La LNB fait sa révolution - Poligny Jura Basket Comté

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La LNB fait sa révolution - Poligny Jura Basket Comté
SPORTS
Magazine
BASKET DES WILDS-CARDS POUR RESTER OU MONTER EN PRO A
La LNB fait sa révolution
En net recul sur la scène européenne, depuis 15 ans, dépassé par le rugby et bientôt le handball, le basket français cherche
une voie pour développer une économie susceptible de relancer ses clubs professionnels. Une stratégie qui fait causer...
«L’
agenda de Mme la
Ministre ne lui
permet malheureu­
sement pas de répondre à votre
requête. Nous en sommes déso­
lés.»
Nous ne saurons donc pas ce
que Madame Valérie Fourney­
ron, « ministre des Sports, de la
Jeunesse, de l’Éducation popu­
laire et de la Vie associative »,
pense du dossier des « wilds
cards » dans le basket français.
Dommage…
Les lecteurs de « BasketNews »,
eux, se sont prononcés. Sur les
860 personnes qui ont répondu
au sondage de cet hebdomadai­
re, plus de la moitié (1) ont affi­
ché leur désaccord avec cette
mesure. Tout sauf une surprise,
tant le basket français a trop
longtemps montré qu’il a,
comme notre pays, une sainte
horreur du mot « rénovation ».
Pourtant, il est urgent de ne
plus attendre.
Basket,
discipline mixte
et universelle...
Dépassé par le rugby, en passe
de l’être par le handball, il a
perdu toute compétitivité sur la
scène européenne, comme
l’ont prouvé les résultats désas­
treux de ses représentants cette
saison. Huit au départ. Deux au
deuxième tour…de la troisiè­
me division.

L’ex semaine des As, rebaptisée «Leaders Cup», compte sur Mickey et son aura pour booster le basket national
Photo Adrien Bellenger
Alors, certes, et contrairement
à ces deux sports qui évoluent
dans une cour beaucoup plus
restreinte, les représentants de
la Pro A doivent faire face à une
féroce concurrence. Mais il
n’empêche. Leur recul, depuis
quinze ans, sur l’échiquier
européen, a placé le basket
français dans une situation
paradoxale (ses joueurs font le
bonheur de la NBA…et de leurs
agents !) et, face à ce constat,
Alain Béral, ancien président
de Pau­Orthez, a décidé de
saisir le taureau par les cornes
et de jouer la carte de la rupture
pour sortir son sport (loin
devant le hand et le volley au
niveau des budgets moyens et
des affluences)de l’ornière.
Quitte à choquer en proposant
ces deux « invitations » (2) qui
permettront aux élus, issus des
trois premières divisions (Pau?
Antibes, marié à Charleroi?
Fos? s’ils ne sont pas «qualifiés»
en fin de saison), d’évoluer
dans une Pro A appelée à passer
à dix­huit, voire à vingt dans
deux ans. Mais pourrait rester à
seize si aucun projet n’est
retenu.
« L’objectif est d’amener à une
réflexion profonde sur le pro­
fessionnalisme et la façon de
QUESTIONS A JULIEN DESBOTTES
Président de la JL Bourg (candidate à une wild card)
« L’occasion d’affirmer
la crédibilité de notre projet »
Pourquoi avoir
présenté un dossier ?
(Rire) On demande car on
nous le propose ! Nous ne
voulions pas pratiquer la poli­
tique de la chaise vide, même
si nous ne cautionnons pas
l’esprit de ces wild cards.
Comme nous avons un plan
de développement avec
l’entrée dans notre nouvelle
salle (ndr : en septembre pro­
chain), comme nous avons
l’adhésion du monde écono­
mique, des politiques, de
notre public, comme nos fon­
damentaux financiers sont
bons, ça aurait été dommage
de ne pas tenter notre chance.
Quelles difficultés avez­vous
20

rencontrées ?
Constituer le dossier de can­
didature est un moyen de
s’étalonner. La notation se
fait sur des critères finan­
ciers, mais aussi les infras­
tructures et bien d’autres
composantes. Nous n’avons
pas que des points forts. Les
wild cards devraient permet­
tre l’intégration en Pro A de
grandes métropoles et
l’agglomération de Bourg
n’est pas considérée comme
une grande ville (sourire).
C’est aussi l’occasion d’affir­
mer la crédibilité de notre
projet. En terme de commu­
nication, nous disposons d’un
affichage permanent en 4x3
et aux arrêts de bus. 01 Team,
LE PROGRES - DIMANCHE 20 JANVIER 2013
notre cercle
de partenai­
r e s p r i n c i ­ Photo L. Thevenot
paux, n’existe
pas ailleurs. Ce n’est pas ridi­
cule de le faire savoir. En
terme de notoriété, ça a du
sens.
Quelles chances
vous donnez­vous ?
Nous ne serons pas déçus par
un refus. Si nous sommes
troisièmes, avec une note de
70 sur 100, ce sera très bien.
Et nous retenterons notre
chance l’année suivante avec
la deuxième vague de wild
cards… même si nous préfé­
rons de loin obtenir la
montée sur le terrain. 
l’aborder. Le modèle français
est solide, résiste mieux que
d’autres à la crise, mais il faut
créer une base économique suf­
fisante pour dégager une hié­
rarchie et une locomotive qui,
seule, nous permettra de con­
server les meilleurs français qui
ne vont pas en NBA. Les wilds­
cards choquent ? Ceux qui les
critiquent sont souvent les
mêmes que ceux qui se plai­
gnent que nous n’avons de
résultats en coupe d’Europe »
avance Béral, ardent défenseur
d’un système français « avec des
montées et des descentes »,
farouche adversaire «d’une
probable Euroligue fermée» et
convaincu que le basket ne s’en
sortira qu’en faisant sa propre
révolution.
Intronisé à la tête de la LNB en
juin 2011 il n’a cessé, depuis, de
souffler sur la poussière pour
permettre au basket profes­
sionnel français de retrouver
son lustre d’antan. Représen­
tant d’une discipline mixte et
universelle (qui peut en dire
autant ?), il a de très nombreux
atouts à faire valoir. Mais plus
de temps à perdre. 
Luc Paganon
(1) 35% « contre », 23% « plutôt
contre », 21% « pour », « 14% » pour
« cela m’indiffère », 7% « pour ».
(2) Nancy, Cholet, Boulazac, Antibes
(Pro B), Bourg (Pro B), ChâlonsReims (Pro B), Fos-Marseille (Pro B),
Pau (Pro B), Saint-Quentin (Pro B) et
Orchies (N1) ont déposé un dossier
de candidature.
Les critères de sélection : 1-Critère
financier ; 2-Organisation et gouvernance du club ; 3-Equipements du
club ; 4-Politique marketing et
communication.
Repères
0
Le nombre de club français qualifié
pour le deuxième tour des deux
premières coupes d’Europe :
Chalon était engagé en Euroligue
et Le Mans, Cholet et Orléans en
Eurocoupe.
1
Yannick Bokolo est le seul joueur
présent à Londres à évoluer cette
saison dans le championnat de
France. Et encore faillit-il le quitter,
le Gravelinois ayant tenté sa
chance, en Espagne, avant de
revenir dans le Nord!
Les autres joueurs de l’équipe de
France aux J.O: Parker (E.U.), Diaw
(E.U.), De Colo (E.U.), Batum (E.U.),
Turiaf (E.U.), Séraphin (E.U., Gelabale (E.U.), Causeur (Vitoria), F.
Pietrus (Valence), Diawara
(Venise), Traoré ( ?).
2
Le nombre de Français disputant le
Top 16 de l’Euroligue cette saison.
Causeur et Heurtel avec Vitoria.
4,19
Le budget moyen (superbement
équilibré) des équipes de l’élite du
basket français en 2010-2011 (2,47
pour le hand, 1,41 pour le volley). Il
était de 3,4 millions en 94-95...
7
Le nombre de champions de
France différents depuis 2005 et
l’instauration d’une finale sur un
match, à Bercy : Strasbourg en
2005, Le Mans (06), Roanne (07),
Nancy (08 et 11), l’Asvel (09),
Cholet (10) et Chalon en (12).
Heureusement, cette formule
«loterie» a été abandonnée,
refaisant place, dès cette saison, à
une «vraie» finale en cinq manches.
9
Cela fait neuf ans qu’un club
français n’a pas atteint le Top 16 de
l’Euroligue, le dernier représentant
de la Pro A à avoir réussi cet «
exploit » étant Pau-Orthez en
2004. L’Asvel est la dernière
équipe à avoir disputé le Final Four
(97).
13
La France possède le plus gros
contingent de joueurs étrangers en
NBA.
Les « treize » : Parker (San Antonio), Diaw (S.A), De Colo (S.A),
Noah (Chicago), Batum (Portland),
Turiaf (L.A Clippers), Séraphin
(Washington), Mahinmi (Indiana),
Beaubois (Dallas), Pétro (Atlanta),
Fournier (Denver), M. Pietrus
(Toronto), Gelabale (Minnesota).
3685
L’affluence moyenne, en Pro A, en
2010-2011 (1943 en handball,
1079 en volley).
L.P
JUR

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