10 moyens mis au point par les syndics pour gagner beaucoup
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10 moyens mis au point par les syndics pour gagner beaucoup
ARC / DEUXIEME DOSSIER DU MOIS D’AOUT 2013 10 moyens mis au point par les syndics pour gagner beaucoup d’argent... sans être vus Les pratiques tarifaires des syndics mises en évidence par l’enquête commune ARC/UFC-Que-Choisir (voir : www.unarc.fr/eitp) appellent - comme chacun le sait des dispositions réglementaires et législatives adaptées permettant de stopper les abus et illégalités révélées. Évidemment, les syndics poussent des cris de cochons qu’on égorge en pleurant qu’ils ont déjà beaucoup de mal à joindre les deux bouts et qu’on va les obliger à licencier de façon sauvage si on les contraint à plus de transparence et de respect des dispositions légales. Et, naturellement, les plus prompts aux lamentations sont les plus gros : les FONCIA, NEXITY, CITYA, LOISELET, etc... toute la fine fleur réunie au sein de l’Association PLURIENCE. La question que tout le monde se pose est celle-ci : « Mais alors, comment fontils, aujourd’hui, pour racheter sans cesse de nouveaux cabinets ? Pourquoi ont-ils des résultats financiers aussi positifs et satisfaisants ?!!! ». Pour comprendre la situation et surtout percer ce mystère, nous avons commencé à établir une liste des sources de revenus autres que les honoraires et produits financiers liés au compte unique. Vous allez voir : c’est impressionnant. N’hésitez pas à nous faire connaître d’autres moyens mis en place par les syndics pour gagner plus, qui auraient échappé à notre attention... * 1. Développement de filiales de courtage d’assurance (ou sociétés très proches) avec incitation très forte à passer par ces filiales Vendre des assurances à des clients captifs est très rémunérateurs sachant que les commissions de courtage sont de l’ordre de 20 à 25 % du montant des primes. Le cas le plus ancien est ASSURIMO (FONCIA) et le plus caricatural est SaintPierre-Assurance, société propriété du Président directeur général de CITYA (le Député BRIAND). Les cabinets CITYA replacent toutes les assurances multirisques immeubles des copropriétés qu’ils gèrent chez ce courtier, et utilisent les envois de convocations aux assemblées générales pour faire de la publicité concernant les assurances bailleurs, par exemple. Pour faire bonne mesure, le syndic-courtier placera aussi (à prix fort) : - des assurances dommage-ouvrage ; des assurances de protection juridiques, également mal négociées si possible. 1 2. Création de filiales dans différents domaines, intervenant comme prestataires dans les copropriétés gérées : - société de diagnostics immobiliers ; - société d’expertises ; - société de nettoyage ; - société liée à la sécurité, etc. Le syndic place des assurances comme on a vu, mais peut aussi « placer » ses filiales en tout genre (expertise, travaux y compris des sociétés de nettoyage qui font des marges parfois très confortables surtout en cas de remplacements de gardiens...). Naturellement deux fois sur trois les syndics ne respectent pas les dispositions de l’article 39 du décret du 17 mars 1967 qui oblige le syndic à obtenir une autorisation spéciale de l’assemblée générale. Ceci dit, même quand ils le font, se posent de nombreux problèmes : les prix qui, au départ, sont concurrentiels le sont de moins en moins au fil des ans ; les prestations sont de plus en plus bâclées et le syndic - bien sûr - ne trouve rien à redire... Conflits d’intérêts. 3. Constitution et vente par les syndics de bases de données très fines concernant leurs clients et allant bien au-delà des informations visées par le décret de 1967 On le sait : tous ceux qui font du commerce ou des affaires sont aujourd’hui à la recherche des bases de données les plus fines possible. Or tous les syndics peuvent détenir des informations très importantes sur leurs clients au-delà de leur état civil : patrimoine ; solvabilité, situation bancaire, statuts (SCI..., besoins financiers), etc. Par ailleurs on note que de plus en plus de syndics font remplir des questionnaires qui vont très au-delà de ce qu’ils ont le droit de demander y compris en mentant à leurs clients en leur faisant croire que ces données sont obligatoires ; exemple : - e-mail ; téléphone portable ; profession ; état civil des locataires ; coordonnées des mandataires en cas de location, etc. Ces bases de données font forcément l’objet de vente à des prospecteurs. Forcément. 4. Création de filiales d’aide et de services à la personne 2 Les fichiers ciblés des syndics (voir point 3) permettent des sollicitations très personnalisées, en particulier en direction des personnes âgées et favoriseront le développement de filiales d’aide à la personne qui sont déjà en place. Comme on le constate : on n’arrête pas le progrès. 5. Mise en place de plateformes logistiques concernant les documents adressés aux copropriétaires : - appels de fonds ; - convocations Les grands groupes de syndics mettent en place des plateformes logistiques pour envoyer les appels de fonds et convocations aux assemblées générales. Celles-ci : - font faire des économies importantes à tous les cabinets (qui sont déchargés de ces fonctions) ; permettent d’obtenir des prix de « gros » très avantageux (photocopies et frais d’envois). Dans ce cas, les syndics soit facturent le prix fort aux copropriétés (y compris des photocopies à 0,20 € pièce alors qu’elles leur reviennent à 0,01 € !) et ils gardent la totalité de la marge, soit - plus rarement - ils « partagent » la marge. Dans les deux cas, ils arrivent à dégager des revenus impressionnants que personne ne peut connaître précisément. 6. Développement de sites Internet ou d’applications numériques ou l’on découvre de nombreuses publicités payées par les « prestataires » habituels intervenants dans les copropriétés On peut noter le développement important de publicités sur des sites ou application de syndic, publicités payées par des prestataires intervenants dans les copropriétés. Cette publicité est évidemment illégale, s’apparentant à un système de commissionnement occulte prohibé par la loi HOGUET. Certains syndics sont plus discrets et font financer leurs « bonnes œuvres » (elles-mêmes publicitaires) par ces mêmes prestataires (équipes de football ou autres événements populaires de type tournoi de golf...). 7. Commissions perçues pour cession de C.E.E. à prix faibles à des « obligés » en cas de travaux d’économies d’énergies 3 Les syndics acceptent de vendre des C.E.E. (Certificat d’Économie d’Énergie) à prix faibles à certains obligés (exemple : EDF, GDF-Suez) et touchent pour cela des commissions (non déclarées aux copropriétés donc illégales). Conséquence : - les copropriétaires touchent moins d’argent ; - les syndics un peu plus (illégalement). 8. Utilisation des prêts collectifs pour dégager des revenus supplémentaires Le dispositif est tout simple : le banquier verse le pus tôt possible l’intégralité du prêt collectif au syndic qui, de son coté, reverse très progressivement et le plus tard possible les sommes correspondantes aux entreprises. Entre temps il peut placer cette somme à son seul profit et percevoir les intérêts correspondants. 9. Mise en place de nouveau système de ristourne via des sociétés de placements des entreprises (cas de ASC-Groupe) Là encore le système est simple : - le syndic crée une société qui passe un accord avec les entreprises et prestataires qui interviennent dans « ses » copropriétés ; - cette société se présente comme un simple « chercheur » de clientèle pour ces entreprises et prestataires. - ceux-ci versent une cotisation de départ et un pourcentage sur tous les « marchés » obtenus dans les copropriétés du syndic via cette société... Simple et très rémunérateur. 10. Mise au point d’une astuce diabolique : SCI créée par le syndic et louant (cher) les locaux à sa (ou ses) agence(s) Il s’agit véritablement d’une astuce diabolique. Certains (gros) syndics pratiquent ainsi : - - ils achètent les locaux de leur agence et créent une SCI (familiale de préférence) ; Ils se louent à eux-mêmes très cher ces locaux (plus cher que le prix du marché local) ; Conséquence : les marges de l’agence sont très faibles, les salaires n’augmentent pas et le syndic peut crier « misère ». Pendant ce temps là il perçoit des « loyers » trèèèèèès rémunérateurs. 4