David Olère, Les Vivres des morts pour les vivants, 1952.

Transcription

David Olère, Les Vivres des morts pour les vivants, 1952.
David Olère, Les Vivres des morts pour les vivants, 1952.
Peinture conservée au Musée de l'héritage juif de New York, 102 sur 76 cm.
David Oler est né le 19 janvier 1902 à Varsovie, en Pologne. Il s’installe à Paris dans les années 20. Il décide
alors d’orthographier son nom en "Olère". En 1937 il obtient la nationalité française. Il est démobilisé en 1940,
après l'Armistice et déchu par la suite de sa nationalité française du fait des législations antijuives adoptées
par la France de Vichy. Il est arrêté le 20 février 43 à son domicile par la police française.
David Olère est déporté de Drancy le 2 mars 1943 vers Auschwitz : il s’agit du convoi 49. Parmi les mille
personnes présentes dans le convoi, 881 ont été directement envoyées dans les chambres à gaz. A l’issue de
la sélection à la descente du train, David Olère va entrer dans le camp et devenir le n° 106 144. Il intègre un
Sonderkommando lors de la mise en route du K III fin juin 1943.
Selon son fils, il meurt en 1985, épouvanté par la naissance des thèses négationnistes qui n'hésitent pas à
remettre en cause son témoignage. Les esquisses qu'il avait réalisées au sortir de la guerre témoignaient
d'une réalité quasi-parfaite. On a pu comparer ses dessins avec les photos prises par les SS.
Le personnage du premier plan est David Olère. Sa tenue est en mauvais état, il est quasiment pieds nus. Sa
maigreur est mise en avant. Il récupère un sac de provisions.
Les couleurs qui dominent sont le brun et le gris : des couleurs ternes et froides qui évoquent l’horreur, la
tristesse du camp. A l’inverse, le sac rouge et une couleur vive et chaude évoque la vie et l’espoir de la survie
grâce à des provisions. C’est aussi le sujet principal du tableau qui exprime ce qui est primordial pour les
détenus : se nourrir.
Le tableau permet d'identifier les différents éléments représentatifs d’un camp de mise à mort (camp
d’extermination) : le costume rayé des déportés, le numéro de matricule des déportés, le mirador du camp et
les barbelés, les gardes SS avec les chiens, le triangle de tissu indiquant la "qualité" du déporté et sa
nationalité, le four crématoire...