-ci soit proche de la réalité du terrain.
Une convention a été signée avec TNT, une autre avec Boiron,
plusieurs autres sont prêtes.
Il s’agit de même de faire se rencontrer des mondes qui ne se
croisent pas, d’où un partenariat avec le CCFD-Terre solidaire
et le MEDEF Jean-Armand Barone
Signature de la convention entre Bernard Fontanel, président du
Medef Lyon-Rhône et Marc Bouchacourt, le 28 septembre
88
LA VERPILLIèRE
Le BTS Commerce international à référentiel européen
s’adresse aux titulaires d’un baccalauréat général (séries L, ES,
et S) ou technique (série STG). Nous accueillons cette année 32
étudiants en première année et 27 en seconde.
Résultats
Comme l’an passé, tous les étudiants de la promotion ont
obtenu leur Brevet de Technicien Supérieur en Commerce
international.
Camille de La Celle de Chateauclos est major de l’académie et
Florent Salmeron troisième.
• Devenir des étudiants des quatre dernières promotions (2008-2011). Sur 101 diplômés : 21 étudiants sont
entrés en licence Sciences de gestion, dont 11 à Sainte-Marie Lyon ; 39 étudiants ont été admis en Ecole supérieure de
Commerce (4 à l’ESC Chambéry Savoie, 4 à Clermont, 6 à
Euromed Management Marseille, 1 à Skema Sophia-Antipolis, 3 à Grenoble, 5 à Lille, 7 à Montpellier, 1 à l’ICN Nancy, 2
à Sup de Co Reims, 1 à Rennes, 1 à Rouen, 1 à Saint-Etienne,
2 à Troys et 1 à Tours-Poitiers) ; 19 ont fait une spécialisation
en licence professionnelle (licence Commerce international
spécialité « marchés émergents » de Lyon III, licence « marketing » de Lyon III, licence import-export à Saint-Etienne) ;
12 ont poursuivi des études en Ecoles spécialisées (Ecole
d’éducateur spécialisé, d’infirmier, de transport, hôtelière,
licence de sport, ESTRI,…) ; 6 sont entrés dans la vie active ;
4 ont réalisé des études à l’étranger.
A Sainte-Marie Lyon-La Verpillière, une séquence hebdomadaire d’entraînement aux tests de langues vivantes commerciales étrangères est intégrée à l’horaire. Outre la préparation au
89
TOEIC, test d’anglais internationalement reconnu pour lequel
nous sommes centre de passage agréé, nous assurons aussi la
préparation et la passation des tests WIDAF (allemand), ELYTE
(espagnol) et CLIP (italien) pour les étudiants de seconde année
qui ont validé un bon niveau en anglais l’année précédente.
Les étudiants en BTS Commerce international sont aussi
amenés à passer le Passeport de Compétences Informatiques
Européen (PCIE). Nous avons un accord avec la Chambre de
Commerce et d’Industrie du Nord-Isère qui est centre d’examen.
En seconde année, une heure hebdomadaire d’entraînement
aux épreuves des concours d’entrée en licence ou en Ecole
de commerce est complétée par une série de conférences et
par la possibilité qu’ont les étudiants volontaires de préparer le concours « Passerelle » à l’ESC Grenoble plusieurs
samedis durant l’année scolaire. Ce premier partenariat avec
l’Ecole de management de Grenoble a été complété en 2010
par deux autres dispositifs : les conventions Ascension sociale
et Face à l’avenir peuvent permettre à une dizaine de lycéens
sélectionnés sur critères sociaux ou de handicap, de passer
un concours d’entrée en Ecole de commerce dès la terminale.
En cas de réussite, ils pourront intégrer directement l’ESC
Grenoble après l’obtention de leur BTS.
Une préparation aux examens de Cambridge, un enseignement de chinois de 3 heures sont également proposés aux
étudiants volontaires Didier Tourrette
hommage
LYON
LA VERPILLIÈRE
carnet
nou
.
vel
les
Discours prononcé lors de la célébration organisée à
Saint-Paul, le 27 septembre, à l’occasion du départ
des pères maristes de la communauté de Puylata.
Bernard Peillon, sm . Jacques Riberolles, sm
hom
mage
Mes chers Pères,
Mes chers amis, Mesdames et Messieurs,
Marc Bouchacourt m’a fait promettre d’être court et je
vais l’être, non seulement par souci de respecter l’engagement
que je lui ai donné, mais aussi pour échapper au plus vite à
l’émotion qui m’étreint.
Il y a 40 ans, élève de terminale chez les Maristes de
Toulon, à l’externat Saint-Joseph, j’avais été désigné par le père
Forissier (Antoine, pas Titus) pour prononcer le traditionnel
discours, le 19 mars, à l’occasion de la fête de saint Joseph. Je
crois bien que, tout jeune prêtre, le père Thomasset était déjà
là. Et me voici, 40 ans plus tard, président de l’Association
familiale, appeler à prononcer ces quelques mots en hommage
à tout ce que les pères maristes ont donné à cette maison et au
moment où, suivant de quelques mois le père Bernard Peillon,
le père Jacques Riberolles prend à son tour ses quartiers à
Sainte-Foy-les-Lyon.
Nous aimons à expliquer que dans ce qui nous spécifie
par rapport à d’autres écoles catholiques de Lyon, il y a la
présence d’une communauté et que c’est pour cela que l’on dit
« je vais chez les Maristes » et non je vais « aux Maristes ».
Il faudra donc, pour chacun d’entre nous, être plus maristes
encore pour que chacun se sente « chez les maristes », c’està-dire relié à une communauté, à une tradition, à une manière
d’être qui n’est pas forcément meilleure que d’autres, mais
qui a son originalité. J’ai été élève et parent d’élève. Je ne vais
pas tarder, je pense, à être grand-parent d’élève. Et je peux
dire que mes amitiés les plus anciennes, certaines depuis
94
plus de 50 ans, les plus solides, et aussi les plus récentes,
avec mes collègues du bureau de l’Association, c’est chez les
Maristes que je les ai trouvées. Je suis certain que ce n’est
pas un hasard. Ma génération a eu le privilège – immense,
nous le mesurons aujourd’hui – de vivre au milieu des pères
qui ouvraient largement leur communauté et nous nous en
sentions membres et donc membres d’une même famille.
Ce temps paraît aujourd’hui révolu. Et pourtant, à écouter
ce jour la lecture du livre d’Isaïe : « Voici que de nouveau les
peuples afflueront, venus de la multitude des villes. On se dira
d’une ville à l’autre : « Allons implorer le Seigneur, allons
chercher la face du Seigneur de l’Univers. Moi, en tout cas, j’y
vais. », on peut se dire que nous ne faisons que traverser une
période difficile dans laquelle notre devoir, notre engagement,
est de garder vivante la tradition mariste.
Allons-y, donc ! Continuons à développer notre offre et
notre œuvre. Continuons à faire de cette maison ce qu’ont
voulu en faire ses fondateurs :
• une école de la liberté : elle appelle une conscience, une
connaissance des droits et devoirs, des règles de la vie en
collectivité. Elle implique la responsabilité.
• une école d’excellence car la qualité des enseignements et
donc la qualité de la formation des élèves en sont la raison
d’être. Cette formation ne doit pas être seulement académique,
mais aussi, mais surtout, une formation à la foi.
• une école de la personnalité qui permette à chaque élève de
discerner qui il est, quelle est sa vraie vocation, et qui garde
intactes les capacités d’enthousiasme et d’émerveillement.
95
• une école ouverte sur la ville et ses populations, qui soit
accessible à tous et soucieuse du développement de chacun.
Cela, qui est si important aujourd’hui, en des temps
où le doute ou la circonspection conduisent souvent à tout
remettre en cause et à se retrouver errants et sans cap, cela
ne peut se faire que si nous savons rester une famille unie :
pères maristes, professeurs et éducateurs, personnel de la
maison, parents, élèves, catéchistes, membres de l’APEL,
responsables de l’Association familiale.
Mes chers Pères, nous sommes réunis ce soir non
seulement pour vous dire merci, mais aussi pour vous dire
encore ! Nous sommes réunis pour dire tous ensemble que
nous avons chevillée au cœur la volonté de faire grandir
encore cette école, dans la fidélité à l’intuition fondatrice de
ses bâtisseurs et à la tradition mariste. Nous sommes réunis
pour vous dire que nous saurons garder, comme de bons
régisseurs, votre maison et que nous le ferons d’autant mieux
que nous la ferons nôtre.
Par grand beau temps et avec de bonnes jumelles, on
peut voir, depuis l’esplanade de Fourvière, les jardins de La
Solitude, les bâtiments de Saint-Paul, et, tout au fond, plein
est, dans le soleil levant, aux marches de l’Isère, le site de la
Verpillière. Et nous savons que la Vierge dorée qui embrasse
le même panorama nous protège et soutient notre action.
Nous savons aussi qu’avec nous elle vous dit un
chaleureux, un affectueux, un immense merci
François
NAVARRANNE
96
A.P.E.L.-Association familiale
25 novembre
Assemblée générale
Animation spirituelle
10 septembre
Rentrée diocésaine du
Mouvement Eucharistique
des Jeunes : messe présidée
par Mgr Brac de la Perrière
19 septembre
Réunion de présentation
de la catéchèse au collège
27 septembre
Soirée d’action de grâce
pour les pères maristes
4 octobre
Lancement du parcours
de Confirmation
8-9 octobre
Week-end spirituel à Taizé
pour les lycéens
16 octobre
Rassemblement diocésain des 6e
20 octobre
1ère rencontre du groupe SaintIrénée : « A la découverte du
protestantisme »
21-22 octobre
Retraite des professeurs,
éducateurs, membres du
personnel à La Neylière : « Le discernement ou
comment décider et choisir
dans notre vie ? »
17 novembre
Rencontre avec les parents
des confirmands
8 décembre
Fête patronale de
Sainte-Marie : célébration
de l’Immaculée Conception ;
matinée de conférences,
rencontres et spectacles
12 décembre
Journée de récollection
à Valpré pour les parents
d’élèves
17-19 décembre
Retraite à Acey pour les 3e
Conférences, interventions, réunions
8 septembre
Réunion d’information pour les
parents des élèves de 6e
12 septembre
Réunion d’information pour les
parents des élèves de seconde
LYON
13 septembre
Pour les parents des élèves
de 5e
15 septembre
Pour les parents des élèves
de 4e
19 septembre
Réunion d’information
pour les parents des élèves
de première
20 septembre
Pour les parents des élèves
de 3e
22 septembre
Pour les parents des élèves
de terminale ; en primaire,
pour les parents des classes
maternelles
24 septembre
Pour les parents des élèves
des classes préparatoires
(Lettres, ECS, ECE) ; en
primaire, pour les parents
des classes élémentaires
26 septembre
Pour les parents des élèves
de BTS et licences
27 septembre
Pour les parents des élèves
de la classe ULIS
12 octobre
Réunion d’information
sur les différents échanges
linguistiques internationaux
23 novembre
« Mondialisation,
démondialisation : la nouvelle
fracture internationale »,
conférence organisée par
l’institut Marc Perrot avec
Michel Goddet, économiste
au CNAM et Pascal Boniface,
président de l’Institut des
Relations internationales
et statistiques
12 décembre
Réunion de présentation
de la procédure « admission
post-bac » pour les parents
de terminale
12 janvier
Réunion d’information
sur l’orientation en fin de 3e
17 janvier
Réunion d’information sur
l’orientation pour les parents
des élèves de seconde.
Conférence à
La Solitude : « l’Education
affective et sexuelle »
Echanges internationaux
27 septembre
Les 45 étudiants en
deuxième année de licence
européenne Management
et Développement sont
partis étudier à Coventry,
Angleterre, pour l’année
complète
98
8 décembre
Célébration du 30e
anniversaire de l’échange
avec Berlin organisée
conjointement par
Sainte-Marie et Chevreul.
Du 7 au 18 novembre :
séjour des Allemands
à Lyon ; Français à Berlin
du 2 au 12 mars
Etablissement
14 septembre
Réunion d’information
de l’Association sportive
de Sainte-Marie (ASM)
1er octobre
Accueil des parents
des nouveaux collégiens
5 octobre
Conseil de maison : choix
des thèmes de l’année
11 octobre
Présentation de Teenstar aux
parents des élèves de seconde
13 octobre
Inauguration de l’exposition
« Frontières, migrants et
refuges dans le monde »
à la bibliothèque de Saint-Paul
15 octobre
Accueil des parents des
nouveaux élèves du lycée
26 novembre
Fête des Anciens de SainteMarie ; remise des diplômes
du baccalauréat aux élèves
de la promotion 2011
13 décembre
Forum destiné aux élèves
de terminale sur les formations
de l’enseignement supérieur
17 décembre
Journée pédagogique :
« Le travail personnel
des élèves »
20-21 janvier
Soirée des talents au profit
de Kinshasa
Sorties, visites, voyages
3 octobre
Visite sur le thème
de la couleur au musée
des Beaux-Arts, pour les 11e1
11 octobre
Sortie à la « ferme
pédagogique des loupiots »
d’Affoux, près de Tarare,
pour les CP et CE
12 décembre
Sortie à l’Auditorium pour
les CM1 : accompagnement
musical improvisé sur le film
muet Chang
12-15 décembre
Voyage à Freiburg pour les 4e
LV2 allemand avec S. Dubost
99
Théâtre, ciné-club
Pour les élèves de
première, terminale,
classe préparatoire,
parents, professeurs,
anciens et amis
6-7 octobre
La valse des pantins
de Martin Scorsese
1-2 décembre
La soif du mal
d’Orson Welles
12-13 janvier
In the Mood for Love
de Wong Kar-wai
Pour les élèves de seconde
28-29 novembre
Des hommes et des dieux
de Xavier Beauvois
Pour les élèves de 4e
26-27 septembre
La Strada
de Federico Fellini
Dans le cadre de l’option
théâtre pour les lycéens
12 octobre
La Nuit d’Althusser
Jallade / Cie F. Maimone
9 novembre
Les Chaises
Ionesco / Cie de l’Oeil nu
20 novembre
Ruy Blas
Hugo / Schiaretti
8 janvier
Roméo et Juliette
Shakespeare / Olivier Py
Pour les élèves de 3e
25-28 novembre
Douze hommes en colère
de Sidney Lumet
Chorale, concerts
27-31 octobre
Camp musical à Claveisolles
24 novembre
Concert : les Vêpres de
Monteverdi à Saint-Bruno
et le 6 décembre à Ainay
11 décembre
Messe de Haydn dans le
cadre du Festival de musique
baroque du Vieux-Lyon
15 décembre
Concert de Noël des classes
musicales du primaire
au théâtre de La Solitude
8 janvier
Concert du Nouvel An
à la cathédrale
26 janvier
Concert à l’hôpital de Fourvière
par les classes musicales de CM2
100
A.P.E.L.-Association familiale
25 novembre
Assemblée générale
de l’Association familiale
28 novembre
Assemblée générale
de l’A.P.E.L.
Animation spirituelle
12 septembre
Journée de rentrée
des catéchistes
14 septembre
Commission pastorale pour
l’ensemble de l’établissement
22 septembre
Commission pastorale
de La Verpillière
27 septembre
Messe d’action de grâce en
l’église Saint-Paul de Lyon
à l’occasion du départ des
derniers pères maristes de la
communauté de Puylata
28 septembre
Messe de rentrée proposée
aux lycéens
4 octobre
Lancement des projets de
l’année pour les internes
dans le cadre de la catéchèse
8-9 octobre
Week-end à Taizé pour les
lycéens de la catéchèse
11 octobre
Réunion du groupe
« Maristes en éducation ».
Lancement de la préparation
à la Confirmation pour les
élèves du lycée
13 octobre
Lancement du « Café théo »
pour les lycéens
14 octobre
Soirée Madagascar :
présentation et bilan du
voyage de juille 2011
18 octobre
Commission pastorale de
La Verpillière
19 octobre
Sortie à Cuet pour les élèves
de 6e et 5e de la catéchèse
20 octobre
Lancement des équipes
de catéchèse pour les 3e
21 octobre
Lancement de la préparation
à la Profession de foi pour
les 5e
101
la
verpil
liere
21-22 octobre
Retraite des professeurs,
éducateurs et membres
du personnel à La Neylière : « Le discernement ou
comment décider et choisir
dans notre vie ? »
15 novembre
Réunion du groupe
« Maristes en éducation »
18 novembre
« Café théo »
pour les lycéens
19 novembre
Temps fort pour les familles
du primaire
8-9 décembre
Célébration de l’Immaculée
Conception : messe présidée
par le père Bonnet-Eymard,
provincial des pères maristes
d’Europe ; activités ludiques,
manifestation des talents,
conférences et témoignages
12 décembre
Récollection à Valpré pour
les parents de l’établissement
Conférences, interventions, réunions
9 septembre
Rencontre avec les
enseignants pour les parents
de CM1 et CM2
13 septembre
Rencontre avec les
enseignants pour les parents
de CE1 et CE2
16 septembre
Réunion d’information pour
les parents de 6e et 5e
20 septembre
Rencontre avec les
enseignants pour les parents
de maternelle et CP
23 septembre
Réunion d’information pour
les parents de 4e et 3e
30 septembre
Réunion d’information pour
les parents de seconde et
première
7 octobre
Réunion d’information pour
les parents de terminale et BTS
19 novembre
Forum d’information sur
l’orientation pour les élèves
de terminale organisé par
les Anciens, suivi de la
remise des diplômes du
baccalauréat 2011, du BTS
et de Cambridge
102
Echanges internationaux
15-29 octobre
Accueil des correspondants
allemands
Etablissement
5 octobre
Conseil de maison :
choix des thèmes de l’année
6 octobre
Accueil des nouveaux
professeurs et éducateurs
15 octobre
Accueil des parents
des nouveaux élèves
17 octobre
Assemblée générale de
l’Association du jumelage
avec le collège de Baabda
8 novembre
Intervention du docteur E. Khalatbari, tabacologue,
auprès des internes
23 novembre
Conseil de maison :
« Les activités parascolaires,
l’école comme lieu de vie »
10 décembre
Arbre de Noël pour les
enfants des membres
du personnel
17 décembre
Journée pédagogique
Sorties, visites, voyages
16 septembre
Journée d’intégration des
secondes à la base nautique
de Saint-Pierre-de-Boeuf
26-27 septembre
Sortie de géologie pour les
élèves de terminale S
8 novembre
Sortie des latinistes de 5e5
et 5e6 à Saint-Romain-en-Gal
avec leurs professeurs
L. Lambert, M. Mourrejeau,
F. Laillaut
10 novembre
« Crimes et faits divers »,
visite guidée à Lyon pour les
élèves du groupe MPS de 21
et 22 avce B. Neyrand
et L. Dugué
14 novembre
Dans le cadre du cours
de PFEG, visite de
l’entreprise Martinet
à Saint-Quentin- Fallavier
par les 2de2 avec B. Descours
et M. C. Devedeux
103
12-15 décembre
Voyage à Freiburg pour les
élèves de la classe bilangue
de 5e4 en compagnie des 4e
allemand LV2 de La Solitude,
sous la responsabilité
de Solange Dubost
Théâtre, ciné-club
18 octobre
Fioutcheur pour les élèves
de l’atelier théâtre
au Croiseur à Lyon avec
A. Helleur
14 novembre
Lalala Gershwin au théâtre
du Vellein à Villefontaine
pour les 8eA et 8eC
18 novembre
Electre de Sophocle, mise en
scène par Wajdi Mouawad,
pour les 1eL au théâtre des
Célestins
19 novembre
Le Vallon d’Agatha Christie,
mis en scène par Olivier
Mocellin au théâtre des
Maristes à Saint-Paul
22 novembre
Quand j’étais petit à la salle
de l’Isle d’Abeau pour les
maternelles
23-30 novembre
Voyageurs immobiles de
Philippe Genty, mis en scène
par l’auteur, pour les internes
au théâtre des Célestins
14-16 décembre
Projection du film Hors jeu
de Jafar Panahi pour les
élèves de première, terminale
et BTS
15 décembre
La Reine de neiges
à l’Isle d’Abeau
pour les 7eC et les 7eD
Chorale, concerts
8 décembre
Animation de la célébration de
l’Immaculée Conception
16 décembre
Concert de Noël à l’église
de La Verpillière
Activités sportives
4 octobre
Tournois interclasses de 6e :
badminton pour les filles,
handball pour les garçons ;
compétition remportée par
les élèves de 6e7
104
Naissances
Paul, fils de Marie Grand,
professeur de philosophie à
Saint-Paul, le 6 septembre
Estelle Marie, fille de Thibaut
Louppe, animateur de la
Schola, le 15 novembre
Justine, fille d’Arnaud
Pautet, professeur d’histoiregéographie à Saint-Paul,
le 22 octobre
Mariages
Nathalie Zimpfer, professeur
d’anglais à Saint-Paul, avec
Dominique Delmaire, le 5 juin
David Venet, professeur d’EPS
à La Verpillière, avec Tania
Riquelme, le 23 juillet
Faustine Pin, éducatrice à
La Verpillière en seconde
et première, avec Romain
Fernandes, le 25 juin
Cécile Bouchet, professeur de
musique à La Solitude, avec
Florent Mathevet, le 20 août
Ordinations
Emmanuel Boyon et Serge
Armand Kouamé, maîtres
d’internat à Lyon, ont été
ordonnés prêtres à l’abbaye
d’Hautecombe, le 5 juin
Félicitations
Oriane Riccitiello,
élève de terminale S1
en 2010-2011 à La Verpillière
(mention TB au baccalauréat),
a reçu le prix de la voccation
scientifique et technique
de la Région Rhône-Alpes
105
car
net
Décès
Nous participons
à la douleur de
Caroline Pouyet, étudiante en
ECE1 à Lyon, qui a perdu son
père, le 22 février
Elsa Lux, étudiante en ECE2
à Lyon, qui a perdu sa mère, le
18 mars
Côme Cachard, élève en TS1
à Saint-Paul, qui a perdu son
frère Didier, ancien élève
de BTS CGO et de licence
Gestion, le 2 juin
Michel Lavialle, professeur de
français à La Verpillière l’an
dernier, qui a perdu son père,
le 1er juillet
la famille de Robert Desplace,
menuisier entré à Sainte-Marie
en février 1979 et en congé
maladie depuis cinq ans,
décédé le 31 juillet
Thierry Martin, professeur
de lettres à La Solitude,
qui a perdu son frère Nicolas,
le 2 août
Jean-Patrice Arduin, préfet
des secondes à Saint-Paul,
qui a perdu son épouse,
le 4 août
Sébastien Thibault, professeur
d’histoire-géographie et
éducateur à La Verpillière,
qui a perdu sa mère, le 16
septembre
Marc Bouchacourt, chef
d’établissement, qui a perdu
sa mère, le 18 septembre
la famille d’Hippolyte Julliard,
professeur de lettres
à Sainte-Marie, de 1946
jusqu’à sa retraite en 1985,
décédé le 21 novembre
D’après H. Rigaud, Leyna Corneloup, 22
La Verpillière
Photos
Patrick Huet : pages 20, 27, 32, 67
Didier et Valérie Tourrette : pages 58, 76, 80-81
Françoise Delorme : pages 58, 90
Muriel Rochet : pages 58, 74-75
107
4 e TRIMESTRE 2011
SAINTE-MARIE LYON
4 MONTÉE SAINT-BARTHÉLEMY
69005 LYON
TÉL. 04 78 28 38 34
www.sainte-marie-lyon.fr
DIRECTEUR DE PUBLICATION
Michel Lavialle
CONCEPTION Créatifs du Monde / Agence Mordicus
IMPRESSION Dugas IPC