Galileo FERRARIS (1847-1897)
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Galileo FERRARIS (1847-1897)
-6International des Poids et Mesures, la mémoire de Gould restera ineffaçable, comme celle d'un vrai modèle de grandeur, de noblesse et de modestie humaines, inspiré par le plus pur enthousiasme pour la vérité et animé de la plus sincère et touchante bonté de cœur. GALILEO FERRARIS. Le 7 février 1897 est mort, à Turin, le physicien distingué qui, en automne 1895, avait été nommé, par la seconde Conférence générale, Membre du Comité international des Poids et Mesures, et qui a été,' pour un temps trop court, hélas! notre Collègue honoré. GALILEO FERRA RIS est né le 3 octobre 1847 à Livourne; il a fait ses études à l'Université de Turin, où il a subi également l'examen d'Ingénieur, après lequel il fut nommé Assistant du professeur Codazza, au Musée industriel de cette ville. Sa première publication, contenant un travail sur la théorie mathématique de la propagation de l'électricité dans les corps solides homogènes, lui valut le titre de Docteur et attira sur lui l'attention du monde savant. En 1878, Ferraris fut nommé professeur extraordinaire et, l'année suivante, professeur ordinaire à ce Musée technique de Turin, auquel il est resté fidèle jusqu'à sa mort, malgré plusieurs appels qu'il reçut du dehors. Dans les années de 1886 et 1887, il organisa à Turin l'École d'Ingénieurs électrotechniciens, qui fut le premier Institut de ce genre en Italie. Déjà, depuis 188 l, Ferraris avait pris part, comme délégué. officiel du Gouvernement italien, à toutes les expositions et congrès internationaux d'électrotechnique; il s'y est toujours montré un collaborateur des plus distingués. Le développement scientifique et l'activité littéraire de Galileo Ferraris ont été appréciés dignement et avec pleine justice, dans le discours commémoratif que notre excellent Collègue, M. le Professeur Blaserna à Rome, lui a consacré dans l'assemblée de l'Accademia dei Lincei le 7 mars 1897. Il m'a été permis d'emprunter à cette nécrologie les lignes principales de la noble figure du savant que nous avons malheureusement perdu. Le premier grand ouvrage de Ferraris a paru en 1877 et a été, en 1879, traduit en allemand sous le titre: Propriétés fondamentales ltes instruments dioptriques; il témoignait déjà d'un esprit scientifique supérieur; bienqu'il ne contînt pas encore de découvertes nouvelles, il est, au point de vue de la forme, d'une grande valeur originale. Ce livre a été très précieux, pour tous les rours de Dioptrique, -7par le résumé complet et clair des meilleurs travaux dioptriques du passé, qu'on y trouve développés; il est mème devenu un véritable Vade-mecum pour la métrologie exacte et pour l'emploi microscopique ou télescopique de systèmes de lentilles aux mesures oculaires ou graphiques de précision. Les travaux importants que Ferraris a ensuite publiés concernent les transformateurs et générateurs secondaires électriques, imaginés vers 1884 par Gaulard et Gibbs, et servant à transmettre l'énergie électrique à grandes distances, par des courants àhaute tension, et à les retransformer pour les emplois pratiques, en courants à faible tension. Ce fut Ferraris qui, à l'occasion de l'Exposition électrique internationale de Turin (en 1884), a, le premier, soumis ces nouveaux phénomènes à l'examen mathématique, et qui a ainsi grandement assuré la sécurité et le perfectionnement de leur emploi, tout en ouvrant des vues profondes sur la théorie de l'ensemble de ces faits intéressants. De cette manière, il a contribué beaucoup au remarquable développement de toute cette branche récente de la théorie ,et de la technique électriques. Bientôt Ferraris s'est fait remarquer aussi directement comme inventeur dans l'Électrotechnique, lorsque, sur la base de ses recherches mathématiques des rapports intimes de ces phénomènes, il créa son électromoteur à courants alternatifs avec champs magnétiques en rotation. La valeur technique de cette combinaison, sur laquelle Ferraris a peut-ètre porté un jugement trop modeste, est loin d'ètre complètement utilisée; pour bien des applications rotatoires, dans dcs buts scientifiques ou pratiques, l'idée de Ferraris sera probablement encore d'une grande productivité. De mème, on ne peut méconnaître l'importance théorique et pratique des recherches et des propositions de Ferraris au sujet de l'emploi des courants poly'phasés pour la transmission des forces mécaniques, et des courants dits monophasés pour l'éclairage électrique. Il faut reconnaître comme particulièrement ingénieuses les dispositions de Ferraris destinées il distribuer, dans une partie du réseau, des courants polyphasiques pour les moteurs ou, suivant les besoins, des courants monophasiques pour la lumière. Avec ces recherches et inventions, Ferraris était déjà arrivé à une puissance d'esprit qui a doté notre époque de bienfaits de premier ordre, et qui faisait espérer bien davantage encore. C'est précisément l'originalité avec laquelle Galileo Ferraris a mis -8son génie mathématiqlle au service des applications pratiques, qui restera comme un modèle de grande valeur, ainsi que notre illustre collègue Blaserna l'a exposé avec une force difficile a rendre dans un court résumé. Au milieu de toutes ces conceptions, qui rappellent involontairement le grand génie dont il portait le prénom, au milieu de cette richesse de découvertes que nous lui devons, la mort impitoyable est venue nous ravir Ferraris, avant qu'il ait accompli la cinquantième année de sa vie. Sans doute, s'il eût vécu, ce puissant esprit aurait rendu également les plus grands services a la tâche générale que notre Institution internationale est appelée aaccomplir dans l'intérêt des sciences exactes. Soyons reconnaissants pour toutes les acquisitions précieuses dont l'humanité lui est redevable; soyons reconnaissants aussi de ce qu'il nous a été donné de voir parmi nous, ne fût-ce que pour peu de temps, cet homme supérieur et cependant si simple, dont l'aimable personnalité ne s'effacera pas de notre mémoire. Nous serons encouragés et fortifiés en sachant que Ferraris aussi était rempli d'enthousiasme pour la mission que notre Institution internationale exerce en faveur de la culture scientifique et technique de l'humanité. Entrant dans l'ordre du jour de la session, dont il constate l'importance, aussi bien en raison des progrès réjouissants accomplis dans l'œuvre internationale, que par les intéressants sujets sur lesquels le Comité devra délibérer, M. le PRÉSIDENT invite le Secrétaire à rendre compte de la gestion du bureau du Comité depuis la dernière session. Le SECRÉTAIRE complète tout d'abord les données contenues dans la cil'culaire de convocation du 1 er mars, au sujet de la consultation du Comité sur le changement à apporter à l'époque des sessions. Le vote provoqué à cet égard par la circulaire du 3 novembre J 896 a eu pour résultat définitif que onze membres ont accepté l'époque du printemps. Comme M.Mendeleeff, qui déclare ne pas avoir reçu la circulaire, vient d'annoncer qu'il donne également la préférence aux sessions de printemps, et que M. Bertrand a