elle efficace dans le traitement de la lombalgie chez la femme
Transcription
elle efficace dans le traitement de la lombalgie chez la femme
LA CHIROPRATIQUE EST – ELLE EFFICACE DANS LE TRAITEMENT DE LA LOMBALGIE CHEZ LA FEMME ENCEINTE ? Environ 50% à 90% des femmes enceintes connaissent un épisode de lombalgie durant leur grossesse (1, 2), malheureusement 68% à 85% de ses femmes ne pensent même pas à consulter un thérapeute compétent pour traiter leur maux car elles considèrent que leurs douleurs de dos sont parfaitement normales durant une grossesse (1). Seulement 25% des praticiens de santés informés conseillent un traitement à leurs patientes (2). Statistiquement, 68% des femmes ayant eu un épisode lombalgique pendant leur grossesse conservent des lombalgies chroniques après leur accouchement (1). Des traitements existent tels que : les exercices musculaires, les exercices de relaxation, les mobilisations articulaires, les massages, les étirements… nous nous intéresserons ici à la prise en charge chiropratique. Physiopathologie : Au cours de la grossesse le corps subit des changements très important afin de s’adapter à la prise de poids de la femme et à son changement de morphologie. La croissance fœtale est permise grâce à une ouverture des iliums et grâce à une bascule antérieure du sacrum (3). Les contraintes mécaniques à ce niveau là augmentent donc de façon considérable et entraînent un stress articulaires responsable de douleurs locales ou plus lointaine par compensation des autres articulations. Le mouvement des sacro-iliaques et des iliums est permit grâce à un relâchement musculaire et ligamentaire suite à la sécrétions de l’hormone relaxine, principalement au cours du troisième trimestre de la grossesse (3). On retrouve également une augmentation de la lordose lombaire, une translation antérieure du rachis cervical, une extension de l’occiput sur l’atlas, une augmentation de la cyphose thoracique, des tensions musculaires (piriformis, psoas, sous occipitaux…), responsables de douleurs de type lombalgique le plus souvent (3). Le traitement chiropratique est-il efficace ? Pour répondre à cette question nous allons étudier trois articles : “Chiropractique traitement of pregnancy-related low back pain : a systematic review of the evidence” (1) : cette étude est une revue de la littérature, elle présente différentes études : o o o o D’après l’étude (7) 84 % des patientes ayant étaient suivis par un chiropraticien ont eu une diminution notable de leurs douleurs lombaires. L’étude (8) montre que toutes les femmes traitées par chiropratique présentent une diminution de 50% de leurs douleurs. L’étude de cas (9) montre que sur 120 femmes enceintes lombalgiques traitées par chiropratique, 25% ont une complète rémission de leurs symptômes, 50% se sentent très bien après le traitement, 15% se sentent beaucoup mieux grâce au traitement et 10% ne présentent pas d’amélioration de leur symptômes. L’étude de cas rétrospective (10) de 17 patientes montre que le traitement chiropratique permet une diminution des douleurs lombalgiques chez les femmes enceintes, de façon significative et chez toutes les patientes. L’étude conclue que la chiropratique semble efficace dans la guérison des symptômes lombalgiques chez la femme enceinte. Elle émet cependant des doutes quand à la véracité des articles cités arguant que la majorité des études manquent de détails concernant les cas cliniques, aucune mesure concernant l’évaluation de la douleur des patientes n’est vraiment fiables, les traitements prodigués ne sont pas décrit de façon exact et surtout, aucune étude randomisée en double aveugle concernant l’efficacité du traitement chiropratique chez la femme enceinte n’a été trouvée. “Chiropractic treatement of a preganant patient with lumbar radiculopathy” (2) : cette étude présente le cas clinique d’une femme de 26 ans avec des douleurs lombaires depuis environ 1 mois, irradiant dans les cuisses et dans sa jambe droite. La palpation dynamique chiropratique retrouve des restrictions de mouvement lombaire, une hypertonicité musculaires (des érecteurs spinae, des gluteus maximus, des piriformis et du carré des lombes), l’extension augmente la douleur, Kemps est positif, Bechterev est positif. La technique de flexion – distraction de Cox est choisi pour traiter cette patiente, cette technique permet d’ouvrir les espaces articulaires intervertébraux et donc de diminuer les pressions s’exerçant sur le rachis. La patiente présente une diminution de ses douleurs dès la fin de la première séance et une guérison complète après 4 séances. Les auteurs concluent alors que la technique Cox semble efficace dans le traitement des lombalgies avec irradiations chez la femme enceinte. “Pregnancy and Chiropractic: a narrative review of the literature” (3) : cette étude est une revue de la littérature, elle présente les résultats de plusieurs études : o D’après un sondage réalisé en 2005 par « Job Analysis of Chiropractic » (4) 72% des chiropraticiens disent avoir des résultats concluant vis-à-vis du traitement de la lombalgie chez la femme enceinte. o D’après l’étude de Shaw (5) 75 % des patientes ayant reçu un traitement chiropratique sont très satisfaites. o D’après l’étude de Martin et Curtin (6) 92% des patientes ayant un fœtus mal positionné (présentation en siège) ont vue leur problème résolut grâce à la technique chiropratique Webster. L’étude conclue en une efficacité de la chiropratique, méthode considérée comme non dangereuse et parfaitement fiable, dans le traitement de la femme enceinte lombalgique. Elle conclue également en l’efficacité de la technique Webster pour le repositionnement du fœtus en siège. La technique Webster : Cette technique est utilisée chez la femme enceinte présentant un fœtus en siège. En effet elle se propose de corriger les contraintes musculosquelettique s’exerçant sur l’utérus, permettant ainsi leur relâchement et offrant donc la possibilité au fœtus de se retourner (3). La technique Webster est principalement utilisée au cours du huitième mois de grossesse (3) et consiste en un ajustement du sacrum afin de permettre la bascule antérieur de son promontoire sacré (cette bascule se fait généralement automatiquement au cours de la grossesse, mais il semblerait que chez les patientes présentant un fœtus en siège, les contraintes musculosquelettique sont telles que cette bascule ne s’est pas réalisée, le fœtus conservant alors sa position en siège). Le chiropraticien ne retourne donc pas mécaniquement le fœtus, il se propose de libérer les contraintes utérines qui semblent être la cause de cette malposition fœtale ; la libération des contraintes permettant donc une bascule spontanée du fœtus (3). Un contrôle par échographie est ensuite nécessaire 3-4 jour après la manipulation afin de voir si le traitement à fonctionné ou pas. Dans 92% des cas le traitement est une réussite (11), ce résultat est significativement intéressant quand on sait que 3% à 4.6% des grossesses présente un fœtus en siège (12). Effet du traitement chiropratique sur l’accouchement : Les patientes présentant un fœtus en siège ont pratiquement toujours recours à un accouchement par césarienne si aucune technique n’a permis de retourner le fœtus, ainsi 13% des césariennes réalisées sont liées à une présentation en siège (3). Grâce à la technique précédente, la chiropratique permet de diminuer de façon statiquement significative le nombre de césarienne réalisée chez ces patientes. D’autres auteurs ont remarqués que la chiropratique semblait également diminuer les douleurs de dos relatives à l’accouchement lui-même (3). En effet, le risque de présenter un mal de dos post accouchement est 3 fois plus élevée si la patiente n’a pas été suivit chiropratiquement au cours de sa grossesse (3). La chiropratique diminuerait également le temps de travail de 25% chez une primipare et de 31% chez une multipare (13, 14). Conclusion : La prise en charge de la lombalgie chez la femme enceinte est pratiquement un problème de santé publique car 50% à 90% des femmes sont concernées (1, 2). La prise en charge de ce mal n’est pas encore très efficace, les patientes n’étant pas orientées vers les thérapeutes compétant. Un gros travail d’information est donc nécessaire auprès des professionnels de santé mais également auprès des femmes enceintes. Concernant la chiropratique, les études de cas multiples dans le domaine semblent démontrer l’efficacité de la chiropratique dans le traitement de cette pathologie, cependant la méthodologie de ces études est souvent très faible, et aucune étude randomisée en double aveugle n’existe pour l’instant. Donc d’un point de vue scientifique, l’efficacité de la chiropratique dans le traitement de la lombalgie chez la femme enceinte n’est pas prouvée mais les études de cas, de part leur nombre, semblent cliniquement prouver son efficacité. D’autres études montrent que la chiropratique, notamment la technique Webster, permet de lutter contre la malposition fœtale en siège (3). Cette technique ayant 92% de réussite (11) et étant totalement dépourvue de risque il semble urgent que les thérapeutes soient informés de son existence, d’autant plus que 3% à 4.6% des grossesses sont concernées (12). Un suivit chiropratique au cours d’une grossesse permet de diminuer de 25% le temps de travail chez la primipare et de 31% chez la multipare. La chiropratique peut donc venir en aide à la femme enceinte pour de multiples raisons : lombalgie, malposition fœtal et temps de travail, il semble donc normal d’informer les patientes vis-àvis de cette profession de santé qui semble actuellement méconnue dans ce domaine. 1) Chropractique traitement of pregnancy-related low back pain : a systematic review of the evidence. Kent J. Stuber, DC, MSc, ad dean L. Smith, DC, PhD. Journal of Manipulative and Physiological Therapeuics (2008), volume 31, Number 6. 2) Chiropractic treatement of a pregnant patient with lumbar radiculopathy. Ralph A. Kruse DC, DABCO, sharina Gudavalli DC, Jerrilyn Cambron DC, MPH, PhD. Journal of Chiropractic Medicine (2007) 6, 153-158. 3) Pregnancy and Chiropractic: a narrative review of the literature. Cara L. Borggen DC. Journal of Chiropractic Medicine (2007) 6, 70-74. 4) Job analysis of chiropractic. Christensen MG, Kollasch MW. Greenley (Colo): National Board of Chiropractic Examiners;2005. P.116. 5) When to adjust: chiropractic and pregnancy. Shaw G. j am Chiropr Assoc 2003;40(11):8-16. 6) Births : preliminary data for 1999. Curtin SC, Martin JA. Natl Vital Stat Rep 2000;48:1-20. 7) Back pain during pregnancy and labor. Diakow RP, gadsby TA, Gadsby JB, Gleddie JG, Leprich DJ, Scales AM. J manipulative Physiol Ther 1991;14:116-8. 8) The effect of chiropractic treatmenton pregnancy and labor: a comprehensive study. Fallon JM. In : Haldeman S, editor. 1991 WORLD Chiropractic Congress: proceeding of the scientific symposium;1991 may 4-5; TORONTO? Canada. Toronto: Chiropractic report; 1994. P24-5. 9) Static alteration oh the pelvic, sacral, lumbar area due to pregnancy, chiropractic treatement. Mantero E, Crispini L. In:Mazzarelli JP, editor Chiropractic interprofessional research. World Chiropractic conference; 1982 april 30-May; Venice, Italy. Torino: minerva Medica; 1982. P. 59-68. 10) Chiropractic spinal manipulation for low back pain of pregnancy : a retrospective case series. Lisi AJ. J Midwifery Womens health 2006;51:e7-e10. 11) The Webster technique: a chiropractic technique with obstetric implications; Pistolese RA. J Manip Physiol Ther 2002;25(6):e1-e9. 12) Births: preliminary data for 1999. Curtin SC, Martin JA. Natl Vital Stat Rep 2000;48:1-20. 13) Textbook on chiropractic and pregnancy. Fallon JM; Arlington, VA: International Chiropractic Association; 1994:52, 109. 14) Chiropractic and pregnancy: a partnership for the future. Fallon JM. ICA Int Rev Chiropr 1990;46(6):39-42.