Janvier 2010 - Yoga , relaxation et Reïki
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Janvier 2010 - Yoga , relaxation et Reïki
La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 Point Source La posture Paschimatanâsana Janvier 2010 Points de vue technique > Anne-Marie Doe de Maindreville-Hebeisen > Jean-Pierre Michaud Point de vue médical > Danielle Henry Dis-moi où tu as mal.... > Michel Odoul Rencontres «Ce ne sont pas les autres qu’il faut changer, mais nous-même.» Swami Prajnanpad Nous avons choisi cette citation comme thème de réflexion pour notre prochain Congrès qui nous réunira du 2 avril au 5 avril 2010, à Vogüé en Ardèche, comme les précédentes années. Cette phrase représente tout le chemin que nous avons à parcourir pour apprendre à résoudre nos difficultés personnelles. Sans impliquer notre entourage et en rejeter la responsabilité sur lui. Nous pourrons alors enfin réaliser que nous sommes responsables de nous-même. Le génie du Hatha-Yoga a été de trouver un chemin qui nous conduit à cette prise de conscience. Ce chemin passe par notre propre corps en apprenant, au fil de la pratique, à l’écouter de mieux en mieux. Les articles de ce nouveau Point Source nous le confirment. > 1er semestre 2010 En effet, lors de notre dernier congrès, Michel Odoul nous rappelait, dans sa conférence résumée ici par Hélène Bériat, à quel point notre corps est capable de somatiser beaucoup de nos ressentiments. > Adhésion 2009/2010 Comme dans chaque Point Source, une posture est décrite avec l’éclairage de trois points de vue complémentaires. L’aspect pratique de Paschimatanâsana est traité par Anne Marie Doe de Maindreville-Hebeisen et Jean-Pierre Michaud, apportant un beau moment d’intériorité et de recentrage. L’aspect médical, sur cette flexion, est donné par le docteur Danielle Henry. Enfin en ce début d’année, qui ouvre la porte sur une nouvelle décennie, nous avons plaisir à vous souhaiter beaucoup de joie et de sérénité pour 2010. Cécile Beaudin - Boris Tatzky Conservatoire du yoga de l’Energie . 83 chemin du Panorama . 69300 Caluire . Tél : 04 72 27 87 35 Fax : 04 78 22 62 10 . www.conservatoireduyoga.net N°9 La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N°14 2 La Posture Paschimatanâsana fig.1 Points de vue technique 1 La posture est définie comme étant l’étirement complet de la face ouest. La tradition indienne accorde à l’arrière de notre corps la définition de face ouest, l’avant de notre corps représentant l’est. Paschimatanâsana est une posture de flexion enroulement en position assise. Certaines lignées considèrent deux postures pour l’étirement de l’Ouest : paschimotanâsana étirement de la partie arrière du corps avec le dos étiré, la colonne placée dans un étirement longitudinal, (cette posture étant davantage un étirement dans une certaine rectitude) et pascimatânasana qui elle, est une posture d’enroulement de la colonne qui va étirer davantage la musculature du dos. Toutefois dans les deux cas il est impératif pour la bonne santé des disques intervertébraux que cette posture démarre par une flexion des hanches. Il s’agit donc d’une posture assise, les deux jambes allongées parallèles l’une à l’autre, les chevilles en flexion dorsale, le tronc bascule vers l’avant par une flexion de hanche puis dans un deuxième temps la colonne s’enroule vers l’avant afin que la tête se rapproche des membres inférieurs. Les mains posées sur les membres inférieurs chercheront progressivement le contact avec les gros orteils. Anne-Marie Doe de Maindreville-Hebeisen : fig 1 S’il n’y a pas de frein articulaire, le bassin bascule vers l’avant autour des têtes des fémursil est antéversé - la colonne suit harmonieusement cette inclinaison. Ceci va garantir l’intégrité et la non nuisance de la charnière basse L4-L5 et L5-S1. Rappelons-nous un détail anatomique très important concernant cette région basse : elle n’est pas construite pour s’enrouler en flexion : en effet le disque intervertébral L5 ainsi que la vertèbre du même nom sont posés sur une surface inclinée vers l’avant : le plateau sacré. Cette inclinaison est appelée nutation sacrée elle est de 30° environ. Pour « rattraper » cette inclinaison le disque intervertébral L5 –S1 ainsi que la vertèbre L5 sont plus épais en avant qu’en arrière. Tout le redressement vertébral s’effectue à partir de cette charnière basse. Si l’on force un enroulement à ce niveau-là, le risque de léser le disque intervertébral est très fort. Formatrice à l’Ecole de Yoga de Paris, elle a été formée par Bernard Rerolle. Elle enseigne dans la lignée de Dürckheim. Collaboratrice de Blandine Calais-Germain, elle enseigne également l’anatomie Cette posture est une des grandes postures classiques yoga mais c’est une posture souvent difficile à aborder pour les occidentaux. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 3 Cherchons où est le problème : notre mode de vie (nos chaises, nos fauteuils) a enraidi les articulations de nos hanches et a raccourci la musculature de nos membres inférieurs. Les muscles arrières de nos cuisses en particulier, nos ischio-jambiers, sont chez la plupart d’entre nous (je me garderai de toute généralité) trop courts et contracturés. Il nous faudra donc pour aborder cette posture, d’une part assouplir l’articulation de la hanche par des postures de type vyagrasana - étirement du chat sauvage - d’autre part, chercher à donner de la longueur à ces ischio-jambiers raccourcis. fig 2 fig 3 fig 4 Si ce travail préalable n’a pas été effectué le bassin sera placé en rétro version par l’allongement des jambes et le mouvement d’inclinaison du tronc vers l’avant se fera obligatoirement dans la colonne vertébrale ce qui portera une charge maximale sur la charnière basse et ceci d’autant plus si l’on cherche à tracter le corps vers l’avant avec une sangle. La flexion de hanches à partir d’une position redressée assise ou debout ne nous demande pas un travail musculaire très important. En effet, nous sommes aidés par la gravité. Tout notre « travail » sera de faire accepter aux muscles de l’arrière du corps le fort étirement auquel ils sont soumis. Et ce ne sera en aucun cas avec l’aide d’un partenaire qui viendrait appuyer sur notre dos ! Il convient à ce moment de notre travail de faire une place à ce que l’on appelle le lâcher prise. Lorsque notre corps est placé dans une situation inhabituelle il va y avoir un réflexe de défense, d’autoprotection, que l’on appelle le réflexe myotatique : la musculature de l’arrière du corps va au moment de la flexion se contracter pour empêcher la chute du tronc. Anne-Marie Doe de Maindreville-Hebeisen La réflexion préalable, un peu comme une intériorisation de la posture avant la posture, la lenteur d’entrée dans la posture, guidée par une respiration calme et paisible seront autant de facteurs déterminants pour installer la notion de sthira sukha asanam. On propose souvent pour alléger le travail postural de partir les genoux fléchis, c’est en effet une façon de soulager la trop grande tension derrière les cuisses et les genoux mais cela place le bassin encore plus en rétro version si la flexion des genoux est trop importante. Il faut donc veiller à lâcher l’arrière des genoux pour détendre les ischio-jambiers tout en gardant le bassin antéversé. fig 5 fig 6 Une deuxième variante qui me convient davantage et de surélever le bassin par rapport aux pieds. Cela a l’avantage de donner plus de flexion à la hanche en soulageant les ischio-jambiers. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 4 Enfin, on peut concilier ces deux aménagements : surélever le bassin et lâcher la tension derrière les genoux - toujours avec le bassin antéversé bien posé sur l’avant des ischions. Il est une variante intéressante pour se préparer à cette belle posture qui consiste à la pratiquer à partir de la position allongée à plat dos. On travaillera les enroulements, fig.7, puis après avoir étiré les ischio-jambiers vivre les phases successives de pascimottanasana et pascimattanasana avec le bas du dos en contact avec le sol ceci permettant de maintenir une bonne protection pour la région lombaire basse. fig 7 Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur l’aspect symbolique de la posture et d’autres le feront mieux que moi. J’insiste tout particulièrement sur notre capacité à vivre pleinement la posture à la mesure de notre corps, dans la musique harmonieuse de notre souffle, sans forcément nous projeter dans une symbolique, mais simplement de pouvoir demeurer (faire notre demeure), de pouvoir habiter notre corps-posture dans l’instant présent. Ici et maintenant. Points de vue technique 2 PASCHIMATANÂSANA ou l’art de nous aligner en vue d’éveiller notre conscience Etymologie : Paschima : « l’Ouest », « ce qui est derrière » : ici, tout l’arrière du corps. Tan : « tisser », « étirer », « étendre » : ici l’étirement. Asana : « posture ». Pascimatânâsana : posture d’étirement de tout l’arrière du corps. Répertoriée parmi les quatorze postures principales de la Hatha Yoga Pradîpikâ et également présente dans les deux autres traités majeurs du Hatha Yoga à savoir la Gheranda Samhita et la Shiva Samhita (cette dernière retenant Pascimatânâsana comme une des quatre postures principales), Pascimatânâsana est donc une asana centrale dans la pratique du Hatha Yogin. En outre BKS Iyengar dans son désormais classique et célèbre « Lumière sur le Yoga » propose à la fin de son ouvrage consacré aux différentes affections touchant le corps d’utiliser Pascimatânâsana dans soixante des quatre vingt huit dysfonctionnements retenus (soit près de deux cas sur trois) ! C’est dire si cette posture principale du Hatha Yoga trouvera tout naturellement sa place dans une pratique contemporaine et dans tout cours de yoga soucieux d’apporter équilibre et vitalité aux élèves de tous horizons. Jean-Pierre Michaud : Professeur de yoga dans la région toulonnaise, élève de Boris Tatzky et diplômé de l’EFYSE. Il approfondit sa connaisance du yoga en Inde, au Krishnamacharya Yoga Mandiram. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 5 Famille posturale : Pascimatânâsana appartient à la famille des postures de flexion (en avant) du corps. Elle ne doit surtout pas être confondue avec PascimOTtânâsana, posture d’étirement de la colonne vertébrale vers le haut (PascimOT étant en effet la transcription de pascimAUT, conjonction de pascima et de ut, ut signifiant dirigé vers le haut). Effets de la posture : a) sur le plan physique et musculaire : Toutes les forces d’extension du corps étant situées globalement sur le plan postérieur, Pascimatânâsana propose donc un étirement de toutes les chaînes musculaires de ce même plan à savoir : triceps sural, ischio-jambiers, fessiers, pelvi-trochantériens (sauf carré crural et obturateur externe), tous les muscles vertébraux, para-vertébraux et dorsaux. b) sur le plan physiologique : Pascimatânâsana exigeant une pression importante des cuisses sur l’abdomen mais aussi des genoux, voire des jambes, sur l’avant du thorax, cette posture assure un massage viscéral intense associé à une forte contraction du débit aortique. En outre, le relâchement de tout le buste vers l’avant et l’horizontal a pour effet de reposer l’activité cardiaque et cérébrale et de détendre le système nerveux. c) sur le plan énergétique : Au niveau des centres de l’énergie : En préambule à la dimension spirituelle de la posture, il est intéressant de noter que Pascimatânâsana exerce une stimulation sur tous les centres énergétiques du corps de l’énergie (Pranamaya Kosha) excepté Sahashrara Chakra au sommet du crâne. Les six autres centres d’énergie sont stimulés dans cette magnifique posture de fermeture du corps sur lui-même. Jean-Pierre Michaud Au niveau des cinq souffles vitaux (vayus) : Pour paraphraser la Hatha Yoga Pradîpikâ, Pascimatânâsana permet une augmentation des capacités d’élimination et de digestion renforçant ainsi la circulation de l’apâna et du samâna vayu dans la région pelvienne et abdominale. La pression thoracique sur les jambes et l’étirement de la nuque associé à la fermeture du menton sur la fourchette sternale sont également propices à renforcer la circulation du prâna et de l’udâna vayu dans la région du cœur et de la gorge. Enfin vyâna vayu diffusant et équilibrant l’énergie vitale dans le corps tout entier se diffusera d’autant mieux dans toute la partie postérieure du corps étirée dans cette posture. d) sur le plan spirituel : Le Hatha Yoga aime souvent à manier les paradoxes ! Il en va ainsi pour cette posture ! L’éveil de la conscience-énergie vers les plans supérieurs est toujours symbolisé par la dimension VERTICALE ascendante : éveil de l’énergie enroulée (Kundalini) le long du canal central (shushumna nadi) jusqu’aux portes du Brahman (Brahma-randhra). > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 6 En préparation à cet éveil Pascimatânâsana propose de faire « circuler le courant vital à l’arrière du corps (dans la shushumna nadi) » en plaçant ce dernier dans une dimension HORIZONTALE. L’horizontal pour permettre au vertical de se réaliser. Connaître toutes nos dimensions d’être pour parvenir à l’Eveil. Horizontal et Vertical pour parvenir à l’état d’unité. Petit clin d’œil à la symbolique de toutes les croix présentes dans l’histoire de nos civilisations ! MISE EN PRATIQUE : Nous aurons pour souci de présenter la réalisation de la posture dans le cadre d’un cours type selon la méthode du Vignasa Krama (Krama : faire par pallier ; Vignasa : avec intelligence, discernement) enseignée dans les écoles d’Aix en Provence et de Lyon. Tenant compte des possibilités de chacun, nous proposerons une pratique progressive comme l’enseigne le Viniyoga du Krishnamacharya Yoga Mandiram de TKV Desikachar à Chennaï. Cette pratique intègrera trois degrés de réalisation A, B et C selon l’enseignement reçu de notre professeur Boris Tatzky. Sas d’entrée : A : Plat dos – détente et prise de conscience du souffle. B : Posture du repos (Shavâsana) à plat dos – qualité du souffle long, lent et régulier. C : Posture de Shavâsana - qualité du souffle et circulation de l’énergie dans le corps (ascendante à l’inspiration et descendante à l’expiration). Préparation Générale : Enchaînement à plat dos avec travail d’étirement des ischio-jambiers par élévation successive des jambes. Puis debout, nous privilégierons l’enchaînement des huit mouvements fondamentaux (Ashta Karana) plutôt que la salutation au soleil (Suryanamaskar) dans la préparation générale. En effet, le premier nous semble plus complet incluant des mouvements d’inclinaison latérale et de rotation de la colonne vertébrale absent du deuxième. Ceux-ci seront particulièrement appréciés dans une recherche de délier la musculature dorsale et d’étirer la colonne vertébrale. Pour un approfondissement de la pratique des Ashta Karana voir l’article de Boris Tatzky – Revue Française de Yoga n° 26 « Enchaînements » Ensuite quelques enchaînements autour de postures en flexion debout par exemple. A : genoux fléchis mains au sol. B : genoux légèrement fléchis mains à plat devant les pieds. C : jambes tendus mains à plat de chaque côté des pieds. Préparation spécifique : A plat dos, Supta Konâsana (ou supta prasârita pâdângusthâsana), jambes écartées, mains derrière les chevilles. Debout, Parshva et Parivritta Trikonâsana, triangles en inclinaison latérale et en rotation. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 7 Assis, Upavishta Konâsana, posture de l’angle assis, jambes écartées, mains aux pieds, le dos étiré. Prise de la posture thème : Ischions reculés, colonne vertébrale étirée, menton légèrement rentré. L’abdomen en contact avec les cuisses, épaules abaissées, coudes relâchés, les mains saisissant le bord externe des pieds. Avancée dans la posture : prendre soin de maintenir le dos étiré et l’abdomen fermement en contact avec les cuisses tandis qu’après chaque expiration, une jambe puis l’autre chercheront alternativement à s’allonger au sol. Ajustement dans la posture : A : respirer calmement et profondément. S’abandonner dans la posture. B : à chaque inspiration, veillez à mieux étirer la colonne. Poumons pleins, resserrer légèrement le périnée (Mûlabandha). Expirer en rentrant bien l’abdomen et en intensifiant le Mûlabandha. C : ajouter la circulation de l’énergie dans le corps. Inspiration dans les jambes. Poumons pleins au fond du bassin. Expirer en remontant mentalement le long de la colonne vertébrale jusqu’au sommet du crâne puis dans les bras. Poumons vides revenir en concentration à la plante des pieds. Quitter la posture : Revenir très lentement à l’aide de l’appui des mains au sol et dérouler le dos, vertèbre par vertèbre pour finir dans un léger bâton (dandâsana). Complémentarité : A : intensifier le dandâsana en repoussant le sol avec les ischions et les mains sur l’inspiration pour aider au redressement du dos. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 8 B : chaturpâdapitham : table à quatre pieds, genoux fléchis. C : pûrvottânâsana : Etirement de la face postérieure du corps en appui sur les quatre membres, jambes allongées. Puis venir se détendre à plat dos en apânâsana. Genoux fléchis sur l’abdomen,mains autour des tibias. Recueillement : Enfin en assise, se placer déjà dans une attitude d’éveil. Inspirer en remontant le long de la colonne vertébrale jusqu’au sommet du crâne. Poumons pleins, apprécier l’ambiance au sommet du crâne. Expirer depuis le sommet du crâne au-dessus de soi vers l’infini. Poumons vides, recueillement. Inspiration suivante, redescendre mentalement des plans infinis jusqu’au sommet du crâne. Poumons pleins apprécier de nouveau l’ambiance au sommet du crâne. Expirer, redescendre dans le corps tout entier. Poumons vides attente et recueillement à nouveau. Sas de sortie : Frictions des jambes et des bras. CONCLUSION : « Tapah Svâdhyâya Ïshvarapranidhânâni Kriyâ Yogah » Yoga Sûtras II.1 En conclusion, nous ne résistons pas à la tentation de faire un parallèle entre l’étude de Pascimatânâsana et les Yoga Sûtra de Patanjali. Cette posture porte aussi le nom d’Ugrâsana – (cf Shiva Samhita – III-110 à 112) la posture « puissante, formidable, violente », témoin de sa difficulté. Elle porte l’engagement du sâdhaka. Le tapas : ce qui fait chauffer, l’ascèse. Tant au niveau physique (feu digestif) que dans l’intensité posturale. Svâdhyâya : connaissance de soi par l’étude des textes. Mais cette connaissance est aussi favorisée par la mise en pratique. Et dans cette posture d’alignement de nos centres vitaux et de flexion sur soi, nous retrouvons l’idée de mieux se connaître. Ïshvarapranidhânâni : s’abandonner à la réalité ultime, c’est aussi éveiller ce qui est caché en nous (ou derrière nous) pour se libérer du connu (cf. Krishnamurti). Kriyâ Yogah : Yoga de l’action. Etre dans l’action. Etre dans la pratique ! Car seul ce qui est validé par la pratique peut avoir un sens ! Bonne pratique à tous. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 9 Points de vue médical Position PASCHIMATANÂSANA - sur le plan musculaire : Elle permet un étirement passif de tous les muscles de la face postérieure des membres inférieurs (les triceps suraux et les ischio-jambiers et ce de façon symétrique les pieds étant flexes) ainsi qu’un étirement tout aussi passif des muscles para vertébraux (spinaux). - sur le plan articulaire : Les articulations des membres inférieurs sont protégées puisque travaillant dans leur axe il en est de même pour les articulations des épaules. La nuque en flexion est, elle aussi, protégée. Les disques intervertébraux sont sollicités en extension. Une prise en douceur de cette attitude aidée par les mouvements respiratoires permet progressivement une sollicitation des principaux muscles et systèmes articulaires de la façade postérieure du corps, cette position provoque un assouplissement de la colonne vertébrale, un étirement des muscles des membres inférieurs, elle permet un renforcement des muscles abdominaux et par le brassage de la zone abdominale qu’elle induit, elle est bénéfique pour le système digestif. C’est une position qui, en reproduisant la position fœtale (et peut-être à cause de cela), est très réconfortante. Danielle Henry : Médecin généraliste à Lyon. Pratiquante de Yoga Compte-rendu de la conférence de Michel Odoul par Hélène Bériat : «Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi.» Dans la vision de L’Orient, la relation entre le corps et l’esprit n’a jamais été dissociée. Lorsque le corps se manifeste, cela a un sens, s’inscrit dans un processus et participe à quelque chose. La logique explicative dans la médecine traditionnelle chinoise propose d’envisager que la vie n’est pas simplement l’existence se situant entre ces deux portes que sont la naissance et la mort, mais quelque chose de plus vaste, se déployant dans une sorte de continuum nommé : ciel antérieur et ciel postérieur. Le ciel antérieur est ce qui se situe dans le plan se positionnant avant l’incarnation, le ciel postérieur est le plan se situant après celle-ci. Dans le ciel antérieur, les esprits, situés dans des dimensions où l’ensemble des possibles de la vie est à disposition, choisissent un certain nombre de réalités, de potentialités, qu’ils vont venir incarner dans ce que nous appelons le « ici et maintenant », le monde manifesté qui est le nôtre. Lorsque ce qui se réalise dans le ciel postérieur est en cohérence avec ce qui a été préparé dans le ciel antérieur, cela produit l’état d’équilibre et d’harmonie. En revanche, lorsqu’il y a eu distorsion entre ce qui a été choisi, préparé et élaboré et ce qui est concrètement réalisé une fois l’individu incarné, cela génère et produit le déséquilibre, l’état de disharmonie. Ce qui est concevable dans cette vision – ciel antérieur – ciel postérieur – se décline également à une autre échelle dans le ciel postérieur, à travers deux plans : ce qui est en rapport avec le ciel antérieur, c’est-à-dire ce dont on n’a pas conscience, qui est non-visible mais qui existe malgré tout, est en résonance avec le non-conscient, le subconscient de l’être. Ce qui se réalise dans le ciel postérieur, est en résonance avec les dimensions du conscient, avec le niveau où nous sommes maintenant. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 10 L’individu incarné élabore, prépare et établit des choix dans les dimensions profondes qui sont les siennes, dans le non-conscient, le subconscient et les réalise ensuite dans le plan conscient, dans le plan de l’état de veille, de conscience de jour. Là aussi, lorsqu’il y a distorsion entre ce qui se prépare et s’élabore dans les plans non-conscients et ce que l’individu fait réellement de sa vie et de son quotidien, cela va générer l’état de déséquilibre, qui dans le plan manifesté s’appelle : la maladie. Lorsqu’il y a cohérence, convergence entre ce qui a été préparé dans les profondeurs et ce que l’individu fait réellement de sa vie et de son quotidien, nous avons l’état d’équilibre, l’état de santé. S’il y a distorsion entre ce que l’on a préparé et les moyens que nous nous sommes donnés pour venir incarner quelque chose, il y a inconfort, malaise. Les Orientaux illustrent cela à travers une image nous représentant comme étant des calèches voyageant sur un chemin de vie comportant nids de poules, cailloux, ornières, virages, fossés etc. Ces calèches symbolisant et représentant notre corps sont tirées par deux chevaux : noir yin et blanc yang avançant, symbolisant et représentant nos émotions. Ces deux chevaux sont guidés par un cocher représentant et symbolisant notre conscience, notre mental. A l’intérieur de la calèche, un passager : le maître intérieur, le guide intérieur, le subconscient, l’âme… est celui qui connaît la destination, ce que nous sommes venus incarner et connaît le chemin par lequel il veut passer. Si le cocher veut passer par son chemin personnel, va trop vite, est enivré, fatigué ou endormi, ne gère pas correctement les chevaux, le voyage devient inconfortable. Si, par trop grande facilité, il laisse la calèche aller dans les ornières que sont les traces laissées par de précédentes calèches, le voyage très confortable ne nécessitant plus de fatigue ou d’effort représente et symbolise alors nos reproductions de schéma. Ce chemin comporte également des virages, mouvements où il y a changements brutaux de direction, qui, négociés à une trop grande vitesse, peuvent amener à la catastrophe où dans ces zones de non- visibilité dans lesquelles nous ne savons plus où nous en sommes. Ce qu’il est alors demandé au cocher est d’arrêter la calèche, de descendre à côté des chevaux, de les tenir par les rênes pour marcher à pied sur le chemin, en se repérant puisqu’il n’y a plus de visibilité à ces fondamentaux que sont les bords de route, retourner à un certain essentiel, par ces moments de pauses, d’arrêt. A l’intérieur de la calèche quelqu’un connaît le chemin, la direction vers laquelle nous voulons aller, et désire que le voyage soit confortable. Il interviendra en envoyant des signaux, pour essayer de faire comprendre à celui qui conduit notre véhicule personnel que quelque chose ne va pas, que la manière de faire rend le voyage inconfortable. Enivrés, assoupis, trop rapides, bruyants, nous aurons de la difficulté à entendre… Miche Odoul : Praticien et fondateur de l’Institut Français de Shiatsu. Auteur de nombreux ouvrages publiés chez Albin Michel, dont : «Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi». Quelque chose criera plus fort en nous : ce passager mettra la calèche en panne, bloquera celle-ci, pour l’obliger finalement à s’arrêter et amener notre mental ou notre conscient à faire cette pause nécessaire. Peut-être alors essayerons-nous de faire un peu de silence à l’intérieur, pour que puisse émerger à la conscience les messages nous permettant, si nous ne sommes plus dans la bonne voie, d’en être averti. Une logique explicative permet de comprendre le processus par lequel quelque chose qui appartient au non- conscient, au non- manifesté va se manifester dans le corps. Les Orientaux considèrent qu’il y a deux processus qui agissent derrière cela : le premier est le processus de densification, par lequel du non-visible, du non- tangible, du non- perceptible va finir, pour un certain nombre de raisons par devenir du visible, du tangible du perceptible, du manifesté. Du subtil va donc devenir dense. Les choses se densifiant dans notre réalité physique, elles deviennent perceptibles. Plus la densité sera forte, plus la perception sera intense, produisant quelque chose d’inconfortable. Provenant de la dimension du subtil, ce non- conscient va devenir : perceptions conscientes qui commencent à émerger, puis : perceptions ou émotions vraiment conscientes et inconfortables (peurs, rancœurs, angoisses, haines, difficultés vécues qui sont les nôtres) ayant besoin d’utiliser des vecteurs physiques pour être évacuées. Nous aurons tendance à utiliser un outil, un moyen qui permettra de ne pas ressentir et comprendre. Ce «parapluie» pourra être très vaste : médication, alcool, tabac, excès de travail, frénésies telles que nous les vivons dans notre monde moderne, c’est-à-dire toutes les techniques d’évitement nous permettant de ne pas faire face à ce qui émerge. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 11 Mais il y a un deuxième processus : accepter de ressentir. De cette acceptation va pouvoir naître quelque chose, corollaire inverse du processus de densification, qui s’appelle la libération. Elle permet le renversement intérieur, ce qui était du dense et du manifesté va pouvoir se libérer, repartir vers le non-perceptible et le subtil. 11 Lorsque cette phase ré-émerge, un phénomène libère ce qui s’était densifié, et permet à la sensation, au ressenti qui avait été engrangé, de ne plus avoir sa raison d’être. L’acceptation va faciliter ce travail en augmentant ce potentiel de libération. Autrement, ce qui était censé se libérer va devenir brouillard opaque et produire une anesthésie de la conscience, qui ne va donc pas permettre d’aller à la rencontre de ce qui avait besoin de s’exprimer. Devons nous souffrir afin de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de nous ? La douleur n’est pas une obligation, une nécessité conceptuelle de ce mode de relation à soi et à ce qui se passe en soi, mais peut-être simplement une nécessité qui émerge parce que nous n’avons pas su, ou nous n’avons pas pu entendre ce qui parlait en nous. La théorie de «l’effet miroir », à deux facettes, me parle de moimême, de celle que j’ignore, que je n’ai pas encore su révéler et dans laquelle je n’ai pas confiance, et de son corollaire, qui est la part de nous-mêmes que nous refusons de voir. Cherchant ou interpellant chez l’autre ce qui nous concerne et ce qui est notre problématique, la vie nous envoie des signaux pour essayer de nous indiquer ce qui dysfonctionne à l’intérieur de nous. Il semblerait qu’il y ait une intelligence phénoménale dans nos corps. L’Orient considère que le corps est un véhicule pour l’esprit, et qu’à l’identique du corps constitué de parties différentes allant toutes dans le sens d’une fonction globale, la structure psychique d’un individu est également constituée de petites parties ayant aussi un rôle particulier à jouer, en relation avec chacune des parties du corps, à travers une logique extrêmement simple : la fonction physique est en résonance avec la fonction psychique . Dans cette logique là, on retrouve, dans la théorie des méridiens en acupuncture mais aussi dans l’Ayurveda, le concept de l’énergie circulant dans ces circuits particuliers, servant à la fois au fonctionnement et à la nutrition de l’organe, mais également au fonctionnement et à la nutrition du psychisme qui lui est associé. Par ses comportements physiques, si l’individu fragilise l’organe et que cela dure dans le temps, cela finira par avoir des conséquences sur le plan psychique, parce que générant un appel d’énergie en direction de l’organe. Michel Odoul A l’inverse, si l’individu, par ses comportements ou ses modes de pensée provoque un appel d’énergie trop fort dans la dimension du psychisme, cela finira par fragiliser l’organe à l’identique. A travers cette cartographie, lorsqu’une pathologie se manifeste dans le corps, mais aussi dans l’esprit, parce que les pathologies psychiques peuvent être analysées de la même manière, on aura une grille de lecture et de décodage qui va devenir particulièrement intéressante. A travers ce qu’elle va nous apporter, celle-ci nous fait comprendre que le symptôme est un signal, un message, un appel de quelque chose qui, au plus profond de nous, est en train de nous dire que quelque chose dysfonctionne, quel que soit le niveau où cela se situe et quel que soit son degré d’importance. Derrière le processus de signaux ou de messages qui émerge de l’intérieur, la maladie est une voie par laquelle les choses s’expriment. Le traumatisme signifie également que le non- conscient va, à un moment donné, prendre le pas sur le conscient et le volontaire parce que ce qui émerge et la puissance de ce qui a été emmagasiné, retenu, va prendre le pas sur le conscient et nous amener à faire ce geste, à avoir cette attitude. Un acte manqué réussi permet à la fois d’expulser la tension d’énergie emmagasinée dans le corps, il est un message extrêmement précis de ce qui est en train de se jouer. Il produit en même temps le dernier effet : ce que le symptôme oblige ou empêche de faire est également un renseignement intéressant. > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 12 12 Pour conclure dans cette logique-là, et si l’on veut accepter cette lecture, il faut comprendre que des pathologies et manifestations ne concernent pas uniquement l’individu lui-même. Dans l’exemple du handicap, la première chose que nous dit l’Orient, c’est que l’on donne, dans les courses, un handicap à ceux qui sont forts… La deuxième chose, c’est que nous ne vivons pas déconnectés les uns des autres et qu’il y a là quelque chose qui concerne aussi les autres, mes proches et bien au-delà de cela. Leur présence est là pour nous apprendre quelque chose : le respect de l’autre, une attention qui nous fait quitter la dimension horizontale pour redonner un peu de verticalité à ce que nous sommes, comprendre que l’être humain est certes une réalité physique, mais qu’il est aussi autre chose. Tirés alors vers le haut, dans la mesure où nous acceptons cela, prenant conscience de cette verticalité, nous allons pouvoir enrichir notre rapport à la vie, vis-à-vis de nous-mêmes et de ceux qui nous entourent. JOURNÉES de RENCONTRES – 1er semestre 2010 Le Conservatoire informe des journées ou demi-journées organisées par ses adhérents, professeurs de yoga ou formateurs d’enseignants dans différentes régions en France. AIX : Boris Tatzky BLOIS : Michèle Calendron CHARTRES : Boris Tatzky FROGES (38) : Ora Gebus LYON : Boris Tatzky LYON : Cécile Beaudin LYON : Hélène Bériat MARSEILLE : Myllarka Aeply PARIS : Raphaël Voix PARIS : Boris Tatzky- Cécile Beaudin 04 42 27 92 20 02 37 35 33 17 04 42 27 92 20 04 76 71 63 07 04 72 27 87 35 06 83 30 25 12 06 29 83 13 42 06 99 02 17 80 06 28 35 51 86 04 72 27 87 35 STRASBOURG : Marie-Hélène Wicker 03 88 21 13 69 VALENCE : Claire Line Hedouin 04 75 41 40 83 16/17 Janvier - 20/21 Février - 17/18 Avril et 12/13 Juin 2010 27/28 Mars 2010 24/25 Avril 2010 30/31 Janvier 2010 et 10/11 Avril 2010 23/24 Janvier - 27/28 Février - 27/28 Mars et 8/9 Mai 2010 30 Janvier - 13 Février - 20 Mars - 24 Avril et 5 Juin 2010 16 Janvier - 6 Février - 13 Mars - 25 Avril - 29 Mai et 12 Juin 2010 30/31 Janvier - 20/21 Mars et 5/6 Juin 2010 16 Janvier - 13 Février - 20 Mars - 15 Mai - 19 Juin 2010 15 Janvier - 5 Février et 12 Mars 2010 13 Mars et 12 Juin 2010 30 Janvier - 20 Mars - 24 Avril et 12 Juin 2010 > PAGE SUIVANTE La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 1 4 13 Bulletin d’adhésion au CONSERVATOIRE DU YOGA de Septembre 2009 à Septembre 2010 Etre adhérent au conservatoire du yoga de l’énergie vous permet de recevoir le point source, de consulter le site web, de vous inscrire sur le fichier national professionnel, de recevoir régulièrement les informations, de participer à toutes nos activités. M, Mme, Melle : Adresse : Prénom : Code Postal Profession : Ville Tél : e-mail : (en majuscules) Vous êtes, enseignant de yoga et réglez 18€ de cotisation annuelle Souhaitez-vous figurer sur l’annuaire internet : OUI NON Possédez-vous un site web ? OUI NON Si oui : votre adresse : Vous êtes, pratiquant de yoga et réglez 12€ de cotisation annuelle Fait à le Signature : La cotisation est à régler à l’ordre de : Conservatoire du YOGA de l’Energie, (C.Y.E) et à adresser au 83 chemin du Panorama 69300 Caluire. Elle est destinée aux frais de fonctionnement annuels : administratifs, site, «Point Source», informations etc... www.conservatoireduyoga.net