Histoire des Arts Fiche élève David Olère

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Histoire des Arts Fiche élève David Olère
Histoire des Arts – Histoire/Géo - Sujet 2 – Année 2012/2013
Collège Jules Leroux
Thématique
« Arts, Etats et pouvoir »
L’œuvre d’art et la
mémoire
Domaine
artistique
Art du
visuel
Œuvre étudiée
Programme
Histoire
Les vivres des morts pour les
vivants
Et
Les inaptes au travail de
David Olère
La Seconde
Guerre
mondiale
Interdisciplinarité
Français (Primo Levi, Si c’est un
homme)
1ère partie : Les vivres de morts pour les vivants
Présentation : c’est une peinture de David Olère de 1,02 m sur 0,76 m. Il est aujourd’hui exposé au Mémorial de
l’Holocauste à New-York.
Description : On peut identifier sur ce tableau les différents éléments représentatifs d’un camp de mise à mort (camp
d’extermination) : On a une description précise d’un camp. Les Nazis ont tenté de détruire les crématoires pour
détruire les preuves.
- Le costume rayé des déportés
- Le numéro de matricule des déportés (qui est le véritable numéro
de matricule de David Olère)
- Le mirador du camp
- Les gardes SS avec les chiens (surveillance et administration du
camp)
- Le triangle de tissu désignant les juifs dans les caps et la nationalité
(française)
- le transport de cadavres
- le four crématoire (les cadavres viennent des chambres à gaz et
sont transportés dans les fours crématoires).
Le personnage du premier plan est Davis Olère, il semble effrayé, comme s’il faisait quelque chose d’interdit ou de
honteux. Il est aussi méfiant pour éviter que l’on le repère. Sa tenue est en mauvaise état, il est quasiment pieds nues.
Sa maigreur est mise en avant.
Il récupère un sac de provisions. Ce sac appartenait aux juifs qui arrivent par trains et qui sont dessaisis de leurs biens.
Le rôle de David Olère est de trier ces biens. Il est membre d’un Zondercommando. Il en profite pour voler des
provisions pour lui ou ses camarades.
La présence d’un biberon et d’une poupée a pour but de montrer l’atrocité des nazis qui tuaient mêmes les enfants en
plus des hommes et des femmes. D’ailleurs, les enfants étaient directement gazés à leur arrivée.
Les couleurs qui dominent sont le brun et le gris : des couleurs ternes et froides qui évoquent l’horreur, la tristesse du
camp. A l’inverse le sac rouge et une couleur vive et chaude qui évoque la vie et l’espoir de la survie grâce à des
provisions. C’est aussi le sujet principal du tableau qui exprime ce qui est primordial pour les détenus : se nourrir.
Interprétations : David Olère a choisi de témoigner de l’horreur qu’il a vécue par les arts visuels, par les dessins et des
tableaux. Ces dessins et peintures sont identiques aux photos prises par les Allemands. On retrouve l’organisation du
camp, la vie dans les camps (déshumanisation par le tatouage et pour reconnaitre les détenus), les conditions de vie. Il
était dans un camp de concentration (Auschwitz) mais travaillait dans un camp de mise à mort. C’est son talent
d’artiste qui l’a sauvé.
2ème partie : Les inaptes au travail
Présentation : c’est une peinture de David Olère de 1,31 m sur 1,62 m. Réalisé dans les années 50, il est aujourd’hui
exposé au Mémorial de l’héritage juif à New-York.
Description : Au premier plan, six personnes : une femme âgée, une femme plus jeune avec un bébé et trois enfants.
C’est une famille qui semble épuisée et affamée. Au-dessus d’eux, un corps décharné qui représente la mort qui les
attend dans le camp. Sur le côté gauche, on distingue le bras d’un soldat SS avec un fusil. A l’arrière-plan, des détenus
en tenue rayée partent travailler dans les sondercommandos comme des zombies. Ils longent la clôture barbelée du
camp. A droite, des détenus transportent les cadavres sortis dans chambres à gaz. Au loin on aperçoit soit les usines,
soit les fours crématoires.
Interprétations : Les six personnes représentent une famille qui vient d’arriver
par un convoi dans le camp. Ils viennent de subir la sélection : c’est-à-dire
séparer les valides (pour le travail) des invalides (femmes, enfants, personnes
agées). Ces invalides sont les inaptes au travail. Le garde SS va les emmener
directement dans les chambres à gaz où ils vont mourir (symbolisés par le
cadavre qui flotte au-dessus d’eux). La fumée fait des SS comme pour rappeler
l’identité des bourreaux.
Témoignage fort de l’extermination. Choix de femmes et d’enfants comme plus
vulnérables Les visages blancs et anguleux montrent les extrêmes souffrances et
les privations (corps décharnés). Les Tableaux de David Olère se renvoient les
uns aux autres car on voit des scènes de vie dans un camp. C’est avant tout
l’horreur de la Shoah.
3ème partie : Eléments de la biographie de David OLERE :
David Olère est né de parents juifs en 1902 à Varsovie. Il commence dès son adolescence à réaliser des gravures sur
bois qu'il expose.
En 1921, alors qu'il n'a que 19 ans, il est employé comme peintre, sculpteur et décorateur par l'Europäische Film
Allianz. Il émigre ensuite à Paris en 1923 pour travailler dans le cinéma, en particulier pour Paramount. Pendant 20 ans
il a donc un lien direct avec le monde de l'art ; qui cessera lors de son arrestation en 1943. Le 20 février il est arrêté par
la police française, interné à Drancy puis déporté à Auschwitz le 2 mars. Arrivé au camp il est sélectionné pour le
travail et commence par être terrassier. Il fera ensuite partie du Sonderkommando envoyé au Crématoire III de
Birkenau. S'il est parvenu à être utile aux SS, c'est grâce à ses talents d'illustrateurs et à sa connaissance de plusieurs
langues, tels que le polonais, le russe, le yiddish, le français, l'anglais et l'allemand. Il sera alors témoin et acteur de la
disparition des corps qu'il transportera et brûlera, ainsi que de la cruauté inégalable des nazis. En 1945, il survit à la
"Marche de la Mort" et est envoyé à Buchenwald. A Ebensee il sera libéré par l'armée américaine. Il meurt le 2 aout
1985 en France.
Des œuvres comme des sources historiques
Son périple à Auschwitz et son talent d'artiste laisse un témoignage exceptionnel.
Ce témoignage est constitué essentiellement de dessins et de toiles (réalisés entre
1945 et 1962) qui sont certifiés authentiques quant à la représentation réelle des
événements et des lieux. Dans un premier temps ces preuves sont composées de
nombreuses esquisses, une cinquantaine environ. Elles sont toutes réalisées au
fusain ou à l'aquarelle et témoignent d'une réalité quasi-parfaite. On a pu
comparer ses dessins avec les photos prises par les SS ; ils se sont avérés similaires
et d'une précision d'architecte. Ses croquis représentent des scènes auxquelles il a
pu assister, des lieux qu'il a côtoyés pendant plusieurs mois, et même des actions
réalisées contre son gré.