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Volume 17, no.1
HIVER 2014-2015
Journal l’Aide-Mémoire, Vol. 17 # 1
Membre du C.A. d’Accès conditions vie
Directrice programme insertion chez Coderr
Je lui ai parlé de cette entrevue il y a quelques mois. Mais avant, je voulais en
débattre avec l’équipe du journal; c’était ok. On s’était donné rendez-vous à l’usine
le lundi; je regardais l’horloge toutes les dix minutes. Soudain, une grande bouffée
d’oxygène : une femme merveilleuse est dans l’usine, Katy Lalancette vient à ma
rencontre, nous parlerons ensemble dans dix minutes. Pour une fois, ça sera moi qui
poserai les questions.
Vous la décrire un peu…svelte et toujours élégante, habillée de trouvailles
qu’elle a fait à la friperie, ses cheveux noirs mi longs, un visage sur lequel se lit
parfois une intelligence presque surnaturelle, et de beaux yeux noirs qui pétillent.
C’est une personne qui trouvera une solution au pire; elle accusera le destin, mais
jamais la personne…
Pour Katy, on fabrique des pauvres et des exclus. Son rôle commence après le
gâchis, lorsqu’il s’agit de réinsérer les êtres meurtris dans la société. Son équipe
apporte le savoir-faire, et surtout, du savoir-être. Car l’exclu a souvent été trop
gâté par la vie, soit trop peu ou pas du tout. Katy a souvent devant elle ces gens qui
n’ont pas de savoir-être (c’est une expression qu’elle m’a appris; je l’ignorais). Le
savoir-être, pour en avoir eu quelques leçons, est un dur apprentissage. Le travail de
Katy consiste à conduire à l’emploi pauvres et exclus, et elle y arrive! Car un exclu,
ça coûte cher aux contribuables. Mais pour chaque dollar investi pour occuper quelqu’un
et le réinsérer, l’état économise gros. Investir contre la pauvreté est toujours
rentable socialement et économiquement. Plus on investit, plus c’est profitable!
Puis, Katy se confie;
enfance
dans
la
pauvreté et
la
violence, timidité
maladive qui aurait pu la conduire aux troubles mentaux. Elle termine le secondaire
et tâte le marché du travail. Un bon matin, elle s’inscrit au cégep, en espérant que
là, on l’oubliera. C’est le contraire qui se produit; elle doit dépasser ses peurs et ses
limites. Après, Katy oeuvrera en travail social; elle a décidé d’aider les autres et
elle le fera sans compromis. Et voilà douze ans qu’elle se donne à la réinsertion
sociale de ceux ayant eu un départ raté…
Certes chaque être humain est unique, mais vous ne trouverez
nulle part quelqu’un semblable à madame Katy Lalancette. Je vous ai
parlé d’elle, mais moi, quand je posais mes questions, mon visage était à
dix
pouces
du
sien,
et
je
ne
puis
décrire
ce
que
je
voyais…
Jérôme Harvey
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Depuis le mi-aout, plusieurs jeunes, deux intervenantes et un professeur forment
l’équipe d’un plateau de travail en ébénisterie dont le but premier est de réaliser le
mobilier d’un café communautaire qui ouvrira bientôt ses portes. Tous les meubles sont
fabriqués avec des palettes de bois recyclés. Ce projet est né de l’organisme Accès
conditions vie, mais n’aurait jamais pu être possible sans un
partenariat solide avec le Carrefour Jeunesse Emploi Lac-StJean-Est, la Commission scolaire du Lac-St-Jean, ainsi que
Forgescom. En effet, l’essentiel du travail se déroule dans les
locaux de ce dernier.
La majorité des jeunes qui constituent le plateau de travail
sont également accompagnés par les intervenants du Carrefour
Jeunesse Emploi, dans le cadre du programme « jeunes en
action ». En plus de la possibilité de recevoir une attestation
reconnue localement à la fin de leur cheminement en atelier, le
plateau de travail a énormément d’impacts positifs sur les
participants.
En effet, depuis le début du projet, les participants ont énormément gagné en
autonomie et en confiance. Ils prennent de plus en plus d’initiatives et sont capables de
fonctionner seuls en atelier. Ils ont également développé compétences et aptitudes
manuelles, mais surtout, ces jeunes adultes ont pu laisser libre cours à leur créativité
afin de créer des pièces uniques et personnalisées, tout en utilisant des matériaux
recyclés pour la plupart. Les jeunes ont appris à collaborer ensemble, à s’entraider,
dans une ambiance agréable avec un
but commun; le mobilier du café! Mais
c’est aussi davantage que ça : ils
veulent tous contribuer à améliorer la
société, à aider leur prochain. Leur
motivation respective a été mise à
l’épreuve à divers moments, mais leur
persévérance leur a permis de
surmonter les différents obstacles qui
ont parsemé leur chemin jusqu’à
maintenant.
Grâce au soutien des partenaires, et du professeur passionné, le plateau de
travail continuera jusqu’en mars 2015 pour la création des meubles de la terrasse du
café. À la suite de quoi, les jeunes obtiendront une attestation comme ouvrier à la
fabrication de meubles recyclés.
Nous leur souhaitons un bel avenir!
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Marie Gagnon
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C’était trop tard
Ou trop tôt
Un matin de ciel blanc
Je t’ai arrosé de sanglots
Je t’ai tout raconté
J’ai voulu que tu acceptes tout
Ce qui fait un homme
Je donnais
Je t’ai demandé de tout prendre
Cent appels
Mille confidences
Tu lisais mon âme
Quelques pages chaque semaine
Puis, ce fût plusieurs chapitres
La semaine entière
La peur, le doute
La cruauté et le remord
La folie…
Kim, je pense à toi
Souvent encore
La douleur est partie
Je voulais ce soir te dire merci
Jérôme Harvey
Environ 300 manifestants ont marché dans les rues de l'arrondissement de Jonquière pour
dénoncer les mesures d'austérité du gouvernement Couillard.
Les manifestants s'étaient donné rendez-vous devant l'édifice Marguerite-Belley. Pour l'occasion,
plusieurs avaient revêtu des costumes d'Halloween. Ils voulaient ainsi décrier l'horreur des coupes
imposées par le gouvernement libéral. C'est pourquoi plusieurs d'entre eux portaient des costumes similaires à des tenues de
combat.
Ils provenaient principalement des syndicats, des groupes communautaires et des milieux
scolaires. Des étudiants du Cégep d'Alma étaient sur place. Ils avaient d'ailleurs voté pour une
journée de grève afin de faciliter la participation à cette manifestation. Des étudiants du
Cégep de Saint-Félicien étaient aussi sur place.
La manifestation s'est déroulée dans le calme. Les participants étaient escortés par les
policiers tout au long de la marche. .D'autres manifestations du genre se sont tenues un peu
partout au Québec, en ce jour d'Halloween.
Source : ICI.Radio-Canada.ca
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Le 17 octobre dernier, Le Comité pour un Québec sans pauvreté du Saguenay-LacSt-Jean invitait la population à se rassembler devant la bibliothèque de Jonquière, pour
souligner la Journée Internationale pour l’élimination de la pauvreté.
Réunis devant la bibliothèque de Jonquière, les membres présents ont manifesté
leur déception et leur colère envers le gouvernement qui se moque de la situation des
plus démunis. Des personnes en situation de pauvreté le disent bien. « Pendant que les
riches reçoivent, les pauvres payent» affirmait l’un d’eux. Un autre poursuivait :
«L’austérité, c’est juste pour les pauvres. Les coupures ne dérangent pas beaucoup les
plus riches, mais elles font mal aux gens en situation de pauvreté et à la classe moyenne.
On sentait très bien la grogne des gens les plus pauvres ». Une troisième personne
ajoutait : « On a l’impression d’être les seuls à se serrer la ceinture. Ça fait longtemps
que nous vivons dans le rouge.»
En effet, au Québec, 750 000 personnes ne couvrent pas leurs besoins de base. En
plus, nous voyons actuellement des augmentations importantes dans le panier de
consommation des ménages québécois. Nous n’avons qu’à penser à l’augmentation du
coût de l’électricité, du logement, de la nourriture, de l’essence… Pourtant, cela fait
longtemps que les membres présents exhortent le gouvernement du Québec à rehausser
le revenu des personnes les plus pauvres, à leur garantir un revenu au moins égal à la
mesure du panier de consommation.
La multitude de coupures annoncées
sont la goutte qui fait déborder le vase pour
plusieurs. «On voit bien que la pauvreté n’est
pas une priorité pour le gouvernement»
s’insurge une autre personne. La lutte à la
pauvreté n’est pas une dépense, mais un
investissement. Il nous coûte beaucoup plus
cher de ne rien faire. Et la campagne 10
milliards de solutions, mise de l’avant par la
Coalition opposée à la tarification et la
privatisation des services publics, nous
propose de nombreuses alternatives pour
avancer dans la lutte à la pauvreté.
Ensemble on peut faire changer les choses.
*Source : Jean Richard, membre du Comité pour un Québec sans pauvreté du Saguenay-Lac-St-Jean
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Le Parti Libéral du Québec souhaite imposer des mesures d’austérité dans les services publics, les
programmes sociaux et les organismes communautaires. Je trouve aberrant que ces coupures touchent en
premier lieu les plus démunis. Comme d’habitude, ce sera des économies de bouts de chandelles!
Si ces mesures sont adoptées, les inégalités sociales et les préjugés liés à l’austérité
gouvernementale augmenteront; ce qui aura des conséquences désastreuses sur les personnes vulnérables.
Je me pose la question suivante : « ces compressions budgétaires auront-elles un impact sur les services
offerts à la population? » Le gouvernement épargne encore une fois les riches au détriment des pauvres.
La population doit arrêter d’avaler des couleuvres et de se faire endormir avec l’austérité du
gouvernement de Philippe Couillard et ses acolytes.
C’est un massacre, un déni des droits humains; c’est indigne et révoltant!
Mobilisons-nous!
Noëlla Vincent
Rouage…qu’est-ce que c’est?
C’est un groupe de personnes qui revendiquent, mais surtout qui s’élèvent publiquement contre les injustices
et les préjugés que vivent les personnes en situation de pauvreté. Plutôt que de sortir dans les rues armés de
pancartes, les participants de Rouage dénoncent autrement, par l’art communautaire militant!
Il n’y a pas de limite à la créativité, tous les médiums peuvent être utilisés; la photo, la vidéo, la peinture,
le scrapbooking, les déguisements, etc. Le projet doit être accepté à l’unanimité par le groupe, tout le
monde a le droit de parole et est considéré sur le même pied d’égalité. Mais tout le monde participe avec ce
qu’il a le goût de faire et à son rythme. Une artiste accompagne les participants dans leur cheminement. Les
rencontres ont lieu dans les locaux de Langage Plus, au centre-ville d’Alma.
Pour plus d’information ou vous inscrire, contacte
Accès conditions vie au 418-668-2215
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« La meilleure
façon de réaliser
ses rêves, c’est
de se réveiller. »
PAUL VALERY
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Elles ont envahies la ville d’Alma le 22 octobre dernier. Comme à
chaque année depuis des lustres, la fin du mois d’octobre
signifie l’arrivée de la fête d’Halloween. Monstres, squelettes,
sorcières envahissent notre paysage, bien entendu les citrouilles
en font aussi parties. Cette année encore, Accès Conditions vie
a souligné cette fête à sa façon et à son image... Les citrouilles
collectives!
Accès conditions vie a décidé de disperser des citrouilles
éclatantes aux quatre coins de la ville d’Alma, afin de sensibiliser la population aux impacts néfastes
de la pauvreté. Les membres actifs d'Accès conditions vie en collaboration avec des participants
de Jeunes en action du Carrefour jeunesse emploi Lac-Saint-Jean-Est ont ajouté aux citrouilles une
couleur revendicatrice en inscrivant dessus des phrases-choc et des revendications en lien avec la
situation de vie des personnes vivant en situation de pauvreté. À partir de notre thème : « La
pauvreté tue…les rêves; tue l’humanité, tue l’estime de soi, tue les liens, la joie, la dignité, etc.
Même si le gouvernement du Québec se défend de vouloir
diminuer l’accès aux services publics et de s’attaquer au revenu des
plus vulnérables, nous considérons qu’il est essentiel d’alerter les
gens sur les impacts directs qu’auront les compressions sur leurs
revenus et leur qualité de vie. Parce que face à l’austérité, non
seulement les pauvres restent pauvres, mais la classe moyenne
s’appauvrit. L’État québécois a encore les moyens de financer les
programmes sociaux, c’est une question de volonté politique.
Accès conditions vie Lac-Saint-Jean-Est est un organisme communautaire sans but lucratif qui
assure la défense collective et individuelle des droits des personnes assistées sociales et à faible
revenu de la MRC Lac-Saint-Jean-Est, nous luttons et participons à l’amélioration des conditions de
vie des personnes.
Manon Girard
Directrice générale, Accès conditions vie Lac-Saint-Jean-Est
« Dans la vie, il n’y a pas de problème et d’obstacle; il n’y a que
des défis et des épreuves. »
MICHEL BOUTHOT
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Le 26 novembre dernier, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais a annoncé que les
prestations d’aide financière de dernier secours seront indexées de 1,06% le 1er janvier 2015.
À titre indicatif, la prestation de base d’un adulte seul, sans contraintes, prestataire du Programme d’aide
sociale passera de 610$ à 616$. Alors que celle d’un adulte celle d’une adulte seul, prestataire du
Programme de solidarité sociale, passera de 927$ à 937$.
Source:http://www.fil-information.gouv.qc.ca/Pages/Article.aspx?motsCles=&listeThe=&listeReg=&listeDiff=&type=&dateDebut=2014-11-
26&dateFin=2014-11-26&afficherResultats=oui&idArticle=2211267097
Alternative jeunesse était destiné aux jeunes adultes de 25 ans et moins admissibles à un programme d’aide
financière de dernier recours et qui « démontre » leur « capacité » à entreprendre une démarche
d’intégration au marché du travail. Représentant 9,5 millions $ selon le MESS, le programme Alternative
jeunesse a été mis en place au 1er avril 2007 par le gouvernement libéral pour remplacer le Projet Solidarité
Jeunesse.
Source :http://www.aubergesducoeur.org/sites/www.aubergesducoeur.org/files/2014-10_position_racq_-_abolition_paj-vf.pdf
Cette mesure visait à inciter les personnes à faible revenu à accepter des emplois au moyen d’une prestation
financière de retour au travail et à les aider financièrement à surmonter les obstacles potentiels reliés à un
début d’emploi.
Source : Emploi-Québec, Direction des mesures et des services aux individus, Guide des mesures et des services d’emploi.
Le 1er mai 2015, le salaire minimum passera de 10,35 $ à 10,55 $
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Nadia Bolduc
Intervenante
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Les réflexions de la Fée Nyxe
Sur les remords et le sentiment de culpabilité…
Image : Jessica Galbreth
Cette année, je me fais un cadeau original. Un vrai. Un de ceux qui ne s’achète pas au magasin et qui
pourrait me faire profiter de ses bienfaits pour le reste de ma vie. Pour ceux qui croient avoir deviné, non
il ne s’agit pas d’arrêter de fumer*. Bien que plus discret et subtil que la dépendance à la nicotine, le
drame dont je vous entretiens aujourd’hui n’en est pas moins ravageur. Insidieux, il attaque un individu
à la fois et je crois sincèrement que, par extension, c’est toute la société qui s’en trouve affectée par la
suite. Cette calamité se nomme remords.
Il y a de nombreuses années, alors que j’effectuais un séminaire intensif de croissance personnelle, la thérapeute
responsable de notre petit groupe nous mettait à l’épreuve de manière créative à travers différents exercices. Or, cette foislà, nous devions nous exprimer verbalement sur notre perception de l’enfer… « Qu’est-ce que l’enfer pour vous ? » Je fus la
première à m’exprimer tellement la réponse me semblait évidente : « L’enfer, pour moi, c’est de se sentir coupable »,
m’exclamai-je. « C’est sombre, sans fond, et ça m’aspire vers le bas. Il m’est impossible d’évoluer ou de grandir lorsque je
ressens cette chute intérieure. C’est aussi inutile que destructeur et cela circule en moi à la manière d’un cercle vicieux. Ça
me bouffe tout ce que j’ai de plus précieux; ma spontanéité, ma naïveté, ma foi en un avenir meilleur, mon estime de
soi…» Aussitôt l’image de ma félonie surgit dans mon esprit, mon cœur se contracte dans un vertige incontrôlable. J’essaie
de ramener mes pensées ailleurs sans y parvenir totalement. La douleur me titille à travers des élancements, des
picotements gluants d’impuissance et de dégoût de moi-même.
Avec le temps, je me dis que cette affirmation devait être prophétique car j’ai énormément souffert de cette maladie
invisible par la suite. Je me surprends aussi par la maturité ou la clairvoyance avec laquelle j’avais identifié ce mal de
l’âme, sans toutefois détenir le début d’une piste de solution pour en guérir.
Puisqu’on commet tous des erreurs un jour ou l’autre, le remords est inévitable pour quiconque possède un code moral élevé
ou même, plus naturellement, une conscience… Soucieux de faire le bien autour de soi, la plupart d’entre nous vivons avec
les spectres de nos erreurs passées. Qu’on ait dit ou fait quelque chose de répréhensible, le recul nous est souvent nécessaire
pour rebondir, c’est-à-dire pour réaliser l’ampleur des dégâts et réagir au mieux. Qui dit recul, dit temps. Et il en faut
parfois beaucoup avant d’avoir l’humilité nécessaire pour demander pardon ou pour tenter une réparation - qu’elle soit
intérieure ou extérieure à soi. Cette démarche ou ce processus, est rarement clairement défini dans notre esprit. Tout
s’emmêle et se contamine souvent avant que nous ne soyons en mesure d’intervenir. Et lorsqu’on ne peut pas demander
pardon ? Lorsque c’est nous que nous devons apprendre à pardonner ? J’ai questionné un prêtre un jour sur la marche à
suivre pour obtenir le sentiment libérateur de l’absolution. Aller me confesser en bonne et due forme ? Ou pratiquer une
nouvelle forme de prière précisément efficace dans ce genre de situation ? Il m’écoutait m’épancher sur mes fautes – somme
toute plutôt anodines, sans graves conséquences – et sur la nécessité de me libérer du poids de mon sentiment de
culpabilité, en larmes et désespérée (croyez-moi, il fallait que je le sois pour raconter mes erreurs de jugement de
l’adolescence à un homme d’église, moi qui ne suis même pas croyante !). Je lui ai même demandé comment Dieu pouvait
concrètement m’aider… Il profita alors de mon silence gêné pour me répondre avec une absolue certitude : « Mon enfant,
Dieu, Lui, il t’a pardonné depuis longtemps ! »
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Je compris alors qu’il me faudrait trouver en moi-même des solutions, si je ne voulais pas que ces remords me grugent
complètement l’intérieur, jusqu’à développer des maladies graves par manque d’écoute et de compassion, à la fois pour mon
corps et pour mes émotions.
Voici quelques pistes à explorer lorsque s’installe la culpabilité et que vous souhaitez vous en libérer :
1. Tâcher d’évaluer objectivement votre réelle implication à l’origine de la situation conflictuelle. (Quel âge aviez -vous ?
Que viviez-vous à cette époque ? Quelles étaient vos véritables motivations ? Aviez-vous les connaissances nécessaires
pour éviter ce faux pas ? Etc.)
2. Essayez de vous traiter avec la même généreuse compassion que celle que vous utilisez généralement avec les gens que
vous aimez. (Compréhension, indulgence, pardon, etc.)
3. Ne laissez jamais la honte établir domicile en vous. Considérez-la plutôt comme un phare, un repère.
4. Faites amende honorable (verbalement, par écrit, par la prière, par recentrage, etc.) en mettant l’accent sur votre ressen ti
d’alors et d’aujourd’hui.
5. N’attendez jamais les excuses d’une autre personne que vous-même. Vous êtes l’unique responsable de ce que vous vivez
intérieurement au final. Il n’y a que vous qui puissiez vous soulager ou augmenter votre sentiment de culpabilité par une
couche de colère et de frustration (à déconseiller).
6. Lorsque les énoncés précédents ne fonctionnent pas sur la situation qui est à l’origine de votre sentiment de culpabilité,
n’essayez surtout pas d’oublier ou de nier, grandissez à travers ces expériences. À chaque nouvelle journée que vous avez la
chance de célébrer, faites mieux…
Faire mieux, voilà qui est réconfortant lorsqu’il n’y a pas d’autres issues pour se libérer. En plus, ça me paraît jouable !
Essayer de toujours faire de son mieux en se rappelant que l’ignorance est souvent la cause de nos erreurs de jugement et de
nos mauvaises actions. Le fait de comprendre le mal que l’on a fait ne devrait pas nous condamner aux flammes de l’enfer
pour l’éternité. Au contraire, nous devrions nous sentir grandis et évolués d’avoir enfin compris nos bêtises passées.
Après tout cela, vous vous demandez sans doute quel est ce fameux cadeau dont je vous ai parlé au début de cet article ?
J’envoie une lettre pleine de tendresse, d’humilité et de repentir à une personne merveilleuse que j’ai profondément blessée
il y a plus d’une quinzaine d’années. Peut-elle n’y pense-t-elle-même plus, mais moi, je culpabilise depuis quinze ans. Je ne
suis même pas certaine de l’adresse postale, je l’envoie donc un peu dans l’univers en espérant qu’elle saura trouver son
chemin jusqu’à son cœur. Et sans le savoir, vous m’avez donné le courage de passer à l’action. Merci de me lire !
Pour terminer, j’aimerais vous laisser sur une réflexion de ma mère qui, ma foi, m’apparaît pleine de bon sens :
« Évidemment, si on ne fait rien dans la vie, le risque de se tromper est prodigieusement diminué.» L’erreur est humaine.
L’intelligence et le pardon aussi…
Amour, santé et magie !
Manon B. Dufour, M.A.
*Qui sait, j’en ferai peut-être le sujet d’un prochain article… Voyons d’abord si cela intéresse les gens. Pour
vos commentaires et suggestions, je vous invite à m’écrire à : [email protected]
« La réussite ne vient pas quand vous pensez pouvoir réussir,
mais quand vous le savez. »
OLIVIER LOCKERT
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Accès conditions vie Lac-Saint-Jean-Est
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Fax: 418 668-0680
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Accès conditions vie Lac-Saint-Jean-Est existe grâce
à la participation financière de :
LL’’ééqquuiippee dduu jjoouurrnnaall
Olivette Bolduc
Photographe
Sylvie
Tremblay
Noëlla
Vincent
Marie
Gagnon
Martine
Renaud
Louise
Hudon
Jérôme
Harvey
L’impression de cette édition du journal l’Aide-Mémoire
est une gracieuseté de M. Claude Patry, de M. Alexandre Cloutier ainsi que de la ville d'Alma.
Merci de soutenir notre mission en nous permettant d’imprimer ce journal.
Claude Patry
Député
Jonquière-Alma
Bureau de Jonquière
3885, Boul. Harvey, Bur. 204
Jonquière (Qc) G7X 9B1
Tél: (418) 695-7554
Téléc: (418) 695-4467
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