Les régies publicitaires des médias devront gérer la
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Les régies publicitaires des médias devront gérer la
COMMUNIQUE DE PRESSE – 08 septembre 2014 Les régies publicitaires des médias devront gérer la décroissance PRECEPTA vient de publier une étude approfondie, après plusieurs mois d’enquêtes, sous le titre : « Les régies publicitaires médias – Quelles stratégies de croissance et de création de valeur à l’horizon 2018 » Auteurs de l’étude : Julien Pillot et David Targy Voici les principaux enseignements de cette analyse de 350 pages : 1 Le marché publicitaire restera déprimé dans son ensemble à l’horizon 2018 (-2,8% à 30,9 milliards d’euros contre 31,8 milliards en 2013), selon les prévisions des experts de Precepta. Confrontées au déclin structurel de la plupart des médias traditionnels, les régies publicitaires se sont dans leur extrême majorité diversifiées dans le digital pour tirer parti de nouveaux gisements de croissance. Le marché publicitaire total à l’horizon 2018 Unité : milliard d’euros Or, le marché de la publicité en ligne ne sera pas l’Eldorado un temps envisagé. Les taux de croissance annuelle à deux chiffres appartiennent au passé et les régies publicitaires vont devoir rivaliser de réactivité et de flexibilité pour convaincre les annonceurs de l’impact réel de leur campagne sur les médias numériques. La monétisation de ces derniers sera, en outre, largement mise à mal par la généralisation des adblockers, fragilisant de facto le consentement à payer des annonceurs pour les espaces publicitaires online. Entre 2000 et aujourd’hui, le marché publicitaire a déjà abandonné 20% de sa valeur réelle. Une décroissance notamment alimentée par la surabondance d’espaces publicitaires, la contraction des budgets dédiés à la communication, la dispersion des audiences, la publiphobie rampante, les nouveaux usages ou encore des terminaux et supports encore trop peu monétisés. Or, les remèdes apportés par les régies publicitaires pour enrayer cette chute n’ont fait qu’accélérer l’érosion du marché. En ne se souciant que de l’impact et non de l’acceptation du message publicitaire, les régies ont contribué à dévaloriser les espaces qu’elles commercialisent, de l’avis des experts de Precepta. Traitement et prévisions Precepta, source primaire : France Pub Cet effondrement publicitaire n’est que l’expression la plus visible d’une transition de modèle qui touche à sa fin. En l’espèce, les médias et leurs régies doivent gérer une triple transformation. La première est celle du contexte concurrentiel. La ruée vers le numérique a en effet permis l’émergence d’intermédiaires puissants dans la distribution et la monétisation des espaces (Google, Facebook, Apple, Microsoft, Amazon, etc.), premiers bénéficiaires de l’explosion des contenus. 1 COMMUNIQUE DE PRESSE – 08 septembre 2014 Ensuite, la transformation des usages de consommation s’exprime à travers la délinéarisation de la consommation. Ces nouvelles formes de distribution des contenus introduisent la troisième transformation, celle des business models. De fait, le financement en silo des médias traditionnels ne peut plus être considéré comme durable. De réelles capacités d’adaptation … Contre toute attente et malgré un climat des affaires particulièrement déprimé, les principales régies publicitaires médias ont enregistré de belles performances sur moyenne période. Elles ont ainsi démontré leur capacité à s’adapter à un environnement mouvant, faisant preuve de réactivité et d’agilité autant que d’opportunisme. Dans le même temps, elles ont emprunté des sentiers de croissance parfois inattendus. La constitution d’ad exchanges, ces places de marché sur lesquelles les annonceurs peuvent enchérir en temps réel (RTB pour Real Time Bidding) sur les inventaires mis en commun entre les médias partenaires en est l’illustration la plus parlante. Anticipant dès 2012 la montée du programmatique, les plateformes françaises Audience Square et La Place Média se sont très tôt positionnées sur un marché du RTB qui devrait peser près de 400 millions d’euros en 2018 (contre 117 millions en 2013). à se doter de solutions de traitement des données (datamining) pour affiner leur connaissance du client final. Avec l’exploitation qualitative de la donnée, les régies espèrent dépasser les limites des techniques d’analyse traditionnelles pour mieux mesurer l’impact, anticiper les nouvelles tendances et cibler spécifiquement un public de prescripteurs. … mais il faut désormais vendre du lien aux annonceurs… Pourtant, malgré leur évidente agilité et réactivité, les régies publicitaires doivent gérer la décroissance que ni les opportunités liées à la digitalisation ni les innovations commerciales ne peuvent endiguer. A l’instar de titres comme Vogue, Elle ou Marie-Claire, les médias résilients seront ceux qui démontreront leur capacité à mettre en relief leur singularité, à devenir des leaders d’opinion incontournables sur leurs niches respectives autour de leur identité afin de créer une valeur d’association durable pour laquelle les annonceurs seront prêts à payer. Typologie d’une publicité « acceptable » et efficace Le développement du native advertising a représenté une autre forme de réponse au déclin structurel du marché. Forme la plus aboutie du native advertising, le brand publishing (diffusion de contenu propre à une marque et créé conjointement par la marque et la régie de l’éditeur) demande à ce que les régies publicitaires se muent en prestataires de services à forte valeur ajoutée pour les annonceurs. L’entrée de la data au cœur même de l’écosytème publicitaire a constitué le troisième bouleversement majeur de ces dernières années. Les réflexes ROIstes des annonceurs ont poussé les régies publicitaires Source : Precepta 2 COMMUNIQUE DE PRESSE – 08 septembre 2014 Plus que de l’audience, c’est du lien authentique et durable que doivent désormais vendre les médias traditionnels. Concomitamment au travail sur la marque, les régies publicitaires médias devront replacer le consommateur au cœur de leur stratégie. Après avoir malmené les consommateurs pendant de longues années, créant un climat de défiance encore jamais atteint envers la publicité, les médias doivent reconquérir l’adhésion du public. Et l’élaboration de contenus originaux et de formats innovants ne suffira pas si la publicité est diffusée de manière aussi agressive et intrusive qu’aujourd’hui. Rareté, pertinence et originalité doivent devenir les maîtres-mots des publicitaires. Car il ne s’agit plus de soumettre mais bien d’intéresser le consommateur au message publicitaire. CONTACT PRESSE : [email protected] ou standard 01.53.21.81.51 … et créer un nouveau standard Dans un univers où la précision du ciblage publicitaire devient l’argument de vente et de monétisation principal des inventaires, le chant du cygne des cookies publicitaires pose un problème majeur à nombre de régies digitales. En plus d’avoir démontré leurs limites dans l’analyse des nouveaux usages et leur incapacité à contourner les adblockers, les cookies se retrouvent en outre dans le collimateur de Bruxelles. Et le processus d’harmonisation européenne aboutira sans aucun doute à l’élaboration d’un cadre hautement protecteur pour le consommateur, rendant les cookies obsolètes. Quant à l’essor du programmatique, il n’échappera pas à un examen légistlatif, notamment au titre de la loi Sapin sur la transparence des prestations de publicité. En clair, le changement de paradigme technologique en préparation appelle à la création d’un nouveau standard qui réponde à la fois à la réalité des nouveaux usages et aux exigences des pouvoirs publics. QUI SOMMES-NOUS ? PRECEPTA, division du groupe Xerfi, est un cabinet d’analyse indépendant, qui mène des études stratégiques, publiées à sa propre initiative. Il apporte à ses lecteurs, par son expertise professionnelle, sa liberté éditoriale, son ouverture intellectuelle, l’accès à la connaissance actualisée des évolutions sectorielles, des stratégies des acteurs économiques et de leur environnement. Les études Precepta fournissent des clés pour mieux comprendre les enjeux d’un secteur, les rapports de forces qui s’opèrent et les axes stratégiques en cours, ceci dans le but d’éclairer le changement stratégique. 3